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la question de "Avortement post-natal" intéresse les universitaires aux U.S.A.

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Message par jaimedieu Jeu 13 Nov 2014 - 16:44



Alberto Giubilini et Francesca Minerva, deux chercheurs en bio­éthique, ont suscité une polémique en publiant fin février un article dans le prestigieux Journal of Medical Ethics intitulé: "After-birth abortion: why should the baby live?" ("Avortement post-natal, pourquoi l'enfant devrait-il vivre?"). Ils affirment que "tuer un nouveau-né devrait être acceptable dans tous les cas dans lesquels l'avortement est autorisé". Cela implique non seulement l'avortement de nouveau-nés souffrant de handicaps (sévères ou mineurs), mais également de ceux en parfaite santé lorsque la situation familiale des parents ne leur permet pas de les accueillir, voire lorsqu'ils ne sont pas désirés.

De plus, ces bioéthiciens soutiennent que l'adoption ne serait pas forcément une meilleure solution, la douleur psychologique éprouvée par la mère biologique en raison de l'abandon de son enfant pouvant être plus grande que celle causée par la mort de celui-ci. Selon eux, la mère biologique serait tourmentée à vie par l'idée du retour de son enfant. En résumé, l'article soulève cette difficile question: si nous acceptons l'avortement, pourquoi n'acceptons-nous pas l'infanticide? Quelle différence morale y a-t-il entre un fœtus de trois, six ou neuf mois et un nouveau-né?

Dans le milieu académique, cette discussion n'est pas nouvelle. Peter Singer, professeur de bioéthique à l'Université de Princeton, défend depuis longtemps l'idée qu'un nouveau-né n'est pas une personne à part entière. Il en déduit que tuer un nouveau-né n'est pas équivalent à tuer une personne qui désire consciemment exister. Pourquoi alors l'article évoqué ci-dessus a-t-il suscité autant de réactions, y compris des menaces de mort proférées à l'encontre de ses auteurs?

Minerva a répondu aux critiques en expliquant que son article avait été interprété hors contexte. Selon elle, il ne s'agissait en aucun cas d'une invitation à légiférer en la matière, mais plutôt d'une invitation à discuter lancée à d'autres chercheurs. Néanmoins, elle a fait preuve de naïveté, car en défendant l'infanticide elle aurait dû anticiper certaines réactions.

Revenons sur l'argument lui-même. Ces deux chercheurs considèrent qu'un nouveau-né n'est pas une "personne", mais seulement une personne "potentielle". Comme le fœtus, le nouveau-né est incapable de développer des espoirs, des objectifs et des rêves, qualité essentielle pour appartenir à la catégorie de "personne". Comme dans le cas du fœtus, tuer un nouveau-né ne serait donc pas considéré comme un meurtre, car ni le fœtus ni le nouveau-né ne sont des personnes à part entière. L'article pousse donc à l'extrême l'argument selon lequel, si la notion de personne diffère de celle d'être humain, un être humain qui n'est pas encore une personne peut être tué. Pour les auteurs, la différence spatiale in utero ou ex utero entre un fœtus et un nouveau-né n'implique pas une différence morale. Comment répondre à ce type d'argument? Je suggère trois possibilités.

Premièrement, nous acceptons la conclusion selon laquelle un nouveau-né n'a pas plus de valeur qu'un fœtus, en ayant conscience que cette position aura des répercussions pratiques. Ici le risque serait une légalisation de l'infanticide, comme c'est déjà le cas aux Pays-Bas. En effet, dans ce pays, conformément au protocole Groningen, la vie d'un enfant peut être interrompue si, selon le diagnostic des parents et d'experts médicaux, il y a une souffrance insupportable pour l'enfant.

Deuxièmement, on se positionne contre la conclusion des chercheurs en clarifiant la différence morale entre le fœtus et le nouveau-né. Cela semble difficile car, selon leur définition de "personne", ni un fœtus, ni un nouveau-né ne peuvent être une personne à part entière. Il faudrait donc redéfinir les termes et expliquer clairement pourquoi un fœtus n'est pas une personne, alors qu'un nouveau-né le serait.

Troisièmement, nous admettons nous être trompés dans la notion de "personne" en voulant la séparer de la notion "d'être humain". Cela impliquerait une remise en question de l'avortement. Dans ce cas, il faudrait admettre que le fœtus est une personne au même titre que le nouveau-né.

Paradoxalement, l'argument en faveur de l'infanticide rejoint celui contre l'avortement. En effet, dans les deux cas, le fœtus et le nouveau-né valent la même chose. Dans un cas, les deux ne sont pas des personnes, ce qui justifie l'infanticide. Dans l'autre, les deux sont des êtres humains, ce qui justifie une position contre l'avortement.

Cet article a donc peut-être le mérite de remettre en question l'acceptation de l'avortement en insinuant les dérives d'infanticide possible si l'on accepte la définition de "personne" retenue par les auteurs. En effet, ces derniers utilisent simplement la logique permettant de justifier l'avortement en refusant de reconnaître le fœtus comme personne. C'est peut-être ici qu'ils se trompent. En réduisant le nombre d'individus dignes de faire partie de la catégorie de "personne", on ouvre la porte à des restrictions et donc à de dangereuses dérives. Il est donc primordial de se demander quels critères sont nécessaires pour l'appartenance à cette catégorie, en partant du principe que "la grandeur d'une société se mesure à la manière dont elle traite les plus faibles".

(Sources: quotidien "Huffington Post" en collaboration avec "Le Monde", quotidien "Le Temps", Genève et le site Salon Beige)
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Message par Rémi Jeu 13 Nov 2014 - 16:54

Ah ces penseurs sans Dieu, jusqu'où iront-ils dans leurs perversités. Twisted Evil


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