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Les 4 degrés d'Oraison selon ste Thérese d'Avila

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Message par Francesco Mer 13 Mai 2009 - 23:35

Tant qu'a etre avec la grande ste Thérese comme on dit,profitons en pour étudier les 4 degrés(ou états) d'Oraison selon la grande Docteur Mystique. L'oraison est la formule de priere privilégiée de l'école Carmélitaine(ie du Carmel).C'est un échange intime et profond avec le Christ ,en nous.....

Lorsque l'oraison est pratiquée avec fidelité et engagement,rapidement, elle fait avancer dans la Vie d'Union avec Dieu qui est notre but. Mais la pratique de l'oraison amene également et progressivement un vécu intime plus grand avec Jésus. Thérese d'Avila parle de Dégrés d'Oraison.Voici un texte qui en dira plus(a lire ,méditer et étudier):http://jesuscr.free.fr/prier-jesus.htm


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Les 4 degrés d'Oraison selon ste Thérese d'Avila Empty Re: Les 4 degrés d'Oraison selon ste Thérese d'Avila

Message par Francesco Mar 10 Nov 2009 - 3:13

Ce texte de ste Thérese d'Avila est un des plus important sur la vie spirituelle car il nous précise les 4 degrés d'Oraison qui peuvent aussi etre nommés états::
Oraison et mérites
V 11,6 « Avec l’aide de Dieu, nous devons tâcher, en bons jardiniers, de faire pousser ces plantes, prendre soin de les arroser pour qu’elles ne meurent point, mais donnent un jour des fleurs dont se réjouira Notre-Seigneur. »
Pour Thérèse arroser les plants que le Seigneur a mis dans le jardin c’est la part de l’oraison. Il y a l’appel à une vie d’oraison, une quête de Dieu qui vient du fond de nous-mêmes et il y a le principe de réalité, le choix de vie que je fais. Comment vais-je pouvoir répondre aux appels du Seigneur dans ce choix de vie ? Car c’est bien à moi de faire ce choix ! En ce qui concerne la vie d’oraison, est-ce que je vais pouvoir consacrer plusieurs fois cinq minutes, une demi-heure, plus ? Il y a en moi l’expression d’un désir, il a le principe de réalité. Et souvent un conflit résultera de ce processus, conflit qui orientera un choix de vie, un peu moins de temps ici un peu plus là, peut-être même jusqu’à la question de la vie religieuse, pourquoi pas ? Avec Thérèse, nous poursuivons notre marche. Il s’agit d’arroser le jardin, mais alors comment pouvons-nous procéder ? Thérèse nous en montre quatre, qu’elle assimile à quatre degré d’oraison : V 11,7-8

1)Tirer à grand peine l’eau d’un puits ;
2)en tirer plus à moindre peine avec une manivelle ;
3)amener directement l’eau d’une rivière ou d’un ruisseau, ce qui arrose mieux car la terre se gorge mieux d’eau et on n’a pas besoin d’arroser si souvent ;
4)enfin laisser la pluie faire son travail sans que nous ne prenions aucune peine, c’est alors l’œuvre du Seigneur lui-même, et c’est de beaucoup préférable à tout ce que j’ai dit.


Il est bon là encore de faire attention à la pensée de Thérèse et de lire le texte avec lenteur. En effet derrière la simplicité des images se cachent quelques vérités. Il semblerait que l’on passe du labeur au laissé faire . On s’aperçoit que la vie spirituelle n’est pas une question de mérites. Elle n’est pas du donnant donnant et Thérèse de Lisieux nous l’a bien montré. Elle est une question de don dans la gratuité et ce, depuis la création de l’homme. Dieu est Vie, et la Vie de Dieu jaillit en Don, en fruits de l’Esprit. Dieu n’est pas castrateur, mais donateur de Vie.A nous de savoir être attentifs aux dons qu’Il nous fait. C’est pourquoi, dans la vie d’oraison on peut s’être évertués à “tirer à grand peine l’eau d’un puit“ pendant de longues années et on peut avoir, en même temps, passer à côté du don que Dieu veut nous faire de sa présence. On va souvent chercher midi à quatorze heure. Thérèse de Jésus et Jean de la Croix nous aident à vivre cette dimension de la prière avec plus de simplicité, mais à la condition d’une avancée dans la vie théologale plus ferme, c’est-à-dire une foi, une espérance, une charité plus vive. Dieu vient sonner à notre porte à toute heure et l’on peut à la fois êtres très occupés à penser à Lui et ne pas reconnaître que c’est Lui qui est en train de frapper. Il faut aller jusqu’à laisser notre savoir sur Dieu pour connaître Dieu. Dans ce monde un peu obscur parfois, les éclats de lumière, les clins d’œil de la vie sont autant de repères, d’encouragements pour qui sait les voir. Tout peut être chemin vers la prière.

1)Ici Thérèse nous dit qu’on arrive à tirer l’eau du puits, c’est-à-dire avec une corde et un seau, mais à grand peine et que c’est assez peu efficace en fait. Dit autrement, ce n’est pas parce qu’on fait des efforts, des prouesses spirituelles qu’on travaille bien, qu’on est plus près de Dieu, même si ces efforts sont nécessaires au début. On pourrait même aller jusqu’à dire, en lisant pas à pas, que moins l’âme fait de travail, mieux elle se porte, plus elle laisse de place au Seigneur et le travail est mieux fait. Notez que Thérèse ne dit pas de ne rien faire et d’attendre que les choses viennent, ce qui serait du quiétisme ou de l’insouciance. Il y a une image dans la vie monastique qui court pour parler de la vie spirituelle, pour parler de celui qui chercher Dieu et n’arrive pas à le trouver. On compare la vie spirituelle à un escalier qu’on va gravir. Les marches correspondent aux différentes phases de la vie ascétique, plus on les gravit plus on s’approche de la porte qu’il s’agit d’ouvrir, car derrière il y a Dieu. Ce travail est à faire. Alors évidemment à coup de volonté on finit bien un jour par y arriver à cette porte et avec la même détermination que l’on a mise pour gravir les marches, on empoigne cette porte et on pousse. On pousse, jusqu’à épuisement. C’est un peu le combat de Jacob. Finalement à bout de fatigue, on finit par lâcher prise, descendre quelques marches, un peu d’humilité ne fait pas de mal, et s’asseoir, découragé. C’est alors que la porte s’ouvre ! Mais dans l’autre sens… Il était important qu’on gravisse les marches, que l’on essaye d’ouvrir la porte. Tout cela nous a enrichi sur la connaissance de nous-mêmes, sur l’exercice des vertus, sur la connaissance de Dieu. Il faut du temps pour que nous puissions récolter les fruits de notre labeur et que nous nous disposions à recevoir Dieu, gratuitement et que nous puissions commencer à nous donner à lui gratuitement. Il faut du temps pour construire une relation.
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E. Arroser le jardin
Thérèse commence à nous parler de quatre formes d’oraisons possibles. Elle prend la comparaison du jardinier voulant arroser son jardin. A l’introduction de ce V 11, elle écrivait : « Ce chapitre est très utile aux débutants et à ceux qui ne goûtent pas les saveurs de l’oraison. » Puis elle constatait que c’est tout d’abord parce qu’on ne se donne pas totalement à Dieu que Dieu ne se donne pas totalement à nous. On voudrait recevoir sans trop prendre de risque en osant la confiance. Suivent donc les quatre façons d’arroser. Ici, on peut pousser le raisonnement de Thérèse comme suit : avec la première nous peinons beaucoup, mais au moins nous avons l’impression de faire quelque chose, de ne pas perdre notre temps. Nous avons vraiment l’impression de nous donner à lui, mais cette impression est en fait subjective, basée sur notre activité, non sur l’efficacité du travail. Avec les deux ou troisième autres nous faisons de moins en moins, mais nous avons encore l’impression d’être pour quelque chose à l’arrosage du jardin. Nous avons soit tourné une manivelle, soit détourné une partie du cours d’eau jusqu’au champ. On peut cependant le remarquer, le travail se fait d’autant plus efficacement que nous avons une part active moindre. Avec la quatrième, nous attendons que tout vienne du ciel, aux deux sens du terme, d’en haut, de Dieu et surtout nous le laissons faire. Il faut s’être en fait longuement exercés dans la vie spirituelle pour incarner cela dans le quotidien. Quand le Seigneur agit tout reste rutilant de son passage. Que ce “rien faire“ ne fasse pas illusion cependant. Relisez la vie de Thérèse d’Avila, et vous verrez le nombre de fronts ou de chantiers à traiter qui s’ouvraient en même temps devant elle… Ces quatre façons d’arroser que nous présente Thérèse marquent des seuils dans la vie d’oraison, des passages. Il y a des moments de conversion internes à la vie d’oraison qui permettent d’accéder à des capacités de goûter et de sentir Dieu différemment. L’image que prend Thérèse montre que cela correspond à une présence de Dieu de plus en plus marquée. Dieu se prépare un nid en notre cœur, il respecte notre chemin et prend le temps. Cependant, ces passages ne vont pas toujours de soi et l’âme peut se sentir un peu désorientée dans les débuts. Ses repères changent, il lui est bon de faire moins et de laisser la place au Seigneur et parfois l’âme se demande un peu où elle en est. Parce que ne croyez surtout que comme Thérèse vous allez avoir des apparitions de Dieu avec une carte à la main pour vous montrer où vous êtes ou que vous verrez des phénomènes surnaturels et que c’est là-dessus que vous allez vous appuyer pour avancer. On a tendance à réduire Dieu à nos fantasmes. Or Dieu est vivant et vrai : donc il résiste au mensonge. Si vous vous engagez avec de tels désirs, vous encourez de gros risques et vous vous faites de belles illusions et cela n’a pas été le chemin de Thérèse : V 11,13 :

« Oui, l’amour de Dieu ne consiste pas dans les larmes, ni dans ces saveurs et tendresses que nous désirons souvent pour notre consolation, mais c’est servir Dieu avec justice, force d’âme et humilité ».
C’est uniquement par la foi, l’espérance et la charité qu’ici bas on s’unit à Dieu. Relisez l’épître au Cor 12 et 13. Or les passages d’un mode d’oraison à un autre exigeront simplement une plus grande qualité de ma foi, de mon espérance, de mon amour pour lui. C’est simple en soi et c’est là qu’il y a souvent toute la difficulté. La progression dans l’union à Dieu est là. Mais cette progression engage toute ma vie, tout mon être parce que c’est une progression dans la relation à l’autre, moyennant foi, espérance et charité. D’où les hésitations, les moments de sécheresse, où l’on croit reculer alors qu’il n’en est peut-être rien. S’engager dans la vie de foi fait parfois un peu peur quand on s’agrippe à la logique humaine. Là il s’agit de se laisser porter par le vent. Tout va bien tant que l’on est près de la côte, le fait de la voir bouger nous donne une vitesse relative du bateau. Mais quand peu à peu elle s’éloigne, les repères s’estompent et il faut faire confiance au vent, lui remettre notre sort. Nous n’avons qu’un seul moyen de contrôle pour savoir si nous progressons et Thérèse le soulignera : l’amour du prochain. Sur ce parcours, nous opposons de nombreux freins à l’action du Seigneur. Il faut apprendre de lui le chemin de la confiance. Cela va à l’encontre de notre société qui veut qu’on s’assure de tout, sur tout et qui demande des preuves. On s’assure pour la mort, pour sa carte bancaire, pour son chat… et trouve-t-on réellement la paix ? Est-ce cela le remède à notre angoisse ? Ici, dans la vie d’oraison, il n’y a pas de compagnie d’assurance, il y a l’apprentissage de la confiance comme l’enfant quand il exerce ses premiers pas. Avancer, c’est aller de déséquilibre en déséquilibre, et c’est cela l’apprentissage de la foi, de la foi vive. C’est là que nous trouvons notre paix et notre réconfort.

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VI. Un chemin de foi
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A. Méditer
Il y a plusieurs manières d’être dans la prière d’oraison. Thérèse dans son livre de la Vie, au chapitre 11, nous en a partagé quatre :1) puiser l’eau d’un puits avec un seau, 2)tirer l’eau avec une manivelle,3) détourner un ruisseau,4) laisser la pluie faire son œuvre. Cela correspond à quatre étapes de la vie spirituelle. Mais qu’on ne confonde pas ces états avec des seuils qui une fois franchis, sont dépassés pour toujours. Il ne faut pas confondre vie spirituelle et examen de passage pour obtenir des diplômes successifs. Thérèse y reviendra dans le Chemin de la Perfection. Ici, plus on approche de Dieu, plus l’humilité et grande. De sorte que la première façon de faire oraison peut être parfois pratiquée par celui ou celle qui en est à des états plus élevés. Dans cette dimension de la vie spirituelle, l’âme va et vient en toute liberté, selon ses nécessités.

1)Mais laissons la place à Thérèse qui va nous expliquer d’une façon plus détaillée la première phase qui est la méditation. V 11,9 « Nous pouvons dire de ceux qui commencent à faire oraison qu’ils tirent l’eau du puits à très grande peine, comme je l’ai dit, car ils ont du mal à recueillir leurs sens ; habitués à l’éparpillement, ils ont beaucoup de mal. »

Ainsi une âme qui ne prie pas est éparpillée dans ses pensées, livrée à toutes les agitations du moment qui vont et viennent et qui fatiguent sans apporter beaucoup de réconfort. Nous n’avons pas forcément conscience de cette agitation, sauf peut-être par contrastes. Il peut en effet arriver dans certains lieux qu’un grand calme intérieur se fasse, une grande paix. Puis au bout de quelque temps les soucis, les angoisses, les mille sollicitations de la vie reprennent le dessus. Une expérience de recueillement a été faite et a montré qu’une autre dimension pouvait exister. Dans le psaume 34 il y a un verset qui dit ceci : « recherche la paix et poursuis là. » Cet espace de respiration intérieure n’est pas immédiatement accessible et il faut se donner un peu de mal pour l’obtenir. Le psaume souligne qu’il faut la poursuivre comme on poursuit quelqu’un. S’engager dans la vie d’oraison, c’est s’engager sur ce terrain de combat. Vous vous doutez qu’il risque d’être rude, surtout dans les débuts. Lorsqu’on lance un objet à une certaine vitesse, une balle, par exemple, pour la freiner, il faudra lui opposer une énergie contraire constante et cela produit de la chaleur. Qu’on songe à un train que l’on veut freiner. C’est un peu la même chose quand on désire par la prière orienter différemment nos pensées. Il y a une résistance très forte au début pour passer du tintamarre intérieur à une pensée plus unifiée. Les événements de la journée sont là qui nous habitent, les joies et les peines, les réussites et les échecs, les scénarios que l’on répète mille fois pour réussir quelque chose, ou pour réparer une erreur. Le mental est réellement très encombré. Faire oraison, c’est réellement partir de cette situation là pour retrouver un peu d’espace, de calme. C’est réorganiser tout ce monde intérieur grouillant pour en devenir plus le maître que le sujet ou l’esclave. Vous pensez peut-être que je suis pessimiste. Essayez et vous verrez. Faire oraison, c’est commencer une réelle thérapie mentale. Il y aurait beaucoup à réfléchir sur l’interaction de nos pensées et de notre santé mentale et physique. Une autre image pour considérer la vie de prière, c’est l’assimiler à un exercice auquel on n’est peu habitué, comme si un membre que l’on venait à solliciter était atrophié. Il faut alors le rééduquer. Un muscle peut se rééduquer, s’assouplir, retrouver, à condition de le faire travailler avec patience et ténacité, une certaine souplesse. Il en est ainsi de notre âme, elle n’a peut-être jamais été sollicitée pour la prière, et l’on voudrait tout à coup lui demander ce qu’elle ne peut pour l’instant donner. Evidemment au bout d’un peu de temps, le découragement arrive et l’on abandonne tout. Tout l’art de la prière est celui d’un bon éducateur qui fait avancer sans violenter le corps, mais avec beaucoup de fermeté. Ce que l’on doit faire, Thérèse le précise au même paragraphe :

« Il doivent s’accoutumer à ne point se soucier de voir ni d’entendre, et à le mettre en pratique aux heures d’oraison, à demeurer dans la solitude et isolés, penser à leur vie passée… Il doivent chercher à méditer sur la vie du Christ, et c’est une fatigue pour l’entendement. »
Dit autrement Thérèse propose de remplacer les bruits qui nous assaillent tout au long de la journée, d’abord extérieurs, puis surtout ceux des pensées, par d’autres bruits. Il s’agit par exemple de méditer sur notre vie, puis sur celle du Christ. Au bruit sauvage des pensées incontrôlées, Thérèse oppose, celui qu’apporte la méditation. C’est la première phase du recueillement et elle est de notre ressort. Thérèse ajoute :

« Voilà ce que nous pouvons acquérir par nous-mêmes, bien entendu, avec la faveur de Dieu. » Elle dit bien qu’au début, c’est une fatigue pour l’entendement, c’est-à-dire l’intelligence.
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B. Un exercice de la pensée
Nous terminions notre entretien, hier, par cette citation de Thérèse en V 11,9 :

« Ils doivent s’accoutumer à ne point se soucier de voir ni d’entendre, et à le mettre en pratique aux heures d’oraison, à demeurer dans la solitude et isolés, penser à leur vie passée… Ils doivent chercher à méditer sur la vie du Christ, et c’est une fatigue pour l’entendement. »
Thérèse propose de passer des bruits extérieurs à une certaine solitude, puis des pensées vagabondes qui nous assaillent tout au long de la journée à une pensée plus unifiée, plus paisible. Il s’agit par exemple de méditer sur notre vie, puis sur celle du Christ. Au bruit sauvage des pensées incontrôlées, Thérèse oppose, celui qu’apporte la méditation. A la venue incontrôlée du flot des pensées, Thérèse nous invite par la méditation à exercer une pensée libre et consciente. Et c’est à ce niveau que se situent les principales difficultés. Mais, c’est la première phase du recueillement et elle est de notre ressort. Thérèse ajoute :

« Voilà ce que nous pouvons acquérir par nous-mêmes, bien entendu avec la faveur de Dieu. »
Elle dit bien qu’au début, c’est une fatigue pour l’entendement, c’est-à-dire l’intelligence. C’est une fatigue parce que c’est une lutte, parce que c’est un exercice dont on n’a pas l’habitude, parce qu’il faut souvent se faire un peu violence pour y consacrer un peu de notre temps, parce que la fatigue est là qui parfois peut amener au découragement. Il est clair qu’avec ce petit tableau, il faut une motivation certaine, un appel du Seigneur, un désir de le goûter, un cœur touché par le désir de Dieu pour pourvoir s’engager sans y renoncer sur ce chemin. Ce n’est pas là une question de volontarisme, mais c’est le fruit d’une volonté touchée, saisie par Dieu. Lorsque le cœur est touché, on trouve du temps pour s’organiser. Lorsque le cœur est touché, tout suit. Le mot méditation doit être employé dans son sens étymologique (meditari) : donner ses soins à quelque chose, s’exercer à. C’est un exercice de la pensée pour réfléchir sur un point précis. Il n’y a rien de surnaturel dans cet acte. C’est simplement un exercice de l’intelligence, de la mémoire, de la volonté. Or tout homme possède ces facultés, donc tout homme peut méditer. Ce qui différencie l’acte spirituel de l’acte naturel, c’est son orientation à Dieu. On peut ainsi prendre un évangile ou un beau texte spirituel, le lire plusieurs fois, s’en imprégner, l’analyser pour en dégager la dynamique et réfléchir à partir de cela ce qu’on peut en dégager. On n’est pas là devant un roman dont on voudrait, à peine ouvert, déjà connaître la fin. Il ne s’agit pas de tourner les pages, mais d’entrer par l’exercice de la pensée dans une certaine profondeur du texte, ce que veut nous dire le texte. Et l’on a souvent la grosse surprise de découvrir des choses auxquelles on n’avait pas fait attention à une première lecture rapide, souvent trop affective. Thérèse parlera dans le chemin de la Perfection de la même façon quand il s’agira de prier le Notre Père. Il s’agira de faire attention à ce qu’on dit et non pas de rabâcher. Ainsi qu’est-ce que je dis quand je dis “Notre“ ou “Père » ou “qui est aux cieux“. Pour vous qu’est-ce que ces mots veulent dire ? Ont-il un sens, ou font-ils partie d’une simple formule apprise par cœur ? Méditer, c’est donc un exercice du mental sur un objet déterminé pour mieux en pénétrer le sens. Dans ce simple travail, la pensée devient moins agitée, se simplifie, la paix se fait jour. Il y a des tempéraments qui sont très doués pour ce type d’exercice et ils peuvent rester longtemps en cet état. Mais méditer ainsi est-ce faire oraison ? Thérèse précisera dans le Chemin de la Perfection ch 24, 2 : « et quand je dis Notre Père, l’amour consistera à comprendre qui est ce Père et qui est le maître qui nous a enseigné cette prière. » Et un peu plus loin, para. 6 « nous devons comprendre à qui nous parlons. » Ce qui veut dire que l’oraison ne vise pas uniquement à recueillir nos pensées et les appliquer à de belles considérations, elle va plus loin, beaucoup plus loin. Elle vise à une rencontre. Elle nous invite à faire de Dieu le compagnon de nos journées, à instaurer une relation avec ce Dieu qui ne se voit que par le regard de la foi. Et ce n’est pas évident dans les débuts de s’adresser à quelqu’un qu’on ne voit pas, qu’on ne sent pas. Si l’on a une belle intelligence, on peut prendre tous les textes possibles, les fouiller par la pensée dans tous les sens, mais l’on ne se sera pas engagé dans une relation. Or Thérèse nous invite à considérer celui à qui on s’adresse et toute la force de son enseignement est là en fait. Dieu est vivant et dans l’oraison on s’adresse à lui. Plus qu’une façon de faire, c’est une manière d’être. Ainsi à chaque mot du Notre Père, elle nous invite en même temps à penser à qui ces mots s’adressent. Aussi la méditation prend une couleur nouvelle, elle devient par les mots égrenés recueillement de la pensée, puis relation trouvée avec celui à qui on s’adresse. Si bien qu’avec un peu d’expérience, et elle le dira elle-même, le but de la méditation n’est pas tant de parcourir tout le Notre Père, mais de se trouver en sa présence.

Ce texte aborde rapidement les 4 degrés d'oraison mais n'en explique que le 1er.....Prenez le temps de le lire lentement.Prochainement je mettrai le 2e degré d'oraison.A l'école du carmel,il faut lire lentement,méditer et digérer le texte pour le bien saisir.......


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Message par Catherine Mar 10 Nov 2009 - 14:46

Pratiquer l'oraison est difficile, surtout au début. On n'arrive pas toujours à faire abstraction de son imagination, de ses soucis personnels pour se recentrer sur l'essentiel, la recherche de Dieu.
Merci, Francesco, ce texte est un bel encouragement à la prière et au dialogue avec Dieu.
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Message par Francesco Ven 13 Nov 2009 - 0:46

Pratiquer l'oraison est difficile, surtout au début. On n'arrive pas toujours à faire abstraction de son imagination, de ses soucis personnels pour se recentrer sur l'essentiel, la recherche de Dieu.
Merci, Francesco, ce texte est un bel encouragement à la prière et au dialogue avec Dieu.
Je t'encourage a lire les oeuves de ste Thérese d'Avila car elle précise bien l'importance de la vie d'oraison qui est ,selon elle,le racourcie pour aller a Dieu.

Je reviendrai sur les 3 autres étapes de l'oraison.L'oraison est difficile au début mais avec le temps,elle devient plus facile et donne de tres bons fruits.......Il faut y aller tranquilement mais fidelement.Sans se stresser...


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Message par Catherine Ven 13 Nov 2009 - 9:18

Merci, Francesco, de tes conseils. Le problème, c'est l'angoisse de ne pas y arriver et d'avoir l'impression d'être "vide"...
Je vais essayer de moins stresser.
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Message par Francesco Ven 13 Nov 2009 - 23:18

Merci, Francesco, de tes conseils. Le problème, c'est l'angoisse de ne pas y arriver et d'avoir l'impression d'être "vide"...
Je vais essayer de moins stresser.
Imagine toi etre avec Jésus dans un tete a tete tout simple....Ste Thérese de Lisieux s'endormait souvent lors de l'oraison et elle ne s'en culpabilisait pas du tout.Elle s'imaginait dormir ds les bras de Jésus.......

Tres souvent mes moments d'oraison sont ternes et je m'y ennuis mais je persiste car je sais que ca va déboucher car Dieu est la.......Et ,éventuellement,Dieu se manifeste et la ca deviens tellement beau......

Jésus désire plus que toi ses moments d'intimité avec toi....Sois présente avec tout tout vécu et si les idées se chamboulent ds ta tete....et bien dis toi que ce ne sont que des nuages qui vont passer éventuellement....L'importance étant la fidelité a son temps d'oraison quotidienne......les fruits vont suivre tu verras....


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Message par Francesco Mar 17 Nov 2009 - 0:10

L'ORAISON
Sainte Thérèse d'Avila
Les âmes qui commencent à s'adonner à l'oraison, nous pouvons l'affirmer, sont celles qui tirent péniblement l'eau du puits, comme je l'ai dit. Elles se fatiguent, en effet, pour recueillir leurs sens habitués à se répandre au-dehors ; c'est là un très grand travail. Elles doivent s'accoutumer peu à peu à ne plus se préoccuper de voir ou d'entendre, spécialement aux heures d'oraison, à rester dans la solitude, et là, dans cet éloignement de tout le créé, réfléchir sur leur vie passée. Tous, il est vrai, débutants et parfaits, doivent y penser fréquemment, mais dans une mesure plus ou moins grande, comme je le dirai plus tard. Une peine des commençants, c'est de ne pouvoir se rendre compte s'ils ont un vrai repentir de leurs fautes ; et cependant ils l'ont, puisqu'ils se consacrent si généreusement au service de Dieu. Leur devoir est de s'appliquer à méditer la vie de Jésus-Christ, et cet exercice n'est pas sans fatigue pour l'entendement. Voilà jusqu'où nous pouvons arriver par nos propres efforts, secondés, bien entendu, par la grâce de Dieu, car sans lui, nous le savons, il nous est impossible d'avoir une bonne pensée. C'est là ce que j'appelle commencer à tirer l'eau du puits, et Dieu veuille qu'il y en ait ! Mais, du moins, ce ne sera pas de notre faute si nous n'en avons pas, puisque nous allons pour la tirer et que nous faisons notre possible pour arroser les fleurs du jardin. Dieu peut permettre pour des motifs connus de lui seul, et sans doute pour notre plus grand bien spirituel, que le puits soit à sec. Mais il est si bon qu'en nous voyant travailler avec activité, comme des jardiniers soigneux, il entretiendra nos fleurs sans eau et fera grandir nos vertus. Sous le nom d'eau je désigne ici les larmes et, à leur défaut, les tendres sentiments et la dévotion intérieure...


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Message par Francesco Mar 17 Nov 2009 - 0:15



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Message par Francesco Mar 17 Nov 2009 - 0:19

[quote]II. L’ouverture du coeur
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A. Emmaüs ou le chemin de l’oraison
Avec Thérèse d’Avila, vous l’avez compris, c’est la tradition du Carmel qui nous rejoint. Thérèse va nous emmener dans son expérience de la prière et cette expérience nous la retrouvons comme en résumé dans l’évangile que je citais la fois précédente. Il s’agit de l’épisode d’Emmaüs dans Luc 24. Deux disciples de Jésus s’en retournent de Jérusalem, tout déconfits. Leur maître vient de sombrer lamentablement et a été exécuté. C’est l’amertume, la désillusion, tous les espoirs se sont envolés. Or un inconnu les croisant va cheminer avec eux. Ce personnage va les aider à relire toute leur histoire et à y donner sens. Puis tout doucement, ils vont passer de la désillusion à la compréhension des événements qui se sont passés. Ils découvrent peu à peu la réalité et la profondeur de ce qui vient d’arriver et leur cœur commence à brûler. Avec l’espérance, c’est plus que la vie qui renaît, c’est une résurrection. Le soir vient, c’est le temps de se séparer, mais les deux pèlerins invitent l’inconnu à leur table. Et là, oh surprise, à la fraction du pain, quelque chose se passe, ils reconnaissent l’inconnu, c’est le Christ. Alors même que l’inconnu prend visage, il disparaît à leurs yeux, laissant le pain rompu et la place au mystère. Jésus a disparu des regards mais pas de leur cœur. Il y a là, si on y réfléchit, toute l’aventure spirituelle superbement décrite. C’est d’abord l’expérience d’un cheminement sur une route, la route de notre vie. Route avec ses espoirs, ses désillusions ; puis c’est le passage du cheminement à la rencontre d’un inconnu qui aidant à relire la vie passée permet de découvrir un nouveau sens à la vie, un sens plus profond. C’est pourquoi le cœur brûle. Non tout n’est pas absurde. La vie a un sens. De la route, on passe à l’auberge pour le partage du repas. C’est l’expression de l’amitié, le passage d’une rencontre fondamentale à l’approfondissement de cette rencontre : qui est Jésus ? Or cette rencontre prend peu à peu la forme d’un visage connu jusqu’à ce que ce visage se voit en plein jour, transfiguré et c’est la lumière du Christ qui apparaît. C’est alors que s’opère un autre passage. Jésus après s’être fait reconnaître, va nous emmener plus loin encore dans son intimité. Le pain qu’il rompt, c’est lui-même qui se donne à chacun. Ce qui veut dire que, plus loin que l’amitié, il y a, symbolisé par la manducation du pain le passage au fond de l’être, au fond du cœur. C’est pourquoi Jésus disparaît des regards. Pour se faire plus intime encore, pour se faire plus proche de chacun de nous encore. C’est le passage de la rencontre sensible, à une rencontre plus profonde qui est hors de toute expérience sensible. C’est le passage de la vie quotidienne à la vie dans la foi. Nos deux pèlerins ont vu et ils ont cru. Mais c’est le pain qui est resté et une expérience au fond du cœur, l’expérience d’une relation retrouvée à un niveau plus fondamental, dans la foi. La vie de prière dans le christianisme, c’est cela. C’est cette reprise à notre propre compte de l’expérience des pèlerins d’Emmaüs. Ce passage de la vie quotidienne avec ses joies et ses déceptions ; de cet extérieur de notre être, vers une dimension plus intérieure, plus intime de notre être où Dieu nous attend avant de nous renvoyer, mais différents, vers nos frères. C’est cet itinéraire que Thérèse d’Avila va nous aider à parcourir, ayant fait elle-même le chemin. La prière c’est l’expérience d’une rencontre qui peu à peu va structurer, donner sens et nourrir à son niveau le plus profond notre vie. Nous lirons pas à pas quelques textes qu’elle a écrits. D’abord dans son livre de la vie, puis si le temps le permet dans cet autre livre qui s’appelle le livre des Demeures. Le temps et l’espace sont là qui se compresse. Il faut faire de plus en plus de choses le plus vite possible. Notre vie s’étale et se considère au nombre de choses que l’on a fait. On gagne en surface, mais on oublie que notre vie a une profondeur. Peut être même fuit-on cette profondeur. Jésus est là et nous attend au bord du chemin, le chemin de nos vies, le chemin de nos cœurs, pour faire route avec nous, s’inviter à notre table, partager son amitié et plus encore si nous le voulons. Voulez-vous vous engager sur ce chemin avec Thérèse de Jésus ?

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B. L’oraison de recueillement
Nous voilà en route avec Thérèse d’Avila, carmélite, sur le chemin de l’oraison. Je vous conseille le petit livre écrit par le P. Emmanuel Renaud, Carme, dans la revue Vive Flamme de 1992, le n° 198 Edt du Carmel : la manière d’oraison thérésienne. Différentes méthodes peuvent être adoptées pour faire ce chemin. J’ai choisi de lire progressivement les textes qu’elle a écrits et de les commenter avec vous. Elle parle d’abord d’elle-même puis généralise pour s’adresser à chacun d’entre nous. On va ainsi s’apercevoir qu’elle a eu des questions que beaucoup d’entre nous se posent encore. Elle est attirée par Dieu, mais ne sait pas comment faire pour le rejoindre. Elle lit la littérature de son époque, fait des essais, erre, se trompe, puis peu à peu trouve son chemin qui la mènera à l’union à Dieu et fera d’elle une réformatrice et une fondatrice pour le Carmel, puis une sainte. C’est ce chemin peu à peu élaboré qui lui donnera le titre de docteur de l’Eglise. Thérèse est en fait malgré son langage du XVIe très moderne. Les textes que nous lirons d’elle sont pris dans ses œuvres traduites par Marcelle Auclair, aux éditions DDB. Dans V4,7 nous lisons :

« Au départ, cet oncle dont j’ai dit qu’il habitait sur notre route, me donna un livre…Ce livre vise à enseigner l’oraison de recueillement… Comme le Seigneur m’avait déjà accordé le don des larmes et que j’aimais la lecture, je me mis à rechercher les moments de solitude , à me confesser fréquemment, et à m’engager dans cette voie, avec ce livre pour maître. Car je n’ai pas trouvé de maître, je précise de maître qui me comprenne, bien que j’en aie cherché pendant vingt ans à partir de ce moment ; cela me fit grand tord et je revins souvent en arrière ; je fus même en danger de me perdre entièrement alors qu’un maître aurait pu m’aider à éviter les occasions que j’eus d’offenser Dieu… Le Seigneur commença à tant me choyer dans cette voie qu’il me fit la grâce de m’accorder l’oraison de quiétude, et je parvins même quelquefois à l’union, sans savoir en quoi consistaient l’une et l’autre, sans connaître leur grand prix… Il est vrai que cette oraison d’union durait fort peu, à peine, me semble-t-il le temps d’un Ave Maria ; mais ses effets en moi étaient si grands bien que je n’eusse pas vingt ans à cette époque, je croyais tenir le monde sous mes pieds… Je tâchais autant que possible de vivre en gardant en moi la présence de Jésus-Christ, notre Bien et Seigneur, et c’était là mon mode d’oraison. »
Thérèse emploie plusieurs termes que l’on va reprendre. Elle parle tout d’abord de l’oraison de recueillement. Il s’agit de se recueillir pour trouver Dieu car l’homme est créé à l’image de Dieu et cette image, il la porte gravée au plus profond de son être. C’est dans cet espace secret qu’il peut retrouver la racine de son existence qui est Dieu et c’est ce qui fait pour le chrétien la valeur infinie et sacrée de tout homme. C’est dans cet espace que l’homme peut retrouver l’accès à cette relation fondatrice, relation détruite mais restaurée par le baptême. St Augustin était très lu à l’époque, elle-même, comme Jean de la Croix et d’autres ont parcouru le livre des Confessions. Dans ce livre Augustin nous partage son expérience, sa conversion, son cheminement vers Dieu. Il écrit Conf 27,38 :

« Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne, et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas ! Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ; j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix. »
Augustin s’est rué dans son désir de vivre et de goûter les choses de ce monde, mais il cherchait, comme beaucoup d’entre nous, mal. Puis une expérience de Dieu à l’intime de son être lui a fait comprendre où il pouvait trouver sa joie : au fond de son cœur. Dieu n’est pas si loin, si haut qu’il ne se laisse trouver parce qu’il habite en nous, au fond de ce que nous appelons le cœur. Mais comment le rejoindre ? Nous verrons cela la prochaine fois. Lc 10,38 Marthe et Marie



[quote]Nous sommes tjs ds les débuts de l'oraison.Il faut lire ces textes tranquilement et intégrer le tout.....L'Oraison est une des voix royales pour s'unir a Dieu;débuter notre ciel sur la terre car Dieu est esprit.....et vie....


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Message par Catherine Mar 17 Nov 2009 - 9:27

Merci, Francesco, pour ces textes et pour le lien que vous avez indiqué.
En ce qui me concerne, il y a encore beaucoup à faire pour que je m'améliore mais j'ai repris confiance.
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Message par Francesco Mer 18 Nov 2009 - 0:00

il y a encore beaucoup à faire pour que je m'améliore mais j'ai repris confiance.
L'important c'est la fidelité.Comme ds la relation avec une mere ou un pere,notre liaison avec Dieu n'est pas une performance mais une relation.


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Message par Francesco Dim 22 Nov 2009 - 23:40

C. Se recueillir
Thérèse cherchait un moyen pour s’ouvrir à la présence de Dieu, comme nous-mêmes aussi peut-être. Elle trouve un livre qui l’initie au recueillement, qui l’invite à chercher Dieu en elle-même, au plus profond d’elle-même. Il s’agit d’un passage, de passer de notre univers agité, sollicité par mille tâches vers un autre univers au fond de soi-même comme nous le montrait l’évangile d’Emmaüs en St Luc au chapitre 24. Là surgissent les premières difficultés. Nous aurons l’occasion d’en parler lorsque nous lirons le livre des Demeures. Déjà cependant il nous faut être attentifs à cet aspect. Il s’agit donc de se recueillir, c’est-à-dire de réfléchir, de méditer avec le sens de rassembler, réunir. Nous avons à rassembler notre esprit dispersé par les mille sollicitations de nos journées, par les fatigues ou les contrariétés multiples. Dit autrement, pour se recueillir, il faut apprendre à se poser, à ne rien faire ne serait-ce que quelques instants, au travail, comme à la maison ; prendre le temps d’arrêter toute agitation extérieure ou mentale. Cet arrêt des activités permet de souffler, de prendre souffle. C’est de cela qu’il s’agit en fait au plus profond en jouant sur les mots. Nous sommes dans une période où l’espace et le temps se compriment. Il nous faut faire le plus de choses, le plus rapidement possible, au travail comme à la maison et même dans les loisirs. Nous pouvons faire ainsi quantité de choses, mais nous nous étalons en largeur et ce que nous prenons dans l’espace nous le perdons au niveau du cœur. Cette agitation quotidienne si l’on n’y prend garde envahit toute notre vie. Il faut se dépêcher pour faire les courses, se dépêcher pour partir en vacances… Faut-il se dépêcher de vivre ? Posé autrement, est-ce par ce moyen là que l’on remplira notre vie, que l’on vivra heureux ? Nous traversons d’immenses espaces mais vers où ? Nous oublions qu’il y a un espace au fond de nous-mêmes, nous oublions que nous avons un cœur et qu’il appelle. Nous manquons souvent de souffle, de profondeur parce que dans cette course au paraître nous crevons de soif. Le pire, c’est que nous cachons cela derrière les masques reluisants du faux-semblant, du paraître. Nous sommes souvent comparables à de belles vitrines où tout est bâti sur du carton. Mais elle passe la figure de ce monde, n’est-ce pas ? Nous oublions qu’il y a dans nos vies un immense espace laissé en friche. Et s’il y a un mal être dans la société actuelle, c’est à ce niveau qu’il se trouve. Nous avons perdu cette relation fondamentale à nous-mêmes, nous avons perdu l’accès à notre propre cœur. Aussi se recueillir c’est permettre à notre être de retrouver cette dimension oubliée mais fondamentale de notre existence. Nous sommes emportés sur la grande locomotive de notre vie, elle est lancée, mais vers quels espaces ? Metro-boulot-télé-dodo est-ce bien de cela dont nous avons besoin ? N’y a-t-il pas une part de notre être qui se révolte ? Se recueillir c’est peu à peu mettre un frein à cette locomotive, c’est se donner une sorte de respiration qui nous permet d’inspirer quelques goûtes de cet Esprit Saint qui nous est donné et qui nous montre que l’on est aimé, infiniment aimé. Se recueillir, c’est faire une halte dans chaque journée de notre vie, quelques instants ou plusieurs minutes, selon les possibilités. C’est se donner la possibilité de prendre quelques instants de gratuité en accueillant le silence qui monte du cœur, sans peur. Car ce n’est pas le silence qui fait peur, mais notre cœur angoissé. Et c’est une fausse thérapie que de se livrer aux bruits et à l’agitation pour fuir cette angoisse. Je vous conseille à ce sujet ce magnifique petit livre écrit par Michel Hubaut, Les chemins du silence, collection “l’aventure spirituelle“ DDB. Il commence par cette citation d’E. Rostand :

« Le silence… c’est le plus grand plaisir, le chant le plus parfait, la plus haute prière… Silence, ami profond qu’on écoute se taire… Arrêt des boniments. Trêve des éloquences. Evasion d’entre les paroles. Vacances. Délassement délicieux. Cerveaux guéri de tous les coups dont il était endolori par tous les bruits que font les gens qu’on rencontre, et qui ne cessent de parler pour ou contre… »
Le recueillement c’est la porte qui commence à s’entrouvrir, c’est déjà, mais de loin encore entendre la source qui ruisselle et qui rafraîchit au fond du cœur.


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Message par Francesco Dim 12 Déc 2010 - 3:36

Texte prie sur le blog Je veux voir Dieu:
DEGRÉS D’ORAISON



L'oraison se développera normalement avec la vie spirituelle dont elle est l'exercice essentiel. Une classification des degrés d'oraison est donc possible.


Dans le livre de sa Vie SAINTE THÉRÈSE en donne une qui est bien connue parce qu'illustrée par la gracieuse comparaison des quatre façons d'arroser un jardin :

4 façons d'arroser un jardin
«Il me semble qu'il y a quatre manières d'arroser un jardin. D'abord en tirant de l'eau d'un puits à force de bras, ce qui exige une grande fatigue de notre part ; ou bien en tournant, à l'aide d'une manivelle, une noria garnie de godets, comme je l'ai fait moi-même quelquefois : avec moins de travail on puise une plus grande quantité d'eau ; ou bien en amenant l'eau soit d'une rivière, soit d'un ruisseau : la terre est alors mieux arrosée et mieux détrempée, il n'est pas nécessaire d'arroser aussi fréquemment et le jardinier a beaucoup moins de travail ; enfin, il y a la pluie abondante : c'est le Seigneur qui arrose alors sans aucun travail de notre part, et ce mode d'arrosage est, sans comparaison, supérieur à tous ceux dont nous avons parlé.


Appliquons maintenant à notre sujet ces quatre manières d'arroser et d'entretenir ce jardin qui, sans eau, ne pourrait rien produire. Cette comparaison me semble très à propos pour donner quelque idée des quatre degrés d'oraison où le Seigneur dans sa bonté a daigné quelquefois élever mon âme» 14.

La Sainte explique sa comparaison :



L'âme tire péniblement l'eau du puits
«...Les âmes qui commencent à s'adonner à l'oraison... sont celles qui tirent péniblement l'eau du puits. Elles se fatiguent pour recueillir leurs sens habitués à se répandre. Leur devoir est de s'appliquer à méditer lavie de Jésus-Christ et cet exercice n'est pas sans fatigue pour l'entendement. C'est là ce que j'appelle commencer à tirer l'eau du puits, et Dieu veuille qu'il y en ait» 15.


«Le jardinier, en faisant marcher une noria, puise une quantité d'eau plus grande, et il se fatigue moins il n'est pas obligé de travailler sans cesse et peut prendre du repos. C'est de cette manière d'arroser le jardin en l'appliquant à l'oraison qu'on appelle oraison de quiétude que je veux m'occuper maintenant... C'est un recueillement des puissances au-dedans de nous pour jouir de ce contentement. Mais les puissances ne sont ni perdues ni endormies. La volonté seule est occupée, sans savoir comment, à se rendre captive. Elle ne peut que donner son consentement pour que Dieu l'emprisonne» 16.


«La troisième eau... est une eau qui coule du ruisseau ou de la fontaine. Le Seigneur veut en effet aider si bien le jardinier, qu'il prend, pour ainsi dire, sa place ,et fait presque tout le travail. Cet état est un sommeil des puissances qui, sans être entièrement ravies, ne comprennent point cependant comment elles opèrent» 17.


Lorsque la quatrième eau tombe du ciel, l'âme «sent au milieu des délices les plus profondes et les plus suaves une défaillance presque complète». Cette quatrième eau produit parfois l'union complète ou même l'élévation d'esprit dans laquelle «le Seigneur prend l'âme, et... l'élève complètement de terre, comme les nuées ou le soleil attirent les vapeurs...» 18.


Au moment où SAINTE THÉRÈSE écrivait le livre de sa Vie (1565) elle n'était pas parvenue au mariage spirituel. La classification des oraisons qu'elle donne dans le Château Intérieur, alors qu'elle est dans la plénitude de sa grâce et de son expérience, est plus précise et plus nuancée, plus détaillée et plus complète.


«L'oraison étant un commerce d'amitié avec Dieu» - par conséquent le fruit de la double activité de l'amour de Dieu pour l'âme et de l'amour surnaturel de l'âme pour Dieu - SAINTE THÉRÈSE distingue deux phases dans le développement de cette double activité.


Dans la première phase Dieu témoigne son amour par un secours général ou grâce ordinaire accordée à l'âme ; c'est l'âme elle-même qui garde l'initiative et la part principale d'activité dans l'oraison. Dans la deuxième phase, Dieu, intervenant dans l'oraison par un secours particulier de plus en plus puissant, affirme progressivement sa maîtrise sur l'âme et y établit son règne parfait.


La première phase, qui correspond à la première façon d'arroser le jardin en tirant péniblement l'eau du puits, comprend les trois premières Demeures du Château Intérieur.


La deuxième phase, qui correspond aux trois autres façons d'arroser le jardin, comprend les quatre autres Demeures plus intérieures. L'oraison de quiétude (2° eau) et le sommeil des puissances (3° eau) 19. oraisons contemplatives imparfaites, font partie des quatrièmes demeures. La quatrième façon d'arroser le jardin, qui comporte toute une gamme d'oraisons d'union de plus en plus parfaite, est étudiée avec grand soin et une merveilleuse richesse de détails dans les cinquièmes, sixièmes et septièmes demeures».


A considérer la classification donnée par le livre de la Vie on aurait pu croire que le progrès de l'oraison s'établissait d'après l'intensité des effets sensibles et la diminution, de l'effort de l'âme. Dans le Château Intérieur il apparaît plus nettement que SAINTE THÉRÈSE n'a considéré que la qualité de l'amour et l'excellence des effets produits. L'oraison, commerce d'amitié, est plus haute lorsqu'un amour divin plus qualifié l'anime et la qualité de cet amour s'affirme par son efficacité sur les activités humaines qu'il doit régler et soumettre à Dieu qui habite dans l'âme. 20. L'oraison sera parfaite lorsque, dans l'âme transformée par l'amour, toutes les énergies fortes et assouplies seront constamment à la disposition des délicates motions de l'Esprit de Dieu.


Les oraisons du début dont nous nous occupons sont celles de la première phase ou des trois premières demeures.


14. Vie, ch. XI, p. 107
15. Ibid. p. 108
16. Vie, ch. XIV, p. 137-138
17. Ibid. ch. XVI, p. 157
18. Ibid. ch. XX, p. 194
19. Dans le CHÂTEAU INTÉRIEUR, SAINTE THÉRÈSE ne distingue plus comme degré spécial d'oraison, cette troisième eau ou sommeil des puissances. Probablement, fortement impressionnée tout d'abord par les effets de cette oraison, d'intensité sensible notamment plus grande que ceux de la simple quiétude, elle se rendit compte, plus tard, dans une vision plus précise et plus complète de tous les degrés d'oraison, que le sommeil des puissances n'était qu'un débordement dans le sens des gouts divins de la quiétude, et, comme union imparfaite, pouvait être rattachée la quiétude.
20. «L'oraison la mieux faite et la plus agréable à Dieu est toujours celle qui laisse après elle les meilleurs effets. Je n'entend point parler des grands désirs, car, quoique ce soit une bonne chose que les désirs, ils ne sont pas toujours tels que notre amour-propre nous les présente. J'appelle «bons effets» ceux qui s'annoncent par les oeuvres, de sorte que l'âme fasse connaître le désir qu'elle a de la gloire de Dieu par son attention à ne travailler que pour Lui». (Lettre au Père Gratien du 23 octobre 1576, Lettres, T. II, p. 18)


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