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La prophétie de Benoit XVI....

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Message par Francesco Mer 28 Avr 2010 - 2:35

La prophétie de Joseph Ratzinger
Elle date de 1974... Carlota a traduit un article de José-Luis Restàn (16/4/2010)



Carlota


José Luis Restán nous rappelle une incroyable réflexion faite par le futur pape Benoît XVI en 1974. Elle ne peut que nous toucher plus particulièrement comme français même si l’enseignement de notre histoire s’est fait plus que pudique sur l’affaire évoquée.
Texte ici: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Traduction de Carlota



En 1799 le Pape Pie VI (*) meurt prisonnier des révolutionnaires français à Valence. Trois ans auparavant, un dirigeant de la nouvelle République avait écrit à son sujet : « cette vieille idole sera détruite ; ainsi le veut la liberté et la philosophie … souhaitons seulement que Pie VI vive encore deux années supplémentaires pour que la philosophie ait le temps de compléter son œuvre et de laisser sans succession cette boue de l’Europe ».
La phrase a été transcrite par un jeune Joseph Ratzinger dans un entretien radiophonique sur « Quel aspect aura l’Église de l’an 2000 ? », édité par Éditions Sígueme dans un petit bijou intitulé "Foi et Futur" (ndt: a-t-il été traduit en français, et sous quel titre?).

Et le jeune Ratzinger (il n’avait que 43 ans à l’époque) disait que la prédiction révolutionnaire paraissait tellement claire « qu’il y eut des oraisons funèbres pour la papauté qu’on devait considérer comme définitivement éteinte ».
Peut-être que Benoît XVI garde quelque chose de sa fine ironie en relisant cette entretien à la lumière des informations comme celle du pathétique acharnement de Richard Dawkins pour le faire arrêter lors de son prochain voyage à Londres, ou en apprenant qu’une importante entreprise de paris londonien a proposé un pari sur la prochaine démission du locataire du Vatican. Au moins les rustres de la Révolution maintenaient un peu d’éclat en comparaison des faméliques intellectuels qui actuellement s’époumonent contre l’Église.

Mais âneries mises à part, il y a des analyses de poids qui parlent ces jours-ci de « l’effet dévastateur » de la crise médiatique autour des abus sexuels commis par quelques prêtres (quelques centaines même si le New York Times, reflet d’antan des journalistes, les a chiffrés en centaines de milliers). D’autre part, la faiblesse du tissu et de la conscience de l’église fait que beaucoup parmi les gens simples, sentent chanceler leur confiance et leurs certitudes. Si en soi déjà nous vivons « un temps de grande confusion » comme l'a dit hier le Pape au cours de l’Audience Générale, il serait ingénu de penser que cette grêle médiatique, tenace et cruelle, n’a pas élevé de nouveaux murs de préjugés et même n’a pas blessé les consciences d'un nombre non négligeable de catholiques. Parce que quand l’ouragan rugit, les branches de l’arbre sont soumises à l’épreuve et l’élagage est inévitable. Ce sera un élagage qui affectera beaucoup de la respectabilité que l’Église conservait encore justement, dans des sociétés qu’elle a contribué à forger depuis des siècles, mais elle affectera aussi, et c’est encore plus douloureux, quelques membres de son corps.

La sensation de lenteur que certains ressentent ces jours-ci face au corps de l’Église est curieuse et significative. Et je choisis à dessein cette image chère, un corps. Qui par conséquent se fatigue, qui est fréquemment blessé, qui chancelle en chemin, qui souffre de rhumatisme et bien pire encore. Un corps ! Celui que le curé de Torcy décrit dans son « Journal d’un curé de campagne » comme un ensemble bigarré d’animaux : vaches et bœufs, ânes et mules, certains tellement sauvages que le contremaître peut vouloir les tuer, ce qui ne peut être parce que le Maître veut les reprendre tous en bon état. Curieux moyen que celui choisi par le Dieu de Jésus pour son œuvre sur la terre : courir ce grand risque ( c’est ainsi qu’en parlait Ratzinger dans son très bel entretien avec Peter Sewald dans « Le sel de la terre ») de passer par la liberté d’hommes comme nous. Et ainsi la tentation d’une Église toute spirituelle, non souillée et impeccable, non soumise à la fatigue des corps, apparaît maintes et maintes fois dans l’histoire, et avec plus de force aujourd’hui. Ah, si n’existait pas cet entrelacement d’os, de cartilages et de tendons, cette structure corporelle qui semble toujours susceptible de tomber par la force de la gravitation ! Si nous étions seulement l’ensemble d’âmes pures et sans taches, librement réunies sans hiérarchie ni sacrement !
Joachim de Flore (cf Catéchèse du 10 mars) revit aujourd’hui dans les tribunes inusitées ou jusqu'au comptoir d’un bistrot ! Que d’abstraction et que de présomption ces jours derniers ! Parce qu’hors de ce corps, qu’est ce que Jésus dans l’histoire ? Une figure qui peut inspirer depuis l’extase jusqu’à la violence révolutionnaire, un peu plus qu’un exemple de rhétorique, un fantôme qui s’échappe entre les doigts. Sans cette cordée qui réclame l’humilité et le sacrifice d’appartenance, nous ne connaissons pas le Christ, nous nous perdons dans nos vaines fantaisies, nous ne labourons par le temps de l’histoire. C’est ainsi que l’a indiqué d’une façon si belle Benoît XVI aux jeunes le dernier Dimanche des Rameaux, leur rappelant que pour suivre Jésus il faut « entrer dans le nous de l’Église, nous accrocher à la cordée…ne pas rompre la corde par entêtement et pédanterie ». Parce que le corps toujours blessé et fatigué de l’Église est le seul port dans lequel la foi devient compagnie, aliment et soutien de la vie même. C’est le temps et l’espace de la vérification de la foi ou du cent pour un que promettait Jésus à ceux qui le suivraient, déjà là sur la terre. C’est le champ où la grâce d’une humanité différente (sainte) vainc maintes et maintes fois la misère et le mal qui se tiennent à l’affût dans chaque cœur et dans chaque communauté.

C’est une question toute simple qu’on entend ces jours-ci un peu partout : qu’en sera-t-il de nous après cette tourmente, de nos enfants et comment vivra l’Église dans laquelle ils se renoueront avec cette cordée ? Il y a des années, en une circonstance très dure, Don Luigi Giussani ( ndt prêtre italien (1922-2005) fondateur du mouvement «Communion et Libération » plus particulièrement tourné vers les jeunes pour leur montrer que l’événement chrétien vécu comme communion est le véritable fondement de la véritable libération de l’homme) répondait que « l’Église peut être frappée et châtiée…mais ne souffre jamais de défaites quand elle propose son contenu originale ». Et il ajoutait : « Peut-être ce qui est en train de se passer rappellera aux chrétiens la nécessité d’être fidèles à l’authentique nature de l’Église ». Cela paraît avoir été dit pour notre époque.
Et ce Ratzinger qui transcrit l’anecdote des révolutionnaires et de Pie VI signalait dans ce lointain 1974 que « le futur d l’Église viendrait seulement de la force de ceux qui ont des racines profondes et qui vivent de la plénitude de leur foi, mais non de ceux qui simplement donnent des prescriptions ». Il parlait déjà alors d'un processus long et pénible de cristallisation et clarification qui devrait coûter à l’Église beaucoup de forces précieuses et il prédisait « des temps très difficiles » avec des graves chocs et des ruptures. « Mais elle refleurira de nouveau et deviendra visible aux hommes comme une patrie qui leur donne la vie et l’espérance au-delà de la mort ».



Note de Carlota
(*) Eh, oui, aujourd’hui et plus particulièrement en France, on n’a pour la plupart d’entre nous, jamais appris à l’école ou d’une façon tellement édulcorée que de cette époque et de la papauté on se rappelle seulement et vaguement le couronnement de Napoléon et ses « disputes » avec un Pape qui était d’ailleurs Pie VII. Or Pie VI avait été contraint par la république française (Directoire, mais avec des victoires décisives de Bonaparte) de renoncer à son pouvoir temporel et à tous ses états en France (Avignon) et en Italie. Il doit quitter Rome sous deux jours le 20 février 1798. Réfugié à Sienne puis à Florence, il est rattrapé par les troupes françaises et fait prisonnier. Il fut finalement emmené en France (Valence) via Briançon et Grenoble. Malgré le danger de se montrer catholique, sur son parcours en territoire français, le pape octogénaire reçut de nombreuses et touchantes marques de respect, de compassion et de communion dans la foi de la part du peuple. Incarcéré à Valence, il y mourut épuisé le 29 août 1799 à l'âge de 82 ans. D'abord enseveli civilement à Valence, son corps fut ramené en triomphe à Rome le 17 février 1802 pour y recevoir sa sépulture définitive dans la basilique Saint-Pierre.


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