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Testament de saint Rémi

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Message par Francesco Jeu 6 Jan - 22:58

Testament de Saint Rémi

AU nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Gloire à Dieu, ainsi soit-il.

Moi, Rémi, évêque de la cité de Reims, revêtu du sacerdoce, ai fait mon testament, conformément au droit prétorien ; j’ai voulu qu’il ait la force d’un codicille, dans le cas où il y manquerait quelque formalité. Quand moi, Rémi, évêque, j’aurai quitté cette vie, je t’institue mon héritière, ô sainte et vénérable Église catholique de la ville de Reims, (…) .

[Suit la répartition des biens que possédait Rémi. Au milieu de cette énumération, on trouve ce passage intéressant, car il fait allusion aux miracles accomplis pour le salut des Francs, dont vraisemblablement le miracle de la sainte ampoule :]

A l’égard des villages que mon seigneur d’illustre mémoire, le roi Clovis, que j’ai tenu sur les saints fonts du baptême, m’a donnés en propre, lorsque, païen encore, il ne connaissait pas le vrai Dieu, je les ai consacrés aux lieux les plus pauvres, de peur qu’il ne crût, infidèle qu’il était, que je fusse attaché aux choses de ce monde et moins occupé de son salut que des biens temporels. Il a admiré ma conduite, et a consenti avec bonté et générosité, tant avant qu’après son baptême, que j’intercédasse en faveur de tous ceux qui souffraient .

Comme il a reconnu que de tous les évêques de la Gaule, c’est moi qui ai le plus travaillé à la conversion des Francs, Dieu m’a donné tant de crédit auprès de lui, et la vertu divine, par la grâce du Saint-Esprit, a fait opérer par moi, pauvre pécheur, tant de miracles pour le salut des Francs, que le roi a non seulement restitué à toutes les Églises du royaume tout ce qu’on leur avait enlevé, mais encore en a enrichi beaucoup d’autres de son bien propre, par un effet gratuit de sa libéralité 3. (…)

Que le présent testament, observé fidèlement et inviolablement par mes frères et successeurs les évêques de Reims, maintenu et défendu partout par mes très chers fils les rois de France par moi consacrés au Seigneur à leur baptême, par un don gratuit de Jésus-Christ et la grâce du Saint-Esprit, obtienne à tout jamais une force inviolable et perpétuelle dans ses dispositions, envers et contre tout (…)

Seulement, par égard pour la famille royale qu’avec tous mes frères et co-évêques de la Germanie, de la Gaule et de la Neustrie, pour l’honneur de la sainte Église et la défense des pauvres, j’ai choisie délibérément pour être élevée à tout jamais au sommet de la majesté royale, que j’ai baptisée, que j’ai tenue sur les fonts baptismaux, marquée des sept dons du Saint-Esprit, et sacrée de l’onction des rois, par le saint chrême du même Saint-Esprit, j’ai ordonné ce qui suit :

Malédictions

Si un jour cette famille, tant de fois consacrée au Seigneur par mes bénédictions, rendant le mal pour le bien, usurpe, ravage ou détruit les églises de Dieu, et s’en déclare l’ennemie ou la persécutrice, que les évêques du diocèse de Reims soient convoqués et lui fassent d’abord des remontrances, qu’ensuite l’Église de Reims, s’adjoignant sa sœur l’Église de Trèves, aille une deuxième fois trouver le roi. La troisième fois, que trois ou quatre archevêques des Gaules seulement soient convoqués et fassent des remontrances au prince, quel qu’il soit en sorte que la longanimité de la tendresse paternelle diffère jusqu’au septième avertissement, si les premiers n’obtiennent aucun succès .

Enfin, si au mépris de toutes les remontrances, il ne dépose pas cet esprit d’obstination incorrigible, s’il refuse de se soumettre à Dieu et de participer aux bénédictions de l’Église, que tous prononcent contre lui la sentence de séparation du corps de l’Église, par la formule que l’on sait avoir été chantée il y a longtemps par le prophète-roi David, sous l’inspiration de ce même Saint-Esprit qui est dans les évêques : « Parce qu’il a persécuté l’indigent, le pauvre, l’homme au coeur contrit, parce qu’il ne s’est point souvenu de la miséricorde et qu’il a aimé la malédiction, celle-ci lui arrivera ; il n’a point voulu de la bénédiction, elle s’éloignera » (Ps 108, 16- 18 ). Et tout ce que l’Église a l’habitude de chanter de Judas le traître et des mauvais évêques, que toutes les églises le chantent de lui .

Parce que le Seigneur a dit : « Tout ce que vous avez fait au plus petit des miens, c’est à moi que vous l’avez fait, et tout ce que vous ne leur avez pas fait, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait » (Mt 25, 40 & 45), ainsi ce qui est vrai pour la tête l’est aussi pour les membres. Il ne faut changer qu’un seul mot par interposition : « Que ses jours soient abrégés et qu’un autre reçoive l’autorité royale 2 ! » (Ps 108, 8.)

Si mes successeurs les archevêques de Reims négligent d’accomplir ce que j’ai ordonné, qu’ils soient frappés de malédictions et qu’ils subissent les peines portées contre les princes : « Que leurs jours soient abrégés, et qu’un autre reçoive leur évêché . »

Bénédictions

Mais si Notre Seigneur Jésus-Christ daigne écouter les prières que je répands tous les jours en présence de la majesté divine, spécialement pour la persévérance de cette famille royale, suivant mes recommandations , dans le bon gouvernement de son royaume et le respect de la hiérarchie de la sainte Église de Dieu, qu’aux bénédictions que le Saint-Esprit a versées par ma main pécheresse sur la tête de son chef, le même Esprit-Saint joigne d’autres bénédictions plus abondantes, et que de lui sortent des rois et des empereurs qui, pour le présent et pour l’avenir, selon la volonté du Seigneur, confirmés dans la vérité et la justice pour l’extension de la sainte Église, puissent conserver le royaume et en reculer chaque jour les limites ; puissent-ils être élevés aussi sur le trône dans la maison de David, c’est-à-dire dans la Jérusalem céleste, pour y régner éternellement avec le Seigneur. Ainsi soit-il .


Fait à Reims même jour que dessus, et sous le consul sus-nommé, en présence et avec la participation des soussignés :

Moi, Rémi, évêque, j’ai relu, signé, scellé et fermé ce testament, avec la grâce de Dieu, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.


Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Francesco
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Admin
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Masculin Date d'inscription : 11/01/2008

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Message par Rémi Ven 7 Jan - 11:13

Ce testament de Saint Rémi ci-haut posté par Francesco est celui qui est appelé le petit testament, il y a une version plus longue mais dont certains doute de l'authenticité, mais cela aussi ce n'est pas certain.

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Testament de Saint Remi




Source: Flodoard: Histoire de l'Eglise de Rheims, Chap XVIII
Commentaires: Congrès archéologique de France, XXVIIIème session, 24 juillet 1861, Mémoire de Mr. Bouché, p103.





Au nom du Père, du Fils et su Saint-Esprit, gloire à Dieu, ainsi soit-il.

« Moi, Remi, évêque de la cité de Rheims, revêtu du sacerdoce, j’ai fait mon testament conformément au droit prétorien, et j’ai voulu qu’il eût la force de codicille dans le cas où il paraîtrait y manquer quelque formalité. Quand donc moi, Remi, évêque, aurai passé de ce monde en l’autre, sois mon héritière, sainte et vénérable église de Rheims, et toi, fils de mon frère, Loup, évêque, que j’ai toujours aimé de prédilection, et toi aussi, mon neveu Agricola, prêtre, qui m’as plu dès ton enfance par ton obéissance et par tes soins, partagez entre vous trois tous les biens que j’aurai acquis avant ma mort, outre que j’aurai donné, légué, ou ordonné de donner à chacun de vous. A toi, ma sainte héritière, vénérable église de Rheims, je laisse tous les colons que j’ai au territoire de Portian, tant ceux que j’ai hérités de mon père ou de ma mère que ceux que j’ai échangés avec mon frère, de bienheureuse mémoire, Principe, évêque, ou qui me sont venus de donation, savoir : parmi les hommes, Dagarède, Profuturus, Prudence, Temnaich, Maurillon, Baudoleiphe, Provinciole ; parmi les femmes, Naviatène, Laute et Suffronie ; de plus Amorin, serf ; et que tous ceux que je laisse sans en disposer par le présent testament deviennent aussi ta propriété. Ainsi il en sera des terres et villages que je possède aux territoires de Portian, Tuin, Balatonium, Plerinacum, Vacculiacum, et généralement de tout ce que je possède en ce pays, à quelque titre que ce soit, champs, prés, pâturages, forêts : pareillement, ma très sainte héritière, tout ce qui t’a été donné par mes parents et amis, en quelque lieu ou pays que ce soit, et dont j’aurai disposé en faveur des hôpitaux, couvents, oratoires de martyrs, maisons de diacres, hospices et généralement de tous les établissements soumis à ta juridiction, sera maintenu comme j’en aurai disposé ; et mes successeurs à l’évêché de Rheims respectant en moi l’ordre de succession, comme je l’ai respecté dans mes prédécesseurs, garderont et observeront mes dispositions, sans altération ni changement aucun. Le village de Cernay, que ma cousine Celse t’a donné par mes mains, ainsi que Huldriacum, présent du comte Huldric, serviront à l’entretien et à la couverture du lieu que mes saints frères et co-évêques du diocèse auront choisi pour ma sépulture ; soit aussi ce lieu la propriété particulière des évêques, et soit affecté à l’entretien des clercs qui y serviront le Seigneur, le bourg de…… . au territoire de Portian, de mon patrimoine, ainsi que les fermes du domaine de l’évêché au pays de Rheims. Le domaine de Blandibaccius, que j’ai acheté de mes cohéritiers Benoît et Hilaire, et payé des deniers du trésor de l’église, et celui d’Albiniacus, qui fait partie du domaine de l’évêché, fourniront en commun à l’entretien des clercs de l’église de Rheims. Berna, du domaine de l’évêché, qui était autrefois la propriété particulière de mes prédécesseurs, deux domaines qui m’ont été donnés en témoignage d’affection par le roi Clovis que j’ai tenu sur les saints fonts de baptême, et qui s’appellent en sa langue Bischoffsheim, Cosle et Gleni, ainsi que les bois, près et pâturages que j’ai fait acheter par divers gens dans les Vosges ou aux environs, en deçà au au-delà du Rhin, fourniront chaque année aux clercs de Rheims, et à toutes les maisons régulières établies par moi et mes prédécesseurs, ou qui seront établis dans la suite par mes successeurs, la provision de poix nécessaire pour la préparation et entretien des tonneaux à vin. Crusciniacum, La Fère, et tous les villages que le roi très chrétien Clovis donna à la très sainte vierge de Jésus-Christ Geneviève, pour fournir aux frais des voyages qu’elle avait coutume de faire pour visiter l’église de Rheims, et qu’ensuite elle a légués aux clercs qui y servent le Seigneur, resteront affectés au même emploi, et je confirme sa donation ; avec cette condition que Crusciniacum fournira aux obsèques de mon premier successeur, et à réparation de la couverture de l’église principale, et que La Fère demeurera à l’évêque mon premier successeur, et sera à perpétuité affecté à l’entretien de l’église où reposera mon corps. Le village d’Épernay, que j’ai acheté d’Euloge cinq mille livres d’argent, est ta propriété, ma très sainte héritière, et mes autres héritiers n’y ont aucun droit, car c’est avec ton argent que j’ai payé, et c’est aussi en ton nom que j’ai obtenu grâce pour Euloge, accusé de lèse-majesté et réduit à l’impossibilité de se disculper, et que j’ai empêché qu’il ne fût mis à mort et ses biens vendus. En conséquence je te lègue Épernay à perpétuité, en dédommagement des sommes tirées de ton trésor, et pour le traitement de ton évêque. Je te confirme aussi à perpétuité la propriété de Douzy, ainsi que l’a voulu Chlodoald, ce jeune prince d’un si noble caractère. Enfin, ma sainte héritière, tous les villages qui m’ont été donnés en propre par le roi Clovis, de glorieuse mémoire, quand il était encore païen et ignorait le vrai Dieu, avant que je l’eusse tenu sur les fonts de baptême, je les ai donnés depuis longtemps aux lieux les plus pauvres, afin que ce prince, encore infidèle, ne pût croire que j’étais avide des richesses de la terre, et que je cherchais moins le salut de son âme que les biens extérieurs dont il pouvait me combler. C’est pourquoi ce prince, admirant ma conduite, me permit d’intercéder auprès de lui pour tous ceux qui étaient dans la nécessité, et, soit avant, soit après sa conversion, a toujours été bienveillant et libéral envers moi. Connaissant que de tous les évêques des Gaules j’étais celui qui travaillait le plus à la conversion et à l’instruction des Francs, le Seigneur m’a comblé de tant de grâces devant ce roi, et la main de Dieu s’est plue à opérer, par le Saint-Esprit et par mon ministère, à moi pauvre pécheur, tant de miracles pour le salut de sa nation, que ce ^rince non seulement rendit à toutes les églises du royaume des Francs ce qu’elles avaient perdu, mais encore en enrichissant un grand nombre de ses propres dons et de sa libéralité ; et je ne voulus pas réunir au domaine de l’église de Rheims un pied de terre de son royaume, que je n’eusse auparavant obtenu pleine restitution pour toutes les églises. J’ai fait de même aussi après son baptême ; et je n’ai cédé que pour Cocy et Luilly, parce que le saint et jeune Chlodoard, mon cher et intime ami, et les malheureux de ces villages accablés de charges de toute espèce, me supplièrent de demander qu’il leur fût permis de payer désormais à mon église ce qu’ils devaient au roi ; et ce prince très pieux accueillit ma demande avec bonté, et me l’accorda de grand cœur. Suivant donc la volonté du pieux donateur, mas très sainte héritière, j’ai confirmé par mon autorité épiscopale cette cession, et en consacre le produit à tes besoins. De même j’affecte à l’entretien de tes luminaires et de ceux du lieu où je serai enterré tous les biens que le roi très chrétien m’a donnés en Septimanie et en Aquitaine, tous ceux qui m’ont été donnés en Provence par un certain Benoît, dont la fille me fut envoyée par Alaric, et fut, par la grâce du Saint-Esprit et par l’imposition de mes mains, à moi pauvre pécheur, non seulement délivrée des liens du démon, mais encore rappelée des enfers ; enfin tous les domaines situés en Austrasie et en Thuringe. Je laisse à l’évêque qui me succédera une chasuble blanche pour la fête de Pâques, deux tuniques peintes, trois tapis qui servent les jours de fête à fermer les portes de la salle de festin, du cellier et de la cuisine : à toi, ma sainte héritière, et à l’église de Laon un vase d’argent de trente livres et un autre de dix livres que vous partagerez pour faire des patènes et des calices pour le service divin, ainsi que je l’entends. Je te réserve aussi le vase d’or de dix livres que j’ai reçu de ce roi tant de fois nommé, Clovis, de glorieuse mémoire, que j’ai tenu sur les saints fonts, ainsi que je l’ai déjà dit ; je veux qu’il serve à te faire un ciboire et un calice ciselés, sur lesquels sera gravée l’inscription que j’ai dictée moi-même et fait graver sur un calice d’argent à Laon, ce que je ferai moi-même si Dieu me prête vie ; et si je viens à mourir, je m’en remets au fils de mon frère, Loup, évêque, qui, fidèle à mes volontés, fera faire ces deux vases sacrés ainsi que je l’ordonne. Je donne à mes confrères dans le sacerdoce, et diacres de Rheims, vingt-cinq sous d’or à partager également entre tous ; plus un plant de vigne situé au-dessus de ma vigne dans le faubourg, qu’ils posséderont en commun, ainsi que le vigneron Mélanius, que je donne à la place d’Albovich, serf de l’église, afin que ledit Albovich jouisse d’une pleine liberté ; aux sous-diacres, douze sous d’or ; aux lecteurs, gardes des saintes hosties et jeunes servants, huit sous d’or ; aux douze pauvres de l’hôpital qui demandent l’aumône à la porte de l’église, deux sous d’or, outre les revenus du domaine de Courcelles, que je leur ai assignés depuis longtemps ; aux trois autres pauvres qui doivent laver chaque jour les pieds à nos frères, et auxquels j’ai affecté pour ce ministère le bâtiment dit l’Hospice, un sou d’or ; aux quarante veuves qui demandent l’aumône sous le portique de l’église, et auxquelles il était accordé une rétribution prise sur les dîmes de Chermizy, Tessy et Villeneuve, je donne de surplus à perpétuité sur le domaine de Huldriacum, ci-dessus dénommé, trois sous et quarante deniers ; à l’église de Saint-Victor, auprès de la porte de Soissons, deux sous ; à l’église de Saint-Martin, de la porte Collatitia, deux sous ; à l’église de Saint-Hilaire, à la porte de Mars, deux sous ; à l’église de Saint-Crépin et Saint-Crépinien, à la porte de Trèves, deux sous ; à l’église de Saint-Pierre, en la Cité, que l’on nomme la Cour du Seigneur, deux sous ; à l’église que j’ai fait bâtir en l’honneur de tous les martyrs sur le caveau de Rheims, lorsque, avec le secours de Dieu, j’arrachai aux flammes du démon la ville déjà presque toute réduite en cendres, deux sous ; à l’église que j’ai fait bâtir dans la Cité, en mémoire du même miracle, à l’honneur de saint Martin et de tous les saints confesseurs, deux sous ; au diaconat de la Cité, dit des Apôtres, deux sous ; à la cure de Saint-Maurice, rue de César, deux sous ; à l’église fondée par Jovin, sous l’invocation de saint Agricola, et en laquelle reposent le très chrétien Jovin et le saint martyr Nicaise avec plusieurs de ses compagnons de martyre, et aussi cinq confesseurs, les premiers successeurs de saint Nicaise ; avec sainte Eutrope, vierge et martyre, trois sous d’or ; de plus, territoire de Soissons, avec l’église de Saint-Michel ; à l’église des saints martyrs Timothée et Apollinaire, en laquelle, avec la grâce de Dieu, et s’il plaît à mes frères et mes enfants les évêques de la province, je désire être enterré, quatre sous d’or ; à l’église de Saint-Jean, où, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ressuscita, à ma prière, la fille de Benoît, deux sous ; à l’église de Saint-Sixte, où ce pieux évêque repose avec trois de ses successeurs, trois sous ; en outre, de mes domaines particuliers, Plebeia sur Marne ; à l’église de Saint-Martin, située sur le territoire de l’église de Reims, deux sous ; à l’église de Saint-Christophe, deux sous ; à l’église de Saint-Germain, que j’ai moi-même fait bâtir au territoire de Rheims, deux sous ; à l’église des saints Cosme et Damien située sur le territoire de notre mère l’église de Rheims, deux sous ; à l’hospice de la Sainte Vierge, dit Xenodochion, où douze pauvres reçoivent l’aumône, un sou ; enfin j’entends que cet hôpital soit attaché à perpétuité au lieu où mes frères et mes enfants jugeront à propos de déposer mes restes ; et pour qu’on y prie nuit et jour pour la rémission de mes péchés, j’ajoute de surplus sur mes biens, à ce que mes prédécesseurs ont fixé pour l’entretien de ces pauvres, les domaines de Seladrone et de Saint-Étienne, et tout ce qui m’est échu par succession au domaine d’Hérimond. Tout ce que j’ai acheté en ce lieu, je l’ai depuis longtemps donné à l’église de Saint-Quentin martyr, et je ratifie la donation. Je donne la liberté aux serfs suivants du village de Vacculiacum, ci-dessus dénommé : savoir, à Fruminius, Degaleiphe, Dagarède, Duction, Baudowic, Udulphe et Vinofeiphe : que Temnarède, qui est né d’une mère ingénue, jouisse de l’état de pleine liberté. Quant à toi, le fils de mon frère Loup, évêque, tu auras en partage Nifaste et sa mère Nucia ; la vigne que cultive le vigneron Æneas : tu donneras la liberté à Æneas et à son plus jeune fils Monulphe. Melotique le porcher, et sa femme Paschasis, Vernivian et ses fils, excepté Widragaise, auxquels j’ai donné la liberté, dépendront de toi et te serviront. Je te donne mon serf de Cernay ; partie des terres qui ont appartenu à mon frère Principe, évêque, avec leurs bois, prés et pâturages ; mon serf Viterède, qui a appartenu à Mellowic. Je te lègue et transmets Teneursole, Capulin, et sa femme Théodorosène. Je donne la liberté à Théodonime, Edoneiphe, qui s’est unie à un des serfs, t’appartiendra, ainsi que les enfants qui naîtront d’elle. Je donne la liberté à la femme d’Arégilde et à ses enfants. Je te laisse ma part de la prairie que je possède conjointement avec notre famille, à Laon, au pied des collines, ainsi que les petits prés Joviens qui m’ont appartenu, et aussi Labrinacum, où j’ai déposé les restes de notre mère. A mon neveu Agricola, prêtre, qui as été élevé dés ta plus tendre enfance dans ma maison, je lègue le serf Merumvast, sa femme Meratène, et leur fils Marcovic. Je donne la liberté à son frère Medovic, mais je te laisse sa femme Amantie. Je donne la liberté à leur fille Dasounde. Je te lègue le serf Alaric, mais. je te charge de défendre et de protéger la liberté de sa femme, que j'ai rachetée et affranchie. Bebrimode et sa femme Morta t'appartiendront, mais leur fils Monachaire jouira du bienfait de la liberté. Je te donne Mellaric et sa femme Placidie, mais j'affranchis leur fils Medarid ; la vigne que Mellaric a plantée à Laon ; mes serfs Britobaude et Giberic ; la vigne que Bebrimode cultive, à condition que les fêtes et dimanches il soit célébré une messe en mon nom, et qu'un repas annuel soit donné aux prêtres et aux diacres de l'église de Rheims. Je laisse à mon neveu Prôtextat, Modérat, Totticion, Marcovic, et le serf Innocent qui m'est venu de Profuturus, mon serf de naissance ; quatre cuillères de famille, un vinaigrier, un manteau qui m'a été donné par le tribun Friarède, un bâton épiscopal d'argent à figures ; à son jeune fils Parovius, un vinaigrier, trois cuillères, et une chasuble dont j’ai changé les franges ; à Rémigie, trois cuillères qui portent mon nom, l'essuie-mains dont je me sers les jours de fête, et l'hichinaculum dont j'ai parlé à Gondebaud. Je donne à ma fille bien-aimée Hilarie, diaconesse, la servante Noca, le plant de vigne qui touche à sa vigne et qui est cultivé par Catusion, et ma part de Talpoucy, en reconnaissance des soins qu'elle ne cesse de me rendre. Je donne à mon neveu Aëtius la partie de Cernay qui m'est échue en partage, avec tous mes droits et prérogatives, ainsi que l'esclave Ambroise. Je donne la liberté au colon Vital, et lègue sa famille à mon neveu Agathimère, à qui je laisse en outre la vigne que j'ai plantée à Wendisch, et élevée à force de soins, à condition que les fêtes et dimanches il fera dire une messe à mon intention, et donnera chaque année un repas aux prêtres et diacres de Laon. Je donne à l'église de Laon deux des domaines qui m'ont été donnés par le roi Clovis, de sainte mémoire ; Anisy, et dix-huit sous d'or à partager également entre les prêtres et diacres ; de plus ma part entière du domaine de Secium et celui de Lauscita, qui m'a été donné pour pourvoir aux besoins des pauvres de Jésus-Christ, par ma très chère fille et sœur sainte Geneviève, que je regarde comme une des plus saintes vierges du Seigneur. Je recommande à la fidélité du fils de mon frère Loup, évêque, les serfs ci-dessus dénommés de différents villages, que ma volonté est d'affranchir. Catusion et sa femme Auliatène ; Nonnion, qui cultive ma vigne ; Sonnoveife, que j'ai rachetée de captivité, et qui est née de bonne famille ; son fils Leutiberède, Mellaride, Mellatène, Vasante, Cocus, Cæsarie, Dagarasène, Baudorosène, petite-fille de Léon ; Marcoleife, fils de Totnon : que tous ces cerfs soient libres, et c'est à toi, Loup, de protéger leur liberté de toute ton autorité épiscopale. Je donne à mon héritière, l'église de Rheims, Flavian et sa femme Sparagilde ; mais je donne la liberté à leur petite fille Flavarasène. Je laisse aux prêtres et aux diacres de Rheims Fédamie, femme de Mélanus, et leur petite fille. Je donne la liberté au colon Crispiciole, et je le lègue à mon neveu Aëtius ; de plus, à mes deux neveux Aëtius et Agathimère, mes colons de Passy. A ma petite nièce Prætextate, je donne Modorosène ; à Profuturus, l'esclave Leudochaire ; à Profutura, Leudonère. Je lègue aux sous-diacres de Laon, lecteurs, gardes des hosties et jeunes servants, quatre sous d'or ; aux pauvres de l'hôpital, un sou pour leur entretien ; à l'église de Soissons, pour qu'elle fasse commémoration de moi, Salvonaire sur Meuse et dix sous d'or, car j'ai laissé Sablonnières sur Marne à mes héritiers ; à l'église de Châlons, Gellones sur Marne, que je tiens de la bienfaisance de mon fils bien-aimé Clovis, et dix sous d'or ; à l’église de saint Memme, Fascinaria, don du même pieux roi, et cinq sous ; à l'église de Vouzi, le champ situé auprès du moulin établi en ce lien ; à l'église de Caturiges, quatre sous, et autant à celle de Portian, en commémoration de mon nom. A l'église d'Arras, dont j'ai consacré évêque mon frère Vaast, et à laquelle j'ai déjà donné pour l'entretien de ses clercs les deux villages d'Orcos et de Sabucetum, je lui donne en outre, pour qu'elle fasse mémoire de moi, vingt sous d'or. Ayant eu à me louer beaucoup des soins obséquieux de l'archidiacre Ours, je lui lègue la chasuble fine que je portais à la maison ; une autre plus forte, deux saies fines, le tapis dont je me sers sur mon lit, et la meilleure tunique que je laisserai en mourant. Mes héritiers, Loup, évêque, et Agricola , prêtre, se partageront également mes porcs. Friarède, que j'ai racheté de la mort en payant pour lui quatorze sous d'or, en gardera deux dont je lui fais remise, et donnera les douze autres pour rétablir la voûte de l'église des saints martyrs Timothée et Apollinaire. Ainsi je donne, ainsi je lègue, ainsi j'ai fait mon testament : que tous ceux qui n'y sont point nommés n'aient aucun droit à mon héritage. Et pour que le présent testament soit dés maintenant et à l'avenir à l'abri de toute ruse ou mauvaise fraude, je déclare que, s'il s'y rencontre quelque rature ou mot effacé, cela a été fait, moi présent, quand je l'ai relu et corrigé. Ne pourront deux autres testaments que j'ai faits, l'un il y a treize ans, l'autre il y a sept ans, contrevenir, déroger à celui-ci, ni prévaloir en rien contre, parce que tout ce qui était contenu dans ces deux premiers a été, en présence de mes frères, inséré dans ce dernier, tout ce qui y manquait a été suppléé ; et enfin j'y dispose de tout ce que le Seigneur a daigné m'accorder depuis. Soit donc le présent testament à jamais gardé inviolable et intact par nos successeurs les évêques de Rheims. Plaise aux rois des Francs, nos très chers fils, lesquels nous avons consacrés au Seigneur par le baptême, avec la coopération de notre sauveur Jésus-Christ et la grâce du Saint-Esprit, maintenir et défendre le présent envers et contre tous, dans toutes ses dispositions, afin qu'il obtienne pleine et entière exécution. Si quelqu'un de l'ordre ecclésiastique, depuis le prêtre jusqu'au simple tonsuré, ose contrevenir et déroger à mon testament, et si, rappelé à son devoir par mon successeur, il refuse d'obéir, que l'on convoque trois évêques des lieux les plus voisins du diocèse de Rheims, et qu'il soit dégradé de son rang. Si (ce que je suis loin de craindre, et ce qui, je l'espère et souhaite de tout mon cœur, n'arrivera jamais) quelque évêque mon successeur, se laissant entraîner à une exécrable cupidité, osait, contrairement à ce qui a été réglé et ordonné par moi, avec la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en l'honneur de Dieu et pour le soulagement de ses pauvres, distraire, changer ou détourner quelque chose, ou sous quelque prétexte que ce soit, donner à des laïcs, à titre de bienfait, ou enfin favoriser ou légitimer de son consentement un don fait aux dépens de l'église, que l'on convoque tous les évêques, prêtres et diacres du diocèse de Rheims, et le plus grand nombre possible de bons chrétiens parmi mes très chers fils les Francs ; qu'en présence de tous le coupable soit puni de sa faute par la privation de son évêché, et que de sa vie il ne puisse être réintégré. Quiconque parmi les laïcs se permettra, au mépris de nos dispositions et pour son profit particulier, de détourner ou usurper, sous quelque prétexte que ce soit, les biens et possessions par nous attribués aux pauvres de l'église, qu'il soit anathème et séparé de l'Église catholique, et soient frappés tous ensemble de la même condamnation perpétuelle, l'aliénateur, le demandeur, le donateur, l'accepteur et l'usurpateur, jusqu'à ce qu'enfin, le Seigneur prenant pitié d'eux, ils puissent, après une digne et entière satisfaction, obtenir indulgence et absolution. Mais si le coupable préfère, au lieu d'une donation et restitution quelconque, persévérer en son mal et ne veut entendre à restituer, que toute espérance de restitution présente et avenir lui soit à jamais enlevée par l'autorité de notre successeur, l'évêque de Rheims. Par exception néanmoins, en faveur de la royale famille que, pour l'honneur de l'Église et la défense des pauvres, de concert avec mes frères et coévêques de Germanie, des Gaules et de Neustrie, j'ai élevée et constituée au rang suprême de la majesté royale, baptisée et tenue sur les saints fonts, marquée des sept dons du Saint-Esprit, et par l'onction du saint chrême sacré son chef roi, il nous plaît faire cette réserve : Que si jamais quelqu'un de cette royale famille, tant de fois consacrée au Seigneur, par mes bénédictions, rendant le mal pour le bien, venait à envahir, détruire, piller, opprimer, ou vexer les églises de Dieu, que les évêques de l'église de Rheims se rassemblent, et que le prince coupable soit admonesté une première fois; s'il persiste, que l'église de Rheims se rassemble de nouveau, en appelant à elle sa sœur, l'église de Trèves, et qu’un second avertissement soit donné au rebelle ; s'il n'en tient compte, que trois ou quatre archevêques des Gaules seulement se rassemblent, et l'admonestent une troisième fois ; enfin, s'il s’obstine à ne pas satisfaire, que, par longanimité et patience d'affection paternelle, on diffère jusqu'au septième avertissement. Mais alors si, insensible à toutes les bénédictions et indulgences de l'Eglise, il ne dépose enfin cet esprit d'obstination incorrigible ; si, refusant toujours de se soumettre à Dieu, il s'opiniâtre à ne point participer aux bénédictions de l'Église, que l’arrêt d’excommunication et séparation du corps de Jésus-Christ soit lancé contre lui ; que tous portent contre lui cette sentence terrible que le même Esprit-Saint qui anime et inspire l'épiscopat dicta autrefois au roi prophète : « Parce qu'il a poursuivi l'homme qui était pauvre et dans l'indigence, et dont le cœur était percé de douleur, ayant aimé la malédiction, elle tombera sur lui, et qu'ayant rejeté la bénédiction, elle sera éloignée de lui » Ps. 108, 16-17). Que dans chaque église on prononce contre lui toutes les malédictions que l'Église prononce contre la personne du traître Judas et des évêques indignes ; car le Seigneur a dit : « Tout ce que vous avez fait à l'égard de l’un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi-même que vous l'avez fait, et autant de fois que vous avez manqué de rendre ces assistances à l'un de ces plus petits, vous avez manqué à me les rendre à moi-même » (Mt., 25, 40-45) ; et il n'y a pas à douter que ce qui est dit du chef doit aussi être entendu des membres ; enfin qu'un mot seulement soit changé par interposition à ce passage du Psalmiste : « Que ses jours soient abrégés, et qu'un autre reçoive son royaume » (Ps., 108, 8 ). Si nos successeurs les archevêques de Rheims pouvaient jamais négliger d'agir ainsi qu'il a été ordonné par nous, que les malédictions portées contre les princes retombent sur eux, « que leurs ,jours soient abrégés, et qu'un autre reçoive leur épiscopat ». Mais si Notre-Seigneur Jésus-Christ daigne écouter la voix de ma prière et les vœux que chaque jour je ne cesse de former pour cette royale famille de France devant le trône de la ma,jesté divine, que, fidèle aux enseignements qu’elle a reçus de moi, elle persévère, ainsi qu'elle a commencé, dans la sage administration du royaume ; dans la protection et défense de la sain te Église de Dieu ; qu'aux bénédictions que l'Esprit-Saint a répandues par mes mains pécheresses sur la tête de son chef s'ajoutent des bénédictions plus grandes encore versées par le même Esprit-Saint sur une tête plus illustre ; et que de son sang sortent des rois et des empereurs qui dans le présent et dans l'avenir, soutenus par la grâce du. Seigneur et fortifiés par elle en jugement et en justice, puissent gouverner le royaume selon les volontés de Dieu, et, pour l'accroissement de son Église, chaque jour étendre les limites de l'empire, et enfin mériter d'être admis dans la maison de David, C'est-à-dire dans la Jérusalem céleste, pour y régner éternellement avec le Seigneur. Ainsi soit-il ! - Fait à Rheims, même jour et sous même consul que dessus, présents les soussignés. Moi, Remi,.évêque, ai relu, signé, souscrit et achevé, Dieu aidant, le présent testament. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit †. Vaast, évêque : ceux qu'a maudits mon père Remi, je les maudis ; ceux qu’il a bénis, je les bénis ; ai assisté et ai signé †. Gennebaud, évêque : ceux qu'a maudits mon père Remi, etc. … Médard, évêque, etc. … Loup, évêque, etc. … Benoît, évêque, etc. … Euloge, évêque, etc. … Agricola, prêtre, etc. … Théodon, prêtre, etc. … Celsin, prêtre, etc. … v. .c. Pappole, ai assisté et ai signé v. c. ; Eulode, etc. … v. c. ; Eusèbe, v. c. ; Rusticole, v. c. ; Eutrope, v. c. ; Dave, ai assisté et ai signé ». « Mon testament clos et scellé, il m’est venu à l’esprit de léguer à la basilique des saints martyrs, Timothée et Apollinaire un missoire d’argent de six livres pour en faire la châsse où seront déposées mes os ».

commentaires p119: Les trois premiers endroits du testament sont compris dans le leg fait à l'église de Laon, ecclesia Laudunensi,suivant les recommandations de Sainte Geneviève, sont Anisiacom, Seius, et Lanscita.
Anisiacum paraît être Anisy-le-Comte (Aisne), Seius serait le village proche de Sery dans les Ardennes d'après Lacourt dans les Chroniques de Champagne. Lanscita ne se retrouve plus...
commentaires p113: Le testament indique qu'elle a reçu de Clovis deux domaines, l'un constitué du village de Crusciniacum, soit Crugny dans le canton de Fismes et Fara, soit La Fère (et non pas Fère-en-Tardenois).


Pour beaucoup, ce testament apocryphe rapporté par Flodoard est un faux. Néanmoins, il donne des indications précieuses, que confirment les traditions locales, sur les domaines que Sainte Geneviève avait hérité de ses parents, de sa marraine et des donations avérées de Clovis.


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