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Message par MichelT Ven 4 Fév 2011 - 12:53

Une église profanée : RAS !Père Gabriel

Source :La Nef N°223 de février 2011
Recommander cet articleLe Père Gabriel Picard d’Estelan est le curé de la paroisse Saint-Jean Baptiste d’Avignon. Son église a subi à l’automne des violences de la part de jeunes
musulmans. Il témoigne aujourd’hui.

La Nef – Pourriez-vous d’abord nous rappeler ce qui s’est passé dans votre paroisse ?

Père Gabriel – Depuis un an, des dégradations diverses ont touché notre église. Tout a commencé vraiment à la Noël 2009 : pendant la veillée et la Messe de Minuit, des « jeunes » ont lancé des pétards et s’en sont pris à l’une des voitures qui stationnaient devant l’église. Puis, quasiment toutes les semaines, l’église a été la cible d’incivilités de plus en plus choquantes et graves : jets de pierres sur les vitres, saletés en tout genre devant la porte d’entrée, bouteilles de bière brisées le long des murs ; enfin au moment de la kermesse en juin 2010, des tags orduriers et des slogans politiques (Islam en force) sur les murs de l’église. Nous avons averti les pouvoirs concernés, mais cela tombait un week-end et nous avons donc nettoyé nous-mêmes ces tags en les recouvrant de peinture, après avoir porté plainte avec photos à l’appui. À partir de ce moment là, il y a eu de plus en plus d’agressions caractérisées : un « jeune » est venu uriner dans l’église pendant la messe, quelqu’un a tenté de brûler le panneau d’affichage, les boites aux lettres ont été saccagées ; pendant la messe en semaine des jets de bâtons et de pétards, y compris sur les personnes âgées qui sortaient de l’office ; puis des insultes à caractère raciste et antichrétien, comme celle-ci : « sale p..., on va te griller toi et ton église. » Cette menace est passée à exécution puisque, une nuit, notre magnifique cyprès a été incendié. Sans la vigilance de voisins qui ont appelé les pompiers, nous aurions retrouvé le matin une église brûlée et calcinée.
C’est pour dénoncer ces agissements et protéger la liberté de culte et la liberté de nos paroissiens que, une fois une plainte déposée, j’ai convoqué la presse locale.

Est-ce l’Islam, en tant que tel qui vous semble être en cause et ce genre de situation vous semble-t-elle la même en France ?

Je voudrais commencer par répondre à la fin de votre question, mais je veux la dissocier de la première partie. Tous les observateurs, politiques, sociologues, policiers, arrivent à la même conclusion : une très nette aggravation des dégradations et des violences à l’encontre des monuments chrétiens en France. J’ai reçu plusieurs mails de confrères prêtres et de fidèles laïcs qui m’ont raconté ce qu’ils vivaient chez eux. D’autre part, ce qui s’est passé à Carcassonne (interruption violente de la messe du 2 novembre, dégradation, slogans antichrétiens), pratiquement au même moment que chez nous, indique clairement que certains « jeunes » n’ont plus peur de s’en prendre aux églises, comme ils n’ont plus peur, depuis bien longtemps, de s’en prendre aux bâtiments publics.
Quant à la première partie de la question, elle est très complexe parce qu’elle demande d’être juste et vrai. Deux directions sont, à mon avis, à éviter.
La première, celle d’une identification pure et simple de la violence avec l’islam, sous prétexte que le Coran contient – ce qui est vrai – des versets cruels envers les non-musulmans et que la vie de ces derniers dans une République islamique correspond à celle de sous-hommes, voire d’esclaves, soumis aux discriminations et aux persécutions en tout genre. Cette interprétation présente la religion musulmane comme intrinsèquement mauvaise et incapable d’évoluer vers une lecture spirituelle du Coran, et les musulmans comme des terroristes.
Une fois posé ce principe, il faut éviter aussi l’autre alternative qui consiste à ne pas entrer dans un dialogue vrai avec l’islam et ses représentants, soit par peur de passer auprès des représentants musulmans pour blasphémateur, soit par refus coupable d’admettre la dangerosité et l’irrationalité d’un comportement religieux, qui, dans bien des cas, a du mal à se situer face à la modernité autrement que dans une attitude de rejet ou de revendications absolues sur le plan social et culturel : par exemple, le problème de l’égalité homme/femme, de la liberté de conscience et de religion, la notion même de fraternité entre tous les hommes. Le pape Benoît XVI s’est exprimé d’une manière claire contre cette double alternative (cf. son Message pour la journée mondiale de la paix du 1er Janvier 2011) en ouvrant une voie authentique, dans le respect de la religion, à la possibilité d’un vrai questionnement au sein de l’élite intellectuelle musulmane.

On a l’impression que nos responsables n’osent pas s’attaquer à l’Islam en tant que « religion » : mais n’est-ce pas plutôt un problème politique et culturel face à une conception tyrannique de l’espace public ?

Je vous remercie de poser si clairement le problème. Il est clair, qu’au nom du principe même de la liberté religieuse, ce n’est pas à l’État en tant qu’institution politique d’empêcher l’exercice privé ou public d’une religion en tant que religion.
Mais il est aussi vrai, et la notion même de liberté religieuse contient cette restriction, que la liberté pour toute religion n’existe que dans la mesure où une religion ne trouble pas « l’ordre public juste ». Or, en France en particulier, du fait d’un laïcisme idéologique négatif, le politique ne veut pas s’occuper de ces troubles à l’ordre public, sous prétexte qu’ils émanent d’une religion, et que la religion, cela ne la concerne pas.
Mais c’est justement méconnaître à la fois la religion, qui comprend de par sa nature une vie publique et une implication sociale, et, d’autre part, à cause de cette implication, le devoir qu’a l’État de garantir une paix sociale juste, en interdisant les revendications politiques et sociales d’une religion qui voudraient s’imposer à un pays d’une culture et d’une tradition différente. Il en va tout simplement de la paix civile et de l’avenir du « vivre ensemble » dans notre pays. Ainsi faut-il saluer la loi anti-burqa qui indique clairement qu’en France, où nous avons une conception digne et respectueuse de la femme, on ne peut tolérer qu’elle apparaisse cachée dans un espace public au nom d’une pudeur exagérée. Mais ne faudrait-il pas que l’État intervienne aussi, dans l’autre sens, pour interdire l’étalage publicitaire et pornographique de la femme réduite au rang d’objet ?

Quels sont les moyens pour résoudre les problèmes que vous rencontrez chez vous ?

À l’initiative de la mairie d’Avignon, tous les acteurs de la vie de nos quartiers ont accepté de se rencontrer et de parler dans un climat de respect et de vérité. Ainsi, il est apparu que l’une des racines de la violence était l’absentéisme à l’école. Beaucoup de « jeunes » sèchent l’école pratiquement toute l’année. Il en résulte un désœuvrement qu’ils comblent par tous les moyens, y compris les plus dangereux : agressions, vols, drogue, etc. D’autre part, beaucoup de ces quartiers sont à l’abandon du point de vue social et associatif. Il manque des moyens et des éducateurs. Le résultat est une quasi-impossibilité d’intégration et de reconnaissance de la culture française et de ses valeurs. C’est la voie ouverte au communautarisme idéologique et politique. Malgré le signalement des enseignants, les Pouvoirs publics n’appliquent pas fermement la loi (qui va jusqu’à la suppression des allocations familiales).
J’ajouterai pour finir qu’à l’initiative du dialogue interreligieux, j’ai pu rencontrer des responsables locaux du culte musulman et nous avons décidé de poursuivre ce dialogue dans un souci de respect et de vérité, de travailler concrètement ensemble dans nos quartiers pour créer des ponts entre tous les habitants. Quant à l’église Saint-Jean,
est prévu de la réhabiliter dans un délai relativement cours pour en faire un bâtiment flambant neuf, s’élevant au cœur de la cité comme un signe de paix, d’accueil et de prières.
Propos recueillis par Christophe Geffroy




MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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