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Pourquoi Jésus dit-Il : Faites-vous des amis avec la Richesse malhonnête ?

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Pourquoi Jésus dit-Il : Faites-vous des amis avec la Richesse malhonnête ? Empty Pourquoi Jésus dit-Il : Faites-vous des amis avec la Richesse malhonnête ?

Message par Rémi Lun 17 Fév 2014 - 17:05

Ce texte de Luc chapitre 16 versets 1 à 13 est bien souvent mal compris, voici le texte en question et son explication par quelques saints pères de l'Église qui ont éclairé ce passage difficile des Évangiles. Il vaut la peine de tout lire pour tout comprendre, bien assimiler et chasser l'incompréhension de ce texte une fois pour toute.

Le texte :

1- Il disait aussi à ses disciples : " Il était un homme riche qui avait un intendant; celui-ci lui fut dénoncé comme dissipant ses biens. 2- Il l'appela et lui dit : " Qu'est-ce que j'entends dire de toi? Rends compte de ton intendance, car tu ne pourras plus être intendant. " 3- Or l'intendant se dit en lui-même : " Que ferai-je, puisque mon maître me retire l'intendance? Bêcher, je n'en ai pas la force; mendier, j'en ai honte. 4- Je sais ce que je ferai pour que, quand je serai destitué de l'intendance, (il y ait des gens) qui me reçoivent chez eux. " 5- Ayant convoqué chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier : " Combien dois-tu à mon maître? " 6- Il dit : " Cent mesures d'huile. " Et il lui dit : " Prends ton billet, assieds-toi vite et écris : cinquante. " 7- Ensuite il dit à un autre : " Et toi, combien dois-tu? " Il dit : " Cent mesures de forment. " Et il lui dit : " Prends ton billet et écris : quatre-vingts. " 8- Et le maître loua l'intendant malhonnête d'avoir agi d'une façon avisée. C'est que les enfants de ce siècle sont plus avisés à l'égard de ceux de leur espèce que les enfants de la lumière. 9- Et moi je vous dis : Faites-vous des amis avec la Richesse malhonnête, afin que, lorsqu'elle viendra à manquer, ils vous reçoivent dans les pavillons éternels. 10- Qui est fidèle dans les petites choses est fidèle aussi dans les grandes, et qui est malhonnête dans les petites choses est malhonnête aussi dans les grandes. 11- Si donc vous n'avez pas été fidèles pour la Richesse malhonnête, qui vous confiera le (bien) véritable? 12- Et si vous n'avez pas été fidèles pour le (bien) d'autrui, qui vous donnera le vôtre? 13- Nul domestique ne peut servir deux maîtres : car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et le Richesse. "


Explications des saints pères :

CHAPITRE XVI


vv. 1-7.

Bède. Après avoir condamné par les trois paraboles qui précèdent la sévérité de ceux qui murmuraient de l’accueil qu’il faisait aux pécheurs repentants, le Sauveur ajoute deux autres paraboles, sur l’obligation de l’aumône et de la vie simple et modeste. Il était très naturel en effet, que le précepte de l’aumône suivit immédiatement celui de la pénitence : " Jésus disait encore à ses disciples : Un homme riche avait un économe, " etc. — S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr.) Les hommes sont dominés par une fausse opinion qui ne sert qu’à augmenter leurs fautes et à diminuer leurs mérites ; elle consiste à croire que tous les biens que nous possédons pour l’usage de la vie, nous les possédons comme maîtres absolus, et de les rechercher en conséquence comme les biens les plus importants. Or, c’est le contraire qui est vrai ; car nous n’avons pas été placés dans cette vie comme des maîtres dans la maison qui leur appartient en propre, mais semblables à des hôtes et à des étrangers, nous sommes conduits là où nous ne voulons pas aller, et dans le temps ou nous y pensons le moins. Qui que vous soyez, rappelez-vous donc que vous n’êtes que le dispensateur de biens qui ne vous appartiennent pas, et que vous n’avez sur eux que les droits d’un usage transitoire et passager. Rejetez donc de votre âme l’orgueil qu’inspire la pensée qu’on est maître absolu pour prendre les sentiments de réserve et d’humilité qui conviennent à un simple fermier. — Bède. Le fermier est celui qui régit une ferme ; d’où lui vient le nom de fermier, l’économe est l’administrateur de l’argent, des fruits, et en général de tout ce que possède son maître. — S. Ambr. Nous apprenons de là que nous ne sommes pas les maîtres, mais bien plutôt les fermiers des biens d’autrui. — Théophyl. Une autre conséquence c’est qu’au lieu d’administrer ces biens suivant la volonté du Seigneur, nous en abusons pour satisfaire nos passions, nous devenons des fermiers coupables d’infidélité : " Et celui-ci fut accusé près de lui d’avoir dissipé ses biens. "


S. Chrys. (comme précéd.) On rappelle alors cet économe et on lui ôte son administration : " Il l’appela et lui dit : Qu’est-ce que j’entends dire de vous ? Rendez-moi compte de votre gestion, car désormais vous ne pourrez plus la conserver. " Le Seigneur nous tient tous les jours le même langage par les exemples qu’il nous met sous les yeux ; tel qui jouissait d’une parfaite santé à midi, meurt avant la fin du jour, tel autre expire au milieu d’un festin, et cette administration nous est ôtée de différentes manières. Mais l’économe fidèle qui s’occupe sérieusement de son administration, a comme saint Paul un ardent désir d’être dégagé des liens du corps et d’être avec Jésus-Christ. (Ph 1, 23.) Celui au contraire dont toutes les affections sont pour la terre, voit arriver avec anxiété la fin de sa vie. En effet : " Cet économe dit alors en lui-même : Que ferai-je, puisque mon maître m’ôte la gestion de ses biens ? Travailler à la terre, je n’en ai pas la force, et j’ai honte de mendier. " Cette impuissance pour le travail accuse toute une vie d’indolence, car il n’aurait pas ces craintes, s’il s’était habitué à supporter les fatigues d’une vie laborieuse. Le sens figuré de cette parabole est qu’après que nous sommes sortis de cette vie, il n’est plus temps de se livrer au travail. La vie présente doit être employée à l’accomplissement des commandements, la vie future en est la récompense. Si vous n’avez rien fait ici-bas, tous vos projets pour la vie future sont superflus, et il ne vous servira pas davantage de mendier. Vous en avez pour preuve les vierges folles, qui après avoir été si imprévoyantes allèrent mendier auprès des vierges prudentes, mais revinrent sans rien obtenir (Mt 25). Chacun de nous en effet se revêt de ses oeuvres comme d’une tunique ; on ne peut ni s’en dépouiller, ni la changer contre une autre. Mais cet économe infidèle forme alors le dessein de libérer les débiteurs de son maître, et de chercher en eux le remède à son infortune : " Je sais ce que je ferai, afin que lorsqu’on m’aura ôté mon emploi, je trouve des gens qui me reçoivent dans leurs maisons. " Celui qui en effet pense au jour de sa mort, et cherche en faisant le bien à rendre moins accablant le poids de ses péchés, (soit en remettant leurs dettes à ceux qui lui doivent, soit en donnant aux pauvres d’abondantes aumônes), celui-là distribue les biens du Seigneur pour se faire beaucoup d’amis qui rendront de lui devant son juge un bon témoignage non par leurs discours, mais en manifestant ses bonnes oeuvres ; et lui prépareront par leur témoignage un lieu de rafraîchissement et de repos. Or, rien de ce que nous avons, n’est à nous, mais tout appartient à Dieu. En effet, " cet économe ayant fait venir l’un après l’autre les débiteurs de son maître, dit au premier : Combien devez-vous à mon maître ? Il répondit : Cent barils d’huile. " — Bède. Un baril est la même mesure que l’amphore grecque qui contenait trois urnes : " L’économe lui dit : Prenez votre billet ; asseyez-vous vite, et écrivez cinquante. " Il lui remet ainsi la moitié de ce qu’il doit : " Ensuite, il dit à un autre : Et vous, combien devez-vous ? Il répondit : Cent mesures de froment. " Cette mesure équivalait à trente boisseaux. " L’économe lui dit : Prenez votre billet et écrivez quatre-vingts ; " il lui remet la cinquième partie de sa dette. Or, voici comment on peut entendre ce passage. Celui qui soulage la misère du pauvre pour moitié ou pour la cinquième partie sera récompensé pour sa miséricorde. — S. Aug. (quest. Evang., 2, 34.) Ou bien encore, l’action de cet économe qui au lieu de cent barils d’huile en fait souscrire cinquante au débiteur, au lieu de cent mesures de froment, quatre-vingts doit être entendue en ce sens que les dons offerts par les juifs aux prêtres et aux lévites doivent être plus abondants dans l’Église chrétienne. Ainsi, tandis qu’ils ne donnaient que la dîme, les chrétiens doivent donner la moitié, comme Zachée le fit pour ses biens (Lc 19) ; ou ils doivent au moins surpasser les offrandes des Juifs, en donnant au moins la double dîme, c’est-à-dire la cinquième partie de leurs biens,


vv. 8-13.

S. Aug. (quest. Evang., 2, 34.) Le maître ne laisse pas de louer cet économe, tout en le privant de son emploi, parce qu’il avait su se prémunir contre l’avenir : " Et le maître de l’économe infidèle le loua d’avoir agi prudemment. " Nous ne devons cependant pas tout imiter dans cet exemple, car il nous est défendu de faire tort à personne, aussi bien que de faire l’aumône avec le bien que nous avons dérobé. — S. Orig. (ou Géom. Ch. des Pèr. gr.) Mais comme les païens mettent la prudence au nombre des vertus, et la définissent la science du bien et du mal et de ce qui est indifférent, ou la connaissance de ce qu’il faut faire et de ce qu’il faut éviter, examinons si ce mot n’a qu’une signification ou s’il est susceptible de plusieurs sens. Nous lisons dans l’Écriture que Dieu a préparé (Pv 3, 19) les cieux par sa prudence. Il est donc certain que la prudence est bonne, puisque c’est par elle que Dieu a créé les cieux. Nous voyons encore dans la Genèse que le serpent était le plus prudent (Gn 3, 1) de tous les animaux ; la prudence ici n’est pas la vertu de prudence, mais un esprit de ruse qui est porté au mal. C’est dans ce dernier sens que le maître loue son économe d’avoir agi prudemment, c’est-à-dire avec ruse et finesse. Peut-être encore cette expression, " il le loua, " n’exprime pas un véritable éloge, mais a été dite dans un sens très étendu ; ainsi on dit d’un homme qu’il se distingue dans des choses indifférentes et de peu d’importance, et qu’il excite une espèce d’admiration par son talent de discussion et la vivacité qui mettent en relief la force de son esprit. — S. Aug. (quest. Evang.) Ces paraboles sont tirées d’objets. qu’on peut appeler contraires ; si en effet cet économe, tout en se rendant coupable de fraude, a mérité les éloges de son maître, combien plus ceux qui font les mêmes bonnes oeuvres en se conformant aux préceptes de Dieu seront-ils assurés de lui plaire ?


Orig. (comme précéd.) Remarquez encore que Notre-Seigneur dit que les enfants de ce siècle sont non pas plus sages, mais plus prudents que les enfants de lumière ; et encore n’est-ce pas absolument parlant, mais dans leurs relations entre eux : " Car les enfants du siècle sont plus prudents envers leurs parents que les enfants de lumière, " etc. Notre-Seigneur distingue ici entre les enfants de lumière et les enfants de ce siècle, comme il distingue ailleurs entre les enfants du royaume et les enfants de perdition, car on est fils de celui dont on fait les oeuvres. — Théophyl. Les enfants de ce siècle sont donc dans la pensée du Sauveur ceux qui sont tout entiers aux avantages de la terre ; et les enfants de lumière ceux qui recherchent les richesses spirituelles par un motif d’amour de Dieu. Or, il arrive que dans l’administration des choses humaines, nous prenons des dispositions prudentes à l’égard de nos biens, et nous avons un soin extrême de nous ménager un lieu de refuge et de repos dans le cas ou notre administration nous serait ôtée ; tandis que dans l’administration des choses divines nous ne savons pas prévoir ce qui pourra nous être utile pour l’avenir.


S. Grég. (Moral., XVIII, 14.) Si donc les hommes ne veulent pas se trouver les mains vides après leur mort, qu’ils placent avant leur dernier jour, leurs richesses dans les mains des pauvres : " Et moi je vous dis : Faites vous des amis avec les richesses d’iniquité, " etc.


S. Aug. (Serm. 23, sur les par. du Seig.) Le mot hébreu mammona, signifie en latin richesses ; Notre-Seigneur veut donc dire : " Faites vous des amis avec les richesses d’iniquité. " Il en est qui par une fausse interprétation de ces paroles dérobent le bien d’autrui, pour en distribuer une partie aux pauvres, et qui s’imaginent accomplir le précepte qui leur est imposé. C’est une erreur qu’il faut redresser. Faites l’aumône avec le juste fruit de votre travail (Pv 3, 9), car vous ne pourrez tromper ni corrompre Jésus-Christ votre juge. Si vous offriez à un juge une partie de la dépouille d’un indigent, pour le disposer à juger en votre faveur, et qu’il se laissât en effet corrompre, la force de la justice est si grande que vous n’auriez aucune sympathie pour ce juge. Ne vous figurez pas un Dieu de la sorte, il est la source même de la justice : ne faites donc pas l’aumône avec des gains injustes et avec le fruit de l’usure, dirai-je aux fidèles à qui nous distribuons le corps de Jésus-Christ, mais si vous avez de l’argent acquis par cette voie, vous le possédez injustement. Cessez de commettre le mal ; Zachée dit au Sauveur : " Je donne la moitié de mes biens aux pauvres. " (Lc 19.) C’est avec ce pieux empressement qu’agit celui qui désire se faire des amis avec les richesses d’iniquité ; et dans la crainte de s’être rendu coupable d’ailleurs, il ajoute : " Et si j’ai fait tort à quelqu’un en quelque chose, je lui rends le quadruple. " Voici une autre explication : Toutes les richesses de ce monde, quelle que soit leur source sont appelées des richesses d’iniquité. Si vous cherchez les véritables richesses, il en est d’autres que Job possédait en abondance dans son entier dénuement, alors que son coeur était rempli de Dieu. Les richesses du monde au contraire sont appelées richesses d’iniquité, parce qu’elles ne sont point véritables, car elles sont remplies de pauvreté, et sujettes à mille vicissitudes : si elles étaient de véritables richesses, elles vous donneraient de la sécurité. — S. Aug. (quest. Evang.) Ou bien encore on les appelle richesses d’iniquité, parce qu’elles ne sont qu’entre les mains des méchants qui placent en elles leur confiance et toute l’espérance de leur félicité. Au contraire lorsque les justes sont maîtres de ces richesses, ils ont entre les mains le même argent, mais leurs richesses à eux sont toute célestes et toutes spirituelles. — S. Ambr. Ou bien enfin il appelle ces richesses, des richesses d’iniquité, parce que l’avarice par les séductions variées qu’elles nous offrent, tente notre coeur, en cherchant à le réduire en esclavage.


S. Bas. Ou bien si vous héritez d’un patrimoine, peut-être est-il le fruit de l’injustice, car quel est celui qui parmi ses ancêtres, n’en trouvera nécessairement quelqu’un qui aura pris injustement le bien d’autrui ? Mais admettons que votre père n’a rien acquis par des voies injustes, d’où vient cet or que vous avez ? Si vous me répondez : Il vient de moi, vous ne connaissez pas Dieu, et n’avez aucune notion de votre Créateur ; si vous dites qu’il vient de Dieu, pour quelle raison l’avez vous reçu ? Est-ce que la terre et tout ce qu’elle contient n’appartient pas au Seigneur ? (Ps 23.) Si donc nos biens appartiennent à un commun maître, ils appartiennent aussi à vos semblables.


Théophyle. On appelle donc richesses d’iniquité toutes celles que le Seigneur nous a données pour soulager les besoins de nos frères et de nos semblables, et cependant nous les réservons pour nous. Nous devions dès le principe distribuer tous nos biens aux pauvres ; mais après avoir été des économes infidèles qui avons retenu injustement ce qui était destiné aux besoins d’autrui, cessons de persévérer dans ces sentiments de cruauté, et donnons largement aux pauvres, afin qu’ils nous reçoivent un jour dans la céleste demeure : " Afin, poursuit Notre-Seigneur, que lorsque vous viendrez à défaillir, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. " — S. Grég. (Moral., XXI, 44.) Si donc nous devons à leur affection reconnaissante d’entrer dans les tabernacles éternels, nous devons en leur donnant être pénétrés de cette pensée que c’est moins une aumône que nous faisons aux pauvres, que des présents que nous offrons à des protecteurs (cf. Lc 3, 37). — S. Aug. (Serm. 35, sur les par. du Seig.) Quels sont ceux, en effet, qui entreront dans les tabernacles éternels, si ce n’est les saints de Dieu, et quels sont ceux qu’ils recevront eux-mêmes dans ces tabernacles ? Ceux qui ont soulagé leur indigence, et leur ont donné avec joie ce qui leur était nécessaire. Ce sont là les humbles serviteurs du Christ qui ont tout quitté pour le suivre, et qui ont distribué tous leurs biens aux pauvres, pour servir Dieu avec un coeur dégagé de toutes les chaînes du siècle ; et s’élever vers le ciel comme sur des ailes, libres de tous les fardeaux accablants du monde.


S. Aug. (Quest. évang., 2, 33.) Il n’est pas permis de regarder comme les débiteurs de Dieu ceux par qui nous voulons être reçus dans les tabernacles éternels ; car ce passage désigne clairement les justes et les saints qui introduiront dans le ciel ceux qui ont soulagé leur indigence, en partageant avec eux les biens de la terre. — S. Ambr. Ou bien encore : " Faites-vous des amis avec les richesses d’iniquité, " afin que les aumônes que vous distribuerez aux pauvres, vous obtiennent les bonnes grâces des anges et des autres saints. — S. Chrys. Remarquez qu’il ne dit pas : " Afin qu’ils vous reçoivent dans leurs demeures, " car rigoureusement parlant, ce ne sont pas eux qui vous reçoivent. Aussi le Sauveur après avoir dit : " Faites-vous des amis, " ajoute : " avec les richesses d’iniquité, " pour montrer que l’amitié des saints ne sera pour nous un véritable appui, qu’autant que nous serons accompagnés de nos bonnes oeuvres, et que nous nous serons dépouillés, suivant la justice, de toutes les richesses acquises injustement. L’aumône est donc le premier et le plus savant des arts ; car elle ne nous bâtit pas des maisons de terre, mais nous procure la vie éternelle. Tous les autres arts ont besoin de leur mutuel appui ; mais pour l’exercice de la miséricorde, la volonté seule est nécessaire.


S. Cyr. C’est ainsi que Notre-Seigneur Jésus-Christ enseigne à ceux qui ont de grandes richesses en partage, à rechercher par dessus tout l’amitié des pauvres, et à se préparer des trésors dans le ciel. Mais il connaissait l’apathie du coeur humain qui, une fois dominé par la passion d’acquérir, n’exerce plus aucune oeuvre de charité envers les pauvres. il n’a plus à espérer par conséquent aucun fruit des dons spirituels, suivant la déclaration expresse du Sauveur : " Celui qui est fidèle dans les petites choses, est fidèle aussi dans les grandes, et celui qui est infidèle dans les petites choses, est infidèle aussi dans les grandes. " Notre-Seigneur nous ouvre ici les yeux du coeur, et nous donne le vrai sens de ces paroles en ajoutant : " Si vous n’avez pas été fidèles dans les richesses trompeuses, qui vous confiera les biens véritables ? " Les petites choses sont donc les richesses d’iniquité, c’est-à-dire les biens de la terre quine sont rien pour ceux qui ont le goût des choses du ciel. Or, je pense qu’on est fidèle dans les petites choses, lorsque l’on consacre ces richesses si peu importantes au soulagement de l’infortune. Si donc nous sommes infidèles dans ces petites choses, comment pourrons-nous obtenir le don véritable et fécond des grâces de Dieu, qui imprime à nos âmes le sceau de la ressemblance divine ? Et la suite fait voir que tel est le sens des paroles du Sauveur : " Et si vous n’avez pas été fidèles dans un bien étranger, qui vous donnera votre bien propre ? " — S. Ambr. Les richesses nous sont comme étrangères, parce qu’elles sont en dehors de notre nature, elles ne naissent pas avec nous, elles ne meurent pas avec nous ; Jésus-Christ, au contraire, est véritablement à nous, parce qu’il est la vie des hommes, et en venant parmi eux, il est venu dans son propre bien. (Jn 1, 4.11.)

Théophyle. Notre-Seigneur nous a donc enseigné jusqu’ici avec quelle fidélité nous devons administrer nos richesses ; mais comme nous ne pouvons en faire un usage conforme à la volonté de Dieu, sans que notre coeur soit complètement dégagé de l’affection aux richesses, il ajoute : " Personne ne peut servir deux maîtres. " — S. Ambr. Ce n’est pas, sans doute, qu’il existe deux maîtres, il n’y en a qu’un seul qui est Dieu. Il en est qui se rendent les esclaves des richesses, mais les richesses n’ont par elles-mêmes aucun droit, aucune autorité sur les hommes, ce sont eux qui se soumettent volontairement à ce honteux esclavage. Il n’y a qu’un seul Maître, parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu, par conséquent le Père et le Fils ont une seule et même puissance. Le Sauveur donne la raison de ce qu’il vient de dire : Car ou il haïra l’un, et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. " — S. Aug. (Quest. évang., 2, 36.) Ne croyons pas que ces paroles aient été dites au hasard et sans dessein. Sans doute, il n’est pas un homme qui, à cette question : Aimez-vous le démon, ne réponde que loin de l’aimer, il l’a en horreur ; tandis que presque tous se font gloire de proclamer qu’ils aiment Dieu. Voici donc le sens de ces paroles : Il haïra l’un (c’est-à-dire le démon), et aimera l’autre (c’est-à-dire Dieu) ; ou il s’attachera à l’un (c’est-à-dire au démon, en recherchant ses faveurs temporelles) ; et méprisera l’autre (c’est-à-dire Dieu), comme font tant, de chrétiens qui mettent leurs passions au-dessus de ses menaces, et qui se flattent d’obtenir de sa bonté l’impunité de leurs crimes.

S. Cyr. La conclusion de tout ce discours est dans ces paroles : " Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. " Renonçons donc aux richesses et mettons tous nos soins et tout notre zèle à servir Dieu seul. — Bède. (tiré de S. Jérôme.) Que l’avare entende ces paroles ; " On ne peut servir à la fois les richesses et Jésus-Christ. Et cependant remarquez que le Sauveur n’a pas dit : Celui qui possède des richesses, mais : " Celui qui est l’esclave des richesses ; " car celui qui est sous l’esclavage des richesses, les garde comme un esclave ; celui, au contraire, qui s’est affranchi de cette servitude, les distribue comme un maître. Or, celui qui est esclave des richesses, l’est aussi de celui qui a mérité, par sa perversité, d’être mis comme à la tête des. richesses de la terre, et qui est appelé pour cela le prince de ce siècle. (Jn 12 ; 2 Co 4.)
 
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Dernière édition par Rémi le Dim 6 Avr 2014 - 21:56, édité 2 fois


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Pourquoi Jésus dit-Il : Faites-vous des amis avec la Richesse malhonnête ? Empty Re: Pourquoi Jésus dit-Il : Faites-vous des amis avec la Richesse malhonnête ?

Message par Thrd Mar 18 Fév 2014 - 8:43

Je me souviens que dans Matthieu (25, 31-46), quand Jésus fait un  discours sur le jugement, il s’identifie lui-même aux pauvres  que nous pouvons aider avec les possibilités que nous  pouvons avoir, voici en effet un extrait (qui est d’ailleurs assez connu) de ce passage :

"Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi?  Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites" (Matthieu 25, 34-40)

Donc  on peut surement dire que ce passage justifie aussi très bien  les commentaires qui ont été donné qui disent que Jésus  a voulu (dans le passage  de l’évangile selon saint Luc qui a été commenté) nous enseigné à utilisé les richesses que nous pouvons avoir pour aider les pauvres.  Voici aussi un commentaire du Pape émérite Benoît XVI que j’ai trouvé sur le site du Vatican concernant ce passage, à la fin il fait une petite liaison avec les faits actuels.

"En racontant la parabole d'un intendant malhonnête, mais très astucieux, le Christ enseigne à ses disciples quelle est la meilleure façon d'utiliser l'argent et les richesses matérielles, c'est-à-dire les partager avec les pauvres en se procurant ainsi leur amitié, en vue du Royaume des Cieux. "Faites-vous des amis avec l'Argent trompeur - dit Jésus -, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles" (Lc 16, 9). L'argent n'est pas "trompeur" en soi, mais plus que tout autre chose, il peut enfermer l'homme dans un égoïsme aveugle. Il s'agit donc d'opérer une sorte de "conversion" des biens économiques:  au lieu de les utiliser seulement pour l'intérêt personnel, il convient de penser aux besoins des pauvres, en imitant le Christ lui-même, lui qui, écrit saint Paul, "pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin de vous enrichir par sa pauvreté" (2 Co 8, 9). Cela semble un paradoxe:  le Christ ne nous a pas enrichis par sa richesse, mais par sa pauvreté, c'est-à-dire par son amour qui l'a poussé à se donner à nous totalement.

Ici pourrait s'ouvrir un champ de réflexion vaste et complexe, sur le thème de la richesse et de la pauvreté, à l'échelle mondiale également, où deux logiques économiques s'affrontent:  la logique du profit et celle de la distribution équitable des biens, qui ne sont pas en contradiction l'une avec l'autre, à condition que leur rapport soit bien ordonné. La doctrine sociale catholique a toujours soutenu que la distribution équitable des biens est prioritaire. Le profit est naturellement légitime, et dans une juste mesure, nécessaire au développement économique. Jean-Paul II a écrit dans son Encyclique Centesimus annus:  "L'économie d'entreprise moderne comporte des aspects positifs, dont la racine est la liberté de la personne, qui s'exprime dans le domaine économique comme dans tant d'autres domaines" (n. 32). Cependant, ajoute-t-il, le capitalisme ne doit pas être considéré comme l'unique modèle valide d'organisation économique (cf. ibid., n. 35). L'urgence de la faim et l'urgence écologique dénoncent avec une évidence croissante que la logique du profit, lorsqu'elle prévaut, augmente la disproportion entre les riches et les pauvres, et la ruineuse exploitation de la planète. Lorsque, au contraire, prévaut la logique du partage et de la solidarité, il est possible de corriger la route et de l'orienter vers un développement équitable et durable."


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