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Contes Moraux pour la période de l`Avent et Noël - pour les enfants et les jeunes

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Contes Moraux pour la période de l`Avent et Noël  - pour les enfants et les jeunes Empty Contes Moraux pour la période de l`Avent et Noël - pour les enfants et les jeunes

Message par MichelT Jeu 14 Nov 2024 - 16:33

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Contes Moraux pour la période de l`Avent et Noël

Source : RECUEIL CHOISI de TRAITS HISTORIQUES ET DE CONTES MORAUX PAR N. WANOSTROCHT - DOCTEUR EN DROIT – LONDRES – ANNÉE 1805


Table des Matières


1 - Faire le bonheur des autres, c`est travailler à son propre bonheur.
2 - Le Jugement Téméraire.
3 - Bel Exemple de Charité et de Désintéressement.
4 - Alfred, Roi d'Angleterre
5 - Fais pour tes Semblables ce que tu Voudrais qui te Fût Fait.
6 - Le Bon Frère.
7 - Bel Exemple d`Amour Fraternel.
8 - Canut, Roi d'Angleterre.
9 - La Vertu Préférable aux Richesses.
10 - L'Archiduc Ferdinand.
11 - Le Villageois Généreux.
12 - La Vraie Générosité Consiste Surtout à Faire du Bien à ses Ennemis
13 – La Charité de Charlotte de Mecklenbourg-Strelitz, Reine d'Angleterre.
14 - Bel Exemple d'Amour Filial.




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1 - Faire le bonheur des autres, c`est travailler à son propre bonheur

Dans une petite ville, un homme riche, mais accablé du fatal ennui de vivre, allait terminer ses malheureux jours ; lorsque, passant dans une place publique, ses yeux égarés se fixèrent par hasard vers une maison. Il y avait au-dessus de la porte une inscription Latine, dont voici le sens : O toi, pour qui l'existence est un fardeau, cherche à faire du bien, la vertu saura te faire aimer la vie. Il s'arrête un moment, et songe qu'il y a dans son voisinage un menuisier honnête homme et pauvre, resté veuf depuis peu avec beaucoup d'enfants. J'étais bien fou dit-il, de livrer ainsi ma succession à des héritiers avides, qui auraient ri de ma sottise ; j'en veux faire un plus digne emploi. Il retourne aussitôt sur ses pas, envoie chercher le menuisier lui dit : Je suis touché de votre état ; voici une somme de mille guinées, pour vous mettre en état de travailler et d'élever votre famille. Il se chargea lui-même de l'éducation des enfants, et il eut la satisfaction de les voir tous répondre à ses soins. Il goûta la joie la plus douce au milieu d'une famille dont il était devenu le père, et qui l'adorait. II avoua souvent qu'il n'aurait jamais cru qu'il y eût tant de plaisir à faire celui des autres. Il vécut longtemps, et vécut toujours heureux.


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2 - Le Jugement Téméraire.

Un homme, se promenant un jour dans la campagne, regardait les chênes, qui sont de grands arbres, qui portent un petit fruit qu'on nomme gland, et qui n'est pas plus gros que le pouce : il remarqua, en même temps, une petite plante, qui touchait à laterre, et qui portait des citrouilles quatre fois grosses comme sa tête. Cet homme dit en lui-même : Il me semble que si j'avais été en la place du Créateur, j'aurais mieux arrangé les choses : la citrouille aurait dû venir sur ce grand arbre, et le gland sur cette petite plante. Pendant que cet homme raisonnait ainsi, il se trouva très-disposé à dormir, et comme il faisait fort chaud, il se coucha à l'ombre sous un grand chêne. Lorsqu’il dormait, il vint du vent qui fit tomber un gland sur le bout de son nez, ce qui le réveilla. Alors cet homme s'écria : J'avoue que je ne suis qu'un sot, et que Dieu a raison d'avoir arrangé les choses telles qu'elles sont : que serais-je devenu si la citrouille eût été sur le chêne ? elle m'eût écrasé la tête en tombant ! Depuis ce temps-là, cet homme, devenu plus sage, se contenta d'admirer la sagesse avec laquelle Dieu avait arrangé l'univers, et ne s'avisa plus de trouver à redire aux choses qui n'étaient pas faites selon sa compréhension.


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3 - Bel Exemple de charité et de Désintéressement.

Un marchand partit sur les neuf heures du soir pour se rendre à sa maison de campagne; il était à pied. A quelque distance de la ville il est attaqué par des voleurs, qui le poussent si rudement qu'ils le renversent dans le grand chemin. Une chaise de poste lui passe sur le corps : quelques personnes relèvent ce malheureux, se disposent à le transporter à une auberge du voisinage. Un jeune officier de la Compagnie des indes Orientales, touché du sort de cet infortuné, le fait transporter chez lui, lui abandonne son lit, place une garde auprès de lui, fait venir un chirurgien, et ne néglige  rien de ce qui peut contribuer au soulagement du malade ; mais au bout de quelques jours, le marchand meurt de ses blessures. Le jeune militaire lui rend les honneurs funèbres avec toute la décence qui convient à son état. La veuve se présente chez le généreux bienfaiteur de son mari, lui offre sa bourse pour le dédommager de tous les frais de la maladie : Non, madame, reprit le jeune officier, je n'accepterai point les offres que vous me faites. J'ai trouvé votre mari dans la peine et dans l'affliction, je l'ai soulagé en tout ce que j'ai pu ; je suis assez récompensé d'avoir rempli à son égard les devoirs que la charité prescrit ; je désirerais qu'on usât des mêmes procédés envers moi, si je me trouvais jamais dans une situation si critique. Cette femme insista, et le pria d'agréer un diamant, qu'il reçut pour ne pas attrister davantage cette veuve désolée.


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Carte de la Grande-Bretagne à l`époque du roi Alfred le Grand - 9 ème siècle - les Vikings danois et païens contrôle le Danelaw

4 - Alfred, Roi d'Angleterre

Alfred, appelé le Grand, avec plus de justice que tant d'autres monarques, succéda, dans ce royaume, à son frère Ethelred, en l`an 871. Les Danois (Vikings), maîtres de presque tout son pays, le vainquirent d'abord; mais Alfred, après être resté caché pendant six mois sous l'habit d'un berger, ayant rassemblé ses troupes, tailla en pièces ces usurpateurs, et leur imposa les conditions qu'il voulut. Géro, leur roi, fut obligé de recevoir le baptême ; et Alfred, reconnu souverain par les Anglais et les Danois, le tint sur les fonts du baptême. Il marcha ensuite contre Londres, l'assiégea, la prit, la fortifia, et y fit construire des vaisseaux de guerre plus propres à manœuvrer que ceux des Danois. Après avoir conquis son royaume, il le poliça, fit des lois, établit des jurés, et divisa l'Angleterre en comtés dont chacun contenait plusieurs centaines de villes et de villages. Il maintint, ou plutôt créa, la discipline militaire : il encouragea le commerce, protégea les négociants, leur fournit des vaisseaux, et fit succéder la politesse et les arts à la barbarie qui avait désolé son royaume.

L'Angleterre lui doit l'université d'Oxford. Il fit venir des livres de Rome pour former une bibliothèque, et ressuscita les sciences, les arts, les belles lettres : il fit bâtir grand nombre d'églises. Aucun ecclésiastique Anglais de son temps ne savait le Latin ; il l'apprit le premier, et le fit apprendre; il s'adonna en même temps à la géométrie, à l'histoire, à la poésie même. La manière dont il partagea son temps, lui donna le moyen de vaquer à tout ; aux affaires, à l'étude, et à la prière. Il divisa les vingt-quatre heures du jour en trois parties égales; l'une pour les exercices de piété, l'autre pour le sommeil, la lecture, et la récréation; et la troisième pour les soins de son royaume. Comme il n'y avait point encore d'horloges, il fit faire six bougies qui brûlaient chacune quatre heures, et ses chapelains l'avertissaient tour-à-tour, lorsqu'il y en avait une de consumée. Ce grand roi mourut l'an 900 Ap J.C., regretté comme un père et comme un héros par son peuple, dont il avait été le législateur et le défenseur : jamais prince n'eut plus d'affabilité pour ses sujets, et plus de valeur contre leurs ennemis. L'Angleterre, avant lui, sauvage et agitée de troubles continuels, devint un séjour de paix et de justice. On dit même que la sûreté publique y était si grande, qu'ayant suspendu des bracelets d'or sur un chemin public, pour éprouver les passants, personne n'y toucha.



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5 - Fais pour tes Semblables ce que tu Voudrais qui te Fût Fait.

Un amérindien, qui n'avait pas eu de succès dans sa chasse, errait dans le voisinage d'une plantation située sur les établissements du derrière de la Virginie. Il s'approcha de cette plantation, et voyant le propriétaire assis à sa porte, il lui dit qu'il avait grand faim, et lui demanda un morceau de pain : sur le refus qu'il reçut en réponse, il demanda un verre de bière : même refus. Mais je meurs de soif, reprit l`homme donnez-moi au moins un peu d'eau. Retire-toi, chien, dit le planteur, tu n'auras rien ici !  Il arriva, quelques jours après, que ce planteur inhumain, chassant dans un bois avec quelques amis, s'écarta d'eux en suivant une pièce de gibier qu'il ne put joindre, et perdit ses compagnons. Après avoir erré toute la journée, accablé de fatigue, et mourant de faim et de soif, il aperçut une cabane amérindienne : il y courut, et demanda en grâce qu'on le conduisît à la plantation Européenne la plus prochaine. Il est trop tard, lui dit le maître de la cabane, pour pouvoir espérer d'y arriver avant la nuit; restez ici, vous y serez le bienvenu, et demain il fera jour. Il lui présenta ensuite un morceau de venaison, et d'autres rafraîchissements dont il avait besoin. Ensuite, ayant étendu plusieurs peaux pour lui faire un lit, il le fit coucher, en lui disant de reposer tranquillement, lui promettant de le réveiller le lendemain de bonne heure, et de le conduire sur le chemin qui le mènerait chez lui.  La nuit se passa : l`amérindien tint parole à son hôte, et l'accompagna jusqu’à ce qu'il reconnût les lieux et sa route. Au moment où il allait s'en séparer, et lui dire adieu, il voit l`amérindien s'arrêter, l'envisager, et lui demander : Me reconnais-tu ? Le planteur frémit en le reconnaissant en ce moment pour le même amérindien qu'il avait renvoyé autrefois avec tant de dureté. Il avoua, en tremblant, qu'il reconnaissait ses traits, et il commençait à excuser sa conduite brutale, lorsque l`amérindien l'interrompit, et lui dit froidement : Quand tu verras un pauvre Indien mourant de soif, et demandant un verre d'eau, donne-le lui, et ne lui dis plus, Va-t-en, chien! Souviens-toi surtout de cette belle et grande maxime de tous les temps et de tous les lieux : «Fais pour tes semblables ce que tu voudrais qu'ils fissent pour toi et ne te permets jamais aucune des actions que tu ne voudrais pas éprouver de leur part.» Après cet avis, cet amérindien exemplaire et charitable lui souhaita un bon voyage, et le quitta.


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Contes Moraux pour la période de l`Avent et Noël  - pour les enfants et les jeunes Donate-food-768x596
Paniers de Noëls


6 - Le Bon Frère.

Le fils d'un riche négociant de Londres s'était livré dans sa jeunesse à tous les excès. Il irrita son père, dont il méprisa les sages avis. Le vieillard, près de terminer sa carrière, fait un acte par lequel il déshérite son jeune fils, et meurt. Dorval, instruit de la mort de son père, fait de sérieuses réflexions, rentre en lui-même et pleure ses égarements passés. Il apprend bientôt qu'il est déshérité. Cette nouvelle n'arrache de sa bouche aucun murmure injurieux à la mémoire de son père ; au contraire, il la respecte jusques dans l'acte le plus désavantageux à ses intérêts. Il dit seulement ces mots : «Je l'ai mérité !» Cette modération parvient aux oreilles de Jeuneval, son frère, qui, charmé de voir le changement des mœurs de Dorval, va le trouver, l'embrasse tendrement, et lui adresse ces paroles à jamais mémorables : «Mon frère, par un testament que notre père commun a fait en mourant, il m'a institué son légataire universel ; mais il n'a voulu exclure que l'homme que vous étiez alors, et non celui que vous êtes aujourd'hui : je vous rends la part qui vous est due.»



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Cusco - Pérou

7 - Bel Exemple d`Amour Fraternel.

Le roi de Cusco avait trois fils; et, quelques jours avant sa mort, il déclara le plus jeune pour son successeur ; preuve d'affection d'autant plus extraordinaire, qu'elle était contraire aux lois du royaume. Le peuple, après la mort du roi, désapprouvant cette injustice, proclama unanimement roi le fils aîné, et le porta en triomphe sur le trône. Mais le prince, respectant les dernières volontés de son père, refusa la couronne, et la posa lui-même sur le front de son jeune frère, qui, aussi généreux et aussi sensible, lui déclara qu'il ne l'accepterait jamais, et le conjura de céder aux vœux du peuple, qui lui rendaient des droits qu'il n'avait jamais mérité de perdre. Ce noble refus ne put vaincre les scrupules du prince aîné; il persista dans sa résolution, et son frère fut également ferme dans la sienne. Enfin, connaissant l'un et l'autre que leurs dispositions étaient invariables, ils prirent le parti d'abandonner le royaume à leur autre frère. Ils quittèrent la cour, et se retirèrent ensemble dans une agréable solitude, où les charmes de l'amitié, de l'étude, et de la paix, leur firent bénir chaque jour le noble sacrifice que la vertu et la générosité avoient obtenu d'eux, et dont le bonheur le plus pur et le plus durable devint la récompense.


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La sagesse du roi Knut


8 - Canut, Roi d'Angleterre

Un jour Canut le Grand, roi d'Angleterre, était sur le bord de la mer avec toute sa cour. Ses courtisans, qui, selon la coutume, étaient des flatteurs, lui dirent qu'il était le roi des rois, et le maître de la mer et de la terre. Canut, qui avait de la religion et du bon sens, saisit cette occasion pour se moquer de ces flatteurs, et leur faire voir qu'il avait trop
d'esprit pour être la dupe de leurs sots discours. Pour cela, il fit apporter une chaise, et s'assit dessus ; c'était le temps du flux de la mer. Canut, parlant à cet élément, lui dit : «La terre où je suis est à moi, et je suis ton maître ; je te commande donc de rester où tu es, et de ne pas avancer et mouiller mes pieds !» Tous ceux qui entendirent ces paroles pensèrent que le roi était fou de s'imaginer que la mer allait lui obéir. Cependant elle continuait d'avancer, et enfin vint mouiller les pieds du monarque. Alors Canut, se levant, dit aux flatteurs : «Vous voyez comment je suis le maître de la mer ! apprenez par-là que la puissance des rois est bien peu de chose. Il n'y a dans la vérité, d'autre roi que Dieu, par qui le ciel, la terre, et la mer, sont gouvernés.»



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9 - La Vertu Préférable aux Richesses

Une dame d'une très-honnête famille, accablée d'infirmités, restée veuve avec trois filles, se vit réduite à la plus extrême misère, après avoir tout vendu pour la poursuite d'un procès long et fâcheux. L'aînée de ses filles, ornée des grâces de la nature, mais plus recommandable encore par ses vertus, fut contrainte de solliciter la charité publique pour faire subsister sa mère et ses sœurs. Par-là elle se vit exposée aux assauts les plus cruels. Sourde aux promesses insidieuses d'un riche particulier qui lui offrait tous les secours et tous les avantages possibles : Et quels secours ! disait-elle en elle-même : « ils sauveraient la vie à ma mère et à mes sœurs ; mais ils déshonoreraient éternellement la mienne : j'aime ma mère et je lui suis chère ; elle meurt cette idée me fait frémir !» Elle fit part des offres du riche à sa mère. Cette veuve respectable, jetant sur sa fille des yeux égarés, perdit dans ce moment funeste tout courage avec l'usage de la parole, et fut sur le point d'expirer de douleur : sa fille éperdue fit tous ses efforts pour la tranquilliser. Dieu, qui n'abandonne jamais la vertu dans le malheur et l'oppression, envoya de prompts secours à cette famille infortunée, combla les voeux de cette généreuse fille, et lui rendit une mère si chère et si tendrement aimée.


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L`Avent en Autriche


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Noël en Autriche


10 - L'Archiduc Ferdinand. - Autriche

L'Archiduc Ferdinand, gouverneur de la Lombardie Autrichienne, donna un jour aux grands un exemple de sensibilité pour les malheureux aussi digne de leur imitation que de nos éloges. Pendant les différentes fêtes qui se firent au sujet de son mariage, on lui montra, en présence de l'impératrice reine, les desseins d'une illumination superbe, qu'on avait résolu de faire à Schoenbrunn la veille de son départ pour son gouvernement, et qui aurait coûté beaucoup. Le jeune prince considéra ces desseins attentivement, parut rêveur, soupira, et quelques larmes s'échappèrent de ses yeux. L'impératrice, étonnée et inquiète de cet attendrissement, lui en demanda la cause. Ma mère, lui dit-il, voilà assez de fêtes qu'on me donne : encore une illumination ! cela coûtera tant ! et c'est un plaisir si peu durable, si même c'en est un ! La cherté des grains et les malheurs des temps ont réduit quantité de familles honnêtes à la dernière misère : on pourrait employer l'argent que cette illumination coûterait à soulager les plus indigents. L'impératrice, charmée de trouver dans ses enfants cette humanité et cette bienfaisance qui faisaient son caractère, embrassa tendrement son fils, mêla ses larmes aux siennes, et lui fit remettre une somme considérable. Tout le jour fut employé à la distribuer dans le plus grand secret, et le lendemain l'archiduc parut devant l'impératrice, la joie peinte sur le visage, l'embrassa, et lui dit, avec l'enthousiasme d'une belle âme transportée du plaisir d'avoir fait une bonne action : « Ah ! ma mère, quelle fête.»




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L`Adige près de Vérone en Italie


11 - Le Villageois Généreux.

Dans un débordement de l'Adige, le pont de Véronne venait d'être emporté, à l'exception de l'arcade du milieu, sur laquelle était une maison, où toute une famille était enfermée. On voyait du rivage, ces pauvres malheureux tendre les mains & implorer du secours. Cependant la violence du torrent détruisait à vue d'œil les piliers de l'arcade. Dans ce danger extrême, le comte de Polverini propose une bourse de cent louis à celui qui aura le courage d'aller sur un bateau délivrer ces infortunés. On risquait d'être emporté par la rapidité du fleuve, ou d'être écrasé par les ruines de l'arcade en abordant dessous. Le concours du peuple était innombrable, et personne n'osait s'offrir. Dans cet intervalle passe un villageois : on l'instruit de l'entreprise proposée, et de la récompense qui y est attachée. Il monte aussitôt un bateau, gagne, à force de rames, le milieu du fleuve, aborde, attend au bas de la pile que toute la famille, père, mère, enfants, et vieillards, se glissant le long d'une corde, soient descendus dans le bateau.  Courage! s'écria-t-il, vous voilà sauvés! Il rame, il surmonte la fureur des eaux, et regagne enfin le rivage. Le comte de Polverini veut lui donner la récompense promise : Je ne vends point , ma vie, lui dit le magnanime villageois : mon travail suffit pour me nourrir, moi, ma femme, et mes enfants : donnez cela à cette pauvre famille qui en a plus besoin que moi !



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12 - La Vraie Générosité Consiste Surtout à Faire du Bien à ses Ennemis

Un honnête père de famille, chargé de biens et d'années, voulut régler d'avance sa succession entre ses trois fils, et leur partager ses biens, le fruit de ses travaux et de son industrie. Après en avoir fait trois portions égales, et avoir assigné à chacun son lot : Il me reste, ajouta-t-il, un diamant de grand prix; je le destine à celui de vous qui
saura mieux le mériter par quelque action noble et généreuse, et je vous donne trois mois pour vous mettre en état de l'obtenir. Aussitôt les trois fils se dispersent, mais ils se rassemblent au temps prescrit. Ils se présentent devant leur juge, et voici ce que raconte l'aîné:  Mon père, durant mon absence, un étranger s'est trouvé dans des
circonstances qui l'ont obligé de me confier toute sa fortune : il n'avait de moi aucune sûreté par écrit, et n'aurait été en état de produire aucune preuve, aucun indice même, du dépôt ; mais je le lui ai remis fidèlement. Cette fidélité n`est-elle pas quelque chose de louable? Tu as fait, mon fils, lui répondit le vieillard, ce que tu devais faire. Il y aurait de quoi mourir de honte, si l'on était capable d'en agir autrement, car la probité est un devoir. Ton action est une action de justice ; ce n'est point une action de générosité. Le second fils plaida sa cause à son tour, à-peu-près en ces termes : Je me suis trouvé, pendant mon voyage, sur le bord d'un lac ; un enfant venait imprudemment de s'y laisser tomber ; il allait se noyer ; je l'en ai tiré, et lui ai sauvé la vie, aux yeux des habitants d'un village que baignent les eaux de ce lac ; ils pourront attester la vérité du fait. C`est une très belle action, interrompit le père ;  mais il n'y a point encore de noblesse; il n'y a de l'humanité. Enfin, le dernier des trois frères prit la parole. Mon père, dit-il, j'ai trouvé mon ennemi mortel, qui, s'étant égaré la nuit, s'était endormi, sans le savoir, sur le penchant d'un abyme; le moindre mouvement qu'il eût fait, au moment de son réveil, ne pouvait manquer de le précipiter ; sa vie était entre mes mains ; j'ai pris soin de l'éveiller avec les précautions convenables, et l'ai tiré de cet endroit fatal. Ah ! mon fils, s'écria le bon père avec transport et en l'embrassant tendrement, c'est à toi, sans contredit, que la bague est due.





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13 - La Charité de Charlotte de Mecklenbourg-Strelitz, Reine d'Angleterre.

Cette auguste princesse, cet assemblage de perfections, se promenait en voiture dans les environs de Windsor, lorsqu'elle fut surprise par un orage au milieu de la campagne. Elle apperçoit, à quelque distance, une petite maison couverte de chaume : elle s'y rend, et ne dédaigne pas d'entrer dans cette chétive cabane. Quel spectacle pour l'âme compatissante de sa majesté ! Elle voit, d'un côté, une mère entourée de cinq ou six petits enfants; ces tristes victimes de la misère étaient presque nues : de, l'autre, un père malade étendu sur un misérable grabat. Ce tableau, qui offre à cette souveraine ce que la nature humaine, dans ses deux extrémités, a de plus intéressant et de plus touchant, l'émeut aussitôt. La reine s'approche du malade, interroge ces pauvres gens avec autant de douceur que de bonté, demande même à goûter leur pain, et apprend que depuis près de deux mois ils sont réduits à l'état où, sa majesté les voit. Ce n'est pas assez pour cette princesse généreuse de leur faire distribuer sur le champ des secours en argent ; elle ordonne qu'on leur fournisse tout ce qui est nécessaire pour les faire vêtir et subsister : puis, jetant des yeux attendris sur le plus jeune de ces enfants, elle déclare qu'elle se chargerait de lui, et qu'elle en ferait prendre soin. On ne peut qu'être pénétré d'admiration au récit de tous les actes de charité de cette illustre reine, qui se plaît à aller incognito visiter les pauvres des environs de la capitale, et à régler les secours qu'elle leur fournit sans cesse ! Si un homme pouvait être immortel, il le serait par la douceur d'une si vertueuse épouse. Fidèle à ses devoirs, elle marche au milieu de sa maison dans la paix et l'innocence Mère tendre, maîtresse compatissante, sensible et généreuse, elle fait le bonheur de tout ce qui l'environne. Simple dans sa parure, son plus cher ornement est sa famille. Quel amour pour ses enfants ! gravant elle-même dans leurs jeunes cœurs les qualités de bon Chrétien et de vertueux citoyen, elle leur apprend à devenir un jour, par leur amour, par leur accueil aisé et gracieux, plutôt les pères que les maîtres de leurs sujets. Quel respect, quelle prévenance, quelle tendresse, envers le roi son auguste époux ! Attentive aux moindres signes de sa volonté, elle étudie et devine ses inclinations, pour les suivre ou les prévenir. Par la sérénité de son front, par la douceur secrète de ses paroles, elle dissipe souvent les nuages d'un esprit tout occupé de la prospérité du royaume. Elle entre avec joie dans tout ce qui peut lui faire plaisir, toujours prête à gêner ses propres inclinations pour adopter celles du roi. Est-il attaqué de quelque indisposition, elle veut elle-même être sa garde, jalouse de se voir dérober des soins qu'elle croit réservés à la tendresse d'une épouse. Enfin, Charlotte de Mecklenbourg est tout à la fois l'exemple des épouses et des mères, la gloire et l'honneur de l'amour conjugal ; et quelque bien qu'on dise de cette reine auguste, il en restera bien plus à dire encore.



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14 - Bel Exemple d'Amour Filial

Un enfant de très-bonne naissance, placé à l'école royale militaire de Paris, se contentait, pendant plusieurs jours, de manger de la soupe et du pain sec avec de l'eau. Le gouverneur, averti de cette singularité, l'en reprit. Le jeune enfant continuait toujours sans dévoiler son secret. M. Paris Duvernei, instruit par le gouverneur de cette persévérance, le fit venir; et, après lui avoir doucement . représenté combien il était nécessaire d'éviter toute singularité, et de se conformer à l'usage de l'école, voyant que l'enfant ne s'expliquait point sur les motifs de sa conduite, fut contraint de le menacer, s'il ne la réformait, de le rendre à sa famille. Hélas !  monsieur, dit alors l'enfant, la raison que j'ai d'agir comme je fais ; la voici : Dans la maison de mon père je mangeais du pain noir, et en petite quantité : nous n'avions souvent que de l'eau à y ajouter. Ici je mange de bonne soupe : le pain y est bon, blanc, et à discrétion. Je trouve que je fais grande chère, et je ne puis me déterminer à manger davantage par l'impression que me fait le souvenir de l'état de mon père et de ma mère! M. Paris-Duvernei et le gouverneur ne pouvaient retenir leurs larmes, par la sensibilité et la fermeté qu'ils trouvaient en cet enfant. Monsieur, reprit le premier, si Monsieur votre père a servi, n'a-t-il pas de pension ! Non, répondit l'enfant. Pendant un an il en a sollicité une. Le défaut d'argent l'a contraint d'en abandonner le projet; et, pour ne point faire de dettes à Versailles, il a mieux aimé languir. Eh bien, dit M. Paris-Duvernei, si le fait est aussi prouvé, qu'il paraît vrai dans votre bouche, je promets de lui obtenir cinq cents livres de pension. Puisque vos parents sont si peu à leur aise, vraisemblablement ils ne vous ont pas beaucoup garni le gousset. Recevez, pour vos menus-plaisirs, ces trois louis que je vous présente de la part du roi ; et, quant à Monsieur votre père, je vais lui envoyer d'avance les six premiers mois de sa pension que je suis assuré de lui obtenir. Monsieur reprit l'enfant, comment pourrez-vous lui envoyer cet argent ? Ne vous inquiétez point, répondit M. Paris-Duvernei ; nous en trouverons les moyens. Ah ! Monsieur, repartit aussitôt l'enfant, puisque vous avez cette facilité, remettez-lui aussi les trois louis que vous venez de me donner. Ici j'ai tout en abondance, ils me deviendraient inutiles, ils feront, grand bien à mon père pour ses autres enfants.


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MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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