Un Blog Critique sur Medjugorje

Ivanka : « J’ai demandé combien de temps elle va rester avec nous… »

Dame de Medjugorje : « Autant que vous voulez, autant que vous désirez ! »

« Je lui ai demandé combien de jours elle va rester avec nous. Combien de jours exactement elle restera avec nous. »

« Elle a dit : « Trois jours. » […] Encore trois jours, cela signifie jusqu’à vendredi. »

« Qui a dit cela : `` Encore trois fois `` ? »

« Gospa » est la réponse d’Ivanka.

« C’est dans cet esprit que nous dédions ce dossier à la Commission et à son président qui a bien voulu me remercier de mon travail privé d’expert au service de la commune recherche ecclésiale de la vérité. »]

Pourtant, des protagonistes-clés, l’historien-exégète-théologien-mariologue-journaliste René Laurentin, le franciscain Svetozar Kraljevic et le théologien Mark Miravalle, ont procédé à un camouflage systématique de ces paroles qui risquaient de « nuire à la bonne cause ».

Faut-il parler de mensonge pour des paroles diplomatiques prononcées en situation difficile et intimidante ? Qui peut en pareil s'en tirer sans ambiguïté ? « Il m'est arrivé de mentir », disait à la fin de sa vie le Cardinal Tardini, secrétaire d'État. « Mais c'était par nécessité pour le bien de l'Église. » Cette réflexion qui honore sa lucidité n'a point terni sa mémoire.

On peut se procurer La face cachée de Medjugorje en consultant le lien en question et les instructions pour le commander. Le livre (400 pages) en contient 200 de sources premières : quinze transcriptions des conversations entre le personnel pastoral de Medjugorje et les visionnaires et la première partie du Journal de Vicka dont on parlera de plus en plus, du moins sur Medjupedia. Il est livré avec un tiré à part inédit dans le monde francophone : L'artifice dévoilé qui constituait le prologue à l'édition américaine.

Le personnage principal des premiers jours est Ivanka Ivankovic. Elle était en deuil de sa mère décédée, seule et subitement, d’une crise d’asthme bronchique, en avril 1981, à l’âge de 39 ans. Les événements de Medjugorje ont débuté trois jours après son quinzième anniversaire de naissance.



Ivanka est la première qui ait nommé la Gospa, aux côtés de Mirjana Dragicevic qui n’a pas éprouvé le besoin de regarder vers la colline, confirmant par là l’impérience, ou expérience intérieure profonde, de l’adolescente endeuillée.

Personne des pasteurs franciscains n’a, à ma connaissance, tenu compte de cette dynamique psychoaffective capitale.

S’il y a quelque chose d’authentique, au début des événements, c’est bien ce recours spontané au substitut spirituel de sa mère terrestre, d’autant que le lendemain, Ivanka est encore la première à voir la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (DdM). Elle lui demande des nouvelles de sa mère décédée et espère même la voir, ce qu’elle dira s’être produit à quatre reprises jusqu’à l’«apparition» quotidienne ultime de la DdM, le 7 mai 1985.

Voilà des événements marquants qui interdisent à l’analyste minutieux de ne parler que de fraude pour ces premières heures.

Louis Bélanger

mars 10th, 2011 à 20:09
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@Francesco,

Selon le père Perrella, l’évêque de Mostar va demeurer la personne responsable du discernement sur les faits de Medjugorje. Est-ce que je comprends bien ?

Pas tout à fait…

Voici comment je vois la chose.

Relisons le titre de l’article en question: « Is seeing believing? How the church faces claims of Marian apparitions »

Le père Perrella reprend tout simplement, en général, les termes des Normes de 1978. La réponse à la question se trouve à la section IV :

IV. De l’intervention de la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi

1. a) L’intervention de la S. Congrégation peut être requise soit par l’Ordinaire, après qu’il a rempli les obligations lui incombant, soit par un groupe qualifié de fidèles. Dans ce deuxième cas, on veillera à ce que le recours à la S. Congrégation ne soit pas motivé par des raisons suspectes (par exemple la volonté d’amener, d’une façon ou d’une autre, I’Ordinaire à modifier ses décisions légitimes, ou de faire ratifier la dérive sectariste d’un groupe, etc.)

b) Il appartient à la S. Congrégation d’intervenir de son propre mouvement dans les cas graves, notamment lorsque le fait affecte une large portion de l’Eglise ; mais l’Ordinaire sera toujours consulté, ainsi que la Conférence épiscopale si la situation le requiert.

2. Il appartient à la S. Congrégation de discerner et d’approuver la façon d’agir de l’Ordinaire, ou, si cela s’avère nécessaire, de procéder à un nouvel examen des faits distinct de celui qu’aura effectué l’Ordinaire ; ce nouvel examen des faits sera accompli soit par la S. Congrégation elle-même, soit par une commission spécialement instituée à cet effet.

La quatrième commission (Ruini) présentera les résultats de ses travaux à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) mais elle n’a pas de pouvoir décisionnel.

C’est l’autorité du Dicastère, i.e. de la CDF, qui prendra la décision finale, car c’est bien une décision finale qui est visée par le mandat. Cette décision définitive ne peut être qu’un constat de supernaturalitate, comme le veulent les promoteurs de Medjugorje ou un constat de non supernaturalitate selon l’avis de l’évêque de Mostar.

Je me permets, ici, une parenthèse sur le « fameux » non constat de supernaturalitate qui a été prononcé officiellement pour la dernière fois en 1991 (Déclaration de Zadar) et qui est, contrairement à ce qu’en pensent certains promoteurs à l’esprit tordu, une décision négative — le « non » est pourtant explicite. Mais cette décision négative est non définitive.

Voici ce que je soumettais dans un courriel à la Doyenne de la Faculté de droit canonique de l’Université St-Paul, à Ottawa, en mai 2010.

[...] Cette notion juridique (constat – non constat) est fort discutée dans les milieux fervents ou critiques de La Dame de Medjugorje. J’ai tenté de m’adresser à des canonistes du Québec qui m’ont tous référé à vous.

[...] J’aurais tendance à interpréter en raccourci cette notion juridique, appliquée à l’«entité» de Medjugorje, de la façon suivante : « on ne considère pas, jusqu’à présent, que la Dame de Medjugorje est la Vierge Marie ».

Cette décision — peut-on dire «négative» quant à l’acte de juger, car précédée du «non» — a alors un caractère «provisoire» — « sur la base des investigations menées jusqu’ici » et porte sur le fait que la preuve n’est pas suffisante pour affirmer le caractère surnaturel des apparitions et révélations en question. Alors que le constat de non supernaturalitate met l’accent sur la preuve suffisante — et définitive — que le caractère surnaturel des événements en question n’est pas avéré.

Bref, compte tenu du verdict diocésain de 1986 et du verdict national de 1991, valide jusqu’à ce jour, est-ce que la formulation suivante, qui fait image, serait correcte : « on n’a pas considéré, depuis 1986 jusqu’à aujourd’hui (2010), que la Dame de Medjugorje est la Vierge Marie » ? Le «on» s’appliquant à l’Ordinaire de Mostar assisté par sa Commission diocésaine et aux évêques de la Conférence épiscopale de la Yougoslavie d’alors assistés par leur Commission nationale.

Je me permets d’ajouter que cette interprétation semble confortée par l’instruction qui accompagnait le communiqué annonçant la création de la troisième Commission signé par l’Ordinaire du lieu et le président de la Conférence épiscopale yougoslave :

« En attendant le résultat des travaux de la Commission et le jugement de l’Église, que les Pasteurs et les fidèles observent l’attitude de prudence habituelle dans ces situations. Il n’est donc pas permis d’organiser des pèlerinages et autres manifestations motivées par le caractère surnaturel attribué aux faits de Medjugorje. » (Cf La face cachée de Medjugorje…, p. 129)

La Doyenne m’a alors référé à un prêtre, ancien étudiant de sa Faculté, qui avait déposé sa thèse de doctorat en 2007 sur le sujet qui nous intéresse : Kingham, Andrew J. (2007) The Norms For Judging Alleged Apparitions And Private Revelations – A dissertation submitted to the Faculty of Canon Law, Saint Paul University, Ottawa, Canada, in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Canon Law.

J’ai consulté la thèse et contacté l’auteur.

Voici ce qu’il soumet en page 213 de sa dissertation :

The verdict of « non constat de supematuralitate » can be manipulated by supporters of alleged apparitions, especially in protracted occurrences, to suggest that the diocesan bishop is unable to give an affirmative judgement until the phenomena cease or when a prophecy is fulfilled.

Therefore, in order to give greater clarity, the meaning of « non constat de supematuralitate » should be understood to mean a negative decision. That is, the phenomenon is not supernatural because no evidence has been found to prove the case.

Given the facts of the case brought before the commission of investigation, if it is impossible to give an affirmative judgement, then the case should be closed with a verdict of « non constat de superaturalitate ».

Moreover, on the basis of moral certitude, if the evidence proves that the phenomenon is not supernatural then a verdict of « constat de non supematuralitate » should be given.

Revenons à l’instance décisionnelle, la CDF. Elle est confirmée par le porte-parole du Saint-Siège, le père Lombardi, dans l’article suivant :

The commission will only offer their technical findings to the Congregation, which in turn will “make decisions on the case.”

En résumé, depuis que l’évêque de Mostar, Mgr Ratko Peric, et la Conférence épiscopale de Bosnie-Herzégovine ont manifesté le souhait que la CDF assume le verdict définitif sur le cas de Medjugorje, ce n’est pas l’Ordinaire du lieu qui formulera la décision finale, mais bien l’autorité de la CDF — tel que précisé par les Normes de 1978. La CDF est constituée de 23 membres et présidée par le Cardinal Levada.

Myriamis a écrit: Pour ma part, même les trois premières apparitions sont FAUSSES, soit l' oeuvre du démon, soit des délires d'ados ayant peut être un peu forcé sur les "cigarettes" qu'ils étaient allés fumer.

Tout à fait d'accord, d'ailleurs Soeur Lucia de Fatima avait dit "ce n'est pas la Sainte Vierge Marie qui apparait à Medjugorge".

Myriamis a écrit:

Tout à fait d'accord, d'ailleurs Soeur Lucia de Fatima avait dit "ce n'est pas la Sainte Vierge Marie qui apparait à Medjugorge".

Alors ça par exemple! Je l'ignorais. Auriez-vous des sources confirmant ces paroles de Soeur Lucie ?