Le Combat Spirituel
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Le Combat Spirituel
L'éloge du combat spirituel n'est plus à faire depuis que saint François de Sales nous à donné à ce sujet la mesure de son admiration : Je demandais un jour, dit Mgr Camus, évêque de Belley, au bienheureux évêque de Genève, qui estoit son directeur. Il tira de sa pochette le livre du Combat spirituel, et me dit : Le voilà; c'est celuy qui, avec Dieu, m'enseigne dès ma jeunesse, c'est mon maître aux choses de l'esprit et de la vie intérieure. Il écrit à sainte J.F. de Chantal : Le Combat spirituel est mon cher livre, que je porte en ma poche il y a bien dix-huit ans, et que je ne relis jamais sans profit. C'est un grand livre, lui dit-il dans une autre lettre. Et complétant l'éloge du Traité, il écrit à une dame : Lisés et relisés le Combat spirituel; ce doit être vostre cher livre, il est clair et tout pratiquable. Telle est, en résumé, la pensée du grand évêque. Comparant ailleurs l'Imitation de Jésus-Christ et le Combat Spirituel, il arrivait à conclure que, pour bien faire, il fallait lire l'un et ne pas omettre l'autre. Ils sont si briefs tous les deux, que leur lecture ne nous peut mettre en de grands frais. Il prisait très fort le livre de l'Imitation pour l'oraison et la contemplation, comme fort sentencieux, mais il estimait le Combat pour le regard de la vie active et de la pratique. (Abbé Fitte - Édition de 1895).
La défiance de nous-mêmes nous est tellement nécessaire en ce combat, que, sans elle, non seulement nous serions impuissants à remporter la victoire, mais nous ne saurions même pas surmonter la moindre de nos passions. Cette vérité doit être d'autant plus profondément gravée dans notre esprit que notre nature corrompue nous pousse à concevoir une haute estime de nous-mêmes, à croire, malgré notre néant, que nous sommes quelque chose, et à présumer follement de nos forces. Point de vice que nous reconnaissions plus à contrecœur, point de vice non plus qui déplaise davantage aux yeux de Dieu. Le Seigneur veut nous voir pénétrés de cette vérité que toute grâce, toute vertu vient de lui comme de la source de tout bien, et que de nous-même nous sommes absolument incapables d'accomplir une action, d'avoir même une pensée qui lui soit agréable. Mais, quoique cette défiance soit un don de sa main divine, un don qu'il accorde à ceux qu'il aime, tantôt par de saintes inspirations, tantôt par d'amères épreuves, par des tentations violentes et presque insurmontables, par d'autres voies encore impénétrables à notre côté, nous l'obtiendrons infailliblement si, avec l'aide de la grâce, nous employons les quatre moyens que je vous propose. Le premier, c'est de considérer notre bassesse et notre néant, et de nous bien persuader que de nous-mêmes nous ne pouvons rien faire de méritoire pour le ciel. Le second, c'est de demander avec humilité et ferveur cette importante vertu à celui qui seul peut nous la donner. Nous confesserons d'abord que, non seulement nous ne l'avons pas, mais que de nous-mêmes nous sommes dans une entière impuissance de l'obtenir. Nous nous jetterons ensuite aux pieds du Seigneur avec une confiance inébranlable en sa bonté, et nous persévèrerons dans la prière, jusqu'à ce qu'il plaise à sa divine Providence d'exaucer notre demande. Le troisième moyen, c'est de nous accoutumer peu à peu à nous défier de nous-mêmes et de notre propre jugement, à craindre la violente inclination de notre nature au péché, la multitude de nos ennemis, l'incomparable supériorité de leurs forces, leur longue expérience du combat, leur astuce et les illusions qui les transforment à nos yeux en anges de lumière, les pièges enfin qu'ils nous tendent de toutes parts sur le chemin de la vertu. Le quatrième moyen, c'est de rentrer en nous-mêmes à chaque faute que nous commettons et de considérer attentivement jusqu'où va notre faiblesse. Si Dieu permet que nous fassions quelque chute, c'est afin qu'à la clarté de cette lumière, nous apprenions à mieux nous connaître, à nous mépriser nous-mêmes comme de viles créatures et à désirer d'être méprisés par les autres. Sans cette volonté, nous devons désespérer d'avoir jamais la défiance de nous-mêmes qui a pour fondement l'humilité et l'expérience de notre misère. La connaissance de soi-même est donc absolument nécessaire à quiconque veut s'approcher de la lumière éternelle, de la vérité incréée. Cette connaissance, la bonté divine la donne ordinairement aux superbes et aux superbes et aux présomptueux par la voie de l'expérience : il les laisse tomber dans l'une ou l'autre faute grave propres forces, afin que leur chute, en leur dévoilant leur faiblesse, leur apprenne à se défier d'eux-mêmes. Mais Dieu ne se sert ordinairement de ce remède extrême que lorsque les moyens plus doux n'ont pas obtenu l'effet qu'en attendait sa miséricorde. Il permet que l'homme tombe plus ou moins souvent, selon qu'il a plus ou moins d'orgueil, et si quelqu'un se rencontrait qui fût, comme la Sainte Vierge, entièrement exempt de ce vice, j'ose affirmer qu'il ne tomberait jamais. Lors donc qu'il arrive quelque chute, faites immédiatement un retour sur vous-même, demandez instamment à Notre Seigneur la lumière nécessaire pour vous connaître et vous défier entièrement de vous-même, si vous ne voulez pas retomber dans les mêmes fautes ou dans des fautes plus préjudiciables encore au salut de votre âme.
( Laurent scupoli ) ........ A SUIVRE ....
La défiance de nous-mêmes nous est tellement nécessaire en ce combat, que, sans elle, non seulement nous serions impuissants à remporter la victoire, mais nous ne saurions même pas surmonter la moindre de nos passions. Cette vérité doit être d'autant plus profondément gravée dans notre esprit que notre nature corrompue nous pousse à concevoir une haute estime de nous-mêmes, à croire, malgré notre néant, que nous sommes quelque chose, et à présumer follement de nos forces. Point de vice que nous reconnaissions plus à contrecœur, point de vice non plus qui déplaise davantage aux yeux de Dieu. Le Seigneur veut nous voir pénétrés de cette vérité que toute grâce, toute vertu vient de lui comme de la source de tout bien, et que de nous-même nous sommes absolument incapables d'accomplir une action, d'avoir même une pensée qui lui soit agréable. Mais, quoique cette défiance soit un don de sa main divine, un don qu'il accorde à ceux qu'il aime, tantôt par de saintes inspirations, tantôt par d'amères épreuves, par des tentations violentes et presque insurmontables, par d'autres voies encore impénétrables à notre côté, nous l'obtiendrons infailliblement si, avec l'aide de la grâce, nous employons les quatre moyens que je vous propose. Le premier, c'est de considérer notre bassesse et notre néant, et de nous bien persuader que de nous-mêmes nous ne pouvons rien faire de méritoire pour le ciel. Le second, c'est de demander avec humilité et ferveur cette importante vertu à celui qui seul peut nous la donner. Nous confesserons d'abord que, non seulement nous ne l'avons pas, mais que de nous-mêmes nous sommes dans une entière impuissance de l'obtenir. Nous nous jetterons ensuite aux pieds du Seigneur avec une confiance inébranlable en sa bonté, et nous persévèrerons dans la prière, jusqu'à ce qu'il plaise à sa divine Providence d'exaucer notre demande. Le troisième moyen, c'est de nous accoutumer peu à peu à nous défier de nous-mêmes et de notre propre jugement, à craindre la violente inclination de notre nature au péché, la multitude de nos ennemis, l'incomparable supériorité de leurs forces, leur longue expérience du combat, leur astuce et les illusions qui les transforment à nos yeux en anges de lumière, les pièges enfin qu'ils nous tendent de toutes parts sur le chemin de la vertu. Le quatrième moyen, c'est de rentrer en nous-mêmes à chaque faute que nous commettons et de considérer attentivement jusqu'où va notre faiblesse. Si Dieu permet que nous fassions quelque chute, c'est afin qu'à la clarté de cette lumière, nous apprenions à mieux nous connaître, à nous mépriser nous-mêmes comme de viles créatures et à désirer d'être méprisés par les autres. Sans cette volonté, nous devons désespérer d'avoir jamais la défiance de nous-mêmes qui a pour fondement l'humilité et l'expérience de notre misère. La connaissance de soi-même est donc absolument nécessaire à quiconque veut s'approcher de la lumière éternelle, de la vérité incréée. Cette connaissance, la bonté divine la donne ordinairement aux superbes et aux superbes et aux présomptueux par la voie de l'expérience : il les laisse tomber dans l'une ou l'autre faute grave propres forces, afin que leur chute, en leur dévoilant leur faiblesse, leur apprenne à se défier d'eux-mêmes. Mais Dieu ne se sert ordinairement de ce remède extrême que lorsque les moyens plus doux n'ont pas obtenu l'effet qu'en attendait sa miséricorde. Il permet que l'homme tombe plus ou moins souvent, selon qu'il a plus ou moins d'orgueil, et si quelqu'un se rencontrait qui fût, comme la Sainte Vierge, entièrement exempt de ce vice, j'ose affirmer qu'il ne tomberait jamais. Lors donc qu'il arrive quelque chute, faites immédiatement un retour sur vous-même, demandez instamment à Notre Seigneur la lumière nécessaire pour vous connaître et vous défier entièrement de vous-même, si vous ne voulez pas retomber dans les mêmes fautes ou dans des fautes plus préjudiciables encore au salut de votre âme.
( Laurent scupoli ) ........ A SUIVRE ....
Invité- Invité
Re: Le Combat Spirituel
Je pense que c'est un des éléments les plus importants de la vie spirituelle mais nous ne pouvons l'acquérir qu'avec le temps et Dieu seul peut nous donner la grace de nous connaitre réellement;ie pauvre pécheur ,la misere meme.....La défiance de nous-mêmes nous est tellement nécessaire en ce combat, que, sans elle, non seulement nous serions impuissants à remporter la victoire, mais nous ne saurions même pas surmonter la moindre de nos passions. Cette vérité doit être d'autant plus profondément gravée dans notre esprit que notre nature corrompue nous pousse à concevoir une haute estime de nous-mêmes, à croire, malgré notre néant, que nous sommes quelque chose, et à présumer follement de nos forces.
C'est la théorie de voir la poutre ds notre oeil au lieu de chercher la poutre ds l'oeil du voisin.Lorsque cette garce nous est donnée,c'est un grand plus pour notre ame et une vraie libération.Demandons donc cette grande grace.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: Le Combat Spirituel
Quoique la défiance de nous-mêmes soit indispensable dans le combat spirituel, ainsi que nous venons de le montrer, cependant si nous n'avons qu'elle pour défense, nous serons bientôt forcés de prendre la fuite ou de nous laisser vaincre et désarmer par l'ennemi. Il faut donc y joindre une confiance absolue en Dieu, espérer et attendre de lui seul les grâces et les secours qui assurent la victoire.
S'il est vrai que de nous-mêmes, misérable néant que nous sommes, nous n'avons que des chutes à attendre, et que de ce chef nous ne saurions assez nous défier de nos forces, il n'est pas moins certain que le Seigneur nous fera triompher de nos ennemis si, pour obtenir son assistance, nous armons notre cœur d'une inébranlable confiance en lui.
Nous avons quatre moyens d'acquérir cette vertu. Le premier moyen, c'est de la demander à Dieu. Le second moyen c'est de considérer des yeux de la foi la toute-puissance et la sagesse infinie de ce Dieu à qui rien n'est impossible ni difficile, sa bonté sans bornes, son amour ineffable disposé nous accorder d'heure en heure, de moment en moment, tous les secours dont nous avons besoin pour vivre de la vie spirituelle et triompher de nous-mêmes.
La seule chose qu'il demande de nous, c'est que nous nous jetions avec une entière confiance dans les bras de sa miséricorde. Eh quoi ! ce divin pasteur aurait couru durant trente-trois ans après la brebis égarée, il aurait perdu la vois à la rappeler à lui ; il l'aurait suivie opiniâtrement à travers les épines et les ronces du chemin, au point d'y répandre tout son sang et d'y laisser la vie ; et maintenant que cette brebis revient à lui avec la volonté de se soumettre à sa loi, ou du moins avec le désir, faible peut-être, mais sincère, d'observer ses commandements ; maintenant qu'elle appelle et supplie son pasteur, celui-ci refuserait d'abaisser sur elle un regard de miséricorde, de prêter l'oreille à ses cris, de la prendre sur ses épaules divines pour aller se réjouir avec ses voisins, les élus et les anges du Ciel !
Ce maître si bon qui cherche avec tant de soin et d'amour la drachme de l'Évangile, image du pécheur aveugle et muet, abandonnerait celui qui, semblable à la brebis égarée, appelle à grands cris son bien-aimé pasteur ? Est-ce possible ? Et qui croira jamais que ce Dieu qui frappe sans cesse à la porte de notre cœur avec un désir immense d'en obtenir l'entrée, d'y trouver un repos qu'il aime, et d'y répandre ses faveurs, fasse le sourd et refuse d'entrer, quand ce cœur s'ouvre à lui et implore sa visite ?
Le troisième moyen d'acquérir cette salutaire confiance, c'est de rappeler souvent à notre mémoire les oracles de la sainte Écriture qui déclarent en mille endroits que celui qui espère en Dieu ne sera point confondu. Voici enfin le quatrième moyen d'avoir tout ensemble et la défiance de nous-mêmes et la confiance en Dieu. Ne formons aucun projet, ne prenons aucune résolution que nous n'ayons auparavant considéré notre faiblesse ; munis alors d'une sage défiance de nous-mêmes, tournons nos regards vers la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu et, pleins de confiance en lui, prenons la résolution d'agir et de combattre généreusement ; avec ces armes jointes à la prière (comme nous le dirons plus tard), marchons à la peine et au combat.
Si nous n'observons pas cet ordre, nous risquons fort de nous tromper, quand bien même tout semblerait nous indiquer que la confiance en Dieu est le principe de nos actions. La présomption nous est si naturelle ; elle est, pour ainsi parler, formée d'une matière si subtile qu'elle s'infiltre à notre insu dans notre cœur et se mêle imperceptiblement à la défiance de nous-mêmes et à la confiance que nous croyons avec en Dieu. Tenez-vous donc le plus possible en garde contre la présomption et, pour établir nos œuvres sur les deux vertus opposées à ce vice, ayez soin que la considération de votre faiblesse marche avant la considération de la toute-puissance de Dieu, et que l'une et l'autre précèdent toutes vos œuvres.
A SUIVRE......
S'il est vrai que de nous-mêmes, misérable néant que nous sommes, nous n'avons que des chutes à attendre, et que de ce chef nous ne saurions assez nous défier de nos forces, il n'est pas moins certain que le Seigneur nous fera triompher de nos ennemis si, pour obtenir son assistance, nous armons notre cœur d'une inébranlable confiance en lui.
Nous avons quatre moyens d'acquérir cette vertu. Le premier moyen, c'est de la demander à Dieu. Le second moyen c'est de considérer des yeux de la foi la toute-puissance et la sagesse infinie de ce Dieu à qui rien n'est impossible ni difficile, sa bonté sans bornes, son amour ineffable disposé nous accorder d'heure en heure, de moment en moment, tous les secours dont nous avons besoin pour vivre de la vie spirituelle et triompher de nous-mêmes.
La seule chose qu'il demande de nous, c'est que nous nous jetions avec une entière confiance dans les bras de sa miséricorde. Eh quoi ! ce divin pasteur aurait couru durant trente-trois ans après la brebis égarée, il aurait perdu la vois à la rappeler à lui ; il l'aurait suivie opiniâtrement à travers les épines et les ronces du chemin, au point d'y répandre tout son sang et d'y laisser la vie ; et maintenant que cette brebis revient à lui avec la volonté de se soumettre à sa loi, ou du moins avec le désir, faible peut-être, mais sincère, d'observer ses commandements ; maintenant qu'elle appelle et supplie son pasteur, celui-ci refuserait d'abaisser sur elle un regard de miséricorde, de prêter l'oreille à ses cris, de la prendre sur ses épaules divines pour aller se réjouir avec ses voisins, les élus et les anges du Ciel !
Ce maître si bon qui cherche avec tant de soin et d'amour la drachme de l'Évangile, image du pécheur aveugle et muet, abandonnerait celui qui, semblable à la brebis égarée, appelle à grands cris son bien-aimé pasteur ? Est-ce possible ? Et qui croira jamais que ce Dieu qui frappe sans cesse à la porte de notre cœur avec un désir immense d'en obtenir l'entrée, d'y trouver un repos qu'il aime, et d'y répandre ses faveurs, fasse le sourd et refuse d'entrer, quand ce cœur s'ouvre à lui et implore sa visite ?
Le troisième moyen d'acquérir cette salutaire confiance, c'est de rappeler souvent à notre mémoire les oracles de la sainte Écriture qui déclarent en mille endroits que celui qui espère en Dieu ne sera point confondu. Voici enfin le quatrième moyen d'avoir tout ensemble et la défiance de nous-mêmes et la confiance en Dieu. Ne formons aucun projet, ne prenons aucune résolution que nous n'ayons auparavant considéré notre faiblesse ; munis alors d'une sage défiance de nous-mêmes, tournons nos regards vers la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu et, pleins de confiance en lui, prenons la résolution d'agir et de combattre généreusement ; avec ces armes jointes à la prière (comme nous le dirons plus tard), marchons à la peine et au combat.
Si nous n'observons pas cet ordre, nous risquons fort de nous tromper, quand bien même tout semblerait nous indiquer que la confiance en Dieu est le principe de nos actions. La présomption nous est si naturelle ; elle est, pour ainsi parler, formée d'une matière si subtile qu'elle s'infiltre à notre insu dans notre cœur et se mêle imperceptiblement à la défiance de nous-mêmes et à la confiance que nous croyons avec en Dieu. Tenez-vous donc le plus possible en garde contre la présomption et, pour établir nos œuvres sur les deux vertus opposées à ce vice, ayez soin que la considération de votre faiblesse marche avant la considération de la toute-puissance de Dieu, et que l'une et l'autre précèdent toutes vos œuvres.
A SUIVRE......
Invité- Invité
Re: Le Combat Spirituel
Il arrive à certaines personnes de s'imaginer qu'elles ont acquis la défiance d'elles-mêmes et la confiance en Dieu, quoique ces vertus leur fassent entièrement défaut. Vous jugerez si vous partagez leur erreur à l'effet que vos chutes produiront sur vous. Si ces chutes vous troublent et vous chagrinent, si elles vous ôtent l'espoir d'avancer jamais dans la vertu, c'est un signe que vous n'avez pas mis votre confiance en Dieu, mais en vous-même ; et si votre tristesse est grande et votre désespoir profond, c'est une marque que vous avez beaucoup de confiance en vous-même et très peu dans le Seigneur.
En effet, celui qui se défie beaucoup de lui-même, pour placer son espoir en Dieu seul, ne s'étonne nullement de ses fautes ; il ne se laisse point aller au trouble et au chagrin, persuadé que ces fautes sont l'effet de sa faiblesse et de son peu de confiance en Dieu. Il trouve dans sa chute même une occasion de se défier de plus en plus de ses forces pour ne compter que sur le secours du Seigneur.
Plein d'horreur pour sa faute et ses passions déréglées, il conçoit de son offense une douleur vive, tranquille et paisible. Il se remet aussitôt à l'œuvre et reprend avec un redoublement de courage et d'ardeur la lutte qu'il faudra soutenir jusqu'à la mort contre l'ennemi du salut.
Puissent ces choses être mûrement pesées par certaines personnes qui, après une chute, ne peuvent ni ne veulent se donner de repos, qui aspirent d'aller au plus tôt trouver leur père spirituel et cela en vue de se décharger de l'anxiété où les jette leur amour-propre, bien plus que pour tout autre motif ! Elles feraient beaucoup mieux de s'approcher du tribunal de la pénitence pour se purifier de leurs souillures, et aller ensuite puiser dans la sainte communion les forces nécessaires pour ne plus retomber dans le péché.
A SUIVRE .....
En effet, celui qui se défie beaucoup de lui-même, pour placer son espoir en Dieu seul, ne s'étonne nullement de ses fautes ; il ne se laisse point aller au trouble et au chagrin, persuadé que ces fautes sont l'effet de sa faiblesse et de son peu de confiance en Dieu. Il trouve dans sa chute même une occasion de se défier de plus en plus de ses forces pour ne compter que sur le secours du Seigneur.
Plein d'horreur pour sa faute et ses passions déréglées, il conçoit de son offense une douleur vive, tranquille et paisible. Il se remet aussitôt à l'œuvre et reprend avec un redoublement de courage et d'ardeur la lutte qu'il faudra soutenir jusqu'à la mort contre l'ennemi du salut.
Puissent ces choses être mûrement pesées par certaines personnes qui, après une chute, ne peuvent ni ne veulent se donner de repos, qui aspirent d'aller au plus tôt trouver leur père spirituel et cela en vue de se décharger de l'anxiété où les jette leur amour-propre, bien plus que pour tout autre motif ! Elles feraient beaucoup mieux de s'approcher du tribunal de la pénitence pour se purifier de leurs souillures, et aller ensuite puiser dans la sainte communion les forces nécessaires pour ne plus retomber dans le péché.
A SUIVRE .....
Invité- Invité
Re: Le Combat Spirituel
C'est une illusion commune à bien des gens que celle qui fait prendre pour vertu la crainte et le trouble qui s'empare de l'âme après le péché.
Trompées par le sentiment de douleur qui se mêle à leur inquiétude, ces personnes ne s'aperçoivent pas que leur trouble naît d'un orgueil secret et d'une folle présomption. Elles se confiaient dans leur propre force ; convaincues par l'expérience que cette force ; convaincues par l'expérience que cette force leur manque, elles se troublent, elles s'étonnent de leur chute comme d'une chose surprenante ; et, voyant renversé le frêle appui qui faisait leur assurance, elles se laissent aller au découragement et à la crainte. Ce malheur n'arrive pas à l'homme humble qui se défie de lui-même et met son appui dans le Seigneur. S'il vient à commettre une faute, il la regrette amèrement, mais il ne s'en trouble ni ne s'en étonne, parce que le flambeau de la vérité qui l'éclaire la lui montre comme un effet naturel de sa faiblesse et de son inconstance.
A SUIVRE......
Trompées par le sentiment de douleur qui se mêle à leur inquiétude, ces personnes ne s'aperçoivent pas que leur trouble naît d'un orgueil secret et d'une folle présomption. Elles se confiaient dans leur propre force ; convaincues par l'expérience que cette force ; convaincues par l'expérience que cette force leur manque, elles se troublent, elles s'étonnent de leur chute comme d'une chose surprenante ; et, voyant renversé le frêle appui qui faisait leur assurance, elles se laissent aller au découragement et à la crainte. Ce malheur n'arrive pas à l'homme humble qui se défie de lui-même et met son appui dans le Seigneur. S'il vient à commettre une faute, il la regrette amèrement, mais il ne s'en trouble ni ne s'en étonne, parce que le flambeau de la vérité qui l'éclaire la lui montre comme un effet naturel de sa faiblesse et de son inconstance.
A SUIVRE......
Invité- Invité
Re: Le Combat Spirituel
Merci Laplume,
cela me rappel que le Padre Pio lui meme disait qu'il fallait pleurer son péché mais ne jamais désesperer, car nous sommes tous pecheurs et Dieu est Amour et Miséricorde.
cela me rappel que le Padre Pio lui meme disait qu'il fallait pleurer son péché mais ne jamais désesperer, car nous sommes tous pecheurs et Dieu est Amour et Miséricorde.
Joseph- Date d'inscription : 18/04/2008
Re: Le Combat Spirituel
C'est bien vrai.Ste Thérese de Lisieux est un bon exemple a ce niveau.Quoique la défiance de nous-mêmes soit indispensable dans le combat spirituel, ainsi que nous venons de le montrer, cependant si nous n'avons qu'elle pour défense, nous serons bientôt forcés de prendre la fuite ou de nous laisser vaincre et désarmer par l'ennemi. Il faut donc y joindre une confiance absolue en Dieu, espérer et attendre de lui seul les grâces et les secours qui assurent la victoire.
S'il est vrai que de nous-mêmes, misérable néant que nous sommes, nous n'avons que des chutes à attendre, et que de ce chef nous ne saurions assez nous défier de nos forces, il n'est pas moins certain que le Seigneur nous fera triompher de nos ennemis si, pour obtenir son assistance, nous armons notre cœur d'une inébranlable confiance en lui.
Je suis d'accord mais ca prend aussi de la souplesse.J,ai relu des lettres de ste Thérese de Lisieux et elle traversait des périodes ou elle était ébranlée au niveau de la confiance en Dieu....Meme chose pour Padre Pio...surtout lors de la période de la nuit de la foiIl arrive à certaines personnes de s'imaginer qu'elles ont acquis la défiance d'elles-mêmes et la confiance en Dieu, quoique ces vertus leur fassent entièrement défaut. Vous jugerez si vous partagez leur erreur à l'effet que vos chutes produiront sur vous. Si ces chutes vous troublent et vous chagrinent, si elles vous ôtent l'espoir d'avancer jamais dans la vertu, c'est un signe que vous n'avez pas mis votre confiance en Dieu, mais en vous-même ; et si votre tristesse est grande et votre désespoir profond, c'est une marque que vous avez beaucoup de confiance en vous-même et très peu dans le Seigneur.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: Le Combat Spirituel
Je suis d'accord avec toi Francesco, c'est pour cela que le titre est : le combat spirituel, car il s'agit bien d'une lutte avec nous même pour tenter de faire la volonté de Dieu et non la nôtre. Toute notre humanité se révolte et faiblit. Le libre arbitre n'en finit plus de nous égarer. Je crois que c'est comme cela que le Seigneur nous aime.
Puisque la force qui nous fait triompher de nos ennemis naît principalement de la défiance de nous-mêmes et de la confiance en Dieu, voici quelques avis qui vous aideront, avec le secours de la grâce, à acquérir ces vertus.
Apprenez donc et gravez profondément dans votre esprit cette vérité incontestable qu'il n'y a ni dons naturels ou acquis, ni grâces gratuites, ni connaissance si parfaite de la sainte Écriture, ni constance dans le service de Dieu, qui puisse nous faire accomplir sa sainte volonté si, dans les œuvres que nous entreprenons pour sa gloire, dans les tentations que nous avons à surmonter, dans les croix que la Providence nous envoie, notre cœur n'est aidé et élevé en quelque sorte au-dessus de lui-même par sa main tout-puissante. Il faut donc que, durant toute notre vie, à chaque jour, à chaque heure, à chaque instant nous ayons cette vérité devant les yeux. De cette façon, jamais nous ne pourrons nous confier en nous-mêmes ; la pensée ne nous en viendra même pas.
pour ce qui regarde la confiance en Dieu, persuadez-vous bien qu'il renverse nos ennemis avec une égale facilité, qu'ils soient nombreux ou en petit nombre, qu'ils soient forts ou faibles, aguerris ou inexpérimentés.
Qu'une âme donc soit chargée de péchés, qu'elle ait tous les défauts imaginables, qu'elle ait épuisé tous les moyens de se corriger de ses vices et de pratiquer la vertu et n'ait pu avancer d'un seul pas dans le sentier du bien, qu'elle se soit au contraire enfoncée plus profondément dans la fange du péché, ce n'est pas une raison pour désespérer de la bonté de Dieu, jeter les armes et abandonner les exercices spirituels. Elle doit, au contraire, redoubler de courage et combattre généreusement : elle doit savoir que la victoire est promise à ceux qui persévèrent dans la lutte et mettent leur confiance dans le Seigneur.
Si Dieu permet parfois que ses soldats soient blessés, jamais i ne les abandonne. Combattre, c'est là tout le secret de la victoire. Un remède est prêt pour chaque blessure, et ce remède guérit infailliblement ceux qui cherchent le Seigneur et espèrent en son secours. Le jour qu'ils y penseront le moins, ils trouveront leurs ennemis étendus à leurs pieds.
A SUIVRE SI VOUS LE VOULEZ BIEN....
Puisque la force qui nous fait triompher de nos ennemis naît principalement de la défiance de nous-mêmes et de la confiance en Dieu, voici quelques avis qui vous aideront, avec le secours de la grâce, à acquérir ces vertus.
Apprenez donc et gravez profondément dans votre esprit cette vérité incontestable qu'il n'y a ni dons naturels ou acquis, ni grâces gratuites, ni connaissance si parfaite de la sainte Écriture, ni constance dans le service de Dieu, qui puisse nous faire accomplir sa sainte volonté si, dans les œuvres que nous entreprenons pour sa gloire, dans les tentations que nous avons à surmonter, dans les croix que la Providence nous envoie, notre cœur n'est aidé et élevé en quelque sorte au-dessus de lui-même par sa main tout-puissante. Il faut donc que, durant toute notre vie, à chaque jour, à chaque heure, à chaque instant nous ayons cette vérité devant les yeux. De cette façon, jamais nous ne pourrons nous confier en nous-mêmes ; la pensée ne nous en viendra même pas.
pour ce qui regarde la confiance en Dieu, persuadez-vous bien qu'il renverse nos ennemis avec une égale facilité, qu'ils soient nombreux ou en petit nombre, qu'ils soient forts ou faibles, aguerris ou inexpérimentés.
Qu'une âme donc soit chargée de péchés, qu'elle ait tous les défauts imaginables, qu'elle ait épuisé tous les moyens de se corriger de ses vices et de pratiquer la vertu et n'ait pu avancer d'un seul pas dans le sentier du bien, qu'elle se soit au contraire enfoncée plus profondément dans la fange du péché, ce n'est pas une raison pour désespérer de la bonté de Dieu, jeter les armes et abandonner les exercices spirituels. Elle doit, au contraire, redoubler de courage et combattre généreusement : elle doit savoir que la victoire est promise à ceux qui persévèrent dans la lutte et mettent leur confiance dans le Seigneur.
Si Dieu permet parfois que ses soldats soient blessés, jamais i ne les abandonne. Combattre, c'est là tout le secret de la victoire. Un remède est prêt pour chaque blessure, et ce remède guérit infailliblement ceux qui cherchent le Seigneur et espèrent en son secours. Le jour qu'ils y penseront le moins, ils trouveront leurs ennemis étendus à leurs pieds.
A SUIVRE SI VOUS LE VOULEZ BIEN....
Invité- Invité
Re: Le Combat Spirituel
DEMANDONS CETTE GRACE A DIEU.Puisque la force qui nous fait triompher de nos ennemis naît principalement de la défiance de nous-mêmes et de la confiance en Dieu, voici quelques avis qui vous aideront, avec le secours de la grâce, à acquérir ces vertus.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: Le Combat Spirituel
Si la défiance de nous-mêmes et la confiance en Dieu sont nos seules armes dans ce combat, non seulement nous ne remporterons pas la victoire, mais nous nous précipiterons dans une infinité de maux. C'est pourquoi nous devons à ces deux armes en ajouter une troisième que nous avons mentionnée plus haut: l'exercice de nos facultés.
Cet exercice consiste principalement dans le bon usage de l'intelligence et de la volonté. L'ignorance cherche à obscurcir l'intelligence, à l'empêcher d'atteindre son objet propre: la vérité. C'est l'exercice qui doit lui rendre la clarté et la lucidité requises pour qu'elle soit à même de bien discerner ce qu'elle doit faire afin de purger l'âme de ses passions déréglées et de l'orner des vertus chrétiennes.
Cette lumière peut s'obtenir par deux moyens. Le premier et le plus important est l'oraison: il faut demander à l'Esprit Saint de répandre la lumière dans nos cœurs. Il ne vous refusera pas, si nous cherchons sincèrement Dieu et l'accomplissement de sa volonté, et si nous sommes disposés à soumettre en toute occasion notre jugement à celui de nos supérieurs. Le second est une continuelle application de l'esprit à examiner les choses soigneusement et de bonne foi, pour les juger conformément aux enseignements de l'Esprit Saint, et non d'après le témoignage des sens et les maximes du monde.
Cet examen convenablement fait nous convaincra que ce que le monde corrompu aime, désire et recherche avec tant d'empressement n'est qu'illusion et mensonge; que les honneurs et les plaisirs de la terre ne sont que vanité et affliction d'esprit; que les injures et les opprobres sont des sujets de gloire, et la souffrance une source de joie; que le pardon des offenses et l'amour des ennemis constituent la vraie grandeur d'âme et notre plus grand trait de ressemblance avec Dieu; que le mépris des choses d'ici-bas est préférable à l'empire du monde; que la soumission volontaire aux créatures, même les plus viles, pour l'amour de Dieu, est plus honorable que la domination exercée sur les plus grand monarques; que l'humble connaissance de soi-même est plus digne d'estime que la sublimité de la science; qu'il y a plus de gloire véritable à vaincre et à mortifier ses moindres passions qu'à prendre d'assaut des cités nombreuses, mettre en fuite des armées puissantes, opérer des miracles et ressusciter des morts.
A SUIVRE.....
Cet exercice consiste principalement dans le bon usage de l'intelligence et de la volonté. L'ignorance cherche à obscurcir l'intelligence, à l'empêcher d'atteindre son objet propre: la vérité. C'est l'exercice qui doit lui rendre la clarté et la lucidité requises pour qu'elle soit à même de bien discerner ce qu'elle doit faire afin de purger l'âme de ses passions déréglées et de l'orner des vertus chrétiennes.
Cette lumière peut s'obtenir par deux moyens. Le premier et le plus important est l'oraison: il faut demander à l'Esprit Saint de répandre la lumière dans nos cœurs. Il ne vous refusera pas, si nous cherchons sincèrement Dieu et l'accomplissement de sa volonté, et si nous sommes disposés à soumettre en toute occasion notre jugement à celui de nos supérieurs. Le second est une continuelle application de l'esprit à examiner les choses soigneusement et de bonne foi, pour les juger conformément aux enseignements de l'Esprit Saint, et non d'après le témoignage des sens et les maximes du monde.
Cet examen convenablement fait nous convaincra que ce que le monde corrompu aime, désire et recherche avec tant d'empressement n'est qu'illusion et mensonge; que les honneurs et les plaisirs de la terre ne sont que vanité et affliction d'esprit; que les injures et les opprobres sont des sujets de gloire, et la souffrance une source de joie; que le pardon des offenses et l'amour des ennemis constituent la vraie grandeur d'âme et notre plus grand trait de ressemblance avec Dieu; que le mépris des choses d'ici-bas est préférable à l'empire du monde; que la soumission volontaire aux créatures, même les plus viles, pour l'amour de Dieu, est plus honorable que la domination exercée sur les plus grand monarques; que l'humble connaissance de soi-même est plus digne d'estime que la sublimité de la science; qu'il y a plus de gloire véritable à vaincre et à mortifier ses moindres passions qu'à prendre d'assaut des cités nombreuses, mettre en fuite des armées puissantes, opérer des miracles et ressusciter des morts.
A SUIVRE.....
Re: Le Combat Spirituel
Ce qui nous empêche de juger sainement des choses, c'est notre tendance à nous laisser aller à l'amour ou à la haine qu'elles nous inspirent de prime abord.
L'entendement, obscurci par les passions, ne voit plus les choses telles qu'elles sont. Pour éviter cette illusion, veillez avec soin à conserver une volonté entièrement libre de toute affection désordonnée. Quand un objet se présente à vous, regardez-le des yeux de l'intelligence, considérez-le mûrement avant que la haine vous porte à le rejeter, si l'objet est contraire aux inclinations de votre nature, ou que l'amour vous le fasse embrasser, s'il flatte vos désirs.
Votre entendement, libre encore des nuages de la passion, jouit d'une lucidité pleine et entière pour connaître la vérité ; il est apte à découvrir le mal sous l'appât d'un plaisir trompeur et à discerner le bien sous le voile d'un mal apparent. Mais si l'amour ou la haine s'est déjà emparé de la volonté, l'entendement est incapable de bien juger. La passion qui s'est placée entre l'objet et l'entendement offusque ce dernier au point de lui faire voir l'objet tout autrement qu'il n'est en réalité ; l'entendement le propose alors sous ce faux jour à la volonté, et celle-ci dans son exaltation se laisse entraîner à l'amour ou à la haine contre toutes les lois de la raison. La passion obscurcit de plus en plus l'intelligence, et l'intelligence ainsi obscurcie fait paraître à la volonté cet objet plus aimable ou plus odieux que jamais.
C'est ainsi que, faute d'observer la règle que j'ai posée et qui est ici d'une importance extrême, l'intelligence et la volonté, ces facultés si nobles de notre âme, ne font pour ainsi dire que tourner misérablement dans un cercle et tomber de ténèbres en ténèbres, d'erreurs en erreurs, jusqu'au plus profond de l'abîme.
Tenez-vous donc bien en garde, âme chrétienne, contre toute affection désordonnée ; ne vous attachez à quelque objet que ce soit, que vous ne l'ayez auparavant examiné avec soin, et reconnu pour ce qu'il est à la lumière de l'intelligence, et plus encore à la lumière de la grâce de l'oraison et des conseils de votre directeur. Ces précautions, vous devez les prendre en certaines actions extérieures qui, de soi, sont bonnes et saintes, plus encore qu'en d'autres moins louables, parce qu'on y est plus sujet à l'inconsidération et à l'erreur. Le mauvais choix du temps ou du lieu, un défaut de mesure, un manque d'obéissance pourraient vous les rendre très pernicieuses, ainsi qu'on peut s'en convaincre par l'exemple de bon nombre de personnes qui se sont perdues dans les ministères les plus saints et les plus augustes.
A SUIVRE....
L'entendement, obscurci par les passions, ne voit plus les choses telles qu'elles sont. Pour éviter cette illusion, veillez avec soin à conserver une volonté entièrement libre de toute affection désordonnée. Quand un objet se présente à vous, regardez-le des yeux de l'intelligence, considérez-le mûrement avant que la haine vous porte à le rejeter, si l'objet est contraire aux inclinations de votre nature, ou que l'amour vous le fasse embrasser, s'il flatte vos désirs.
Votre entendement, libre encore des nuages de la passion, jouit d'une lucidité pleine et entière pour connaître la vérité ; il est apte à découvrir le mal sous l'appât d'un plaisir trompeur et à discerner le bien sous le voile d'un mal apparent. Mais si l'amour ou la haine s'est déjà emparé de la volonté, l'entendement est incapable de bien juger. La passion qui s'est placée entre l'objet et l'entendement offusque ce dernier au point de lui faire voir l'objet tout autrement qu'il n'est en réalité ; l'entendement le propose alors sous ce faux jour à la volonté, et celle-ci dans son exaltation se laisse entraîner à l'amour ou à la haine contre toutes les lois de la raison. La passion obscurcit de plus en plus l'intelligence, et l'intelligence ainsi obscurcie fait paraître à la volonté cet objet plus aimable ou plus odieux que jamais.
C'est ainsi que, faute d'observer la règle que j'ai posée et qui est ici d'une importance extrême, l'intelligence et la volonté, ces facultés si nobles de notre âme, ne font pour ainsi dire que tourner misérablement dans un cercle et tomber de ténèbres en ténèbres, d'erreurs en erreurs, jusqu'au plus profond de l'abîme.
Tenez-vous donc bien en garde, âme chrétienne, contre toute affection désordonnée ; ne vous attachez à quelque objet que ce soit, que vous ne l'ayez auparavant examiné avec soin, et reconnu pour ce qu'il est à la lumière de l'intelligence, et plus encore à la lumière de la grâce de l'oraison et des conseils de votre directeur. Ces précautions, vous devez les prendre en certaines actions extérieures qui, de soi, sont bonnes et saintes, plus encore qu'en d'autres moins louables, parce qu'on y est plus sujet à l'inconsidération et à l'erreur. Le mauvais choix du temps ou du lieu, un défaut de mesure, un manque d'obéissance pourraient vous les rendre très pernicieuses, ainsi qu'on peut s'en convaincre par l'exemple de bon nombre de personnes qui se sont perdues dans les ministères les plus saints et les plus augustes.
A SUIVRE....
Re: Le Combat Spirituel
Je pense aussi que seul Dieu peut nous amener a vraiment Aimer .....Mais nous devons nous dépouiller avant tout et ensuite nous laisser purifier par Dieu pour devenir disponible et vide de tout amour propre...Alors Dieu peut nous envahir....Ce qui nous empêche de juger sainement des choses, c'est notre tendance à nous laisser aller à l'amour ou à la haine
Re: Le Combat Spirituel
il ne s'agit pas ici de l'amour entre les êtres, mais de l'amour où du dégoùt des choses matérielles d'ici bas, un amour immodéré de ce qui attache aux choses périssables au détriment de notre spiritualité. L'amour de posséder, d'accumuler et de croire que ces choses utiles sont tellement nécessaires dans nos vies, que si nous ne les avons pas nous pouvons devenir malheureux. Il ne s'agit pas de se dépouiller non plus mais plutôt d'entretenir avec ces choses des relations saines afin que comme tu le dis, ( et là ton intervention est tout à fait juste ), nous puissions faire toute la place au Seigneur.
Et comme tu le dis encore, sans l'aide de Dieu nous ne pouvons cheminer, faut il encore le vouloir.
Et comme tu le dis encore, sans l'aide de Dieu nous ne pouvons cheminer, faut il encore le vouloir.
Re: Le Combat Spirituel
En fait,je n'ai fait que résumé les 2 purifications par lesquelles nous devons passer pour etre uni a Dieu(selon la spiritualité du carmel;ie la phae active et la passive).Mais peut etre que ce n'était le point que tu voulais aborder...Je pense aussi que seul Dieu peut nous amener a vraiment Aimer .....Mais nous devons nous dépouiller avant tout et ensuite nous laisser purifier par Dieu pour devenir disponible et vide de tout amour propre...Alors Dieu peut nous envahir....
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: Le Combat Spirituel
Un autre défaut contre lequel nous devons tenir notre intelligence en garde, c'est la curiosité.
Ce vice, en remplissant notre esprit d'une multitude de pensées vaines ou coupables le rend complètement impropre aux connaissances que réclament la mortification de nos passions et notre avancement spirituel. Soyez donc tout à fait mort aux choses de la terre ; ne recherchez point celles qui ne sont pas nécessaires, fussent-elles permises. Restreignez le plus possible les limites dans lesquelles se meut votre entendement ; prenez plaisir à le rendre insensé aux yeux des hommes. Que les affaires du siècle, que les révolutions, grandes ou petites, dont le monde est le théâtre, soient pour vous comme si elles n'étaient pas ; et si ces vanités veulent s'introduire dans votre esprit, fermez-leur le passage et chassez-les loin de vous. Soyez sobre et humble, même en ce qui regarde la connaissance des choses célestes, ne voulant savoir que Jésus crucifié, sa vie, sa mort, et ce qu'il demande de vous. Tout le reste, éloignez-le de votre pensée et vous serez singulièrement agréable à Dieu, qui regarde comme ses enfants bien-aimés ceux qui se contentent de lui demander les grâces nécessaires pour aimer sa bonté infinie et accomplir sa sainte volonté.
Toute autre demande, toute autre recherche n'est qu'amour-propre, orgueil et piège du démon. En suivant ces conseils, vous échapperez aux embûches que l'antique serpent tend sous les pas des personnes qui s'adonnent aux exercices de la vie spirituelle. Voyant leur volonté affermie dans le bien, il s'attaque à leur entendement, afin que devenu maître de l'un, il parvienne à s'emparer de l'autre. Pour arriver à son but, il leur inspire des pensées sublimes, vivez et curieuses, surtout si ce sont des esprits subtils, élevés et enclins à l'orgueil. Trompés par les charmes qu'ils trouvent à ces vains raisonnements et par la persuasion qu'ils ont de jouir de la présente de Dieu, ils oublient de purifier leur cœur et de s'appliquer à se connaître eux-mêmes et à mortifier leurs passions. Pris de la sorte aux pièges de l'orgueil, ils se font une idole de leur intelligence.
Ils en viennent peu à peu, et sans s'en apercevoir, à se persuader qu'ils n'ont besoin des conseils et de la conduite de personne, habitués qu'ils sont d'avoir, en toute rencontre, recours à l'idole de leur propre jugement. C'est là une maladie grave et fort difficile à guérir. L'orgueil de l'entendement présente bien plus de dangers que l'orgueil de la volonté. Ce dernier orgueil, en effet, étant connu de l'intelligence, se guérira sans trop de difficulté, le jour où nous nous déciderons à obéir à nos supérieur. Mais celui qui a la conviction que son sentiment est préférable à celui des autres, par qui et comment pourra-t-il être guéri ?
Comment se soumettre au jugement d'autrui, quand on le trouve moins bon que le sien propre ? Si l'entendement qui est l'œil de l'âme et à qui seul il est donné de découvrir et de panser la plaie de la volonté orgueilleuse, si l'entendement, dis-je, est mal disposé, s'il est aveugle et rempli du même orgueil, qui est-ce qui pourra le guérir ? Si la lumière devient ténèbres, si la règle se trompe, comment le reste ira-t-il ? Opposez-vous donc de bonne heure à cet orgueil si funeste, et n'attendez pas qu'il ait pénétré jusqu'à la moelle de vos os. Émoussez la pointe de votre esprit ; aimez à soumettre votre opinion à celle d'autrui ; devenez fou pour l'amour de Dieu, et vous serez plus sage que Salomon.
A SUIVRE....
Ce vice, en remplissant notre esprit d'une multitude de pensées vaines ou coupables le rend complètement impropre aux connaissances que réclament la mortification de nos passions et notre avancement spirituel. Soyez donc tout à fait mort aux choses de la terre ; ne recherchez point celles qui ne sont pas nécessaires, fussent-elles permises. Restreignez le plus possible les limites dans lesquelles se meut votre entendement ; prenez plaisir à le rendre insensé aux yeux des hommes. Que les affaires du siècle, que les révolutions, grandes ou petites, dont le monde est le théâtre, soient pour vous comme si elles n'étaient pas ; et si ces vanités veulent s'introduire dans votre esprit, fermez-leur le passage et chassez-les loin de vous. Soyez sobre et humble, même en ce qui regarde la connaissance des choses célestes, ne voulant savoir que Jésus crucifié, sa vie, sa mort, et ce qu'il demande de vous. Tout le reste, éloignez-le de votre pensée et vous serez singulièrement agréable à Dieu, qui regarde comme ses enfants bien-aimés ceux qui se contentent de lui demander les grâces nécessaires pour aimer sa bonté infinie et accomplir sa sainte volonté.
Toute autre demande, toute autre recherche n'est qu'amour-propre, orgueil et piège du démon. En suivant ces conseils, vous échapperez aux embûches que l'antique serpent tend sous les pas des personnes qui s'adonnent aux exercices de la vie spirituelle. Voyant leur volonté affermie dans le bien, il s'attaque à leur entendement, afin que devenu maître de l'un, il parvienne à s'emparer de l'autre. Pour arriver à son but, il leur inspire des pensées sublimes, vivez et curieuses, surtout si ce sont des esprits subtils, élevés et enclins à l'orgueil. Trompés par les charmes qu'ils trouvent à ces vains raisonnements et par la persuasion qu'ils ont de jouir de la présente de Dieu, ils oublient de purifier leur cœur et de s'appliquer à se connaître eux-mêmes et à mortifier leurs passions. Pris de la sorte aux pièges de l'orgueil, ils se font une idole de leur intelligence.
Ils en viennent peu à peu, et sans s'en apercevoir, à se persuader qu'ils n'ont besoin des conseils et de la conduite de personne, habitués qu'ils sont d'avoir, en toute rencontre, recours à l'idole de leur propre jugement. C'est là une maladie grave et fort difficile à guérir. L'orgueil de l'entendement présente bien plus de dangers que l'orgueil de la volonté. Ce dernier orgueil, en effet, étant connu de l'intelligence, se guérira sans trop de difficulté, le jour où nous nous déciderons à obéir à nos supérieur. Mais celui qui a la conviction que son sentiment est préférable à celui des autres, par qui et comment pourra-t-il être guéri ?
Comment se soumettre au jugement d'autrui, quand on le trouve moins bon que le sien propre ? Si l'entendement qui est l'œil de l'âme et à qui seul il est donné de découvrir et de panser la plaie de la volonté orgueilleuse, si l'entendement, dis-je, est mal disposé, s'il est aveugle et rempli du même orgueil, qui est-ce qui pourra le guérir ? Si la lumière devient ténèbres, si la règle se trompe, comment le reste ira-t-il ? Opposez-vous donc de bonne heure à cet orgueil si funeste, et n'attendez pas qu'il ait pénétré jusqu'à la moelle de vos os. Émoussez la pointe de votre esprit ; aimez à soumettre votre opinion à celle d'autrui ; devenez fou pour l'amour de Dieu, et vous serez plus sage que Salomon.
A SUIVRE....
Re: Le Combat Spirituel
Après avoir appris à bien user de votre entendement, il vous reste à régler votre volonté, à la détacher de ses propres désirs pour la rendre entièrement conforme à la volonté de Dieu.
Remarquez bien qu'il ne suffit pas de vouloir et de faire les choses que vous croyez les plus agréables à Dieu ; vous devez en outre les vouloir et les faire sous l'impulsion de la grâce et dans la seule vue de plaire au Seigneur. C'est ici surtout, plus encore que dans le précédent combat, que nous aurons à lutter contre notre nature.
Toujours occupée d'elle-même, elle ne songe en toutes choses, plus parfois dans les choses spirituelles que dans les autres, qu'à ses commodités et à sa satisfaction propre. Elle en fait en quelque sorte sa nourriture et elle s'en repaît avidement, comme d'un mets qui ne doit lui inspirer aucune défiance. De là vient qu'aussitôt qu'une œuvre nous est proposée, nous l'envisageons et nous la désirons, non sous l'impulsion de la volonté de Dieu et dans le but de lui plaire, mais pour le plaisir et le contentement que nous trouvons à vouloir ce que Dieu veut. L'illusion en ce point est d'autant plus facile que l'objet de nos désirs est meilleur en soi. L'amour-propre trouve à se glisser jusque dans le désir que nous avons de nous unir à Dieu. En formant ce désir, nous prenons souvent plus garde à notre intérêt et à notre satisfaction qu'à la volonté même de Dieu, et nous oublions que ce Dieu demande et exige d'être aimé, désiré et servi uniquement en vue de sa gloire. Pour éviter ce piège qui vous empêcherait d'avancer dans la voie de la perfection, et pour vous habituer à ne rien vouloir et à ne rien faire que sous l'impulsion de la grâce et dans le seul but d'honorer et de satisfaire celui qui veut être le principe et le but unique de toutes nos actions et de toutes nos pensées, voici le moyen que vous avez à prendre.
Quand une occasion se présente de faire quelque bonne œuvre, attendez pour vous y porter que vous ayez premièrement élevé votre esprit à Dieu, afin de vous assurer qu'il veut que vous la fassiez, et que vous-même vous ne la voulez que pour vous conformer à sa volonté et lui être agréable. Votre volonté ainsi excitée et attirée par celle de Dieu, se pliera facilement à vouloir ce que Dieu veut, parc qu'il le veut, uniquement en vue de son bon plaisir et de sa gloire. Agissez de même à l'égard des choses que Dieu ne veut pas ; ne les rejetez qu'après avoir arrêté l'œil de votre intelligence sur cette volonté de Dieu qui veut que vous les rejetiez en vue de lui plaire. Il faut toutefois observer que la nature a mille artifices pour nous induire en erreur. En se cherchant elle-même, elle nous persuade que nous agissons dans le but de plaire au Seigneur, tandis que nous avons toute autre chose en vue. De là vient que ce que nous embrassons ou rejetons par pur intérêt, nous croyons souvent l'embrasser ou le rejeter dans le but de plaire à Dieu ou dans la crainte de lui déplaire. À cette illusion si dangereuse, il y a un remède essentiel, radical : la pureté du cœur. Elle consiste à nous dépouiller du vieil homme et à nous revêtir du nouveau. C'est, on le voit, le but auquel doivent tendre tous nos efforts dans ce combat spirituel. Mais pour ne pas trop entreprendre à la fois, voici le moyen que je vous propose, maintenant que vous êtes encore plein de vous-même.
Au commencement de vos actions, appliquez-vous à vous dépouiller autant que possible de tout mélange où vous soupçonnez qu'il entre un élément humain, et à ne rien vouloir, rien embrasser, rien rejeter que vous ne vous y sentiez auparavant poussé ou attiré par le seul motif de la volonté de Dieu. Si dans toutes vos actions, et particulièrement dans les mouvements intérieurs de l'âme et les actes extérieurs qui ne durent qu'un instant, vous ne pouvez pas sentir toujours l'influence actuelle de ce motif, faites en sorte du moins qu'il se trouve virtuellement dans chacune de vos actions en conservant l'intention générale de les faire toutes pour plaire au Seigneur. Mais dans les actions qui ont quelque durée, ce n'est pas assez d'exciter en vous ce motif au moment de vous mettre à l'œuvre ; il faut le renouveler souvent et le tenir éveillé jusqu'à la fin. Sinon, vous courez le risque d'être pris au piège de l'amour-propre. Toujours plus enclin à retomber sur lui-même qu'à s'élever vers Dieu, l'amour-propre profite de l'instant de répit que nous lui donnons pour nous faire changer insensiblement d'intention et d'objet. Le chrétien qui manque de vigilance à cet égard peut, il est vrai, commencer ses actions dans le seul but de plaire à Dieu ; mais peu à peu et comme à son insu, il se laisse aller au sentiment de la vaine gloire, si bien qu'oubliant la volonté divine, il s'en détourne pour s'attacher au plaisir qu'il trouve en son œuvre, et à l'utilité ou à l'honneur qu'il peut en retirer.
Si Dieu lui-même lui envoie une infirmité, un contretemps, un obstacle quelconque qui l'empêche de continuer son œuvre, il tombe dans le trouble et l'inquiétude ; il se plaint tantôt de celui-ci, tantôt de celui-là, quand il ne va pas jusqu'à se plaindre de Dieu même. C'est là une preuve évidente que son intention n'était pas dirigée uniquement vers Dieu, mais qu'elle venait d'une racine gâtée et d'un fond corrompu. Quiconque, en effet, suit l'impulsion de la grâce et agit en vue de plaire à Dieu n'a de préférence pour rien. Il ne veut que ce que Dieu veut, de la manière et au temps qu'il lui plaît. Quelle que soit l'issue de ses entreprises, il est heureux et tranquille. De toute façon, il arrive à la fin qu'il s'était proposée : l'accomplissement de la volonté divine. Tenez-vous donc bien recueilli en vous-même et soyez attentif à rapporter toutes vos actions à une fin si noble et si parfaite. Et si, parfois, la disposition de votre âme vous porte à faire le bien dans le but d'éviter les peines de l'enfer, vous pouvez, en cela encore, vous proposer pour fin dernière de plaire au Seigneur et de satisfaire le désir qu'il a de vous voir échapper à l'enfer et entrer dans son royaume. Jamais on ne comprendra tout ce que ce motif renferme de force et de vertu. L'action l plus humble, faite en vue de plaire à Dieu seul et de procurer sa gloire, l'emporte infiniment sur les œuvres les plus importantes faites dans un autre but. C'est ainsi que l'aumône d'un denier, faite uniquement pour plaire à sa divine majesté, est plus agréable au Seigneur que l'abandon d'une fortune immense faite dans le bue, si bon pourtant et si désirable, de se procurer ainsi la jouissance des biens éternels. Cette pratique de faire toutes nos actions en vue de plaire à Dieu pourra dès le principe vous paraître pénible ; mais l'usage vous la rendra aisée et facile. Pour cela, tournez vers Dieu les désirs et les affections de votre cœur ; aspirez à lui comme à votre unique et suprême trésor, comme au bien infiniment parfait, digne, à cause de sa perfection même, d'être recherché, servi et souverainement aimé par toutes les créatures. Plus notre intelligence s'attachera à considérer les titres infinis que Dieu présente à nos hommages et à notre amour, plus les affections de notre volonté deviendront tendres et fréquentes, et partant, plus vite et plus facilement se formera en nous l'habitude de rapporter toutes nos actions à Dieu.
J'ajoute un dernier avis. Pour obtenir cette grâce incomparable, demandez-la instamment au Seigneur, et considérez souvent les bienfaits sans nombre qu'il vous a accordés et qu'il vous accorde encore tous les jours, sans aucun avantage pour lui-même et par un pur effet de son amour.
A SUIVRE....
Remarquez bien qu'il ne suffit pas de vouloir et de faire les choses que vous croyez les plus agréables à Dieu ; vous devez en outre les vouloir et les faire sous l'impulsion de la grâce et dans la seule vue de plaire au Seigneur. C'est ici surtout, plus encore que dans le précédent combat, que nous aurons à lutter contre notre nature.
Toujours occupée d'elle-même, elle ne songe en toutes choses, plus parfois dans les choses spirituelles que dans les autres, qu'à ses commodités et à sa satisfaction propre. Elle en fait en quelque sorte sa nourriture et elle s'en repaît avidement, comme d'un mets qui ne doit lui inspirer aucune défiance. De là vient qu'aussitôt qu'une œuvre nous est proposée, nous l'envisageons et nous la désirons, non sous l'impulsion de la volonté de Dieu et dans le but de lui plaire, mais pour le plaisir et le contentement que nous trouvons à vouloir ce que Dieu veut. L'illusion en ce point est d'autant plus facile que l'objet de nos désirs est meilleur en soi. L'amour-propre trouve à se glisser jusque dans le désir que nous avons de nous unir à Dieu. En formant ce désir, nous prenons souvent plus garde à notre intérêt et à notre satisfaction qu'à la volonté même de Dieu, et nous oublions que ce Dieu demande et exige d'être aimé, désiré et servi uniquement en vue de sa gloire. Pour éviter ce piège qui vous empêcherait d'avancer dans la voie de la perfection, et pour vous habituer à ne rien vouloir et à ne rien faire que sous l'impulsion de la grâce et dans le seul but d'honorer et de satisfaire celui qui veut être le principe et le but unique de toutes nos actions et de toutes nos pensées, voici le moyen que vous avez à prendre.
Quand une occasion se présente de faire quelque bonne œuvre, attendez pour vous y porter que vous ayez premièrement élevé votre esprit à Dieu, afin de vous assurer qu'il veut que vous la fassiez, et que vous-même vous ne la voulez que pour vous conformer à sa volonté et lui être agréable. Votre volonté ainsi excitée et attirée par celle de Dieu, se pliera facilement à vouloir ce que Dieu veut, parc qu'il le veut, uniquement en vue de son bon plaisir et de sa gloire. Agissez de même à l'égard des choses que Dieu ne veut pas ; ne les rejetez qu'après avoir arrêté l'œil de votre intelligence sur cette volonté de Dieu qui veut que vous les rejetiez en vue de lui plaire. Il faut toutefois observer que la nature a mille artifices pour nous induire en erreur. En se cherchant elle-même, elle nous persuade que nous agissons dans le but de plaire au Seigneur, tandis que nous avons toute autre chose en vue. De là vient que ce que nous embrassons ou rejetons par pur intérêt, nous croyons souvent l'embrasser ou le rejeter dans le but de plaire à Dieu ou dans la crainte de lui déplaire. À cette illusion si dangereuse, il y a un remède essentiel, radical : la pureté du cœur. Elle consiste à nous dépouiller du vieil homme et à nous revêtir du nouveau. C'est, on le voit, le but auquel doivent tendre tous nos efforts dans ce combat spirituel. Mais pour ne pas trop entreprendre à la fois, voici le moyen que je vous propose, maintenant que vous êtes encore plein de vous-même.
Au commencement de vos actions, appliquez-vous à vous dépouiller autant que possible de tout mélange où vous soupçonnez qu'il entre un élément humain, et à ne rien vouloir, rien embrasser, rien rejeter que vous ne vous y sentiez auparavant poussé ou attiré par le seul motif de la volonté de Dieu. Si dans toutes vos actions, et particulièrement dans les mouvements intérieurs de l'âme et les actes extérieurs qui ne durent qu'un instant, vous ne pouvez pas sentir toujours l'influence actuelle de ce motif, faites en sorte du moins qu'il se trouve virtuellement dans chacune de vos actions en conservant l'intention générale de les faire toutes pour plaire au Seigneur. Mais dans les actions qui ont quelque durée, ce n'est pas assez d'exciter en vous ce motif au moment de vous mettre à l'œuvre ; il faut le renouveler souvent et le tenir éveillé jusqu'à la fin. Sinon, vous courez le risque d'être pris au piège de l'amour-propre. Toujours plus enclin à retomber sur lui-même qu'à s'élever vers Dieu, l'amour-propre profite de l'instant de répit que nous lui donnons pour nous faire changer insensiblement d'intention et d'objet. Le chrétien qui manque de vigilance à cet égard peut, il est vrai, commencer ses actions dans le seul but de plaire à Dieu ; mais peu à peu et comme à son insu, il se laisse aller au sentiment de la vaine gloire, si bien qu'oubliant la volonté divine, il s'en détourne pour s'attacher au plaisir qu'il trouve en son œuvre, et à l'utilité ou à l'honneur qu'il peut en retirer.
Si Dieu lui-même lui envoie une infirmité, un contretemps, un obstacle quelconque qui l'empêche de continuer son œuvre, il tombe dans le trouble et l'inquiétude ; il se plaint tantôt de celui-ci, tantôt de celui-là, quand il ne va pas jusqu'à se plaindre de Dieu même. C'est là une preuve évidente que son intention n'était pas dirigée uniquement vers Dieu, mais qu'elle venait d'une racine gâtée et d'un fond corrompu. Quiconque, en effet, suit l'impulsion de la grâce et agit en vue de plaire à Dieu n'a de préférence pour rien. Il ne veut que ce que Dieu veut, de la manière et au temps qu'il lui plaît. Quelle que soit l'issue de ses entreprises, il est heureux et tranquille. De toute façon, il arrive à la fin qu'il s'était proposée : l'accomplissement de la volonté divine. Tenez-vous donc bien recueilli en vous-même et soyez attentif à rapporter toutes vos actions à une fin si noble et si parfaite. Et si, parfois, la disposition de votre âme vous porte à faire le bien dans le but d'éviter les peines de l'enfer, vous pouvez, en cela encore, vous proposer pour fin dernière de plaire au Seigneur et de satisfaire le désir qu'il a de vous voir échapper à l'enfer et entrer dans son royaume. Jamais on ne comprendra tout ce que ce motif renferme de force et de vertu. L'action l plus humble, faite en vue de plaire à Dieu seul et de procurer sa gloire, l'emporte infiniment sur les œuvres les plus importantes faites dans un autre but. C'est ainsi que l'aumône d'un denier, faite uniquement pour plaire à sa divine majesté, est plus agréable au Seigneur que l'abandon d'une fortune immense faite dans le bue, si bon pourtant et si désirable, de se procurer ainsi la jouissance des biens éternels. Cette pratique de faire toutes nos actions en vue de plaire à Dieu pourra dès le principe vous paraître pénible ; mais l'usage vous la rendra aisée et facile. Pour cela, tournez vers Dieu les désirs et les affections de votre cœur ; aspirez à lui comme à votre unique et suprême trésor, comme au bien infiniment parfait, digne, à cause de sa perfection même, d'être recherché, servi et souverainement aimé par toutes les créatures. Plus notre intelligence s'attachera à considérer les titres infinis que Dieu présente à nos hommages et à notre amour, plus les affections de notre volonté deviendront tendres et fréquentes, et partant, plus vite et plus facilement se formera en nous l'habitude de rapporter toutes nos actions à Dieu.
J'ajoute un dernier avis. Pour obtenir cette grâce incomparable, demandez-la instamment au Seigneur, et considérez souvent les bienfaits sans nombre qu'il vous a accordés et qu'il vous accorde encore tous les jours, sans aucun avantage pour lui-même et par un pur effet de son amour.
A SUIVRE....
Re: Le Combat Spirituel
Pour amener plus facilement votre volonté à ne vouloir en toute chose que le bon plaisir et la gloire de Dieu, rappelez-vous qu'il vous a, le premier, entouré de témoignages d'honneur et de marques d'amitié. C'est lui qui vous a tiré du néant, vous a formé à son image et a fait toutes les autres créatures pour votre service. C'est lui qui vous a donné pour rédempteur non pas un ange, mais son Fils unique lui-même, avec mission de vous racheter non pas à prix d'argent et d'or, qui sont des choses corruptibles, mais au prix de son sang précieux et de sa mort cruelle et ignominieuse. C'est lui qui, à toute heure, à tout instant vous garde contre vos ennemis, combat avec vous par sa grâce et tient à votre disposition, comme défense et comme nourriture, le corps de son Fils bien-aimé. Ne sont-ce pas là autant de preuves irrécusables de l'estime et de l'amour que ce grand Dieu pour des créatures aussi viles, aussi misérables que nous, jamais personne ne la pourra concevoir, comme aussi personne ne comprendra jamais la reconnaissance que nous devons à cette majesté souveraine pour les bienfaits signalés qu'elle nous a si libéralement accordés.
Si les grands de la terre se croient obligés de rendre aux pauvres et aux personnes de basse condition les marques de respect qu'ils en reçoivent, que fera notre bassesse pour répondre à l'estime et à l'amour dont la majesté divine se plaît a nous honorer ? Tenez par-dessus tout cette vérité profondément gravée dans votre mémoire que l'infinie majesté de Dieu mérite d'être honorée et servie uniquement dans le but de lui plaire.
A SUIVRE....
Si les grands de la terre se croient obligés de rendre aux pauvres et aux personnes de basse condition les marques de respect qu'ils en reçoivent, que fera notre bassesse pour répondre à l'estime et à l'amour dont la majesté divine se plaît a nous honorer ? Tenez par-dessus tout cette vérité profondément gravée dans votre mémoire que l'infinie majesté de Dieu mérite d'être honorée et servie uniquement dans le but de lui plaire.
A SUIVRE....
Re: Le Combat Spirituel
Pour amener plus facilement votre volonté à ne vouloir en toute chose que le bon plaisir et la gloire de Dieu, rappelez-vous qu'il vous a, le premier, entouré de témoignages d'honneur et de marques d'amitié.
C'est lui qui vous a tiré du néant, vous a formé à son image et a fait toutes les autres créatures pour votre service. C'est lui qui vous a donné pour rédempteur non pas un ange, mais son Fils unique lui-même, avec mission de vous racheter non pas à prix d'argent et d'or, qui sont des choses corruptibles, mais au prix de son sang précieux et de sa mort cruelle et ignominieuse. C'est lui qui, à toute heure, à tout instant vous garde contre vos ennemis, combat avec vous par sa grâce et tient à votre disposition, comme défense et comme nourriture, le corps de son Fils bien-aimé.
Ne sont-ce pas là autant de preuves irrécusables de l'estime et de l'amour que ce grand Dieu pour des créatures aussi viles, aussi misérables que nous, jamais personne ne la pourra concevoir, comme aussi personne ne comprendra jamais la reconnaissance que nous devons à cette majesté souveraine pour les bienfaits signalés qu'elle nous a si libéralement accordés. Si les grands de la terre se croient obligés de rendre aux pauvres et aux personnes de basse condition les marques de respect qu'ils en reçoivent, que fera notre bassesse pour répondre à l'estime et à l'amour dont la majesté divine se plaît a nous honorer ?
Tenez par-dessus tout cette vérité profondément gravée dans votre mémoire que l'infinie majesté de Dieu mérite d'être honorée et servie uniquement dans le but de lui plaire.
C'est lui qui vous a tiré du néant, vous a formé à son image et a fait toutes les autres créatures pour votre service. C'est lui qui vous a donné pour rédempteur non pas un ange, mais son Fils unique lui-même, avec mission de vous racheter non pas à prix d'argent et d'or, qui sont des choses corruptibles, mais au prix de son sang précieux et de sa mort cruelle et ignominieuse. C'est lui qui, à toute heure, à tout instant vous garde contre vos ennemis, combat avec vous par sa grâce et tient à votre disposition, comme défense et comme nourriture, le corps de son Fils bien-aimé.
Ne sont-ce pas là autant de preuves irrécusables de l'estime et de l'amour que ce grand Dieu pour des créatures aussi viles, aussi misérables que nous, jamais personne ne la pourra concevoir, comme aussi personne ne comprendra jamais la reconnaissance que nous devons à cette majesté souveraine pour les bienfaits signalés qu'elle nous a si libéralement accordés. Si les grands de la terre se croient obligés de rendre aux pauvres et aux personnes de basse condition les marques de respect qu'ils en reçoivent, que fera notre bassesse pour répondre à l'estime et à l'amour dont la majesté divine se plaît a nous honorer ?
Tenez par-dessus tout cette vérité profondément gravée dans votre mémoire que l'infinie majesté de Dieu mérite d'être honorée et servie uniquement dans le but de lui plaire.
Re: Le Combat Spirituel
Bien qu'il y ait en nous deux volontés, l'une qui fait partie de la raison et que l'on appelle à cause de cela volonté raisonnable et supérieure, l'autre qui a son siège dans les sens et qu'on désigne sous le nom de volonté inférieure et sensuelle, ou plus communément sous les noms d'appétit, de sens, de passion ; toute fois, comme on n'est homme que par la raison, ce n'est pas, à proprement parler, vouloir une chose que d'y être porté par le seul mouvement des sens ; il faut, pour qu'il y ait vouloir véritable, l'assentiment de la volonté supérieure. La guerre spirituelle que nous avons à soutenir vient principalement de ce que la volonté raisonnable a, au-dessus d'elle, la volonté divine, et, au-dessous, la volonté des sens ; placée au milieu, elle se trouve engagée dans un combat sans trêve, chacune de ces deux volontés cherchant à l'attirer à son parti et à l'assujettir à sa puissance. Ce combat, au début surtout, est extrêmement pénible à ceux qui, après avoir contracté de mauvaises habitudes, prennent la résolution de changer de vie et de s'arracher aux étreintes du monde et de la chair pour se dévouer au service et à l'amour de Jésus-Christ. En butte aux assauts de la volonté souffre cruellement des coups multipliés qu'elle reçoit. Tout autre est la condition de ceux qui se sont déjà fait de la vertu ou du vice une habitude invétérée et se proposent de continuer le genre de vie dans lequel ils se sont engagés. Les uns, formés à la vertu, se soumettent sans difficulté à la volonté de Dieu, les autres, corrompus par le vice, se plient sans résistance aux exigences des passions. Mais que personne ne s'imagine pouvoir acquérir une vertu solide et servir Dieu comme il faut, s'il n'est résolu à se faire violence à lui-même. Il ne suffit pas en effet de renoncer aux plaisirs coupables : il faut, en outre, se détacher de toute affection terrestre. C'est ce qui fait que peu d'âmes arrivent à la perfection chrétienne. Après avoir surmonté, au prix de grands efforts, les vices plus considérables, elles reculent devant la violence qu'elles ont à se faire pour résister à une infinité de petites volontés et de passions moins considérables qui se fortifient par les succès continuels qu'elles remportent, et finissent par exercer un empire absolu sur leur cœur. C'est ainsi qu'il se rencontre des personnes qui, sans vouloir s'approprier le bien d'autrui, s'attachent outre mesure à ce qu'elles possèdent. Elles ne veulent pas arriver aux honneurs par des moyens défendus, mais elles ne les fuient pas comme elles devraient le faire ; elles les désirent même et emploient pour y parvenir des moyens qu'elles croient honorables. Elles observent les jeûnes d’obligation, mais elles aiment la bonne chère et les mets délicats. Elles vivent dans la continence, mais elles s'affectionnent à certains plaisirs qui nuisent considérablement à la vie spirituelle et à l'union de l'âme avec Dieu. Ce sont là toutes choses fort dangereuses pour les personnes même les plus saintes, et plus particulièrement pour celles qui les craignent le moins ; nous ne saurions donc les éviter avec trop de soin. Cet attachement aux choses de la terre est cause encore que l'on fait ses bonnes œuvres avec tiédeur et qu'on y mêle beaucoup d'amour-propre et d'imperfections cachées, une estime exagérée de soi-même et un désir secret d'être loué et applaudi par les hommes. Ceux qui se laissent aller à ces défauts, non seulement n'avancent pas dans la voie du salut, mais retournant en arrière, ils courent grand risque de retomber dans leurs anciens vices, parce qu’ils n'aiment point la vertu véritable, qu'ils sont peu reconnaissants envers Jésus-Christ qui les a délivrés de la tyrannie du démon et que, fermant les yeux sur le péril qu'ils courent, ils s'endorment dans une trompeuse sécurité. Faisons remarquer ici une illusion d'autant plus dangereuse qu'elle est plus difficile à découvrir. Parmi les personnes qui s'adonnent à la vie spirituelle, il s'en rencontre un bon nombre qui s'aimant trop elles-mêmes, ou plutôt ignorant la bonne matière de s'aimer, choisissent parmi les exercices spirituels ceux qui sont plus conformes à leur goût, et laissent là ceux qui vont à l'encontre de leurs penchants naturels, sur lesquels pourtant ils devraient concentrer tout l'effort de la lutte. Je vous conseille donc, âme chrétienne, et je vous conjure d'aimer la peine qu'on éprouve à se vaincre soi-même. C'est de là que tout dépend : la victoire sera d'autant plus prompte et plus assurée que vous aimerez davantage les difficultés que la lutte présente à ceux-là surtout qui marchent pour la première fois à la conquête de la vertu. Et si vous avez plus d'ardeur pour la fatigue du combat que pour les douceurs de la victoire, nul doute que vous n'arriviez plus promptement encore au terme de vos désirs.
Re: Le Combat Spirituel
Pardon à Etienne Lorant de " recouvrir " un peu son fil " l'Evangile du jour " : le siège de ce fil est un peu étroit, aujourd'hui vais m'y asseoir quelques heures.
Vous connaissez les moyens à prendre pour vous vaincre vous-même et embellir votre âme des ornements de la vertu. Apprenez aujourd'hui que, pour triompher de vos ennemis avec plus de promptitude et de facilité, il est éminemment utile, nécessaire même, que vous déclariez une guerre continuelle à vos vices et tout spécialement à l'amour-propre, et que vous vous accoutumiez à aimer, comme vos plus chères délices, les mépris et les outrages que le monde vous prodiguera.
Si les victoires sont difficiles, rares, incomplètes et peu durables, il faut, ainsi que je l'ai insinué déjà, en attribuer la cause au peu de soin que l'on apporte à se préparer à ce combat et au peu d'estime qu'on en fait. Sachez, en outre, que ce combat doit être soutenu avec un courage à toute épreuve.
Ce courage, vous l'obtiendrez infailliblement si vous le demandez à Dieu et si, après avoir considéré la rage de vos ennemis, la haine implacable qui les anime et les bataillons nombreux dont ils disposent, vous songez que la bonté de Dieu et son amour pour vous l'emportent infiniment sur la haine des démons, et que les anges et les élus qui combattent avec vous sont plus nombreux que les satellites de Satan.
C'est cette considération qui a rendu tant de faibles femmes victorieuses de la puissance et de la sagesse du monde, des assauts des passions et de la rage de l'enfer. Que l'ennemi donc redouble d'efforts, que la lutte se prolonge au point de vous faire croire qu'elle ne finira qu'avec votre vie, qu'elle vous menace de plusieurs côtés à la fois d'une ruine presque certaine, ce n'est pas une raison de vous épouvanter.
Sans revenir sur ce que nous avons déjà dit, vous devez savoir que toutes les forces et tous les artifices de nos ennemis sont dans les mains du divin capitaine pour l'honneur duquel nous combattons. Puisqu'il a ce combat en si grande estime et qu'il nous y appelle avec tant d'instances, il ne permettra pas que vos ennemis vous surprennent, mais il combattra lui-même pour vous et les livrera vaincus entre vos mains, à l'heure qui lui plaira, mais toujours à votre plus grand avantage, dût-il différer la victoire jusqu'au dernier jour de votre vie. Tout ce qu'il demande de vous, c'est que vous combattiez généreusement et que, si nombreuses que soient vos blessures, vous ne déposiez jamais les armes, ni ne preniez la fuite. Enfin, pour soutenir vigoureusement la lutte, sachez qu'elle est inévitable, et que refuser le combat, c'est assurer votre défaite et votre ruine. Vous avez affaire à des ennemis si acharnés à votre perte, qu'il n'y a ni paix, ni trêve à espérer de leur part.
Vous connaissez les moyens à prendre pour vous vaincre vous-même et embellir votre âme des ornements de la vertu. Apprenez aujourd'hui que, pour triompher de vos ennemis avec plus de promptitude et de facilité, il est éminemment utile, nécessaire même, que vous déclariez une guerre continuelle à vos vices et tout spécialement à l'amour-propre, et que vous vous accoutumiez à aimer, comme vos plus chères délices, les mépris et les outrages que le monde vous prodiguera.
Si les victoires sont difficiles, rares, incomplètes et peu durables, il faut, ainsi que je l'ai insinué déjà, en attribuer la cause au peu de soin que l'on apporte à se préparer à ce combat et au peu d'estime qu'on en fait. Sachez, en outre, que ce combat doit être soutenu avec un courage à toute épreuve.
Ce courage, vous l'obtiendrez infailliblement si vous le demandez à Dieu et si, après avoir considéré la rage de vos ennemis, la haine implacable qui les anime et les bataillons nombreux dont ils disposent, vous songez que la bonté de Dieu et son amour pour vous l'emportent infiniment sur la haine des démons, et que les anges et les élus qui combattent avec vous sont plus nombreux que les satellites de Satan.
C'est cette considération qui a rendu tant de faibles femmes victorieuses de la puissance et de la sagesse du monde, des assauts des passions et de la rage de l'enfer. Que l'ennemi donc redouble d'efforts, que la lutte se prolonge au point de vous faire croire qu'elle ne finira qu'avec votre vie, qu'elle vous menace de plusieurs côtés à la fois d'une ruine presque certaine, ce n'est pas une raison de vous épouvanter.
Sans revenir sur ce que nous avons déjà dit, vous devez savoir que toutes les forces et tous les artifices de nos ennemis sont dans les mains du divin capitaine pour l'honneur duquel nous combattons. Puisqu'il a ce combat en si grande estime et qu'il nous y appelle avec tant d'instances, il ne permettra pas que vos ennemis vous surprennent, mais il combattra lui-même pour vous et les livrera vaincus entre vos mains, à l'heure qui lui plaira, mais toujours à votre plus grand avantage, dût-il différer la victoire jusqu'au dernier jour de votre vie. Tout ce qu'il demande de vous, c'est que vous combattiez généreusement et que, si nombreuses que soient vos blessures, vous ne déposiez jamais les armes, ni ne preniez la fuite. Enfin, pour soutenir vigoureusement la lutte, sachez qu'elle est inévitable, et que refuser le combat, c'est assurer votre défaite et votre ruine. Vous avez affaire à des ennemis si acharnés à votre perte, qu'il n'y a ni paix, ni trêve à espérer de leur part.
Re: Le Combat Spirituel
Si vous n’êtes pas encore accoutumé à parer les coups inopinés des injures ou de toute autre contrariété, attachez-vous, pour acquérir cette habitude, à les prévoir, à les souhaiter ensuite plusieurs et plusieurs fois, et attendez-les avec un esprit préparé à la lutte.
Le moyen de les prévoir, c’est, après vous être rendu compte de la nature de vos passions, de considérer les personnes à qui vous avez affaire et les lieux où vous savez devoir les rencontrer. De la sorte, il vous sera facile de conjecturer les assauts que vous aurez à soutenir. Le soin que vous mettrez à tenir votre âme préparée aux événements prévus vous sera d’un grand secours, même dans le cas d’un accident prévu ;
mais voici, en outre, un moyen que je vous conseille. Dès que vous commencerez à sentir l’émotion que vous cause une injuste ou une affliction quelconque, efforcez-vous d’élever votre esprit vers Dieu ; considérez son ineffable bonté et son amour pour vous ; pensez que, s’il vous envoie cette adversité, c’est afin qu’en la supportant pour son amour, votre âme devienne plus pure, s’approche de lui et contracte une union plus étroite avec lui. Après avoir considéré combien Dieu se plaît à vous voir supporter patiemment cette adversité, adressez-vous à votre âme et faites-lui ces reprochez : Pourquoi ne veux-tu pas porter cette croix qui te vient, non de telle ou telle personne, mais de ton Père céleste lui-même ? Puis, vous tournant vers la croix, embrassez-la avec le plus de patience et de joie qu’il vous sera possible, et dites-lui : Ô croix préparée par la Providence divine bien longtemps avant ma naissance ; ô croix rendue douce par l’amour ineffable de mon Jésus crucifié, attachez-moi désormais à vous, afin que je sois tout entier à celui qui m’a racheté en mourant sur vos bras.
Si la passion, victorieuse d’abord, vous empêche d’élever votre âme à Dieu et vous laisse une blessure au cœur, revenez à la charge au plus tôt, comme si vous n’aviez pas été blessé. Mais le remède le plus efficace contre ces mouvements soudains de la passion, c’est de supprimer de bonne heure la cause qui les produit. Si vous remarquez, par exemple, que l’affection que vous avez pour une chose est cause que la moindre traverse vous jette dans une soudaine altération d’esprit, le moyen d’y remédier, c’est de rompre cette attache. Mais si ce trouble provient non de la chose, mais de la personne même ; si vous éprouvez pour elle une telle aversion que ses moindres actions vous chagrinent et vous impatientent efforcez-vous, pour remédier à ce mal, d’incliner votre volonté à l’aimer et à la chérir, non seulement parce qu’elle est une créature formée comme vous de la main souveraine de Dieu et comme vous rachetée par son sang divin, mais parce qu’elle vous offre l’occasion d’acquérir, en la supportant, un trait de ressemblance avec votre Seigneur qui est plein d’amour et de bonté pour tous les hommes
Le moyen de les prévoir, c’est, après vous être rendu compte de la nature de vos passions, de considérer les personnes à qui vous avez affaire et les lieux où vous savez devoir les rencontrer. De la sorte, il vous sera facile de conjecturer les assauts que vous aurez à soutenir. Le soin que vous mettrez à tenir votre âme préparée aux événements prévus vous sera d’un grand secours, même dans le cas d’un accident prévu ;
mais voici, en outre, un moyen que je vous conseille. Dès que vous commencerez à sentir l’émotion que vous cause une injuste ou une affliction quelconque, efforcez-vous d’élever votre esprit vers Dieu ; considérez son ineffable bonté et son amour pour vous ; pensez que, s’il vous envoie cette adversité, c’est afin qu’en la supportant pour son amour, votre âme devienne plus pure, s’approche de lui et contracte une union plus étroite avec lui. Après avoir considéré combien Dieu se plaît à vous voir supporter patiemment cette adversité, adressez-vous à votre âme et faites-lui ces reprochez : Pourquoi ne veux-tu pas porter cette croix qui te vient, non de telle ou telle personne, mais de ton Père céleste lui-même ? Puis, vous tournant vers la croix, embrassez-la avec le plus de patience et de joie qu’il vous sera possible, et dites-lui : Ô croix préparée par la Providence divine bien longtemps avant ma naissance ; ô croix rendue douce par l’amour ineffable de mon Jésus crucifié, attachez-moi désormais à vous, afin que je sois tout entier à celui qui m’a racheté en mourant sur vos bras.
Si la passion, victorieuse d’abord, vous empêche d’élever votre âme à Dieu et vous laisse une blessure au cœur, revenez à la charge au plus tôt, comme si vous n’aviez pas été blessé. Mais le remède le plus efficace contre ces mouvements soudains de la passion, c’est de supprimer de bonne heure la cause qui les produit. Si vous remarquez, par exemple, que l’affection que vous avez pour une chose est cause que la moindre traverse vous jette dans une soudaine altération d’esprit, le moyen d’y remédier, c’est de rompre cette attache. Mais si ce trouble provient non de la chose, mais de la personne même ; si vous éprouvez pour elle une telle aversion que ses moindres actions vous chagrinent et vous impatientent efforcez-vous, pour remédier à ce mal, d’incliner votre volonté à l’aimer et à la chérir, non seulement parce qu’elle est une créature formée comme vous de la main souveraine de Dieu et comme vous rachetée par son sang divin, mais parce qu’elle vous offre l’occasion d’acquérir, en la supportant, un trait de ressemblance avec votre Seigneur qui est plein d’amour et de bonté pour tous les hommes
combat spirituel
Merci pur ce texte invité. Trop souvent, les croyants pensent que ce type de combat se situe face aux évènements sociaux ou autres, quand dans les faits, il s'agit de combattre et d'apprendre à exercer une domination sur nos sens. Je crois que comme Sainte-Thérèse de Lisieux l'expliquait, que la victoire se situe dans l'abandon à Dieu avec la confiance d'un enfant auprès de son Père Misécordieux. Mais je crois également que c'est l'affaire de toute une vie!!! Ce vieil orgueil est tenace et nous tiendra jusqu'à notre dernier soupir, là où nous devrons livrer notre dernière bataille pour abandonner notre esprit dans les mains de Dieu.
"Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort, Amen."
"Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort, Amen."
espérance- Date d'inscription : 17/02/2011
Age : 67
Localisation : montréal
Re: Le Combat Spirituel
C'Est bien vrai...Ce vieil orgueil est tenace et nous tiendra jusqu'à notre dernier soupir,
Jésus nous a dit:sans moi,vous ne pouvez rien....
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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