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Jean de Monléon - L`assistance a ceux qui sont dans la tribulation

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Message par MichelT Dim 9 Oct 2016 - 23:23

L’ASSISTANCE À CEUX QUI SONT DANS LA TRIBULATION


Dom Jean de Monleon - Les Instruments de la Perfection commentaire ascétique sur la chapitre 4 de la Règle de St-Benoit.


Dom de Monleon - Moine bénédictin de l`abbaye St-Marie de Paris

La pratique des bonnes œuvres est une nécessité fondamentale de la vie chrétienne. Dieu, en créant l’homme, ne l’a pas mis d’emblée en possession du bonheur éternel auquel
il l’a destiné: il l’a placé sur la terre afin, dit la Sainte Écriture, qu’il y travaillât (Genèse. 2, 15). Or, ce terme travailler, ne saurait s’entendre ici dans un sens matériel : à proprement parler, Adam et Ève n’avaient pas à cultiver le Paradis terrestre pour en tirer leur subsistance… mais ils devaient, de par la volonté divine, accomplir un certain travail spirituel, afin de mériter le royaume des cieux. La loi du travail, ainsi fixée à l’homme dès l’état d’innocence, s’impose doublement à lui depuis la chute originelle qui l’a réduit à la nécessité de gagner son pain à la sueur de son front ; s’il lui faut peiner pour tirer de la terre la nourriture dont son corps a besoin, il lui faut un travail bien plus laborieux encore pour débarrasser son âme des ronces que le péché y fait naître et pour acquérir les vertus qui en sont la parure. Ce travail se ramène tout entier à l’accomplissement des bonnes œuvres.


L`assistance a ceux qui sont dans la tribulation

In tribulatione subvenire.

L’homme ne souffre pas seulement dans son corps. Outre les misères et les privations physiques que nous venons d’étudier, il rencontre les difficultés de la vie, les défaillances
morales, les maladies de l’âme. Sans doute, les infirmes et les nécessiteux ont droit à la pitié : mais ils ne sont point seuls à en être dignes. À côté d’eux, que d’opprimés, que de faibles, écrasés par l’implacable égoïsme de la lutte pour la vie ! Peut-on laisser sans secours les orphelins, les veuves, les pauvres honteux, les ignorants, les pusillanimes ? Et ceux que ronge quelque chagrin, ceux que le péché tient sous son esclavage, ceux qui ont perdu, ou qui n’ont jamais connu, la lumière de la foi ?…

La charité chrétienne ne les oublie pas. Après les œuvres de la miséricorde corporelle, elle fixe celles de la miséricorde spirituelle, et les théologiens ont coutume de ramener celles-ci, comme les premières, au nombre de sept : conseiller les incertains ; instruire les ignorants ; avertir les pécheurs ; consoler les affligés pardonner les offenses ; supporter patiemment les défauts d’autrui ; prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Ce que les Scolastiques résumaient dans le vers suivant : Consule, carpe, dole, solare, remitte, fer, ora.

Saint Benoît, résumant à grands traits, les réduit à deux chefs : Venir en aide à ceux qui sont dans la tribulation ; consoler les affligés. Ces œuvres, qui tendent à soulager l’âme, substance incomparablement plus précieuse que le corps, participent de la dignité de leur objet, et sont d’un ordre plus élevé que les précédentes. On pourrait dès lors se demander pourquoi Notre-Seigneur n’a fait d’elles nulle mention dans son discours sur le Jugement dernier : J’ai eu faim, et vous m’avez, donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire, etc.… Il ne parle que de la miséricorde corporelle, comme si toute la matière de son examen devait porter sur celle-ci. À cette question, saint Bonaventure répond que le divin Maître s’adressait à un peuple grossier, et qu’il a laissé aux âmes délicates le soin de monter plus haut. Ajoutons qu’il serait cependant téméraire de vouloir pratiquer uniquement la miséricorde spirituelle, et de négliger délibérément les œuvres corporelles.

Ceux-là d’abord sont dans la tribulation, qui manquent de lumière pour se diriger dans la vie. Il faut donc « conseiller les incertains et instruire les ignorants ». Tous ceux qui, dociles aux intentions des Souverains Pontifes, s’émeuvent de la situation faite aux ouvriers par la civilisation moderne, et mettent au service de ceux-ci le temps dont ils disposent, avec les ressources de leur intelligence ; tous ceux qui s’intéressent à des orphelinats, des patronages, des cercles d’études, des syndicats professionnels ; ceux qui enseignent le catéchisme, qui s’occupent de réveiller le sens chrétien dans les cœurs où il dort et de projeter sur les âmes quelques rayons de la lumière divine ; tous ceux-là font l’aumône spirituelle et appellent sur eux les bénédictions du ciel, car, dit saint Jacques, la religion pure et sans tache devant Dieu, c’est de visiter les veuves et les orphelins dans leur misère (Jacques 1, 27).

Mes frères, continue plus loin le même Apôtre dans son Épître catholique, si l’un de vous s’égare hors du chemin de la vérité et qu’un autre le convertisse, celui-là doit savoir que quiconque aura ramené le pécheur de l’égarement de sa voie, sauvera son âme de la mort éternelle (Jacques 5, 19-20) L’écrivain sacré veut parler là d’une autre forme de la miséricorde : la correction fraternelle, qui consiste à redresser les pécheurs. Il faut prendre garde de ne pas se laisser abuser par le mot de « correction » : ce n’est point la justice qui est ici en cause, mais la charité. Aussi ce genre d’avertissement doit-il se faire avec beaucoup de douceur, de tact et de discrétion. Saint Grégoire compare les hommes qui accomplissent ensemble le chemin de la vie, à des voyageurs s’avançant sur la glace et se prenant par la main pour se soutenir les uns les autres. Telle est bien la figure de la correction fraternelle sainement entendue.

C’est travestir celle-ci que de la confondre avec l’expression d’un zèle amer et l’éruption d’une impatience qui couvait au fond du cœur. La vraie correction procède doucement, elle vient au pécheur comme le bon Samaritain venait à l’homme que les brigands avaient dépouillé, roué de coups et rejeté meurtri sur le bord du chemin. Elle lui porte le vin et l’huile, le vin d’une parole ferme qui relève et soutient la volonté, tandis que l’huile d’une tendre compassion adoucit la blessure. On exerce encore la miséricorde spirituelle en supportant
avec patience les défauts du prochain. Saint Paul se faisait tout à tous pour les gagner tous : Qui est infirme, disait-il, avec lequel je ne le sois ? Qui est scandalisé, sans que je brûle ? (2 Corinthiens 11, 29)

L’Apôtre, qui, après avoir été ravi au troisième ciel, sentait encore en lui l’aiguillon de la chair et souffrait des coups que lui portait l’Ange de Satan (2 Corinthiens 13, 7), ne s’étonnait point de voir ses frères, moins favorisés de la grâce, succomber sous les attaques du monde et du démon. Lui qui s’accusait de ne pas faire le bien qu’il eût voulu et de faire le mal qu’il haïssait ; qui, mettant intérieurement ses délices dans la loi de Dieu, sentait dans ses membres une loi qui combattait contre celle de son esprit et le maintenait captif sous le joug du péché (Romains 7), il ne se scandalisait point de voir tant de chrétiens mener une vie trop souvent inférieure aux promesses de leur baptême. Il ne commençait pas ses prédications par des reproches amers sur la lâcheté et les dérèglements de ceux qu’il visitait. Au contraire, il manifestait une grande patience, attendant le
moment opportun pour avertir et redresser les pécheurs.

Et Notre-Seigneur, quelle mansuétude n’a-t-il pas déployée à supporter les défauts d’autrui ! Que de fois sa nature si délicate n’a-t-elle pas été heurtée par les paroles, les procédés, les attitudes de ses contemporains, de ce peuple charnel et grossier, de cette génération incrédule et adultère ! Cependant rien ne le rebutait : il s’approchait des malades, s’asseyait à la table des publicains et des pécheurs, subissait les exigences de la foule, et ne se lassait point, malgré le peu de succès de ses efforts, d’instruire apôtres et disciples. Cet esprit de condescendance et de bénignité est profondément chrétien. Aussi la Sainte Règle le tient-elle pour un élément important de notre perfection : elle demande aux frères de supporter leurs infirmités réciproques, tant physiques que morales, « avec la plus grande patience ». : «Grande Patience» ne semble-t-il pas que tout le coeur de notre bienheureux Père ait passé dans ce mot ?

Enfin l’on mettra au premier rang des aumônes spirituelles, la prière pour les vivants et pour les morts. La prière ! C’est par elle surtout que les âmes intérieures et tous ceux qui ne peuvent se livrer aux œuvres extérieures exercent la charité envers le prochain. Semblable à ces gardiens qui veillaient sur les murailles de la cité, et dont le prophète entendit l’appel dans la nuit : Custos, quid de nocte ? custos, quid de nocte ?( Sentinelle que dis-tu de la nuit?) (Isaïe 21, 11) l’âme contemplative s’élève dans son oraison comme dans une tour, du haut de laquelle son regard embrasse toute l’Église. Sa sollicitude s’étend à tous ceux qui sont en détresse, à tous ceux qui souffrent, à tous ceux que menace un danger. Elle crie, comme les gardes dans la nuit : Custos, quid de nocte ? custos, quid de nocte ? « Ô gardien, ô seul et véritable gardien des âmes, que faites-vous dans la nuit ? Qui nous protégera contre les ténèbres, contre le mal, contre l’erreur, contre les démons ( anges déchus)? Qui nous défendra contre la tentation, qui nous soutiendra dans le péril, sinon, vous, Dieu tout-puissant ? Custos, quid de nocte ? » Elle prie, cette âme que le monde traite d’inutile, elle prie pour les pécheurs, pour ceux qui ne prient pas. Elle s’unit aux larmes que versait le Seigneur sur la cité sainte, à la douleur de l’Apôtre devant l’obstination des Juifs, à l’angoisse du Psalmiste, quand il disait : «la défaillance m’a saisi en voyant les pécheurs abandonner votre loi» (Psaume 118, 53). Elle prie pour le Pape et les têtes de l’Église, pour les malades, les voyageurs, pour ceux qui sont en mer ; elle prie pour les mourants de chaque jour et pour ceux qui gémissent dans les flammes du Purgatoire. Elle pense, comme le poète, que rien d’humain ne lui est étranger. Sa prière, ignorée des
hommes, monte dans la nuit. Elle monte, portée par les Anges, jusqu’au trône de Celui qui règne dans les cieux, et elle retombe de là, en pluie de grâces, sur tous ceux qu’elle a voulu protéger.

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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Message par Emilie-Jacintha Jeu 8 Déc 2016 - 1:00

Auriez-vous d'autres textes ou références sur ce sujet ?
Merci d'avance.
Emilie-Jacintha
Emilie-Jacintha

Féminin Date d'inscription : 04/12/2016

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Message par MichelT Jeu 8 Déc 2016 - 12:22

Bonjour Émilie-Jacintha

Peut-être pouvez-vous trouver ce livre sur Internet. Je n`ai pas réussi.

Ce livre est en vente en plusieurs endroits.

J`ai trouvé ce ceci sur le net. Un sommaire des chapitres du livre.



Les instruments de perfection


Introduction  

La pratique des bonnes œuvres est une nécessité fondamentale de la vie chrétienne. Dieu, en créant l’homme, ne l’a pas mis d’emblée en possession du bonheur éternel auquel il l’a destiné : il l’a placé sur la terre afin, dit la Sainte Écriture, qu’il y travaillât [Gen. II, 15]. Or, ce terme travailler, ne saurait s’entendre ici dans un sens matériel : à proprement parler, Adam et Ève n’avaient pas à cultiver le Paradis terrestre pour en tirer leur subsistance… mais ils devaient, de par la volonté divine, accomplir un certain travail spirituel, afin de mériter le royaume des cieux.

La loi du travail, ainsi fixée à l’homme dès l’état d’innocence, s’impose doublement à lui depuis la chute originelle qui l’a réduit à la nécessité de gagner son pain à la sueur de son front ; s’il lui faut peiner pour tirer de la terre la nourriture dont son corps a besoin, il lui faut un travail bien plus laborieux encore pour débarrasser son âme des ronces que le péché y fait naître et pour acquérir les vertus qui en sont la parure.

Ce travail se ramène tout entier à l’accomplissement des bonnes œuvres. De celles-ci, de leur nombre, de leur qualité dépend la sentence que le juge suprême portera sur chaque homme au dernier jour, avec la mesure de gloire ou de châtiments qui l’accompagneront. Notre-Seigneur l’a dit en termes exprès : Le Fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père, avec ses Anges : et alors il rendra à chacun selon ses œuvres [S. Matth. XVI, 27]. Il l’a répété à saint Jean dans la vision mystérieuse de l’Apocalypse : Voici que je viens pour rendre à chacun selon ses œuvres [XX, 12]. Lorsqu’il décrit à ses disciples la scène du Jugement dernier, il leur montre, dans la pratique des bonnes œuvres, la matière essentielle de l’examen auquel chacun sera soumis ; il dira aux bons : Venez, les bénis de mon Père, car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais nu et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venu à moi [S. Matth. XXV] ; tandis qu’il dira aux réprouvés : Éloignez-vous de moi, maudits, car j’ai eu faim, et vous ne n’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire, etc.

La doctrine qui proclame ainsi la nécessité absolue des œuvres, violemment attaquée par Luther, aux origines de la Réforme, sous le prétexte qu’il suffit de croire pour être sauvé, a été proclamée avec toute la clarté possible par le Concile de Trente, dans son magnifique décret sur la justification. « Nul, dit en substance celui-ci, ne peut se flatter d’être sauvé par la foi seule. Mais il faut que les bonnes œuvres coopèrent avec la foi, si nous voulons assurer notre justification, accroître nos mérites, acquérir la vie éternelle… Il faut que, mortifiant notre chair et prenant en main les armes de la justice, nous progressions sans cesse de vertu en vertu [Session VI, c. 10. Denzinger, 803 et suiv.]. »

On le voit par ce témoignage, la pratique des bonnes œuvres est indispensable et pour se sauver et pour avancer dans le chemin de la perfection. Quiconque désire se sanctifier, devenir meilleur, s’élever dans les voies spirituelles, doit être assuré qu’il ne peut progresser qu’en les recherchant et les multipliant.

Or, ceci étant établi, que veut-on dire exactement quand on parle de bonnes œuvres ? L’expression est un peu vague : faute d’en savoir délimiter exactement l’extension et préciser la compréhension, on s’expose à vivre dans une crainte perpétuelle de ne pas faire son devoir et à laisser perdre des occasions multiples d’avancer vers Dieu.

Le Patriarche saint Benoît a donc rendu un immense service, non seulement à ses disciples, mais au peuple chrétien tout entier, lorsqu’il a consacré le chapitre IV de sa Règle à dresser le tableau des bonnes œuvres. Il a consigné là en 72 formules brèves, bien frappées, faciles à retenir, toute la substance de la morale chrétienne et de la perfection évangélique, tout ce qu’il est opportun à l’homme de savoir pour sanctifier ses actions, pratiquer les vertus, acquérir la gloire éternelle.

Le chapitre est intitulé : Quels sont les instruments des bonnes œuvres. Nous expliquerons bientôt le sens de cette expression. Mais voici d’abord, pour ceux de nos lecteurs qui n’auraient point en mains le texte de la Règle, la liste que dresse saint Benoît :

1. Premier instrument : avant toutes choses, aimer le Seigneur Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force. — 2. Ensuite le prochain comme soi-même. — 3. Ensuite, ne point tuer. — 4. Ne point commettre l’adultère. — 5. Ne point faire de vol. — 6. Ne pas convoiter. — 7. Ne pas porter de faux témoignage. — 8. Honorer tous les hommes. — 9. Et ce qu’on ne voudrait pas se voir fait à soi-même, ne pas le faire à autrui. — 10. Se renoncer soi-même pour suivre le Christ. — 11. Châtier son corps. — 12. Ne pas rechercher les délices. — 13. Aimer le jeûne. — 14. Soulager les pauvres. — 15. Vêtir celui qui est nu. — 16. Visiter les malades. — 17. Ensevelir les morts. — 18. Secourir ceux qui sont dans la tribulation. — 19. Consoler les affligés. — 20. S’éloigner des actes du siècle. — 21. Ne rien préférer à l’amour du Christ. — 22. Ne pas satisfaire sa colère. — 23. Ne pas se réserver un temps pour la vengeance. — 24. Ne pas avoir de dol dans le cœur. — 25. Ne pas donner une fausse paix. — 26. Ne pas se départir de la charité. — 27. Ne pas jurer, de peur de se parjurer. — 28. Dire la vérité, de cœur comme de bouche. — 29. Ne point rendre le mal pour le mal. — 30. Ne faire d’injustices à personne, mais supporter patiemment celles qui nous sont faites. — 31. Aimer ses ennemis. — 32. Ne pas maudire ceux qui nous maudissent, mais bien plutôt les bénir. — 33. Soutenir persécution pour la justice. 34. Ne pas être superbe. — 35. Ni grand buveur de vin. — 36. Ni gros mangeur. — 37. Ni grand dormeur. — 38. Ni paresseux — 39. Ni murmurateur. — 40. Ni détracteur. — 41. Mettre en Dieu son espérance. — 42. Ce que l’on verra de bien en soi, le rapporter à Dieu, non à soi-même. — 43. Le mal, au contraire, savoir qu’on l’a fait de soi-même et le réputer sien. — 44. Craindre le jour du jugement. — 45. Redouter l’enfer. — 46. Désirer la vie éternelle de toute l’ardeur de son âme. — 47. Avoir tous les jours la mort présente devant les yeux. — 48. Veiller à toute heure sur les actions de sa vie. — 49. En tout lieu, tenir pour certain que Dieu nous voit. — 50. Quant aux pensées mauvaises qui adviennent à l’âme, les briser incontinent contre le Christ. — 51. Et les manifester au père spirituel. — 52. Garder sa bouche de tout propos mauvais ou pernicieux. — 53. Ne pas aimer à beaucoup parler. — 54. Ne pas dire de paroles vaines ou qui ne portent qu’à rire. — 55. Ne pas aimer le rire trop bruyant ou trop fréquent. — 56. Entendre volontiers les lectures saintes. — 57. Vaquer fréquemment à la prière. — 58. Confesser chaque jour à Dieu dans la prière, avec larmes et gémissements, ses fautes passées, en mettant d’ailleurs ses soins à se corriger du mal en lui-même. — 59. Ne pas accomplir les désirs de la chair, haïr sa volonté propre. — 60. Obéir en tout aux préceptes de l’Abbé, lors même (ce que Dieu détourne !) qu’il agirait autrement, se souvenant de ce commandement du Seigneur : Ce qu’ils disent, faites-le ; mais ce qu’ils font, gardez-vous de le faire [S. Matth. XXIII, 3]. — 61. Ne pas vouloir être appelé saint avant de l’être ; mais l’être d’abord, en sorte qu’on le dise avec plus de vérité. — 62. Accomplir chaque jour, par ses œuvres, les préceptes de Dieu. — 63. Aimer la chasteté. — 64. Ne haïr personne. — 65. N’avoir ni jalousie, ni envie. — 66. Ne pas aimer à contester. — 67. Fuir l’élèvement. — 68. Respecter les anciens. — 69. Aimer les plus jeunes. — 70. Prier pour ses ennemis, dans l’amour de Jésus-Christ. — 71. Se remettre en paix avant le coucher du soleil avec ses contradicteurs. — 72. Et ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.

Tels sont, ajoute saint Benoît, « les instruments de l’art spirituel ». L’ensemble de ces formules constitue un memorandum complet du chemin de la perfection. Chacune d’elles est prodigieusement riche de doctrine et susceptible d’un nombre illimité d’applications. Le commentaire que l’on en trouvera dans le présent ouvrage n’a d’autre dessein que d’aider le lecteur à en pénétrer le sens, à les méditer, afin de les mettre en pratique et ainsi de se sanctifier. Pour les interpréter, nous avons cherché toujours, autant que possible, à expliquer « l’auteur par l’auteur », et nous avons demandé la pensée de saint Benoît, avant toutes choses, aux passages similaires de la Règle. Cela fait, nous n’avons pas craint d’en illustrer le développement par des citations prises chez tous les maîtres de la vie spirituelle, nous proposant ainsi d’en rehausser le caractère universel et transcendant. Le code dressé par saint Benoît n’est pas la résultante de circonstances plus ou moins accidentelles ; il est, non pas le produit « d’un temps, d’un milieu, d’un pays », mais le résumé pratique de la doctrine de l’Évangile. À travers les lignes de saint Benoît, c’est la voix du Maître, de Celui qui s’est proclamé lui-même « l’Unique Maître », que nous avons cherché à entendre. Bien loin de vouloir opposer la discipline de Notre Bienheureux Père à d’autres écoles de spiritualité, nous nous sommes efforcés de montrer, par des citations prises aux auteurs les plus divers, que tous les vrais maîtres de la vie parfaite, qu’ils s’appellent saint Augustin, saint François d’Assise, saint Thomas, saint Bonaventure, saint Ignace ou sainte Thérèse, parlent au fond le même langage ; et que sous les divergences apparentes de leurs enseignements, divergent ces auxquelles s’arrêtent les esprits superficiels, l’homme qui cherche Dieu n’a pas de peine à reconnaître la vérité toujours une, telle que l’a révélée Jésus-Christ.

Rien n’est donc moins particulariste que le traité que nous offrons ici au public : comme le Prologue de notre Règle, il s’adresse à tous ceux qui, las du siècle et de ses vanités, veulent revenir vers le « Père des miséricordes ». Écrit sous le signe du beau mot de « Pax », qui est la devise de l’ordre bénédictin, il voudrait aider toutes les âmes inquiètes à établir, en elles et autour d’elles, le règne de la paix, de cette paix que le monde cherche en vain sans la pouvoir trouver, mais que le Christ a promise à ceux qui le suivent avec un cœur droit.

Dom de Monléon

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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Message par Emilie-Jacintha Jeu 8 Déc 2016 - 16:20

Bonjour à vous MichelT,

Je vous remercie, c'est tout à fait adéquat ! L'outil dont j'avais besoin Smile

Je ne peux pas encore poster de lien... J'ai pu trouver le livre au format pdf avec google, sur le site "mirari" si vous voulez.

Bonne fin d'après-midi.
Emilie-Jacintha
Emilie-Jacintha

Féminin Date d'inscription : 04/12/2016

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