Le pape François compare certains camps de réfugiés aux « camps des nazis et de Staline »

par Lumen Dim 5 Déc 2021 - 19:31

Le pape François compare certains camps de réfugiés aux « camps des nazis et de Staline »

En voyage à Chypre depuis le 2 décembre, le pape participait ce 3 décembre après-midi à une prière œcuménique dans l’église Sainte-Croix de Nicosie. Il en a profité pour prononcer un discours jalonné de déclarations chocs.

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Le pape François à Chypre le 3 décembre 2021. - ANDREAS SOLARO / AFP

Publié le 3/12/2021 à 17:40

À Chypre, le Pape a exhorté à regarder la réalité des migrations, ce vendredi après-midi, lors d'un moment de prière oecuménique avec des migrants.

"C'est l'histoire d'un nouvel esclavage, un esclavage universel. Nous regardons ce qui arrive et le pire c'est que nous sommes habitués à cela. Ah, nous voyons une information, que beaucoup se sont perdus ici et là. Mais le fait de s'habituer c'est une maladie très grave ! C'est une maladie très grave, il n'y a pas d'antibiotique contre cette maladie. Nous devons aller à contrecourant de ce vice de l'indifférence !"

« Nous nous plaignons lorsque nous lisons les histoires des lagers [NDLR : Le terme lager – camp en allemand – est utilisé en italien pour désigner les camps de concentration de l’Allemagne nazie] du siècle dernier, celles des nazis, celles de Staline […]. Cela se produit aujourd’hui sur des rivages tout proches », s’est indigné le pape François à Nicosie le 3 décembre 2021 lors d’une rencontre avec des réfugiés. Il évoquait des camps où les migrants sont aujourd’hui vendus ou torturés. « C’est l’histoire d’un esclavage, un esclavage universel […] et le pire est que nous nous y habituons », a-t-il regretté.

La migration forcée n’est pas une pratique touristique »

Cette habitude, a déploré le 266e pape en sortant très largement du discours qu’il avait prévu de prononcer, est « une maladie très grave » contre laquelle « il n’y a pas d’antibiotique ». « La migration forcée n’est pas une pratique “quasi-touristique” », a-t-il martelé, évoquant les femmes « vendues » et les hommes « torturés et enchaînés ». « C’est le péché que nous avons à l’intérieur qui nous fait penser ainsi », a-t-il insisté.

Le pontife argentin a regretté que ces réalités fassent partie de « l’histoire de cette “civilisation développée” que nous appelons l’Occident ». Il a aussi fustigé les « fils barbelés […] faits pour ne pas laisser entrer le réfugié », appelant Dieu à « réveiller la conscience de chacun d’entre nous ».

Agence I.Media
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