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9- Jean de la Croix et la nuit mystique (1ère partie) et 10- Jean de la Croix et l'union à Dieu (2è partie) - J.Gauthier

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Message par Lumen Mer 15 Déc 2021 - 19:55

9- Jean de la Croix et la nuit mystique (1ère partie




Chant d'entrée: Pierre Éliane, "Les chansons mystiques de Jean de la Croix", Bayard Musique.

Né à Fontiveros, le 24 juin 1542, d’où son prénom, Jean sera façonné par le cadre géographique du Plateau de Castille où il a grandi. Il est le troisième garçon d’une famille pauvre. Son père meurt lorsqu’il a deux ans. Sa mère Catalina Alvarez, d’origine juive, continue misérablement le travail artisanal de la famille, le tissage. Déménagé avec sa famille à Medina del Campo, Jean fréquente l’école des pauvres. Il développe ses dons manuels : menuiserie, tissage, peinture. À quinze ans, il travaille comme infirmier à l’hôpital de la Conception.

Remarqué pour son intelligence et sa piété, on lui offre de poursuivre son éducation dans une école de jésuites récemment fondée à Medina. Il apprend la grammaire, la rhétorique et la métaphysique. En 1563, fin du concile de Trente. Jean a vingt et un ans. Il est de petite taille et a le teint basané. Il prend l’habit chez les carmes mitigés de Medina. Il part pour l’Université de Salamanque, la plus importante de toute la chrétienté, pour faire trois années de philosophie et de théologie. Ses dons intellectuels et artistiques se développent, sans altérer son désir de Dieu qui se manifeste par l’attrait de la solitude et de la contemplation.

En avril 1567, il est nommé préfet des étudiants du collège de Salamanque. Durant l’été, il est ordonné prêtre et se rend à Medina pour célébrer sa première messe. À l’automne, il rencontre pour la première fois Thérèse de Jésus. Il a vingt-cinq ans, elle en a cinquante-deux. Elle a entrepris la réforme du carmel. Désormais, ces deux vies seront liées dans leur grand désir de s’unir à Dieu par l’oraison et le détachement. Élue prieure du carmel de l’Incarnation à Avila, Thérèse fait venir Jean qui sera l’aumônier de la communauté.

Début décembre 1577, Jean est enlevé par des frères carmes qui refusent la réforme. Il est emprisonné durant huit mois au couvent de Tolède. Il compose, dans le plus grand dénuement, de très beaux poèmes. Il réussit finalement à s’évader.

En 1582, il devient prieur du couvent des carmes réformés de Grenade. La « madre » Thérèse de Jésus meurt dans la nuit du 15 octobre. Jean termine la première rédaction du Cantique spirituel, un long poème incantatoire inspiré par le Cantique des cantiques, où il célèbre les fiançailles de l’âme, à la sortie de la nuit, avec chacune des personnes de la Trinité. Il écrit aussi La Montée du Carmel (1581-1585) et La nuit obscure (1584-1585) qui décrivent le cheminement de l’âme vers Dieu à travers le vide, le rien, la sécheresse, les nuits.

En 1588, Jean assiste au premier chapitre des réformés à Madrid et est élu premier définiteur général. L’année suivante, il renonce au priorat de Grenade et devient prieur de Ségovie. Il relit et médite son chef-d’œuvre La Vive Flamme d’amour, écrit pour une amie laïque, Dona Ana de Penalosa. La vive flamme est brûlure de l’Esprit Saint au plus intime de l’être, union transformante de l’âme en Dieu. Ici, les ténèbres se dissipent et le cœur est une bûche enflammée par l’amour de Dieu. C’est le terme de l’ascension du carmel, le sommet de l’expérience mystique, la fête de la Trinité au centre de l’âme et au cœur du monde.

En 1591, Jean est démis de toutes ses fonctions. Il se retire dans la solitude de la Penuela où il est atteint d’une fièvre qui ne le quitte plus. Il meurt couvert d’ulcères à quarante-neuf ans dans la nuit du 14 décembre 1591 au monastère andalou des carmes d’Ubeda. Sa dernière parole est celle de Jésus en croix : « En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit. » Canonisé par Benoît XIII en 1726, il est fait docteur de l’Église par Pie XI en 1926.


Ce texte est tiré de la nouvelle édition, Les saints, ces fous admirables :

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Message par Lumen Mer 15 Déc 2021 - 20:06

10- Jean de la Croix et l'union à Dieu (2è partie)




Chant d'entrée: Pierre Éliane, "Les chansons mystiques de Jean de la Croix", Bayard Musique.

Jean de la Croix est reconnu comme le mystique des mystiques parce qu’il décrit la communication de Dieu à l’âme avec authenticité et profondeur, clarté et précision. Il se méfie des phénomènes extraordinaires comme les révélations privées, les visions, les extases, qui peuvent relever de l’imagination et de la fantaisie, voire du démon. Pour lui, la foi est le seul moyen adéquat pour l’union d’amour avec Dieu. La connaissance surnaturelle que donne la foi pure, dit-il, nous permet d’atteindre Dieu, de le toucher tel qu’il est en lui-même, mais c’est dans le vide de l’esprit et l’obscurité de la nuit, ce qui est une privation pour nos sens.

La renommée du grand mystique dépasse largement les frontières du christianisme. Son message s’adapte à toutes les vocations, religieuses ou non. Ses poèmes et ses paroles de lumière n’ont pas fini de retentir dans la nuit de notre monde et de nourrir la prière contemplative des chercheurs de Dieu. Elles coulent de source, c’est-à-dire de l’Évangile.

Le dominicain Bernadot, en fondant la revue Vie spirituelle en 1919, fournira un lieu de recherche et de diffusion pour la théologie spirituelle et mystique. Les maîtres du Carmel y trouveront une place de choix.

Il faudra attendre Henri Grialou, plus connu sous le nom de Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967), pour que le XXe siècle possède sa véritable « somme  mystique » avec Je veux voir Dieu (1956). Ce livre, sans cesse réédité, est une remarquable synthèse des écrits de Thérèse d’Avila, Jean de la Croix et Thérèse de Lisieux. Le P. Marie-Eugène met en dialogue ces géants de la sainteté.
À la lumière de Jean de la Croix, on découvre mieux les profondeurs de Thérèse de Lisieux, et à la lumière de celle-ci le grand mystique reste à notre portée dans un langage accessible à tous.

La carmélite de Lisieux a montré par sa petite voie de l’enfance spirituelle que la vie mystique n’est pas réservée à une élite et que tous sont appelés à la sainteté. Elle a surtout adapté et intégré Jean de la Croix d’une telle manière qu’elle lui a donné une nouvelle audience au XXe siècle. La carmélite Élisabeth de la Trinité assimilera elle aussi ces deux docteurs du Carmel.

Charles de Foucauld (1858-1916), qui a voulu faire de sa vie une imitation du Christ, a trouvé en Jean de la Croix un frère capable de l’aider dans sa quête de Dieu. Il mourra au désert de Tamanrasset, parmi les Touaregs, devenant un frère universel. Il a expérimenté, à l’instar des mystiques, la privation de tout goût dans la prière, livrant un combat intérieur contre les ténèbres, la sécheresse, le découragement.

Les papes récents se sont souvent référés à Jean de la Croix. Je pense au jeune Karol Wojtyla qui fréquentait la chapelle du monastère des carmes à Wadowice.

Benoît XVI, lui aussi ami du silence et de la solitude, a souvent pris exemple des réformateurs comme saint Benoît, Ignace de Loyola, Jean de la Croix, pour conduire l’Église.

Dans sa très belle lettre encyclique Loué sois-tu, sur l’écologie intégrale et la sauvegarde de la maison commune, le pape François cite Le Cantique spirituel du saint pour démontrer que l’on peut trouver Dieu non seulement en soi, mais aussi dans la création et les choses du monde, car il y a une connexion intime entre Dieu et les êtres.

Le docteur mystique reste un vrai guide spirituel qui peut indiquer aux chercheurs d’aujourd’hui les étapes de la prière et les voies de l’union avec Dieu. Il est là, présent dans la communion des saints, toujours aussi actuel dans sa quête de Dieu et dans la beauté de sa poésie, dont l’expérience transcende toute science et tout savoir. L’absolu de son amour embrasse tous les temps, puisqu’il puise à la source qui chante en son cœur au plus profond de la nuit.

Ce texte est tiré de mon essai Saint Jean de la Croix, 144 pages. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Lire aussi le chapitre sur Jean de la Croix pour sa fête liturgique le 14 décembre dans la nouvelle édition revue et augmentée, Les saints, ces fous admirables (Novalis/Béatitudes, 340 pages)
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Le cantique spirituel - Pierre Eliane (Partie 1)


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