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*Le Mois de l'Enfant Jésus* : Elévations à Dieu sur les Mystères de la Sainte Enfance de Notre Seigneur Jésus Christ

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Message par Lumen Sam 1 Jan 2022 - 23:20

Rappel du premier message :

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Le Mois de l'Enfant Jésus

Elévations à Dieu sur les Mystères de la Sainte Enfance de Notre Seigneur Jésus Christ


Approbation de Mgr l'Evêque de Soissons et de Laon

La dévotion aux mystères de la sainte enfance de notre Sauveur ne peut être qu'une source abondante de grâces, et produire que des fruits salutaires. Ces méditations, destinées à en faire connaître l'objet et la fin, sont remplies des considérations les plus touchantes. La clarté et l'agrément du style s'y unissent à la solidité des pensées t et les maximes de la morale la plus sublime et la plus pure y sont justifiées et rendues aimables par les exemples d'un Dieu enfant, en qui tout est grâce et tout est bonté. Nous approuvons donc ces méditations, et nous souhaitons qu'elles rencontrent un grand nombre d'âmes capables de les goûter, et de s'en rendre propres les pratiques.


Donné à Soissons, le 10 octobre 1830

+ Jul.-Fr. Ev. de Soiss. et Laon.



Préface

« La dévotion à la divine Enfance de notre Seigneur Jésus-Christ, n'est pas une dévotion nouvelle, mais la plus ancienne de toutes celles de notre sainte religion. Elle est fondée dans les saints Evangiles; les Saints Pères l'ont insinuée dans leurs écrits et dans leurs sermons; l'Eglise en a publiquement autorisé la pratique, et les fidèles, qui l'ont embrassée solidement, en ont tiré de merveilleux fruits. » Ainsi parle le P. Avrillon, religieux Minime, dans un petit recueil de sentiments et de pratiques, divisé en douze réflexions, selon les douze mystères de la Sainte Enfance, et dont le but est de la faire honorer le vingt-cinquième jour de chaque mois. Plus d'un siècle avant lui, le pieux cardinal de Bérulle, premier général de l'Oratoire en France, non content d'avoir voué sa congrégation à la sainte Enfance de Jésus-Christ, avait composé sur cette dévotion un traité plein d'onction, et le R. P. Amelotte son digne successeur, des pratiques, des réflexions et des prières bien propres à attirer les fidèles à l'imitation et à l'amour de l'enfant Jésus.

Cette dévotion, si féconde en consolations et en lumières, n'a jamais cessé d'être chère à la piété. Les plus grands docteurs de l'Eglise en ont été les zélés défenseurs, et se sont efforcés de l'inspirer aux chrétiens : S. Jean Chrvsostome voulut qu'on célébrât dans l'Eglise de Constantinople la fête de la Nativité du Verbe Enfant. Il rencontra des contradictions : on taxait de nouveauté l'établissement de cette solennité. « Je sais bien, dit-il dans l'un de ses sermons, que les sages du siècle s'élèvent contre cette dévotion; mais n'a-t-elle donc pas été enfantée par les Patriarches, annoncée par les Prophètes, désirée par les Justes, observée depuis longtemps par l'Eglise romaine ? N'est-ce pas par elle que la connaissance nous en a été transmise ? Les infidèles, ajoute-t-il, font des railleries sur un Dieu Enfant, et troublent les simples par leur impiété; mais les choses dont ils se moquent n'en sont pas moins dignes d'une  religieuse frayeur et d'une sainte admiration ».

Saint Léon, pape appelle la sainte Enfance « une déclaration authentique de la divinité du Sauveur ».
Saint Augustin dans le transport de sa joie et de sa reconnaissance s'écrie : « Ô bienheureuse enfance par laquelle a été réparée la vie de tous les hommes ! » C'était afin que ce mystère se renouvelât sans cesse pour elle et fût comme vivant à ses yeux que sainte Paule s'était retirée auprès des lieux sacrés où il s'est opéré, et que Saint Jérôme invitait en son nom Marcelle à venir la rejoindre. Quels discours, lui écrivait-il quelles paroles pourraient vous représenter dignement la grotte du Sauveur du monde ?

De siècle en siècle cette touchante dévotion a fait la consolation et le ravissement des saints. Quelles larmes d'attendrissement, quels brûlants soupirs n'a-t-elle pas arrachés à Saint François, à Saint Bernard, à Saint Thomas ! Saint Antoine de Padoue et sainte Thérèse y trouvaient une source abondante de grâces et de dons spirituels : enfin le zèle de M. le cardinal de Bérulle lui donna plus d'éclat et la répandit dans toutes les parties de la France, et jusqu'à l'époque des malheurs de la religion elle était suivie avec une grande édification non seulement dans les communautés, mais encore par les personnes du monde.

Il en est encore, nous n'en doutons pas, un grand nombre qui se feraient un bonheur de s'y attacher si on leur en faisait connaître l'importance et les avantages, et surtout si on leur en facilitait la pratique. C'est le désir d'atteindre un but si louable qui a donné l'idée d'un Mois de la sainte Enfance du Sauveur sur le modèle du Mois de Marie, c'est à dire d'une suite de réflexions, de sentiments et de prières pour chaque jour du mois dans lequel on vénère spécialement les premiers mystères de la vie du Verbe fait chair. On possède déjà il est vrai un petit ouvrage bien digne de l'accueil que lui ont fait les amis de la religion , et qui a pour titre le Mois de Jésus.

Mais quoique l'on s'y propose de consacrer au Sauveur les prémices de l'année en l'honorant particulièrement pendant le mois de janvier, ce ne sont pas uniquement les mystères de sa divine Enfance qu'on y révère, mais tous les mystères de sa vie depuis son Incarnation jusqu'à son Ascension triomphante. Le Mois de la sainte Enfance que nous présentons aux Fidèles n'est destiné qu'à leur retracer les premières années de la vie de Jésus-Christ et à ranimer, en leur rappelant le prodigieux abaissement auquel le Dieu de majesté a daigné se réduire pour eux, leur reconnaissance et leur foi. La dévotion à la sainte Enfance doit être celle de tous les chrétiens, puisque c'est pour eux qu'en ont été accomplis tous les mystères, et qu'ils semblent avoir été représentés par les personnages de tout âge, de tout sexe et de toute condition qui s'y sont rencontrés. Mais ne doit-elle pas être par excellence la dévotion des pères et des mères ? quel intérêt n'ont-ils pas à placer leurs enfants sous la protection de la divine Enfance du Sauveur, et pour ainsi dire à l'ombre de sa crèche, pour les garantir des dangers d'une persécution bien plus funeste que celle d'Hérode ? Et les enfants, quel charme ne doit-elle pas avoir pour eux ! Ne semble-t-il pas que ce soit pour les sanctifier et les instruire que le Fils unique de Dieu ait voulu passer par toutes les douleurs et les assujettissements du premier âge ?

Naturellement les enfants aiment les enfants : comment donc n'aimeraient-ils pas l'enfant Jésus ? Naturellement ils sont portés à imiter : comment ne seraient-ils pas attirés à l'imitation de ses exemples par son aimable douceur et sa ravissante miséricorde ? Quelle dévotion plus attrayante que celle qui présente à la piété le plus digne objet de ses hommages, et pour la pratique, ses modèles les plus accomplis.

Marie et Joseph, Saint Jean, sainte Elisabeth et Saint Zacharie, Saint Syméon et sainte Anne la prophétesse, les Bergers et les Mages ont été les premiers adorateurs de la sainte Enfance. C'est sur ces glorieuses traces qu'on invite les âmes fidèles à s'avancer vers Jésus enfant pour adorer l'incompréhensible abaissement de la majesté divine, comme s'exprime Saint Augustin. Est-il de plus saintes pratiques que celles qui nous portent à aimer et à imiter les vertus dont un Dieu Enfant nous offre le modèle, qui nous conduisent à retracer en nous cette bienheureuse Enfance qu'il a toujours aimée, et qu'il nous fait envisager comme la marque la plus assurée de la prédestination quand il dit: « Si vous ne devenez comme de petits en ans, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux ».



Avertissement

Pratiques pour le Mois de la sainte Enfance

Comme c'est la première fois qu'on présente aux fidèles la dévotion à la sainte Enfance sous la forme qu'elle a dans ce petit ouvrage, il est peut-être nécessaire d'indiquer la manière d'employer utilement ce Mois, et les pratiques les plus propres à en assurer les fruits. On doit donc :

Dès la veille de Noël s'offrir à l'Enfant Jésus pour honorer profondément l'état d'enfance par lequel il a daigné passer, et tous les mystères qu'il y a accomplis pour notre amour; unir ses hommages à ceux qu'il a reçus dans cet état de sa bienheureuse mère, de Saint Joseph, des Anges, des Pasteurs, des Rois Mages et de tous les Justes qui ont eu les premiers le bonheur de l'adorer.

Se proposer d'obtenir quelque grâce particulière pour soi-même ou pour le prochain dans l'ordre du temps ou de l'éternité; mais surtout une abondante participation à l'esprit, aux dons et aux vertus que la sainte Enfance a apportés aux hommes.

Lire attentivement l'Elévation marquée pour chaque jour, et terminer chaque exercice par quelque bonne résolution relative à la vertu proposée à pratiquer.

Réciter soit les Litanies de la sainte Enfance, soit celles des saints consacrés à l'enfance du Fils de Dieu, ou qui ont souffert le martyre dans l'enfance; s'il se peut, le petit chapelet ou la couronne de l'Enfant Jésus, ou enfin quelques unes des prières qui se trouvent à la fin du volume.

Comme il est d'usage dans les communautés d'exposer pendant le mois de janvier quelque image de la crèche, c'est devant elle qu'il convient de se réunir pour les exercices du Mois de la sainte Enfance. Les personnes du monde pourront placer ou dans leur chambre ou dans leur livre même quelque petit emblème propre à réveiller leur piété.

En l'honneur des services que la sainte Vierge a rendus à l'enfant Jésus, chacun devra s'appliquer à le servir en ses membres, qui sont les pauvres, et à cette intention faire quelque aumône, visiter les hôpitaux ou les prisons, les malades ou les affligés pour les consoler et les secourir, et pour honorer le Fils de Dieu en leur personne.

On assistera tous les jours, si on en a la liberté, au saint sacrifice de la messe, ou l'on viendra dans la journée adorer le très saint Sacrement, considérant l'Eglise comme la véritable Bethléem, l'autel et le tabernacle comme la crèche où le Dieu caché repose pour notre amour.

Enfin quand même on aurait eu le bonheur de communier à Noël, il faudrait se mettre en état d'obtenir la même faveur encore une fois pendant le cours du mois en l'honneur de la sainte Enfance, puisque c'est surtout par notre union avec Jésus Christ dans son sacrement que nous pouvons entrer dans l'esprit de sa divine Enfance, et, comme des enfants nouvellement nés, conserver la simplicité, la pureté et l'innocence.
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Message par Lumen Dim 30 Jan 2022 - 19:02

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Vingt-neuvième jour

Jésus part de Jérusalem avec ses parents


« Etant parti avec eux il alla à Nazareth ». (Luc 2)

« Ne perdez rien de la sainte lecture. Le mot de l'évangéliste est qu'il descendit avec eux à Nazareth. Après s'être un peu échappé pour faire l'ouvrage et le service de son Père, il rentre dans sa conduite ordinaire comme dans celle de ses parents, dans l'obéissance. C'est peut-être mystiquement que l'évangéliste dit : Il descendit. Et en effet une fois entré par son incarnation dans la carrière des humiliations, quelque démarche qu'il fît, il descendait toujours plus ou moins, d'une manière plus ou moins sensible.

Ainsi en cette circonstance, après avoir un moment percé la nuée, il y rentre, et n'offre plus à l'admiration de ses parents d'autre prodige que celui de son humiliation. Comprenez qu'après nous avoir offert à nous-mêmes le modèle de notre conduite dans le temple, il nous enseigne quelles dispositions nous en devons rapporter :
d'humilité,
de charité,
de sainteté.



D'humilité


Les parents de Jésus furent étonnés de le trouver parmi les docteurs, dont il faisait l'admiration; ce qui marque qu'ils ne voyaient rien en lui d'extraordinaire dans le commun de la vie; car tout était comme enveloppé sous le voile de l'enfance. La sagesse dont il était plein se déclarait par degrés comme dans les enfants ordinaires. Seulement il reluisait en tout son extérieur je ne sais quoi qui faisait rentrer en soi-même et attirait les âmes à Dieu, tant tout était simple, mesuré, réglé dans ses actions et dans ses paroles. Sans doute qu'à travers les questions et les réponses qu'il avait adressées aux docteurs dans le temple ce haut caractère de sagesse et cette grâce divine qui était en lui s'étaient manifestés d'une manière plus éclatante. C'est cet éclat et ce reflet de majesté qui avait brillé sur son front qu'il s'empresse d'effacer; il a obéi à son Père en paraissant comme maître des docteurs; il instruit ses disciples en paraissant au sortir du temple le plus modeste, le plus doux, le plus docile des enfants.
Est-ce dans cette heureuse disposition que je sors de votre sainte demeure, ô mon Dieu ? si vous avez daigné m'y accorder quelque grâce particulière, si votre crainte ou votre amour ont parlé comme de plus près à mon cœur, vos bienfaits et vos dons en me pénétrant de reconnaissance me laissent-ils rempli d'un véritable mépris de moi-même ? Sais-je bien comprendre que vous les accordez à ma faiblesse et non à mes mérites, qu'ils sont bien plus l'effet de votre miséricorde que la récompense de mes vertus ?

Hélas ! et trop souvent au lieu de recueillir et de conserver dans un humble silence les impressions de vérité et de sainteté que la présence des divins mystères, la piété des fidèles, la prédication évangélique ont faites dans mon âme, la dissipation, l'esprit de critique, des observations malignes, des jugements peu charitables ne les ont-ils pas ou effacées ou affaiblies ? et comme le pharisien de l'Evangile ne suis-je pas souvent sorti du temple plus coupable que justifié ?



De charité


Malgré la rigueur apparente de la réponse de Jésus aux plaintes que la douleur arrache à sa divine mère, il est juste de croire qu'il était touché, et que témoin invisible de l'affliction que l'amour causait à son cœur maternel , il adoucissait en la sanctifiant l'amertume de cette affliction et ajoutait en le rendant plus vif à la perfection de cet amour. Est-ce qu'en effet il pouvait blâmer Marie et Joseph de l'avoir cherché ou de s'être affligés de sa perte ? Non sans doute. Pourquoi en effet se retirait-il, si ce n'est pour se faire chercher ? Et pourquoi les éprouver par cet éloignement passager, si non pour leur faire mieux apprécier le bonheur de sa présence ? Aussi rendu à leurs vœux et à leurs larmes il leur fait goûter tout ce que la possession de sa personne adorable peut avoir de plus doux; ses paroles pleines de bonté ont surabondamment compensé leurs alarmes; et bien mieux que les disciples d'Emmaüs ils purent bien souvent se dire l'un à l'autre : N'est-il pas vrai que notre cœur était tout embrasé lorsqu'il nous parlait en chemin.

Ô mon âme! quand tu as visité le saint temple, l'amour de Dieu est-il plus vif en toi ? Eprouves-tu un besoin plus impérieux de le retrouver ? Te sens-tu portée plus habituellement à le faire connaître, à publier sa bonté, à lui gagner, s'il se pouvait, tous les cœurs ? As-tu quelquefois du moins éprouvé cette affectueuse reconnaissance dont était pénétré David quand il s'écriait : Célébrez avec moi le Seigneur : exaltons ensemble son nom. J'ai cherché le Seigneur et il m'a exaucé, et il m'a délivré de toutes mes tribulations. Approchez de lui et vous serez éclairés, et la honte ne sera point sur votre visage.

Eprouvez et goûtez combien le Seigneur est doux, combien est heureux celui qui espère en lui ! Craignez le Seigneur, vous tous qui êtes ses saints, parce que rien ne manque à ceux qui le craignent. Comme un bon pauvre qui a reçu à la porte d'un riche une abondante aumône la partage avec ses compagnons d'infortune, ainsi lorsque je sors de votre saint temple, ô mon Dieu, je dois répandre au milieu de mes frères la paix, la componction, la charité. Que je suis éloigné pour l'ordinaire de cette louable et salutaire disposition! Trop souvent, hélas ! n'en ai-je pas rapporté l'impatience, l'humeur et la susceptibilité ?



De sainteté


Est-ce donc que l'enfant Jésus avant sa retraite dans le temple ne manifestait pas dans sa conduite la grâce et la sagesse qui étaient en lui ? Ah ! elles éclataient dans toutes ses démarches : elles étaient inséparables de sa personne. Comment toutes les actions du Saint des saints n'auraient-elles pas été empreintes d'un ineffable caractère de sainteté ? Ainsi, dès les premiers moments de sa naissance son sourire et ses pleurs, son silence - et ses cris enfantins, le repos et l'action, tout en lui était plein de grâce et de vérité; et lorsque plus tard, soutenu par la main de Joseph, il essayait ses premiers pas, ou lorsque s'unissant à la prière de Marie il bégayait les louanges de Dieu, au milieu des plus simples occupations et de ses délassements innocents, tout était toujours digne du Verbe, tout était infiniment agréable au Père et méritoire pour nous.

Mais depuis que dans le temple il s'est spécialement occupé du service de ce Père céleste, ce caractère de sainteté éclata dans toutes ses œuvres d'une manière plus vive et plus sensible. La moindre parole, un seul de ses regards, sa seule vue laissaient dans les cœurs une impression ineffable de grâce, de piété, de vertu, un ardent désir d'aimer Dieu. Ô adorable Enfant ! après avoir si souvent contemplé vos traits dans votre évangile, entendu votre voix dans la chaire de vérité, dans les livres de piété, dans la prière, au tribunal de la pénitence et surtout à la table eucharistique, comment ai-je si peu de conformité avec vous ?

Tout dans votre saint temple me parle de sainteté, me rappelle l'obligation où je suis d'être saint, parce que vous êtes saint; et j'en sors toujours aussi profane que j'y suis entré. Ou si votre grâce a réveillé en moi quelque désir de sainteté, la dissipation, l'entraînement de l'habitude, la crainte des sacrifices et des efforts qu'exige une vie sincèrement chrétienne l'ont bientôt étouffé; et ces bons mouvements que le Saint-Esprit excite en moi n'ont presque d'autre effet que de me plonger plus avant dans une routine de pratiques et une léthargie spirituelle, qui amènera enfin la mort, si votre miséricorde ne vient m'y arracher.

Puisque mon bonheur est de me trouver au pied de vos tabernacles, ô mon Sauveur ! ne permettez pas que je m'en approche sans fruit. Tant de fidèles en remportent des grâces abondantes ! N'avez-vous donc qu'une bénédiction ? Je vous en conjure, daignez aussi me bénir. J'ai aimé la beauté de votre maison et la demeure ou réside votre gloire. Seigneur, ne perdez pas mon âme avec les impies.



Vertu à obtenir : L'attention à édifier le prochain.

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Aspirations et résolutions

Adorez souvent pendant la journée le saint enfant Jésus descendant du temple de Jérusalem entre Marie et Joseph qu'il console, qu'il éclaire, qu'il remplit de sa divine charité. Admirez la douce gravité de son visage, la modestie et la simplicité de son maintien. Pénétrez humblement dans son cœur adorable, et priez-le de vous éclairer sur ce qui s'y passait pendant ce voyage de Jérusalem à Nazareth.

Après avoir fait dans le temple l'œuvre de son père, il songe à la continuer au dehors. Demandez-lui la grâce de faire ainsi succéder une bonne pensée à une bonne pensée, et de ne faire de toute votre vie qu'une suite d'actions saintes. Ô mon Dieu ! que je n'aie pas le malheur de déshonorer la piété en démentant par ma conduite dans le monde celle que je m'efforce de tenir dans votre sainte maison. Que je fasse aussi votre œuvre parmi les personnes auxquelles m'a associe l'ordre de votre providence, en répandant au milieu d'elles la bonne odeur des vertus chrétiennes.




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Prière

Ô Sauveur du monde ! si heureusement retrouvé, si fidèlement conservé par Marie, puisque enfin vous m'êtes rendu, je ne veux plus m'exposer à vous perdre. Ô Dieu de mon cœur ! je vous tiens, je ne vous laisserai point échapper; il me semble bien que désormais rien ne pourra me séparer de votre amour, et toutefois après l'expérience si triste, et si souvent répétée de ma fragilité et de mon inconstance, je n'ose plus compter sur mes dispositions présentes, ni sur mes résolutions et mes. promesses. Ajoutez donc à la grâce que vous m'avez faite de me les inspirer celle de les conserver, de les affermir dans mon âme : que l'humilité garde en moi tous vos dons, que la charité les accroisse, que la sainteté les rende utiles à votre gloire et dignes de vos récompenses éternelles. Ainsi-soit-il.



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Message par Lumen Lun 31 Jan 2022 - 18:52

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Trentième jour

Retour de Jésus à Nazareth


« Il alla à Nazareth, et il leur était soumis ». (Luc 2)

L'enfant Jésus remis entre les mains de ses parents jusqu'à son baptême, c'est à dire jusqu'à l'âge d'environ trente ans, ne fit plus autre chose que de leur obéir, et en quoi leur obéir ? Dans les plus bas exercices, dans la pratique d'un art mécanique. Passez en revue ce qu'une famille pauvre présente de soins et d'occupations, et ne doutez pas que Jésus n'ait toujours recherché ce qui était le plus humiliant et le plus pénible.

Ce n'est point un docte pinceau qu'il manie : il aime mieux l'exercice d'un métier plus humble et plus nécessaire à la vie. Ce n'est point une docte plume qu'il exerce par de beaux écrits : il s'occupe péniblement, il gagne sa vie, à ce spectacle un religieux effroi saisit l'âme : elle adore en tremblant un Dieu si prodigieusement abaissé. Comprenez aujourd'hui que par cet incompréhensible abaissement il veut vous apprendre :
à servir,
à travailler,
à obéir.



A servir


La volonté du Père céleste avait été que Jésus donnât au milieu des docteurs assemblés un essai de la sagesse dont il était plein, et qu'il venait déclarer, et tout ensemble de la supériorité avec laquelle il devait regarder ses parents mortels, sans suivre la chair et le sang, leur maître de droit soumis à eux par dispensation. Après cet essai de son ministère, et cette première révélation de sa mission divine, il lui tarde ce semble de rentrer dans l'anéantissement de sa vie cachée, et d'éteindre dans l'impénétrable obscurité de la pauvre maison de Nazareth l'éclat qu'il vient de jeter dans le temple de Jérusalem. Il a dit de lui-même qu'il était venu pour servir, et il commence par servir ses parents; il s'emploie dans la maison aux soins du ménage : nous ne lisons pas que ses parents aient jamais eu de domestiques, semblables aux pauvres gens dont les enfants sont les serviteurs; et l'on ne voit nulle part que lui-même ait eu des serviteurs à sa suite.

Ô mon Sauveur ! quel sujet de confusion et d'épouvante pour moi ! Chacune des paroles de votre Evangile m'accuse; chacun des traits de votre vie me condamne : vous recherchez dès votre enfance la fatigue et les humiliations; et je ne soupire qu'après les honneurs et le repos. Vous voulez servir vos créatures, vous qui êtes le souverain Maître; et je voudrais partout être maître, moi qui ne mérite pas d'être même au dernier rang parmi vos serviteurs; je suis difficile en tout point, et sous l'apparence de l'exactitude et de la régularité, je cherche à me dissimuler à moi-même la rigueur d'un caractère exigeant; si au moins j'étais aussi exact à votre service, ô mon Dieu ! que je veux qu'on le soit au mien; mais non, je ne vous sers qu'avec négligence et avec froideur, par humeur et par caprice; et ainsi désobligeant pour mes supérieurs et mes égaux, dur avec ceux qui me sont soumis, infidèle envers vous, je me trouve tout ensemble mauvais serviteur et mauvais maître; et vous me souffrez dans votre maison, et vous me gardez à votre service, ô incomparable maître ! ah, prenez encore pitié de ma misère: ne me rejetez pas de votre présence, et n'ôtez pas de moi votre Esprit Saint.



Pour travailler


Ô Dieu ! je suis saisi encore un coup! Orgueil, viens mourir à ce spectacle ! Jésus fils d'un charpentier, charpentier lui-même, connu par cet exercice sans qu'on parle d'aucun autre emploi, ni d'aucune autre action. On se souvenait dans son Eglise naissante des charrues qu'il avait faites; et la tradition s'en est conservée dans les plus anciens auteurs : c'est pourquoi, au commencement du ministère de Jésus-Christ, lorsqu'il vint prêcher dans sa patrie, on disait : N'est-ce pas là ce charpentier fils de Marie ? comme celui, n'en rougissons pas, qu'on avait vu pour ainsi parler tenir la boutique, soutenir par son travail une mère veuve, et entretenir le petit commerce d'un métier qui les faisait subsister tous les deux. Il y en a qui ont eu honte pour le Sauveur de le voir dans cet exercice, et dès son enfance le font jouer avec des miracles. Mais l'Evangile a renfermé toute sa vie durant trente ans dans ces paroles : Il leur était soumis.

Et encore: C'est ici ce charpentier fils de Marie. Dans une vie si vulgaire, connu à la vérité, mais par un vil exercice, pouvait-il mieux cacher ce qu'il était ? Que dirons-nous donc, que ferons-nous pour le louer ? Il n'y a en vérité qu'à demeurer dans l'admiration et le silence. Mais où en suis-je, ô mon Sauveur! avec ce que j'appelle ma capacité, mes talents, ma condition, ma naissance ? L'obscurité me fatigue, des emplois trop bas me déplaisent; je veux m'en tirer et en tirer ma famille : je me sens fait pour quelque chose de plus relevé : j'ai honte de la médiocrité de mon état.

C'est pour cela peut-être que je me sens comme humilié de l'abaissement du vôtre, et je ne sens pas que pour guérir l'enflure de mon cœur et cette soif d'ambition, d'honneurs et d'élévation qui me dévore, il me fallait, à l'appui de ses leçons, les exemples d'un Dieu pauvre, laborieux, gagnant son pain à la sueur de son front et bénissant la volonté divine dans son humiliation.



A obéir


Comme c'est l'orgueil de la révolte de l'homme que le Verbe fait chair vient réparer, chacun de ses pas laissera, pour ainsi dire, une empreinte d'humiliation et d'obéissance. Vous l'avez vu soumis à la loi de la circoncision dont à tant de titres il était en droit de s'affranchir, à l'avertissement de l'Ange pour quitter la Judée et pour y revenir. Mais de peur que vous ne pensiez qu'il ne se rend à la suprême volonté que parce qu'elle est imprimée par la loi ou intimée par l'Envoyé céleste, c'est aux hommes qu'il veut obéir, c'est à ses propres créatures, c'est dans toutes les circonstances et sur tous les points : ce n'est pas un seul jour et dans quelques occasions d'éclat, c'est à tous les moments et dans toute la suite de ses actions; et tout ce qui nous a été révélé de sa vie adorable pendant trente années, ce n'est ni la profondeur et la sublimité de sa doctrine, ni le nombre et la puissance de ses miracles, ni la perfection de sa prière et de ses œuvres divines, mais la continuité de son obéissance.

Et il leur était soumis. Cette leçon m'était donc bien nécessaire, ô mon Sauveur ! puisque vous me l'avez donnée en tant de manières et que vous l'avez comme imprimée sur toute votre personne. Oui, sans doute, puisque tout en moi est soulevé contre l'ordre et dans une opposition constante à votre volonté, puisque malgré la double autorité de vos préceptes et de vos exemples, mes sens, mon esprit et mon cœur sont si souvent armés contre la vérité, la charité et la sainteté. Enfant, je m'élevais contre la volonté de mes parents et de mes maîtres; plus tard c'était contre vos commandements, contre votre esprit, contre les avertissements de ma conscience, contre les lumières de la grâce, contre l'attrait et les reproches de votre amour.

Ainsi toute votre vie n'a été qu'un grand acte de soumission, et toute la mienne une continuelle révolte. Faire la volonté de votre père était votre nourriture, vos délices, votre félicité : et la combattre, m'y soustraire, m'en affranchir a été le crime de toute ma carrière. Poussière et néant, j'ai regardé comme quelque chose de grand de me soumettre à un homme, pour obéir à Dieu lorsque vous tout puissant et très haut vous vous êtes soumis à vos propres créatures pour me sauver.

Ô Sauveur ! obéissant depuis la crèche jusqu'à la croix, faites-moi participant de votre esprit d'obéissance, apprenez-moi a faire votre volonté, parce que c'est vous qui êtes mon Dieu.



Vertu à obtenir : L'amour de l'obscurité.

*Le Mois de l'Enfant Jésus* : Elévations à Dieu sur les Mystères de la Sainte Enfance de Notre Seigneur Jésus Christ - Page 2 Young_jesus_comforting_his_mother

Aspirations et résolutions

Adorez souvent pendant cette journée le saint enfant Jésus retournant à Nazareth pour y mener avec Marie et Joseph une vie pauvre, laborieuse, une vie vraiment cachée en Dieu. Comprenez la nécessité de rentrer dans l'obscurité dès que le service de Dieu, l'unité de vos frères et vos devoirs d'état ne vous retiennent plus au milieu du bruit, de l'éclat et de la dissipation du monde. Si la Providence vous a fait naître dans une condition obscure, obligé de vivre de votre travail, consolez-vous, réjouissez-vous même. Jésus-Christ a divinisé votre état et sanctifié le travail.

Si vous avez en partage l'aisance et la fortune, souvenez-vous que vous n'êtes pas dispensé de l'obligation de travailler. Elle est imposée à tous les enfants d'Adam comme peine du péché. Exercez-vous à briser votre volonté, à faire peu d'estime de votre jugement et de votre capacité; et peu à peu vous vous accoutumerez à céder, même sans efforts, aux idées et aux opinions d'autrui pour lesquelles si souvent on perd la paix, ou l'on blesse la charité.




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Prière

Sauveur Jésus, qui de maître des anges vous êtes fait l'apprenti d'un homme mortel sur la terre, qui tenant la place d'Adam n'avez voulu manger votre pain qu'à la sueur de votre visage, qui enfin étant le souverain de l'univers vous êtes soumis à vos créatures, enseignez-nous l'humilité dont vous êtes le docteur dans votre apprentissage, la pénitence que vous avez sanctifiée par votre travail et vos sueurs, et l'obéissance parfaite que vous avez consacrée en vous assujettissant à ceux de qui l'être et la vie dépendaient de vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.



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Message par Lumen Mar 1 Fév 2022 - 15:10

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Trente-et-unième jour

Jésus avance en âge, en sagesse et en grâce


« Jésus avançait en âge, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes ». (Luc 2, 52)

Peut-on dire d'un Jésus, du fils de Dieu d'un Homme-Dieu, à qui la sagesse même était unie en personne, qu'il croissait en sagesse et en grâce comme en âge devant Dieu et devant les hommes ? N'avons-nous pas vu qu'en entrant au monde il se dévoua lui-même à Dieu pour accomplir sa volonté, en prenant la place des sacrifices de toutes les sortes. N'est-il pas appelé dès sa naissance le sage, le conseil, l'auteur de la paix ? N'avait-il pas la sagesse dès le sein de sa mère ? Comprenez donc que la sagesse et la grâce qui étaient en lui dans sa plénitude, par une sage dispensation se déclaraient avec le temps, et de plus en plus par des œuvres et par des paroles plus excellentes devant Dieu et devant les hommes.

Mais surtout comprenez que cet avancement du Sauveur est le modèle du vôtre, et que par conséquent vous devez sans cesse vous appliquer à parvenir à l'état d'un homme parfait, à la mesure de l'âge de la plénitude de Jésus Christ, et pour cela vous dégager peu à peu :
des idées terrestres,
des affections terrestres,
des habitudes terrestres.



Des idées terrestres


Jésus croissait en âge, quittant peu à peu les faiblesses naturelles du corps qui accompagnent l'enfance, afin de nous apprendre à nous défaire de celles de l'esprit. Pourquoi en effet l'évangéliste remarque-t-il qu'il croissait en âge, sinon pour attirer notre attention sur le parfait ensemble de la conduite et de toute la personne du Verbe incarné, sur l'accord de l'accroissement des années avec la manifestation progressive de sa sagesse, du développement de ses forces corporelles avec celui des dons de sa grâce. Il veut surtout nous rappeler que le dessein du fils de Dieu fait homme, en se condamnant à passer par l'état d'enfance et par des accroissements successifs, était de nous offrir une leçon et un modèle, de nous enseigner que, si comme des enfants nouvellement nés, nous devons conserver la candeur et la simplicité, nous sommes obligés de croître pour le salut, de demeurer toujours enfants par l'innocence, mais de devenir hommes faits par la prudence et la sagesse.

En un mot de ne plus être comme des enfants emportés à tous les vents des opinions humaines, mais de croître de toute manière en Jésus-Christ, qui est notre chef. Puis-je dire, ô mon Sauveur ! que je suis entré dans vos desseins miséricordieux, et que je me suis efforcé de copier et de reproduire en moi votre admirable conduite ? Ai-je commencé à me dégager de la vanité des pensées, des écarts de l'imagination, de la crainte des jugements humains, de l'inconstance et de l'instabilité de mon propre esprit ? Ah ! disait l'apôtre saint Paul, quand fêtais enfant, je parlais en enfant, je jugeais en enfant, je raisonnais en enfant. Mais lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l'enfance. Puis-je me rendre ce témoignage ? quel jugement ai-je porté des richesses, des honneurs, des plaisirs de la terre ? Si dans certains moments j'en reconnais la vanité, cette conviction est-elle assez forte pour m'en donner de l'éloignement et du mépris ? Est-ce une conviction née de la foi, et une lumière de la grâce, ou bien un aperçu de raison et un pur effet de sagesse ?

Ah! j'ai trop sujet de craindre que vos leçons et vos exemples, ô mon Sauveur ! n'entrent que pour bien peu de chose dans cette disposition de mon esprit, puisqu'il entend si peu de chose aux mystères de vos humiliations et de vos douleurs. Quand on me parle des consolations attachées à votre service, et des récompenses magnifiques que vous réservez à ceux qui auront persévéré jusqu'au terme, il me semble que mon âme s'ouvre à la vérité, et que je vais entrer dans la voie étroite qui mène à la vie. Mais si vous m'appelez à votre suite à la croix et aux épreuves, je me trouve dans le même état que vos disciples, lorsque vous leur annonciez votre passion: Ils ne comprenaient rien à tout cela : c'était une chose cachée pour eux, et ils n'entendaient pas ce que vous leur disiez.



Des affections terrestres


L'Enfant Jésus croissait en âge et en sagesse. Ce don de sagesse qui lui avait été fait dès le premier moment de sa conception se déclarait au dehors dans une proportion admirable avec l'accroissement de ses années et le progrès naturel de l'âge. Ce désir de la gloire de son Père dont son cœur était tout plein, cet amour pour les hommes dont il était consumé, cette miséricordieuse impatience de les sauver qui dominait toutes ses affections, voilà les sentiments dont son âme était constamment remplie, et qu'il exprimait sans doute d'une manière plus ou moins manifeste. Et en effet, quand il disait à ses disciples au milieu de la cène eucharistique : J'ai souhaité avec ardeur de manger cette Pâque avec vous avant que de souffrir; c'est qu'en effet ce désir avait bien souvent occupé son cœur. Et quand il ajoutait : Je suis venu pour mettre le feu sur la terre, et qu'est ce que je désire, sinon qu'il s'allume.

Je dois être baptisé d'un sanglant baptême, et combien me sens-je pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse, ne donnait-il pas assez à entendre que la flamme de la divine charité avait toujours été vivante en lui, et sa passion et sa mort le constant objet d'un désir qui ne devait cesser de brûler que lorsqu'il serait accompli sur la croix ? Si tel est mon aveuglement et ma misère que je ne puisse réellement apprécier ni les vrais biens, ni les vrais maux, comment mon cœur se dégagera-t-il des affections terrestres pour ne chercher que Dieu et n'aimer que Lui ?

Ainsi, ô sujet d'humiliation et de douleur ! tantôt en moi c'est l'esprit qui est la dupe du cœur, et tantôt le désordre du cœur est causé par les ténèbres de l'esprit ! Et au lieu de croître en sagesse comme en âge, de m'attacher à vous, ô mon Sauveur, à votre doctrine, à vos exemples, de me détacher de la terre, du monde et de moi-même, je sens mes chaînes plus fortes, mes illusions changées, mais non pas détruites. J'avance en âge, mais le corps qui se corrompt appesantit de plus en plus mon âme.

Cependant, ô mon Dieu ! pourquoi m'avez-vous créé, appelé à la lumière admirable de votre Evangile, comblé de tant de grâces jusqu'à ce jour? N'est-ce pas pour m'attirer à vous, me sanctifier, et ainsi me perfectionner par la charité ? Aidez-moi donc, soutenez-moi, inspirez-moi, puisque sans vous je ne puis former même un bon désir. Heureux, avez-vous dit par votre prophète, celui qui attend son secours de vous ! Au milieu de cette vallée de larmes, il forme dans son cœur des degrés qui s'élèvent jusqu'au séjour que vous habitez.



Des habitudes terrestres


Jésus croissait en grâce devant Dieu et devant les hommes, donnant extérieurement de plus grandes preuves de sa sainteté, à mesure qu'il avançait en âge; car pour sa sainteté intérieure elle était au plus haut point de perfection dès le commencement de sa vie passible et mortelle : il n'avait pas besoin comme nous de croître en vertu, parce qu'il avait la plénitude de la grâce et de toutes les vertus; car Dieu, qui l'a envoyé, ne lui donne pas son esprit avec mesure, ainsi que son humble précurseur le disait aux Juifs. Le père aime le Fils, ajoutait-il, et lui a mis toutes choses entre les mains. C'est parce que cet esprit de grâce était en lui surabondant qu'il s'avançait si constamment et si généreusement vers son terme, accomplissant l'œuvre qui lui avait été confiée par son Père ! Il s'est élancé comme un géant, il a pris sa course du haut des deux. S'est-il arrêté ? Non, non, il a passé en faisant du bien. Au lieu de la vie tranquille et heureuse dont il pouvait jouir, il a souffert la croix en méprisant la honte et l'ignominie, et il est maintenant assis à la droite du trône de Dieu.

Elève donc tes regards, ô mon âme ! vers Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, entre généreusement dans la carrière qu'il a ouverte; avance avec foi sur sa trace; car pour demeurer en lui il faut marcher comme il a lui-même marché, c'est à dire vivre comme il a vécu, dans la sainteté, dans l'innocence, dans la perfection. Ce n'est pas assez de renoncer aux idées et aux affections terrestres, il faut sortir des habitudes qui enchaînent l'âme et arrêtent son essor. Est-ce la sensualité, l'orgueil, le désir de l'estime du monde, ou de l'affection des créatures, l'attachement à la vie, à la fortune, à la terre ?

Ah ! il me faut trancher au vif, commencer la réforme intérieure, mais de bonne foi, avec sincérité, devant Dieu et devant les hommes. Pourquoi, pendant ce mois, me suis-je appliqué à la contemplation des mystères de votre sainte Enfance, ô mon Sauveur ! n'est-ce pas pour en prendre l'esprit, pour former et régler ma vie sur le modèle de la vôtre ? Je l'ai dit, ô divin Enfant ! Je veux commencer, et ce changement de ma volonté est un effet de votre grâce. Je poursuivrai mes ennemis, mes défauts, mes mauvaises habitudes, ce vieil homme qui vit encore en moi. Je me saisirai d'eux, et ne les quitterai pas qu'ils n'aient succombé.



Vertu à obtenir : La persévérance.

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Aspirations et résolutions

Adorez souvent pendant la journée l'enfant Jésus dévoilant aux yeux des hommes les merveilles de grâce et de sainteté dont son âme était remplie. Félicitez Marie et Joseph de la joie et du bonheur dont les comblait cette ravissante contemplation. Si vous désirez avancer dans la vie chrétienne et vous perfectionner dans la doctrine de Jésus-Christ, dans ses vertus et dans son esprit, observez et mettez en pratique ces trois choses recommandées par Saint Charles Borromée: en premier lieu, figurez-vous chaque jour que vous ne faites que commencer, et efforcez-vous de servir Dieu avec autant de ferveur que si vous étiez au premier jour de votre conversion; en second lieu, ayez toujours Dieu présent et n'en perdez point le souvenir; en troisième lieu, faites que toutes vos actions tendent à Dieu par une droite intention et par un désir insatiable de lui plaire. Ne dites jamais : C'est assez; ne soyez point satisfait de ce que vous êtes, si vous désirez parvenir à ce que vous n'êtes pas encore.



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Prière

Sauveur Jésus, qui de maître des anges vous êtes fait l'apprenti d'un homme mortel sur la terre, qui tenant la place d'Adam n'avez voulu manger votre pain qu'à la sueur de votre visage, qui enfin étant le souverain de l'univers vous êtes soumis à vos créatures, enseignez-nous l'humilité dont vous êtes le docteur dans votre apprentissage, la pénitence que vous avez sanctifiée par votre travail et vos sueurs, et l'obéissance parfaite que vous avez consacrée en vous assujettissant à ceux de qui l'être et la vie dépendaient de vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.



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