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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Message par Lumen Lun 13 Juin 2022 - 22:10

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus


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Pratiques utile pour bien sanctifier le Mois du Sacré Cœur


Avant de lire l'exercice de chaque jour, implorer l'assistance du Saint-Esprit, et lui demander avec ferveur la grâce de se le rendre profitable; lire l'exercice avec une religieuse attention, et s'arrêter à goûter les paroles qui toucheront le plus le cœur; terminer chaque fois par l'acte d'offrande qui est à la suite de ces pratiques.

Chaque vendredi, réciter pieusement les litanies du Sacré-Cœur qui se trouvent après le dernier exercice.

Se pénétrer, dès le commencement de ce mois, d'un, grand désir d'obtenir du cœur adorable de Jésus la grâce dont on a le plus de besoin et la correction du défaut auquel on est le plus porté; demander instamment cette double faveur à la fin de chaque exercice.

Entendre chaque jour, s'il est possible» ou tout au moins chaque vendredi, la sainte Messe à cette intention; l'offrir aussi en esprit de reconnaissance pour l'amour ineffable de Jésus, et de réparation pour toutes les ingratitudes des hommes: on peut, dans ce but, se servir utilement de l'exercice pour la sainte Messe qui termine cet opuscule.

Faire tous ses efforts pour se rendre digne de communier pendant ce mois plus souvent que d'ordinaire; ne pas le laisser finir du moins sans se procurer le bonheur de s'unir au divin cœur de Jésus dans le sacrement de son amour, avec les dispositions qui peuvent lui être le plus agréables.



Acte d'offrande au Sacré Cœur de Jésus

Ô mon aimable Jésus, je Vous donne mon cœur en reconnaissance de tous Vos bienfaits; je me consacre à Vous entièrement, en réparation de toutes mes infidélités passées; et je me propose, avec le secours de Votre Sainte Grâce, de ne plus Vous offenser à l'avenir.

Notre Saint Père le Pape Pie VII a accordé une indulgence de cent jours, aux fidèles qui récitent, avec un cœur contrit, cet acte d'offrande devant un tableau ou une image du Sacré-Cœur. Cette indulgence ne peut être gagnée qu'une fois par jour. Ceux qui, pendant un mois, récitent ainsi ce même acte chaque jour, peuvent gagner, une fois dans ce mois, une indulgence plénière, pourvu que, s'étant confessés, ils fassent la sainte communion, et prient devant un tableau ou une image du Sacré-Cœur, selon les intentions du Souverain Pontife. Ces deux indulgences sont applicables aux âmes du Purgatoire. Rescrit du 9 juin 1807, du 26 septembre 1817.


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Premier jour

Le Sauveur invite le fidèle à lui consacrer ce mois


Voix de Jésus


« Ecoute, ô mon fils; laisse-Moi te parler au cœur. Je t'aime, Je t'aime infiniment plus que tu ne pourras jamais le comprendre, et Je veux te parler pour te rendre heureux. Je suis venu au monde, et le monde ne M'a point connu; Je suis venu au milieu des miens, et les miens n'ont pas voulu Me recevoir; encore aujourd'hui, Je réside parmi les hommes dans le Sacrement où l'Amour m'a fait leur captif, il y a plus de dix-huit siècles, et les hommes Me méconnaissent et M'oublient Les ingrats ! ils pensent à tout: à leurs parents, à leurs amis, à leurs bienfaiteurs, à leurs moindres affaires de ce lieu de passage, à leurs viles passions; et ils ne pensent point à Moi, leur Dieu, leur Créateur, leur Sauveur, à Moi qui Me suis rendu victime du plus grand Amour possible. Ils Me délaissent comme un étranger isolé au milieu d'un peuple auquel il est inconnu; ils ne Me visitent point; ils Me regrettent presque le peu d'instants que la coutume ou le respect humain leur fait passer dans Mes Temples. Que dis-je? ils M'offensent; ils ne pèsent nullement les suites de leurs outrages; ils dédaignent le ciel que Je leur offre, ils bravent l'enfer dont Je les menace; ils chassent, comme un souvenir importun, la pensée du grand Sacrifice que J'ai fait pour les sauver; ils détournent les yeux de l'image sainte de la Croix qui leur représente l'héroïsme sanglant de Mon Amour; et ils abandonnent ainsi Mon Cœur Sacré aux seuls hommages des Anges qui l'environnent, et du petit nombre d'amis fidèles qui se plaisent à l'adorer, à le louer et à l'aimer.

Ô mon fils, mets-toi de ce petit nombre, qui M'est si agréable et si cher. Que Je sois pour toi ce que sont à ces cœurs mondains si aveugles, si insensibles, les misérables intérêts de cette courte vie; et tu Me seras un dédommagement précieux de la perte de tant d'insensés qui préfèrent les eaux bourbeuses de l'iniquité, à ce fleuve d'eau vive dont Je suis la Source, les grossières voluptés du monde aux chastes délices de Mon Amour. Consacre à Mon Divin Cœur trente-trois jours d'hommages en reconnaissance des trente-trois années que j'ai passées pour toi sur la terre; en réparation de l'oubli et des outrages que Mes autres enfants Me prodiguent chaque jour, à chaque instant du jour; en témoignage de ton dévouement sincère et perpétuel au Cœur de Celui qui t'a tant aimé, qui t'aime encore si tendrement et qui désire pouvoir t'aimer pendant l'éternité. Pour ton Dieu, pour ton Jésus, dis-moi, mon fils, est-ce trop ?... »



Réflexion


Hélas ! en accordant à Jésus ce qu'Il me demande, qu'aurai-je fait encore qui puisse entrer en comparaison avec ce que je Lui dois? Et comment pourrais-je ne pas mettre mon bonheur à répondre, avec le plus vif empressement, à une si douce et si tendre invitation de Son Cœur adorable ? J'ai tant à réparer envers Lui; et je suis si faible, si languissant, si dénué de mérites et de vertus !... Ah! béni soit-il de ce qu'Il daigne m'offrir de quoi suppléer à tout ce qui me manque. Oui, voici de quoi payer mes dettes, de quoi me guérir de mes maux, de quoi me fortifier, de quoi m'enrichir pour le Ciel. Jésus ne se laisse pas vaincre en générosité: si en ce Mois je donne tout sans réserve à Son Divin Cœur, je recevrai en échange une effusion surabondante de grâces et le don Ineffable de Son Amour, qui est cette perle précieuse, ce trésor caché dont Il nous parle dans Son Évangile, cet unique nécessaire, sans lequel tout le reste n'est rien, avec lequel on possède tout ce que les plus vastes désirs peuvent embrasser.


Pratique


Pendant tout ce Mois faites, chaque jour, une visite au Sacré Cœur, dans l'intention d'honorer Son Amour envers les hommes, et de Lui faire réparation pour leurs ingratitudes.

Imposez-vous aussi chaque jour, à la même fin, une légère privation quelconque: le Cœur de Jésus pèse l'amour et la volonté qui produisent l'œuvre plutôt que l'œuvre elle-même.



Pieux sentiments d'une âme toute dévouée à Jésus


Mademoiselle Victorine de Galard Terraube, morte en 1836, après une trop courte vie consacrée à compatir à toutes les douleurs, à répandre un baume salutaire sur toutes les afflictions, à soulager de son mieux toutes les infortunes, se sentait pénétrée de la plus vive douleur au sujet de l'oubli et de l'ingratitude des hommes envers le Cœur de Jésus: faveur spéciale que les âmes ordinaires ne conçoivent même pas, et qui n'est guère accordée qu'à celles qui sont embrasées de l'amour divin. « A chaque nouvelle profanation, écrivait-elle, la pensée qui s'empare toujours de moi, c'est que tout le monde, dans ces temps malheureux, trouve des cœurs sensibles, et que mon Jésus n'en trouve pas: tout le monde est plaint, et mon Jésus ne l'est par personne.

C'est alors que je sens toujours, je l'avoue, mon bien faible amour se ranimer, que je m'offre à ce bon Sauveur sans réserve, et que je le conjure de vouloir bien faire son séjour dans mon cœur, en en chassant tout ce qui pourrait le contrister ». L'ingratitude des hommes envers un Dieu qui les a tant aimés, l'aveuglement des pécheurs, l'indifférence des justes eux-mêmes a la vue des crimes qui inondent la terre : telles étaient les causes ordinaires des larmes que Victorine répandait en la présence du Seigneur.

L'état de la France, sous le rapport religieux, l'occupait d'une manière tonte particulière. Elle voyait, avec une douleur profonde, la foi bannie de tant de cœurs, la religion de nos pères devenue comme étrangère au plus grand nombre, ses préceptes publiquement violés, ses solennités profanées audacieusement. Ce qui l'affligeait particulièrement, c'était de voir que même parmi les âmes pieuses, dont les vertus peuvent seules arrêter les coups terribles de la trop juste colère du Seigneur, il en était si peu qui parussent assez reconnaître l'amour de notre divin Jésus, et entrer dans ces sentiments d'expiation, d'amende honorable et de dévouement dont il lui semblait qu'elles auraient dû être constamment animées.

Ames justes, marchez, au moins de loin, nous vous en conjurons, sur les traces de Victorine; cherchez, comme elle, à aimer davantage votre Dieu, à proportion qu'il est plus offensé. Ah! qu'il n'ait pas à répéter, de nos jours, ces plaintes si touchantes qu'il faisait entendre autrefois par la bouche du Roi-Prophète: « J'ai attendu quelqu'un qui s'affligeât avec moi, et personne ne s'est présenté; quelqu'un qui cherchât à me consoler, et je ne l'ai pas trouvé ».

(Vie de Mademoiselle de Galard-Terraube, 5e partie.)




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Message par Lumen Mar 14 Juin 2022 - 16:01

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Deuxième jour

Droits qu'il a sur notre cœur


Voix de Jésus


« Tu ne M'aimes pas, mon fils, non, tu ne M'aimes pas. Je ne dis point: tu ne M'aimes pas comme Je t'aime; le pourrais-tu quand tu le voudrais ?... Mais tu ne M'aimes pas comme tu pourrais M'aimer; hélas ! Est-il même bien vrai que ton amour pour Moi soit égal à celui que tu ressens pour les créatures en qui J'ai mis quelque reflet de Mon amabilité, ou qui t'ont fait quelque bien ? Vois donc l'injustice et l'ingratitude. Quel est l'ouvrage de Mes mains qui puisse subsister devant Moi, s'il M'est comparé ? Dans quelle créature as-tu jamais trouvé rien qui ne s'efface devant Ma Beauté ineffable, devant Ma Douceur, Ma Bonté, Ma Générosité, Ma Patience, Ma Sainteté, Ma Puissance, Ma Sagesse, Ma Science, Ma Perfection infinie ?... Quelle est celle à qui tu doives ce que tu Me dois ? Je t'ai créé à Mon image et à Ma ressemblance; Je t'ai ménagé des plaisirs purs et innocents sur la terre, où tu n'es placé que pour te rendre digne d'une vie meilleure, d'une vie divine; Je t'ai donné tout ce que tu possèdes; Je t'ai fait tout ce que tu es; tu m'appartiens donc tout entier: tu es bien Mon champ, tu es Ma vigne choisie, et nul autre que Moi n'a le droit d'en jouir.

Quelle est encore la créature qui ait jamais fait pour toi ce que J'ai fait... ce n'est point assez, la millième partie de ce que J'ai fait... pour toi, misérable héritier de la corruption originelle; pour toi, dont Je savais bien d'avance toute l'ingratitude, dont J'avais compté de toute éternité les négligences, les fautes, les outrages, les crimes ?... Je Me suis anéanti pour toi jusqu'à la forme d'un esclave; pour toi Je suis né dans une crèche; pour toi Je Me suis imposé les peines et les privations de la fuite et de l'exil; pour toi Je Me suis rendu obéissant à Marie et à Joseph; pour toi J'ai enduré les calomnies et les persécutions des Juifs qui s'étaient faits Mes ennemis; pour toi J'ai été baigné d'une sueur de Sang au Jardin des Oliviers; pour toi J'ai laissé déchirer ma chair en lambeaux sous les coups de la Flagellation; pour toi Je Me suis laissé clouer en holocauste sur le bois du supplice; pour toi Je suis mort de la mort la plus douloureuse; et maintenant, ressuscité, c'est pour toi que Je vis: Je vis dans le Ciel, offrant les traces glorieuses de Mes Plaies pour ton Salut; Je vis dans l'Eucharistie, où Je Me fais ton breuvage et ta nourriture. Ouvre donc les yeux, ô mon fils, vois et considère ce que Je te suis, et ce que tu me devrais être: sois le juge entre ton cœur et Mon Cœur, et rends enfin justice à Mes droits si légitimes ».



Réflexion


N'ai-je pas méconnu jusqu'à présent les droits du Cœur de Jésus ?... Hélas ! je suis, à toute sorte de titres, son inaliénable propriété; et j'ai violé mille fois cette propriété Divine, au profit injuste de mes passions... Encore aujourd'hui, que de pensées, que de désirs, que de paroles, que d'actions je dérobe à Son Amour
!... Ah ! que désormais tout soit à Lui; que tout en moi vive pour Lui, pour Lui seul, puisque tout en moi appartient à Lui seul; que ce ne soit plus moi qui vive, mais qu'en moi vive Jésus : qu'Il soit l'âme de mon âme, et la vie de ma vie!...



Pratique


Dites souvent du fond du cœur, et surtout dans les moments de tentation : « Ô Jésus, soyez toujours mon Seigneur et mon Dieu ».

Ne prononcez jamais Son Doux Nom qu'avec un profond respect et un tendre amour, au souvenir de ce qu'Il est et de ce qu'il a fait pour vous.



Amour ardent de Sainte Marie-Madeleine de Pazzi envers Jésus


Dès l'âge de huit à neuf ans, sainte Madeleine de Pazzi s'était pénétrée, dans l'exercice de la prière, d'un tel désir d'aimer le Seigneur et de lui plaire, que tous les amusements du monde n'étaient plus pour elle qu'ennui et amertume : le seul bonheur qu'elle connût était de parler à Dieu ou de Dieu... On ne pourrait exprimer jusqu'où allait sa dévotion pour la sainte Eucharistie. Elle aimait à être auprès des personnes qui venaient d'avoir le bonheur de communier, et il semblait que l'amour lui fît sentir la présence de Jésus-Christ.

Engagée à ce divin époux par sa profession dans l'ordre des Carmélites, elle en reçut un accroissement admirable de grâces; et souvent, dans la vivacité de ses sentiments, elle ne pouvait contenir ses transports, et s'écriait: « Ô Amour ! faut-il que Vous ne soyez point aimé, ni même connu de vos propres créatures !... Ô mon Jésus ! Que n'ai-je une voix assez forte pour me faire entendre jusqu'aux extrémités du monde !... Je publierais partout que cet Amour doit être connu, aimé, estimé comme le seul vrai bien... »

D'autres fois elle invitait toutes les créatures à se changer en autant de langues pour louer, bénir, glorifier les trésors immenses de l'amour divin. Elle versait des larmes continuelles pour obtenir la conversion des pécheurs; et lorsque son oraison était interrompue par la nécessité d'aller prendre un peu de repos, il lui arrivait souvent de s'écrier: « Comment puis-je me reposer, quand je considère que mon Dieu est si grièvement offensé sur la terre ! Ô Jésus ! je le fais par obéissance, et pour me conformer à votre sainte volonté ». Rien n'était capable d'interrompre son union avec Dieu. Il lui suffisait d'entendre prononcer son nom, pour éprouver les plus vifs transports d'amour. Elle répétait souvent, et avec une ferveur incroyable, la doxologie: « Gloire soit au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit »; elle s'inclinait alors, et s'offrait tout entière à celui de qui elle avait tant reçu.

En toutes choses, elle envisageait uniquement la volonté de Dieu et le désir de lui plaire. Sa maxime était « Que la volonté de Dieu est toujours très aimable. Que notre bonheur est grand, disait-elle à. ses sœurs ! C'est un merveilleux échange que celui que nous faisons avec Dieu, et toujours à notre avantage, lorsque nous agissons dans la vue de lui plaire et de l'honorer ». « Venez, disait-elle encore, venez et aimez votre Dieu qui vous aime tant. Ô amour ! je meurs de douleur quand je vous vois si peu connu et si peu aimé. Ô amour, amour ! si vous ne savez où vous reposer, venez à moi et je vous recevrai. Ô âmes créées pour aimer, pourquoi n'aimez-vous pas ? »

(Vie de Sainte Marie-Madeleine de Pazzi, dans Godescard).




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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus Empty Re: Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Message par Lumen Mer 15 Juin 2022 - 15:53

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 47416e5ee5323834a727e0650748c9d2

Troisième jour

Sa grandeur comme Dieu


Voix de Jésus


« Je suis ton Dieu, mon fils. Avant que J'eusse pris le Nom de Jésus, c'est Moi qui disais à Moïse : « Je suis Celui qui suis ». Oui, Je suis l'Être par excellence, le Créateur de tous les êtres. C'est Moi qui dis, dès le commencement : « Que la lumière soit, et la lumière fut ». C'est Moi qui tirai du néant tout ce qui respire, tout ce qui sent, tout ce qui a l'existence; et soudain toutes les créatures donnèrent louange à leur Auteur. C'est Moi qui étendis les cieux comme un pavillon, qui répandis les mondes dans l'espace comme dans les champs la poussière; c'est Moi qui en réglai les mouvements si variés et si harmonieux, dont le concert publie sans cesse Ma Science, Ma Sagesse, Ma Toute-Puissance; c'est Moi qui Me suis joué dans l'univers en y semant des merveilles sans nombres, dont la voix sublime n'est pourtant qu'un faible écho des merveilles restées cachées dans le sein de Celui qui est: car au commencement J'étais le Verbe, J'étais le Verbe en Dieu, et J'étais le Verbe-Dieu; tout a été fait par Moi, et rien de ce qui est créé n'a été fait sans Moi Je suis le principe et la fin de toutes choses; tout est à Moi, tout est pour Moi, tout est par Moi; il n'est rien de beau que par Moi, rien de bon, rien d'aimable. Image consubstantielle du Père, splendeur de Sa Gloire, éclat de Sa Lumière, miroir sans tache de sa majesté, Dieu de Dieu Dieu au-dessus de tout, béni aux siècles des siècles, Je remplis de ma présence l'immensité des cieux, les extrémités de la terre, les profondeurs de l'océan, les abîmes de l'enfer; et tout grand que je suis tout parfait, tout infini, Je suis Amour et Mes délices sont d'être avec les enfants des hommes. Plus ils s'abaissent devant Moi, plus Je descends vers eux, pour les faire monter, eux si petits, si misérables, jusqu'à la hauteur de Ma Divinité: plus ils M'adorent dans l'anéantissement de leur être, plus Je les aime, plus Je les unis à Moi pour leur faire goûter combien leur Seigneur est doux. Et alors ils comprennent que Moi seul Je puis suffire à leur cœur, que Moi seul Je puis en satisfaire les désirs et en réaliser toutes les espérances »..


Réflexion


Jésus est mon Dieu... Ai-je bien senti jamais la grandeur de cette vérité ?... Ai-je bien compris jamais combien, chétive créature, je suis au-dessous de sa majesté infinie; combien cette Majesté mérite l'adoration la plus profonde; combien, daignant abaisser sur moi des regards de complaisance et d'amour, elle mérite, de ma part, le retour de la plus vive gratitude et de l'amour le plus ardent?... Ah ! Si cette pensée pouvait ne pas me quitter : « Jésus, comme Dieu, est près de moi, Il est en moi, Il veut bien agréer, demander mon amour »; de quel respect serais-je saisi pour sa présence ! avec quelle réserve, quelle circonspection réglerais-je, en tout temps, en tous lieux, jusqu'à mes moindres actions, jusqu'à mes plus secrètes pensées ! Avec quelle ferveur je pousserais vers Lui de tendres soupirs !...


Pratique


Marchez constamment en la présence de ce grand Dieu qui, pour se rapprocher de vous, a daigné prendre un cœur semblable au vôtre, et vous serez parfait.

Prenez l'heureuse habitude de vous rappeler cette sainte présence par la vue des créatures : il n'en est pas une où ne reluise l'éclat de ses perfections adorables.



Application constante de Saint Vincent de Paul à la présence de Dieu


L'application de Saint Vincent de Paul à Dieu était telle, selon le témoignage d'un très vertueux prêtre, qui l'avait particulièrement connu, que son esprit était continuellement attentif à la présence de ce divin Maître. Quelque sorte d'affaires et d'occupations qui pussent lui arriver, il était toujours recueilli, toujours maître de lui-même. On remarquait que, pour l'ordinaire, avant de répondre à ce qu'on lui demandait, surtout si c'était quelque chose d'important, il faisait une petite pause pendant laquelle il élevait son esprit à Dieu pour implorer sa lumière et sa grâce, afin de ne rien dire et de ne rien faire que selon sa volonté et pour sa plus grande gloire.

Quand il marchait dans la ville, c'était toujours avec recueillement, louant Dieu et le priant au fond de son cœur; et sur ses dernières années, lorsqu'il allait avec son compagnon dans la voiture dont il était obligé de se servir, il avait ordinairement les yeux fermés, afin de se mieux entretenir avec Dieu. Il avait la sainte coutume, toutes les fois qu'il entendait sonner l'horloge, qu'il fût seul ou en compagnie, de se découvrir et de faire un signe de croix. Il disait que cette pratique était très propre à renouveler dans l'esprit la présence de Dieu, et à rappeler le souvenir des résolutions prises dans l'oraison du matin : aussi l'a-t-il introduite parmi les prêtres de sa compagnie, qui en usent selon que le temps et les lieux le peuvent permettre. Comme il connaissait par son expérience les grâces et les bénédictions attachées à ce recueillement intérieur, il y portait les autres autant qu'il le pouvait.

Dans ce but il fit mettre en divers endroits du cloître de Saint Lazare ces paroles écrites en gros caractères : Dieu vous regarde; et il disait qu'une personne qui se rendrait fidèle à cette salutaire pensée de la présence de Dieu, parviendrait bientôt à une très haute sainteté. Il se servait des choses naturelles et sensibles pour s'élever au Créateur : il ne s'arrêtait pas à la figure extérieure, ni même aux bonnes qualités particulières des êtres créés, mais il s'en servait seulement pour passer à la considération des perfections de Dieu.

Quand il voyait des campagnes couvertes de blé, ou des arbres chargés de fruits, il en prenait sujet d'admirer cette abondance inépuisable de bien qui est en Dieu, de louer et de bénir le soin paternel de sa providence. Lorsqu'il voyait des fleurs ou quelque autre chose belle ou agréable, il disait dans son cœur ces paroles qu'on a trouvées écrites de sa main: « Qu'y a-t-il de comparable à la beauté de Dieu qui est le principe de toute perfection des créatures ? N'est-ce pas de lui que les fleurs, les oiseaux, les astres, la lune et le soleil empruntent leur, lustre et leur beauté ? »

(Vie de Saint Vincent de Paul, par Louis Abelly).




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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus Empty Re: Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Message par Lumen Jeu 16 Juin 2022 - 19:37

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Quatrième jour

Bonté ineffable de Son Cœur


Voix de Jésus


« Je t'ai parlé de Ma Divinité, ô mon fils; mais que t'en ai-je dit ?... Rien, en comparaison de la réalité : pour t'en faire comprendre quelque chose, il faudrait t'enlever de la terre et te transporter au milieu de Mes Saints; et quand même il entrerait dans les vues de Ma Providence de te ravir au troisième ciel, comme l'Apôtre des nations, l'éclat de la beauté du Dieu Trois Fois Saint laisserait ton âme éperdue dans un éblouissement qui accablerait ta débile nature. Mais pour te consoler de ton impuissance, pour t'aider à prendre, même dans ton exil, un avant-goût du souverain bien, je Me suis fait chair Dans ta faiblesse, tu ne pouvais monter jusqu'à Moi; je suis descendu vers toi jusqu'à prendre la nature humaine; Je Me suis donné un cœur d'homme, et Je te l'offre plein de grâce et de vérités; et Mon grand désir est de contracter avec toi l'union la plus intime.

Oh ! Si tu savais comme ton cœur est fait pour Mon Cœur... comme Mon Cœur veut ton amour, ton ardent amour!... C'est Lui qui tient sans cesse Mes yeux pleins de douceur et de bienveillance fixés sur toi, pauvre créature, toi Mon affranchi par Mon Sang, toi l'enfant de Mes Douleurs, devenu Mon fils au prix de la vie du meilleur des pères. C'est Lui qui tient Mes oreilles toujours ouvertes à tes gémissements et à tes larmes, toujours à tes demandes, à tes désirs : tu ne saurais jamais les lasser. C'est Lui qui fait distiller de Mes lèvres sur tes infirmités, sur tes dégoûts, sur tes amertumes, sur toutes tes peines, le vin de Ma force et l'huile de Ma Charité; Lui qui te fait entendre quelques-unes de ces paroles intérieures si douces et si puissantes pour guérir les plaies même les plus profondes.

C'est ce Cœur qui Me fait tendre constamment les bras pour te soutenir, pour te relever, pour aider tes pas mal assurés dans la voie étroite du Ciel, pour accueillir tes regrets après tes faiblesses, après tes ingratitudes, et te presser dans les douces étreintes de Ma Miséricorde et de Mon Amour; c'est Lui qui, nuit et jour, ressent pour toi la plus vive tendresse, et te présente sa blessure pour verser dans ton âme l'onction d'une piété pure et forte, qui se nourrit au milieu des épines, et qui se plaît au milieu des lys. Il est donc vrai : tu es Mon unique, mon bien-aimé. C'est Toi que Je veux et que Je chéris; c'est toi, toujours toi... Ton amour répond-il à Mon Amour ? Est-ce Moi, toujours Moi que tu veux et que tu chéris ?... »



Réflexion


Comment résister à cet appel si tendre que Jésus fait à mon amour ? Je n'ai qu'à donner pour m'enrichir : je donnerai bien peu en donnant mon misérable cœur, et je recevrai un don au-dessus de tous les dons, je posséderai Jésus, qui fait les délices des Anges et des Saints; et avec Lui j'aurai le gage certain de mon éternelle félicité. Ah ! que j'ai lieu de rougir ici de confusion. Il est si naturel de répondre à un bon cœur, à un cœur compatissant et dévoué : ce n'est pas un devoir qui coûte à remplir, c'est un doux penchant à suivre. Hélas ! quel cœur fut jamais bon, compatissant et dévoué comme le Cœur de Jésus ?... Et j'ai pu si longtemps Lui refuser le mien, ou ne le Lui donner qu'à moitié, ou le reprendre après le Lui avoir donné ! Oh ! jamais plus, non jamais plus ni partage, ni inconstance Désormais Jésus seul : dans la joie et dans les larmes Jésus; à la vie et à la mort Jésus....


Pratique


Pénétrez-vous de cette consolante vérité, que Jésus pense continuellement à vous, qu'il veille constamment sur vous, et que son cœur adorable est toujours ouvert à vos besoins et à vos prières.

Soyez fidèle à la sainte pratique des âmes pieuses qui, à neuf heures du matin et à quatre heures du soir, invoquent le Sacré-Cœur, et offrez-lui, en union avec elles, l'hommage de toutes vos affections.



Tendre dévotions de quelques Saints envers le Cœur de Jésus


Les Saints se sont plu à choisir le cœur de Jésus pour leur asile et leur demeure, et à exprimer dans les termes les plus touchants leur tendre dévotion à ce trésor de charité.

Saint Bonaventure portait une sainte envie au fer de la lance qui ouvrit, sur le Calvaire, ce divin cœur, et il s'écriait avec transport : « Oh ! si j'avais été à sa place, je n'eusse plus voulu en sortir; mais je me serais dit : Voici mon repos à jamais ; ici je fixerai ma demeure, ma demeure de prédilection et de choix ».

« Si vous voulez me trouver, écrivait Saint Elzéar à Sainte Delphine, son « épouse, cherchez-moi dans la plaie du côté de Jésus-Christ: c'est le lieu de mon repos ».

« Approchons-nous, dit Saint Bernard, approchons-nous de Jésus, tressaillons, soyons ravis de joie au souvenir de son cœur... Oh ! qu'il est bon, qu'il est délicieux d'habiter dans ce cœur ! Votre cœur, ô Jésus, a été blessé pour nous offrir un sûr asile !... Il a été percé afin que, par cette blessure extérieure, nous pussions découvrir la blessure invisible que l'amour lui a faite... Qui donc n'aimerait pas ce cœur ainsi blessé »

« Saint François d'Assise (comme notre divin Sauveur le fit connaître à Sainte Marguerite-Marie, choisie du ciel pour propager la dévotion au Sacré-Cœur) vivait intimement uni à ce cœur adorable et en obtenait des grâces toutes particulières.

Saint François de Sales faisait son séjour habituel dans cette retraite d'amour, et le repos qu'il y goûtait ne pouvait être interrompu même par les plus grandes occupations.

Sainte Mechtilde, Sainte Gertrude, Sainte Catherine de Sienne, Sainte Claire d'Assise, Saint Ignace, Sainte Thérèse d'Avila, Saint François Xavier, et une infinité d'autres saints, qu'il serait trop long de nommer, eurent aussi une dévotion toute spéciale à cet aimable cœur.

Qu'il nous suffise de citer encore Saint Louis de Gonzague, dont la piété envers le Sacré Cœur de Jésus, dans l'exercice d'une vie intérieure et d'union continuelle avec Dieu, fut le caractère distinctif.
Dans l'année 1765, un novice de la compagnie de Jésus, Nicolas Louis Célestini, étant attaqué d'une maladie très-grave, et se trouvant presqu'à l'agonie, vit lui apparaître l'angélique Louis qui lui adressa les paroles les plus consolantes, et l'exhorta à aimer le Sacré-Cœur et à en propager la dévotion, qu'il lui dit être fort agréable au Ciel. Nicolas le lui promit, et reçut en récompense la guérison miraculeuse de sa maladie.

(Mois consacré au Sacré-Cœur, A. M. D. G.)




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Message par Lumen Ven 17 Juin 2022 - 11:37

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 3a1c05a6d2621ea172dc3cc059dcc25a

Cinquième jour

Son amabilité dans sa vie mortelle.


Voix de Jésus


« Si j'avais pu voir et entendre Jésus sur la terre, comme le purent les heureux contemporains de Sa Vie mortelle, ah! Qu'il me semble que je l'aurais aimé! Que j'aurais eu de bonheur à Le contempler, et à ouïr la voix de l'aimable Fils de Marie!... » Tels ont été souvent, ô mon fils, tes vœux et tes regrets. Mais as-tu donc oublié que Je t'ai laissé et que tu possèdes l'histoire de Ma Vie, tout empreinte de la douce Majesté de l'Homme-Dieu et de la suave onction de Sa Parole.

Oh ! Que ne sais-tu lire dans ces pages de Mon Évangile, avec foi et avec amour ?... Partout Je m'y peins en caractères aussi vrais que touchants : partout J'y suis plein de Bonté, de mansuétude, de commisération, de zèle, de Charité; tour à tour pasteur et père, pasteur vigilant et généreux, tendre père, tendre comme la mère qui cache sous l'aile de son amour le trésor chéri de son cœur; docteur de tous les hommes, Me faisant tout à tous, me rapetissant avec les petits, donnant le lait à l'enfance, et un aliment solide à l'âge mûr, traduisant la science et la sagesse divines en une langue faite pour toutes les intelligences.

Partout Je m'y montre consolateur des affligés, remède vivant de toutes les maladies; nourrissant ceux qui ont faim; relevant de terre l'humble et le pauvre, à qui J'annonçais de préférence la Bonne Nouvelle; fortifiant le faible; encourageant le pusillanime; jeûnant, veillant, priant pour les pécheurs, pour toi, mon fils, qui devais commettre tant et de si grands péchés; versant des pleurs sur les cœurs obstinés, sur toi, mon fils, qui devais opposer tant et de si grands obstacles à l'effusion et au fruit de Mes Grâces; parcourant les cités et les bourgades pour faire du bien à tous, pour épancher sur tous un Cœur surabondant en Miséricorde, en pitié, en condescendance, en bienveillance, en affabilité, en dévouement et en Amour.

N'est-ce pas là, ô mon fils, tout autant d'attraits auxquels tu ne saurais résister si tu les trouvais dans un de tes semblables ?... Et cependant tu ne cèdes pas à l'amabilité de Mon Divin Cœur. Ne suis-Je donc plus le même parce que Je ne suis plus visible sur la terre ?.. N'ai-Je plus ce Cœur qui gagnait tous les cœurs droits et sensibles ?... A te voir si indifférent, si froid envers Moi, qui ne le croirait?... »



Réflexion


Oui, il n'est que trop vrai, je suis peu touché de l'amabilité de Jésus, qui est venu raconter au monde ce qu'il y a de bonté et d'amour dans le sein de Son Père céleste, et qui l'a fait redire à toutes les générations dans un livre où tout respire la candeur, la paix, la sérénité, la pureté du ciel. La sainteté de l'Évangile a parlé même au cœur des impies: ils n'ont pu se défendre du charme secret qu'il recèle.

Comment donc la beauté, la douceur, la Charité de Jésus, qui me sont manifestées dans ce divin livre, me laissent-elles insensible ?... Mon Dieu s'y présente à mon cœur sous les traits du plus aimable des enfants des hommes; que faut-il de plus pour m'obliger à l'aimer souverainement, à lui abandonner sans réserve l'empire de toutes mes affections ?...



Pratique


Toutes les fois que vous verrez dans les créatures un reflet de quelque vertu du Sauveur, dites-vous à vous-même : J'aime cette bonté ; mais la bonté de mon Jésus n'est-elle pas bien plus aimable ? J'aime cette douceur, cette charité; mais la douceur, la charité de mon Jésus n'ont-elles pas incomparablement plus de charmes ?

Ne lisez jamais le saint Évangile, n'en écoutez jamais la lecture qu'avec un sentiment profond de foi, de respect et d'amour pour celui qui a daigné vous y retracer les qualités si touchantes de son divin cœur.



Foi admirable d'un religieux Trappiste touchant le Saint Evangile


Le frère Moyse, religieux trappiste, qui avait eu dans le monde le nom de Picault de Ligré, grand prévôt de Touraine, se tenait uni à Dieu en tous lieux, comme en tous lieux les Anges l'adorent. La campagne, le cloître, le dortoir, le réfectoire étaient pour lui comme autant d églises où il ne cessait de louer le Seigneur et de jouir de sa divine présence. Ses lectures mêmes se convertissaient en prières, en méditations. Il trouvait tant de goût à lire les actions et les maximes de Jésus-Christ dans l'Evangile, qu'à chaque ligne il s'arrêtait : c'était pour lui comme autant d'autels où sa foi immolait la raison, où par reconnaissance il s'attendrissait sur la bonté ineffable du Sauveur.

Un chapitre seul le tenait huit jours sans qu'il lui fût possible d'avancer, parce qu'à chaque pas adorer, bénir, remercier Jésus-Christ, ou s'occuper des merveilles que Dieu avait opérées par son Fils, absorbait toutes les facultés de son âme. Dieu de grandeur et de majesté, comment un homme sans littérature goûtait-il dans les livres sacrés tant de suavités et de douceurs ?... Ah ! c'est que vous aimez à cacher vos mystères aux sages orgueilleux du siècle, et que vous les révélez aux petits; c'est que votre Esprit saint se repose avec complaisance sur les âmes véritablement humbles...

Le frère Moyse ne voulait d'autre flambeau dans ses lectures que les lumières de la grâce, ni d'autre guide que sa foi. « Les hommes sont bien insensés, disait-il en tenant son Nouveau Testament, de consulter tant de livres ! Qu'ils soient dociles et fidèles à pratiquer les instructions de notre divin Maître, ils deviendront bientôt de savants disciples. Il faut l'écouter avec les dispositions des premiers chrétiens, qu'il nourrissait lui-même de cette parole de vie : « On ne sentira ni indifférence ni dégoût pour cet aliment délicieux... » Ensuite élevant son livre : « Oui, divin Jésus, je vous proteste que je révère votre parole autant que votre chair adorable; je vous aimerai toujours caché dans ce volume sacré, autant que si j'avais le bonheur de jouir de votre présence dans le ciel » : pensées et mouvements dignes de saint Bernard et de saint Augustin !

(Relation de la vie et de la mort de quelques religieux de la Trappe, tome III).




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Message par Lumen Sam 18 Juin 2022 - 13:47

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus Cdj10

Sixième jour

Son amabilité dans ses enseignements


Voix de Jésus


« Au désert une voix se fit entendre qui prêchait la pénitence et annonçait la venue du Désiré des nations. On accourut pour entendre la parole de Jean; on l'admira; on fut tenté de le prendre pour le Messie. Mais il répondit : « Au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, et dont je ne suis pas digne de délier la chaussure ». Bientôt après, une voix plus auguste, une voix pleine de douceur et de force, pleine d'onction et de Majesté, se fit entendre dans les bourgs et dans les villes ; toute la Judée en fut émue; l'on se pressait pour l'écouter, l'on oubliait la faim et la soif en l'écoutant.

Mes amis, dans un saint enthousiasme, s'écriaient : « Vous avez les paroles de la vie éternelle; et mes ennemis eux-mêmes: « En vérité, jamais homme ne parla comme cet homme ». Car Je disais : « Je ne suis pas venu de Moi-même; c'est la Vérité qui M'a envoyé ». « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à Moi, et qu'il boive : celui qui croit en Moi sentira couler dans son cœur comme une source d'eau vivifiante ». « Venez à Moi, vous tous qui êtes dans la peine, qui êtes accablés, et Je vous soulagerai. Apprenez de Moi que Je suis Doux et Humble de Cœur. Prenez Mon joug : car il est léger, il est doux; et vous trouverez le repos de vos âmes ». « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu'ils l'aient avec surabondance ». « Demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez; frappez et on vous ouvrira: tout ce que vous demanderez en Mon Nom vous sera accordé ». « Je suis le Bon Pasteur; le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis ». « Je suis le Pain vivant descendu du Ciel; Je suis la Résurrection et la Vie ». « Laissez les petits enfants venir à Moi : il faut leur ressembler pour entrer dans le Royaume des Cieux ». « Celui qui fait la volonté de Mon Père, celui-là est Mon frère, et Ma sœur et ma mère »

Ainsi, Je parlais à tous un langage de charité jusqu'alors inconnu à la terre, et J'annonçais à tous que le bonheur est plus haut que ce misérable monde de quelques jours. Combien de fois, ô mon fils, cette même voix t'a parlé par Ma Grâce, et par les reproches de ta conscience, et par la bouche de mes prêtres, et par les saints exemples, et par les pieuses lectures... et tu ne l'as pas écoutée! Combien de fois Je t'ai parlé pour te rendre meilleur, plus digne de Moi, plus heureux... et tu ne l'as pas voulu ! »



Réflexion


Je rougirais de ne pas prêter l'oreille aux paroles d'un homme à qui je devrais les égards du respect et de la soumission; et j'ose la fermer, hélas! À la voix de mon Dieu... de mon Dieu qui ne me parle que pour me rendre digne de Lui devenir semblable, et de partager un jour son bonheur dans le Ciel !

Ô aveuglement déplorable ! Ah ! que je mériterais que le Sauveur me laissât à moi-même, à mes ténèbres, à ma faiblesse, à mes mauvaises passions !...

Et cependant Il me parle encore aujourd'hui, Il m'invite, Il m'exhorte à faire sur moi un retour sérieux, à obéir à Sa Grâce, et à travailler efficacement à ma perfection Pourrais-je Lui résister encore ?... Non, non; à jamais je serai fidèle à suivre en tout et partout les saintes inspirations dont Il daignera me favoriser.



Pratique


Reconnaissez et écoutez docilement la voix du cœur de Jésus dans tout ce que vous sentirez, dans tout ce que vous entendrez, dans tout ce que vous verrez, dans tout ce que vous irez qui pourra vous porter au bien.

Evitez soigneusement tout ce que Jésus éviterait à votre place; faites promptement tout ce qui peut rendre votre cœur semblable au sien: car Jésus est la voie, la vérité et la vie.



Saint Vincent de Paul, imitateur fidèle de Jésus


Saint Vincent de Paul s'étudiait à imiter Jésus-Christ autant qu'il était en lui, dans sa manière d'agir et de parler. Voici le témoignage que l'un de ses disciples a rendu à ce sujet : « L'amour que M. Vincent avait pour Notre Seigneur faisait qu'il ne le perdait presque jamais de vue, marchant toujours en sa présence et se conformant à lui en toutes ses actions, paroles et pensées; car je puis dire avec vérité, et nous le savons tous, qu'il ne parlait presque jamais qu'il ne citât, en même temps, ou quelque maxime ou quelque action du Fils de Dieu : tant il était rempli de son esprit et nourri de sa doctrine.

J'ai souvent admiré comme il appliquait si bien et si à propos les paroles et les exemples de ce divin Sauveur, et cela en tout ce qu'il conseillait ou recommandait; et j'ai ouï dire à l'un des plus anciens prêtres de notre congrégation, qui le connaissait depuis plus de quarante-cinq ou cinquante ans, que M. Vincent était une image de Jésus-Christ des plus parfaites qu'il eût connues sur la terre, et qu'il ne lui avait jamais ouï dire ni vu faire aucune chose que par rapport à celui qui s'est proposé aux hommes pour exemple, et qui leur a dit : « Je vous ai donné l'exemple, afin que de la manière que j'ai fait ainsi vous fassiez vous-mêmes ». C'est ce que le même M. Vincent nous excitait si souvent à pratiquer.

Dans les avis importants qu'il me donna de vive voix, en me nommant supérieur de la maison où je suis, il me recommanda particulièrement, lorsque j'aurais à parler ou à agir, de faire réflexion sur moi-même, et de me dire : « Comment Notre Seigneur aurait-il parlé ou agi dans cette occasion ? De quelle façon dirait-il ceci ou ferait-il cela ? Ô Seigneur! inspirez-moi ce que je dois faire ou ce que je dois dire, parce que de moi-même je ne puis rien sans vous ! »

Un célèbre docteur demandant un jour à un prêtre de la mission, quelle était la principale vertu de saint Vincent, ce prêtre lui répondit que c'était l'imitation de Notre Seigneur Jésus-Christ, qu'il avait continuellement devant les yeux pour se conformer à lui; que c'était son livre et son miroir, dans lequel il se regardait en toutes rencontres; que lorsqu'il doutait comment il devait faire une chose pour être parfaitement agréable à Dieu, il considérait aussitôt de quelle façon Notre Seigneur s'était comporté en pareille occasion, ou bien ce qu'il en avait dit, ou ce qu'il en avait indiqué par ses maximes; et qu'alors sans hésiter il suivait son exemple et sa parole, étant fortement persuadé que le caractère de notre perfection et de notre prédestination consiste dans notre conformité avec le Fils de Dieu.

(Vie de saint Vincent de Paul, par Abelly, tome III).




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Message par Lumen Dim 19 Juin 2022 - 17:45

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 8abe59e4681af3b8b960e5787f14b2f8

Septième jour

Ses trois paraboles les plus touchantes


Voix de Jésus


« Je suis la Vérité, ô mon fils : Ma Parole est toujours l'expression fidèle de Mes sentiments; M'entendre c'est voir Mon Cœur à découvert. Prête donc une oreille de plus en plus attentive; car Je vais te redire ce que J'adressais autrefois aux enfants d'Israël, pour les ramener à leur Dieu. C'est toi aussi que J'avais en vue, c'est pour, toi que Je parlais, ô mon fils. « Une femme avait dix drachmes: en ayant perdu une, elle alluma un flambeau, fouilla toute la maison, et l'ayant retrouvée elle assembla ses amies et ses voisines, leur disant: « Félicitez-moi; j'avais perdu une de mes drachmes, et voilà que je t'ai retrouvée ».

Écoute encore : « Un pasteur avait cent brebis: une s'étant égarée dans le désert, il quitta les quatre-vingt dix-neuf qui lui restaient; il courut après la centième; et l'ayant retrouvée, il la chargea sur ses épaules; il la rapporta joyeux au bercail; et rentré dans sa demeure, il appela ses amis et ses voisins, leur disant: « réjouissez-vous avec moi: j'ai retrouvé ma brebis qui s'était égarée ».

Écoute encore : « Un homme avait deux fils: le plus jeune réclama sa portion de biens, quitta la maison paternelle, et s'en alla dans un pays éloigné où il dissipa tout par une vie licencieuse. Bientôt une grande famine survint; et voilà qu'il fut réduit à offrir ses services à un maître, qui l'envoya aux champs paître des pourceaux; et là il enviait aux pourceaux les cosses de ce qu'ils mangeaient. Mais revenu à lui-même: « Combien de mercenaires, dit-il, ont du pain en abondance dans la maison de mon père, et moi je meurs ici de faim! Je me lèverai et j'irai à mon père, et je lui dirai: « Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre vous; je ne suis plus digne d'être appelé votre fils; faites de moi l'un de vos mercenaires ». Et se levant il partit. l'apercevant, comme il était encore au loin, son père, ému de compassion, accourut à sa rencontre, se jeta à son cou, l'embrassa; et le fils lui dit: « Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre vous; je ne suis plus digne d'être appelé votre fils ». Le père alors dit aux serviteurs: « Vite, apportez sa robe première; revêtez-le; mettez un anneau à sa main, une chaussure à ses pieds; amenez le veau gras, et tuez-le, et mangeons, et faisons festin, parce que mon enfant que voici était mort, et il est ressuscité; il était perdu, et il est retrouvé ». Mon fils, tu viens de lire ici trois fois ton histoire; et tu ne l'as pas mouillée d'une seule larme... Pourquoi donc cette insensibilité? Pourquoi si peu d'affection envers Moi qui t'aime si tendrement, et qui t'aimerai toujours, si tu veux Me rester fidèle? Car, tu le sais, ô mon fils, ce ne sera pas Moi qui t'aurai quitté le premier, si tu viens jamais à être séparé de Moi ».



Réflexion


Le Cœur de Jésus pouvait-il prêter à Sa Charité, à Sa Miséricorde, un langage plus doux, plus vrai, plus touchant ? D'où vient donc que mon cœur ne se fond pas de reconnaissance et d'amour ? D'où vient que je ne donne pas à ce Bon Maître, à ce Bon Pasteur, à ce Bon Père, sinon de ces larmes amères qui ont sillonné les joues de tant d'illustres pénitents, du moins de ces vifs élans de gratitude qui enlèvent une âme au monde et à elle-même, pour l'attacher inviolablement à son Dieu ? Que veut de moi Jésus ? Il veut mon amour. Que lui dois-je à mille titres ? L'amour. Aimer le souverain bien, aimer Celui qui m'aime si ardemment, aimer toujours celui dont l'amour est éternel, et qui ne cessera de m'aimer que lorsque je cesserai de l'aimer moi-même, est-ce donc chose si difficile ? N'est-ce pas à la fois le plus impérieux et le plus doux de tous les devoirs ?


Pratique


Quand vous verrez quelqu'un de vos frères engagé dans les voies funestes du péché, dites-vous aussitôt : Et moi aussi j'étais égaré jadis loin de mon divin maître, de mon divin pasteur, de mon divin père; mais il m'a cherché, ramené, sauvé : quelle reconnaissance paiera jamais un tel bienfait ?

Remerciez, chaque jour, le cœur de Jésus de ce qu'il vous a retiré de vos égarements, et célébrez annuellement avec ferveur l'époque de votre conversion : c'est une grâce qui, certes, mérite bien ce souvenir.



Admirable reconnaissance d'une âme sincèrement revenue à Dieu


Rien de plus touchant que les épanchements du repentir de M. Delauro-Dubez, conseiller à la Cour royale de Montpellier, grave magistrat qui avait blanchi dans l'exercice de ses nobles fonctions, et en même temps dans l'indifférence et l'oubli de ses devoirs religieux, avant vécu jusqu'à l'âge de 64 ans dans l'incrédulité.

« Le souvenir, dit-il, des vertus angéliques d'une mère tendrement aimée me conduisit à un utile retour sur les égarements d'une vie si longtemps criminelle. En vain, Seigneur, vous me frappiez rudement des verges de votre amour paternel, en me faisant expier des plaisirs éphémères, de vaines jouissances et des moments d'ivresse, par des peines, des anxiétés, des douleurs et des angoisses de tout genre au dedans et au dehors. Hélas ! ces grâces multipliées dont vous me combliez pour me ramener à vous, je ne cessais de les fouler aux pieds; mon cœur s'endurcissait de plus en plus; je me précipitais d'abîme en abîme. De la profondeur de ce gouffre creusé par cinquante ans d'iniquités, j'élevai vers vous une voix suppliante, et, tout souillé, tout hideux que j'étais de l'ingratitude la plus monstrueuse, je fus écouté; vous daignâtes me tendre une main secourable, soulager ce cœur abattu, ruiné, le rendre à la vie, en lui inspirant la résolution généreuse d'abjurer toutes ses erreurs pour faire de dignes fruits de pénitence, et en lui traçant la voie qu'il avait à suivre pour parvenir jusqu'à vous.

Je n'avais à vous offrir, ô mon Dieu, que les restes avilis d'une vie usée par le crime; et votre miséricordieuse bonté accueillit les larmes amères que je versai dans votre sein paternel. Elle se plut à les adoucir, à porter le calme et la paix dans cette âme oppressée sous le poids des remords, et bouleversée par l'appréhension de vos jugements. Ces jours de ma vieillesse dont l'aspect avait été pour moi si formidable, votre excessive bonté, en y versant les consolations les plus abondantes, les a rendus bien préférables à ces jours de ma jeunesse que j'appelais le plus beau temps de ma vie.

Ô mon tendre père (vous avez bien voulu me permettre de vous appeler de ce doux nom), ma langue ne peut que bégayer l'hymne d'actions de grâces qui vous est dû pour de si grands bienfaits. Elle n'a pas de termes pour vous exprimer toute l'étendue, toute la vivacité d'une reconnaissance qui se perpétuera tous les instants de ma vie : oui, jusqu'à mon dernier soupir, j'exalterai votre miséricordieuse longanimité, vos insignes faveurs envers un pécheur aussi obstiné que je l'ai été,et aussi misérable que je le suis...
»

(L'athée redevenu chrétien, chap. VIII).




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Message par Lumen Lun 20 Juin 2022 - 18:36

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Huitième jour

Parabole de la drachme perdue


Voix de Jésus


« Sans doute, ô mon fils, tu l'as bien compris : cet enfant de la parabole, c'est toi; cette brebis, c'est toi; cette drachme, c'est toi; et sous l'image de ce père, de cette femme, de ce pasteur, tu as reconnu Ma Bonté, Ma Miséricorde, Mon incomparable Amour.... Mais as-tu suffisamment pénétré tout ce que cette Bonté, cette Miséricorde, cet Amour ont de ravissant pour les cœurs vraiment contrits et humiliés ?

Vois cette femme si inquiète et si empressée. Elle allume un flambeau, elle fouille toute la maison; qu'a-t-elle donc perdu de si précieux ? Une drachme, une seule drachme. Et quand, à force de soins et de recherches, elle l'a retrouvée, voilà que sa joie éclate; elle ne peut contenir son bonheur; il faut que ses amies, que ses voisines viennent le partager : on dirait qu'elle avait tout perdu, et qu'elle a tout retrouvé.

Et Moi aussi, mon fils, quand le péché t'avait arraché à Mon Divin Cœur, quand tu étais perdu pour Mon Amour et pour le Ciel, Je t'ai cherché et recherché par mille voies inconnues qu'a su employer Mon Cœur si prévenant, si indulgent, si généreux : J'ai commandé à l'Ange qui, depuis le berceau, veille sur ton âme, de faire effort pour te rendre à Mon Amour et à toi-même; J'ai fait briller, au milieu des ténèbres dans lesquelles Satan voulait te cacher ton malheur, la lumière de ta conscience et la lumière de Ma Grâce, pour te faire reculer devant l'abîme qui allait s'ouvrir sous tes pas.

Et cependant, qu'avais-Je besoin de toi ou que pouvais-Je en attendre ? En te perdant, qu'avais-Je perdu ? Que pouvais-Je gagner en te retrouvant ?... Et malgré ton indignité, quand tu M'as été rendu, quand J'ai pu te serrer dans les bras de Ma Miséricorde, quelle n'a pas été Ma joie ! Oui, Mon Divin Cœur a tressailli, et J'ai dit à Mes Anges et à Mes Saints: « Soyez heureux, J'avais perdu cette âme, et Je l'ai recouvrée ». Ô mon fils, mon fils ! Pour tant de prévenances, pour tant de bonté, pour tant d'amour, que Me donneras-tu ?

Ah! Je ne te demande que ton cœur, et à peine m'en accordes-tu ce que tu ne peux me refuser sans courir le risque de l'enfer : l'orgueil, la vanité, l'humeur et bien d'autres défauts qui me déplaisent, en ont une grande part. En sera-t-il toujours ainsi, ô mon fils ? »



Réflexion


Qu'ai-je à dire à ces tendres reproches du Cœur de mon Divin Maître ? Je Lui ai toujours été si cher qu'Il ne m'a pas délaissé, lorsque je l'avais abandonné moi-même; j'ai méprisé Son Amour et Il ne m'a point méprisé; j'ai fermé les yeux à la lumière de Sa Grâce, et Sa Grâce ne m'a point laissé périr dans mon aveuglement volontaire...

« Ô Dieu, dois-je m'écrier avec Sainte Thérèse, que Vous savez bien être ami... » Mais quand donc saurai-je répondre à une si noble et si pressante amitié ? Quand détruirai-je en moi tout ce qui blesse les regards de ce divin bienfaiteur ? Quand verra-t-il en moi les vertus dont Il désire tant que mon âme soit ornée ?...



Pratique


Lorsque vous hésiterez à faire quelque chose pour Dieu, encouragez-vous par cette pensée : Pourrais-je refuser au cœur de mon Jésus ce que, certes, la reconnaissance seule m'oblige à lui donner ?

Ne négligez aucune occasion de combattre vos défauts, afin de rendre de jour en jour votre cœur moins indigne du cœur de votre divin Maître.



Le Baron de Géramp se consacre généreusement à Dieu


Plusieurs accidents auxquels le baron de Géramb, pendant sa vie mondaine, n'avait échappé que par une espèce de miracle, lui avaient fait faire souvent de sérieuses réflexions, en rallumant dans son cœur le flambeau de la foi qui n'avait jamais été complètement éteint malgré les vives agitations d'une vie passée dans le tourbillon du monde, et au milieu de toutes les distractions des cours. Mais ce ne fut qu'en 1814, au sortir d'une longue captivité, qu'il résolut de consacrer entièrement à Dieu le reste des jours qui lui seraient accordés. Son premier projet fut de quitter la France et d'aller visiter les saints lieux. Il voulait, soutenu par les souvenirs dont cette terre sacrée est remplie, s'associer aux travaux, aux souffrances de l'Homme-Dieu, afin d'être associé aux récompenses divines qui en furent le prix; et il lui semblait que, près de l'endroit où le mystère de la Rédemption s'était opéré, il serait plus assuré que ses fautes lui seraient remises.

Tous ses préparatifs de départ étaient déjà faits, et il était sur le point de s'embarquer, lorsqu'il apprit qu'on venait de fonder un couvent de la Trappe près de Laval. Cette nouvelle fixa ses résolutions, et il décida qu'il irait s'ensevelir dans ce monastère, dont la discipline sévère et les austérités plaisaient à son esprit ardent dans sa dévotion. Après quinze mois de noviciat, le baron de Géramb, chambellan de sa majesté l'empereur d'Autriche, etc., devenu le père Marie-Joseph, échangea tous ses titres pour celui de serviteur de Dieu, toutes ses décorations pour une simple croix de bois, et ses riches habits pour une robe de bure.

La couche sur laquelle il reposait ses membres fatigués était une planche nue; il avait, pour soutenir sa tête, un oreiller de bois; sa nourriture était composée de légumes cuits à l'eau et au sel. Il y avait, certes, bien loin de son état passé à sa situation présente, et cependant on eût dit que le père Marie-Joseph était trappiste dès sa plus tendre jeunesse. Le sacrifice le plus pénible à un homme qui avait toujours vécu dans les grandeurs, qui avait fait sa volonté toute sa vie, c'était le sacrifice de cette même volonté, le sacrifice de son amour-propre et de sa délicatesse.

Après de longs et pénibles combats, le père Marie-Joseph finit par triompher. Aussi, quand il fallut, pour reconstruire l'église du couvent, aller mendier de l'argent de porte en porte dans tout le diocèse, rien ne lui coûta, rien ne put le rebuter; les fatigues, les humiliants refus, la. rigueur de la saison : tout lui semblait doux à endurer quand il pensait que c'était pour préparer une demeure à Jésus-Christ qu'il supportait ces peines. On le vit, pendant l'hiver le plus rude, livrant sa tête nue à des torrents de pluie glacée, à des flots de neige, mais le visage toujours riant, toujours serein, tendre une main presque roidie de froid à l'aumône qui lui était quelquefois refusée. Quel supplice affreux, et quelle incroyable patience dans un homme qui avait reçu de la nature un cœur si plein de fierté, un esprit si irritable !

(Notice sur le P. de Géramb, par l'éditeur des Lettres à Eugène sur l'Eucharistie).




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Message par Lumen Mar 21 Juin 2022 - 20:25

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus Edec8033f8f436baf1584a9d37cdf9bc

Neuvième jour

Parabole de la brebis égarée


Voix de Jésus


« Vois-tu cette brebis égarée errant au hasard, sans pasteur et loin de tout pâturage ? Elle va bientôt, l'infortunée, périr de faim, ou succomber sous la dent cruelle des féroces habitants du désert. Mais elle appartient à un bon maître à qui son malheur n'est pas inconnu, et qui court après elle pour la sauver. Bientôt il l'a retrouvée; il la met sur ses épaules, car seule elle ne pourrait cheminer jusqu'au bercail; et il l'y rapporte plein d'allégresse. Et toi aussi, mon fils, tu t'es égaré; longtemps, trop longtemps tu as erré loin de ton Divin Pasteur, loin des doux pâturages où Il garde, avec une tendre sollicitude, ses brebis fidèles; tu t'es lassé dans les sentiers arides des passions; et de quoi t'y nourrissais-tu, malheureux enfant de Ma dilection ? Y as-tu rien trouvé qui pût remplir ton cœur, te rendre véritablement heureux; rien qui ne dût, au contraire, empoisonner tes jours terrestres, et te ravir tout droit aux beaux jours de l'éternité ?..

Et combien de fois tu as failli périr pour jamais ! Combien de fois les démons, acharnés à ta perte, t'ont réclamé comme une proie qui leur était due !.. Et Je t'ai refusé à leur juste fureur. Que dis-Je ? n'ai-Je pas couru après toi qui Me fuyais ? Je t'appelais d'une voix de père qui plaint son enfant égaré, d'une voix de mère désolée qui a perdu l'unique objet de sa tendresse; et tu courais toujours, tu courais loin de Moi, tu te hâtais dans les sentiers de l'iniquité, comme pour échapper aux tendres et généreuses poursuites de ton Sauveur et de ton Dieu...

Néanmoins, Je ne t'ai point abandonné à toi-même; J'ai pu t'arrêter au bord du précipice : soudain tu M'as écouté; tu es tombé à Mes genoux, et Je t'ai reçu dans mes bras, et t'ai épargné les fatigues d'un retour long et pénible. Je t'ai pressé contre Mon Cœur : aussitôt des consolations se sont mêlées à tes regrets et ont adouci l'amertume des œuvres nécessaires à ta pénitence. Tu as même goûté une joie ineffable au milieu de mes vrais enfants parmi lesquels tu t'es retrouvé : joie plus vive et plus pure que celle du malheureux naufragé que la terre accueille, et qui, rendu à une famille chérie, sonde, par la pensée, les abîmes de l'Océan où il aurait péri sans la puissante main de Ma Divine Providence. Après de telles grâces, peux-tu douter jamais de la Charité de ton Divin Pasteur ? »



Réflexion


Je manque trop souvent de confiance en mon Sauveur; et c'est blesser au vif son cœur adorable. Brebis égarée, obstinément égarée au désert de ce monde pour lequel l'Homme-Dieu ne pria pas la veille de Sa mort, ramené presque malgré moi par un excès de Sa Miséricorde au sacré bercail, comment puis-je ne pas m'adresser, en toute rencontre, à ce Pasteur si charitable, avec un cœur dilaté par la plus vive gratitude et la tendresse la plus intime ?

Le Cœur de Jésus m'a cherché, m'a recueilli dans le sein de Son Amour, tandis que je me perdais follement. Ah ! il ne saurait se fermer à mes soupirs, quelque grâce que mes besoins réclament; Il ne saurait me fuir quand je le cherche. C'est Lui qui m'inspire de Le prier : serait-ce Lui qui refuserait d'ouïr ma prière ?



Pratique


Que le souvenir de la grande miséricorde dont Jésus a usé envers votre âme si coupable, vous anime sans cesse à lui ouvrir votre cœur dans la prière, avec cette foi qui transporte tes montagnes.

Que ce même souvenir vous porte à l'implorer avec une ferveur pleine de confiance pour la conversion des pécheurs, et surtout pour celle des âmes que la charité vous fait un devoir spécial de lui recommander... Et si vous étiez assez malheureux pour avoir aussi besoin de conversion, ah ! demandez-la instamment au cœur de Jésus : il n'attend que votre prière pour épancher sur vous l'abondance de ses grâces.



Conversion de M. de la Harpe racontée par lui-même


« J'étais dans ma prison, seul dans une petite chambre, et profondément triste, dit M. de La Harpe dans le récit de sa conversion. Depuis quelques jours j'avais lu les Psaumes, l'Evangile et quelques bons livres. Leur effet avait été rapide, quoique gradué. Déjà j'étais rendu à la foi; je voyais une lumière nouvelle; mais elle m'épouvantait et me consternait, en me montrant un abîme, celui de quarante années d'égarement. Je voyais tout le mal et aucun remède : rien autour de moi qui m'offrît les secours de la religion.

D'un autre côté, ma vie était devant mes yeux, telle que je la voyais au flambeau de la vérité céleste; et de l'autre, la mort, la mort que j'attendais tous les jours, telle qu'on la recevait alors. Le prêtre ne paraissait plus sur l'échafaud pour consoler celui qui allait mourir; il n'y montait plus que pour mourir lui-même. Plein de ces désolantes idées, mon cœur était abattu, et s'adressait tout bas à Dieu que je venais de retrouver, et qu'à peine connaissais-je encore. Je lui disais: « Que dois-je faire ? que vais-je devenir ? »

J'avais sur une table l'Imitation; et l'on m'avait dit que dans cet excellent livre je trouverais souvent la réponse à mes pensées. Je l'ouvre au hasard, et je tombe, en l'ouvrant, sur ces paroles: « Me voici, mon fils ! je viens à vous, parce que vous m'avez invoqué ». Je n'en lus pas davantage : l'impression subite que j'éprouvai est au-dessus de toute expression, et il ne m'est pas plus possible de la rendre que de l'oublier. Je tombai la face contre terre, baigné de larmes, étouffé de sanglots, jetant des cris et des paroles entrecoupées. Je sentais mon cœur soulagé et dilaté, mais en même temps comme prêt à se fendre. Assailli d'une foule d'idées et de sentiments, je pleurai assez long-temps, sans qu'il me reste d'ailleurs d'autre souvenir de cette situation, si ce n'est que c'est, sans aucune comparaison, ce que mon cœur a jamais senti de plus violent et de plus délicieux; et que ces mots, me voici, mon fils, ne cessaient de retentir dans mon âme, et d'en ébranler puissamment toutes les facultés ».

(Cours de Littérature, édit. de Coste, 1813).




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Message par Lumen Mer 22 Juin 2022 - 21:01

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Dixième jour

Parabole de l'enfant prodigue


Voix de Jésus


« Il y a plus de joie au ciel pour la conversion d'un seul pêcheur que pour la persévérance de quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence ». C'est Moi qui l'ai dit, ô mon fils; et Ma Bonté envers les vrais pénitents est si grande qu'elle semble presque pouvoir donner de la jalousie aux justes. Regarde, regarde attentivement cet enfant si ingrat, si dénaturé, qui ne craint pas de faire au cœur de son père la plaie la plus douloureuse et la plus profonde, en le quittant. Il fuit loin de l'œil de sa tendresse vigilante; il dissipe tout en de honteux plaisirs; il tombe dans l'indigence, dans les angoisses de la misère, dans l'abjection la plus flétrissante; il se livre à un maître qui en fait un pâtre de pourceaux, dont il est réduit à envier la dégoûtante nourriture.

Quel spectacle, ô mon fils, et qu'il est bien propre à t'instruire ! Toi aussi, combien tu t'étais éloigné de Ton Père Céleste !.. Quels trésors tu avais sacrifiés à tes passions ! Mon amitié, Mon sang, le Ciel, la vie éternelle ! Et jusqu'où n'étais-tu pas descendu! Toi, créé à Mon image et à Ma ressemblance, tu te défigurais avec une joie insensée; tu vendais tes services... et à qui ? Tu savais bien à quel démon tu immolais ton âme; tu savais bien que tu violais Mes droits de Créateur et de Sauveur, que tu renonçais à Moi, et pour toujours, si la mort t'eût frappé dans ton péché. Quelle indigne préférence quelle injustice criante! quelle insigne folie !...

Et cependant, tu te laisses encore dominer par l'orgueil; tout plein de toi-même, tu veux être estimé, loué, honoré; tu cherches même à primer aux dépens des autres. Ô mon fils, mon fils ! renonce à toutes ces prétentions si mal fondées; n'oublie donc pas de la sorte l'opprobre de tes anciens jours, et que le souvenir de ton passé te retienne humblement à la dernière place dans la famille du Père qui est dans les Cieux. Je m'arrête : Je veux te corriger, mais non pas te contrister et t'affliger trop amèrement; et si tu verses des larmes, Je veux que ce soit les larmes d'un repentir plein de confiance et d'amour : elles ont leur douceur et leur consolation ».



Réflexion


En péchant, je me suis dégradé, j'ai mérité le plus grand de tous les supplices, un opprobre et des tourments éternels... Si je ne perdais pas de vue cette triste vérité, ah ! je me rendrais justice et ne me regarderais que comme un homme qui s'est rendu digne d'une flétrissure impérissable : je serais dès lors humble dans mes pensées, humble dans mes paroles, humble dans toute ma conduite, et les dédains ou les mépris de mes semblables je les subirais patiemment et en esprit de pénitence comme l'acquit d'une partie de ma dette envers la Majesté Divine offensée. Quelque illusion que je prétende me faire, tel est et tel sera toujours l'arrêt de ma conscience : je suis un criminel gracié, et rien de plus... Puissé-je ne l'oublier jamais !


Pratique


Pleurez tous les jours vos anciens péchés, quoique vous ayez , de votre réconciliation avec Dieu, la consolante garantie que donne le sacrement de pénitence, et faites, tous les jours, quelque chose pour les expier.

Rappelez-en le souvenir toutes les fois que vous êtes tenté d'orgueil et que vous avez à supporter quelque chose qui vous blesse ; dites-vous alors : J'en avais mérité bien davantage, et pour toute l'éternité.



Humilité du Père de Gréamb, son témoignage sur le vrai bonheur


« Il faut, mon cher ami, écrivait le père de Géramb au sujet de son embarquement sur le bateau à vapeur à Magadino, il faut que je vous révèle ce qui se passa dans mon cœur pendant quelques instants, et vous verrez combien l'orgueil avait encore d'empire sur moi, religieux de la Trappe depuis si longtemps. Le bateau à vapeur est divisé en deux parties : l'une couverte est occupée par des personnes que l'on appelle comme il faut; au-dessous est un salon à leur usage. L'autre partie est découverte; la chambre du bas, moins commode et moins ornée, n'est guère occupée que par des personnes d'une condition inférieure, ou par celles qui désirent voyager avec plus d'économie.

Eh bien! le croirez-vous ? Rien n'égala mon embarras lorsqu'on me demanda d'une voix assez haute, et devant tout le monde, quelle place je prendrais. Il s'engagea alors, entre M. le baron de Géramb et le père Marie-Joseph, un petit combat. Le baron de Géramb voulait prouver au père Marie-Joseph que tout exigeait impérieusement qu'il prit place dans la première partie. Il avait, pour le prouver, mille raisons : d'abord la décence; puis le danger de prendre un coup de soleil dont la guérison aurait beaucoup coûté à celui qui avait fait vœu de pauvreté; puis la propreté, qui est une vertu, etc., etc. Le père Marie-Joseph alléguait de son côté que, s'étant voué à l'humilité, il était assez heureux pour lui de trouver cette occasion pour expier certains petits reproches qu'il avait à se faire à ce sujet.

Avec la grâce de Dieu, le père Marie-Joseph l'emporta. « Que le lac Majeur est beau, qu'il est ravissant, qu'il réveille de souvenirs dans mon âme ! Je l'avais traversé à dix-huit ans; je rêvais alors le bonheur : un océan de jouissances se présentait à ma bouillante imagination; car alors j'étais entouré de tout de qui peut rendre heureux sur la terre. L'avenir s'offrait à mes yeux comme un palais enchanté; je ne voyais aucun obstacle; je voulais tout, et je croyais pouvoir obtenir tout ce que je voulais. Maintenant, assis obscurément dans le coin d'un bateau, je ne rappelais ces jours où, sur ce même lac, j'apercevais déjà ce ciel enchanteur de l'Italie, où je sentais déjà cet air embaumé qui endort si dangereusement les sens.

Italie ! sur ton sol j'avais cherché à épuiser la coupe de tous les plaisirs; maintenant religieux, et religieux pénitent, je me demandais si j'avais été alors véritablement heureux : non, jamais je n'avais goûté le bonheur; un moment d'ivresse et de folie ne le donne pas. J'ai été heureux au donjon de Vincennes; j'ai été heureux au monastère de la Trappe, sur le sac et sur la cendre : car alors j'ai retrouvé Dieu. Pour assouvir ma faim dévorante, le monde ne me jetait qu'une miette, et, pour étancher ma soif, qu'un breuvage empoisonné qui brûlait mes entrailles; mais dans ma captivité, dans ma retraite, Dieu a visité son misérable serviteur, il m'a montré un océan d'amour : toutes les puissances de mon âme ont été enivrées, et j'ai su ce que c'était que le bonheur. Vous nous avez faits pour vous, ô mon Dieu ! notre cœur ne trouve de repos qu'en vous. Qu'importent alors les lambris dorés ou les sombres murs d'une prison ?... »

(Pèlerinage à Jérusalem et au mont Sinaï, par le P. de Géramb, T.1, lettre VII).




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Message par Lumen Jeu 23 Juin 2022 - 23:50

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Onzième jour

Suite de la parabole de l'Enfant prodigue


Voix de Jésus


« L'enfant prodigue s'est fait une infortune qui l'accable; mais cette infortune doit le sauver: car Je me plais à tirer le bien du mal. Sous le poids de l'abjection, il soupire, il gémit, il regrette vivement la maison paternelle; il serait trop heureux de pouvoir l'habiter aujourd'hui comme simple mercenaire: aussi, va-t-il y retourner, se jeter aux pieds de son père, lui faire l'humble aveu de son indignité, lui demander en grâce d'être compté au nombre de ses serviteurs. Et sans balancer il se lève, il part, il arrive. Le père accourt à sa rencontre; il ne lui adresse pas un seul reproche, pas un mot amer; il le presse entre ses bras; sans même lui laisser achever l'aveu de ses fautes, il commande qu'on se hâte de lui rendre son vêtement d'honneur; il met à son doigt un gage précieux de sa réhabilitation, et il veut qu'une fête de famille célèbre son retour.

Et toi aussi, Mon fils, après avoir cédé trop longtemps à un égarement déplorable, tu as enfin senti, excité par Ma Grâce, la désolation, la misère, l'abjection de ton âme; tu as soupiré, tu as gémi au souvenir des jours d'innocence et de bonheur que tu avais coulés jadis à Mon service; tu as voulu revenir à Moi. Dès les premiers pas que tu as faits vers ton Divin Père, Je t'ai accueilli avec tendresse; tu étais encore loin de Me payer d'un juste amour, que Je te prodiguais déjà des bontés nouvelles; et bientôt, en échange de l'aveu de tes fautes déposé dans le sein du ministre de la Réconciliation, de qui tu n'as entendu d'autres paroles que celles de la plus compatissante charité, tu as reçu le baiser de Paix, la sentence de l'absolution, gage de l'oubli de tes ingratitudes.

Et J'ai commandé au Ciel de se réjouir, et au prêtre de préparer pour toi le banquet divin, où Je me suis fait ta Nourriture : Je m'y suis donné à toi sans réserve; Je suis entré dans ton cœur avec la plénitude de Mes bénédictions, dans ce cœur d'où tu M'avais chassé pour y faire régner Mon ennemi, et où naguère, au lieu des cantiques de louange et d'amour qui M'étaient dus, Je n'entendais que les insultants blasphèmes de l'esprit maudit qui en était devenu le maître... Quelle bonté ! qu'elle générosité! quelle tendresse !.. Mais du moins, ô Mon fils, depuis tu as dû Me rester fidèle... Ah ! mets la main sur ta conscience... rougis et pleure. Sans doute, J'ai tout oublié; mais toi, pourrais-tu oublier combien tu t'es montré peu constant même après une et plusieurs absolutions ? Hélas ! pourquoi faut-il que Mon cœur ait ainsi à mêler des souvenirs amers au souvenir de Mes bienfaits !.... Ah ! si Je t'aimais moins, Je ne te parlerais pas de la sorte; mais ne Me trahis plus, ne sois plus ingrat, et Je ne serai pour toi que le Doux Jésus ».



Réflexion


La Miséricorde du Cœur de Jésus est infinie; qui mieux que moi le sait et peut en rendre témoignage pour Sa plus grande Gloire ? Mais voudrais-je donc multiplier mes ingratitudes en proportion de cette ineffable Miséricorde? Ne faut-il pas enfin mettre un terme à mes chutes; et si ma déplorable faiblesse, triste héritage d'un père coupable, m'entraîne quelquefois, ne faut-il pas du moins éviter ces chutes volontaires, et pour ainsi dire de choix, dont je me préserverais si facilement, en faisant un peu de violence à ma mauvaise nature ?.... Ah! c'est bien là le moins que je puisse offrir, en retour de tant de grâces que m'a prodiguées le meilleur des pères... Hé ! Bien, oui, c'en est fait : je romps avec tout ce qui peut Lui déplaire ou m'exposer à L'offenser.


Pratique


Prenez la pieuse et utile coutume de renouveler, d'une manière générale, toutes les fois que vous devez recevoir la sainte absolution, l'accusation de vos péchés passés, en désignant spécialement le commandement ou la vertu contre lesquels vous avez commis les fautes les plus graves, et n'oubliez pas de vous exciter chaque fois, avec ferveur, à une nouvelle contrition de ces mêmes fautes.

Servez-vous du souvenir de vos anciens péchés pour vous exciter à une vraie douleur de vos fautes ordinaires. Comment pouvez-vous offenser encore si facilement celui qui a eu tant à vous pardonner ? Et comment si peu vous contraindre pour éviter l'offense de Dieu, vous qui peut-être avez tant de fois mérité des tourments affreux, éternels ?



Bonheur d'un militaire vraiment pénitent


Un ancien officier de cavalerie passait, dans un de ses voyages, par un lieu où le P. Brydayne donnait la mission. Curieux d'entendre l'homme d'une si grande renommée, qu'il ne connaissait pas, il entre dans l'église au moment où le missionnaire, dans un exercice du soir, développait les précieux avantages d'une bonne confession générale. Touché par la grâce le militaire forme à l'instant la résolution de se convertir; il vient ensuite ouvrir son cœur au P. Brydayne et se décide à suivre la mission.

Sa confession fut faite dans les sentiments de la plus sincère pénitence. Il lui semblait, disait-il, qu'on ôtait de dessus son cœur un poids insupportable. A l'instant où il fut réconcilié, il se retira des pieds de Brydayne, versant des larmes que tout le monde put lui voir répandre. Rien ne lui était si doux, disait-il depuis, que ces pleurs qui coulaient sans effort par amour et par reconnaissance. Il suivit le saint homme lorsqu'il se rendit dans la sacristie; et là, en présence de plusieurs missionnaires, le loyal et édifiant militaire exprima en ces termes ses heureux sentiments : « Je n'ai goûté de ma vie, Messieurs, des plaisirs aussi purs, aussi doux que la joie que j'éprouve depuis que je suis en grâce avec mon Dieu.

Je ne crois pas, en vérité, que Louis XV, que j'ai servi pendant trente-six ans, puisse être plus heureux que moi; non ce prince, dans tout l'éclat qui environne son trône, au sein de tous les plaisirs qui l'assiègent, n'est pas si content, si joyeux que je le suis, depuis que j'ai déposé l'horrible fardeau de mes péchés : je ne changerais pas mon sort pour tous les plaisirs, tout le faste, toutes les richesses des monarques du monde ». A ces mots, se jetant aux genoux de Brydayne, et lui serrant affectueusement les mains : « Que je dois, ajouta-t-il, oh ! que je dois rendre, toute ma vie, de grandes actions de grâces à mon Dieu ! Il m'a conduit dans ce pays comme par la main. Ah ! je ne pensais, mon père, à rien moins qu'à ce que vous m'avez fait faire; je ne pourrai vous oublier jamais. Je vous conjure de prier le Seigneur qu'il me laisse le temps de faire pénitence: il me semble que rien ne me coûtera, si vous me soutenez par vos prières ».

(Vie du P. Brydayne, par l'abbé Carron).




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Message par Lumen Ven 24 Juin 2022 - 21:29

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Douzième jour

Sa bonté à l'égard de la Samaritaine


Voix de Jésus


« Tu as vu, Mon fils, combien Je suis prévenant et Miséricordieux envers les pécheurs ; mais Je ne t'ai pas montré encore avec quelle tendre condescendance Mon Cœur se plaît à leur ouvrir les yeux sur leurs misères et à les attirer à Mon Amour. Ecoute : « Je retournais en Galilée en passant par la Samarie, et arrivé près de la fontaine de Jacob, je m'assis, fatigué du chemin, sur le bord de cette fontaine, tandis que mes disciples allaient à la ville de Sichar acheter de quoi manger : c'est là que J'attendais la Samaritaine pour l'éclairer et la convertir. Bientôt, elle vint puiser de Peau, et le premier, lui adressant la parole: « Donnez-Moi à boire, lui dis-Je ». « Comment, Vous qui êtes juif, répondit-elle, me demandez-Vous à boire, à moi qui suis Samaritaine ? » Car les Juifs évitent tout rapport avec les Samaritains. Alors, avec cet accent de bonté qui n'appartient qu'à Moi : « Si vous connaissiez le don de Dieu, lui dis-Je, et quel est Celui qui vous demande à boire, vous Lui auriez demandé à Lui-même, et Il vous aurait donné de l'eau vive ».

Ô Mon fils, que de fois J'ai ménagé, avec la Charité la plus touchante, les occasions de faire du bien à ton âme et de la délivrer de ses péchés, les moyens de les lui faire expier et de lui faire acquérir les vertus qui lui manquent, et qui devaient la rendre si riche et si belle à mes yeux ! Que de fois J'ai voulu l'éclairer sur ces taches qui la déparent, sur ces liens humains qui l'enchaînent à la terre et l'empêchent de prendre son essor vers le Ciel ! Que de fois J'ai pu te dire : « Ah! si tu connaissais le don de Dieu! Si tu savais quel est Celui qui te demande cet effort ou ce sacrifice; quel est Celui qui te demande ton amour, tu Le prierais toi-même tout le premier, tu Le conjurerais de daigner accepter ce qu'Il te demande, de te permettre de l'aimer, et de te guérir de tout ce qui t'empêche de Lui être agréable ».

Oui, certes, si tu l'avais compris, tu M'aurais supplié avec les instances les plus vives, et ta prière aurait tout obtenu, et Je t'aurais donné sans mesure l'eau vivifiante de Ma Grâce: le temps que tu as si malheureusement perdu en résistant à Mon Amour, tu l'eusses employé, avec un gain immense, à recueillir Mes Dons et à les faire fructifier dans ton cœur, pour ton bonheur de ce monde et pour l'éternité. Médite et goûte ces vérités, ô Mon fils; et puis, Je t'en découvrirai d'autres non moins salutaires, dans la suite de mon entretien avec la pécheresse de Sichar ».



Réflexion


Hélas ! comment déplorer assez tant de résistances aux divines attentions du Cœur de Jésus envers un ingrat pécheur !... De quels biens je me suis privé ! Ah ! quels trésors de grâces j'ai volontairement perdus ! De combien de degrés de gloire j'aurais pu enrichir ma couronne, au ciel! Quels longs jours d'expiation j'aurais pu m'épargner dans le purgatoire ! Et encore aujourd'hui, n'ai-je pas à me reprocher de méconnaître les dons de Dieu ?... Oh ! si je m'abandonnais à la lumière de la foi; si je considérais bien quel est celui qui daigne m'écouter dans la prière, qui me parle par la grâce, qui s'immole pour moi sur l'autel; quel est celui que j'ai le bonheur incomparable de visiter dans son sanctuaire; quel est celui qui me fait l'honneur incompréhensible de se donner à moi dans la sainte communion; de quel respect, de quel recueillement pieux ne serais-je pas rempli ! de quel amour pur, tendre, généreux et constant ne serais-je pas pénétré !


Pratique


Dans tous vos exercices de piété, animez-vous par la pensée de la grandeur infinie de Dieu et de tout ce qu'il a fait pour le bien de votre âme.

Estimez infiniment la plus petite grâce; car elle peut vous valoir, si vous en profitez, un poids immense de gloire éternelle.



Piété profonde du Frère Colomban


Le Frère Colomban, religieux trappiste de l'abbaye de Buonzolazzo près de Florence, mort en 1714, gémissait souvent de ne pouvoir aimer Dieu d'une manière digne de lui : il aurait voulu aimer infiniment cet Être souverainement parfait, dont la majesté, la miséricorde, la bonté sont sans mesure et sans bornes. Mais il eut toujours soin d'accompagner l'amour ardent qu'il avait pour Dieu d'une vénération profonde, et de cette crainte salutaire qui chasse la présomption, en tenant l'âme également occupée de la considération de sa miséricorde et de sa justice, des bontés qu'il a eues pour elle, et de l'état funeste où elle serait réduite s'il cessait de la protéger.

Il unissait ensemble, d'une manière admirable, des actes d'amour, de crainte, de respect, de confiance et de conformité à la sainte volonté du Très-Haut. « En entrant dans l'église, où Dieu réside d'une manière spéciale, il commençait par rappeler dans son esprit toute la grandeur de celui dont il approchait, et il se disait à lui-même : « Deus « quis similis tibi ? Qui est semblable à vous, ô mon Dieu ? » C'est ainsi qu'il commençait par la crainte; mais la charité embrasant ensuite son cœur, il continuait et finissait par l'amour.

On ne pouvait le voir en prières sans être touché de sa modestie, de son recueillement et de l'immobilité absolue dans laquelle il semblait être. Quelque longues et assidues qu'elles fussent, il se tenait toujours dans la même situation. On ne lui vit jamais tourner la tête au chœur, ni donner quelque marque de lassitude. Il trouvait, au contraire, tant de consolation dans les saints exercices qui unissaient son âme à son bien-aimé, qu'il paraissait y être détaché de toute autre chose et avoir perdu l'usage de ses sens. Souvent, l'office divin étant fini, il restait tellement absorbé en Dieu que la communauté passait devant lui sans qu'il s'en aperçût; de sorte qu'il fallait que les Supérieurs l'avertissent de prendre son rang et de suivre ses frères. La pensée continuelle de son Dieu qui veillait sans cesse sur ses actions, lui inspirait cette attention sur sa conduite, ce recueillement intérieur qui lui faisait faire les choses les plus communes avec une sainte ferveur, et avec des intentions surnaturelles ».

(Relation de la vie et de la mort de quelques religieux de la Trappe, tome IV).




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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus Empty Re: Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Message par Lumen Sam 25 Juin 2022 - 17:23

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus C40cf015717c58617ebf9be3c001458d

Treizième jour

Suite de son entretien avec la Samaritaine


Voix de Jésus


« Seigneur, Vous n'avez point de quoi puiser de l'eau, et le puits est profond; d'où aurez-vous donc cette eau vive ? Est-ce que Vous êtes plus grand que notre Père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, aussi bien que ses enfants et ses troupeaux ?.. ». C'est ainsi qu'elle répondait à l'offre inestimable que Je venais de lui faire. J'écoutai en silence; et laissant tomber ces paroles avec ce qu'elles avaient d'amer, j'expliquai à cette pauvre femme la différence entre l'eau de la fontaine de Jacob et cette Eau Vive dont Je suis la Source, cette eau qui jaillit jusqu'à la vie éternelle. Ensuite, pour l'amener à croire et à se repentir : « Allez, lui dis-Je, appelez votre mari, et revenez »; et sur sa réponse : « Je n'ai point de mari », Je lui parlai, comme lisant à découvert dans son cœur, des secrets les plus intimes de sa vie privée. « Seigneur, reprit-elle alors confondue d'étonnement, je le vois bien, Vous êtes un prophète... »

Et bientôt, quand Je lui eus donné lieu de me dire qu'elle attendait le Messie qui l'instruirait de toutes choses, Je lui répondis : « C'est Lui qui vous parle ». Aussitôt elle laisse là son vase; elle court à la ville, et commence à dire à tout le monde : « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait : ne serait-ce point Lui qui est le Christ ? » Et l'on vint, et l'on crut en Moi, et l'on disait à cette femme : « Ce n'est plus sur votre récit que nous croyons en Lui; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons que c'est Lui qui est véritablement le Sauveur du monde ». Cet avènement du Messie que je révélai à la Samaritaine, tu l'as connu dès l'enfance, ô Mon fils; et cette Eau Vive que Je lui annonçais, tu as pu t'y désaltérer presque dès le berceau.

Mais comment as-tu répondu à cette faveur insigne qui t'a été accordée, de connaître, si jeune encore, ce Rédempteur qui fut, pendant tant de siècles, le désiré des nations ? Comment as-tu apprécié les consolations de la foi ? Quel avantage as-tu retiré des sources inépuisables de grâce que Je t'ai laissées dans le sein de Mon Église ?... Et si tu as été assez heureux pour te bien pénétrer toi-même de la beauté, de la sainteté de Ma Doctrine, de la dignité, de l'efficacité de Mes Sacrements, as-tu mis de l'empressement, comme la Samaritaine, à parler de ton Sauveur et de Ses ineffables Miséricordes ? En est-il quelques-uns, parmi tes frères, qui, ramenés par ton zèle au pied des saints autels, puissent te dire comme les habitants de Sichar : « Ce n'est plus seulement sur votre parole, c'est par notre propre expérience que nous reconnaissons combien est doux le joug du Seigneur ? »



Réflexion


Jésus est véritablement le Sauveur du monde, je le croyais dès mes premières années, et trop longtemps hélas ! je me suis conduit comme si ce divin titre ne m'imposait pas les plus grands devoirs, presque comme si ma foi était vaine... Mais il n'en sera plus ainsi, j'ose me le promettre. Loin d'aller encore souiller mes lèvres dans des eaux troublées qui ne servaient qu'à irriter la soif incessante de mon âme, j'irai puiser à cette source véritablement vivifiante qui jaillit du cœur adorable de Jésus. Non content de jouir seul de ce bonheur, je dirai aux autres, à ceux surtout que j'ai pu égarer par mes conseils ou mes exemples : « Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux ». Et, désormais, unis ensemble par notre dévouement à Jésus, nous nous plairons à lui dire : Ô Sauveur bien-aimé, nous sommes à vous pour toujours : comment pourrions-nous encore nous éloigner de vous ? Oh ! non, jamais, jamais !...


Pratique


Estimez le don de la foi plus que tous les trésors de la terre; témoignez-en toute votre reconnaissance à Dieu, et tâchez de contribuer, selon votre pouvoir, à ce que les autres l'aiment et le servent fidèlement.

Quand vous vous sentez pressé par la grâce, surtout pour une chose importante qui exige de vous un généreux sacrifice, dites-vous aussitôt à vous-même: C'est Jésus qui me parle: si je le voyais de mes yeux, si je l'entendais de mes oreilles, aurais-je le courage de lui refuser ce qu'il me demande, à lui qui a eu tant de bonté pour moi ?... Cette pensée vous donnera la force de tout vaincre.



Sublime sacrifice de Madame de Chantal


On ne saurait trop admirer la générosité avec laquelle madame de Chantal répondit à la voix de la grâce qui l'appelait a quitter le monde pour être tout entière au divin époux. Le jour où elle devait se séparer du meilleur des pères et d'un enfant tendrement chéri, elle en passa la première partie au pied des autels, demandant à Dieu le courage de l'aimer jusqu'à la fin. Puis, elle se rendit chez son père; elle y trouva son fils baigné de larmes : il faisait entendre les mêmes sanglots que s'il eût vu sa mère au lit de mort. Il se jeta à son cou et la serra si tendrement que le cœur de madame de Chantal en fut brisé, « Je vais donc devenir orphelin, lui dit-il. Une mère que j'adore aura la barbarie de m'abandonner !... » Il disait ces mots en lui prodiguant des embrassements qui n'avaient jamais été si tendres.

Madame de Chantal sentit le besoin d'abréger cette scène cruelle : elle courut rapidement aux pieds de son père. Ce vénérable vieillard avait des pleurs dans les yeux, et ses lèvres tremblaient de douleur : il ne put prononcer que quelques paroles entrecoupées par des soupirs. Un instant il leva ses regards vers le ciel et étendit les mains sur la tête de sa fille; mais bientôt il les baissa, comme étonné d'avoir le courage de la bénir. Madame de Chantal lui dit adieu, en posant ses lèvres tremblantes sur son front. Quel tableau l'attendait !... Elle s'était à peine retournée, que son fils se précipita au travers de la porte par où elle devait passer. « Vous ne me quitterez pas, s'écria-t-il, ou vous ne le ferez qu'en marchant sur moi. Une mère osera-t-elle fouler aux pieds le corps de son fils ?... » A cette vue, toute la force de madame de Chantal céda aux tristesses maternelles. Elle pencha son front sur ses mains et répandit un torrent de larmes.

Dieu vint à son secours : à ce tableau déchirant il opposa dans ses pensées celui de la retraite où elle allait appeler tant de fidèles épouses de Jésus Christ; il lui montra ces saintes femmes la bénissant de leur avoir bâti un lieu de refuge, et de les avoir retirées des dangers et des sollicitudes du siècle. Madame de Chantal se rappela qu'avant d'arriver à la terre promise, les Hébreux avaient eu le Jourdain à traverser. « Voici l'instant, se dit-elle, de montrer à Dieu si je l'aime. Epuisons la coupe jusqu'à la lie : jamais on n'en présenta une plus affreuse aux lèvres d'une mère; mais les justices du Seigneur sont grandes. Après avoir reçu une telle preuve de mon amour, il m'exaucera quand je l'invoquerai pour cet enfant que je lui lègue ». Elle jette encore les yeux sur son fils qu'il était presque impossible d'arracher de la place où il se tenait en gémissant. Elle lui dit adieu d'une voix tendre; puis, comme si Jésus-Christ l'eût appelée, elle s'élance au-dessus de lui, et ne regarde plus derrière elle... Depuis cet instant, Dieu la récompensa, par une effusion de grâces toujours nouvelles, de s'être donnée à lui sans partage.

(Vie de Saint François de Sales, par M. Loyau d'Amboise).




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Message par Lumen Dim 26 Juin 2022 - 12:33

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 86ebda465bd81a6fbd336f1e3d28e7f7

Quatorzième jour

Sa tendresse ineffable envers ceux qui l'aiment


Voix de Jésus


« Ce que Mon Cœur ressent, ce qu'Il aime à faire pour les âmes qui se sont égarées, Je te l'ai dit, Mon fils, dans Mes trois paraboles, et dans l'histoire de la Samaritaine. Écoute aujourd'hui comme ce même Cœur qui se fond d'Amour pour ceux qui l'aiment, se crée une langue inouïe pour exprimer l'abondance de sa Divine Tendresse. C'était la veille de Ma Mort : Je venais de célébrer cette dernière Pâque depuis longtemps désirée d'un si grand désir. Je voulus graver, en paroles brûlantes d'Amour, Mon Testament dans le cœur de Mes disciples; et ces paroles, c'est Jean, Mon disciple bien-aimé, que Je choisis pour les recueillir dans son évangile, lui qui avait reposé sur Mon Cœur avant que Je fisse entendre mes derniers et tendres adieux.

Chaque mot, ô Mon fils, dans ce testament de ton Sauveur, est une source de vérité et d'Amour inépuisable ici-bas pour l'intelligence des hommes; prête-moi l'oreille du cœur : que Je te redise ici quelques-unes de ces effusions de Ma Charité infinie, et que Je te fasse entrer dans le sens profond qu'elles renferment. Entends d'abord ce premier accent plein de douleur et d'attendrissement: « Mes bien-aimés, Je n'ai que peu de temps à passer encore avec vous ». Comme si Je leur disais : « Ô vous que Je chéris ainsi qu'une mère chérit son nourrisson, voilà que bientôt il faudra nous séparer. Je vous lègue ici Ma dernière volonté :

C'est un commandement nouveau que Je vous donne, de vous aimer mutuellement comme Je vous ai aimés. On connaîtra que vous êtes mes disciples à l'amour que vous aurez les uns pour les autres. Si Je vous annonce que Je vais vous quitter, que votre cœur ne se trouble point: vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi; Je vous quitte, pour aller vous préparer une place dans la maison de Mon Père; et quand Je vous l'aurai préparée, Je viendrai et Je vous prendrai avec Moi, afin que vous soyez où Je suis. Non, Je ne vous laisserai pas orphelins; Je viendrai à vous... En attendant, Je vous laisse la Paix, Je vous donne Ma Paix : Je ne vous la donne pas comme le monde la donne, une paix trompeuse qui endort l'âme sur le précipice, mais la paix véritable, la Paix de Dieu qui surpasse tout sentiment. Qu'ainsi votre cœur n'ait aucun trouble, n'ait aucune crainte; vous avez entendu ce que Je vous ai dit : Je m'en vais et Je reviens à vous.

Ô Mon fils, n'est-ce pas là le vrai langage d'un cœur qui s'attendrit, qui encourage et qui console ?... Ah ! nourris tes pensées et tes affections de ces paroles prononcées par ton Sauveur à la veille de monter pour toi au Calvaire; et si tu ne peux d'abord faire autre chose, repose ton cœur sur mon Cœur, et bientôt coulera dans ton âme l'onction de Ma Grâce, rafraîchissante comme la rosée du matin, plus suave que le rayon de miel le plus pur ».



Réflexion


Voilà donc ce que Jésus a demandé de moi, la veille de Sa Mort : c'est que j'aime les autres comme Il m'a aimé Lui-même. Il semble que ce devait être à Son Divin Cœur une douce consolation dans les souffrances horribles qu'Il allait endurer pour les hommes, d'établir parmi eux cette loi de Charité tendre et universelle, qui ne ferait bientôt de tous qu'un peuple de frères, si tous obéissaient à l'Évangile... Ai-je fidèlement accompli cette dernière Volonté de mon Jésus ?...

Ai-je fidèlement recueilli cet héritage d'amour qu'Il m'a légué, sans lequel vainement je voudrais être un jour où il est, et goûter dans ce monde Sa Paix, Sa Paix Divine, gage précieux de la paix éternelle ? Puis-je me rendre ce témoignage que j'aime tous les hommes comme les enfants du Père Céleste, comme les cohéritiers de Celui qui nous a tous aimés jusqu'à s'immoler pour nous ? Puis-je dire que je me plais à leur donner, en toute occasion, les mêmes preuves de Charité que si je voyais Jésus Lui-même en leur personne ?...



Pratique


1° Que ce ne soient ni le goût naturel, ni les liens seuls de la naissance, ni votre propre intérêt qui règlent votre charité pour le prochain; mais aimez-le, obligez-le toujours pour Dieu et en Dieu.

Quand vous avez de la répugnance à aimer quelqu'un ou à lui rendre service, souvenez-vous qu'il est comme vous un enfant de notre Père qui est dans les deux, qu'il a été racheté par le même sang, et qu'il est destiné à la même gloire dans l'éternité.



Paroles touchantes du Comte de Stolberg sur son lit de mort


Le comte de Stolberg, grand Seigneur issu d'une maison longtemps souveraine, célèbre par son beau caractère et par ses talents, avait eu le malheur de naître dans les erreurs du protestantisme. L'étude des Pères de l'Eglise lui fit concevoir des doutes sur la légitimité de la Réforme luthérienne, et il chercha la vérité avec la candeur et la maturité d'un esprit droit; puis se démettant de tous ses emplois, s'arrachant, avec tous les déchirements d'un cœur tendre, à ses amis, à ses parents, à un père chéri, il se rendit à Munster, ainsi que sa femme ; et tous deux abjurèrent le luthéranisme en 1800. Sa conversion lui attira des fureurs jalouses, des haines qui ne servirent qu'à mettre au jour la charité admirable dont ce cœur vraiment chrétien était rempli.

Dans une lettre écrite d'Eutin (16 août 1800), après une effusion d'actions de grâces à Dieu, il disait : « Il est bien juste que mon bonheur soit mêlé de quelque amertume. La position dans laquelle nous nous trouvons n'en manque pas. On nous fuit, on nous abandonne.... Notre situation est pénible au delà de tout ce que je pourrais dire. Que celui qui a bien voulu se faire couronner d'épines me donne la grâce de recueillir, de celles qu'il m'envoie, des roses immortelles ». Ce vœu fut accompli. Le soulèvement des esprits fut grand : la résignation, la patience et la bienveillance du Comte envers ses ennemis furent plus grandes encore; et la plupart ne tardèrent pas à lui rendre justice. On aime à voir ce grand homme près de la mort, entouré de ses quinze enfants, demandant pardon de ses manques de charité, et priant qu'on oublie tout le mal qu'on a pu lui faire, dans des termes solennels et touchants, comme ceux d'un patriarche des temps primitifs. « Vers une heure après midi (est-il dit dans le récit de sa mort par ses enfants), il nous fit tous appeler.

Nous nous agenouillâmes autour de son lit, et il prononça les paroles suivantes d'une voix affaiblie, mais émue et solennelle : « Je suis ici en face de Dieu présent partout, Père, Fils et Saint-Esprit, et je supplie la Sainte Trinité, que j'ai toujours adorée, d'avoir pitié de nous tous, de moi, de ma première femme, de celle qui vit encore, de mes frères et sœurs morts ou vivants, de mes gendres, de mes brus, de mes neveux, nièces, petits-fils et petites-filles, de nous joindre tous en un lien d'amour par la foi, l'espérance et la charité, de manière que personne de ce petit troupeau ne se perde, et que nous soyons tous réunis un jour près du trône de Dieu. Tout misérable pécheur que je suis, je m'en vais pourtant plein de confiance en Jésus-Christ. Je prie mes chers enfants et toutes les personnes avec lesquelles j'ai vécu, de me pardonner les manques de charité dont je me suis rendu coupable à leur égard, et les scandales que je leur ai donnés. Puisse Dieu éloigner d'eux le tort qui aurait pu en résulter pour leurs âmes, et ne pas le leur imputer, mais seulement à moi ! Je les conjure tous de prier pour moi, pour ma défunte femme, et pour nous tous, tant qu'ils vivront.

Puisse l'esprit de Dieu nous remplir tous de son amour, de sorte que nous soyons un, comme le Père et le Fils sont un! Si l'un de mes enfants ou de mes amis croyait que quelqu'un a eu des torts envers moi, je le supplie de ne pas en conserver de ressentiment, mais de prier pour celui dont il aurait cette opinion. Mes enfants chéris, il y a une chose que je voudrais vous graver dans le cœur. Nous sommes tous hommes, tous pécheurs, mais tenez toujours votre cœur ouvert au Sauveur : n'ayez pas peur de lui, car si nous l'appréhendons, qui n'appréhendrons-nous pas ? et si nous n'avons confiance en lui, en qui pourrons-nous avoir confiance ? »

(Annales de philosophie chrétienne, tome IX ; Raison du Christianisme, tome VII).




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Message par Lumen Mer 29 Juin 2022 - 15:35

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 27edb51c329c933b663c72a32b57b237

Quinzième jour

Encouragement au fidèle dans les peines et dans les tentations


Voix de Jésus


« Après avoir enseigné à Mes disciples qu'ils devaient demeurer en Moi comme la branche demeure unie à la vigne pour porter des fruits, qu'à cette condition ils pourraient demander tout ce qu'ils voudraient, et que tout ce qu'ils voudraient leur serait donné, Mon Divin Cœur leur renouvela ce précepte qui Lui est si cher : C'est Mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres, comme Je vous ai aimés. Personne ne peut avoir un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous serez Mes amis, si vous faites ce que Je vous commande : ce que Je vous commande, c'est que vous vous aimiez les uns les autres. Oh ! quel n'était pas Mon tendre Amour pour les hommes, quand je répétais ainsi jusqu'à trois fois, et en termes si pressants, mon testament de Charité ! Si le monde vous hait, ajoutai-Je, sachez qu'il M'a haï avant vous.

Puis, Je leur annonçai les persécutions qui les attendaient : Quiconque vous fera mourir croira être agréable à Dieu; et comme Je leur parlais de nouveau de notre séparation prochaine, et qu'ils s'en affligeaient, Je m'empressai de consoler leur douleur. Parce que, leur dis-Je, vous m'avez entendu parler de séparation, votre cœur est rempli de tristesse. Mais Je vous t'affirme, en vérité : votre bonheur veut que Je m'en aille. Maintenant vous êtes tristes, mais Je vous reverrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et nul ne pourra plus vous ravir votre joie.

C'est ainsi, ô Mon fils, que mon tendre Cœur prédisait à tous Mes amis, dans la personne des Apôtres, la voie semée d'épines par où ils devaient marcher pour arriver sur Mes traces à une joie inaltérable, afin que, lorsque l'heure serait venue, ils s'en souvinssent; et aussi, afin que la promesse de cette joie divine que nul ne peut ravir, les encourageât à la mériter. Si donc, ô Mon fils, ton âme est chargée de peines, console-toi; ton Divin Maître a bu le premier à ce calice, pour te le rendre moins amer. Que ta misère de pécheur était profonde, puisqu'il a fallu, pour t'en délivrer, les souffrances et la mort d'un Dieu ! Que tes tribulations d'aujourd'hui sont précieuses, puisqu'elles te sont un gage de la récompense assurée par ton Sauveur à ceux qu'Il rend participants de Ses Douleurs et de Sa Croix ! ».



Réflexion


Ma vie est une vie de combats et de souffrances, non seulement au dehors, mais encore et surtout au dedans de moi-même. Quels efforts ne faut-il pas pour déraciner mes passions, pour vaincre mes mauvais désirs, pour arracher de mon cœur tout ce qui plaît tant à la nature! Qu'il en coûte de sacrifier ce ressentiment pour rester fidèle au grand précepte de la charité, consigné si solennellement dans le testament de mon Jésus, qui pria même pour ses bourreaux! qu'il en coûte de renoncer à ce plaisir, de pratiquer cet acte d'humilité, du supporter patiemment cette médisance!...

Oh! oui, pour le vieil homme c'est bien souffrir. Mais si je me fais ces violences, si je meurs à moi-même, j'aimerai véritablement Dieu, et je vivrai, et j'aurai une joie sans mélange et sans terme. Car aimer Dieu, c'est la vie, c'est la vie éternelle, c'est le vrai et le seul bonheur. Dieu sera mon partage : Il est Lui-même sa félicité, Il sera la mienne. Cette félicité sans mesure, puis-je l'acheter par trop de sacrifices, par trop d'actes de renoncement à moi-même ?...



Pratique


1° Dans tous les sacrifices, dans tous les pénibles efforts nécessaires pour le bien de votre âme, pensez à ce qu'a souffert pour vous le cœur de Jésus, qui vous a aimé autant qu'un ami puisse aimer son ami.

Fuyez, fuyez les trompeuses joies du monde : c'est une fleur empoisonnée qui tombe du matin au soir; et poussez souvent de doux et tendres soupirs vers la joie pure de l'éternité.



Ardents soupirs d'une âme pour son Dieu


« Sur le lit de douleur, où languit plusieurs mois le pieux Calixte Frèze, mort au séminaire de Saint-Sulpice, en 1827, une seule pensée l'occupait constamment, celle-là même qui l'avait occupé toute sa vie, l'amour de son Dieu. A quelque partie du jour ou de la nuit qu'on le visitât, toujours on pouvait remarquer dans ses traits un doux contentement, qui était comme un avant-goût du bonheur éternel dont il allait jouir. Si parfois il sortait de son calme habituel, c'était pour exprimer son désir de participer au banquet eucharistique, ou pour parler de la joie qu'il éprouvait de s'être uni à son Dieu; il recouvrait alors une partie de sa vivacité, et il peignait les sentiments qui l'animaient dans des termes qui ravissaient et attendrissaient tous les assistants; la voix lui manquait quelquefois, et alors ses regards, amoureusement tournés vers l'endroit où avait reposé le corps adorable de son Sauveur, disaient assez quelles douces pensées de reconnaissance occupaient son âme.

Dans les jours qui précédèrent sa mort, il parlait très peu : recueilli profondément, il semblait vouloir dérober aux hommes ce qui se passait entre Dieu et lui. Sans doute alors il occupait son cœur de ces saintes affections qu'il avait mises par écrit peu de temps auparavant, et qui peignent si bien tout l'élan d'une âme embrasée d'amour, à l'approche du jour de sa délivrance : « Ô mon Dieu! déjà je nage en votre sein; ô torrent de délices ! plus je m'enfonce, plus je désire m'abîmer. Ô créatures, que je suis loin de vous ! Je vole en des régions lointaines. Je suis comme la nacelle légère perdue dans l'Océan; un vent impétueux m'a poussé bien «loin des plages connues.

Courage, mon âme, l'éternité approche ! Courage, nous voici au a port; élançons-nous sur le rivage; ou plutôt, ô mon âme, élevons-nous dans les cieux ! Ainsi, lorsque la flamme ne trouve plus rien à dévorer, on la voit se détacher légèrement du flambeau et se perdre dans les nues. Tu t'élèveras, ô mon âme, comme la flamme déliée; tu t'élèveras comme la vapeur de l'encens, quand elle forme un nuage odoriférant qui monte vers les cieux; tu t'élèveras comme la légère vapeur qu'exhale lamer, quand le soleil a commencé sa course. Ô Dieu ! paraissez : alors vous absorberez mon âme; quittant ses organes grossiers, elle montera vers vous; vous la recevrez dans votre sein; elle y sera heureuse de votre bonheur. Ô Seigneur ! à vous seul alléluia ! alléluia éternel ! éternellement amen, amen ! fiat ! Fiat ! »

(Vie de Calixte Frèze, par M. d'Exauvillez).




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Message par Lumen Jeu 30 Juin 2022 - 15:40

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus C9fd3849f0a4a9691197718bcb4f9589

Seizième jour

Sa prière pour nous la veille de sa mort


Voix de Jésus


« Vous aurez de grandes tribulations dans le monde; mais ayez confiance, J'ai vaincu le monde. Là finit mon dernier discours; ce fut là Mon dernier encouragement à Mes disciples. Et ensuite, levant les yeux au ciel, J'adressai pour eux à Mon Père une prière toute d'Amour. Ah ! puisses-tu, ô Mon fils, en méditer avec ton cœur, encore plus qu'avec ton esprit, les élans divins, que Je vais t'aider à comprendre et à sentir ! Mon Père, l'heure est venue : l'heure de mon dernier et sanglant sacrifice; glorifiez Votre Fils par sa Résurrection, afin qu'Il Vous glorifie par l'établissement de Son Église, où soient réunis, de toutes les nations, Vos amis et Vos élus; J'ai fait connaître Votre Nom à ceux que vous M'avez donnés ce doux nom de Père qui n'avait pas été encore parfaitement révélé aux malheureux enfants d'Adam.

C'est pour eux que Je Vous prie. Père Saint; conservez en Votre Nom ceux que vous M'avez donnés, afin qu'ils soient un comme nous : qu'étrangers à tout esprit de désunion, d'envie, de jalousie, de vengeance, d'animosité, de soupçon et de défiance, ils aient, comme nous, une même volonté, une même pensée, un même amour. Pendant que J'étais avec eux, Je les gardais en Votre Nom; et maintenant Je viens à Vous. Je ne Vous prie pas de les ôter du monde; je Vous demande de les sauver du mal dans lequel ce monde est plongé. Mais Je ne Vous prie pas seulement pour eux; Je Vous prie encore pour tous ceux qui croiront en Moi par leur parole, afin qu'ils soient tous un comme Vous, mon Père, êtes en Moi et Moi en Vous: que de même ils soient un en nous…

Vois, ô mon fils, avec quelle sollicitude je m'intéresse à Mes disciples, à tous les chrétiens; avec quelle ardeur Je leur souhaite des entrailles dilatées, les uns pour les autres, par Mon Amour, en sorte qu'ils soient unis en Dieu comme dans leur centre, et qu'ils se rendent mutuellement heureux par une communauté parfaite de sentiments et de secours. Et puis, entends ce cri d'amour que Je pousse au Ciel avec une indicible tendresse : Ô mon Père, ceux que Vous M'avez donnés, Je veux que là où je suis ils soient avec Moi. Je veux quelle étonnante parole dans une prière ! Mais aussi, ce n'est pas un homme qui prie pour toi, ô Mon fils; c'est ton Divin Médiateur, ton Divin Sauveur : Il veut que tu sois avec Lui au Ciel, afin que tu contemples Son éclat et que tu partages Sa gloire éternelle. Adore, ô mon fils, admire, exalte, bénis, loue, aime surtout et toujours ce trait sublime d'Amour, ce Je veux si déterminé, si absolu, si aimable et si doux à entendre pour ceux qui croient ».



Réflexion


Ai-je apprécié jusqu'ici tout ce que dit à un bon cœur ce doux nom de père que Dieu daigne prendre à mon égard ? Ah ! qu'il faut que ce Dieu soit bon ! Lui si grand, si élevé au-dessus de toutes les pensées des créatures même les plus parfaites, Il daigne, malgré ma misère extrême, s'appeler mon père et me donner le doux nom de fils! Que de reconnaissance et d'amour je dois au cœur de Jésus qui, en se faisant frère de l'homme m'a mérité cette glorieuse adoption !

Mais, hélas ! loin d'acquitter envers lui cette dette sacrée, ma conduite ne déshonore-t-elle pas ce beau titre d'enfant de Dieu et ne me rend- t-elle pas inutile la prière que le Sauveur fit pour moi la veille de son immolation expiatoire ? Jésus, dans cette prière sublime, veut que tous ceux que le Père lui a donnés vivent ici-bas en dignes enfants de Dieu, afin qu'un jour la gloire dont il est revêtu lui-même soit leur gloire, et que sa joie devienne leur joie.

Hélas ! et moi je languis dans l'amour des choses de la terre, dans l'amour de moi-même et de tout ce qui flatte mon orgueil Ah ! si je voulais mon bonheur, comme Jésus le veut ! quelle pureté dans mes pensées, dans mes affections, dans toutes mes paroles et dans toutes mes œuvres. Ma vie déjà serait au Ciel.



Pratique


Ne prononcez jamais qu'avec reconnaissance, avec amour, avec une confiance vraiment filiale, les premières paroles de la prière que Jésus nous a enseignée : Notre Père qui êtes aux Cieux.

Priez souvent, priez sans cesse : Jésus vous l'a dit lui-même. Unissez-vous à lui priant pour vous la veille de sa mort, afin que tous les soupirs de votre cœur montent ainsi purs et agréables jusqu'au trône de la grâce et de la miséricorde.



Fidélité de Monsieur Olier à prier sans cesse


« M. Olier, fondateur du séminaire de Saint Sulpice, avait recours à la prière dans toutes les difficultés où il avait le plus de besoin de l'assistance de Dieu et de celle des hommes. Manquait-il de moyens pour soulager les pauvres, il suppliait pour eux dans l'oraison, toujours assuré de ne pas le faire en vain. Il semblait même que Notre Seigneur prenait plaisir à le mettre dans le besoin, pour lui donner lieu d'exercer sa confiance, et l'obliger de venir déposer ses peines dans son sein. S'il lui survenait quelque tribulation intérieure ou quelque affliction du dehors, la prière était toute sa ressource; et généralement, toutes les fois qu'on lui proposait quelques affaires, il avait soin de les recommander à Dieu. Avant de se déterminer, il lui demandait la grâce de connaître sa volonté adorable, et, quelque jugement qu'on pût faire de son silence, il était fidèle à ne dire mot jusqu'à ce que Dieu lui eût fait connaître la réponse qu'il devait faire.

Pour recommander au Seigneur plus à loisir les choses qu'on lui proposait, et pouvoir mieux discerner sa volonté, il avait la coutume de prendre du temps pour y penser devant lui. Si l'affaire ne pouvait souffrir de délai, il se contentait de se donner intérieurement à Jésus-Christ, et d'élever son esprit vers, lui pour implorer son secours, sans lequel il n'eût pas voulu proférer une parole. Mais quand il le pouvait, surtout si c'était une chose qui fût un peu considérable, il ne répondait jamais qu'après s'être retiré de la conversation, s'être jeté aux pieds de Notre Seigneur, et y avoir passé beaucoup de temps dans l'oraison : il ne se contentait pas d'y aller une ou deux fois, il y retournait souvent, et même y persévérait jusqu'à ce qu'il fût éclairé sur ce qui lui était proposé.

« Il m'est arrivé très-souvent, dit à ce sujet M. de Bretonvilliers, que lorsque le soir je lui demandais conseil sur quelque difficulté que j'avais, il remettait au lendemain à m'en donner la solution, pour avoir le temps de la recommander à Dieu dans l'oraison; et j'ai souvent remarqué la bénédiction très grande que Dieu a donnée à cette pratique ». Le Seigneur se plaisait à le récompenser de sa fidélité à la prière. Il s'y abîmait dans les profondeurs de la charité de son Dieu, ou dans le Sacré Cœur de Jésus, et il commençait à jouir sur la terre des voluptés pures dont le Seigneur enivre ses élus dans le ciel. Aussi le trouva-t-on souvent, au milieu de la nuit, prosterné contre terre en oraison ».

(Vie de M. Olier. L'Esprit d'un directeur des âmes, d'après les entretiens et la conduite de M. Olier.)




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Message par Lumen Ven 1 Juil 2022 - 14:03

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 0f745b2a3ab64c70e6af60daf1aa6814

Dix-septième jour

Son dévouement pour nous au jardin des Oliviers


Voix de Jésus


« Tu as entendu de Ma bouche, ô mon fils, tout ce que l'Amour peut dire de tendre à des cœurs bien-aimés; contemple maintenant ce même Amour à l'œuvre : Il a fait pour toi tout ce que tu peux imaginer de plus généreux, de plus héroïque; Il t'a dévoué ma vie mortelle, et avec les circonstances les plus touchantes, les plus capables d'émouvoir, d'attacher et de ravir.

Suis-moi donc, ô mon fils, depuis le jardin de Gethsémani jusqu'au Calvaire; et si tu Me refuses des larmes, donne-Moi, du moins, un peu de compassion et d'amour. Prosterné la Face contre terre dans le jardin des douleurs, où commença Ma longue Agonie, J'envisageai fixement toutes ces scènes d'humiliations et de souffrances qui devaient finir par le cruel supplice de la Croix. Je la voyais devant Moi cette mort, avec tous les raffinements de malice dont mes ennemis allaient l'accompagner; Je la voyais, Je pouvais l'éviter; mais tu avais besoin de ce sacrifice, ô Mon fils, et Je t'aimais J'attendis, baigné d'une sueur de Sang causée par la douleur que Je ressentais à la vue de tes péchés, J'attendis que l'on vînt se saisir de Moi; et quand le baiser perfide de Judas M'eut désigné à Mes ennemis, Je n'adressai à cet apôtre infidèle que ces douces paroles : « Mon ami, qu'êtes-vous donc venu faire ici ? »

Et Je Me laissai lier comme un malfaiteur. Mais, mon fils, quand Je me dévouais ainsi à la mort pour toi... (et à quelle mort !...) ignorais-Je donc ce que J'avais à attendre de toi ? Ne savais-Je pas toutes les offenses dont tu devais payer un si grand excès d'amour ?.. Ah ! J'avais tout cela devant les yeux; Je contemplais d'une seule vue toutes tes ingratitudes: des gouttes de Sang s'échappaient douloureusement de Mes veines. Néanmoins J'acceptai le calice tout entier; Je m'offris à Mon Père pour te sauver, avec autant de générosité, avec autant d'Amour que si Je n'avais dû recueillir de Mon Sacrifice qu'un retour constant de la plus vive tendresse. Quel dévouement de Ma part, ô mon fils ! De la tienne, quelle noire ingratitude.



Réflexion


Refuser mon cœur à celui qui a donné pour moi Son Sang, quelle iniquité! Trahir celui qui m'a donné Son Sang, quoiqu'Il sût bien qu'Il le donnait pour un ingrat, quelle indignité monstrueuse.... Ah ! je ne saurais trop m'accuser, me condamner, me punir moi-même d'avoir ainsi payé tant d'amour, tant d'amour de la part d'un Dieu qui ne me devait rien, et qui, en me laissant périr à jamais, n'aurait rien perdu qu'un mauvais cœur plein d'injustice envers son premier principe et sa dernière fin !....

Hé bien, je veux que le reste de ma vie s'use à pleurer mes torts envers Jésus, à les réparer en Lui offrant mon cœur sans partage, et en me dévouant à tout ce qui peut lui être agréable et procurer sa gloire.



Pratique


Que le souvenir de vos ingratitudes passées vous fasse veiller constamment sur vous-même pour éviter les moindres fautes, et vous excite à remplir les plus petits devoirs avec autant de ferveur que d'exactitude.

Chaque fois que vous ferez un acte de contrition, ou que vous vous préparerez au sacrement de pénitence, unissez-vous à Jésus au jardin des Oliviers, souffrant une sueur de sang pour vos péchés, et offrant sa vie pour les expier.



Visite du Père de Géramb à la Grotte de Gethsémani


« La grotte où Jésus fit sa prière, au jardin de Gethsémani, la veille de sa mort, dit le P. de Géramb (dans son Pèlerinage à Jérusalem, lettre XIV), porte le nom de Grotte de l'Agonie. Elle est absolument dans le même état où elle se trouvait au temps de Notre Seigneur. L'espèce de voûte qu'elle forme s'appuie sur trois pilastres de la même roche. Le jour y pénètre par une ouverture pratiquée par le haut, sur laquelle s'étend une grande grille destinée a repousser les pierres que les Turcs pourraient y jeter. Autrefois on y arrivait de plain-pied; maintenant on y descend par huit ou dix marches.

Elle est fermée par une porte dont les révérends Pères Franciscains gardent la clef. Ce fut dans ce lieu, l'un des plus augustes de l'univers, que le Sauveur du monde ressentit les terreurs du trépas, qu'il éprouva des tourments sans mesure, qu'il éleva vers le Créateur ses défaillantes mains, et que de ses yeux s'échappèrent des larmes brûlantes qui, se mêlant à une sueur de sang, inondèrent son corps sacré; ce fut là enfin que Jésus, innocent, supporta pour nous tous toutes les rigueurs de la justice divine... À l'endroit même de l'agonie est un autel surmonté d'un tableau représentant Notre-Seigneur, soutenu par l'Ange qui vient le fortifier. On y lit cette inscription : « Hic factus est, sudor ejus, sicut guttae sanguinis decurrentis in terra ». Un lieu qu'on ne peut regarder sans éprouver un frémissement secret, c'est celui où Judas livra son Maître.

C'est un espace de quinze ou vingt pas de long sur deux de largeur, entre deux petits murs. On l'appelle Osculo, de ce passage de l'Ecriture : Juda, osculo Filium hominis tradis ? Le pèlerin, après avoir adoré Jésus trahi et lié, s'éloigne aussitôt saisi d'horreur. Si le malheureux apôtre, après le pacte sacrilège par lequel il s'était engagé à livrer son Maître aux Juifs, leur eût dit : « Celui que je frapperai, c'est lui-même »; qu'ensuite à la tète d'une troupe homicide, l'épée à la main, il fût venu fondre sur Jésus, il y eût eu, après tout, dans cette conduite atroce, mais exempte d'hypocrisie, quelque chose de moins hideux. L'âme se fût moins révoltée à cette horrible idée. Mais où les annales des crimes offrent-elles un plus affreux signal de trahison que celui d'un baiser ?... Celui que vous me verrez embrasser, c'est lui; saisissez-le à l'instant, et conduisez-le aux prêtres assemblés ». Quel langage ! le signe le plus tendre de l'amour pour vendre un ami, un bienfaiteur, un père, et le livrer à ses ennemis les plus acharnés !... »




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Message par Lumen Sam 2 Juil 2022 - 17:20

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Dix-huitième jour

Ses souffrances et ses humiliations dans Jérusalem


Voix de Jésus


« Ton Dieu, mon fils, s'abandonnant à la merci des pécheurs, se livrant aux brutales mains des satellites de l'enfer, se laissant traîner comme le plus indigne des hommes, dans les rues de Jérusalem, et conduire successivement devant Anne, devant Caïphe, devant Pilate, puis devant Hérode, et encore devant Pilate ; bientôt, attaché à une colonne et soumis comme le plus vil esclave à une sanglante flagellation, qui le réduit à un état capable d'exciter la compassion des cœurs les plus insensibles; montré ensuite à une populace furieuse qui lui préfère un malfaiteur souillé de sang, et qui demande à grands cris sa mort, sa mort sur la croix; enfin, mené au plus honteux supplice entre deux voleurs: quel spectacle pour le chrétien qui se dit à lui-même : C'est pour moi que le Dieu de gloire et de majesté se laisse traiter de la sorte !

Mais en même temps, quelle source admirable d'instructions touchantes, bien propres à détruire en toi tous les prétextes de la nature, et à exciter puissamment ta volonté ! Dans toutes ces différentes scènes si affreusement ignominieuses, si horriblement cruelles, vois-tu le Dieu de la résignation et de la patience, le Dieu de l'humilité et de la douceur, cet agneau plein de mansuétude, qui n'a pas même ouvert la bouche pour se plaindre ? Il est insulté, moqué, souffleté, couvert de crachats, et il se tait; il est honteusement châtié comme un vil criminel, et il se tait; il est traité comme un roi de théâtre et accablé de dérision, et il se tait; il est méprisé comme un fou par Hérode, et il se tait; un misérable assassin lui est comparé, préféré, et il se tait; la bouche impie de ceux qu'il a comblés de bienfaits fait entendre contre lui des vociférations de mort, et il se tait; par la plus coupable lâcheté, par l'injustice la plus criante il est condamné au gibet des scélérats, et il se tait encore

Eh bien! en est-ce assez pour confondre tes impatiences, tes murmures, tes révoltes dans tout ce que ma Providence permet de contraire à ta délicatesse, à ton humeur, à ton orgueil ? J'étais innocent, tu es coupable; j'étais le Saint des saints, tu es pécheur; j'étais ton Créateur, tu n'es qu'un frêle ouvrage de mes mains, qui n'as su qu'ajouter à ton néant la triste réalité de fautes, hélas ! trop volontaires Contemple donc, ô mon fils, ton divin modèle, et sur ses traces prends enfin le courage de ton devoir ».



Réflexion


Si le tableau de la passion de Jésus m'était présenté pour la première fois dans l'histoire d'un étranger, d'un inconnu qui n'aurait pour exciter ma sensibilité que sa qualité d'homme innocent, ah ! je m'attendrirais, je mouillerais ce tableau de mes larmes. Et si j'apprenais que cette victime d'une haine jalouse et atrocement injuste, a été ainsi saturée d'opprobres pour mes intérêts, combien son nom me deviendrait cher et sacré! comme il ferait battre mon cœur de la plus vive reconnaissance et de l'amour le plus tendre !....

Est-ce là ce que j'éprouve à l'égard de Jésus ? Quoi ! je puis refuser à mon Dieu ce dont je ne saurais me défendre à l'égard d'un homme ! Ah ! si mon cœur est froid et mon œil sec en face de ce Dieu brisé par la souffrance à cause de moi, que du moins aujourd'hui je veuille marcher sur ses traces; que je suive les admirables exemples qu'il m'a donnés; que là tendent tous mes efforts : ce sera encore un bien faible retour envers celui qui m'a si prodigieusement aimé...



Pratique


Quand vous aurez l'occasion de souffrir quelque chose dans vos affections, ou dans votre honneur, ou dans votre amour-propre, ayez recours à ce souvenir : Mon Dieu en a souffert pour moi bien davantage.

Afin de sanctifier, et de vous rendre méritoires les rebuts, les mépris, les humiliations et les injustices dont vous pourrez être l'objet, unissez-les aux outrages et aux opprobres inouïs qui préludèrent à l'arrêt inique de la mort du divin Jésus; tâchez, à son exemple, de les supporter en silence.



Dispositions admirables de Monsieur Olier dans les humiliations


Une personne du peuple et d'un naturel extrêmement violent, abusant un jour de la douceur et de la charité dont M. Olier lui avait donné à elle-même les preuves les plus touchantes, l'outragea de paroles dans une grande assemblée et avec tant d'emportement, qu'il n'y eut personne qui n'en témoignât son indignation. M. Olier seul ne perdit rien du calme habituel de son âme, et ne se souvint des mépris qu'il venait de recevoir que pour rendre à cet homme toutes sortes de bons offices. Le premier, fut de s'employer peu de temps après pour le délivrer des poursuites de la justice: il fit tant par ses sollicitations et ses instances, qu'il obtint enfin la liberté de celui qui s'était montré si peu digne de tant de zèle.

A l'époque, où les ennemis du bien le poursuivaient par des vexations continuelles, pour l'obliger à se démettre de la cure dé Saint-Sulpice, et lui prodiguaient les mépris et les moqueries, il se trouva obligé de paraître à la cour d'un prince. Celui-ci prit plaisir à en faire un sujet de risée. M. Olier reçut cette humiliation avec les sentiments de la plus vive reconnaissance et en s'unissant, durant ce temps, aux dispositions intérieures du Sauveur moqué devant la cour d'Hérode. « Je n'eusse jamais désiré un si grand honneur, écrivait-il; je bénis et je loue Dieu, de tout mon cœur pour une telle grâce. Quant à la personne que vous savez, je ne pouvais pas lui avoir plus d'obligation : j'en porterai toujours la reconnaissance dans mon cœur, et je promets à Dieu que je prierai pour elle tous les jours de ma vie ».

Dans une autre occasion, l'on avait chargé l'homme de Dieu de la calomnie la plus flétrissante. Une personne qui le connaissait à fond, lui dit de faire connaître la vérité, comme il le pouvait facilement : « Oh! non, répondit M. Olier, buvons le calice de Jésus-Christ tel qu'il lui « plaît de nous le donner; faisons un saint usage de la croix, et n'en descendons point jusqu'à ce que Jésus-Christ lui-même nous en détache ». Il demeura ainsi dans le silence, sans vouloir dire une seule parole pour sa justification.

(Vie de M. Olier, t. I, pag. 563, 582).




Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 0ecf99027d2725c7b7e118b189c1e3e1

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Message par Lumen Dim 3 Juil 2022 - 18:48

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Dix-neuvième jour

Consommation de Son sacrifice


Voix de Jésus


« Mes disciples M'avaient abandonné: du Jardin des Oliviers jusqu'au tribunal de Pilate où fut prononcé Mon arrêt de mort, J'avais été seul, soutenant en paix le poids de l'ingratitude la plus noire, de l'injustice la plus révoltante, supportant, sans faire entendre la moindre plainte, les souffrances les plus vives, les opprobres les plus cruels. Oui, mon fils, quand on s'oubliait jusqu'à Me couvrir la Face de soufflets et de crachats; quand on jetait par mépris, sur Mes épaules déchirées, quelques lambeaux de pourpre; quand on plaçait dans Ma main droite un sceptre de roseau; quand on couronnait de Sang Mon front divin, en y enfonçant un diadème d'épines, Mon Cœur était calme : Il pensait à toi, Il t'aimait, et Mon Visage était toujours serein.

Au moment même où J'eus la douleur d'entendre Pierre protester pour la troisième fois qu'il ne Me connaissait point, Mes yeux n'eurent pour lui que des regards de douceur et d'Amour, qui l'émurent d'attendrissement et de repentir. Cependant, sur la route du Calvaire, des cœurs compatissants donnèrent des larmes à l'Homme de douleurs; et de Mes lèvres tombèrent alors ces paroles où ton Jésus se montre à toi s'oubliant Lui-même, et voulant qu'on l'oublie pour pleurer les malheurs réservés au peuple déicide : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur Moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants ». Et bientôt après, arrivé, au sommet du Golgotha, sur cet autel d'expiation où J'allais consommer Mon Sacrifice, Je Me laissai clouer sur le Bois de l'infamie; de Mes membres transpercés s'échappèrent des ruisseaux de Sang; et durant la torture lente de la Croix on continuait à M'accabler des dérisions les plus amères, des paroles les plus ignominieuses. J'étais en proie aux ardeurs d'une soif brûlante, et il ne fut offert à Mes lèvres desséchées que le fiel et le vinaigre.

Et cependant Ma bouche ne prononça sur ce peuple, bourreau de son Sauveur, que ces paroles de Miséricorde : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ». Ainsi, Mon Cœur ne savait qu'aimer, et Je priais pour ceux qui se plaisaient à Me faire souffrir et mourir. Enfin, voulant montrer Ma force divine, même dans cette extrémité, voulant annoncer à la terre que Celui qui allait mourir sur la Croix était bien le Maître de la nature, qui se dévouait librement pour la réconciliation des hommes, Je poussai un grand cri, signe frappant d'une énergie, d'une puissance surhumaines, et, inclinant la tête, J'expirai. Ô mon fils, pourrais-tu jamais oublier ce prodigieux sacrifice consommé sur le Calvaire ? Ah ! que ce souvenir pénètre ton cœur, qu'il l'échauffe, qu'il l'embrase, qu'il l'anime des élans les plus vifs; qu'il en dirige tous les mouvements vers le Ciel; que ce cœur, enfin, soit sans réserve, et pour toujours à ce Dieu victime de son amour pour toi ! »



Réflexion


Souffrir, expier, telle est la condition qui pèse sur l'humanité coupable depuis la chute du premier homme. Souffrir avec résignation et les yeux tournés vers Dieu, suivre ainsi Jésus qui daigne marcher à notre tête dans la voie de la douleur : c'est là le vrai, le seul remède. Il a voulu, ce divin Maître, se rendre en tout semblable à l'homme : lui qui n'avait aucune faute à expier, il est venu dans le monde, non pour y goûter des joies, mais pour y traverser une vie semée de privations et de souffrances, couronnée par une mort des plus cruelles.

Ainsi, s'offre-t-il à moi tout ensemble comme une consolation, un encouragement et un modèle de soumission pleine d'amour à la volonté du Père céleste. Si donc je ne mens pas à mon titre glorieux de chrétien, de disciple de la Croix, je dois, dans toutes mes souffrances, adorer, bénir la justice de Dieu qui me frappe, et, en union avec Jésus, boire courageusement à son calice, quelle que soit la main qui me le présente.



Pratique


Quelques douleurs que vous avez à endurer, considérez et voyez s'il est une douleur pareille à celle de Jésus en croix 2, de cet Homme-Dieu dont tout le crime fut de trop vous aimer.

Souvenez-vous qu'étant pécheurs, ce n'est qu'à travers les tribulations que nous pouvons entrer dans le royaume de Dieu. Consolez-vous, d'ailleurs, par la pensée que la voie des souffrances, où Jésus a marché le premier, est le vrai chemin du ciel, et qu'an moment de légère tribulation opère un poids éternel de gloire.



Visite du Père de Géramb au Saint Sépulcre


« J'avais recommandé aux drogmans du monastère de Saint-Sauveur, dit le P. Géramb (Pèlerinage à Jérusalem), d'avertir les Turcs gardiens du Saint Sépulcre, de se trouver, à cinq heures de l'après-midi, à l'entrée du temple, dans l'intérieur duquel je voulais passer la dernière nuit. J'étais à peine descendu de cheval que je m'y rendis. Les portes s'ouvrirent à mon approche, et se refermèrent aussitôt que j'en eus franchi le seuil. Le bruit des gonds de ces portes colossales, celui des clés, des verrous, dont tant de fois cependant mon oreille avait été frappée, sans que j'en éprouvasse d'émotion sensible, me causa une espèce de frisson.

Une heure du matin venait de sonner. Les pères Franciscains réunis dans leur chapelle entonnaient le Benedictus Dominus Deus Israël, lorsque je me levai pour oindre le saint tombeau devant lequel j'étais resté longtemps prosterné. L'odeur du parfum se répandit au loin. De là je montai au Golgotha, où je répétai le même acte à l'endroit où la croix fut autrefois élevée. « J'ai ressenti pendant ma vie de profondes douleurs : j'ai fermé les yeux à un bon père, à une tendre mère, à une épouse chérie; j'ai perdu des enfants bien-aimés; j'ai été arrêté à deux cents lieues de la France, et traîné à travers toute l'Allemagne pour être enfermé au donjon de Vincennes, d'où je ne suis sorti que lors de l'entrée des alliés; j'ai éprouvé ce que le monde appelle de grandes infortunes; j'ai été calomnié, persécuté; j'ai fait des ingrats.

Eh bien ! prenant ici à témoin celui qui sonde les cœurs, et devant lequel je paraîtrai peut-être bientôt, je déclare que jamais douleur n'affecta plus vivement mon âme que celle qui s'en empara au moment où je m'arrachai pour jamais de l'église du Saint-Sépulcre. Tant que je vivrai, elle sera aussi présente à mon esprit que profondément gravée dans mon cœur; toujours son souvenir me fera tressaillir, parce que toujours, et plus qu'aucun autre souvenir, il me rappellera Jésus crucifié pour mon salut, pour le salut du genre humain, et à l'amour duquel nous devons répondre par le plus vif, le plus tendre, le plus absolu de tous les amours; ce Jésus auquel je dois l'ineffable bonheur de comprendre, de sentir cette grande vérité, que je voudrais pouvoir faire comprendre et sentir à tout l'univers entier : que Lui seul est tout, que tout ce qui n'est pas lui n'est rien, n'est que néant ».

(Lettre XXXII.)




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Message par Lumen Lun 4 Juil 2022 - 16:12

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Vingtième jour

Sentiments que la vue du Crucifix doit inspirer au cœur du fidèle


Voix de Jésus


« Oh! que la seule vue d'un Crucifix devrait t'émouvoir, profondément t'émouvoir et enflammer ton cœur !.... Vois les enfants du siècle, Mon fils; vois comme les images de ceux qui les ont aimés leur sont chères ! comme ils les conservent précieusement, comme ils les regardent avec plaisir, comme ils les baisent avec tendresse !.... Il y a eu des cœurs si sensibles aux services qu'ils avaient reçus, qu'après la mort de leurs bienfaiteurs, la source de leurs larmes était intarissable, et qu'après même de longs jours écoulés, ils les pleuraient encore comme au premier jour de leur deuil.

Hélas ! tel n'est pas ton cœur, ô Mon fils : le Mien a consommé pour toi le plus héroïque des sacrifices, et il l'a fait pour un ingrat; et il l'a fait sans autre intérêt que celui de cet ingrat; et il l'a fait avec des circonstances si douloureuses, si déchirantes, si capables de briser de compassion des cœurs d'airain ! Eh bien! Ce sacrifice a-t-il été compris? cet Amour est-il apprécié ? Si Je ne t'avais pas témoigné cet Amour ineffable, si Je n'avais pas montré envers toi cet incomparable générosité, aurais-tu été à Mon égard moins reconnaissant, plus froid que tu ne l'as été ? M'aurais-tu oublié plus que tu ne l'as fait ? tes offenses envers Moi auraient elles été plus nombreuses ? aurais-tu moins pratiqué les vertus dont Je t'ai donné l'exemple ? aurais-tu mis moins de soin à éviter ce qui blesse les regards si purs de ton Jésus ?

Oh ! qu'il en eût été bien autrement, si tu avais su te pénétrer de tout ce que devait te rappeler l'image de l'autel sanglant où s'accomplit Mon Sacrifice ! Oui, si tu avais regardé le Crucifix avec esprit de Foi, Mes pieds et Mes mains transpercés par des clous, Mon Côté ouvert par une lance, tu n'aurais pu qu'être saisi d'une pieuse émotion; tu te serais lié à Moi de plus en plus par un amour sincère, généreux; et Mon Cœur alors aurait joui de ton cœur Non que J'aie aucun besoin de ton amour, ni que tes dons ou tes refus puissent rien changer à Ma félicité inaltérable, parfaite; mais Je t'aime, et Je voudrais, pour, ton bonheur, que tu fusses tout à Moi. Que de fois, cependant, tu as permis à l'Ange des ténèbres, à Mon vil ennemi, de prévaloir dans ton cœur sur Mon Amour; et encore aujourd'hui que de fois il te demande et tu lui cèdes, Je te demande et tu résistes ! Est-ce donc qu'il veut, comme Moi, ton bonheur ? Est-ce qu'il a quelque grande récompense à te donner ? est-ce qu'il t'aime ? est-ce qu'il est aimable ? est-ce qu'il est mort pour toi sur une Croix ? »



Réflexion


Oui, l'image de Jésus crucifié aurait dû m'animer toujours des plus vifs sentiments de reconnaissance et de fidélité. Quel est l'attrait du péché qui n'eût dû céder devant ce signe auguste de dévouement et d'amour ? Quelle est la passion que n'eût dû amortir cette pensée : Mon Dieu est mort pour m'arracher à l'esclavage de ce mauvais penchant. Mais, d'autre part, quel est le sacrifice, quelque pénible qu'il soit, qui ne s'adoucisse à la vue de la croix, mémorial sacré de l'immolation sanglante à laquelle un Dieu s'est dévoué si généreusement pour mon bonheur ? Quoi ! mon Sauveur a daigné subir pour moi les douleurs de la flagellation, du couronnement d'épines, du crucifiement, et je refuserais de lui immoler les goûts et les commodités de la nature ! Mon Dieu, ne Suivant que l'élan de son amour, a épuisé pour moi les amertumes les plus cruelles, les souffrances les plus vives, les angoisses les plus accablantes, et je refuserais de suivre la voix de sa grâce et d'accomplir ce qu'il demande de moi ! Ô Crucifix ! puissent mes yeux ne plus te quitter, et je marcherai à grands pas dans la voie de la piété la plus pure, la plus ardente, la plus généreuse.


Pratique


Faites toujours, avec une grande dévotion, le signe de la croix; baisez pieusement le crucifix, surtout dans vos heures de tentation, de tristesse ou de souffrance.

Toutes les fois que vous apercevrez quelque part l'image sainte de la Croix, donnez quelque marque de respect à ce monument auguste de l'Amour d'un Dieu pour les hommes; mais ayez soin de l'accompagner d'un vif sentiment d'amour pour le Cœur de Jésus, votre adorable victime.



Courage inspiré par la vue de la Croix à un ouvrier


« Il y a, dans un de nos départements, un tisserand sur lequel il semble que le main de Dieu se soit appesantie. Pauvre, malade, abandonné, il éprouve les douleurs les plus aiguës et les privations les plus pénibles : son épouse, il est vrai, lui parait toujours tendrement attachée; mais les accès d'une mélancolie noire dérangent souvent la raison de cette femme; loin qu'elle adoucisse alors à son mari les misères de la vie, elle ne contribue que trop à les lui rendre plus amères. Au milieu des besoins les plus pressants et des infirmités les plus accablantes, cet homme montre une présence et une force d'esprit tout à fait admirables : rien ne lui fait perdre patience, rien n'abat son courage; il en a tant qu'il ne cesse d'exercer son métier.

Que faites-vous, lui dit un jour un de ses voisins ? Vous n'avez qu'un souffle de vie; à peine pouvez-vous vous soutenir, et cependant vous travaillez encore ? Hélas ! de quelle ressource peut être votre travail ? Laissez-là ce métier, reposez-vous; et s'il vous reste encore quelque force, allez plutôt essayer si l'exposition de vos peines, faite en secret à quelque riche charitable, ne pourra pas vous procurer ce que vous attendez vainement de votre obstination au travail. Je n'en ferai rien, dit le malade, j'ai découvert un trésor; et tant que j'en jouirai, si je ne suis pas à mon aise autant que votre amitié vous le fait souhaiter, au moins mes peines ne seront-elles pas, à beaucoup près, si grandes que vous l'imaginez. Regardez, mon cher voisin, l'image du Fils de Dieu crucifié, collée contre cette muraille; voilà où est mon trésor; voilà où est mon cœur. La mort ne m'épouvantera pas tant que cette représentation vivifiante fera sur moi l'impression que je sens; je ne manquerai ni de confiance, ni d'espérance, ni de courage, ni même de joie, tant que j'irai les puiser dans les plaies de mon Sauveur.

La douleur ébranle quelquefois mes résolutions, mais elle ne les ruine pas : quand je manque de tout, quand je suis abandonné, je considère que j'ai quelques traits de ressemblance avec le Christ expirant; quand le mal augmente, j'ai recours à l'image de la croix, et il en sort une vertu qui me le rend supportable. Qu'il est glorieux à un homme de ma condition, à un homme qui ne peut être regardé que comme un vil rebut du monde, d'avoir le Roi des rois pour consolateur et pour modèle ! »

(Extrait d'un manuscrit de M. Delauro-Dubez, conseiller à la cour royale de Montpellier, auteur de l'Athée redevenu chrétien).




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Message par Lumen Mar 5 Juil 2022 - 16:28

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 62719069b7570e0fb85606484f8ba36c--religious-pictures-religious-art

Vingt-et-unième jour

Son amour ineffable dans l'institution de la Sainte Eucharistie


Voix de Jésus


« Le plus grand témoignage d'amour qu'un ami puisse donner à son ami, c'est de mourir à sa place, disais-Je à Mes disciples, la veille de Ma mort. Oui, c'est bien là tout ce qu'un homme peut faire en faveur d'un autre homme. Mais pour ton Dieu, ô mon fils, ce n'était point assez : Son Cœur, dans les trésors incompréhensibles de Sa Charité, a su trouver un témoignage d'amour encore plus touchant, plus capable de ravir et d'embraser ton cœur. J'ai voulu, oui J'ai voulu que tu pusses contracter avec Moi l'union la plus intime en Me recevant substantiellement au-dedans de toi-même.

Mais comment M'unir de la sorte avec toi, chétif pécheur, si indigne de Mes regards ?... Je Me suis abaissé, je Me suis anéanti jusqu'à Me faire ta nourriture, pour M'identifier, en quelque sorte, avec toi... Oh ! qu'il a fallu d'amour pour opérer cet ineffable mystère, où Je semble m'oublier Moi-même, pour ne Me souvenir que du pauvre exilé racheté de Mon sang ! S'il est vrai que je Me suis comme anéanti dans l'Incarnation, qu'ai-Je donc fait dans l'Eucharistie, où, caché sous le voile des espèces sacramentelles, Je ne conserve pas même les dehors de la nature humaine; où Je ne donne d'autre marque sensible de Ma présence que les douceurs d'Amour dont J'enivre les cœurs purs, qui viennent à Moi ayant faim et soif de la justice et ne vivant que de la vie de la foi; où Je supporte en silence les froideurs, les mépris, les outrages, les profanations les plus révoltantes, et cela depuis dix-huit siècles; où, pour donner à mes vrais amis, à mes fidèles, la consolation de s'approcher de Moi sans frayeur et avec une confiance filiale, Mon Amour M'a fait voiler tout l'éclat de Ma gloire, quoique les pécheurs dussent profiter de cet anéantissement de Ma Divine Majesté pour s'asseoir audacieusement à la Table Sainte, et M'y recevoir dans un cœur souillé Prodige ineffable, ô mon fils !

Mais Je voulais te donner un témoignage incomparable de Mon Amour, que pouvais-je employer de plus analogue à ta nature que la forme d'un banquet, ce symbole expressif d'union et d'affection intimes, si universellement usité parmi les hommes ? Et ce banquet, pour qu'il fût digne de Mon Amour infini, ne devais-Je pas en faire une merveille infiniment supérieure à toutes leurs pensées, à tous leurs désirs ? C'est ce que J'ai fait, ô mon fils, en y devenant Moi-même ton breuvage et ta nourriture ».



Réflexion


Quel déplorable contraste entre le Cœur de Jésus et le mien, entre Son Amour si ardent, si généreux, porté, en quelque sorte, jusqu'à l'excès, et mon amour si faible, si languissant, si inconstant, mon amour si lâche pour les combats et pour les sacrifices, mon amour si peu occupé de ce qui devrait faire le charme de ma vie, absorber toutes mes facultés, tout mon être ! Il est donc vrai, Jésus qui est plein d'attraits puissants, irrésistibles aux yeux de la Foi, a fait, pour conquérir tout mon amour, le plus étonnant prodige qu'il pût tirer des trésors de Sa Charité infinie; et je puis m'y montrer si peu sensible ! Est-ce donc envers Dieu seul que je n'ai point de cœur ?

Ô Dieu ! Dieu souverainement et seul aimable, Dieu qui m'avez tant aimé, Vous qui commandez à la nature entière, qui commandez au néant même, ah ! de grâce, dites une parole et je serai guéri; et je contemplerai avec attendrissement le chef-d'œuvre de Votre Amour; et Vous serez désormais ma pensée, mon désir, ma joie, aux jours surtout où j'aurai le bonheur de participer à la Divine Eucharistie.



Pratique


Faites vos délices de la sainte communion, qui est pour le vrai fidèle comme un avant-goût du ciel; mais, surtout, efforcez-vous d'apporter à ce sacrement adorable la pureté la plus scrupuleuse, l'humilité la plus profonde et l'amour le plus ardent.

Faites tous vos efforts pour vous tenir, la veille, le jour et le lendemain de vos communions, dans un pieux recueillement; ranimez alors en vous les sentiments que vous dûtes éprouver la veille, le jour et le lendemain de votre première communion.



Foi admirable d'une jeune Anglaise envers la Sainte Eucharistie


Mademoiselle Marie-Anne Fitch était née à Londres, d'une famille protestante qui était fort recommandable par ses vertus morales, quoique engagée dans les sentiers de l'erreur. Ses parents, malgré les préjugés de l'hérésie, avaient confié son éducation à une dame française catholique. La jeune Marie manifesta de bonne heure des désirs de conversion, qu'elle ne put effectuer que beaucoup plus tard, et se montra, longtemps d'avance, digne d'embrasser la vérité par les sentiments de piété les plus édifiants.

Voici un trait qui montre le haut prix qu'elle attachait au bonheur qu'a une âme fidèle de recevoir la sainte communion. Elle avait entendu dire que les catholiques considéraient comme un jour de fête celui de leur baptême, et en célébraient l'anniversaire en s'approchant des sacrements. « C'est aujourd'hui l'anniversaire de votre baptême, dit-elle un jour à son institutrice; vous avez sûrement été à confesse ». Celle-ci gardant le silence, son élève la supplia de lui donner une réponse et en reçut une affirmative. « Mais, ajouta-t-elle, avez-vous reçu l'absolution ? » La dame, tout en lui reprochant sa curiosité, satisfit encore à ses instances. Alors la jeune questionneuse reprit  « Ma bonne amie, je n'ai plus qu'une seule chose à vous demander : Je vous conjure de me dire si vous avez communié ». Sa maîtresse eut la complaisance de lui répondre: « Oui, j'ai eu ce bonheur ». « Ah ! lui dit aussitôt son élève, vous n'avez pas eu encore le temps d'offenser le Seigneur; il est encore tout en vous; laissez-moi, je vous en conjure, me placer sur vos genoux : je n'ai jamais goûté le bonheur d'être si près de mon Jésus, et j'ai tant de choses à lui dire ! »

Elle resta un quart d'heure collée sur le cœur de cette dame, et ne quitta cette situation que pour obéir à sa mère qui, ne se doutant pas même de cet intéressant dialogue, craignait que sa fille ne la fatiguât. On ne saurait exprimer l'allégresse que la jeune Marie témoignait ensuite d'avoir été si près de son divin Sauveur. Que dut-elle donc éprouver lorsque, plusieurs années après, convertie ainsi que ses parents, et devenue fervente religieuse, elle put satisfaire son ardente piété par la fréquente communion ! Qu'on en juge par ces lignes qu'elle écrivait, du fond de sa retraite, à une de ses amies qui lui avait mandé qu'elle avait soin d'une chapelle où reposait le Saint des Saints : « Quelle douce occupation ! Vous avez occasion de faire tant de visites au Saint-Sacrement! Quand vous allez préparer la chapelle, tous vos mouvements se rapportent au service de notre divin Jésus. Vous êtes cette heureuse servante du Seigneur, qui approche le plus près de sa personne sacrée cachée dans le sacrement de son amour. Dieu a voulu vous attirer plus fortement à lui et prendre une entière possession de votre cœur, puisqu'il vous a donné un emploi dans lequel vous ne sauriez faire, pour ainsi dire, un seul pas qui ne tende à l'honorer dans son auguste sanctuaire ».

(Les Héroïnes chrétiennes, par l'abbé Carron, T. II).




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Message par Lumen Mer 6 Juil 2022 - 20:50

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Vingt-deuxième jour

Sa présence continuelle dans les saints tabernacles


Voix de Jésus


« Non seulement J'ai voulu nourrir ton âme de Moi-même pour la fortifier, la consoler, l'aider à conquérir le Ciel; mais encore J'ai voulu résider constamment dans l'Eucharistie, pour y recevoir ta visite et t'y laisser puiser à souhait à la source des grâces, toutes les fois que ton amour et tes besoins t'amèneraient au pied de mon sanctuaire. Ah ! c'est là une bien grande faveur que Je t'ai faite, ô mon fils ! Un prince qui daignerait fixer sa demeure parmi quelques-uns de ses sujets ignorants, pauvres, accablés d'infortunes, pour les éclairer, pour soulager leur misère, adoucir leurs souffrances, et leur prodiguer son amitié, oh ! tu n'aurais pas assez d'admiration pour cette généreuse bienfaisance, pour ce dévouement inouï, pour cette sublime tendresse.

Et Moi, Seigneur des Seigneurs, Roi des Rois, Dieu béni aux siècles des siècles, J'ai daigné Me choisir une habitation près de toi; Je Me suis fait comme une tente sur la terre pour être l'inséparable compagnon de ton exil, le consolateur de tes peines, le médecin de tes maux, le trésor de ton indigence; Je t'ouvre, à toute heure, un libre accès auprès de Ma redoutable Majesté que Je voile sous les plus humbles espèces; Je t'invite, Je t'appelle à Moi qui suis la source intarissable de la joie, de la consolation, du courage et de la force; je t'offre Mon Cœur si plein d'Amour, pénétré de la plus tendre compassion pour le joug pesant de la mortalité sous lequel Je vois ployer ta faiblesse.

Mais ô cieux soyez dans l'étonnement, mon fils a dédaigné Mes Saints Tabernacles, comme si Je lui étais inutile; mon fils n'a que trop ressemblé aux mondains qui se fatiguent à courir après le mensonge et la vanité. Aux palais des rois la foule se presse pour obtenir quelque part des vains honneurs, des biens fragiles de ce monde. Ne trouve-t-on point accès auprès des rois, l'on va demander avec empresseraient à ceux qui ont une puissance quelconque sur la terre, de quoi satisfaire cette funeste convoitise qui dévore l'homme déchu, de quoi oublier, du moins quelques instants, les maux sous le poids desquels on gémit. Et Moi qui suis le souverain dispensateur des seuls vrais biens; Moi près de qui, ô mon fils ! tu trouverais la force de porter courageusement toutes les croix de cette vie, et le plein rassasiement de tes légitimes désirs; Moi qui peux t'assurer au delà de la tombe une vie qui n'a plus de traverses, plus de larmes, une vie qui n'a plus de terme, une vie divine, tu Me négliges, tu Me délaisses ! »



Réflexion


Si j'étais faible et chancelant, ne chercherais-je pas un appui ? Si j'étais pauvre, au comble de la misère, négligerais-je un trésor ?.... Si j'étais souffrant, en proie à des douleurs déchirantes, refuserais-je un soulagement, un remède efficace ? Si j'étais affligé profondément, dévoré de chagrins cruels, ne voudrais-je pas un ami, un véritable ami, qui pût répandre dans mon cœur le baume d'une douce consolation ?

Homme de peu de foi, qu'ai-je donc fait jusqu'aujourd'hui ! J'ai cru que Jésus, tout bon, tout-puissant, Jésus qui daigne se faire mon Ami, mon Ami le plus tendre et le plus fidèle, était près de moi dans l'Auguste Sacrement de l'Autel; et je n'ai pas couru à Lui chercher, la vraie force, la vraie richesse, la vraie santé, la vraie joie, comme si j'eusse aimé ma faiblesse, mon indigence et tous mes maux. Ah ! l'amour, la reconnaissance et le respect devraient tellement m'attacher à ses pieds adorables, Qu'il fallût me faire une sorte de violence pour m'en éloigner : combien donc mon indifférence et ma lâcheté sont-elles plus coupables, quand mon intérêt seul devrait me faire vivement regretter tous les moments que je passe loin de ce Divin Sauveur



Pratique


Visitez exactement chaque jour le cœur de Jésus dans son sacrement ; et allez à lui avec une sainte joie et une confiance sans bornes.

Quand vous serez obligé de vous priver de cet avantage si précieux, visitez du moins le divin Jésus en esprit, le prophète Daniel, éloigné de la Judée et captif à Babylone, ouvrait, trois fois le jour, la fenêtre de sa chambre, du côté de Jérusalem, et fléchissant pieusement les genoux, adressait sa prière au Dieu d'Israël, comme s'il eût été dans son temple.



Tendre dévotion de Saint Alphonse de Liguori pour Jésus
résidant dans le Sacrement de l'Autel


La dévotion de saint Alphonse de Liguori envers le mystère de nos saints tabernacles, datait des premiers jours de sa jeunesse. Au milieu d'un monde dissipé, il savait dérober à ses études et à ses occupations quelques moments qu'il allait passer au pied des autels, trouvant mille fois plus de plaisir à verser son cœur dans le Coeur de Jésus, à s'entretenir avec celui dont la conversation a tant de charmes, qu'à se reposer dans les magnifiques pavillons des pécheurs. Après qu'il eut été élevé au sacerdoce et qu'il eut fondé la congrégation du Très Saint Rédempteur, son empressement à aller ainsi goûter combien le Seigneur est doux envers ceux qui l'aiment, devint encore plus grand et plus remarquable. Quand il était dans les maisons de son institut, ayant plus de facilité de satisfaire sa dévotion, il passait plusieurs heures du jour devant le saint Sacrement.

Souvent même, la nuit, il se levait doucement, se rendait au chœur, pieds nus, de peur de troubler le sommeil de ses confrères, pour se jeter dans les bras de Jésus, et s'enivrer aux sources sacrées qui coulent dans le sanctuaire. Durant son épiscopat, on le voyait longtemps en adoration dans sa cathédrale ou dans toute autre église, et on allait s'édifier par le spectacle d'un saint, qui semblait converser visiblement avec Dieu. Démissionnaire de son siège et retiré à Saint-Michel, moins distrait par les affaires et par les relations avec le monde, il pouvait se livrer plus librement à sa piété et à sa ferveur. Aussi, employait-il plus de huit heures par jour en longues et fréquentes visites à Jésus Christ. Parfois il se trouvait rempli de si vives émotions, sa prière devenait si fervente, son âme était si ravie dans la contemplation de l'amour d'un Dieu caché dans la sainte Eucharistie, qu'il se levait soudainement, tendait les bras vers le tabernacle comme pour demander à Jésus de pouvoir le presser contre son cœur, afin de le dédommager du délaissement et de l'indifférence des hommes.

Lorsque ses infirmités ne lui permirent plus de se rendre au chœur, ce fut pour lui une cruelle privation. Pour le consoler, son directeur lui disait qu'il avait une chapelle et un autel dans ses appartements. « Mais Jésus-Christ n'y est pas », lui répondait Alphonse, les larmes aux yeux. Aussi, dans sa dernière maladie, lorsque le prêtre s'approcha pour lui donner le Saint Viatique, l'entendit-on prononcer, avec un pieux élan, ces mots : « Venez, venez, mon bien-aimé Jésus ! » Fortifié par ce pain céleste, il resta longtemps dans une profonde contemplation, et par les soupirs ardents qui s'exhalaient de son cœur, on pouvait comprendre tout ce qu'il éprouvait de reconnaissance et de tendre amour pour son divin maître.

(Vie de Saint Alphonse de Liguori, par M. l'abbé Verdier).




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Message par Lumen Jeu 7 Juil 2022 - 18:31

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Vingt-troisième jour

Glorification de son cœur sacré dans le Ciel


Voix de Jésus


« Tu as vu, mon fils, quelle est l'amabilité de Mon Cœur Adorable; tu as vu quel est Son Amour pour les hommes : viens, maintenant, suis-Moi jusqu'au sein de Mon Céleste Héritage, tu verras Sa Gloire. Depuis que J'ai vaincu la mort, et que Je me suis élevé triomphant dans les cieux; depuis que Mon Corps est revêtu, dans les splendeurs des Saints, de cette bienheureuse immortalité qui est la juste récompense de Mes travaux, de Mes souffrances, de Mon Sang répandu pour le Salut du monde, Mon Cœur est inondé d'une joie ineffable, couronné d'un éclat éblouissant. Ce Cœur s'était fait humble pour toi; pour toi ce Cœur avait été saturé d'opprobres; il avait été plongé pour toi dans un abîme d'amertume et de douleur; et maintenant il a le repos après la fatigue, la paix après les tribulations, la joie après la tristesse, le triomphe et la gloire après l'humiliation.

De Sa Plaie sacrée qu'environne une éclatante lumière, coulent sans cesse sur les heureux habitants des tabernacles éternels des flots d'amour, de bonheur et de gloire inaltérables; ils viennent s'y unir comme à leur centre; ils Lui font hommage de leurs victoires et de leurs couronnes; ils vivent par ce Cœur, ils vivent pour ce Cœur, ils vivent dans ce Cœur, et ainsi se réalise cette ineffable unité que Je demandais au Père Céleste pour Mes élus, à la dernière Cène, quand Je lui disais : Faites qu'ils soient consommés en un avec nous.

Ah ! Si tu pouvais un instant, un seul instant contempler cette merveille !.... Mais c'est encore pour toi le temps de l'exil, et dans cet exil ne peut luire le jour éternel de la cité permanente. Adore donc, humblement éclairé par la Foi, ce secret du ciel, et attends en soupirant, appuyé sur l'espérance, que les ombres déclinent et que les collines éternelles s'abaissent. Oui, adore, ô mon fils; espère, désire de voir et de posséder; et reçois avec consolation de Ma bouche cette douce assurance que, du haut de Sa Gloire immense, Mon Cœur pense à toi, Mon Cœur te chérit; et qu'Il ne saurait jamais t'oublier, jamais te délaisser, un seul moment comme un malheureux orphelin ».



Réflexion


Cette gloire, cette félicité, cette union parfaite avec le Cœur de Jésus, cette consommation qui doit me rendre, en quelque sorte, participant de la nature divine, que n'est-elle l'objet continuel de mes efforts pour la mériter, de mes soupirs pour hâter l'heureux moment qui, brisant les liens de ma mortalité, me fera entrer dans la véritable vie : car ce n'est pas une vie que celle qui peut finir demain, et dont les heures fugitives sont flétries par l'ennui, le dégoût ou la douleur.

Oh ! qui me donnera d'avoir sans cesse à l'esprit et au cœur la pensée et le désir de ce qui est promis à mon amour et à ma persévérance qui me donnera de concentrer, dès à présent, tout mon être dans le Cœur de Jésus, pour qu'il l'élève au-dessus de ce qui passe, et qu'il m'attache invariablement à ce trésor que la rouille ne dévore point et que le voleur ne saurait ravir ! Amour ! Amour Divin ! Ciel ! Beau ciel ! Soyez tout pour moi dans cette triste vie; soyez à jamais ma portion et mon héritage dans l'éternité!



Pratique


Rendez sans cesse honneur et gloire au cœur adorable de Jésus; priez-le souvent de se faire lui-même connaître et aimer des hommes : vous vous attirerez ainsi une récompense éternelle.

Regardez-vous sur la terre comme un voyageur sous la tente; dites souvent avec le Psalmiste: Ici mon âme n'est qu'une étrangère... Oh ! Quand arriverai-je au terme de mon exil ? Quand verrai-je la face du Seigneur ?



Désirs ardents d'un vénérable religieux pour le Ciel


« Nous arrivâmes au monastère de Larissa, dit le père Géramb, dans son Pèlerinage à Jérusalem et au mont Sinaï. Nous trouvâmes à la porte un vieillard qui nous attendait. Des cheveux blancs comme la neige, une barbe non moins blanche qui descendait jusqu'au bas de la poitrine, lui donnaient l'air le plus vénérable. Son teint était blanc et rose, son sourire, celui d'un ange. Je l'eusse volontiers pris pour un de ces vieillards qui entourent le trône de l'Agneau, à qui il aurait été permis de venir un moment sur la terre. Il me dit en allemand : « Bon père et cher compatriote, soyez le bien-venu ». C'était le père Vital-Filkuka, né en 1757, à Jamnitz en Sloravie. Il y a quinze années que sa vertu, sa piété tendre, sensible, indulgente, fait l'édification de ce pays...

Depuis mon arrivée, je ne me lasse pas d'admirer sa sainte activité. Combien sont pleines les journées du juste ! Levé le premier, c'est lui qui sonne l'Angélus; quelques instants après il célèbre le saint sacrifice de la Messe; au sortir de l'église, il est entouré d'une foule de malades accourus de toutes parts pour recevoir de lui les divers genres de secours dont ils ont besoin. II n'en renvoie aucun; il écoute le récit de leurs misères, il les console, il panse avec une pieuse joie leurs plaies, même les plus dégoûtantes; il leur donne des conseils, des remèdes, du pain, des légumes, de l'argent, autant que le lui permet la pauvreté dans laquelle il vit. Dans le cours de la journée il travaille au jardin, veille à l'arrangement, à la propreté de l'église, de la sacristie, entre dans tous les détails du ménage, qu'il dirige avec ordre, économie, etc. Le changement d'occupation est la seule récréation qu'il goûte, et la nuit le surprend toujours en exercice.

Il y a deux mois qu'il eut, dans la communauté, une cérémonie touchante. Après cinquante ans de sacerdoce, le bon père célébrait sa seconde messe; il était à l'autel, priant Dieu avec la ferveur d'un ange, et versant un torrent de larmes; tout le monde priait et pleurait avec lui. Il a fait faire le cercueil qui doit recevoir sa dépouille mortelle; il le visite fréquemment, et quand il le considère, c'est avec la même joie qu'un mondain regarderait son palais nouvellement bâti. S'il lui arrive de manifester quelque sentiment de peine, c'est de n'en être pas déjà entré en possession. « Voilà ma demeure », dit-il; et puis, avec la vive ardeur d'un saint : « Mon âme est a trop longtemps étrangère, ajoute-t-il; qui lui donnera des ailes, afin qu'elle puisse s'envoler au lieu de son repos ? » « Toutefois, malgré cette continuelle pensée de la mort, et au milieu de ces brûlants désirs de la vie bienheureuse, il montre, dans ses relations habituelles la gaîté la plus franche, la plus douce et la plus aimable ».

(Lettre XLII).




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Message par Lumen Ven 8 Juil 2022 - 22:59

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Vingt-quatrième jour

Titres qu'il se donne pour exprimer sa charité envers nous


Voix de Jésus


« Après avoir considéré, ô mon fils, les prodiges d'Amour que Mon Divin Cœur M'a fait opérer pour toi : Mes douleurs et mes humiliations depuis le Jardin des Oliviers jusqu'au Calvaire; cet ineffable Mystère de l'Eucharistie qui est le Mémorial spirituel de Ma Charité, après avoir considéré cette Gloire admirable qui est le prix de Mon dévouement et dont Je réserve la participation éternelle à ta persévérance, écoute les titres touchants que Je Me suis donnés, et que Je veux ici rappeler à ton souvenir pour gagner de plus en plus ton cœur. C'est l'Amour qui M'a fait ton libérateur, ô mon fils ! Plein de compassion et de générosité, J'ai payé tes dettes à la Justice Divine; J'ai tout sacrifié pour te racheter. C'est pour ton Salut que Je Me suis imposé toutes les privations, que J'ai subi toutes les amertumes de Ma vie mortelle; pour ton Salut que J'ai livré Mon Corps aux souffrances, et que J'ai expiré sur le Bois de l'infamie.

Ainsi, Je fus ta rançon, ta victime, et J'ai voulu l'être non seulement une fois sur le Calvaire, mais encore tous les jours sur Mes Autels, dans tous les lieux et dans tous les temps, à toutes les heures du jour et de la nuit : le soleil ayant reçu l'ordre d'éclairer successivement toutes les parties de la terre, il n'y a point d'heure où Je ne sois offert quelque part en sacrifice. C'est Mon Amour qui, à la vue de l'état déplorable où t'avaient réduit la faute originelle et tes propres péchés, a ému Mon Cœur et lui a inspiré pour toi cette tendre sollicitude qu'éprouve un médecin dévoué pour celui qui est l'objet de ses soins et de sa plus vive affection. Je suis venu répandre l'huile et le vin sur tes blessures; J'ai pris sur moi tes langueurs; Je Me suis chargé de tes souffrances; pour te guérir J'ai été couvert de plaies et de meurtrissures. Mais J'avais aussi à te guérir de ton ignorance, suite funeste de la chute primitive : c'est pour cela que Je t'ai apporté du Ciel tes paroles de la vie éternelle, que Je t'ai éclairé de Mon admirable Lumière.

Je suis venu pour t'enseigner la voie de la Vérité et de la justice; et afin de t'encourager à pratiquer fidèlement mes préceptes, moi-même Je t'ai donné l'exemple. C'est encore l'Amour qui M'a fait ton Pasteur et ton Guide. Je suis le Bon Pasteur, t'ai-Je dit dans Mon Évangile; Je connais Mes brebis, et Mes brebis Me connaissent; Je donne Ma vie pour elles. Je suis le Bon Pasteur : Je te cherche quand tu t'égares ; Je te rapporte au bercail quand tu t'en es éloigné, Je t'y nourris de Ma propre substance; Je Me plais à t'y prodiguer les plus doux témoignages de Ma Tendresse. Je te dis, dans l'effusion de Mon Cœur : Écoute-Moi, brebis chérie, toi pour qui J'ai le dévouement d'une mère : J'ai tout fait pour toi, et jusqu'à la fin Je te sauverai de tes ennemi; Je te porterai dans mes bras comme la mère presse son enfant sur son cœur; Je t'enivrerai de consolations. Une mère peut-elle oublier son enfant ? peut-elle être sans pitié pour le fruit de ses entrailles ? Quand même elle l'oublierait, Moi, Je ne t'oublierai jamais ».



Réflexion


J'étais par nature enfant de colère, conçu dans le péché, esclave du démon, condamné à la mort éternelle; et Jésus, plein d'amour, a daigné me délivrer, me racheter, moi, tout indigne, moi qui devais répondre si mal à Sa grande Miséricorde et à Son Amour infini. J'étais esclave de Satan, et Il m'a fait enfant de Dieu: que ne dois-je pas faire pour conserver ce titre magnifique ! Je méritais la damnation, et Il m'a donné droit à la gloire éternelle : pourrais-je m'exposer jamais volontairement à la perdre ? J'étais aveugle, et Il m'a éclairé; j'étais sourd à la Grâce, et Il m'a ouvert l'oreille du cœur; j'étais muet, incapable de dire le Nom du Père qui est dans les Cieux, et Il a délié ma langue pour la bénédiction et pour la louange; j'étais hors d'état de faire un pas dans la voie de la vertu, du vrai bonheur, et Il m'y a fait marcher avec assurance; j'étais faible contre la chair et le démon, et Il m'a fortifié pour le combat; j'étais couvert de la lèpre du péché, et Il m'a purifié; j'étais mort et Il m'a ressuscité, en me rendant la vie de l'âme : ô vie que je ne saurais assez estimer, sois-moi toujours précieuse au-dessus de tous les biens !

Brebis égarée, j'étais déjà bien loin de mon Divin Pasteur, et je ne trouvais, hélas ! Que des pâturages maudits et des sources empoisonnées, quand Il est venu à moi pour me ramener au milieu de Ses brebis fidèles, qui se désaltèrent à la source de la véritable vie, et se nourrissent des aliments les plus substantiels. Mon Doux Jésus, pour tant de bontés, que Vous rendrai-je ? Et qu'est-ce qui me coûtera désormais pour reconnaître tant de Charité
!



Pratique


Gardez-vous de penser que, parce que votre Dieu s'est fait votre rançon, votre victime, vous n'avez rien à faire vous-même: Saint Paul vous dit que les membres de ce divin chef doivent accomplir en eux-mêmes sa passion. Mortifiez donc vos inclinations naturelles, réprimez surtout votre amour-propre, votre vivacité, votre vaine curiosité, votre trop grande délicatesse.

Au lieu d'écouter la nature qui pourrait vous porter à vous relâcher en quelque chose de vos saintes résolutions ou de vos pratiques pieuses, sachez la contrarier avec une sainte constance par gratitude et par amour envers votre libérateur, envers le céleste médecin de votre âme, envers votre bon pasteur.



Fidélité de la Duchesse d'Aiguillon à ses pratiques de piété


Monsieur du Ferrier, de la communauté des Prêtres de la paroisse Saint Sulpice, rend, dans ses Mémoires, le plus honorable témoignage aux vertus, et particulièrement à la haute piété de Mme la duchesse d'Aiguillon. Il en cite un trait des plus édifiants, bien capable d'exciter le zèle et la ferveur des âmes qui veulent s'adonner au service de notre divin Maître : « J'aurais une grande matière, dit-il, si je voulais parler des vertus et des libéralités de Madame la Duchesse d'Aiguillon. Je puis dire que sa générosité et sa charité allaient au delà de tout ce qu'on saurait penser : jamais elle ne refusa aucune des bonnes œuvres que nous lui proposâmes. Je me contenterai de rapporter d'elle, ici, une seule action qui fera juger du fond de sa piété. Une nuit, j'allai dans l'église de Saint Sulpice, après avoir pris mon repas, à onze heures environ, comme c'était mon ordinaire; j'étais devant le Saint-Sacrement, et j'entendis qu'on ouvrait la porte de l'église; je ne m'en mis pas en peine, sachant que, dans cette paroisse, on est souvent obligé d'administrer les sacrements aux malades pendant la nuit.

Un peu après, quelqu'un vint se mettre à genoux derrière moi fort doucement. Lorsque j'eus achevé mes prières, je me levai, et je reconnus Madame d'Aiguillon. Je lui témoignai mon étonnement de la voir là, à une heure après minuit, et lui en demandai la raison. Elle me dit qu'après avoir été toute la journée dans les affaires, elle n'avait pas pu trouver de temps pour faire son oraison, et que, revenant du Palais-Royal (où était alors la cour), et voulant remplir ce pieux devoir, elle avait prié le sonneur de lui ouvrir l'église, où elle pensait pouvoir être plus recueillie que chez elle. J'honorai, au fond de mon âme, tant de piété, et la laissai continuer son oraison au pied du très Saint-Sacrement ».

(Vie de Monsieur Olier, fondateur du séminaire de Saint Sulpice, t. I, p. 612, 613).




Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 0ecf99027d2725c7b7e118b189c1e3e1

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Le Mois du Sacré Cœur de Jésus Empty Re: Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Message par Lumen Sam 9 Juil 2022 - 15:30

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 76719224_o

Vingt-cinquième jour

Titres qu'il se donne pour exprimer sa tendresse envers nous


Voix de Jésus


« L'amour M'a fait ton ami : ton ami véritable, qui donne tout, qui prodigue tout, qui ouvre tous Ses Trésors, qui supporte tout, qui sait tout pardonner au repentir; ami fidèle et constant, ami dans la prospérité, ami dans l'adversité, ami dans les tribulations, ami dans les infirmités, ami pendant la vie, ami à la mort. Ami au-dessus de tous les amis, Je t'ai aimé plus qu'aucun de tous tes amis ne pourrait t'aimer, plus que tu ne t'aimes, plus que tu ne peux t'aimer toi-même : Je t'ai aimé jusqu'à commander à tous les hommes de t'aimer sous peine de mériter Ma disgrâce; Je t'ai aimé jusqu'à te nourrir de Ma Chair et de Mon Sang, en attendant que dans le Ciel Je te fasse heureux de Mon bonheur, et que Je t'enivre d'un torrent de délices dans le sein de Ma Divinité.

L'Amour M'a fait ton frère. Ton frère selon la nature : ne Me suis-je pas rendu en tout semblable à toi hormis le péché ? Ton frère selon la Grâce : n'es-tu pas devenu enfant de Dieu, par l'application des mérites infinis de Son Fils unique; et quand, après Ma Résurrection, Je disais : Je remonte vers Mon Père et votre Père ne t'avais-Je pas en vue aussi bien que Mes disciples ? Ton frère par le droit que Je t'ai donné à Mon Héritage : car tu as été fait cohéritier de ton Sauveur, et ta fidélité à la Grâce peut te mettre en possession de la magnifique Gloire qu'Il a conquise par Ses travaux et par Ses souffrances.

L'Amour M'a fait l'Epoux de ton âme. Vois par quel lien puissant Je l'ai unie à Moi : sur la Croix en donnant Mon Sang pour la racheter, dans l'Eucharistie en M'identifiant avec elle comme l'aliment s'identifie avec le corps qui s'en nourrit. Vois de quelle richesse Je l'ai ainsi dotée, de quels dons précieux Je l'ai couronnée : tous Mes Mérites, tous Mes biens sont devenus son partage; Je suis moi-même à elle tout entier; et Mon Cœur se plaît à lui faire entendre les noms si doux de ma colombe, ma bien-aimée ».



Réflexion


Jésus, mon ami; Jésus, mon frère; Jésus, mon époux ! Quoi de plus touchant pour une âme qui sait aimer, comprendre et sentir ! Ah ! quel bonheur d'être élevé, du fond de la misère et de la corruption où je suis né, jusqu'à la dignité sublime qui m'est assurée par ces doux titres que le cœur de mon Dieu a daigné prendre pour m'attirer, pour me gagner tout à Lui, tout à Son Amour !

Mais que j'ai mal soutenu jusqu'à présent la Gloire qui m'en revient ! Que je me suis montré peu digne d'un tel Ami, peu digne d'un tel Frère, peu digne d'un tel Epoux ! Oui, j'ai eu trop peu d'horreur pour tout ce qui pouvait ternir à ses yeux la pureté de mon âme; trop peu de zèle pour accroître, en travaillant à ma perfection, la beauté de cette épouse qu'il s'était choisie entre mille. Ô mon Dieu! puissé-je à l'avenir ne perdre jamais le sentiment de la dignité à laquelle Vous avez daigné m'élever, et correspondre, par toute ma conduite, à Votre immense Tendresse envers moi !



Pratique


Évitez avec soin les plus petits péchés volontaires : chacun affaiblit d'un degré l'amour qui vous unit à Jésus; chacun refroidit d'un degré son amour d'ami, de frère et d'époux envers votre âme.

Quand il vous échappe une faute, soyez fidèle à la réparer au plus tôt par un acte de la vertu contraire, ou par un pieux soupir vers le cœur de Jésus.



Sainte horreur d'une vierge chrétienne pour les moindres fautes


A quatorze ans, Anne-Félicité des Nétumières avait eu pour guide, dans les voies du salut, le célèbre M. Boursoul, curé de Rennes, saint prêtre, puissant dans les œuvres de son ministère. L'homme de Dieu s'était attaché à lui inspirer la plus grande horreur du péché, lui répétant souvent cette maxime : « Veillez continuellement sur vous-même, pour ne point offenser Dieu ». Ses paroles avaient porté leurs fruits : car, peu de jours avant que de mourir, dans cet instant où l'âme du juste ne craint plus rien du souffle contagieux de l'amour-propre, Félicité disait à une amie, en lui rappelant cette circonstance de sa jeunesse : « M. Boursoul m'avait si bien inspiré l'horreur du péché, que, si j'eusse vu l'enfer prêt à m'engloutir, et que, pour l'éviter, il eût fallu commettre volontairement la plus légère faute, je me serais précipitée dans cet abîme plutôt que d'y consentir. Non, non, quand ces sentiments sont une fois bien imprimés dans notre âme, ils ne s'effacent point, et, dès qu'on voit l'ombre d'une faute, on trouve une espèce d'impossibilité à la commettre ».

Lorsqu'elle eut pris l'habit de religieuse, elle employait, pour se pénétrer d'une vive indignation contre ses manquements les plus légers, le souvenir continuel de la présence du Dieu trois fois saint, et s'appliquait à se retracer les traits les plus touchants de l'humanité du Sauveur. Tantôt elle l'envisageait comme le divin cultivateur arrachant de son âme ce qui n'était point parfait à ses yeux; tantôt comme un maître qui lui donnait de sublimes leçons; souvent comme un bon père qui corrige son enfant parce qu'il l'aime; d'autres fois, et le plus souvent, comme son bien aimé, son adorable époux. Un jour elle s'aperçut d'une faute que toute autre, peut-être, avec moins de délicatesse, aurait traitée de scrupule, et qui tenait plus à une sorte de méprise qu'à la volonté. Malgré ce témoignage consolant de sa conscience, la vivacité de ses regrets ne pouvait à ses yeux, expier son péché. Plusieurs fois elle s'en accusa, n'épargnant aucune pénitence capable de calmer la colère du ciel, qu'elle craignait d'avoir méritée. Mais comme elle ne sentait plus la même facilité à s'entretenir avec Dieu, l'idée qu'il s'était retiré d'elle la jetait dans l'accablement : elle se croyait la plus ingrate des créatures, et ne voyait plus, dans son divin époux, qu'un juge irrité, ce qui lui causait mille angoisses...

Le Seigneur ne tarda pas à la récompenser de tant de zèle, en lui rendant la paix de l'innocence, la joie de l'amour divin et la confiance filiale en son divin cœur. On trouve des sentiments semblables, admirablement exprimés, dans l'extrait suivant d'une lettre à une de ses amies: « Au pied de votre Crucifix, lui disait-elle, réparez votre faute, par les plus tendres protestations : collez votre bouche sur les plaies de votre Sauveur, et dites-Lui : « Ô mon cher Epoux! je vous ai donc encore offensé ! J'en suis pénétrée d'amertume; mon cœur a été surpris; il n'a point cessé de vous aimer; c'est lui qui vous supplie d'oublier mes torts; c'est de toute la force de ma volonté que je veux me faire violence jusqu'à la mort, plutôt que de consentir à vous déplaire jamais Vous exigez pour réparation ce que vous pourriez m'accorder pour récompense: que je vous répète l'assurance de mon amour, que je vous donne des preuves de ma confiance en venant me jeter dans vos bras... Que vous êtes bon !... Je voudrais passer les jours entiers à vous le dire ! Ah! du moins, que tous les battements de mon cœur vous répètent que je vous aime; que j'ai le plus grand regret de vous avoir déplu, et que je voudrais faire connaître vos bontés à toutes les créatures, pour qu'elles pussent m'aider à vous marquer ma reconnaissance ».

(Les Héroïnes chrétiennes, par l'abbé Carron).




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Message par Lumen Dim 10 Juil 2022 - 19:18

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Vingt-sixième jour

Précieux avantages de notre amour envers ce divin Sauveur


Voix de Jésus


« Ô mon fils ! C'est injustice que de ne pas m'aimer : je suis le souverain bien. C'est ingratitude : Je t'ai aimé le premier, et Je t'ai tant aimé ! C'est folie; car ce n'est qu'en aimant ton Jésus, et en t'aimant par-dessus tout, que tu peux trouver le vrai bonheur pour cette vie et pour la vie éternelle. Sans Mon Amour, en effet, que te servira la science ? Que te servira la richesse ? Que te serviront tous les biens de la terre ? Que te serviront même les vertus purement humaines qui attirent le plus l'admiration des mortels ? Mais si tu M'aimes comme tu le dois, ce qui est inutile par sa nature te deviendra profitable et te procurera un gain d'une valeur immense; avec Mon Amour, ce qui est fâcheux, ce que le monde appelle malheur, infortune, tu l'appelleras d'un tout autre nom en tournant vers le Ciel des regards de confiance.

Les infirmités, les fatigues, les mépris, l'adversité, la tristesse, les peines de toute sorte qui affligent la nature humaine déchue, et qui parfois semblent l'accabler, cet amour te les rendra supportables; il t'y fera même trouver des consolations d'autant plus précieuses qu'elles seront comme un gage de la possession de cette patrie véritable où tout sera compté, tout payé, tout récompensé au centuple et à jamais. Mon Amour est un bien sans prix : Rien n'est plus doux, rien n'est plus fort, rien n'est plus noble et plus élevé; il n'est rien de meilleur au Ciel et sur la terre. Ah ! Si tu le laissais dominer sans réserve dans ton cœur, Il serait ton soulagement, ton soutien, ton repos, ta paix; Il ferait ton bonheur, même dans ce monde.

Qu'y a-t-il de plus désirable que cette Paix de Dieu, cette paix si suave qui surpasse tout sentiment, et dont Mon Amour est la source ? Qu'y a-t-il de comparable à ces joies si pures, si délicieuses, que Je me plais à répandre dans les âmes qui ne veulent que Moi, qui ne cherchent que Moi et qui Me consacrent toutes leurs puissances, tout leur être ? Ô Mon fils travaille ardemment à te rendre digne d'en faire l'heureuse expérience: tu pourras t'écrier alors, dans le pieux élan de ton admiration et de ta gratitude, que tu as senti d'avance quelque chose du Ciel ».



Réflexion


N'est-il pas étrange, en vérité, que le Cœur de Jésus, qui m'est constamment ouvert, m'offrant des avantages si précieux, et n'attendant pour m'en faire jouir, que le retour sincère de tout mon amour, je sois encore dans la même indigence, dans les mêmes misères ? Ah ! c'est que, pour puiser dans ce trésor avec abondance, il faudrait que ma vie fût comme cachée en Dieu; et loin de là, ma vie est absorbée dans des joies périssables de la terre, dans de vaines satisfactions de la nature ou dans de petites passions que je laisse régner au fond de mon âme.

Puissé-je, enfin, renoncer généreusement, irrévocablement à ce qui m'empêche d'être tout à Jésus et de vivre de son seul amour ! Que rien ne vienne dans mon cœur occuper une place au préjudice de cet amour sacré, qui a les promesses de la vie présente et de la vie future; et que je n'aie plus de goût que pour les choses qui sont au-dessus de ce monde.



Pratique


Appliquez-vous à vous faire une pieuse solitude au fond de votre cœur, où vous conserviez, au milieu même des affaires du monde, le sentiment de la présence de votre bien-aimé Sauveur, les jours surtout où vous avez le bonheur de communier.

Puisez dans son cœur divin le principe de toutes vos pensées, de toutes vos paroles, de toutes vos actions, en sorte que tout en vous procède de son amour et vous ramène à son amour.



Esprit de recueillement d'une âme vraiment pieuse


Il est peu d'âmes qui aient su apporter autant de constance et de fidélité au souvenir de la présence de Dieu que Melle Victorine de Galard-Terraube, dont il a été déjà parlé au premier jour. Au milieu des occupations les plus distrayantes, elle conservait une intime union avec le divin époux : « Par obéissance à ses parents, dit a ce sujet Madame la Supérieure des Dames de Chavagnes d'Angoulême, qui la connaissait si bien, elle figurait au milieu d'une société choisie, mais sans interrompre son recueillement habituel : cette âme vraiment intérieure savait même faire, de temps en temps, une retraite de trois ou quatre jours au sein de sa famille et de ses amis, sans que personne pût s'en apercevoir, et sans perdre, pour cela, l'air riant et a gracieux qu'elle conservait toujours ». « Rien, en effet, n'était capable de la détourner de cette douce application, pas même ses longs et fréquents voyages, source ordinaire de tant de dissipation et de négligence, que l'auteur de l'Imitation n'a pas craint d'avancer que ceux qui voyagent beaucoup, rarement se sanctifient.

Elle-même avoue, dans ses notes, que la grâce demandait d'elle un esprit d'oraison continuel; et elle ajoute qu'elle s'efforçait, quoique sans contrainte, de fuir toutes ces distractions d'esprit qu'entraînent les choses de la terre, en donnant à celles-ci seulement l'attention que le devoir pouvait demander d'elle. On voit encore, dans ses notes, qu'elle pratiquait admirablement la pureté d'intention. Vers la fête de l'Assomption de l'année 1831, elle prit la généreuse résolution de consacrer spécialement, chaque jour, à Jésus-Christ, une heure qu'elle appelait l'heure du contentement parfait, et pendant laquelle elle s'efforçait de faire toutes ses actions pour lui plaire, et avec le plus de perfection qu'il lui était possible.

Vers la fin de janvier 1832, la Grâce la porta à consacrer ainsi à son bien-aimé, « non plus seulement une heure, mais toutes celles de la journée », ce sont ses propres expressions. Au commencement du carême de la même année, elle écrivait : « Jamais je n'ai commencé cette sainte quarantaine avec une aussi forte résolution de répondre enfin tout à fait aux grâces que le bon Dieu ne cesse de m'accorder, et de tout faire, jusqu'aux plus petites choses, dans la plus grande perfection qu'il me sera possible ».

(Vie de Victorine de Galard-Terraube, 5e partie).




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Message par Lumen Lun 11 Juil 2022 - 17:15

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Vingt-septième jour

Bonheur qu'il promet à la pauvreté d'esprit et à la douceur


Voix de Jésus


« Je t'ai dit, ô Mon fils, combien tu Me dois ton amour; écoute maintenant à quels caractères se reconnaît l'accomplissement de ce grand devoir. Sans doute, de prime abord, la pratique des vertus que ces caractères supposent, a de quoi effrayer la nature; mais, prends courage, le bonheur y est attaché, le vrai bonheur, qui ne finit point. Bienheureux, ai-Je dit, bienheureux sont les pauvres d'esprit. Bienheureux ceux qui ont tout quitté pour me suivre, et ceux qui ont le cœur détaché des choses de la terre, et ceux qui supportent la pauvreté sans murmure et sans impatience, et ceux qui n'ont pas le fol amour des richesses, l'orgueil et l'avidité insatiable d'attirer tout à soi ! Bienheureux, parce que le Royaume des cieux est à eux !.... Un Royaume ! Un Royaume dans le ciel ! Un Royaume avec Dieu et inséparable du Sien, Eternel, et qui ne laisse rien à désirer !

Pourrais-tu ne pas détacher ton cœur de tout, pour y avoir part ? Pourrais-tu ne pas t'encourager à ce sacrifice par les exemples de pauvreté que t'a laissés le Cœur de ton Jésus ? Né d'une mère pauvre, confié aux soins d'un pauvre artisan, J'ai mené une vie pauvre, sustentée par le travail de mes Divines Mains; plus tard, quand j'ai commencé à prêcher l'Évangile, ce sont des pauvres que J'ai associés à l'œuvre de Mon Ministère, et pour notre commune subsistance je n'ai pas dédaigné le secours de l'aumône. Encore même aujourd'hui, au sacrement de Mon Amour, je consens à reposer, bien souvent, dans de pauvres églises, dans de pauvres Tabernacles.

Bienheureux ceux qui sont doux ! Ceux qui sont sans aigreur, sans enflure, sans dédain, ceux qui ne cherchent à prendre avantage sur personne, qui respectent les malheureux, qui ne choquent pas même les superbes. Bienheureux ceux qui n'opposent point l'humeur à l'humeur, la violence à la violence, mais qui tâchent de corriger les excès d'autrui par leur patience et leur mansuétude; bienheureux, car ils posséderont la véritable terre de promission, cette terre où coulent le lait et le miel cette terre nouvelle où toute douceur abonde ! Il est vrai, Mon fils, que, quand on a de l'aigreur et de l'amertume dans le cœur, il est mal aisé de ne pas en répandre le venin sur ses frères. Mais regarde ton Jésus, et tu sauras te vaincre : vois cet Agneau qui n'a pas ouvert ta bouche et qui s'est laissé conduire muet à la mort après avoir été indulgent pour les pécheurs, pacifique au milieu des séditieux, patient et dans un humble silence au milieu de ses calomniateurs. Et encore aujourd'hui ne suis-je pas patient et muet au milieu des profanateurs de mon Sacrement adorable ? ».



Réflexion


Bonté, suavité, miséricorde, clémence, bénignité, mansuétude : mots impuissants pour rendre ce qu'il y a de Divine Douceur dans le Cœur de Jésus. Et moi à qui il a été donné si souvent d'unir mon cœur à ce Cœur Sacré dans la Sainte Communion, hélas ! je suis encore plein d'impatience et d'emportement, plein de dépit contre tout ce qui me déplaît, contre ces môme qui veulent m'être utiles en me faisant connaître mes défauts. Ah ! tout ce mal vient de l'orgueil qui ne peut souffrir d'être contrarié, d'être humilié, qui s'irrite d'avoir à s'avouer la vérité à lui-même. Et l'orgueil, qu'est-ce qui le nourrit ? N'est-ce pas l'attachement déréglé que j'ai pour moi et pour tout ce qui m'entoure dans ce monde ? Si j'étais véritablement pauvre d'esprit, si Dieu seul était le Principe et la Fin de toutes mes affections, je ne vivrais plus que de l'impulsion de sa Grâce, et je pratiquerais, en toute occasion, la douceur dont Jésus m'a donné et dont il me donne encore de si touchants exemples.


Pratique


Pour vous détacher de tout ce qui n'est pas Dieu, rappelez-vous souvent que vous aurez un terrible compte à rendre de tous les biens qui sont en vous, soit de l'âme, soit du corps, ainsi que de tous ceux qui sont hors de vous, et dont le Seigneur vous a donné la possession. Quelle folie d'enchaîner votre cœur à ce qui peut devenir un jour la matière de votre condamnation!

Habituez-vous à garder le silence, lorsque vous vous sentez ému par quelque chose qui heurte votre humeur ou votre amour-propre : c'est le meilleur moyen de prendre sur votre nature l'empire nécessaire pour vous gouverner selon les règles de la douceur chrétienne.



Pauvreté d'esprit de Sainte Elisabeth de Hongrie


La vie de sainte Elisabeth de Hongrie offre l'un des plus beaux modèles de la pauvreté d'esprit, tant recommandée par l'Evangile. Après la mort prématurée de son jeune époux, tout change dans sa vie, dit M. de Montalembert dans la belle histoire qu'il a publiée de la sainte duchesse de Thuringe; Dieu prend la place de tout dans son âme. Le malheur se plaît à l'accabler; elle est brutalement chassée de sa résidence souveraine; elle erre dans la rue avec ses petits enfants en proie à la faim et au froid, elle qui avait nourri et soulagé tant de pauvres; nulle part elle ne trouve un asile, elle qui en avait tant donné.

Mais quand ses injures sont réparées, elle n'en est pas plus réconciliée avec la vie. Restée veuve à vingt ans, elle méprise la main des plus puissants princes : le monde lui fait mal; les liens de l'amour mortel une fois brisés, elle se sent blessée d'un amour divin; son cœur, comme l'encensoir sacré, se ferme à tout ce qui vient de la terre, et ne reste ouvert que vers le ciel. Elle contracte avec le Christ une seconde et indissoluble union; elle le recherche et le sert dans la personne des malheureux : après leur avoir distribué tous ses trésors, toutes ses possessions, quand il ne lui reste plus rien, elle se donne elle-même à eux; elle se fait pauvre pour mieux comprendre et mieux soulager la misère des pauvres; elle consacre sa vie à leur rendre les plus rebutants services.

C'est en vain que son père, le roi de Hongrie, envoie un ambassadeur pour la ramener auprès de lui; ce Seigneur la trouve à son rouet, décidée à préférer le royaume du ciel à toutes les splendeurs royales de sa patrie. « Dites à mon seigneur père, répond-elle, que je me trouve plus heureuse dans cette vie méprisable, qu'il ne peut l'être dans sa pompe royale; et que, bien loin de s'affliger à cause de moi, il doit bien plutôt se réjouir de ce qu'il a une enfant au service du grand Roi des cieux et de la terre ». En échange de ses austérités, de sa pauvre volontaire, du joug de l'obéissance sous lequel elle brise chaque jour tout son être, son Divin Epoux lui accorde une joie et une puissance surnaturelles. Au milieu des calomnies, des privations, des mortifications les plus cruelles, elle ne connaît pas une ombre de tristesse; un regard, une prière d'elle suffisent pour guérir les maux de ses frères. A la fleur de son âge, elle est mûre pour l'éternité, et elle meurt en chantant un cantique de triomphe, qu'on entend répéter aux Anges dans les cieux.

(Histoire de sainte Elisabeth, par Monsieur de Montalembert, Introduction).




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Message par Lumen Mar 12 Juil 2022 - 22:32

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Vingt-huitième jour

Bonheur qu'il promet à ceux qui pleurent et à ceux
qui ont faim et soif de la justice


Voix de Jésus


« Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés ! Ah ! La nature ne comprend rien à ce bonheur, ô Mon fils : elle n'a que des yeux charnels qui ne savent pas voir les choses de Dieu. Mais il n'est pas moins vrai cependant que pour le fidèle il y a du bonheur dans les larmes. Oh ! qu'il lui est doux de penser, au milieu des afflictions les plus amères, qu'il marche dans une voie teinte du Sang de son Sauveur, et par laquelle il a fallu que l'Homme-Dieu entrât dans Sa Gloire ! Qu'il lui est consolant de se dire que bientôt viendra aussi pour lui la joie du Seigneur, la joie éternelle ! Oui, bientôt : si quelques instants ne sont rien par rapport à la vie entière, qu'est-ce que quelques jours, quelques années, qu'est-ce que la vie la plus longue par rapport à l'éternité, où Dieu Lui-même essuiera toutes tes larmes.

Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés ! Bienheureux ceux qui rendent à Dieu ce qu'ils lui doivent, et au prochain, en vue de Dieu, ce qui lui est dû, et à eux-mêmes ce qu'ils se doivent, en cherchant avant tout le royaume de Dieu qui est le souverain bien ! Bienheureux ceux qui désirent ardemment que les droits inviolables du Très Haut soient reconnus et respectés de tous les hommes, et que l'injustice, qui déshonore si souvent la terre, voie son empire diminuer de jour en jour.

Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la perfection à laquelle plus ou moins tous les fidèles doivent tendre ! Ils seront rassasiés, dès ce monde, par l'accomplissement de leurs désirs; car Je Me plais à faire la volonté de ceux qui sont pénétrés d'une crainte filiale envers Moi; et dans le Ciel ils auront le plein rassasiement de leur cœur. Alors, si tu mérites d'être de cet heureux nombre, ô Mon fils ! tu n'auras plus de faim, tu n'auras plus de soif, parce que tu ne désireras plus d'autres jouissances que celles que tu goûteras sans mesure, étant comme abîmé dans l'Océan de Mon Bonheur.



Réflexion


Ai-je supporté jusqu'aujourd'hui les afflictions en vrai chrétien, en vrai disciple de Jésus couronné d'épines ? Ai-je pleuré avec résignation et confiance ? Ai-je regardé avec un grand esprit de Foi le Calvaire du haut duquel mon Divin Sauveur m'encourage à Le suivre, et le ciel d'où Il me montre la place qu'Il me réserve et dont l'espérance est si capable d'adoucir toutes mes amertumes ? Ai-je eu faim et soif de la justice ? A la pensée de toutes les iniquités qui souillent le monde, ai-je dit à Dieu avec le Roi Prophète : Je sèche de douleur à la vue de ceux qui foulent aux pieds Votre Loi ? Ai-je plaint cordialement tous ceux que j'ai vus devenir victimes de quelque injustice de la part des hommes ? Ai-je ressenti une ardeur vive, un désir pressant de me sanctifier toujours davantage, de rendre de jour en jour mes pensées, mes désirs, mes paroles, mes œuvres, plus semblables aux affections, aux paroles, aux œuvres de Jésus, mon adorable modèle ?

Ou plutôt n'ai-je pas reculé dans la voie de la justice et de la sainteté ? N'étais-je pas meilleur jadis que je ne le suis présentement aux yeux de Dieu ? N'avais je pas plus de ferveur dans mes prières, plus de fidélité à mes exercices, plus d'horreur du péché, plus d'application à plaire à Dieu et à lui témoigner mon amour ? Hélas ! Hélas ! serait-il vrai que je fusse réduit à regretter les jours passés, et que l'abondance des grâces que j'ai reçues n'eût produit en moi qu'un relâchement déplorable ?



Pratique


Servez-vous de toutes les occasions d'afflictions et de larmes qui se présentent pour vous détacher des choses Créées, et vous attacher plus étroitement à Dieu, le seul vrai bien, le seul qui ne change point et ne passe point: vous mériterez ainsi la consolation promise à ceux qui pleurent chrétiennement.

Faites, chaque jour, un pas de plus vers la perfection; et si vous tombez souvent, humiliez-vous devant Dieu, et relevez-vous chaque fois avec un nouveau courage, avec une nouvelle confiance, et une nouvelle ardeur pour la justice : Si nous déracinions, chaque année, un seul vice, dit le pieux auteur de l'Imitation, bientôt nous serions parfaits.



Parfaite résignation de Saint François de Borgia et son abandon
à la Volonté de Dieu


La duchesse Éléonore de Castro, épouse de saint François de Borgia, étant dangereusement malade, le saint, qui lui était tendrement attaché, n'omit rien pour obtenir de Dieu sa guérison : il redoubla ses jeûnes, ses prières et ses aumônes. Un jour que, prosterné dans sa chambre, il priait pour elle avec beaucoup de ferveur, il entendit, au dedans de lui-même, comme une voix qui lui disait: « Si vous voulez que je laisse plus longtemps votre femme en cette vie, elle guérira; mais je vous avertis que ce ne sera ni votre avantage ni le sien ». Il fut toujours persuadé, depuis, que cette voix avait été un avertissement du ciel. Frappé de ce qui venait de se passer, et tout brûlant d'amour pour Dieu, il fondit en larmes, et s'écria: « Qui êtes-vous, Seigneur, et qui suis-je, pour que ma volonté se fasse plutôt que la vôtre ? Qui sait mieux que a vous ce qui m'est convenable, et qu'ai-je à désirer hors de vous ? » Il offrit en même temps à Dieu la vie de la duchesse, la sienne, celle de ses enfants, et tout ce qu'il avait au monde.

Depuis ce jour-là, la maladie de la duchesse augmenta de plus en plus, et elle mourut le 27 mars 1546. François avait alors trente-six ans; il se consola d'une perte si sensible par le souvenir des héroïques vertus qu'Eléonore avait pratiquées, et par celui des sentiments de piété tendre avec lesquels il l'avait vue faire le sacrifice de sa vie... Quelques jours après, il fit une retraite conformément aux exercices de saint Ignace, sous la conduite du Père Le Fèvre ; et il résolut de se consacrer à Dieu dans quelque ordre religieux, ce qu'il désirait depuis longtemps. Il choisit la Société de Jésus, dont la règle lui parut mieux convenir aux vues de zèle qui l'animaient, et à l'éloignement qu'il sentait pour les dignités ecclésiastiques. Le sacrifice de lui-même qu'il fit à Dieu, fut sans réserve : il fit son testament, acquitta par avance toutes les charges qui y étaient portées, et, quand il eut terminé toutes ses affaires : « Voilà donc, dit-il, mes chaînes enfin brisées; mon âme est comme l'oiseau échappé des pièges du chasseur ». Quand il eut fait profession, on vit éclater en lui les plus admirables vertus. Mort au monde et à lui-même, intimement pénétré de la bassesse de son néant et de la grandeur de la bonté divine, il soupirait vers Dieu avec une ferveur continuelle, déplorant l'aveuglement des mondains qui ne cherchent que les créatures.

Ayant appris, dans les rues de Valladolid, la nouvelle de la mort subite de sa fille, la comtesse de Lerma, qui était encore plus recommandable par sa piété que par ses autres qualités louables, il s'arrêta, pria quelques instants pour elle et continua son chemin : il allait pour lors à la cour. Lorsqu'il y fut arrivé, il s'entretint avec la princesse comme à son ordinaire, et, en la quittant, il recommanda à ses prières l'âme de la comtesse de Lerma. « Eh ! Quoi ! dit la princesse, a-t-on jamais vu quelqu'un aussi peu touché de la mort de sa fille ? » « Madame, répondit le Saint, elle ne m'avait été que prêtée : le Maître l'a appelée à lui. Ne dois-je pas le remercier de me l'avoir laissée si longtemps, et de l'avoir ensuite fait entrer dans sa gloire, comme je l'espère de sa miséricorde ? » Il dit encore, dans une occasion semblable : « Depuis que le Seigneur m'a fait la grâce de m'appeler à son service, et de lui donner tout mon cœur, j'ai tâché de me résigner si parfaitement à sa volonté, qu'aucune créature morte ou vivante ne pût jamais me jeter dans le trouble ».

(Vies des Saints, de Godescard).




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Message par Lumen Mer 13 Juil 2022 - 19:31

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus


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Vingt-neuvième jour

Bonheur qu'il promet aux miséricordieux et à ceux
qui ont le cœur pur


Voix de Jésus


« Bienheureux les miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde ! Bienheureux ceux qui exercent la Charité envers tous ceux qu'ils voient souffrir, envers les malades, envers les affligés, et qui adoucissent leurs maux, s'ils ne le peuvent autrement, du moins par des paroles de consolation, par de sages conseils, par des témoignages de tendre bonté. C'est là, ô mon fils, c'est là le plus beau de tous les sacrifices que le cœur de l'homme puisse M'offrir; car J'aime mieux la Miséricorde que l'immolation des victimes.

Autant auront-ils eu de compassion pour leurs frères, autant en aurai-Je pour eux; il leur sera donné comme ils auront donné. Ils recevront selon ta mesure dont ils auront usé envers les autres. Et comme ceux qui sont injustes, sans pitié, ne trouveront sur eux qu'un Ciel d'airain, ainsi les miséricordieux trouveront-ils un ciel qui répandra sur eux une rosée de bénédiction. Bienheureux ceux qui ont le cœur pur ! Oui, bienheureux, car c'est dans un tel cœur que Je Me plais à imprimer Mon Image, et ce cœur devient comme un beau miroir où se réfléchissent les rayons divins de Mon adorable beauté. Bienheureux, parce qu'ils me verront avec les yeux de la Foi; ils Me contempleront en eux-mêmes, où je ferai Ma demeure; et dès que la mort aura déchiré le voile, ils Me verront face à Face; ils Me connaîtront comme je les connais Moi-même; ils verront en Moi, avec un éternel ravissement, toute beauté, toute perfection, tout bien; et en Me voyant, ils M'aimeront de toutes les puissances de leur être, et ils M'aimeront sans fin, et ils seront remplis de l'abondance de Ma Maison, enivrés du torrent de Mes délices.

Ô mon fils, vois le prix d'un cœur pur; vois combien tu dois chérir la sainte vertu qui plaît tant à Mon Divin Cœur; vois combien tu dois craindre que quelque sentiment trop humain ne vienne à faner en toi cette délicate fleur dont le parfum monte devant Moi comme une odeur suave. La pureté du cœur, c'est une glace polie, c'est un or affiné, c'est un lis d'une éclatante blancheur, c'est une fontaine limpide. Le plus léger souffle de la tentation, si tu manques de vigilance, peut ternir cette glace, cet or, flétrir ce lis, troubler cette belle fontaine ».



Réflexion


Quel besoin immense n'ai-je pas de Miséricorde ? Hélas ! qui pourrait dire tout ce que je dois d'expiation à la Justice Divine pour les jours de ma vie qui ne sont plus ? Et maintenant encore, chaque nouveau jour n'apporte-t-il pas à ce compte que j'ai à rendre de mon administration passée, quelque dette nouvelle ? Mais Dieu est si bon qu'Il voudra bien user envers moi de la Miséricorde dont j'aurai usé envers mes frères. Ah ! si, par le passé, j'avais mieux compris tout ce qu'il y a d'avantageux pour moi dans cette bonté du Seigneur, que j'aurais eu de zèle pour pratiquer la Miséricorde envers les autres, en les soulageant dans leurs besoins, en les consolant dans leurs peines, en mêlant mes pleurs à leur infortune, en supportant avec patience et douceur tous leurs défauts !

Quel besoin n'ai-je pas surtout de Miséricorde pour avoir profané en moi l'image de mon Dieu, et combien je dois désormais attacher de prix à la pureté du cœur, la conserver avec la plus vigilante délicatesse, après avoir permis si souvent aux passions de souiller en moi le temple du Saint Esprit ! Oh ! Que je serais coupable, si, après avoir été si souvent victime de mon imagination, de ma mémoire, de mes affections, de mes sens, je ne me montrais pas gardien sévère de ces facultés dangereuses, qui me font, à chaque instant, courir le risque des plus tristes chutes.



Pratique


Rendez au prochain toute sorte de services, avec cette affectueuse bonté qui en double le prix, quelque répugnance que vous ayez pour sa personne; mais faites-le pour l'amour de Jésus : servir le prochain par sympathie ou par affection naturelle, ce ne serait pas mériter la béatitude attachée par Notre Seigneur à la miséricorde.

Craignez et fuyez, comme on fuit le serpent, tout ce qui peut amollir le cœur ou flatter les sens afin de vivre comme un Ange dans un corps mortel, et de posséder toujours ce cœur pur qui verra Dieu.



Charité touchante d'une famille catholique arabe


« Balbeck, dit le P. de Géramb, dans son Pèlerinage à Jérusalem, est l'Héliopolis ou ville du soleil des anciens. Un mur d'enceinte délabré donne une idée assez exacte de l'étendue qu'elle avait autrefois; mais à part quelques masures et un petit nombre de maisons de terre, l'intérieur n'offre qu'un emplacement vide ou des décombres; l'habitation de l'Evêque n'est elle-même qu'une espèce de chaumière plus obscure et plus étroite que celle de nos paysans d'Europe... Je ne voulais me rendre incommode ni à l'Evêque ni aux habitants, en leur demandant l'hospitalité; d'un autre côté, je désirais me trouver le plus près possible du temple célèbre de la ville du soleil, un des plus magnifiques et des moins dégradés que nous ait laissés l'antiquité. J'allai chercher un gîte sous quelques arbres, dans son voisinage, à côté d'un moulin. Il y avait tout au plus une heure que j'y étais établi, quand je vis venir à moi un jeune enfant grossièrement vêtu, mais de la figure la plus intéressante et la plus modeste : il m'apportait un fromage et quatre petits pains. Il était envoyé par ses parents, Arabes catholiques, qui, déjà informés qu'il y avait sous les arbres un religieux pèlerin, s'étaient hâtés de pourvoir à son dîner. Il me serait difficile de dire combien cette pieuse attention me toucha.

L'affreuse misère qui pesait sur Balbeck et sur tout le pays, la pauvreté personnelle de ceux qui partageaient ainsi leur nourriture avec moi, l'air empressé du petit messager qui me faisait signe de manger, la douce joie qu'il montrait d'avoir rempli la commission de ses bons parents : il n'en fallait pas tant pour m'attendrir au delà de toute expression et me faire mettre un haut prix à leur bienfait. A peine m'eut-il quitté que, les yeux fixés sur ce que je venais de recevoir, je me mis à pleurer; et lorsque, plus tard, je portai à la bouche ce don de l'indigence, je versai de nouvelles larmes; et rarement j'en ai versé de plus douces. Le soir, il reparut avec un don semblable à celui du matin. Il me saluait, déposait son offrande à mes pieds et s'éloignait. A cette seconde visite, je voulus le récompenser; il refusa longtemps opiniâtrement, et ne finit par accepter que dans la crainte de me faire de la peine.

Hélas ! qu'était-ce devant Dieu que ma générosité auprès de l'admirable charité de ces pauvres Arabes envers un étranger qu'ils n'avaient jamais vu, de qui ils n'avaient rien à espérer, et qu'ils ne devaient revoir jamais ?... Que dis-je, jamais ? Ah ! celui qui récompense le verre d'eau saura bien distinguer, au milieu de la multitude pressée dans la vallée de Josaphat, ces bienfaisants Arabes; et là je raconterai avec délices à mon Dieu et à mon juge l'indulgente bonté des habitants du désert. Ah ! si les pleurs de la veuve désolée, si les cris de l'orphelin, si les cheveux blancs du vieillard courbé sous le poids des années et de l'indigence, n'attendrissent pas nos cœurs, ne déchirent pas nos entrailles, que notre éternelle destinée sera différente de celle de ces pauvres Arabes, qui se laissent si facilement émouvoir à la vue d'un pèlerin d'Europe venant se reposer de ses longues fatigues à l'ombre de leurs palmiers?...

(Lettre XLIV).




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Message par Lumen Jeu 14 Juil 2022 - 20:15

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus


Le Mois du Sacré Cœur de Jésus 522ae944382ee5aa3340ac2b204b1c6b

Trentième jour

Bonheur qu'il promet aux âmes pacifiques et à celles
qui souffrent persécution pour la justice


Voix de Jésus


« Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu ! Bienheureux donc ceux qui aiment la paix et qui la procurent aux autres ! Je suis le Dieu de ta paix, ô mon fils; Je fais habiter dans Ma maison ceux qui n'ont qu'un même esprit et un même cœur ! Dans Ma bonté ineffable, Je fais lever le soleil sur les bons et sur les méchants, et tomber la rosée du Ciel sur les justes et sur les injustes; Je suis venu Moi-même au monde annoncer la Paix à ceux qui étaient éloignés et à ceux qui étaient proches, faisant disparaître toutes les inimitiés, pacifiant par Mon Sang tout ce qui est dans le Ciel et tout ce qui est sur la terre. Si donc tu veux être Mon digne fils, le digne enfant de Mon adoption, si tu veux être couronné dans la Gloire après cette vie, sois pacifique : que de ta bouche sortent toujours des paroles de conciliation et de paix pour adoucir toute amertume dans le cœur de tes frères; cherche toujours à prévenir les malins rapports, ou du moins à en empêcher les suites funestes; à prévenir ou à guérir les inimitiés, les froideurs, les défiances; à réunir enfin, à lier, par les chaînes de Mon Amour, tout ce qui est divisé, tout ce qui n'est pas étroitement uni.

Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des cieux leur appartient. C'est ici la plus parfaite des béatitudes, ô mon fils, et celle que ton Sauveur a le plus sensiblement exprimée en Sa Personne par tout l'ensemble de Sa Vie mortelle. Réjouis-toi donc et tressaille d'allégresse, quand pour Moi tu te verras méprisé, haï, couvert de malédictions; la récompense sera grande dans le Ciel. Animé par la sainte pensée qu'ainsi tu deviens semblable à Moi et que tu travailles efficacement à conquérir le plus beau de tous les royaumes, soutiens avec courage, avec une fermeté inébranlable, les mépris, les railleries, les dédains, les menaces et les violences.

Pour toi J'ai essuyé des maux bien plus redoutables. N'oublie pas, d'ailleurs, qu'au milieu de tes plus rudes épreuves, Je serai toujours avec toi pour te fortifier et t'animer à la victoire. Et si Ma Providence ne te ménage pas l'occasion d'un triomphe glorieux aux yeux des hommes, si tu n'as à combattre que dans le secret du cœur contre le démon et contre ta nature dégradée; ah ! soutiens aussi généreusement la persécution des mauvais désirs, la persécution du dégoût et de la tristesse dans Mon service, la persécution de ces assauts de l'enfer qui semblent capables d'ébranler les cœurs des forts : c'est là encore une persécution pour la justice, qui te donnera droit à une belle part de mon royaume ».



Réflexion


Ai-je rempli jusqu'à présent les devoirs d'un cœur vraiment pacifique ? Ai-je eu de l'attention pour éviter ce qui peut troubler la bonne intelligence avec ceux qui m'entourent ? Attention à mon humeur pour la réprimer, à mes paroles pour les mesurer, à mes actions pour les régler, en sorte que le prochain n'ait qu'à se louer de mes égards, de ma déférence, de mon affabilité ? Ai-je tâché, en toute occasion, de calmer les esprits, de les rapprocher, et de les ramener à la sainte union qui est le fruit de la charité évangélique ? Ai-je fait des sacrifices pour conserver la paix avec ceux qui cherchaient à l'altérer ? sacrifice de mes petits intérêts, de mes petits droits; sacrifice de l'amour-propre; sacrifice du caractère.

Pour aider mon infirme nature à se plier à tout ce qu'exige l'amour de la paix, l'ai-je habituée à porter la croix, à marcher d'un pas ferme dans le chemin étroit et rude qui conduit à la véritable vie, à soutenir avec courage le poids des tribulations diverses qui assiègent l'homme ici-bas ? Voilà devant moi Jésus, mon divin modèle : il marche par une voie de larmes et de souffrances, chargé du bois douloureux de son supplice; pourrais-je prétendre arriver à la gloire par un autre chemin que celui du Calvaire ? Courage donc : ce sont ici les jours du travail et de l'affliction; ailleurs se lèveront, pour ne finir jamais, ceux de la joie et du repos dans le Seigneur.



Pratique


Afin de maintenir autour de vous la paix évangélique, suivez invariablement cette devise: « Aux paroles aigres ou piquantes, point de réplique; aux rapports peu charitables, point de foi; aux mauvais procédés, nulle attention; contre les offenses mêmes, nul ressentiment ». Il vous en coûtera; mais aussi vous vous rendrez digne du cœur de Jésus, qui vous a sauvé au prix de tant de patience et de charité.

Quelque difficulté que vous trouviez à vous soutenir dans la pratique de la vertu, quelques combats que vous ayez à livrer au monde, au démon et à vous-même, ne vous découragez pas; mais consolez-vous par la pensée que vous êtes dans la voie étroite où a marché Jésus, notre chef, dans la voie du ciel dont la croix doit vous ouvrir l'entrée.



Esprit de paix et patience chrétienne respectable supérieur de Séminaire


Monsieur de Lantages, prêtre de Saint Sulpice, premier supérieur du séminaire de Notre Dame du Puy, veillait continuellement sur lui-même pour se conserver toujours dans la pais, la douceur et la patience. Il trouvait une particulière satisfaction à répéter souvent ces paroles de saint Paul : Daigne le Seigneur diriger nos cœurs dans la charité divine et dans la patience de Jésus-Christ ! Et il était facile de remarquer les effets qu'elles produisaient sur lui dans tous les événements. Lorsqu'on oubliait de lui donner les choses dont il avait besoin durant sa vieillesse, ou qu'il était obligé de les attendre, même plusieurs heures dans sa chambre, par la négligence des domestiques, il se contentait de dire : « Si ce n'était que je sers le bon Dieu encore plus mal qu'on ne me sert, je me fâcherais ». Quand il voyait quelqu'un disposé à se troubler : « Ah ! Mon Dieu ! disait-il, ne nous inquiétons jamais de rien et n'inquiétons jamais personne ».

C'était ce qu'il pratiquait lui-même en toute occasion. Aussi un domestique, qui l'avait servi pendant douze ans, rendait-il de lui ce témoignage : « qu'il ne l'avait pas vu une seule fois chagrin, de mauvaise humeur, ou avoir la moindre impatience ». Quoique M. de Lantages sentit vivement les offenses qu'il recevait, il n'en laissait jamais rien paraître au dehors, ni dans ses paroles, ni dans ses gestes, ni dans ses actions, ayant acquis, par un travail opiniâtre et par le secours de la grâce, un empire absolu sur lui-même. Bien plus, il en usait d'une manière si aimable avec les personnes qui, souvent, mirent sa patience à l'épreuve par les procédés les plus injustes, qu'on eût dit, à le voir, qu'il traitait avec ses plus familiers amis.

Et quand on empoisonnait ses actions les plus saintes et qu'on le chargeait de quelque noire calomnie, au lieu de se plaindre ou d'accuser ses ennemis, il se contentait de répondre à ceux qui venaient l'en informer : « Je ne veux de réputation qu'autant qu'il est nécessaire pour rendre à Dieu les « services qu'il exige de moi. Je suis persuadé qu'il m'en conservera autant qu'il m'en faut pour cela; et si sa providence permet qu'elle me soit entièrement ôtée, ce sera une marque qu'il ne veut plus de mes services, et alors je demeurerai en paix ».

(Vie de M. de Lantages, p. 331, 333, 355).




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