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Les seize Carmélites martyres de 1794

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Message par Lumen Lun 17 Juil 2023 - 23:37

Les seize Carmélites martyres de 1794


Les seize Carmélites martyres de 1794 2023_07_17
L'exécution des carmélites, vitrail de l'église Notre-Dame du Mont-Carmel, Quidenham, Angleterre. / CC BY-SA 2.0/John Salmon


Pour les révolutionnaires français du XVIIIe siècle, l’entrée dans un ordre cloîtré est une atteinte à la liberté, et l’expression d’un fanatisme religieux suranné qu’il faut proscrire. Les religieuses du carmel de Compiègne font pourtant le choix de rester fidèles jusqu’au bout à leurs vœux. En plein cœur de la Terreur, elles sont faussement accusées d’avoir ourdi un complot : elles sont alors emprisonnées et condamnées à mort. Les seize Carmélites sont décapitées le 29 messidor de l’an II (17 juillet 1794). Elles montent à l’échafaud en chantant pour la paix.

   
  • Nous disposons de l’acte d’accusation et de l’ouvrage de sœur Marie de l’Incarnation (La Relation du martyre des seize Carmélites de Compiègne), écrit quarante ans après les faits. Le récit de leur martyre a également été relaté par leurs codétenues, les sœurs bénédictines anglaises de Cambrai, qui ont survécu.

  • Il faut souligner que les Carmélites de Compiègne acceptent de prêter tous les serments exigés par les révolutionnaires, à condition qu’ils ne soient pas en contradiction avec leurs vœux : elles ne sont pas insensées et ne souhaitent pas mourir.
       
  • Elles font le choix de maintenir leur vie communautaire et de rester fidèles à leurs vœux, même lorsqu’on leur ordonne le contraire, même lorsqu’elles sont séparées les unes des autres, hors de leur couvent, et même lorsque leur vie est menacée. Cette attitude montre à la fois la force et la liberté de leurs convictions.
     
  • Paradoxalement, c’est en prison, à la Conciergerie, que les Carmélites ont la joie de pouvoir à nouveau vivre ensemble leur règle de vie. Denis Blot, témoin des faits, déclare « qu’on les entendait toutes les nuits, à deux heures du matin, récitant leur office ». Leur joie sereine fait forte impression aux détenus et aux geôliers : « Elles avaient l’air d’aller à leurs noces. »
       
  • À la fin du XVIIe siècle, soit un siècle avant la Révolution, une carmélite de ce monastère, sœur Élisabeth-Baptiste, voit en songe toutes ses sœurs du carmel dans la gloire du Ciel, revêtues de leur manteau blanc, et tenant une palme rouge à la main. Leur martyre était annoncé depuis plusieurs dizaines d’années, et les sœurs du couvent s’y préparaient.
       
  • De façon très inhabituelle, l’arrivée des sœurs à leur exécution impose à la foule le plus grand calme. Les Carmélites chantent et montent les unes après les autres à l’échafaud, avec une fermeté mêlée d’allégresse. Cette attitude décontenance la foule, muette, ainsi que le bourreau Charles-Henri Samson qui, pourtant, en a vu d’autres. On rapporte que la novice, première à monter à l’échafaud, « paraît une reine allant recevoir un diadème ».
       
  • Pour les Carmélites, le martyre qu’elles vivent ne doit pas être une tragédie mais une fête, car elles sont certaines d’aller à Dieu. C’est pourquoi elles chantent en montant à l’échafaud.
       
  • Selon l’acte de consécration prononcé par ces religieuses en 1792, leur sacrifice volontaire a pour but que la « divine paix que [le Christ] était venu apporter au monde fût rendue à l’Église et à l’État ». De fait, le spectacle de leur mort inique et de leur courage a retourné l’opinion publique, lui faisant prendre conscience de l’horreur de la violence révolutionnaire. Onze jours après leur décapitation, la chute de Robespierre mit fin à la Terreur.



Auteur : Eric Lebec, auteur, réalisateur (télévision), journaliste, écrivain. Il a longuement rencontré le père Bruckberger (o. p.), qui lui a fait découvrir les Carmélites de Compiègne.


LIRE L'ARTICLE :

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https: // 1000raisonsdecroire . mariedenazareth . com/les-seize-carmelites-martyres-de-1794


Sœur Marie de l’Incarnation, La Relation du martyre des seize Carmélites de Compiègne (édition critique des manuscrits originaux, commentaires et notes de William Bush), Paris, Cerf, 1993.

  • Bruno de Jésus-Marie, Le sang du Carmel, 2e édition, Paris, Cerf, 1992.

  • Hélène Vigié, Les 16 Carmélites de Compiègne, Carmel de Compiègne, 1985.

  • Claude Gendre, Destinée providentielle des Carmélites de Compiègne dans la littérature et les arts, Carmel de Compiègne, 1994 : une analyse de chacune des œuvres inspirées par le martyre des Carmélites.

  • Film Le Dialogue des Carmélites, Canal Plus VOD.

  • « Franck Ferrand raconte », sur Radio Classique : L’histoire des Carmélites martyres de Compiègne.




  • L’opéra de Francis Poulenc, en particulier la scène finale : le couperet qui tombe éteint une à une les voix du Salve Regina final (partiellement disponible en ligne).



Lumen
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Date d'inscription : 09/11/2021
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