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JEAN DE CAPISTRAN Sauve L’ÉGLISE et L’EUROPE

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Message par Lumen Lun 23 Oct 2023 - 20:08


JEAN DE CAPISTRAN Sauve L’ÉGLISE et L’EUROPE


1453 : Constantinople tombe. Son vainqueur, le sultan ottoman Mehmet II prépare aussitôt sa marche sur l’Europe. Rome est le but.  Les Ottomans sont d’ailleurs depuis la fin du siècle précédent à soixante-dix kilomètres des côtes de l’Italie, en Albanie. Le pape appelle le continent à se mobiliser. Les rois et les princes promettent mais ne font rien. Seuls deux hommes, un vieux franciscain, Jean de Capistran, et un vieux noble hongrois, Jean Hunyadi, décident de résister à la colossale armée du sultan. Le choc a lieu devant Belgrade durant l’été 1456. Et le miracle se produit. Quelques mois après avoir sauvé l’Église et l'Europe, Jean de Capistran rend l’âme à l’âge de 70 ans, le 23 octobre 1456.


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Saint Jean de Capistran apparaissant à
saint Pierre d'Alcantara. Luca Giordano. XVIIe.


LES RAISONS D'Y CROIRE :

- Il est inouï que la réponse à la menace ottomane sur l’Europe vienne, non pas des grands dirigeants politiques, mais d’un franciscain âgé qui tâche de mobiliser d’humbles gens pour répondre à l’appel du pape. Leur force réside dans leur foi au Christ.

- Mehmet le Conquérant est à la tête d’une armée d’environ 150 000 soldats (cf. Tom R. Kovach, « The 1456 Siege of Belgrade », 1996) et d’une flotte de 200 à 300 navires lorsqu’il assiège Belgrade le 29 juin 1456. L’armée que Jean de Capistran et Jean Hunyadin réunissent pour porter secours à la ville compte moins de 50 000 hommes. Loin d’être des soldats de métiers, il s’agit pour la plupart de paysans et d’artisans, armés de frondes et de faux. Les deux armées sont donc très inégales en nombre et en force.

- Le 22 juillet 1456, à la suite à l’impulsion spontanée d’un petit groupe, l’armée chrétienne attaque par surprise les troupes ottomanes qui, étrangement, partent en déroute. Le rapport de force était loin de laisser présager un tel retournement de situation.

- Ce récit de bataille présente des similarités frappantes avec l’histoire de Gédéon (Livre des Juges, chapitres 6 à 8) : une armée inférieure en nombre, composée de soldats qui n’en sont pas et qui met pourtant en fuite l’armée adverse prise de panique sans véritable explication…



SYNTHÈSE :

Le pape Callixte III demande au vieux franciscain Jean de Capistran, respecté dans toute l’Europe par sa prédication ardente et son amour du Christ, de mobiliser les souverains contre la menace ottomane. Tous font la sourde oreille ou se préparent à se soumettre. La route de Vienne, de l’Italie et de l’Occident est donc ouverte, et on dit qu’à Rome certains cardinaux auraient déjà envoyé des lettres au sultan ottoman pour l’assurer de leur soumission quand il arrivera. Au printemps de 1456, Jean de Capistran décide de résister, malgré son âge – il a alors 70 ans – et la maladie qui lui rend toute marche douloureuse. Seul le vieux prince Hunyadi est prêt à le suivre, avec quelques milliers d’hommes, face à une armée de plus de 150 000 soldats et 300 bateaux, qui remonte vers l’Europe centrale par le Danube. Mais le courage du franciscain attise celui de paysans et d’artisans qui, de Pologne et d’autres pays, le rejoignent, armés seulement de fourches et de faux.

Belgrade est déjà assiégée par Mehmet II quand Jean de Capistran et son étrange troupe arrivent à proximité. Ce dernier décide de renouveler l’épopée de Gédéon : des bateaux de tous genres sont trouvés ; on amasse dessus ceux qui, souvent sans arme, accompagnent le franciscain, à la proue du premier bateau avec son étendard. La flotte de fortune descend le Danube vers l’armada ottomane, à grand renfort de cantiques, de trompettes et de tintamarre. Quand ils les voient s’avancer, les Ottomans se moquent d’eux mais, portés par un fort courant, les bateaux arrivent à pleine vitesse sur les galères turques et les bousculent, tandis qu’Hunyadi entre dans Belgrade avec sa troupe. Mehmet II, qui voit tout d’un promontoire dominant la ville, est furieux et fait canonner les murailles jusqu’à ce qu’elles soient réduites en poussière. Puis il envoie ses troupes à l’assaut. Mais les chrétiens résistent victorieusement dans les ruelles étroites, à moins d’un contre dix.

Plus étonnant encore, Jean de Capistran, malgré son épuisement, lance les 2000 hommes dont il dispose à l’assaut du camp du sultan : une folie !  Et le miracle se produit : les Ottomans, derrière leurs batteries, prennent la fuite ! Leurs canons sont pris sans une goutte de sang. Inconscients du danger, Capistran et ses hommes continuent leur avancée au milieu de la débandade des troupes ottomanes. Le franciscain monte sur une petite butte et exhorte les siens : « Battez-vous pour notre foi en péril, mais ne tuez pas les Turcs. Je veux leur conversion ou leur humiliation, mais pas leur mort. » La bataille dure cinq heures et, nouveau miracle, les Ottomans s’enfuient. Le sultan Mehmet II, blessé, n’échappe à la capture qu’en s’enfuyant jusqu’à Constantinople. Depuis Gédéon et David, rarement la faiblesse ne l’avait emporté de façon aussi impressionnante sur la force.

Jean Hunyadi meurt trois semaines plus tard, et Jean de Capistran un peu plus tard. Mais Rome, l’Église et l’Europe sont sauvées. Le 6 août, apprenant la victoire, le pape Callixte III décide que ce jour sera dorénavant, dans l’Église latine, celui de la fête universelle de la Transfiguration du Christ.



Didier Rance, diacre, historien, ancien directeur de l’AED France, est l’auteur de plus de trente ouvrages. Il est membre des commissions pontificales pour les martyrs, et travaille pour la cause de béatification de John Bradburne.


AU-DELÀ DES RAISONS D'Y CROIRE :

Le récit du siège de Belgrade montre un vieux religieux debout quand tous sont prêts à se résigner, et qui change le destin annoncé de l’Église et de l’Europe, car il a avec lui la puissance de la foi.


ALLER PLUS LOIN :

Didier Rance, l’Église peut-elle disparaître, chapitre 5, Paris, Éditions Mame, 2021.




EN SAVOIR PLUS

Léon de Kerval, Saint Jean de Capistran, son siècle et son influence, Saint-Rémi, 2020.

Jean-Paul Roux, Un choc de religions, la longue guerre de l’islam et de la chrétienté, 622-2007, Fayard, 2007.

Lumen
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Date d'inscription : 09/11/2021
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