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Au cœur du genre humain (partie 3 et 4)

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Au cœur du genre humain (partie 3 et 4) Empty Au cœur du genre humain (partie 3 et 4)

Message par MichelT Sam 9 Oct 2010 - 22:04

Au cœur du genre humain (partie 3 et 4) Par Francois Célier - auteur et pasteur

Un serpent s’est lové dans le cœur du genre humain. En Eden, le serpent injecta le venin du doute métaphysique. L’antisémitisme peut être neutralisé par l’antidote du sionisme Biblique. Cela nécessite de revenir à la source du drame primordial avec Dieu le Créateur, Adam et Eve, premier couple dont l’esprit fut ouvert par son souffle (Dieu est Esprit) et le Serpent distillant le doute : Dieu a-t-il dit ? (La Promesse) Interdit d’interdire! (Mai 68).

III. De la shoah et de l’Enfer Partie 3

Suite à mes deux précédents articles cherchant à remonter le cours du temps historique, vu sous un angle métaphysique, la présente réflexion évoque l’effondrement moral des sociétés européennes qui se déshumanisèrent au XXème siècle dernier. Ce qui m’amènera à creuser dans les strates du temps, jusqu’à l’horreur de l’Inquisition et l’avènement de l’Islam.

Dès les prémisses de la deuxième guerre mondiale, l’année qui suivit l'invasion de la Pologne amena le régime nazi à entreprendre la déportation des Juifs vers les ghettos et les camps de concentration (inimaginables pour tout esprit éclairé du siècle des Lumières). En quelque sorte, Auschwitz fut le produit d’une osmose entre une idéologie biologique raciale aberrante, s’associant à tous les procédés de destruction que pouvait engendrer une société industrielle moderne. Auschwitz représente l’orgueil de la science, la cupidité extrême et la perversion éthique et spirituelle de la civilisation européenne.

Avec la fulgurante ascension d’Hitler au pouvoir, l'antisémitisme nazi développa une radicalisation méthodique et inéluctable. Déjà, au printemps 1933, les premières mesures discriminatoires contre les Juifs sont adoptées. Effaçant complètement tous les acquis d'un siècle d'émancipation des juifs par les lois de Nuremberg, les persécutions s’étendent en moins de deux ans pour se transformer en persécution systématique après les vagues de pogromes qui s’amplifièrent jusqu’en 1938 avec la ténébreuse nuit de cristal. Sur l’apogée de l’horreur et l’échec de la civilisation la plus avancée du siècle, un de mes articles Noël à Auschwitz (lien) évoque ma perception de cet enfer.

En France, l’intelligence maligne de l'antisémitisme racial fut abondamment formulée par des Gustav Le Bon, Vacher de Lapouge et Edouard Drumont (auteur de La France juive). Leurs écrits tracèrent l’état civil de la naissance d'un puissant mouvement antisémite populiste. Dés lors, les juifs étant devenus (enfin !) des citoyens à part entière, furent à nouveau perçus comme des « étrangers » susceptibles de menacer la France de l'intérieur. Un nouveau complot juif se mit à hanter les esprits bien pensants du pays. Cette rumeur de juifs comploteurs invétérés trouva ses lettres d’ignominie dans l'affaire Dreyfus et l’abominable Protocoles des Sages de Sion, un comble de fausseté. Maurras l’ayant cautionné l’accréditera auprès des élites, des autorités et des lecteurs français jusqu’au delà des frontières : depuis que l'Etranger de l'intérieur s'est emparé de l'Etat, juifs, protestants, maçons, métèques, n'opèrent plus avec les seules ressources de leur budget : ils disposent du budget de la France.

L’Affaire Dreyfus (1894) créa un véritable séisme culturel en France. Officier de l’armée, d’origine juive, Alfred Dreyfus fut accusé de vendre des secrets militaires aux Allemands. Son procès à grand spectacle déclencha une vague d’antisémitisme nationale. Des années plus tard, il apparaîtra que la hiérarchie militaire avait sciemment effacé des preuves capitales afin de se protéger. L’écrivain Emile Zola publia J’accuse, un pamphlet qui devint célèbre et provoqua un ébranlement du Parlement et du pays tout entier. Acquitté, Dreyfus retrouva son honneur cependant que celui de la France s’entachait indélébilement. Consécutivement à cette affaire qui devint d’Etat, une cassure sociétale du pays menaça ses bases et déclencha de violentes passions, aussi bien dans les chaumières citoyennes que dans les châteaux bureaucratiques des nouveaux nobliaux républicains.

La révolution de 1789 ayant créé le principe d’une nation constituée par la volonté de ses citoyens égaux en droits et devoirs, celui-ci incluait les Juifs qui pouvaient, dès 1791, accéder à la nationalité française en tant que pleinement citoyens français. Enzo Traverso (Ecrits sur l’histoire des Juifs et de l’antisémitisme) démontra que «L’hostilité a l'égard des Juifs à des racines profondes qui remontent aux origines du christianisme à travers une histoire millénaire, mais l'antisémitisme moderne, né en Europe vers le milieu du XIXe siècle, se définit par opposition à l'émancipation juive…». Mais cette agrégation dans la République représenta pour les juifs beaucoup d’inquiétude. Elle signifiait pour eux de se mêler au monde des chrétiens avec le risque d’abandonner progressivement leurs traditions séculaires et leur sourcilleux respect de la Torah.

Un autre risque que celui de l’influence de la religion Catholique dominante, fut celui des Encyclopédistes éclairés. Inconsciemment ou pas, ces derniers gardaient des traces d'antisémitisme gréco-romain. Aussi, cette alliance culturelle et cultuelle engendra-t-elle une nouvelle forme d'expression antisémite : les Juifs seraient de moins en moins responsables de la crucifixion de Jésus mais deviendraient coupables de « crimes » bibliques commis au nom du Dieu Créateur ! De plus, les Encyclopédistes considérèrent que la religion israélite, plus ou moins obsolète à leurs yeux, serait un frein au développement du progrès. A partir de ce constat des lumières, la Bible hébraïque sera discréditée et deviendra pour ces censeurs politiquement corrects, une sorte de recueil remplis d’âneries mystiques émaillées d’actes de cruauté fondés sur l’interprétation erronée de œil pour œil, dent pour dent, paroles d’un Dieu cruel et vengeur.

En poursuivant cette de remontée dans le temps, le thème du juif errant me revint à l’esprit. Cette fable imbécile apparut dès le 16e siècle dans quelques estampes, s’auréola de croyances légendaires jusqu’en 1815, date à laquelle elle fut fabriquée à profusion, dans un style d’imageries populaires telles que celles d’Epinal (de 1760 à 1914). Prétendument véridiques, ces tags d’alors et annales anciens illustraient une séquence fictive de Jésus portant sa croix en vacillant sous son poids. Son épuisement physique, ses plaies et sa couronne d’épineux qui ensanglantait son front l’ayant très affaibli, un soldat romain ordonna à un quidam spectateur, cordonnier juif de son état nommé Ahasuérus de lui porter assistance. Simple observateur de la cruelle procession, celui-ci fut horrifié par cet ordre. Paisible cordonnier subitement mandaté de soulager la victime de sa charge, il osa refuser. Une rumeur parcourue la foule, le déclarant coupable pour défaut de pitié et non-assistance à individu juif épuisé, se rendant vers sa mort par crucifixion. Ahasuerus fut mis au ban de l’espèce humaine et condamné à l’errance éternelle ! Dès lors, où qu’il dû se rendre, où qu’il se trouvât de part le monde, il allait devoir, lui, sa postérité et celle de son peuple, errer sans terre ni repos au fil des siècles et des continents jusqu’à la fin des temps…

En écrivant à rebours factuels cette plongée dans le temps, je suis conscient d’énoncer des points de repères simplistes, amplement commentés par divers auteurs et historiens, auxquels je rends hommage. Il m’apparut utile d’étalonner cette sorte d’apnée mémorielle. En 1517, la Réforme Protestante se mit en place.

Martin Luther espérait que les Juifs se rallieraient à sa cause et se convertiraient au Protestantisme. Ce qui n’arriva pas. Concluant que les Juifs avaient -bibliquement- la nuque raide (sic) et un esprit de rébellion, le Moine-Réformateur écrivit un pamphlet venimeux à leur encontre « Les Juifs et leurs mensonges » (Wittenberg, 1543) : «Les Juifs sont des brutes, leurs synagogues sont des porcheries. On devrait les brûler car c’est ce que Moïse ferait s’il revenait dans ce monde… Ce sont des animaux sauvages qui devraient être chassés comme des chiens fous». De même, sa honteuse diatribe protestataire (chrétienne ?) dans ses « Propos de table » : «Si un Juif ne se convertit pas, on doit lui attacher une meule autour du cou et le jeter dans le Rhin». Or, les écrits restent… Quatre siècles plus tard, Hitler les reprit pour justifier l’extermination des juifs. Dans Mein Kampf (livre qu’il écrivit en 1924) : «Donc, je crois que j’agis dans l’esprit du Dieu Tout-Puissant : En me défendant contre les Juifs, je combats pour l’œuvre du Seigneur». La justification religieuse d’une malédiction (chrétienne ?) pouvait se mettre ne place pour ses plus basses œuvres.

Au Moyen-Age, en guise de pénitence, les Juifs ne devaient exercer que des métiers dégradants, tels qu’agent de change ou prêteurs d’or et d’argent. Mais les Chrétiens devinrent jaloux de la richesse que les Juifs parvinrent à réaliser (à leurs dépens ?). De même, les juifs obtinrent des succès dans les sciences, les lettres, la philosophie, les mathématiques, l’astronomie, la médecine ou le travail de recyclage de textiles usagés, ce qui augmentait d’autant la haine populaire pour leur savoir faire manifeste. En 1320, les Pastoureaux tentèrent de relancer une nouvelle Croisade en Terre Sainte. Ils parcoururent la France, pillant, massacrant et provoquant la disparition de plus d’une centaine de communautés israélites, coupables d’être Juives. De même, partout où la peste ou la famine surgissaient, des Juifs furent sacrifiés pour conjurer le fléau, ou encore, accusés d’empoisonner les puits d’eau. En tous lieux, ils furent massacrés par milliers, en Angleterre, en Espagne, en Italie, en Pologne, en Autriche et en France (notamment brûlés au bûcher, à Strasbourg et à Troyes).

Comment « le peuple de la mémoire » pourrait-il oublier ce qu’il endura d’une Europe christianisée ? Pardonner, peut-être, oublier, jamais…

En ces temps de noirceurs et de cruautés (des XIV et XVème siècles), les classes dominantes et chrétiennes se réjouissaient des massacres de Juifs. Elles se trouvaient débarrassées de rivaux en affaires tout en étant religieusement justifiées par l’Eglise. Celle-ci imposa aux Juifs l’humiliation du port de la rouelle (pièce ronde de tissu) et d’un chapeau pointu. Ils furent enfermés dans des ghettos, quartiers exigus les obligeant à vivre dans des conditions sanitaires effroyables. Coutumièrement, la foule se devait d’insulter les juifs au cours de leur Shabbat, de les persécuter durant la semaine pascale, car moines et prêtres rappelaient perfidement à leurs ouailles que c’était bien les Juifs qui avaient tué Jésus.

Toujours au Moyen-Age, des controverses théologiques étaient organisées en privé. L’Eglise en redoutait les conséquences tant les juifs étaient habiles à objecter leurs arguties, ce qui mettait à mal la foi Catholique. Comme le clergé y participait en tant que juge et partie, les Juifs étaient prudents dans leurs affirmations, mais en définitive, ils étaient toujours perdants et pouvaient encourir la peine de mort (pour l’outrage de dire des vérités ?). Dans la France de 1171, les juifs de Blois furent faussement accusés d’avoir crucifié un enfant chrétien pendant la Pâque Juive et d’avoir jeté son corps dans la Loire. Cette accusation de meurtre rituel reposait sur l’imbécile assertion que les Juifs avaient besoin de sang pour le pain sans levain de leur fête juive de Pessah. Huit siècles durant, cette odieuse accusation causa la mort de milliers de juifs innocents.

Les Juifs vivaient en France depuis plus de mille ans lorsqu’en 1179, Philippe Auguste accéda au trône de France. Quatre mois après avoir pris les rênes du gouvernement, il fit emprisonner tous les Juifs qui vivaient sur ses terres et ne les relâcha qu’après qu’ils eurent payé une lourde rançon. L’année suivante (en 1181) il fit annuler tous les prêts faits aux Chrétiens par des Juifs (tout en prélevant pour lui-même une commission de 20%). Une année plus tard, il confisqua les terrains et bâtiments qui appartenaient aux Juifs et les expulsa de ses terres. Dominique, moine fondateur de l’Ordre des Dominicains, institua le dogme criminel de l’Inquisition, en 1199. Ce système anti hérétiques gagna de nombreuses régions de France et d’Espagne. Son objectif consistait à démasquer les déviances de la saine doctrine catholique par l’usage d’interrogatoires et de tortures. C’est ainsi qu’en Espagne, des milliers de Marranes (juifs forcés d’adhérer au Christianisme) soupçonnés de pratiquer leur Judaïsme en secret furent pendus, brûlés ou battus à mort. Autrement dit, les plus grands ennemis des juifs en Europe étaient les Chrétiens.

En descendant plus profondément le cours des âges, nous arrivons à ce qui trouble et alarme le monde contemporain et l’Occident en particulier, à savoir : l’Islam. Dans son livre «Tristes tropiques», Claude Lévi-Strauss avertissait déjà en 1955 : «L’intolérance musulmane adopte une forme inconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables ; car s’ils ne cherchent pas toujours de façon brutale, à amener autrui à partager leur vérité, ils sont pourtant incapables de supporter l’existence d’autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une «néantisation» d’autrui, considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite». Un an plus tard, André Malraux écrivait avec un certain sens prémonitoire : «C’est un grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’Islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles». En 1959, le Général De Gaule se chargera de préciser ces conséquences, le 5 mars 1959 : «C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu'on ne se raconte pas d'histoire ! (…) Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants (…). Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? (…) Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées».

Al-Jihad (le combat pour l’Islam) est une déclaration de guerre pour la propagation de l’Islam. A lui seul, ce Coran représente un véritable manuel de guerre. Quelque 67% du Coran révélé à la Mecque sont consacrés aux mécréants ou à la politique… et 32% à la piété. Au moins 75% de la Sirah (biographie de Mahomet) est consacrée au Jihad. Dans la section du Coran révélée à Médine, 51% concerne les mécréants. Quant aux hadiths (Paroles du Prophètes rapportées par ses disciples), environ 20% de celles de Bukhari ne parlent que du Jihad. Ainsi, un énorme pourcentage appuie la violence guerrière de cette religion de tolérance et paix qui est à présent reconnue comme contestable par la réalité des faits. Sans devoir développer la personnalité de Mahomet, son fondateur historique, l’origine et la rédaction de son Coran, livre décrété inamovible (vu qu’il serait incréé. Sic), donc hors de portée analytique des occidentaux, bien qu’il ait été réécrit et réaménagé plusieurs fois, induisant ainsi qu’il y aurait beaucoup d’aspects à radiographier.

Des milliers de livres, d’articles, d’études et de commentaires parlent du Coran mieux que je ne pourrais le faire, aussi vais-je terminer la troisième partie de cette réflexion par l’idée que Le poète est plus grand que le Politique (mais dans l’Antiquité biblique ce serait plutôt : Le Prophète est plus grand que le Roi). Concernant la problématique de l’Islam originel ou contemporain qui taraude les esprits, je vais me référer à la poésie visionnaire d’un illustre aède nommé Dante Alighiéri, né en 1264 à Florence. Ce brillant intellectuel du monde culturel et politique de son temps (à l’égard du Moyen-Orient et de l’Occident chrétien), jaugeait sans frémir les puissants de son siècle. Il eut mainte fois le loisir de méditer sur la carence morale foncière, les ruses et la cruauté des conquêtes guerrières de l’expansion de l’Islam depuis ses origines en l’an 636. Selon sa vision poético-prophétique, Dante Alighiéri évalua la place que devait occuper Mahomet dans sa Divine Comédie, considérée comme un des chefs-d’œuvre de la littérature universelle. «Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate» (Vous qui entrez, abandonnez toute espérance), proclama-t-il en préambule de sa fascinante vision des neufs cercles de l’enfer qu’il explora en compagnie de son ami le poète Virgile.

Son vortex dantesque devait s’ouvrir sous la ville de Jérusalem… Par ordre décroissant, les neuf cercles de l’enfer s’y enfonçaient dans des profondeurs abyssales. En s’y aventurant à partir du 1er cercle, Dante et Virgile apprirent en particulier que les âmes vertueuses d’avant l’avènement du Christ, y avaient séjourné, jusqu’à ce que Jésus lui-même vint chercher ses premiers sauvés : Adam, le père des hommes, Abel, Noé, Abraham, Moïse, David, Israël et d’autres encore... (En accord avec les Evangiles). Après avoir visité sept autre régions infernales de l’Enfer, Dante évoqua celle du 8ème cercle dans lequel se trouvaient «les trompeurs, adulateurs, simoniaques, devins, sorciers, hypocrites, délateurs, voleurs, mauvais conseillers, diviseurs, semeurs de trouble, prévaricateurs, charlatans, faux prophètes, faussaires, alchimistes, faux monnayeurs, menteurs. Ils sont sans cesse fouettés par des démons et subissent mille tourments, notamment d’être plongés dans une fosse de lie dégoutante et pestilentielle. Nous y rencontrâmes Simon le mage, des Papes cupides, tels Nicolas III, Boniface VIII, Clément V, l’astrologue Bonatti, le voleur Vanni Fucci, Ulysse et Diomède, le politicien Guido de Montefeltro. Quant aux musulmans délirants, poursuivit il, qui n’ont eu de cesse de nous polluer de leur propagande, qu’ils aillent au diable pour y retrouver leur divinité perverse et son sanglant prophète Mahomet, fondateur de l’Islam, condamné à avoir le ventre coupé et les boyaux pendants, pour avoir été semeur de scandale et de schisme».

Dans ce même cercle se trouvait aussi son successeur Ali (ibn Abi Talib fondateur du courant Chiisme), avec son visage atrocement fendu en deux «Vision de poète allumée», diront les intellectuels de la raison relative actuelle. «Singulière prémonition», penseront les spirituels de toutes obédiences. Néanmoins, cette intuition de la transcendance du Jugement de chacun, n’est-elle pas partagée par l’ensemble du genre humain ? Depuis l’âge de la conscience du bien et du mal ? C’est-à-dire, sa chute en Eden.

© François Celier pour LibertyVox

IV. La source du drame en Eden partie 4

Satan est le Père du mensonge (1) de même que l’inventeur du doute métaphysique et du 1er meurtre fratricide (tous les hommes étant frères humains). Dieu donna aux hommes le pouvoir de contrecarrer ses manœuvres malignes et ses desseins mortifères par la volonté de la foi en Dieu ou (dans les temps anciens), le sacrifice d’un bouc émissaire, en tant que substitut. «Le sacrifice consiste le plus souvent en la mise à mort d’une victime animale ou humaine. Cette opération est faite dans un cadre rituel qui obéit à des règles très strictes. Celles-ci définissent quelles sont les victimes, qui les exécute, quand et comment cela doit se produire. Tout se passe comme si l’on cherchait à contrôler la violence en l’orientant vers une victime relativement indifférente, une victime «sacrifiable», une violence qui ne risque pas de frapper ses propres membres, ceux qu’elle entend à tout prix protéger». (Eric Haeussler. Des figures de la violence).

Selon la Bible, Satan est le Prince de notre planète. Il est le principe de notre Terrae (princeps hujus mundi) en évolution. Il ne s’agit pas d’une hypothèse métaphysique qui ferait de Satan l’adversaire de Dieu (du moins de ses œuvres) ; du Christ Jésus et du genre humain. Non. Il serait plutôt une sorte d’Agent corrupteur de la condition humaine, de tamis de la condition, permettant de filtrer la propension du cœur des hommes, à incliner vers le Mal (le Malin) ou vers le Bien. Demeuré prodigieusement intelligent malgré sa rébellion ontologique, Satan détient encore un pouvoir de nuisance extrême ainsi que le génie dialectique d’emprisonner les hommes, ces prédateurs primaires, en les aliénant dans des systèmes de pensées les prédisposant à la violence. Cette entité maléfique dispose d’une capacité (non contestée par Jésus) d’offrir pouvoirs et richesses en échange du détournement de l’adoration vouée à Dieu, sur sa propre identité de nuisance foncière et dominatrice.

Satan est fondamentalement celui qui se met en travers du dessein de Dieu et de sa création, faibles et vulnérables d’homo sapiens que nous sommes. Ne l’ignorant nullement (of course), Dieu enverra Jésus, l’expression de sa volonté compatissante envers les hommes. Incarnée dans le genre humain, le plus modeste qui soit, il aura pour mission de montrer aux hommes, malencontreusement assujettis au Prince du mensonge, la manière de vaincre ce dernier, de rejeter sa main mise sur nos consciences par un acte de volonté et de courage. Nos grands aïeux, les premiers hommes, ne comprenaient pas le monde qui les environnait. Ce ne sera que plus tard, dans leur tâtonnante progression vers l’autonomie d’être que, selon le livre de la Genèse, Dieu leur donnera un pouvoir sur les créatures qui les environnaient en les nommant par leur nom (la puissance du verbe). Nos grands aïeux homo sapiens devaient combattre sans cesse, s’adapter et trouver continûment des solutions, affronter des climats épouvantables, des désastres naturels, des fléaux pandémiques et chasser au péril de leur vie pour se nourrir. Ils se devaient d’être forts, rusés, ingénieux et endurants et ce, sans relâche car il en allait et d’eux-mêmes et de leur descendance.

Dans l'Antiquité égyptienne et grecque, les juifs s'opposaient déjà aux dieux païens. Aussi, dès le IVème siècle avant l'ère chrétienne, sont-ils considérés comme différents des autres peuples et par là même, marginalisés. Leurs lois éthiques et leurs coutumes novatrices sont contestées par le monde profane. Mais l’antisémitisme le plus marqué se propagera surtout par le christianisme puis par l'islam, deux religions issues elles-mêmes du monothéisme juif.

Sem, fils de Noé, parlait les langues sémitiques (l'hébreu, l'arabe, l'araméen, le babylonien, l'assyrien et l'amharique). Il généra les peuples et les tribus bibliques "Sémites" et leur postérité, notamment celles des Hébreux et des Arabes. Antisémitisme (anti-Shem) signifie tout bonnement ne pas aimer Sem, fils de Noé le post-diluvien, ni sa descendance. Autrement dit, la haine du Juif, terme plus tardif identifiant les Hébreux de la Bible, implique tout autant celle de l’Arabe que du juif ancien ou contemporain. Or, l’évolution du terme anti-Shem équivaudra précisément à haine du juif (ou judéophobie).

Ce socle posé, que deviendra le juif (n’ayant pas honte de l’être) conscient de ses origines et de sa vocation élective (la charge du choix de Dieu d’être parmi les peuples, y compris sémites, l’unique gardien et garant de Son Alliance avec le genre humain). Ce mandat divin pèsera très lourd sur ses épaules : devenir une “lumière des nations et porter Son Nom jusqu’aux extrémités de la terre” (Esaïe 49:6) ? Quel prodigieux destin ! Et quel challenge ! Criblé d’épreuves indicibles et de souffrances, cette histoire d’Alliance divine avec le peuple le plus indocile et rebelle qui soit, se dévoile au cours des millénaires, jusqu’aux lendemains de nos jours… Tout juif bien né doit garder son attachement à Israël (l’Alliance avec Dieu) et, quoi qu’il arriva durant son errance au sein de nations hostiles, se souvenir que Jérusalem demeure le lieu choisi par Dieu “pour y mettre Son Nom” (I Rois 11:36). Tiendra-il la distance hyper marathonienne de ce formidable challenge métaphysique qui nous concerne tous ? «Le salut (de l’homme et du monde) vient des juifs» déclara le prophète le plus extraordinaire de tous les temps : Jésus le juif. Cette élection spirituelle juive perturbe, dérange et suscite la jalousie des empires, des nations et des hommes, d’où : mise à l’écart, incompréhension, moquerie, mépris, raillerie, rejet, exactions, persécutions, haine atavique, pour arriver à l'industrie du meurtre de masse.

Dans l’Antiquité, l’antisémitisme existait à Rome, à Alexandrie, partout où se trouvaient des Juifs, notamment à Antioche où de grands massacres furent commis. En Libye, à l’époque de l’empereur Vespasien, les foules furent pressées à fomenter des émeutes tueuses de Juifs. La littérature antisémite d’Apion (Traité contre les Juifs) ou de Rutilius Namatianus, poète et fonctionnaire d'origine gauloise en font foi. «Nous lui répondons par les injures que mérite son ignoble race, nation éhontée qui pratique la circoncision, qui est devenue la racine de toutes les sottises, qui célèbre de toute son âme la fête si froide du sabbat, mais dont l'âme est encore plus froide que sa religion : passer dans une honteuse oisiveté un jour sur sept, à l'imitation de son dieu fatigué.» (416 après J-C).

Un exemple de cet antisémitisme politico-métaphysique se retrouve dans le livre d’Esther, en Perse babylonienne. Rappel des faits. Descendant probable de la royauté du sinistre Amalek (archétype de tous les tyrans de l’Histoire), Haman fut élevé à la plus haute charge officielle de l’empire Perse (curieuse analogie avec celle de l’Ahmadinejad de Téhéran), en dépit (ou à cause) de sa bassesse d’âme et de caractère. Haman qui détestait viscéralement les Juifs, dit au roi Assuérus : «Il y a dans toutes les provinces de ton royaume, un peuple ayant des lois différentes de celles de tous les peuples et n’observant point les lois du roi. Il n’est pas dans l’intérêt du roi de le laisser en repos. Si le roi le trouve bon, qu’on écrive l’ordre de les faire périr.» (Esther 3:8-9). En conséquence, tous les juifs de Babylone encoururent la peine de mort et en particulier quatre hommes particulièrement détestés par Haman : «Or, il y a des Juifs à qui tu as remis l'intendance de la province de Babylone, Schadrac, Méschac et Abed-Nego, hommes qui ne tiennent aucun compte de toi, ô roi ; ils ne servent pas tes dieux, et ils n'adorent point la statue d'or que tu as élevée». Pour ne pas entrer dans une problématique politique, le roi les fit arrêter et jeter dans une fournaise ardente, de même que le fameux prophète Daniel qui lui, fut jeté dans la fosse aux lions. Mais, grâce à Dieu et aux interventions héroïques de Mardochée et de sa fille Esther, tous quatre furent sauvés miraculeusement, ainsi que leur peuple (Daniel Chap. 6).

Autre exemple, la destruction du temple d’Éléphantine érigé sur l’île du même nom en Egypte, dans laquelle vivait une importante colonie de juifs hébreux. Des papyrus araméens de l'époque perse témoignent de l'existence, dans cette île égyptienne au sixième siècle avant notre ère, d'une colonie juive qui avait son propre temple consacré à YHWH, le Dieu d’Israël (moindre en grandeur mais de style et de fonctionnement semblable à celui de Jérusalem). Dans toute l’Egypte pharaonique de cette période, le mot Israël n’apparaît qu’une seule fois sur la stèle de Mérenptah (en -1207). En 410 avant notre ère, une révolte éclate dans l’île, fomentée par les prêtres égyptiens du Dieu Khnoum, contre le temple juif. Là encore, ce furent des officiers Perses qui dirigèrent cette action et le détruisirent entièrement. En 167 avant Jésus-Christ, l’empereur Epiphane, Antioche IV, entre à Jérusalem. Non content d’y interdire le Judaïsme en le remplaçant par le culte de Zeus, il profanera le Temple en y sacrifiant des cochons sur l’autel. Trois ans plus tard (en-164), Juda Maccabée prit le commandement de la révolte, reconquit le Temple et le fit purifier par les Prêtres avant de le dédicacer à nouveau au Dieu d’Israël.

Durant les premières années de l’ère chrétienne, la Synagogue et l’Eglise furent toutes deux honnies, car juifs et chrétiens ne voulurent pas s’incliner devant l’aigle impérial. Ils enseignaient qu’il était erroné d’adorer des idoles. De concert, Juifs et chrétiens se déclaraient citoyens d’un autre pays et se tinrent prêts à souffrir pour leur foi. Mais lorsqu’en 312 l’empereur Constantin se convertit à la foi nouvelle, il décréta que seul le Christianisme serait religion officielle de l’empire romain. Consécutivement, les Chrétiens rompirent alors tout lien qu’ils pouvaient avoir avec les juifs et l’enseignement de la Synagogue.

A propos de la présence juive en Occident, l'Histoire nous raconte qu'en -50, sous César, les Juifs de l'empire occidental : Italie, bassin du Rhône et portes de la Germanie, avaient assez de coreligionnaires (Judéens et païens convertis... païennes surtout, sans doute, vu les haplo groupes maternels mitochondriaux découverts par la génétique des populations récente...) pour faire procès au Procurateur de Judée, Flaccus, accusé de détournements des fonds envoyés par les Juifs (Dîme) de Rome par voie fiscale, au temple de Jérusalem... Cicéron (déjà sorte de "Vergès" avant la lettre), défendit Flaccus... avec des "arguments" d'antijuif païen, comme sera aussi le discours d'Appion à Alexandrie le siècle suivant... F. Josèphe lui répondant bien vainement déjà dans son "Contre Appion" (1).

Qu’elle le veuille ou non, l’Eglise demeure fille de la Synagogue. Cette reconnaissance pénètre peu à peu dans la conscience des chrétiens éclairés d’aujourd’hui. L’Eglise originelle naquit et grandit sous l’aile du Temple de Jérusalem durant le premier siècle de son existence (sa période apostolique) en symbiose avec les communautés juives. Au cours de ses voyages missionnaires, l’apôtre Paul se rendait toujours dans les synagogues locales. Tous les judéo-chrétiens de l’époque, disciples de Jésus et de Moïse, participaient au culte judaïque. Par la suite, après la conversion politico-religieuse de l’Empereur Constantin, les Juifs orthodoxes demeurèrent fidèlement rebelles à l’empire romain. Mais d’autres juifs et gentils christianisés suivront l’apôtre Paul (de parents judéo-grecs) enjoignant à : «rendre à César ce qui appartient à César». Dès lors, pour l’orthodoxie synagogale, ils seront considérés comme des renégats. Cependant, il faut reconnaître que la vision missionnaire de Paul d’atteindre le plus grand nombre de peuples et de nations n’aurait put s’accomplir en demeurant une petite secte gardant farouchement son enseignement pour elle-même. Cette nouvelle Eglise (et non plus synagogue judéo-chrétienne) prit le risque d’oublier ses racines et de s’anémier (jusqu’à dépérir spirituellement… n’étant plus alimentée par la sève matricielle de la Torah) ; le risque d’oublier que Jésus et les apôtres étaient tous juifs… et oublier enfin qu’IL était venu avant tout pour sauver les brebis perdues de la Maison d’Israël, selon les Evangiles.

Au cours des âges, croissant en nombre, jusqu’à dépasser le milliard et demi de croyants, et en puissance politico-religieuse émanant de l’Etat du Vatican et de la hiérarchie pontificale, la majorité des chrétiens vont quasiment ignorer à quel point le message de la connaissance du salut fut accompli par les juifs, leurs frères aînés (à peine reconnus comme tels de nos jours). Dès le début du schisme judéo-chrétien, de malentendu, rivalité et divergence, les Chrétiens en arrivèrent à accuser les Juifs de déicide, bien que la crucifixion fut la peine de mort privilégiée par les Romains aux criminels et aux séditieux (parmi lesquels ils rangèrent Jésus) ; quant à la peine capitale juive (très rarement appliquée), c’était la lapidation. Ce sont bien les autorités et les soldats romains qui crucifièrent Jésus. Les autorités chrétiennes ne pouvaient feindre de l’ignorer ou occulter cette vérité.

Or, si Jésus, le Christ (Oint par Dieu) est mort pour les péchés de l’humanité, tout le genre humain en était responsable. L’irréprochable prophète Jean le Baptiste ne proclamait-il pas aux portes de Jérusalem : «Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» ? (Jean 1:29). Jésus souffrit volontairement la crucifixion pour le salut de l’humanité. Une humanité déchue depuis qu’Adam et Eve rompirent le Pacte de loyauté avec Dieu, en Eden. Certes, le Malin les séduisit, mais doué de son libre arbitre, le couple entra néanmoins dans son jeu, pour le malheur de leur postérité. Si Jésus n’avait pas donné sa vie pour rétablir le Pacte, nous serions encore égarés, sans espoir de salut, ni pardon de nos indignités.

Quant à l’autre religion dominante du monde et à son prophète Mahomet… Déjà trop de paroles, d’articles, de documents et de livres sur son œuvre guerrière, sa vie dissolue et sa fin mystique, si poétiquement imaginée par Dante Alighiéri dans sa Divine Comédie (voir mon article précédent), se répandent dans le monde. Seules des études critiques scientifiques et historiques révéleront toutes les ombres et les noirceurs de ce système à vocation hégémonique. Le christianisme dut s’y soumettre précédemment, à contrecœur d’ailleurs (Inquisition, Réformes, guerres religieuses) ; et l’islam moyenâgeux (qui perdure et s’obstine à le demeurer) devra faire de même. Le plus tôt serait le mieux pour sa maintenance civilisationnelle et l’économie de l'effroyable conflit thermonuclémbroiseire qui menace le monde.

De plus en plus de travaux d’intellectuels et de théologiens seront fournis pour effacer dans la tradition de l’Eglise et dans l’esprit de ses ouailles, les origines juives de Jésus, des Apôtres et des premiers milliers de convertis. Les Pères de l’Eglise des trois premiers siècles, tels Saint Jean Chrysostome qui prononcera huit «Discours contre les Juifs», de Saint Grégoire de Nysse, de Saint Augustin, de Saint Ambroise et d’autres encore, écriront des sermons enflammés contre les Juifs, les nommant de toutes sortes de noms avilissants, propageant (médias moyenâgeuses) par écrits, dogmes, sermons, vitraux et statuaire leur haine antisémite et anti-judaïque.

Dès l’époque où le Christianisme devint religion d’Etat, les païens en général et les Juifs en particulier furent persécutés. Sous l’Empereur Théodose Ier et sous son fils Arcadius, des synagogues furent incendiées, des Juifs massacrés à Rome et dans d’autres cités. L’inquiétude primordiale de l’Eglise du deuxième jusqu’au cinquième siècle de notre ère fut de séparer définitivement les Chrétiens et les Juifs, n’hésitant pas à user de coercition et de violence afin de les convertir. En fait, il faut se rappeler que pendant six siècles de notre ère, jusqu’à l’avènement de Mahomet, l’antijudaïsme provenait de l’Eglise Catholique Romaine.

Des huit Croisades qui s’étalèrent de 1096 à 1270, la première d’entre elles fut organisée par la Pape Urbain II. Il lança une sainte conscription pour tous les volontaires de la chrétienté à partir pour Jérusalem, promettant une rémission des péchés comme récompense. Version catholique d’une reconquista chrétienne, analogue aux razzias jihadistes pratiquées depuis quatre siècles en islam-land proposant Paradis posthume, martyrologie honorifique et quelques riches butins et houris vierges aux grands yeux noirs en prime. Aussi, des troupes de paysans dépenaillés, de mercenaires de peu de foi, de chevaliers, de moines et de seigneurs s’embarquèrent pour l’expédition dont le but (et le butin ?) était de libérer les Lieux Saints de Palestine et de châtier tous les infidèles, quels qu’ils soient. Guibert de Nogent rapporte : Nous souhaitons combattre les ennemis de Dieu en Orient, mais nous avons sous les yeux les Juifs, une race plus hostile à Dieu que tous les autres… A Rouen, Richard de Poitiers mentionne que les croisés : «Avant de se rendre en ces lieux (les Croisés) exterminèrent par de nombreux massacres les Juifs dans presque toute la Gaule, à l’exception de ceux qui se laissèrent convertir»…

Conduite par Guillaume le Charpentier et Emicho de Leisingen, des colonnes de pèlerins turbulents, ambitieux, cupides et impatients commencèrent à franchir le Rhin en avril 1096. Mais avant de partir, une rumeur enfla disant qu’il y avait des ennemis du Christ dans les parages et que leur destruction apporterait le salut de ceux qui mèneraient à bien cette œuvre bénie (!) Constitué de chevaliers français et normands, le corps principal de l’armée entreprit de s’emparer de Jérusalem en 1099 pour l’établissement du Royaume latin de Jérusalem. Arrivé à Jérusalem le 15 juillet 1099, le fameux «Godefroid de Bouillon» fera entrer des Juifs, hommes, femmes et enfants dans une synagogue et y mettra le feu… Quel déshonneur dans cette «bravoure» chevaleresque !

La deuxième croisade fut conduite par le moine cistercien Bernard de Clairvaux, maître à penser du Pape Eugène III. Mais apprenant les persécutions préliminaires contre les juifs en Allemagne, Bernard tentera de les empêcher en rappelant honnêtement dans l’ardeur de ses prêches que l’antisémitisme qui prévalait ne saurait être toléré par un chrétien : «Ne sommes nous pas spirituellement des sémites» ? La 7ème et la 8ème croisade furent conduites par Louis IX, Roi de France. Là encore, la folie meurtrière des Croisés massacrant tous les infidèles sur leur chemin, ce qui incluait Juifs et Musulmans, les déshonorera. La Croisade des Enfants de 1212 comporta près de 30.000 enfants âgés de 10 à 18 ans. Ils marcheront 800 kilomètres de Paris à Marseille afin de revendiquer la libération de Jérusalem des mains des hérétiques. Quelques milliers seulement survécurent à leur enthousiasme idéaliste. Nous devrions reconnaître que la survie d’Israël dans un monde où les peuples lui sont hostiles témoigne que l’intervention de Dieu est de l’ordre d’une probabilité absolument positive.

Depuis plus de 3000 ans d'existence, par la démonstration de sa foi, Israël représenterait «un danger» pour les nations (?). Ne témoigne-t-il pas de ce qu’en dépit des lois de la nature et de l’hostilité qui menace son existence, il vit plus intensément que jamais. Il montre au monde profane non seulement sa liberté d'être surpassant toute oppression, mais encore sa relation avec la transcendance, c’est-à-dire cette étincelle d’éternité qui réside en chacun de nous et que nous percevons parfois.


«Dans les sociétés occidentales s’observe de plus en plus des comportements tribaux à travers les rites et la violence des gangs, le repli identitaire, les piercings et les tatouages, la musique répétitive et martelée des raves party, techno ou transe propres à entraîner des centaines d’individus dans une sorte d’hystérie névrotique, avec drogues abrutissantes (copies conformes des fêtes sacrificielles d’antan). La multiplication des sectes et l’adoration de dieux et idoles de tous poils, les stades remplis à craquer de milliers de personnes venues adorer les dieux morts, les dieux du sport ou les jeux Olympiques, manifestation religieuse planétaire imitée des Grecs. De Dieux immatériels ou virtuels, le Dieu de l’argent, des idoles ou du culte de soi, de la Politique, de l’Art, etc. La pensée magique est partout, le cinéma fantastique, mythique (celtique), Harry Poter, le monde de Narnia, jeux de stratégie peuplés de créatures fantastiques, antiques ou moyenâgeuses, intemporelles, habités de magiciens, de monstres, de guerriers hybrides, de cultures païennes. L’occultisme, le satanisme, les croyances primitives, les fêtes antiques et autres âges, avec déguisements et reproductions des rites, des enchantements artificiels et fabuleux. Les comportements superstitieux, gris-gris et talismans conjuratoires, maraboutisme, sorcellerie, gourous, prédicateurs apocalyptiques… L’absence de Dieu dans les consciences modernes conduit à ces régressions extrêmes, souvent inavouables. La violence opprime la vérité et celle-ci, de plus en plus affaiblie, ne peut rien pour l’arrêter» (Selon René Girard, penseur des mécanismes de la violence et du religieux).

La note suivante du Ministère des Affaires étrangères d’avril 2009 arrêta mon attention : «L'enseignement de Jésus de Nazareth créa les premières communautés chrétiennes en Israël. Après sa mort (et sa résurrection), l'Eglise apostolique demeura essentiellement judéo-chrétienne à ses débuts, en tout cas dans Jérusalem et alentours, jusqu'à la reconstruction de la cité (vers l'an 130 de l'ère chrétienne) par l'empereur Hadrien. Jérusalem fut alors nommée Aelia Capitolina. Dès lors, l'Eglise locale fut composée de gentils».

Cette info ministérielle montre que les autorités politiques Israéliennes semblent tenir compte de l’identité spirituelle de leurs amis judéo-chrétiens répartis dans le monde (dont je m’honore d’être), fondés que nous sommes sur Yéchoua ben Yossef (Jésus, fils de Joseph). Mais alors, et je vous en prie, faites encore un geste de magnanimité frères aînés israéliens, soucieux de la menace nucléaire de l’Amalek iranien. Veuillez simplement reconnaître à quel point Yéchoua ben Yossef, bien que dénaturé par certaines théologies, est pleinement des vôtres. N’est-il pas le juif le plus extraordinaire de tous les temps ? Lui dont l’éthique compassionnelle se répandit dans le monde jusqu’à inspirer indirectement la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948 ? Ce serait une sainte bénédiction d’Hachem pour vous et votre pays, si vous invitiez le nom et la citoyenneté israélienne de Yéchoua à la Knesset. Cette vision remplit mon cœur depuis longtemps… depuis le jour où je fus du groupe fondateur de l’Ambassade Internationale Chrétienne de Jérusalem, en 1980. Monsieur le Premier Ministre Netanyahou, j’attends ce moment depuis trente ans et mon espoir demeure entier, barouh Hachem.

Miloslav Vlk, l’archevêque de Prague, nommé par le Pape Jean-Paul II en 1991, fut persécuté sous l'ancien régime communiste. Avant de prendre sa retraite (en 2007), il donna sa vision de la situation actuelle de l'Europe : «Si les chrétiens ne se réveillent pas il se pourrait qu'une islamisation de la vie ait lieu. Si le rapport de l'Europe envers ses propres racines ne change pas, l'Europe s'islamisera. Comme la vie des Européens est systématiquement dépourvue de contenu chrétien, un espace vide se crée que (les musulmans) remplissent très facilement». Car l'Europe a "renié ses racines chrétiennes qui pourraient donner au vieux continent une force de braver le danger d'être conquis par les musulmans". Par ailleurs, il affirme que "l'islam n'a pas conquis l'Europe par le biais des armes de guerre à la fin du Moyen Age et au début des temps modernes" et que "le combat est aujourd'hui mené par des armes spirituelles que l'Europe ne possède pas. Les musulmans, eux, en sont pourvus à la perfection". (4)

Or, Chez nous, en doulce France, Eric Besson, ministre de l’immigration et de l’identité nationale, en visite dans la cité des 4000 à La Courneuve déclara d’une lourde langue de bois , de la pensée unique en cour Elyséenne: «La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage»… Croit-il ce qu’il dit ? L’amour du mensonge (ou de la takkya) l’aurait-il saisi ? Peut-il décemment parler au nom de la France de nos pères et de nos héros morts pour elle ???

Pour conclure ma réflexion (3) sur Le cœur du genre humain, en regard des menaces qui s’amassent et nous environnent, des exhortations à la résistance, voire à la rébellion me montent aux lèvres, mais je citerai seulement une parole d’Emmanuel Kant : «Sapere aude» ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Paroles auxquelles je me permets d'ajouter : Ne jamais craindre d’aller à contre courant de la pensée unique ; être ferme dans nos convictions et agir ! Pour l’amour et la liberté de nos fils.



© François Célier pour LibertyVox



Notes :

1) «Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond ; car il est menteur et le père du mensonge ». (Jean 8 : 43-44)

2) «Contre Appion ». Ed. Belles Lettres. Je remercie le Dr. J. Borek de m’avoir communiqué cette référence, accompagnée d’un mot chaleureux.

3) «Le bonheur de la liberté réside dans un effort de réflexion, de lucidité sur ses propres décisions et déterminations concrètes permettant de réaliser un choix pour sa vie. L’erreur originelle d’Adam et Eve, symbolisée par «l’arbre de la connaissance», signifie de «l’accompli et de l’inaccompli». Dieu créa l’homme en situation d’inachèvement en lui suscitant un désir «d’achèvement» par l’intelligence, la volonté de savoir, à l’aide du verbe, de la parole de connaissance par l’inspiration et l’esprit de Dieu ». J-F. Revel, Académicien

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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