Amoris Laetitia" : commentaire de Mgr Minnerath
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Amoris Laetitia" : commentaire de Mgr Minnerath
"Amoris Laetitia" : commentaire de Mgr Minnerath.
Archevêque de Dijon (Côte d'Or, en Bourgogne, France)
"AMORIS LAETITIA" : c'est le titre de l'exhortation apostolique du pape François publié ce vendredi 8 avril
2016 à 12 h. Cette exhortation apostolique post synodale revient sur la question de la famille qui a fait l'objet
de deux synodes de l'Eglise en octobre 2014 et octobre 2015.
Mgr Minnerath nous livre ici son premier commentaire de ce texte si attendu.
1- "Amoris Laetitia" est un document très long. Cela signifie-t-il qu'il y a beaucoup de choses
nouvelles ?
L’exhortation post-synodale a une longueur inhabituelle. Elle est divisée en neuf chapitres de
longueur inégale. La longueur ne correspond pas à l’énoncé d’éléments nouveaux, sinon au chapitre
8. En fait, elle place le thème de la famille dans le double contexte de la Parole de Dieu et des défis
contemporains. Elle donne une part importante à la vocation de la famille dans le plan de Dieu. Le
texte n’est pas un exposé doctrinal, mais un inventaire des situations très diversifiée de plus ou
moins grande proximité des familles par rapport à ce plan de Dieu présenté comme un idéal. Si
nouveauté il y a, c’est dans les longs développements sur le discernement qu’il faut accorder à
chaque situation. Le lecteur est renvoyé à son appréciation plus qu’à des références normatives
sûres.
2- Est-ce que "Amoris Laetitia" évoque les familles heureuses ou seulement celles qui sont en échec ?
Le texte ne décrit pas un modèle de famille, mais ce que les époux et les familles sont appelés à
devenir en grandissant dans la grâce du sacrement de mariage. Une grande attention est accordée
aux autres formes d’union, très nombreuses actuellement, qui s’écartent de l’idéal ou qui le vivent
de manière incomplète. Ainsi les mariages seulement civils, les unions de fait, les concubinages. On
y rappelle la « loi de la gradualité » selon laquelle les personnes et les couples connaissent des étapes
dans leur croissance. Le texte va très loin. Même ceux qui font ostentation de leur péché objectif de
remariage et qui voudraient imposer autre chose que ce que l’Eglise enseigne doivent participer à la
vie de l’Eglise (n. 297). On lit des phrases comme il est possible que, dans une situation objective de
péché… on puisse vivre dans la grâce de Dieu..(n. 305). La note 351 glisse que l’eucharistie n’est pas un
prix pour les parfaits, mais un remède pour les faibles. Il faudra apporter sans doute bien des précisions
quant aux implications pastorales de ces nouvelles approches.
3- Est-ce que "Amoris Laetitia" apporte une réponse aux questions que beaucoup de chrétiens et
d'autres se sont posées sur l'accès à la communion des personnes divorcés et remariées civilement ?
Et les autres questions ?
Les médias se sont focalisés sur les questions de la communion aux divorcés remariés et des
couples de même sexe. On sera surpris de ne pas trouver une seule ligne explicite sur l’admission
des divorcés remariés à la communion. Par contre il y a des développements très longs sur la
nécessité de discerner chaque cas et d’évaluer le degré des responsabilités de chaque personne dans
leur nouvelle union. On parle de circonstances atténuantes. Mais il n’est pas clair si la moindre
imputabilité dans la décision de se remarier ouvre la possibilité d’accéder à la communion. Ici nous
aurons des interprétations divergentes. Par contre le paragraphe sur les unions de même sexe est
clair. De telles unions ne peuvent pas être assimilées à des mariages.
La note 351 glisse que l’eucharistie n’est pas un
prix pour les parfaits, mais un remède pour les faibles.
J'ai bien peur que cette petite phrase soit très mal interprétée par les modernistes qui diront que le pape autorise de donner la communion à tous sans exceptions aucune. On sait ce qui c'est passé avec l'autorisation pour quelques cas seulement de la communion dans la main, maintenant ce fléau qui permet tant de sacrilèges s'est généralisé.
La communion est un remède pour les faibles c'est certain mais non un médicament magique qui guérirait tout sans que le coeur soit disposé à se convertir. Communier sans être en état de grâce cause plus de tort que de bien car on mange sa propre condamnation(St Paul) quand on ne discerne pas vraiment ce qu'est la communion. C'est Dieu que l'on reçoit, l'on se doit d'en être conscient et bien se préparer à ce Don incommensurable.
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