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Au tribunal de la Miséricorde

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Au tribunal de la Miséricorde Empty Au tribunal de la Miséricorde

Message par etienne lorant Sam 3 Mar 2018 - 11:44

Livre de Michée 7,14-15.18-20.
Seigneur, avec ta houlette, sois le pasteur de ton peuple, du troupeau qui t’appartient, qui demeure isolé dans le maquis, entouré de vergers. Qu’il retrouve son pâturage à Bashane et Galaad, comme aux jours d’autrefois ! Comme aux jours où tu sortis d’Égypte, tu lui feras voir des merveilles ! Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa faveur ? De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! Ainsi tu accordes à Jacob ta fidélité, à Abraham ta faveur, comme tu l’as juré à nos pères depuis les jours d’autrefois.

Psaume 103(102),1-2.3-4.9-10.11-12.
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d'amour et de tendresse.

Il n'est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
il n'agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
Aussi loin qu'est l'orient de l'occident,
il met loin de nous nos péchés.


Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 15,1-3.11-32.
En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »Alors Jésus leur dit cette parabole :« Un homme avait deux fils.Le plus jeune dit à son père: “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.Alors il rentra en lui-même et se dit  “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance et moi je meurs de faim! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait.Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !”Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »


Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

On l'appelle "La parabole du fils prodigue" mais on pourrait la nommer d'autre façon. On pourrait aussi l'appeler: la parabole des ados - des adolescents qui veulent "tout vivre et tout de suite ".  Ou bien leurs parents leur tiennent tête de manière radicale, ou bien ils leur cèdent, sachant bien qu'une fois passée la vie de bohème passée, ils reviendront tête basse, ayant tout dépensé, disposés à être sages et se remettre aux études. Et c'est tant mieux si les parents ont pu se priver quelque temps pour permettre à leurs à leurs jeunes de comprendre par eux-mêmes que des choix sont nécessaires et que les épreuves peuvent être  autant de graines de sagesse pour l'avenir.

Voici pour donner à réfléchir à celles et ceux qui condamneraient le fils prodigue sans vouloir se souvenir de leurs propres "expériences". La première lecture parle de même: Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte ! Et Jésus d'ajouter: "Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde"- et encore: "La mesure dont vous aurez mesuré, servira pour vous mesurer vous-mêmes "... On peut encore citer le Psaume : "Il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses"

Le fils aîné de la parabole est plus jaloux qu'il n'est en colère. Mais peut-être craint-il pour l'héritage ?  Mais son père le rassure: "Tout ce qui est à moi est à toi"- ce qui signifie que tous les partages ont déjà été accomplis: il sera l'héritier du domaine. Telle est donc la justice à laquelle nous sommes soumis, car nous tenons des deux frères: tantôt sévères et droits, mais aussi : fiers à l'excès, prompts à juger sans discernement, et parfois animés de désirs de revanches.

Le sacrement de confession - ou de réconciliation - s'il nous paraît comme un tribunal, est mieux encore: c'est celui de la  miséricorde divine !

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etienne lorant

Date d'inscription : 25/11/2010

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