Prophétie du Bienheureux André Bobola
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Prophétie du Bienheureux André Bobola
Prophétie du Bienheureux André Bobola
(1819)
Le Bienheureux André Bobola (1592 + 1657), saint martyr de la compagnie de Jésus, est originaire d'une des plus nobles familles du Palatinat de Sandomir. Il était entré chez les Jésuites en 1611, à l'âge de dix-neuf ans. Son zèle lui mérita la haine des schismatiques russes qui le mirent à mort par la main des Cosaques, à Janow, le 16 mai 1657, au milieu de supplices inouïs dans les fastes de l'histoire moderne, comme s'exprima le Promoteur de la foi en 1739.
Les chroniques de l’Eglise remémorent l'imposante cérémonie célébrée, le 30 octobre 1853, à Saint-Pierre de Rome, pour la béatification de l'humble bergère de Pibrac, Germaine Cousin, canonisée depuis, et de l'héroïque Polonais, André Bobola.
Des apparitions fréquentes, des miracles éclatants, des faveurs sans nombre rendirent bientôt populaire dans toute la Pologne le saint martyr, dont le corps s'est conservé incorruptible jusqu'aujourd'hui dans l'église des Dominicains de Polock. André Bobola est devenu dès lors l'un des patrons de sa patrie. On y a recours à lui en toutes sortes de circonstances difficiles ; mais ses compatriotes lui demandent de préférence la constance dans la foi au milieu des persécutions et la fidélité à la cause de Pologne qui, selon une de ses prédictions, doit être un jour rétablie dans la paix, la prospérité et une souveraineté retrouvée.
Or, dans le courant de l'année 1819, un saint religieux de l'ordre des Frères Prêcheurs, le père Korzeniecki, du couvent de Wilna en Lithuanie, gémissait, dans le secret de sa cellule, sur le sort de plus en plus malheureux de sa patrie et sur l'inaction forcée à laquelle l'avait lui-même condamné la police russe que ses prédications et ses écrits inquiétaient, sans l'ombre de raison. Accablé de tristesse, le Père ouvrit, à une heure avancée de la soirée, la fenêtre de sa chambre; les yeux fixés au ciel, il se mit à invoquer le bienheureux André Bobola pour qui, dès son jeune âge, il avait toujours eu une dévotion particulière, bien que l'Eglise n'eût pas encore élevé sur les autels le martyr de Janow.
Il rappelait au Bienheureux qu'il y avait déjà bien des années qu'il avait prédit la résurrection de l'infortunée Pologne et qu'il était temps que sa prophétie se réalisât enfin, s'il ne voulait pas voir sa patrie se perdre pour jamais dans le schisme et l'hérésie.
Quand le Père eut fini sa prière, la nuit était déjà fort avancée. Au moment de se coucher, il vit tout à coup debout au milieu de sa cellule un vénérable personnage, portant le costume de Jésuite, qui lui dit :
« Me voici, Père Korzeniecki, je suis celui à qui vous venez de vous adresser. Rouvrez votre fenêtre et vous apercevrez des choses que vous n'avez jamais vues. »
À ces mots le Dominicain, quoique tout saisi, ouvre sa fenêtre. Qu'elle n'est pas sa surprise de n'avoir plus sous les yeux l'étroit jardin du couvent avec son mur d'enceinte, mais de vastes, d'immenses plaines qui s'étendent jusqu'à l'horizon !
« La plaine qui se déroule devant vous, continue le bienheureux André Bobola, c'est le territoire de Pinsk où j'eus la gloire de souffrir le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; mais regardez de nouveau, et vous connaîtrez ce que vous désirez savoir. »
En ce moment, comme le Père regardait une seconde fois au-dehors, la plaine lui apparaît soudainement couverte d'innombrables masses de Russes, de Turcs, de Français, d'Anglais, d'Autrichiens, de Prussiens et d'autres peuples encore que le religieux ne peut distinguer exactement, se combattant dans une mêlée horrible comme dans les guerres les plus sanglantes. Le Père ne comprenant rien à cet affreux spectacle :
« Quand, lui dit le bienheureux martyr, la guerre, dont vous venez de contempler le tableau, aura fait place à la paix, alors la Pologne sera rétablie, et j'en serai reconnu le principal ptonar."
Et comme le Dominicain, la joie dans l'âme, mais craignant de se tromper néanmoins, demandait un signe de la réalité de cette vision :
« C'est moi, reprit le Bienheureux, qui vous donne l'assurance de tout ceci ; la vision que vous avez sous les yeux est réelle et vraie, et tout s'exécutera de point en point comme je vous l'ai annoncé. Maintenant, prenez votre repos. Moi, pour vous donner un signe de la vérité de ce que vous avez vu et entendu, je veux, avant de vous quitter, imprimer sur votre bureau les traces de ma main. »
En disant ces mots, le saint touche de sa main la table du père Korzeniecki, et à l'instant disparaît.
Revenu des transports où l'avait jeté l'apparition de son bien-aimé martyr, le Dominicain s'approche de sa table et y voit très nettement dessinée l'empreinte de la main droite du Bienheureux. Le lendemain, à son réveil, il n'eut rien de plus pressé que de s'assurer de nouveau de la réalité du fait : en présence de ces vestiges miraculeux, parfaitement visibles, il sentit tous ses doutes s'évanouir. Le Père, inondé de joie, convoqua aussitôt tous les religieux du couvent. Tous ensemble constatèrent la réalité de l'empreinte laissée par le Bienheureux. D'autres religieux, entre autres les Jésuites du grand collège de Polosk eurent communication de l'heureux événement, et c'est de l'un deux, le père Grégorio Felkierzamb, que l'histoire tient les détails que nous venons de raconter.
Nous nous réjouissons de cet espoir donné à la Pologne de voir bientôt tomber ses chaînes. Puissent les trois grandes puissances co-partageantes mieux entendre leurs intérêts, faire droit aux voeux de tout le monde civilisé et reconstituer enfin, sans nouvelle
effusion de sang, ce peuple héroïque dont l'esclavage n'est pour elles-mêmes qu'un ferment de plus de discorde et d'inguérissable malaise !
(1819)
Le Bienheureux André Bobola (1592 + 1657), saint martyr de la compagnie de Jésus, est originaire d'une des plus nobles familles du Palatinat de Sandomir. Il était entré chez les Jésuites en 1611, à l'âge de dix-neuf ans. Son zèle lui mérita la haine des schismatiques russes qui le mirent à mort par la main des Cosaques, à Janow, le 16 mai 1657, au milieu de supplices inouïs dans les fastes de l'histoire moderne, comme s'exprima le Promoteur de la foi en 1739.
Les chroniques de l’Eglise remémorent l'imposante cérémonie célébrée, le 30 octobre 1853, à Saint-Pierre de Rome, pour la béatification de l'humble bergère de Pibrac, Germaine Cousin, canonisée depuis, et de l'héroïque Polonais, André Bobola.
Des apparitions fréquentes, des miracles éclatants, des faveurs sans nombre rendirent bientôt populaire dans toute la Pologne le saint martyr, dont le corps s'est conservé incorruptible jusqu'aujourd'hui dans l'église des Dominicains de Polock. André Bobola est devenu dès lors l'un des patrons de sa patrie. On y a recours à lui en toutes sortes de circonstances difficiles ; mais ses compatriotes lui demandent de préférence la constance dans la foi au milieu des persécutions et la fidélité à la cause de Pologne qui, selon une de ses prédictions, doit être un jour rétablie dans la paix, la prospérité et une souveraineté retrouvée.
Or, dans le courant de l'année 1819, un saint religieux de l'ordre des Frères Prêcheurs, le père Korzeniecki, du couvent de Wilna en Lithuanie, gémissait, dans le secret de sa cellule, sur le sort de plus en plus malheureux de sa patrie et sur l'inaction forcée à laquelle l'avait lui-même condamné la police russe que ses prédications et ses écrits inquiétaient, sans l'ombre de raison. Accablé de tristesse, le Père ouvrit, à une heure avancée de la soirée, la fenêtre de sa chambre; les yeux fixés au ciel, il se mit à invoquer le bienheureux André Bobola pour qui, dès son jeune âge, il avait toujours eu une dévotion particulière, bien que l'Eglise n'eût pas encore élevé sur les autels le martyr de Janow.
Il rappelait au Bienheureux qu'il y avait déjà bien des années qu'il avait prédit la résurrection de l'infortunée Pologne et qu'il était temps que sa prophétie se réalisât enfin, s'il ne voulait pas voir sa patrie se perdre pour jamais dans le schisme et l'hérésie.
Quand le Père eut fini sa prière, la nuit était déjà fort avancée. Au moment de se coucher, il vit tout à coup debout au milieu de sa cellule un vénérable personnage, portant le costume de Jésuite, qui lui dit :
« Me voici, Père Korzeniecki, je suis celui à qui vous venez de vous adresser. Rouvrez votre fenêtre et vous apercevrez des choses que vous n'avez jamais vues. »
À ces mots le Dominicain, quoique tout saisi, ouvre sa fenêtre. Qu'elle n'est pas sa surprise de n'avoir plus sous les yeux l'étroit jardin du couvent avec son mur d'enceinte, mais de vastes, d'immenses plaines qui s'étendent jusqu'à l'horizon !
« La plaine qui se déroule devant vous, continue le bienheureux André Bobola, c'est le territoire de Pinsk où j'eus la gloire de souffrir le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; mais regardez de nouveau, et vous connaîtrez ce que vous désirez savoir. »
En ce moment, comme le Père regardait une seconde fois au-dehors, la plaine lui apparaît soudainement couverte d'innombrables masses de Russes, de Turcs, de Français, d'Anglais, d'Autrichiens, de Prussiens et d'autres peuples encore que le religieux ne peut distinguer exactement, se combattant dans une mêlée horrible comme dans les guerres les plus sanglantes. Le Père ne comprenant rien à cet affreux spectacle :
« Quand, lui dit le bienheureux martyr, la guerre, dont vous venez de contempler le tableau, aura fait place à la paix, alors la Pologne sera rétablie, et j'en serai reconnu le principal ptonar."
Et comme le Dominicain, la joie dans l'âme, mais craignant de se tromper néanmoins, demandait un signe de la réalité de cette vision :
« C'est moi, reprit le Bienheureux, qui vous donne l'assurance de tout ceci ; la vision que vous avez sous les yeux est réelle et vraie, et tout s'exécutera de point en point comme je vous l'ai annoncé. Maintenant, prenez votre repos. Moi, pour vous donner un signe de la vérité de ce que vous avez vu et entendu, je veux, avant de vous quitter, imprimer sur votre bureau les traces de ma main. »
En disant ces mots, le saint touche de sa main la table du père Korzeniecki, et à l'instant disparaît.
Revenu des transports où l'avait jeté l'apparition de son bien-aimé martyr, le Dominicain s'approche de sa table et y voit très nettement dessinée l'empreinte de la main droite du Bienheureux. Le lendemain, à son réveil, il n'eut rien de plus pressé que de s'assurer de nouveau de la réalité du fait : en présence de ces vestiges miraculeux, parfaitement visibles, il sentit tous ses doutes s'évanouir. Le Père, inondé de joie, convoqua aussitôt tous les religieux du couvent. Tous ensemble constatèrent la réalité de l'empreinte laissée par le Bienheureux. D'autres religieux, entre autres les Jésuites du grand collège de Polosk eurent communication de l'heureux événement, et c'est de l'un deux, le père Grégorio Felkierzamb, que l'histoire tient les détails que nous venons de raconter.
Nous nous réjouissons de cet espoir donné à la Pologne de voir bientôt tomber ses chaînes. Puissent les trois grandes puissances co-partageantes mieux entendre leurs intérêts, faire droit aux voeux de tout le monde civilisé et reconstituer enfin, sans nouvelle
effusion de sang, ce peuple héroïque dont l'esclavage n'est pour elles-mêmes qu'un ferment de plus de discorde et d'inguérissable malaise !
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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