Regard Objectif sur Medjugorje
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Regard Objectif sur Medjugorje
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REVUE DES EDITIONS « PAOLINI », Rome.
Article d’ALBERTO BOBBIO 2001
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MEDJUGORJE: Vingt ans après : l’histoire des prétendues apparitionsEt l’évêque affirma : « C’est une honte ! »
D’ALBERTO BOBBIO
Dans un mémoire datant d’il y a une dizaine d’année Mgr Zanič prend le contrepied de ce que soutiennent les protagonistes de Medjugorje : une « affaire » dans laquelle apparaissent des religieux rebelles et suspens « a Divinis », des secrets et « la vie » de la Vierge jamais révélés, des personnages envoyés par la Providence, des guérisons jamais vérifiées et des personnes qui s’abiment la vue en regardant le soleil. La Conférence Episcopale et le Saint Siège ont nommé une nouvelle commission.
Vingt ans se sont passés depuis le début des prétendues apparitions de la Vierge dans le village de Medjugorje en Bosnie. Il y a dix ans, le 10 avril 1991, les Evêques de Yougoslavie, réunis à Zadar (Zara en Italien NDLR), ont déclaré : « sur la base des investigations conduites jusqu’ici, il n’est pas possible d’affirmer qu’il s’agisse d’apparitions, ni de révélations surnaturelles ». Ceci a été l’unique prise de position officielle de l’Eglise. Après vingt ans, la conférence épiscopale de Bosnie a décidé, en accord avec le Saint Siège, de nommer une nouvelle commission qui enquêtera sur ce qui s’est produit ces dix dernières années dans le village bosniaque, où les franciscains, qui dirigent la paroisse, pensent que la Madone continue à apparaître aux six prétendus voyants, et à deux autres, auxquels la Vierge parle sans qu’ils ne puissent la voir.
Les prétendues apparitions mariales de Medjugorje passeront à l’histoire comme étant les plus longues et les plus fréquentes. A certains des prétendus voyants, la Vierge apparaîtrait tous les jours, indépendamment du lieu où ils se trouvent. Ils eurent même des apparitions à bord d’un avion, en cours de vol. Ce phénomène a divisé de nombreuses personne, même l’Eglise. Il y a des fidèles qui y croient, d’autres qui n’y croient pas, et parmi ceux-ci il y a aussi des prêtres, des religieux et des évêques. Certains reprochent trop de prudence et voudraient que l’on se prononce clairement sur les événements de Medjugorje.
Vint ans après, il est nécessaire de parcourir à nouveau l’histoire des prétendues apparitions (cf. Jesus, numéro 7, Juillet 2001 éd. Italienne). L’année dernière le 11 janvier 2000, est mort l’évêque de Mostar, Mgr Pavao Zanič. Celui-ci a toujours été très critique envers les prétendues apparitions. Mgr Ratko Perič, son successeur adopta la même position : il défendit les prétendus voyants au départ, les « pèlerins » et les religieux, uniquement lorsqu’ils étaient persécutés par la police secrète de Belgrade. Il y a dix ans, en mars 1990, il publia un « mémoire » de 29 paragraphes, dans lequel il réfutait toutes les thèses des protagonistes des prétendues apparitions.
Il s’agit en réalité d’un des documents les plus clairs sur les événements, qui permet, à vingt ans de distance, de comprendre beaucoup de choses. Ce document est ignoré, à dessein, par ceux qui continuent à organiser des pèlerinages à Medjugorje ; une grande majorité de prêtres ne connaissent pas non plus ce document. Il n’est pas non plus cité ni publié par les milliers de pages internet dans toutes les langues, sur Medjugorje. Il a été écrit par l’évêque du lieu des prétendues apparitions et s’intitule « La vérité sur Medjugorje ». Parcourant le texte, et en lisant d’autres articles de l’évêque, on voit bien apparaître le lien qui existe entre les prétendues apparitions et les agissements des franciscains. Neuf jours après le début des faits, le 3 juillet 1981, l’évêque est allé observer la situation. A Čitluk, localité proche de Medjugorje, l’évêque exigea à ce que les conversations entre les enfants et la Madonne soient enregistrées et il recommanda aux prêtres la plus grande prudence.
Au mois d’août, Monseigneur Zanič publia une déclaration très prudente et commença à recueillir documents et témoignages. Dans la déclaration il rappelait que « les âmes pieuses ont souvent eu des apparitions qui n’étaient en réalité pas autre chose que des hallucinations, des expériences psychologiques personnelles ou de simples hallucinations ». L’évêque invitait à réfléchir sur la prudence de l’Eglise par rapport aux apparitions et aux miracles. Puis il écrivit : « un fait est certain : les enfants ne sont entraînés par personne, encore moins par l’Eglise, à faire des déclarations mensongères. Pour l’instant tout laisse à penser qu’ils ne mentent pas. Reste la question la plus difficile : s’agit-il d’une expérience subjective ou bien d’un événement surnaturel ? ». Cette phrase de la déclaration a été utilisée par les fauteurs de Medjugorje, souvent contre Mgr Zanič.
Encore aujourd’hui l’on entend dire de Mgr Zanič qu’il était favorable aux prétendues apparitions au début. Le mariologue René Laurentin écrit dans ce sens. Le Père Livio Fanzaga le répète lui aussi aux micros de Radio Maria. Mais quand les fauteurs de Medjugorje évoquent la position de Mgr Zanič, ils oublient à dessein de compléter la finale de sa phrase « … reste la question la plus difficile… » ; cette partie de la phrase est constamment oubliée… ! Qu’a découvert Mgr Zanič ? Pour comprendre, l’on doit se reporter aux premiers jours des prétendues apparitions et remonter à la situation particulière des rapports douloureux entre les Franciscains et le diocèse de Mostar, situation qui dure depuis des années. Les franciscains d’Herzégovine prétendent avoir une sorte de « droit d’ainesse » ou de « supériorité » sur le pouvoir ecclésiastique de la région, étant donné qu’ils furent les premiers et les seuls à ne pas « fuir » devant l’avancée du Turc il y a cinq cents ans. Ils furent protégés par la population, et en quelque sorte « tolérés » par les autorités de la Sublime Porte. Lorsque le Turc abandonna les Balcans, les rapports entre franciscains et clergé diocésain furent réglés par une décision du Saint Siège à la suite d’une proposition de l’évêque franciscain de Mostar, Pascal Buconjič. Cette décision disposait que la moitié des paroisses passeraient sous la responsabilité du clergé diocésain. Mais il n’y avaient pas de prêtres diocésains et en 1923 les paroisses furent confiées aux franciscains « ad nutum Sanctae Sedis ». Après la seconde guerre mondiale, le clergé diocésain augmenta, et en 1967 le Saint Siège ordonna aux franciscains de remettre aux diocésains cinq de leurs paroisses, et ceci dans l’année qui devait suivre. Les franciscains rendirent deux paroisses seulement. Alors commença une série de difficiles tractations qui aboutirent à ce que le Pape Paul VI émanât un décret « Romanis Pontificibus » qui prévoyait la redistribution de toutes les paroisses.
Les franciscains refusèrent ce décret et en 1976, le gouvernement de la Province Franciscaine d’Herzégovine et le provincial le Père Silić furent déposés. En 1979, la désobéissance continuait et les franciscains d’Herzégovine se virent refuser la participation à l’élection du nouveau supérieur général. C’est dans ce climat tendu qu’apparaîtrait la Madone. Mgr Pavao Zanič répétera à plusieurs reprises que ce sont les franciscains qui sont à l’origine de tout ce qui s’est passé et de tout ce qui se passe à l’heure actuelle à Medjugorje. Procédons par ordre : la Vierge aurait été vue par quelques prétendus « voyants » le 24 juin 1981. Mais elle n’aurait rien dit. Le jour suivant, le 25 juin ils la « voient » de nouveau et elle se met à parler. Le 26 juin elle revient et aurait dit : « que les franciscains croient fermement ». Pourquoi la Sainte Vierge s’occupe tout de suite des franciscains ? Pourquoi donc, le 27 juin, le troisième jour des prétendues apparitions, elle aurait répondu à la question de Jacques (10 ans), le plus jeune des prétendus voyants : « qu’attends-tu des franciscains ? ». « qu’ils soient persévérants dans la foi et qu’il protègent la foi des autres ». Pourquoi Jacques (Jakov en langue autochtone) pose-t-il celle question ?
C’est à partir de ces faits, à partir de ces questions que naquirent à juste titre les soupçons de Mgr Pavao Zanič. L’évêque procède donc à des investigations, et découvre qu’après le début des apparitions à Cerno, une localité proche de Médjugorjé, la Vierge apparaîtrait aux prétendus voyants et aurait dit, quatre ou cinq fois, qu’elle serait apparue jusqu’au trois juillet, et ceci encore pour trois jours. Les voyants racontèrent tout au curé, le Père Jozo Zovko.
Mgr Pavao Zanič raconte cela au paragraphe 11 de son mémoire, et il ajoute : « la curie de Mostar a le procès verbal des témoignages des apparitions du 3 juillet 1981. Ce jour-là un franciscain dit aux fidèles : « vous serez gravement coupables devant Dieu, si ces apparitions devaient être interrompues ». C’est donc sur le « début » des prétendues apparitions que l’on doit porter le plus d’attention. Le curé est donc le Père Jozo. Il reste en place jusqu’au 17 août lorsqu’il est arrêté à cause d’un sermon ultra nationaliste et anti-yougoslave.
Ce n’est pas le père Jozo le personnage “clef” du début. Il le deviendra par la suite, à cause du rôle qu’il occupe dans toute l’affaire et le soutien qu’il apporte aux prétendus voyants. Le Père Jozo prétend avoir vu la Sainte Vierge lorsqu’il était en prison et à Medjougorjé des bruits courent selon lesquels des portes s’ouvrent « miraculeusement », après avoir été fermées à double tour. Dès le début lui aussi prétend « voir » la Sainte Vierge, comme si la Madone devait pour confirmer les « faits » se faire voir aussi au Curé. Cela se produisit aussi en prison. C’est le même Jozo qui le révèle à l’abbé Laurentin, dans un livre que ce dernier publiera en 1986 à Paris. Jozo vit dans un couvent proche de Medjougorjé. « il a le don de réveiller la spiritualité », explique Laurentin dans son dernier livre sur les (prétendues) apparitions en 1998. Jozo impose les mains et beaucoup tombent en extase devant lui.
C’est devenu « l’un » sinon « le » propagateur des faits des Médjougorje dans le monde. Mais celui que Mgr Zanič qualifie de véritable « auteur de Medjugorje » est le Père Tomislav Vlasič. C’est lui le grand « manipulateur ». Le 29 juin, cinq jours après les apparitions, Vlasič se trouve à Medjougorje. Il était à l’époque curé de Čapljina. Il se dit en lui-même en voyant les foules : « elles accourent comme des brebis sans berger. Comment peut-on orienter cette soif de prière ? ». Ce franciscain était très engagé dans le mouvement dit « charismatique ». Il est un ami du dominicain guérisseur le Père Tardiff. Le même jour où Jozo est arrêté, il reçoit la charge de la paroisse de Medjougorjé. Au mois de mai, un mois avant le début des prétendues apparitions, il participe à Rome à une réunion des chefs du mouvement dit « charismatique ». Vlasic croit et fait croire qu’il s’agit là d’un signe de Dieu. Laurentin écrit en 1984 : « à Rome au cours du mois de mais Tomislav Vlasic a reçu deux prophéties ».
La première prophétie le fait voir prêchant assis au milieu de la foule sur un siège de dessous duquel surgit une source ; la deuxième prophétie lui fut communiquée par le guérisseur Tardiff « comme une prophétie venant de Dieu » « n’aie pas peur, je t’envoie ma mère ». Le 13 avril 1984, il écrit une lettre en ces termes et qu’il envoie au Pape : « je suis le Père Tomislav, celui qui, selon la Divine Providence, guide les voyants de Medjugorje ». Mgr Zanič parle souvent de Vlasič dans ses écrits et parle de lui dans de nombreux entretiens privés dont on possède le compte-rendu. Au paragraphe 20ème de son mémoire, l’évêque écrit : « le RP Tomislav Vlasič met sur les lèvres de « voyants » les affirmations de la Vierge, selon lesquelles Satan (l’évêque) veut détruire son projet. Il l’a même écrit à certains de ses amis au Vatican. Le Provincial l’a même repris en lui disant « pourquoi appelles-tu ton évêque « Satan » ? Il n’a pas nié l’accusation mais il s’est justifié en disant qu’il écrivait ainsi dans la précipitation. On peut écrire certaines choses dans la précipitation, mais on ne les écrit pas et on ne les traduit pas en diverses langues ».
Le paragraphe 25 de son mémoire évoque diverses « monitions » faites aux franciscains de ne pas anticiper le jugement de l’Eglise. Et Mgr Zanič ajoute : « les leader de Medjougorje se sont seulement préoccupés d’y conduire beaucoup de monde, de récolter beaucoup d’argent pour la propagande et de se servir de la Sainte Vierge pour lutter contre l’Evêque. Ils ont inventé les miracles du soleil (plusieurs pèlerins ont eu des problèmes grave de cécité à force de regarder le soleil) ; ils ont proclamé 50, 150, 200, 300 guérisons. Ils ont organisé une propagande avec des arguments les plus divers, mais d’une manière « facile », étant donné que les gens étaient disposés à tout croire, surtout lorsqu’ils reçurent l’adhésion de Mgr François Franič (Evêque de Split, leur seul parmi les évêques yougoslaves à croire aux prétendues apparitions) et avec lui Laurentin. Les fidèles de Médjougorjé, comme ceux des autres apparitions fausses, se comportent selon la manière dont ils sont informés, jusqu’à atteindre des formes graves de cécité ou de fanatisme, ce vers quoi on les pousse ».
Monseigneur Zanič écrivait déjà, il y a dix ans, que les pèlerins ignorent tout ce qui se passe réellement et qu’ils sont en fait manipulés. L’argument des « fruits », selon l’évêque émérite de Mostar, ne vaut rien, et celui invoqué par les fauteurs de Medjougorjé encore moins : « conversions, miracles, vocations… » Il n’y a aucune donnée certaine concernant les vocations et les conversions. Par rapport aux miracles, il n’y en a aucun qui soit reconnu. Cependant sur les bulletins en faveur de Medjugorje, tous les mois on peut lire des histoires de guérisons miraculeuses. Mgr Zanič dans son mémoire et dans d’autres écrits, raconte les contradictions des messages par rapport à l’Ecriture Sainte, la gestion des « secrets » (il semble qu’il y en aient eu 57) donnés par la Sainte Vierge aux prétendus voyants, le soutien aux franciscains expulsés de l’ordre et suspens a Divinis, les « offenses tellement graves qu’on ne peut pas publier et qui sont faites au nom de la Reine de la Paix », les épisodes qui frisent la folie et que les prétendus voyants racontent ça-et-là.
Mgr Zanič invite à méditer le verset de la première épître de Saint Paul aux Galates : « si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ». Mgr Zanič a interrogé à plusieurs reprises les prétendus voyants, les obligeant à répondre, et il a pu déceler les contradictions dans leurs propos. Au paragraphe 11 de son mémoire il écrit : « on ne peut faire le mal (dire des choses fausses à propos de la Vierge) pour obtenir le bien (pèlerinage, prières…) ». Mais déjà en 1985, le 25 mars, il avait déclaré : « j’ai déjà demandé à ce que toute cette histoire prenne fin et que lentement les choses rentrent dans l’ordre, mais tout est demeuré comme avant ». Depuis les premières prétendues apparitions vingt ans ont passé. La lutte entre l’autorité légitime, l’évêque de Mostar (actuellement Mgr Ratko Peric), et les franciscains n’est pas finie, au contraire, elle a connu un nouveau et douloureux chapitre justement au moment du vingtième anniversaire des prétendues apparitions : certains frères expulsés de l’ordre et suspens a Divinis, qui occupent abusivement quelques paroisses de l’Herzégovine, ont fait célébré des confirmations par un faux évêque qui n’est pas catholique. Naturellement la Sainte Vierge n’a rien dit à ce sujet. Parmi les prétendus voyants, ceux qui disent « entendre » des locutions internes mais ne voient pas la Sainte Vierge, continuent à rencontrer des « pèlerins » et les trompent avec l’histoire de « leurs secrets ». L’évêque a demandé à ce sujet, les écrits et les documents, mais les évêques de Bosnie ni la curie de Mostar n’a rien reçu encore… !
La prétendue « voyante » Vicka, la plus « zélée » du groupe, celle qui s’est complètement consacrée à la cause de Medjougorje, n’a jamais remis aucun écrit racontant la vie de la Sainte Vierge. Cependant, d’après ce qu’a écrit le Père Rastrelli, Jésuite, un protagoniste des faits affirme qu’il existerait un récit de 635 pages. Le Père Tomislav Vlasic a même raconté à plusieurs reprises des « épisodes » de la vie de la Sainte Vierge, il a même écrit un livre en 1985, dans lequel il prétend que la Sainte Vierge aurait raconté sa vie aux prétendus voyants. Ivanka, une des prétendues voyantes, a même élaboré un code chiffré pour raconter ces épisodes. La Sainte Vierge aurait « dicté » à Vicka ces choses entre le 7 janvier 1983 et le 10 avril 1985. L’on sait en outre que la Sainte Vierge aurait déjà dicté des épisodes de sa vie à une autre prétendue voyante : Marie Valtorta, condamnée par le Saint Siège par quatre fois.
Or, à Medjougorjé, il n’y a aucun journal, ou autre récit mis par écrit qui aient été remis à quelque autorité que ce soit, même si les prétendus voyants ont dit l’avoir fait, et puis se sont rétractés, pour nier tout en bloc. La décision de l’évêque du 25 mars 1985 n’a jamais été respectée non plus : « il faut arrêter de parler d’apparitions et ni divulguer aucun message ».
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Article d’ALBERTO BOBBIO 2001
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MEDJUGORJE: Vingt ans après : l’histoire des prétendues apparitionsEt l’évêque affirma : « C’est une honte ! »
D’ALBERTO BOBBIO
Dans un mémoire datant d’il y a une dizaine d’année Mgr Zanič prend le contrepied de ce que soutiennent les protagonistes de Medjugorje : une « affaire » dans laquelle apparaissent des religieux rebelles et suspens « a Divinis », des secrets et « la vie » de la Vierge jamais révélés, des personnages envoyés par la Providence, des guérisons jamais vérifiées et des personnes qui s’abiment la vue en regardant le soleil. La Conférence Episcopale et le Saint Siège ont nommé une nouvelle commission.
Vingt ans se sont passés depuis le début des prétendues apparitions de la Vierge dans le village de Medjugorje en Bosnie. Il y a dix ans, le 10 avril 1991, les Evêques de Yougoslavie, réunis à Zadar (Zara en Italien NDLR), ont déclaré : « sur la base des investigations conduites jusqu’ici, il n’est pas possible d’affirmer qu’il s’agisse d’apparitions, ni de révélations surnaturelles ». Ceci a été l’unique prise de position officielle de l’Eglise. Après vingt ans, la conférence épiscopale de Bosnie a décidé, en accord avec le Saint Siège, de nommer une nouvelle commission qui enquêtera sur ce qui s’est produit ces dix dernières années dans le village bosniaque, où les franciscains, qui dirigent la paroisse, pensent que la Madone continue à apparaître aux six prétendus voyants, et à deux autres, auxquels la Vierge parle sans qu’ils ne puissent la voir.
Les prétendues apparitions mariales de Medjugorje passeront à l’histoire comme étant les plus longues et les plus fréquentes. A certains des prétendus voyants, la Vierge apparaîtrait tous les jours, indépendamment du lieu où ils se trouvent. Ils eurent même des apparitions à bord d’un avion, en cours de vol. Ce phénomène a divisé de nombreuses personne, même l’Eglise. Il y a des fidèles qui y croient, d’autres qui n’y croient pas, et parmi ceux-ci il y a aussi des prêtres, des religieux et des évêques. Certains reprochent trop de prudence et voudraient que l’on se prononce clairement sur les événements de Medjugorje.
Vint ans après, il est nécessaire de parcourir à nouveau l’histoire des prétendues apparitions (cf. Jesus, numéro 7, Juillet 2001 éd. Italienne). L’année dernière le 11 janvier 2000, est mort l’évêque de Mostar, Mgr Pavao Zanič. Celui-ci a toujours été très critique envers les prétendues apparitions. Mgr Ratko Perič, son successeur adopta la même position : il défendit les prétendus voyants au départ, les « pèlerins » et les religieux, uniquement lorsqu’ils étaient persécutés par la police secrète de Belgrade. Il y a dix ans, en mars 1990, il publia un « mémoire » de 29 paragraphes, dans lequel il réfutait toutes les thèses des protagonistes des prétendues apparitions.
Il s’agit en réalité d’un des documents les plus clairs sur les événements, qui permet, à vingt ans de distance, de comprendre beaucoup de choses. Ce document est ignoré, à dessein, par ceux qui continuent à organiser des pèlerinages à Medjugorje ; une grande majorité de prêtres ne connaissent pas non plus ce document. Il n’est pas non plus cité ni publié par les milliers de pages internet dans toutes les langues, sur Medjugorje. Il a été écrit par l’évêque du lieu des prétendues apparitions et s’intitule « La vérité sur Medjugorje ». Parcourant le texte, et en lisant d’autres articles de l’évêque, on voit bien apparaître le lien qui existe entre les prétendues apparitions et les agissements des franciscains. Neuf jours après le début des faits, le 3 juillet 1981, l’évêque est allé observer la situation. A Čitluk, localité proche de Medjugorje, l’évêque exigea à ce que les conversations entre les enfants et la Madonne soient enregistrées et il recommanda aux prêtres la plus grande prudence.
Au mois d’août, Monseigneur Zanič publia une déclaration très prudente et commença à recueillir documents et témoignages. Dans la déclaration il rappelait que « les âmes pieuses ont souvent eu des apparitions qui n’étaient en réalité pas autre chose que des hallucinations, des expériences psychologiques personnelles ou de simples hallucinations ». L’évêque invitait à réfléchir sur la prudence de l’Eglise par rapport aux apparitions et aux miracles. Puis il écrivit : « un fait est certain : les enfants ne sont entraînés par personne, encore moins par l’Eglise, à faire des déclarations mensongères. Pour l’instant tout laisse à penser qu’ils ne mentent pas. Reste la question la plus difficile : s’agit-il d’une expérience subjective ou bien d’un événement surnaturel ? ». Cette phrase de la déclaration a été utilisée par les fauteurs de Medjugorje, souvent contre Mgr Zanič.
Encore aujourd’hui l’on entend dire de Mgr Zanič qu’il était favorable aux prétendues apparitions au début. Le mariologue René Laurentin écrit dans ce sens. Le Père Livio Fanzaga le répète lui aussi aux micros de Radio Maria. Mais quand les fauteurs de Medjugorje évoquent la position de Mgr Zanič, ils oublient à dessein de compléter la finale de sa phrase « … reste la question la plus difficile… » ; cette partie de la phrase est constamment oubliée… ! Qu’a découvert Mgr Zanič ? Pour comprendre, l’on doit se reporter aux premiers jours des prétendues apparitions et remonter à la situation particulière des rapports douloureux entre les Franciscains et le diocèse de Mostar, situation qui dure depuis des années. Les franciscains d’Herzégovine prétendent avoir une sorte de « droit d’ainesse » ou de « supériorité » sur le pouvoir ecclésiastique de la région, étant donné qu’ils furent les premiers et les seuls à ne pas « fuir » devant l’avancée du Turc il y a cinq cents ans. Ils furent protégés par la population, et en quelque sorte « tolérés » par les autorités de la Sublime Porte. Lorsque le Turc abandonna les Balcans, les rapports entre franciscains et clergé diocésain furent réglés par une décision du Saint Siège à la suite d’une proposition de l’évêque franciscain de Mostar, Pascal Buconjič. Cette décision disposait que la moitié des paroisses passeraient sous la responsabilité du clergé diocésain. Mais il n’y avaient pas de prêtres diocésains et en 1923 les paroisses furent confiées aux franciscains « ad nutum Sanctae Sedis ». Après la seconde guerre mondiale, le clergé diocésain augmenta, et en 1967 le Saint Siège ordonna aux franciscains de remettre aux diocésains cinq de leurs paroisses, et ceci dans l’année qui devait suivre. Les franciscains rendirent deux paroisses seulement. Alors commença une série de difficiles tractations qui aboutirent à ce que le Pape Paul VI émanât un décret « Romanis Pontificibus » qui prévoyait la redistribution de toutes les paroisses.
Les franciscains refusèrent ce décret et en 1976, le gouvernement de la Province Franciscaine d’Herzégovine et le provincial le Père Silić furent déposés. En 1979, la désobéissance continuait et les franciscains d’Herzégovine se virent refuser la participation à l’élection du nouveau supérieur général. C’est dans ce climat tendu qu’apparaîtrait la Madone. Mgr Pavao Zanič répétera à plusieurs reprises que ce sont les franciscains qui sont à l’origine de tout ce qui s’est passé et de tout ce qui se passe à l’heure actuelle à Medjugorje. Procédons par ordre : la Vierge aurait été vue par quelques prétendus « voyants » le 24 juin 1981. Mais elle n’aurait rien dit. Le jour suivant, le 25 juin ils la « voient » de nouveau et elle se met à parler. Le 26 juin elle revient et aurait dit : « que les franciscains croient fermement ». Pourquoi la Sainte Vierge s’occupe tout de suite des franciscains ? Pourquoi donc, le 27 juin, le troisième jour des prétendues apparitions, elle aurait répondu à la question de Jacques (10 ans), le plus jeune des prétendus voyants : « qu’attends-tu des franciscains ? ». « qu’ils soient persévérants dans la foi et qu’il protègent la foi des autres ». Pourquoi Jacques (Jakov en langue autochtone) pose-t-il celle question ?
C’est à partir de ces faits, à partir de ces questions que naquirent à juste titre les soupçons de Mgr Pavao Zanič. L’évêque procède donc à des investigations, et découvre qu’après le début des apparitions à Cerno, une localité proche de Médjugorjé, la Vierge apparaîtrait aux prétendus voyants et aurait dit, quatre ou cinq fois, qu’elle serait apparue jusqu’au trois juillet, et ceci encore pour trois jours. Les voyants racontèrent tout au curé, le Père Jozo Zovko.
Mgr Pavao Zanič raconte cela au paragraphe 11 de son mémoire, et il ajoute : « la curie de Mostar a le procès verbal des témoignages des apparitions du 3 juillet 1981. Ce jour-là un franciscain dit aux fidèles : « vous serez gravement coupables devant Dieu, si ces apparitions devaient être interrompues ». C’est donc sur le « début » des prétendues apparitions que l’on doit porter le plus d’attention. Le curé est donc le Père Jozo. Il reste en place jusqu’au 17 août lorsqu’il est arrêté à cause d’un sermon ultra nationaliste et anti-yougoslave.
Ce n’est pas le père Jozo le personnage “clef” du début. Il le deviendra par la suite, à cause du rôle qu’il occupe dans toute l’affaire et le soutien qu’il apporte aux prétendus voyants. Le Père Jozo prétend avoir vu la Sainte Vierge lorsqu’il était en prison et à Medjougorjé des bruits courent selon lesquels des portes s’ouvrent « miraculeusement », après avoir été fermées à double tour. Dès le début lui aussi prétend « voir » la Sainte Vierge, comme si la Madone devait pour confirmer les « faits » se faire voir aussi au Curé. Cela se produisit aussi en prison. C’est le même Jozo qui le révèle à l’abbé Laurentin, dans un livre que ce dernier publiera en 1986 à Paris. Jozo vit dans un couvent proche de Medjougorjé. « il a le don de réveiller la spiritualité », explique Laurentin dans son dernier livre sur les (prétendues) apparitions en 1998. Jozo impose les mains et beaucoup tombent en extase devant lui.
C’est devenu « l’un » sinon « le » propagateur des faits des Médjougorje dans le monde. Mais celui que Mgr Zanič qualifie de véritable « auteur de Medjugorje » est le Père Tomislav Vlasič. C’est lui le grand « manipulateur ». Le 29 juin, cinq jours après les apparitions, Vlasič se trouve à Medjougorje. Il était à l’époque curé de Čapljina. Il se dit en lui-même en voyant les foules : « elles accourent comme des brebis sans berger. Comment peut-on orienter cette soif de prière ? ». Ce franciscain était très engagé dans le mouvement dit « charismatique ». Il est un ami du dominicain guérisseur le Père Tardiff. Le même jour où Jozo est arrêté, il reçoit la charge de la paroisse de Medjougorjé. Au mois de mai, un mois avant le début des prétendues apparitions, il participe à Rome à une réunion des chefs du mouvement dit « charismatique ». Vlasic croit et fait croire qu’il s’agit là d’un signe de Dieu. Laurentin écrit en 1984 : « à Rome au cours du mois de mais Tomislav Vlasic a reçu deux prophéties ».
La première prophétie le fait voir prêchant assis au milieu de la foule sur un siège de dessous duquel surgit une source ; la deuxième prophétie lui fut communiquée par le guérisseur Tardiff « comme une prophétie venant de Dieu » « n’aie pas peur, je t’envoie ma mère ». Le 13 avril 1984, il écrit une lettre en ces termes et qu’il envoie au Pape : « je suis le Père Tomislav, celui qui, selon la Divine Providence, guide les voyants de Medjugorje ». Mgr Zanič parle souvent de Vlasič dans ses écrits et parle de lui dans de nombreux entretiens privés dont on possède le compte-rendu. Au paragraphe 20ème de son mémoire, l’évêque écrit : « le RP Tomislav Vlasič met sur les lèvres de « voyants » les affirmations de la Vierge, selon lesquelles Satan (l’évêque) veut détruire son projet. Il l’a même écrit à certains de ses amis au Vatican. Le Provincial l’a même repris en lui disant « pourquoi appelles-tu ton évêque « Satan » ? Il n’a pas nié l’accusation mais il s’est justifié en disant qu’il écrivait ainsi dans la précipitation. On peut écrire certaines choses dans la précipitation, mais on ne les écrit pas et on ne les traduit pas en diverses langues ».
Le paragraphe 25 de son mémoire évoque diverses « monitions » faites aux franciscains de ne pas anticiper le jugement de l’Eglise. Et Mgr Zanič ajoute : « les leader de Medjougorje se sont seulement préoccupés d’y conduire beaucoup de monde, de récolter beaucoup d’argent pour la propagande et de se servir de la Sainte Vierge pour lutter contre l’Evêque. Ils ont inventé les miracles du soleil (plusieurs pèlerins ont eu des problèmes grave de cécité à force de regarder le soleil) ; ils ont proclamé 50, 150, 200, 300 guérisons. Ils ont organisé une propagande avec des arguments les plus divers, mais d’une manière « facile », étant donné que les gens étaient disposés à tout croire, surtout lorsqu’ils reçurent l’adhésion de Mgr François Franič (Evêque de Split, leur seul parmi les évêques yougoslaves à croire aux prétendues apparitions) et avec lui Laurentin. Les fidèles de Médjougorjé, comme ceux des autres apparitions fausses, se comportent selon la manière dont ils sont informés, jusqu’à atteindre des formes graves de cécité ou de fanatisme, ce vers quoi on les pousse ».
Monseigneur Zanič écrivait déjà, il y a dix ans, que les pèlerins ignorent tout ce qui se passe réellement et qu’ils sont en fait manipulés. L’argument des « fruits », selon l’évêque émérite de Mostar, ne vaut rien, et celui invoqué par les fauteurs de Medjougorjé encore moins : « conversions, miracles, vocations… » Il n’y a aucune donnée certaine concernant les vocations et les conversions. Par rapport aux miracles, il n’y en a aucun qui soit reconnu. Cependant sur les bulletins en faveur de Medjugorje, tous les mois on peut lire des histoires de guérisons miraculeuses. Mgr Zanič dans son mémoire et dans d’autres écrits, raconte les contradictions des messages par rapport à l’Ecriture Sainte, la gestion des « secrets » (il semble qu’il y en aient eu 57) donnés par la Sainte Vierge aux prétendus voyants, le soutien aux franciscains expulsés de l’ordre et suspens a Divinis, les « offenses tellement graves qu’on ne peut pas publier et qui sont faites au nom de la Reine de la Paix », les épisodes qui frisent la folie et que les prétendus voyants racontent ça-et-là.
Mgr Zanič invite à méditer le verset de la première épître de Saint Paul aux Galates : « si nous-mêmes, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème ». Mgr Zanič a interrogé à plusieurs reprises les prétendus voyants, les obligeant à répondre, et il a pu déceler les contradictions dans leurs propos. Au paragraphe 11 de son mémoire il écrit : « on ne peut faire le mal (dire des choses fausses à propos de la Vierge) pour obtenir le bien (pèlerinage, prières…) ». Mais déjà en 1985, le 25 mars, il avait déclaré : « j’ai déjà demandé à ce que toute cette histoire prenne fin et que lentement les choses rentrent dans l’ordre, mais tout est demeuré comme avant ». Depuis les premières prétendues apparitions vingt ans ont passé. La lutte entre l’autorité légitime, l’évêque de Mostar (actuellement Mgr Ratko Peric), et les franciscains n’est pas finie, au contraire, elle a connu un nouveau et douloureux chapitre justement au moment du vingtième anniversaire des prétendues apparitions : certains frères expulsés de l’ordre et suspens a Divinis, qui occupent abusivement quelques paroisses de l’Herzégovine, ont fait célébré des confirmations par un faux évêque qui n’est pas catholique. Naturellement la Sainte Vierge n’a rien dit à ce sujet. Parmi les prétendus voyants, ceux qui disent « entendre » des locutions internes mais ne voient pas la Sainte Vierge, continuent à rencontrer des « pèlerins » et les trompent avec l’histoire de « leurs secrets ». L’évêque a demandé à ce sujet, les écrits et les documents, mais les évêques de Bosnie ni la curie de Mostar n’a rien reçu encore… !
La prétendue « voyante » Vicka, la plus « zélée » du groupe, celle qui s’est complètement consacrée à la cause de Medjougorje, n’a jamais remis aucun écrit racontant la vie de la Sainte Vierge. Cependant, d’après ce qu’a écrit le Père Rastrelli, Jésuite, un protagoniste des faits affirme qu’il existerait un récit de 635 pages. Le Père Tomislav Vlasic a même raconté à plusieurs reprises des « épisodes » de la vie de la Sainte Vierge, il a même écrit un livre en 1985, dans lequel il prétend que la Sainte Vierge aurait raconté sa vie aux prétendus voyants. Ivanka, une des prétendues voyantes, a même élaboré un code chiffré pour raconter ces épisodes. La Sainte Vierge aurait « dicté » à Vicka ces choses entre le 7 janvier 1983 et le 10 avril 1985. L’on sait en outre que la Sainte Vierge aurait déjà dicté des épisodes de sa vie à une autre prétendue voyante : Marie Valtorta, condamnée par le Saint Siège par quatre fois.
Or, à Medjougorjé, il n’y a aucun journal, ou autre récit mis par écrit qui aient été remis à quelque autorité que ce soit, même si les prétendus voyants ont dit l’avoir fait, et puis se sont rétractés, pour nier tout en bloc. La décision de l’évêque du 25 mars 1985 n’a jamais été respectée non plus : « il faut arrêter de parler d’apparitions et ni divulguer aucun message ».
[/size]Article trouvé sur le site Eucharistie Miséricordieuse : cliquer sur francisains dans le texte.
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