De l'Aumône et de la Charité
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De l'Aumône et de la Charité
De l'Aumône et de la Charité
Source : Pensée sur les plus importantes vérités – Principaux devoirs du Christianisme – Le Père Humbert – France - 1825
Y a-t-il une étroite obligation à faire l'aumône ? Comment faut-il la faire ? Quelle récompense doit-on en attendre ?
1. Oui, on est obligé à faire l'aumône, pour quatre raisons.
La première est ce que vous devez à Dieu. Il a droit de vous commander l'aumône , puisqu'il est le maître de vos biens ; il vous la commande en effet. ( Il fait pousser les arbres dont votre maison est bâtie, Il fait pousser la nourriture que vous mangez, Il donne la vie, les dons et qualités.) S'il vous fait riches, c'est en faveur des pauvres; il ne vous donne du bien que pour en user selon vos nécessités, et pour secourir les misérables. Le commandement de la charité du prochain , dit Jésus-Christ, est semblable au commandement d'aimer Dieu; il est donc aussi impossible d'être sauvé sans faire l'aumône, quand on peut la faire, qu'il est impossible d'être sauvé sans aimer Dieu. Celui qui a des biens de ce monde, dit saint Jean - remarquez ces paroles - il ne dit pas celui qui a beaucoup de biens ou celui qui en a trop, mais celui qui a des biens et qui voit son frère dans la nécessité, s'il lui refuse du secours, comment peut-il dire qu'il aime Dieu ? (1. Jean. 3.) Vous auriez beau former de grands désirs de plaire à Dieu, faire des pénitences, fréquenter les sacrements, dire à Dieu que vous l'aimez, c'est hypocrisie et mensonge , si vous êtes dur pour le pauvre.
Seconde raison. Ce que vous devez à Jésus-Christ. Il nous assure que tout ce que nous faisons au prochain, fût-il le dernier des hommes, il le tient fait à lui-même. (Matthieu 25.) C'est donc Jésus-Christ que vous assistez ou que vous rebutez, lorsque vous assistez ou que vous rebutez le pauvre. C'est sur ce point que nous serons examinés au jugement. J'ai eu faim, dira t-il aux réprouvés, et vous ne m'avez pas nourri. J'ai été nu, et vous ne m'avez pas revêtu. J'ai été malade, et vous m'avez abandonné; allez, maudits, au feu éternel. (Matthieu 25.)
Troisième raison. Ce que vous devez au pauvre il est votre frère. Pour être misérable, est-il moins digne de charité ? Si vous avez plus de bien, vous ne l'avez pas mérité. Dieu pouvait vous faire naître dans l'indigence, et faire riche ce misérable qui attend votre secours. Quelque pauvre qu'il soit , il est l'enfant de Dieu, peut-être plus aimé de Dieu que vous. Il est cher à Jésus-Christ, racheté de son sang aussi bien que vous. Vous avez soin de vos animaux ; vous avez pitié d'une bête qui souffre; estimez-vous moins un voisin pauvre, racheté par le sang du Sauveur, qu'un vil animal ? Ne méprisez donc jamais les pauvres, ils sont vos semblables, et Dieu les estime. Écoutez, mes frères, dit saint Jacques, Dieu a choisi les pauvres; ils sont riches selon la foi, et héritiers du royaume qu'il a préparé à ceux qui l'aiment. S'ils perdent le ciel, c'est leur faute. C'est aussi votre faute s'ils se damnent, parce que vous les abandonnez. Si les pauvres ont de grands vices, vous et les autres en avez encore de plus grands. Par le zèle que vous devez avoir pour leur salut, ne devriez-vous pas empêcher leur damnation par vos libéralités ?
Quatrième raison. Ce que vous devez à vous-même. Vous êtes riche, mais vous pouvez devenir pauvre. Dieu ne manque pas de moyens pour vous réduire à la misère ; peut-être dans peu de temps, en punition de votre dureté, y serez-vous réduit. Vous saurez alors ce que c'est que d'être abandonné. Vous êtes pécheur ; vous avez besoin de la miséricorde de Dieu. Or vous devez vous attendre à être jugé sans miséricorde, si vous manquez de charité pour vos frères (Jacques 2.)
II. Comment faut-il faire l'aumône ? Avec joie, avec des sentiments de charité, en vue de Dieu, non par vanité. Faites-la abondamment, à proportion de vos biens. Tel donne quelques sous, qui devrait donner des pièces d'or. Tel donne quelques morceaux de pain, qui devrait donner des mesures et des sacs de grain. Donnez souvent, parce que tous les jours Dieu vous donne, et que les pauvres ont toujours besoin. Si vous avez peu, donnez peu; si vous n'avez rien, rendez d'autres services. Faites l'aumône à tous ceux qui la demandent, dit Jésus-Christ : (Luc. 6,30). Il vaut mieux la donner à vingt qui ne la méritent pas, que de la refuser à un seul innocent. Saint Grégoire donnait à tous. Ayant un jour logé dans sa maison Jésus-Christ, sous la figure d'un étranger, il dit ces paroles mémorables : Donnez à tous ceux qui vous demandent, de peur que celui à qui vous refuserez ne soit Jésus-Christ en personne. Si vous ne pouvez donner à tous, préférez vos pauvres parents, les pauvres de votre lieu, vos pauvres débiteurs et vos sujets.
Quant à certains mendiants oisifs et robustes, la meilleure aumône est de leur procurer l'instruction et l'occupation. Élever de pauvres enfants vagabonds et abandonnés est une charité des mieux placées. Faites l'aumône de votre bien : rendre ce qu'on a pris est une restitution et non pas une aumône. On doit multiplier ses aumônes, elles sont même plus indispensables dans les calamités. Un homme qui a des grains, des denrées, qui, pour profiter de la nécessité publique, les refuse ou les conserve pour les vendre cher au pauvre peuple, est un homme détestable, dont l'avarice est en exécration à Dieu et aux hommes. Je ne puis faire l'aumône, direz-vous, parce que je n'ai que le nécessaire, et point de superflu. Vous le dites, mais Dieu voit du superflu, et beaucoup de superflu dans vos dépenses. Avoir de grands biens, et n'avoir pas de superflu, est un grand crime. Un cœur bienfaisant a toujours de quoi donner, dit saint Léon : un cœur avare n'a jamais rien. On est pauvre dans le sein de l'abondance, quand on ne sait pas modérer sa cupidité ni borner ses dépenses. On est riche dans l'indigence, dit saint Martin de Brague, quand on sait se contenter de son état. N'est-on pas assez riche quand on a le nécessaire pour passer cette vie et se disposer à l'autre ?
III. Quelle récompense nous procure l'aumône ? ! Les biens temporels. Un verre d'eau, dit Jésus - Christ, donné en mon nom, ne sera pas sans récompense. L'avarice a ruiné un million de familles, et l'aumône en a enrichi une infinité. Celui qui la fait, dit le Sage, ne sera jamais dans la disette; et celui qui méprise le pauvre, sera un jour dans l'indigence. (Proverbe 28.) Si vous rejetez le pauvre, vos biens périront. C'est un grand trésor pour le temps de la nécessité que de faire l'aumône, disait Tobie à son fils. (Tobie 4. – Ancien Testament)
Le pardon des péchés. Rachetez vos péchés par vos aumônes, disait un jour un prophète à un grand roi. L'aumône résiste au péché, dit le Sage, comme l'eau éteint le feu (Ecclésiastique 3,33) pourvu toutefois qu'on quitte le péché et qu'on change de vie. Vous ne pouvez faire de grandes pénitences ? Donnez en aumône ce que vous avez de reste, dit Jésus-Christ, et tout sera purifié. Soyez assuré que Dieu vous fera miséricorde si vous avez pitié du misérable. 3. L'aumône faite comme il faut nous obtient une mort sainte, et nous procure le ciel. Ah l qu'on paraît devant Dieu avec confiance, disait Tobie, lorsqu'on a fait l'aumône ! Non, mon fils, l'aumône ne laissera pas tomber votre âme en enfer. Je n'ai jamais vu, disait saint Jérôme, qu'un homme charitable ait fait une fin malheureuse. Le pauvre fût-il un scélérat, l'aumône faite en vue de Dieu a toujours son mérite. Concluons, avec saint Jean Chrysostôme, que sans le suffrage des pauvres vous ne serez jamais sauvé. S'ils plaident notre cause au jugement, notre salut sera assuré; s'ils sont contre nous, notre damnation sera inévitable. - Un jour vous demanderez miséricorde à ceux à qui vous la refusez aujourd'hui ; employez donc avec mérite, pendant qu'il est temps, des biens qui vous seront alors refusés. Il n'est point de pauvre qui ne puisse vous rendre riche dans l'éternité. Quand vous lui faites l'aumône, vous ne lui donnez que ce que vous devez à Dieu, ce que vous devez à Jésus-Christ, et ce que vous devez à votre frère. Quand vous la lui refusez dans sa nécessité, vous retenez ce qui lui est dû, vous devenez son meurtrier, dit saint Augustin : Et vous faites tort à vous-même, puisqu'un cœur dur, selon l'oracle du Saint-Esprit, fera une mauvaise fin. (Ecclésiastique 3.27.)
Source : Pensée sur les plus importantes vérités – Principaux devoirs du Christianisme – Le Père Humbert – France - 1825
Y a-t-il une étroite obligation à faire l'aumône ? Comment faut-il la faire ? Quelle récompense doit-on en attendre ?
1. Oui, on est obligé à faire l'aumône, pour quatre raisons.
La première est ce que vous devez à Dieu. Il a droit de vous commander l'aumône , puisqu'il est le maître de vos biens ; il vous la commande en effet. ( Il fait pousser les arbres dont votre maison est bâtie, Il fait pousser la nourriture que vous mangez, Il donne la vie, les dons et qualités.) S'il vous fait riches, c'est en faveur des pauvres; il ne vous donne du bien que pour en user selon vos nécessités, et pour secourir les misérables. Le commandement de la charité du prochain , dit Jésus-Christ, est semblable au commandement d'aimer Dieu; il est donc aussi impossible d'être sauvé sans faire l'aumône, quand on peut la faire, qu'il est impossible d'être sauvé sans aimer Dieu. Celui qui a des biens de ce monde, dit saint Jean - remarquez ces paroles - il ne dit pas celui qui a beaucoup de biens ou celui qui en a trop, mais celui qui a des biens et qui voit son frère dans la nécessité, s'il lui refuse du secours, comment peut-il dire qu'il aime Dieu ? (1. Jean. 3.) Vous auriez beau former de grands désirs de plaire à Dieu, faire des pénitences, fréquenter les sacrements, dire à Dieu que vous l'aimez, c'est hypocrisie et mensonge , si vous êtes dur pour le pauvre.
Seconde raison. Ce que vous devez à Jésus-Christ. Il nous assure que tout ce que nous faisons au prochain, fût-il le dernier des hommes, il le tient fait à lui-même. (Matthieu 25.) C'est donc Jésus-Christ que vous assistez ou que vous rebutez, lorsque vous assistez ou que vous rebutez le pauvre. C'est sur ce point que nous serons examinés au jugement. J'ai eu faim, dira t-il aux réprouvés, et vous ne m'avez pas nourri. J'ai été nu, et vous ne m'avez pas revêtu. J'ai été malade, et vous m'avez abandonné; allez, maudits, au feu éternel. (Matthieu 25.)
Troisième raison. Ce que vous devez au pauvre il est votre frère. Pour être misérable, est-il moins digne de charité ? Si vous avez plus de bien, vous ne l'avez pas mérité. Dieu pouvait vous faire naître dans l'indigence, et faire riche ce misérable qui attend votre secours. Quelque pauvre qu'il soit , il est l'enfant de Dieu, peut-être plus aimé de Dieu que vous. Il est cher à Jésus-Christ, racheté de son sang aussi bien que vous. Vous avez soin de vos animaux ; vous avez pitié d'une bête qui souffre; estimez-vous moins un voisin pauvre, racheté par le sang du Sauveur, qu'un vil animal ? Ne méprisez donc jamais les pauvres, ils sont vos semblables, et Dieu les estime. Écoutez, mes frères, dit saint Jacques, Dieu a choisi les pauvres; ils sont riches selon la foi, et héritiers du royaume qu'il a préparé à ceux qui l'aiment. S'ils perdent le ciel, c'est leur faute. C'est aussi votre faute s'ils se damnent, parce que vous les abandonnez. Si les pauvres ont de grands vices, vous et les autres en avez encore de plus grands. Par le zèle que vous devez avoir pour leur salut, ne devriez-vous pas empêcher leur damnation par vos libéralités ?
Quatrième raison. Ce que vous devez à vous-même. Vous êtes riche, mais vous pouvez devenir pauvre. Dieu ne manque pas de moyens pour vous réduire à la misère ; peut-être dans peu de temps, en punition de votre dureté, y serez-vous réduit. Vous saurez alors ce que c'est que d'être abandonné. Vous êtes pécheur ; vous avez besoin de la miséricorde de Dieu. Or vous devez vous attendre à être jugé sans miséricorde, si vous manquez de charité pour vos frères (Jacques 2.)
II. Comment faut-il faire l'aumône ? Avec joie, avec des sentiments de charité, en vue de Dieu, non par vanité. Faites-la abondamment, à proportion de vos biens. Tel donne quelques sous, qui devrait donner des pièces d'or. Tel donne quelques morceaux de pain, qui devrait donner des mesures et des sacs de grain. Donnez souvent, parce que tous les jours Dieu vous donne, et que les pauvres ont toujours besoin. Si vous avez peu, donnez peu; si vous n'avez rien, rendez d'autres services. Faites l'aumône à tous ceux qui la demandent, dit Jésus-Christ : (Luc. 6,30). Il vaut mieux la donner à vingt qui ne la méritent pas, que de la refuser à un seul innocent. Saint Grégoire donnait à tous. Ayant un jour logé dans sa maison Jésus-Christ, sous la figure d'un étranger, il dit ces paroles mémorables : Donnez à tous ceux qui vous demandent, de peur que celui à qui vous refuserez ne soit Jésus-Christ en personne. Si vous ne pouvez donner à tous, préférez vos pauvres parents, les pauvres de votre lieu, vos pauvres débiteurs et vos sujets.
Quant à certains mendiants oisifs et robustes, la meilleure aumône est de leur procurer l'instruction et l'occupation. Élever de pauvres enfants vagabonds et abandonnés est une charité des mieux placées. Faites l'aumône de votre bien : rendre ce qu'on a pris est une restitution et non pas une aumône. On doit multiplier ses aumônes, elles sont même plus indispensables dans les calamités. Un homme qui a des grains, des denrées, qui, pour profiter de la nécessité publique, les refuse ou les conserve pour les vendre cher au pauvre peuple, est un homme détestable, dont l'avarice est en exécration à Dieu et aux hommes. Je ne puis faire l'aumône, direz-vous, parce que je n'ai que le nécessaire, et point de superflu. Vous le dites, mais Dieu voit du superflu, et beaucoup de superflu dans vos dépenses. Avoir de grands biens, et n'avoir pas de superflu, est un grand crime. Un cœur bienfaisant a toujours de quoi donner, dit saint Léon : un cœur avare n'a jamais rien. On est pauvre dans le sein de l'abondance, quand on ne sait pas modérer sa cupidité ni borner ses dépenses. On est riche dans l'indigence, dit saint Martin de Brague, quand on sait se contenter de son état. N'est-on pas assez riche quand on a le nécessaire pour passer cette vie et se disposer à l'autre ?
III. Quelle récompense nous procure l'aumône ? ! Les biens temporels. Un verre d'eau, dit Jésus - Christ, donné en mon nom, ne sera pas sans récompense. L'avarice a ruiné un million de familles, et l'aumône en a enrichi une infinité. Celui qui la fait, dit le Sage, ne sera jamais dans la disette; et celui qui méprise le pauvre, sera un jour dans l'indigence. (Proverbe 28.) Si vous rejetez le pauvre, vos biens périront. C'est un grand trésor pour le temps de la nécessité que de faire l'aumône, disait Tobie à son fils. (Tobie 4. – Ancien Testament)
Le pardon des péchés. Rachetez vos péchés par vos aumônes, disait un jour un prophète à un grand roi. L'aumône résiste au péché, dit le Sage, comme l'eau éteint le feu (Ecclésiastique 3,33) pourvu toutefois qu'on quitte le péché et qu'on change de vie. Vous ne pouvez faire de grandes pénitences ? Donnez en aumône ce que vous avez de reste, dit Jésus-Christ, et tout sera purifié. Soyez assuré que Dieu vous fera miséricorde si vous avez pitié du misérable. 3. L'aumône faite comme il faut nous obtient une mort sainte, et nous procure le ciel. Ah l qu'on paraît devant Dieu avec confiance, disait Tobie, lorsqu'on a fait l'aumône ! Non, mon fils, l'aumône ne laissera pas tomber votre âme en enfer. Je n'ai jamais vu, disait saint Jérôme, qu'un homme charitable ait fait une fin malheureuse. Le pauvre fût-il un scélérat, l'aumône faite en vue de Dieu a toujours son mérite. Concluons, avec saint Jean Chrysostôme, que sans le suffrage des pauvres vous ne serez jamais sauvé. S'ils plaident notre cause au jugement, notre salut sera assuré; s'ils sont contre nous, notre damnation sera inévitable. - Un jour vous demanderez miséricorde à ceux à qui vous la refusez aujourd'hui ; employez donc avec mérite, pendant qu'il est temps, des biens qui vous seront alors refusés. Il n'est point de pauvre qui ne puisse vous rendre riche dans l'éternité. Quand vous lui faites l'aumône, vous ne lui donnez que ce que vous devez à Dieu, ce que vous devez à Jésus-Christ, et ce que vous devez à votre frère. Quand vous la lui refusez dans sa nécessité, vous retenez ce qui lui est dû, vous devenez son meurtrier, dit saint Augustin : Et vous faites tort à vous-même, puisqu'un cœur dur, selon l'oracle du Saint-Esprit, fera une mauvaise fin. (Ecclésiastique 3.27.)
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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