La conversion à genoux de Charles de Foucauld
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La conversion à genoux de Charles de Foucauld
La conversion à genoux de Charles de Foucauld
Alors qu'il se prépare à partir pour le Maroc, Charles de Foucauld entre dans une église pour demander des renseignements à un prêtre sur la religion. Le futur saint finit par se confesser à genoux et décide de suivre le Christ toute sa vie.
Alors qu'il se prépare à partir pour le Maroc, Charles de Foucauld entre dans une église pour demander des renseignements à un prêtre sur la religion. Le futur saint finit par se confesser à genoux et décide de suivre le Christ toute sa vie.
Publié le 18/12/2020 à 13:43
« À vrai dire, nous n’avons aucun document sur la façon dont Charles de Foucauld a passé ce Noël 1886, deux mois après sa conversion, reconnaît Laurent Touchagues, délégué général des Amitiés Charles de Foucauld. Mais on peut aisément imaginer que ce fut un Noël intense. »
Charles, né en 1858, perd son père et sa mère à l’âge de 5 ans et demi. Il est éduqué par ses grand-parents maternels. Ce jeune homme intelligent achève ses études à Nancy, et s’éloigne de la foi. « À 17 ans j’étais tout égoïsme, tout vanité, tout impiété, tout désir du mal, j’étais comme affolé… écrira-t-il. J’étais dans la nuit. Je ne voyais plus Dieu ni les hommes : il n’y avait plus que moi. » Après Saint-Cyr, il intègre Saumur et mène une vie dissolue où il dilapide une partie de son héritage. Après huit mois dans le Sahara – « Cela me donna un goût très vif des voyages » –, il donne sa démission en 1882 « pour satisfaire librement ce désir d’aventures », et part explorer le Maroc.
Des amis chrétiens l'orientent vers un prêtre
« Au commencement de 1886, je vins me fixer à Paris […]. J’avais été élevé chrétiennement mais dès l’âge de 15 ou 16 ans, toute foi avait disparu en moi, les lectures dont j’étais avide avaient fait cette œuvre ; […] je restai dans le doute complet, surtout éloigné de la foi catholique dont plusieurs dogmes, à mon sens, choquaient profondément la raison… Au même âge, ma vie devint dissipée […]. Je faisais le mal, mais je ne l’approuvais, ni ne l’aimais… Vous me faisiez sentir une tristesse profonde, un vide douloureux, une tristesse que je n’ai jamais éprouvée qu’alors […]. Mon Dieu c’était donc un don de vous… Comme j’étais loin de m’en douter ! »
Dans une lettre à son ami Henry de Castries en octobre 1886, Charles fait le récit de sa conversion : « Pendant que j’étais à Paris, faisant imprimer mon voyage au Maroc, je me suis trouvé avec des personnes très intelligentes, très vertueuses et très chrétiennes ; je me suis dit – pardonnez mes expressions, je répète tout haut mes pensées – que peut-être cette religion n’était pas absurde.
En même temps, une grâce intérieure extrêmement forte me poussait : je me mis à aller à l’église, sans croire, ne me trouvant bien que là et y passant de longues heures à répéter cette étrange prière : “Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse !” L’idée me vint qu’il fallait me renseigner sur cette religion où peut-être se trouvait cette vérité dont je désespérais, et je me dis que le mieux était de prendre des leçons de religion catholique comme j’avais pris des leçons d’arabe […].
La confession à genoux inattendue
« On me parla d’un prêtre très distingué (l’abbé Huvelin), ancien élève de l’École normale ; je le trouvai à son confessionnal et lui dis que je ne venais pas me confesser car je n’avais pas la foi, mais que je désirai avoir quelques renseignements sur la religion catholique […]. Je demandais des leçons de religion : il me fit mettre à genoux et me fit me confesser, et m’envoya communier séance tenante.
Ô Dieu de bonté qui n’aviez cessé d’agir depuis ma naissance, en moi et autour de moi, pour amener ce moment ; avec quelle tendresse, accourant aussitôt Vous avez couru vous jeter à mon cou et m’avez embrassé ; avec quel empressement Vous m’avez rendu ma tunique d’innocence […]. Comme il est bon, ce père de l’enfant prodigue, mais comme Vous avez fait mille fois plus pour moi qu’il n’a fait pour son fils ! Que vous êtes bon, mon Seigneur et mon Dieu ! Merci… sans fin merci ! […] Il n’y a pas d’état si méprisé, si méprisable, d’où vous ne tiriez les âmes, non seulement pour les sauver mais pour les attirer, mais pour en faire vos favoris, pour les élever à une grande sainteté. »
En 1888, Charles de Foucauld partira en Terre sainte et il passera Noël à Bethléem. « Ce pèlerinage renforce sa vocation à imiter Jésus, à Le suivre dans son effacement et son humilité, dans la vie de Nazareth, précise Laurent Touchagues. La phrase d’un sermon de l’abbé Huvelin, entendue peut-être à Noël 1886, l’habite (il ne cessera de la décliner jusqu’à son assassinat, en 1916) : “Jésus, Vous avez tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu Vous la ravir”. Mais Charles a vraiment tout fait pour essayer ! »
Ce que la conversion de Foucauld veut nous dire
« Ne désespérons jamais ni pour nous ni pour les autres, ni pour aucun autre, si perdu de vices qu’il soit […], écrit Charles de Foucauld ; ne désespérons jamais, non seulement du salut mais encore de la possibilité d’atteindre une admirable sainteté. Dieu est assez puissant pour cela… » Mais ce que Dieu ne peut faire à notre place – même si l’Obéissant porte à Noël tous les agenouillements –, c’est s’agenouiller et consentir à l’humilité de la confession et de l’eucharistie.
Une conversion, qu’elle soit lente ou soudaine, ne s’entérine vraiment que par le baiser du croyant à ces mains tendues de Dieu que sont les sacrements. Celle de Charles illustre cette promesse du Livre de Tobie (13, 6) : « Si vous revenez à Lui, du fond du cœur et de toute votre âme, pour agir dans la vérité devant Lui, alors Il reviendra vers vous, et ne vous cachera plus sa Face ».
Luc Adrian
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