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Missel romain : une nouvelle traduction (enfin) plus fidèle au texte latin

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Message par Lumen Jeu 25 Nov 2021 - 18:06

Missel romain : une nouvelle traduction (enfin) plus fidèle au texte latin

La nouvelle traduction du Missel romain entre en vigueur le 28 novembre, premier dimanche de l'Avent. Cette version se veut plus fidèle aux textes latins. Des experts nous expliquent comment et pourquoi ce changement a été réalisé.

Missel romain : une nouvelle traduction (enfin) plus fidèle au texte latin Nouveau_missel
Prêtre et diacre lors de la messe dominicale célébrée en l'église Saint Martin,
Palaiseau (91). - Corinne SIMON/CIRIC

Publié le 24/11/2021 à 12:17


« Je vous demande de veiller à ce que chaque liturgie soit célébrée dans le décorum et la fidélité aux livres liturgiques promulgués après le concile Vatican II, sans excentricités qui dégénèrent facilement en abus. » Cette petite phrase du pape François, extraite de sa lettre d’accompagnement du motu proprio Traditionis custodes, en juillet dernier, est passée relativement inaperçue. Pourtant, elle participe de la même démarche que la nouvelle traduction du missel romain. On sait en effet que les « excentricités » et les « abus » liturgiques contribuent à détourner certains fidèles de la messe de Paul VI (et de la messe tout court). L’unité de l’Église en a pâti. Le raisonnement du pape est simple : si l’on veut ramener les catholiques à la messe issue de Vatican II, il faut qu’elle soit impeccable liturgiquement parlant.


Un travail colossal

La traduction est un art difficile : traduction trahison, dit l’adage. La chose est encore plus vraie quand il s’agit de liturgie. L’ancienne version du missel romain laissait à désirer. « Les premières équipes de traducteurs avaient dû, dans un délai assez bref, fournir un travail colossal », relève l’abbé Thierry Blot, qui a travaillé à la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements de 2001 à 2021. « Ces traducteurs avaient choisi un style direct et clair. Il est normal qu’avec l’expérience acquise depuis plus de quarante ans, on ait estimé souhaitable de réviser ces traductions qui en avaient bien besoin. »

Dans quel esprit a-t-on effectué cette nouvelle traduction ? « Il faut s’approcher du texte latin au plus près, sans faire de mot à mot, il faut que le texte coule bien, qu’il respecte la prosodie ; enfin il doit pouvoir être chanté », résume l’abbé Denis Richard, qui enseigne la liturgie au séminaire de Nantes et à la Catho d’Angers. La fidélité au texte original est évidemment un élément primordial : « Si [la traduction] en dit plus que le texte latin, on l’élague. Si elle a omis des éléments du texte latin, on les ajoute », résume le Père Henri Delhougne, coordinateur du chantier de traduction initié dès 2003. « Le missel a dû être traduit intégralement et très précisément, c’est-à-dire sans omission, ni ajout, par rapport au contenu, ni en introduisant des paraphrases ou des gloses », note l’abbé Thierry Blot.



Une traduction forcément imparfaite

L’autre difficulté, c’est le processus même de traduction dans une langue qui est parlée non seulement en France mais en Suisse, en Belgique, au Canada et dans différents pays d’Afrique. Il a fallu se mettre d’accord au niveau national, confronter les différentes versions, débattre avec ceux qui voulaient écrire le missel en langue inclusive... et envoyer le tout à Rome, qui faisait part de ses corrections. Plusieurs allers-retours ont été nécessaires pour que la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements donne sa confirmatio (approbation). Une démarche délicate, compliquée, où fermeté et diplomatie doivent se conjuguer. Ce qui explique le délai nécessaire pour aboutir à une version satisfaisante pour tout le monde.

Cette nouvelle traduction, forcément imparfaite, risque de provoquer quelques débats. La tentation est grande, parfois, de jouer les liturgistes et les théologiens, de s’affirmer plus catholique que le pape... Les pasteurs s’y attendent. « Pour dire Dieu, nos mots humains sont totalement inappropriés, fait remarquer Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble et président de la Commission épiscopale française pour la liturgie. Il faut trouver les mots les moins éloignés possibles. On peut discutailler sans fin. Mais il faut bien trancher. Certains dans les commissions voulaient prolonger les discussions. J’ai dit stop ! Pour trouver la traduction la meilleure, on attendra la Parousie ! Le texte est une traduction de toute façon imparfaite d’un mystère indicible. On ne peut avec nos mots humains exprimer pleinement le mystère. »

Les prêtres auront donc à expliquer cette nouvelle version. « Cette traduction est une chance, conclut le prélat, qui nous oblige à nous réintroduire dans le mystère eucharistique, à réfléchir à différentes questions : qu’est-ce que la participation active dont a parlé le Concile ? À quoi servent les rites ? Qu’est-ce que l’eucharistie ? ».



Charles-Henri d'Andigné
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Lumen
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