Forum l'Arche de Marie
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-35%
Le deal à ne pas rater :
Pack Smartphone Samsung Galaxy A25 6,5″ 5G + Casque Bluetooth JBL
241 € 371 €
Voir le deal

L’Assemblée nationale adopte l’allongement du délai d’avortement

Aller en bas

L’Assemblée nationale adopte l’allongement du délai d’avortement Empty L’Assemblée nationale adopte l’allongement du délai d’avortement

Message par Lumen Ven 3 Déc 2021 - 21:30

L’Assemblée nationale adopte l’allongement du délai d’avortement

Les députés ont adopté mardi 30 novembre l’allongement du délai légal d’avortement de 12 à 14 semaines de grossesse ainsi que d’autres dispositions en ce sens au terme d’un débat animé. Tout peut encore basculer au Sénat.

L’Assemblée nationale adopte l’allongement du délai d’avortement Assemblee_nationale
Les députés à l'Assemblée nationale le 30 novembre 2021. - Christophe Michel / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Publié le 1/12/2021 à 11:46


Pour la deuxième fois, l’Assemblée nationale a voté en faveur de l'extension du délai légal de recours à l’IVG de 12 à 14 semaines de grossesse mardi 30 novembre. Cette disposition a été adoptée par 63 voix contre 30 et 6 abstentions dans le cadre de l’examen en deuxième lecture de la proposition de loi « visant à renforcer le droit à l’avortement ».

Le texte avait été adopté en octobre 2020 à l’Assemblée en première lecture avant d’être rejeté au Sénat. Le gouvernement, pour sa part, a décidé de ne pas se prononcer, émettant seulement un « avis de sagesse » sur l’ensemble des dispositions du texte. Le ministre de la Santé Olivier Véran, médecin de formation, s’est dit favorable à titre personnel à cette extension du délai légal. Emmanuel Macron, lui, s’y est déclaré opposé à titre personnel mais a souhaité « laisser leur liberté aux parlementaires », répondant à une question sur le sujet dans l’avion qui le menait à Rome la semaine passée. « J’ai dit ce que j’en pensais, je ne peux pas faire plus ».

Forte mobilisation des opposants

Les opposants à cette mesure ont multiplié les interventions mardi pour souligner, à l’instar de Fabien Di Filippo (LR), qu’avec la croissance du foetus entre 12 et 14 semaines « l’acte d’IVG change de nature », avec « des conséquences gynécologiques qui peuvent être graves ». Un certain nombre de médecins, y compris le président du Conseil National des gynécologues obstétriciens habituellement favorable à l’IVG, le Pr Israël Nisand, avaient cette fois tiré la sonnette d’alarme indiquant qu’après 12 semaines, il faut « broyer la tête du fœtus » pour pratiquer un avortement. Un acte violent y compris pour le praticien, et qui n’est pas sans risques pour la femme.

Pendant la séance, nombre de députés de droite ont plaidé pour un meilleur accès des femmes à l’IVG dans le délai actuel plutôt que sa prolongation. La co-rapporteure Albane Gaillot (non-inscrite, ex-LREM) a répondu que cette mesure n’était « pas une lubie de militante féministe » mais était inspirée par « des rencontres sur le terrain ». « Le sujet n’est pas technique, le sujet c’est le droit des femmes à disposer de leur corps », a-t-elle affirmé.

Suppression du délai de réflexion de 48h

Les députés ont également supprimé le délai de 48 heures entre l’entretien psycho-social et le recueil du consentement à une IVG, une disposition qui a provoqué de nouveaux affrontements. « Cette disposition permettrait de fluidifier le parcours des femmes et de supprimer une disposition considérée comme infantilisante pour les personnes concernées », fait valoir l’exposé des motifs. « Il n’y a pas d’atteinte à la liberté de choix. On ne supprime pas la possibilité de réflexion pour celles qui le souhaitent », a plaidé la co-rapporteure socialiste Marie-Noëlle Battistel.

Philippe Gosselin (LR) a au contraire soutenu ce « délai de sérénité, ce temps de recul », estimant qu’en le supprimant « on s’éloigne de l’esprit et de la lettre » de la loi Veil instituant le droit à l’avortement.

Les députés ont par ailleurs adopté l’extension de la compétence des Sages-femmes, déjà autorisées à pratiquer des IVG médicamenteuses, aux IVG par voie chirurgicale.

Sauvetage de la clause de conscience

Les députés LR ont malgré tout permis de gagner une bataille importante : ils sont parvenus à faire passer leurs amendements vidant de sa substance l’article 2 de la proposition de loi, qui prévoyait initialement la suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG (tout en maintenant leur clause de conscience générale qui s’applique à tout acte médical).

Alors que les députés favorables à cette suppression assurent que la clause de conscience spécifique n’est qu’un doublon qui « stigmatise » les femmes, le député LR Patrick Hetzel (LR) a rappelé qu’elles n’avaient pas une valeur identique. La clause « générale » n’a qu’une valeur réglementaire, elle est soumise au bon vouloir du gouvernement, tandis que la clause « spécifique » protège mieux les soignants, ayant une valeur législative puisqu’elle est gravée dans la loi. « La rayer d’un trait de plume est très inquiétant pour les libertés », a-t-il dit. Cette suppression « est massivement contestée par la profession » et contribuerait à faire de l’IVG un « acte anodin », a estimé la députée non-inscrite Emmanuelle Ménard. Olivier Véran lui-même s’est montré réservé pour cette mesure : « il n’est pas exclu qu’il y ait une mauvaise interprétation de cette suppression [de la clause spécifique], qui puisse semer le trouble dans la communauté médicale », a-t-il déclaré.

Pour l’heure, rien n’est définitivement joué. Comme il l’avait fait en première lecture, le Sénat pourrait bien une seconde fois rejeter la proposition de loi.




Camille Lecuit
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Lumen
Lumen

Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum