Mercredi des Cendres : pourquoi recevoir des cendres ?
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Mercredi des Cendres : pourquoi recevoir des cendres ?
Mercredi des Cendres : pourquoi recevoir des cendres ?
L'Eglise nous invite à recevoir les Cendres pour entrer en Carême. Quel est le sens de cette démarche ? Et comment y associer les enfants ?
L'Eglise nous invite à recevoir les Cendres pour entrer en Carême. Quel est le sens de cette démarche ? Et comment y associer les enfants ?
Se couvrir de cendres est un geste très ancien. On le trouve à de nombreuses reprises dans l'Ancien Testament en signe de deuil et d'humiliation, pour implorer la miséricorde de Dieu.
Ainsi, devant l'avancée de l'armée assyrienne commandée par le redoutable Holopherne, « tous les Israélites de Jérusalem, femmes et enfants compris, se prosternèrent face contre terre devant le sanctuaire et, la tête couverte de cendres, tendirent leurs mains devant le Seigneur » (1).
Et Job, après avoir crié vers Dieu d'une manière presque blasphématoire, revient vers Lui en toute confiance et promet : « Je retire mes paroles, je me repens sur la poussière et la cendre » (2).
Quant au prophète Jérémie, il exhorte Israël à se « rouler dans la cendre » (3).
Nous ne nous roulerons pas dans la cendre, mercredi prochain. Nous nous contenterons d'en recevoir une pincée sur le front.
Ce signe tout simple, mais inhabituel, intrigue les jeunes enfants. Dans la mesure du possible, allons avec eux recevoir les Cendres, et expliquons-leur ce que cela signifie. Prenons le temps d'en parler ensemble à l'occasion de la prière familiale, par exemple, ou lors d'une séance de catéchisme, quitte à faire brûler du petit bois sec (4) devant eux, afin qu'ils puissent constater que les cendres sont ce qui reste après la combustion, qu'ils puissent les toucher et sentir que ce n'est presque rien.
Recevoir les Cendres nous rappelle que nous ne sommes rien sans Dieu. Si Dieu ne nous aimait pas, s'Il ne nous donnait pas sa vie, s'Il n'était pas venu nous sauver, nous n'aurions pas plus de valeur qu'un peu de cendre... nous en aurions même moins, car nous n'existerions pas.
Regarder cette réalité en face n'est pas triste du tout, au contraire ! Si notre valeur venait de nos mérites personnels, nous aurions de quoi nous faire du souci, car nous savons bien que nous sommes limités et pécheurs. Mais puisque tout nous vient de Dieu, qu'Il est tout-puissant et qu'Il nous aime infiniment, nous n'avons rien à craindre : Il nous comblera au-delà de nos désirs les plus fous, effaçant tous les péchés que nous offrirons à sa miséricorde.
Les Cendres préfigurent notre mort : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (5). Là non plus, ce n'est pas triste. Que nous soyons mortels - pourquoi chercher à l'oublier ? - serait tragique si notre vie s'arrêtait à la mort. Mais ce n'est pas le cas.
Nous savoir appelés à la vie éternelle, promis à la résurrection, change le regard que nous pouvons porter sur tout ce qui constitue notre vie quotidienne : elle retrouve sa vraie dimension d'éternité. Plus nous prenons conscience de ce que notre existence ne se limite pas à l'horizon terrestre, plus nous organisons notre vie en fonction du Royaume de Dieu.
Au moment où nous nous mettons en route vers Pâques, il est bon que l'imposition des Cendres nous rappelle qu'un jour, proche ou lointain, nous passerons par la mort.
Recevoir les Cendres manifeste notre désir de conversion. « Convertissez-vous et croyez à l'Evangile », nous dit la liturgie. Et le Seigneur de nous implorer : « Revenez à moi de tout votre cœur ! » (6)
Le péché n'est pas le simple manquement à un règlement, mais la blessure infligée à une relation d'amour. Donner à un enfant le sens du péché - et de la conversion - ne passe pas d'abord par l'enseignement d'un code moral, mais par la découverte de l'amour infini de Dieu.
Pécheur, je tourne le dos à Dieu ; la conversion me remet face à Lui, comme un petit enfant qui, après avoir mal agi, revient vers son père et plante son regard dans le sien en toute confiance.
L'austérité des Cendres nous invite à la joie. Le chrétien n'est pas un masochiste, qui s'humilierait pour le plaisir ! Il s'agit moins de regarder notre péché que de regarder Dieu, de pleurer sur nos fautes que de nous émerveiller devant Lui.
Recevoir les Cendres est une démarche d'amour et de confiance. Nous confessons notre péché, certes, mais nous confessons plus encore l'infinie miséricorde de Dieu : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché » (7).
(1) Judith 4, 11.
(2) Job 42, 6.
(3) Jérémie 6, 26.
(4) Par exemple des rameaux de l'année précédente, traditionnellement utilisés pour produire les cendres du mercredi des Cendres.
(5) Genèse 3, 19.
(6) Joël 2, 12.
(7) Psaume 50, 1.
Christine Ponsard (†)
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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