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Sainte Bernadette : celle qui dit toujours « merci »

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Sainte Bernadette : celle qui dit toujours « merci » Empty Sainte Bernadette : celle qui dit toujours « merci »

Message par Lumen Dim 20 Fév 2022 - 20:32

Sainte Bernadette : celle qui dit toujours « merci »

« La meilleure preuve de l’apparition, c’est Bernadette elle-même », estimait l’abbé Pomian, premier confesseur de Bernadette Soubirous, que nous fêtons le 18 février. Regardons comment a vécu celle que Marie a choisie pour être sa messagère, en suivant ses conseils : « Ce qu’on écrira de plus simple sera le meilleur ».

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Sainte Bernadette Soubirous en trois dates :
7 janvier 1844 : Naissance à Lourdes.
11 février 1858 : Première des dix-huit apparitions de la Vierge Marie.
16 avril 1879 : Mort à Nevers.

Deux cent cinquante documents écrits et plus de huit cent cinquante propos recueillis nous en apprennent beaucoup sur la confidente de la Vierge Marie.

Tout d’abord, Bernadette est bien des nôtres, avec son caractère, ses limites, ses faiblesses et ses épreuves. C’est ainsi qu’on la surprend, adolescente, succombant à la gourmandise. De la fenêtre de l’hospice où elle réside, elle voit des fraises dans le jardin, mais celui-ci est interdit ; elle dit à Julie Garros : « Je jette mon sabot par la fenêtre. Tu vas le chercher (faut bien), et tu ramènes des fraises ». Aussitôt dit, aussitôt fait.

Plus tard, la jeune religieuse se reconnaît entêtée, capable de colère, et pas toujours aimable. Mais elle ne se satisfait pas de ses défauts. Elle lutte, comme elle le dit de façon humble et drôle : « À force de taper sur la bête, on finit par la dompter » ; son obéissance et son humilité sont à mettre en rapport avec ce combat spirituel, tout comme l’esprit d’enfance que Bernadette a toujours gardé : « À la vue des enfants, elle devenait plus elle-même », disait-on d’elle.


Une vie apparemment commune

Les vingt et une années qui suivent les apparitions de Marie sont des plus communes : école, apprentissage de la vie religieuse, travail au service des pauvres et des malades, souffrances de la maladie. Une vie menée généralement dans la bonne humeur, car cette sainte aime rire, et sa gaieté est contagieuse.

Chez les Sœurs de la Charité de Nevers, à travers ses tâches d’infirmière, en décorant des œufs, dans l’office chanté en commun ou la pratique quotidienne du Chemin de Croix, et en partageant les petites humiliations de la vie communautaire avec obéissance et charité, Bernadette acquiert l’expérience qui donne force à ses conseils, comme : « Obéir, c’est aimer », ou : « Le bonheur, c’est l’obéissance ».

Ceux-ci concernent aussi le service des pauvres : « Quand on soigne un malade… il faut se retirer avant de recevoir un remerciement » ; « Plus le pauvre est dégoûtant, plus il faut l’aider ». Mais encore la pénitence pour les pécheurs, comme le lui a demandé la Vierge à la grotte : « Offrons nos souffrances pour les pécheurs », et surtout l’amour de l’eucharistie et la prière : « Ma seule arme. Je ne peux que prier et souffrir » ; « Endormez-vous en le récitant [le chapelet], comme les petits-enfants qui s’endorment en disant “Maman” ».


Un ton qui lui est propre

On trouve dans les dits et les écrits de sainte Bernadette un ton qui lui est propre, mélange de robuste bon sens, d’humour, parfois de moquerie. Elle le manifeste dès l’époque des apparitions, ainsi le 21 février, quand elle sort en riant de chez le terrible commissaire Jacomet : « Qu’est-ce qui t’amuse ? ». « Le commissaire tremblait. Il avait à sa calotte un gland qui faisait tintin. » En juillet, un prêtre se moque de son mauvais français : « La dame aurait mieux fait de t’apprendre à parler ! » ; elle rétorque : « Ce qu’elle ne m’a pas appris, c’est à me moquer des ignorants ».

En 1860, un membre de la commission d’examen des apparitions objecte devant elle : « Cela ne me paraît pas une idée digne de la Sainte Vierge de t’avoir fait manger de l’herbe ». Et Bernadette, du tac au tac : « Nous mangeons bien de la salade ».

Un abbé qui la photographie veut reproduire sur sa plaque son extase à Massabielle et n’y réussit pas ; il se plaint : « Non, ça ne va pas. Ce n’est pas la tête que tu faisais quand la Vierge était là ». « Mais c’est qu’elle n’y est pas ! ». Un jour où la supérieure générale qui part à Paris demande aux Sœurs ce qu’elles veulent qu’elle leur rapporte : « Ma Mère, rapportez-moi l’amour de Dieu ». Face à la bêtise, son ton se durcit, comme lorsqu’elle marche dans une rue à Lourdes, et entend dire dans son dos : « Si je pouvais couper un pan de sa robe ! ». « Que vous êtes imbéciles ! »

Son aversion pour l’argent participe de cette moquerie, et d’une répulsion physique (« Ça me brûle »). Apprenant que des membres de sa famille se mettent à faire commerce d’objets de piété, elle les morigène vertement.

Son humour est parfois à la limite de l’autodérision. Nous avons souvent tendance à nous prendre plus au sérieux que la vocation que Dieu nous propose ; chez Bernadette, c’est le contraire. Favorisée d’une grâce exceptionnelle, elle ne cesse d’avoir conscience de sa petitesse : « Est-ce que je ne sais pas que si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante ? Si elle en avait trouvé une plus ignorante que moi, c’est elle qu’elle aurait prise ». Apprenant qu’on vend des images pieuses d’elle pour 10 centimes, elle laisse tomber : « C’est ce que je vaux ». En 1867, une postulante arrivant au couvent exprime son désir de la connaître. On la lui montre. Étonnement moqueur de la jeune fille : « Ça ? » ; et Bernadette, qui a entendu : « Mais oui, Mademoiselle, ce n’est que ça ! »


« Aimez bien le Bon Dieu, mes enfants. Tout est là »

La foi est centrale chez Bernadette. Elle n’hésite pas à dire à propos des miracles : « Cette eau n’aurait pas de vertu sans la foi ». Sa relation privilégiée avec la Vierge Marie est vécue dans la foi seule, dès le lendemain des apparitions : « C’est comme quand on passe du grand soleil à un lieu sombre », dira-t-elle. Cette foi est centrée sur Dieu et sur Jésus. Elle est connaissance : « Si nous avions la foi, nous verrions le Bon Dieu en tout ». Elle est surtout amour : « Quand on aime bien Notre-Seigneur, tout devient facile ». Et, sur son lit de mort, Bernadette répète : « Mon Jésus, ô que je l’aime ».

Cet amour engendre un ferme refus du Diable, dont elle éprouve la nuisance et qu’elle appelle, comme le curé d’Ars, le grappin. Son aversion pour le péché n’est pas moindre : en 1870, l’armée d’invasion approche de Nevers et on lui demande : « Les Prussiens sont à nos portes ; est-ce qu’ils ne vous inspirent pas quelque frayeur ?Non.Il n’y aurait donc rien à craindre ? – Je ne crains que les mauvais catholiques ».


« Le Ciel est beau ! »

On peut résumer ainsi le message central des apparitions : « Le Ciel est beau, le péché horrible, travaillons à l’œuvre du Christ ». La messagère qui le transmet est devenue elle-même ce message. «Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs», lui a transmis la Vierge Marie.

Bernadette est fidèle jusqu’à son dernier jour à ces paroles du 24 février 1858, et elle prend de plus en plus conscience, dans ses épreuves physiques et spirituelles, qu’il s’agit pour elle d’être avec Jésus sur la croix : « Transporte-toi au jardin des Olives ou au pied de la croix et restes-y. Notre-Seigneur te parlera. Tu écouteras » (à Sœur Vincent) ; « Notre-Seigneur donne sa couronne d’épines à ses amis sur la terre, ne cherchez pas mieux » (à Sœur Thérèse Lacoste). Durant sa dernière maladie, elle fait enlever les images pieuses autour de son lit pour ne garder que son crucifix.


« On me croit une sainte… »

Une autre caractéristique de la sainteté de Bernadette est sa reconnaissance envers Dieu, envers Jésus, envers la Vierge Marie, envers sa famille et sa congrégation, envers tous ceux qui lui ont fait du bien. On trouve en chacune de ses lettres au moins une fois l’expression de ce sentiment. Sainte Bernadette est celle qui dit toujours « merci ».

En contrepoint de cette aptitude à la gratitude, apparaît parfois chez elle une angoisse, et jusqu’à la veille de sa mort : « Ma chère Sœur, j’ai peur. J’ai reçu tant de grâces, et j’en ai si peu profité ». Cette confidence ne doit pas être prise à la légère, tout comme ses reproches envers ceux qui la canonisent : « On me croit une sainte… Lorsque je serai morte, on viendra me faire toucher des images et des chapelets, et pendant ce temps-là, je grillerai en purgatoire ».

Cet itinéraire spirituel est édifiant, et on comprend qu’il ait suscité, du vivant même de la voyante, la piété et l’édification. Le commentaire le plus beau et le plus convaincant du message, le plus grand miracle de Lourdes, n’est-ce pas elle ? Mais ce serait la trahir que d’en rester là. Il faut toujours revenir à l’essentiel, au contenu, tout de simplicité, de pauvreté, de prière, de sacrifice et de fidélité.




Didier Rance
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Date d'inscription : 09/11/2021
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