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Polémique après les vidéos provocantes d’un jeune influenceur dans une église
par Lumen Mer 23 Fév 2022 - 18:21
Polémique après les vidéos provocantes d’un jeune influenceur dans une église
Agé de 18 ans, l’influenceur Benjamin Ledig revendiquant son homosexualité s’est filmé avec un ami dans une église parisienne en train de danser devant un crucifix. Critiqué et menacé de mort, il a tenté de se justifier… avant de réitérer l’expérience lundi 21 février.
La vidéo postée sur TikTok par Benjamin Ledig a été vue plus de 22 millions de fois. - capture d'écran TikTok.
Agé de 18 ans, l’influenceur Benjamin Ledig revendiquant son homosexualité s’est filmé avec un ami dans une église parisienne en train de danser devant un crucifix. Critiqué et menacé de mort, il a tenté de se justifier… avant de réitérer l’expérience lundi 21 février.
La vidéo postée sur TikTok par Benjamin Ledig a été vue plus de 22 millions de fois. - capture d'écran TikTok.
Publié le 23/02/2022 à 12:10
C’est un jeune homme du genre entêté. Du haut de ses 18 ans, Benjamin Ledig a subitement défrayé la chronique ces derniers jours. Tout a commencé le 16 février, lorsque le garçon revendiquant fièrement son homosexualité auprès de ses 108 000 abonnés sur son compte TikTok depuis deux ans, a posté une vidéo de lui dans l’église parisienne Saint-Paul-Saint-Louis (IVème arr.) qui a provoqué un scandale. On le voit secouant son postérieur devant un crucifix, vêtu d’un « crop top » (sorte de débardeur laissant voir le ventre) avec son ami connu sous le pseudo « Queen Paul » qui compte environ 3 millions d’abonnés sur le même réseau social. En arrière fond, la musique « Mecs de cité » des rappeurs Sifax et Sofiane, dont ils fredonnent les paroles : « C'est nous les mecs de cités, on va leur tirer dessus, J'te fais pas la bise, j'suis armé, J'm'en bats les couilles de ton vécu. [sic] ». Résultat : la séquence a été vue plus de 22 millions de fois sur TikTok. Une autre vidéo rapidement supprimée, montrait « Queen Paul » en train de mimer une fellation dans l’édifice devant le crucifix.
Malgré une déferlante de critiques et même de menaces de mort, le jeune Benjamin persiste et signe à travers une nouvelle vidéo postée le 21 février. Il apparaît de nouveau devant le crucifix de la même église, déclarant avec ironie en agitant son corps : « Alors aujourd’hui je voudrais m’excuser pour toutes les personnes que j’ai pu blesser. Je m’en suis pas rendu compte sur le coup. Je me corrigerai à l’avenir, pour devenir une meilleure personne. »
Pas d’excuses et situation de victime
Tandis que son ami « Queen Paul » s’est amendé, supprimant la vidéo de son compte et publiant en anglais le message suivant : « Je voulais m’excuser auprès de tous les catholiques que j’ai pu blesser », Benjamin Ledig semble ne pas avoir pris la mesure de l’éventuel choc qu’il a pu causer au sein de la communauté chrétienne et de toutes les personnes attachées au respect de leur foi. Dès le jeudi 17 février, le diocèse de Paris a pourtant publié un communiqué pour déplorer l’ « inutile vulgarité » de cette vidéo tournée dans un « lieu de prière et de paix », et annoncer que le curé de la paroisse a « pris contact avec l’auteur de la vidéo, tournée sans autorisation, le sommant de la retirer de son compte sous 24 heures. »
Une injonction à laquelle le jeune homme a décidé de ne pas se plier, refusant par ailleurs de s’excuser, même si le curé a annoncé « explorer toutes les possibilités judiciaires permettant de faire cesser l’atteinte à ses droits ». Benjamin Ledig a lui-même publié sur son compte TikTok un communiqué le 17 février, signé par ses deux avocats, pour annoncer le dépôt d’une plainte face au « déferlement de haine d’une particulière violence impactant lourdement son quotidien ainsi que celui de ses proches ». « Aujourd’hui il n’est pas en mesure de sortir de chez lui sans recevoir des insultes et des menaces de mort », poursuivent les avocats du cabinet Influxio, spécialisé dans la défense des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Nouvelle « Mila » dénonçant l’homophobie de l’Eglise ?
Son cas suscite aujourd’hui un mouvement très paradoxal de vif rejet et à la fois de soutien devant les menaces de mort dont il fait l’objet. Invité le 18 février au soir de l’émission Touche Pas à mon Poste animée par Cyril Hanouna (dans laquelle il est retourné le 22 février après sa dernière vidéo), il a tenté d’expliquer ses agissements, sans réussir à convaincre tous les invités du plateau. « On était tous les deux avec mon ami dans la rue, on est passés devant une église, j’sais pas, on voulait rigoler tous les deux », commence le jeune homme, précisant qu’ils avaient consommé quelques « substances illégales » auparavant. « Au début il n’y avait pas d’intention de poster la vidéo ».
Intervient alors une deuxième étape de justification : « Une fois que je l’ai postée, c’était beaucoup plus réfléchi, et je dénonçais quelque chose. » Et quoi, précisément ? « Je voulais surtout dénoncer l’homophobie qui était hyper présente dans l’église et que je subis depuis deux ans [date de son arrivée sur les réseaux sociaux, ndlr] ». Certains font le parallèle avec la jeune Mila, menacée de mort et déscolarisée pour avoir critiqué l’islam. Un invité, Guillaume Genton, fait remarquer à Benjamin : « Là ce que vous revendiquez est très intéressant, mais je pense qu’il y a peut-être d’autres manières de le faire »…
« Pourquoi avoir agi dans une église et non dans une mosquée ? », interroge une autre participante. « Je ne crois pas qu’il y aurait de lieu dans lequel je n’aurais pas osé le faire, mais j’ai essayé de ne pas le faire dans une mosquée ou dans une synagogue parce que je trouve que c’est une religion qui est trop facilement et trop rapidement attaquée. […] Là, l’affront que je faisais c’était à la religion chrétienne. » Les chrétiens l’auront bien compris. « Il y a un non-respect de l’Eglise qui me dérange », souligne alors Cyril Hanouna. « Au niveau de la religion catholique, comme mine de rien on se dit il y aura moins de retombées, on se permet plus de choses. Et ça me dérange aussi. »
Des critiques y compris chez ses amis
Parmi la vague de critiques concernant la vidéo de Benjamin Ledig, certaines émanaient directement de ses admirateurs sur les réseaux et même de certains de ses amis, qui l’ont appelé à plus de prudence et de respect. « Il est regrettable que des gamins veuillent à ce point exister médiatiquement et faire le buzz à tout prix, mais il est heureux de voir l’immense majorité des réactions de cette même jeunesse, laquelle hypersensible à ce qu’on peut lui faire l’est tout autant de ce que l’on peut faire aux autres », a déclaré le curé de la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis dans une tribune publiée par Aleteia.
Un extrait du deuxième passage de Benjamin Ledig sur le plateau de TPMP, le 22 février
Dans un entretien réalisé par Le Parisien après la vidéo du 16 février, il s’affiche tout de même inquiet face aux menaces, déclarant : « Est ce que je mérite la mort pour une vidéo ? » Il affirme que ses photos de famille et son adresse ont fuité sur les réseaux sociaux, et montre au Parisien une vidéo de jeunes hommes cagoulés se rendant au domicile familial pour exiger des excuses. « Mes parents, ils ont peur, ils m’appellent tous les jours en pleurant, je suis inquiet pour eux », murmure-t-il… Ce qui ne l’a pas empêché d’aller se filmer de nouveau dans l’église Saint-Paul-Saint-Louis le 21 février. Pour l’heure, les deux vidéos sont encore en ligne. Sur le plateau de TPMP le 22 février, il déclarait « je n’ai plus de vie, j’ai plus de famille, j’ai plus rien…», tout en ajoutant « mais c’est pas grave, je ne suis pas ici pour faire la victime », et « je savais que [cette nouvelle vidéo] n’allait pas du tout apaiser la haine ».
Camille Lecuit
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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