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THEODOM : Le dernier Livre de LA BIBLE : LE LIVRE DE L'APOCALYPSE

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THEODOM : Le dernier Livre de LA BIBLE : LE LIVRE DE L'APOCALYPSE Empty THEODOM : Le dernier Livre de LA BIBLE : LE LIVRE DE L'APOCALYPSE

Message par Lumen Lun 25 Avr 2022 - 18:51

Vous avez dit Apocalypse ? (Ap 1-3)




1. Apocalypse 1 à 3 : 7 lettres aux églises

Et si nous parlions un peu du dernier livre de la Bible : je veux bien sûr parler du livre de l’Apocalypse ! Ce n’est pas si terrible que ça en a l’air ! En fait, si on lit ce livre, pour de vrai, voilà ce qu’on trouve dès la première page :

« Heureux celui qui lit,
heureux ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie »
(Apocalypse 1, 3)

Étonnant pour un livre à la si mauvaise réputation…



Apocalypse, révélation

Pour commencer, le titre du livre, « Apocalypse », ne veut pas dire « fin du monde » comme on le croit souvent ! C’est tout simplement le premier mot du livre en grec ! « Apo-calypsis » est l’équivalent en grec du latin, « re-velatio » ou du français « dé-voilement » c’est-à-dire le fait de lever le voile, de révéler quelque chose de caché.

voix off : La fin du monde !

Mais non ! Je vous le dire clairement : si on a décidé d’avance que l’Apocalypse parle de la fin du monde, on trouvera en effet, tout ce qu’il faut comme cataclysme, monstres et autre horreur pour nous conforter dans cette idée… Mais on passera à côté de ce que l’Apocalypse veut vraiment nous révéler ! D’ailleurs pour qui veut les lire sérieusement, les 3 premiers chapitres de ce livre, suffisent à rectifier notre image de l’Apocalypse !


Le Fils de l’Homme parle à Patmos

Regardons ensemble le plan du livre : les 3 premiers chapitres forment un premier ensemble. Tout se déroule sur l’île de Patmos au large d’actuelle Turquie. L’auteur nous décrit ce qui lui est arrivé et comment il en est venu à écrire le livre de l’Apocalypse.

« Moi, Jean, votre frère, (…) je me trouvai dans l’île de Patmos (…). Je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, pareille au son d’une trompette. Elle disait : “Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Églises : à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. ” Je me retournai pour regarder quelle était cette voix qui me parlait. M’étant retourné, j’ai vu sept chandeliers d’or, et au milieu des chandeliers un être qui semblait un Fils d’homme » (Apocalypse 1, 8-13)

Le « fils de l’homme » nous le savons bien c’est Jésus. L’Apocalypse est donc une vision, une apparition du Christ qui demande à un certain « Jean » (que la tradition identifie à Jean l’apôtre fils de Zébédée) d’écrire pour lui une lettre à 7 églises de l’Asie mineure (dans la Turquie actuelle).



Vision et interprétation

L’Apocalypse c’est donc à la fois une lettre et une vision. Une vision qui demande d’écrire une lettre et la lettre qui décrit cette vision. Mais attention qui dit « vision », dit « interprétation ».

Même si Jean a peut-être vu ces images telles quelles sur l’ile de Patmos ; Jésus qui lui apparaît lui précise aussitôt qu’il ne doit pas prendre au pied de la lettre ce qu’il voit. C’est donc le texte lui-même qui précise que la vision doit être comprise et interpréter de manière symbolique !



Une parole pour l’Église

Ainsi, même s’il est probable que Jean a réellement envoyé son texte à 7 églises de son époque ; le chiffre 7 est lui-même symbolique. Comme les 7 jours de la création, il représente la totalité. Donc si Jésus demande d’écrire à 7 églises, c’est qu’il s’adresse en fait à toutes les églises, à l’Église universelle et donc encore à nous aujourd’hui. Très bien ! Nous savons maintenant qui parle (Jésus) à qui (toute l’Église) et comment (une lettre - vision).

Mais que révèle donc ce texte ? Pour répondre à cette question, il fait entrer un peu plus dans le texte.



La lettre à Laodicée

Voyons de plus près le contenu de ces lettres aux 7 églises. Prenons par exemple la dernière la lettre à Laodicée. Comme chacune des 7 lettres, elle commence par quelque chose que le Christ révèle de lui-même, de sa propre identité :

« Ainsi parle celui qui est l’Amen, le témoin fidèle et vrai, le principe de la création de Dieu » (Apocalypse 3, 14)

Puis elles continuent en révélant quelque chose au sujet de la communauté chrétienne à laquelle il s’adresse.

« Tu dis : “Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien”, et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! » (Apocalypse 3, 17)

Ici Jésus ne vient pas faire des révélations de dernières minutes à des chrétiens qui attendraient avec angoisse la fin du monde. Mais il vient plutôt réveiller une église qui n’attend plus son retour ! Et c’est justement ça la révélation ! Le Christ révélé aux chrétiens de Laodicée que leur attitude satisfaite le laisse en réalité dehors à la porte, il lui dont ils n’ont pas besoin de lui !

Cette sévère révélation est aussitôt suivie d’un magnifique appel à la conversion :

« Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Apocalypse 3, 20)



Ce n’est pas la fin du monde

L’Apocalypse n’est donc pas un scénario de fin du monde, C’est la « Révélation de Jésus Christ » (Apocalypse 1, 1) : une lettre qui nous est adressée pour nous révéler qui est vraiment Jésus, et par là même nous dévoiler les véritables enjeux de notre vie ici-bas !



frère Pierre de Marolles

Frère Pierre de Marolles est frère dominicain de la province de Suisse.
Après des études à Fribourg, En 2021, il poursuit un doctorat à Louvain-la-Neuve,
où il continue de travailler sur l'Apocalypse.




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Message par Lumen Mar 26 Avr 2022 - 18:08

Qui est l'auteur de l'Apocalypse ?




2. Qui a écrit l’Apocalypse ?

« C’est moi, Jean, qui entendais et voyais ces choses. » (Apocalypse 22, 8)

Mais qui est ce Jean ? Est-ce le Jean, fils de Zébédée, que Jésus a appelé avec son frère Jacques sur les bords du lac de Galilée pour en faire un des douze apôtres, ou est-ce un autre Jean ?

Blanc – Jean est un nom courant à l’époque de Jésus. Dans les évangiles nous connaissons d’ailleurs au moins un autre personnage qui porte ce nom, c’est Jean le baptiste le cousin de Jésus. Ce n’est donc pas parce que l’auteur de l’Apocalypse se présente comme s’appelant Jean qu’il s’agit de Jean l’apôtre. D’ailleurs le texte ne le précise jamais. L’auteur revendique d’être « prophète » mais pas apôtre. Pire encore lorsqu’il décrit la Jérusalem céleste, il précise que sur ses fondations sont inscrits les noms des 12 apôtres : il le décrit simplement comme si cela n’avait rien à voir avec lui.

Noir – Cette attitude de détachement n’est pas suffisante pour prouver qu’il ne s’agit pas de Jean l’Apôtre. Regarde dans l’évangile qu’il a écrit, il ne se nomme pas lui-même mais parle simplement du « disciple que Jésus aimait ».

Blanc – Je ne voudrais pas te faire de peine mais là tu complique les choses... D’abord, il n’est pas beaucoup plus facile d’être sûr que les 4 évangile a été écrit par Jean l’apôtre… Mais surtout, il y a d’énorme différence de style entre cet évangile et l’Apocalypse : ce qui fait qu’il n’est pas facile d’attribué les deux à une même personne… On ne comprendrait pas que d’un côté Jean aurait écrit son évangile dans un grec simple et soigné et que de l’autre, il aurait écrit l’apocalypse dans un style compliqué et bourré de fautes. Il y a même des différences de vocabulaire difficile à expliquer. Par exemple pour une image aussi centrale que celle de l’agneau, l’Apocalypse dit en fait « petit bélier » alors que l’évangile parle vraiment d’un « agneau ».

Noir – Je maintiens que faire le lien avec l’évangile est intéressant. En effet, comme tu le dis on ne peut pas être sûr à 100% qu’il a été écrit par Jean l’Apôtre, mais c’est la tradition c’est à dire le témoignage vivant de la communauté qui a reçu et conservé le texte qui nous l’apprend. D’ailleurs à la fin de l’évangile de Jean nous avons un aperçu de ce que cela signifie lorsque le texte dit :

« C’est ce disciple (celui que Jésus aimait) qui témoigne de ces choses et les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai » (Jean 21, 24).

Cela signifie aussi que l’apôtre n’est pas seul, mais entouré d’une communauté qui a pu prendre part à la rédaction ou à la révision du texte. Cela peut expliquer des différences de style.

Blanc – C’est vrai que la communauté a un rôle important dans la conservation et la transmission d’un texte. Mais ce qui me gêne dans ce que tu dis c’est qu’il y a aussi eu des groupes pas très « catholiques » qui rédigèrent des textes en faisant croire qu’ils venaient des apôtres. C’est ce qu’on appelle les « apocryphes » comme le texte appelé « évangile de Thomas ». Il y avait même pas mal de texte qui s’appelaient aussi « apocalypse », comme l’apocalypse de Pierre ou de Paul. Comment savoir que l’Apocalypse de Jean n’est pas un de ces faux.

Noir – Je te ferai remarquer que tous tes arguments sur le fait que l’auteur de l’apocalypse ne revendique pas d’être apôtre jouent maintenant en la faveur de l’authenticité de l’Apocalypse. Un faux aurait clairement revendiqué d’être écrit par un apôtre. Mais tu as raison d’être inquiet et les premiers chrétiens se sont aussi posé la question. Vers le 5e siècle dans la partie orientale de l’Église on a d’ailleurs écarté l’Apocalypse par crainte qu’elle soit un apocryphe, mais la partie occidentale l’a toujours gardé et finalement elle est revenue même en Orient.

Enfin, il faut dire que des auteurs chrétiens parmi les plus anciens que nous ayons après le Nouveau Testament, comme par exemple Justin de Naplouse ou Irénée de Lyon, attribuent sans crainte l’Apocalypse à Jean l’Apôtre. Même s’il reste des doutes légitime, il y a aussi de bonnes raisons d’avoir confiance en cette tradition.




frère Pierre de Marolles

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Message par Lumen Mer 27 Avr 2022 - 19:13

Apocalypse - Divine ménagerie (Ap 4-5)




3. Apocalypse 4 à 5 : les animaux divins

Apocalypse veut dire “révélation” et pas “fin du monde”. En disant cela on pourrait avoir l’impression que l’Apocalypse est comme une fenêtre ouverte dans le ciel. Dans une sorte de voyeurisme divin, il suffirait de lire ce livre pour savoir à quoi ressemble le ciel ! Mais si on prend les visions au pied de la lettre, ça fait une sacrée ménagerie ! Il y a des fauves et des oiseaux, des vieux rois qui côtoient des animaux de ferme, et comme il se doit, des anges en pagaille ! En plus l’Apocalypse n’a sûrement pas été écrite pour satisfaire notre curiosité. Il y a sans doute quelque chose à comprendre, à interpréter. Mais interpréter, ce n’est pas si simple…

Les chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse décrivent la grande vision de Jean dans le ciel. C’est donc un bon endroit pour apprendre à interpréter les images de l’Apocalypse.

Regardons le plan : Après les 3 premiers chapitres, où il se trouvait sur l’île de Patmos, Jean est transporté au ciel. Ce changement de décor implique une nouvelle section qui se poursuivra jusqu’au chapitre 12, voire même jusqu’à la fin du chapitre 16.


Les images du chapitre 4

Arrêtons-nous à cette grande vision présentée dès le chapitre 4. Que nous décrit Jean ?

- Un trône et quelqu’un sur ce trône (qui restera mystérieux) ;

- 24 anciens en vêtement blanc qui portent des couronnes, jouent de la musique et offrent des parfums ;

- 4 « vivants » qui ressemblent l’un à un lion, l’autre à un taureau, le troisième à un homme, et le dernier à un aigle.

Il faudrait encore ajouter, pour que le tableau soit complet, des éclairs et du tonnerre, 7 torches enflammés et une mer comme du cristal…

Devant une telle image nous pouvons nous sentir un peu démuni…


Un dictionnaire des symboles : l’Ancien Testament

Et pour cause ! Le langage symbolique que parle le livre de l’Apocalypse est pour nous comme une langue étrangère ! Nous avons besoin d’un dictionnaire ! Le dictionnaire de ces images, c’est l’Ancien Testament ! Si nous ne comprenons rien, c’est parce que nous ne connaissons pas les Écritures aussi bien que les connaissaient l’auteur de l’Apocalypse et ses lecteurs !

Si nous étions plus habitués à la Bible, les éclairs, le tonnerre, le feu et la mer de cristal nous auraient aussitôt rappelé la montagne du Sinaï où Moïse a reçu les tables de la loi !

Les 24 anciens qui offrent de l’encens et de la musique, eux, auraient dû nous évoquer aussitôt le temple de Jérusalem où les prêtres se répartissaient en 24 classes pour offrir des sacrifices d’encens et chanter les louanges de Dieu.

Le trône et les vivants quant à eux, évoquent les visions des prophètes qui ont vu et décrit la gloire de Dieu (comme Isaïe ou surtout Ézéchiel).

Pour Jean, découvrir tout cela dans le ciel n’est pas un scoop ! Tous ces éléments sont dans le langage biblique, une manière classique de décrire la gloire et la majesté de Dieu.


Une synthèse

Ce qui est déroutant c’est que l’Apocalypse semble vouloir tout dire en même temps et rassembler toutes les images de l’Ancien Testament dans une seule image. L’Apocalypse récapitule, synthétise et rassemble, tout ce que les Ecritures révélaient de Dieu dans une seule vision : c’est grandiose ! Mais pour nous qui n’avons pas l’habitude, c’est l’overdose !

La nouveauté révélée

Cependant, tandis qu’il nous bombarde d’images classiques, le texte dit pourtant quelque chose de radicalement nouveau : un nouvel invité à la cour céleste qui va tout changer ! La situation au ciel est en effet présentée comme quelque peu bloquée :

« J’ai vu, dans la main droite de celui qui siège sur le Trône, un livre (…) scellé de sept sceaux. (…) Mais personne, au ciel, sur terre ou sous la terre, ne pouvait ouvrir le Livre et regarder » (Apocalypse 5, 1-3)

Comme s’il symbolisait le mystère de Dieu lui-même, le livre qui est dans sa main reste scellé ! Et alors que tous se demandaient qui serait assez puissant pour ouvrir le livre, voici qu’apparaît :

« Un Agneau debout, comme égorgé (…) Il s’avança et prit le Livre dans la main droite de celui qui siégeait sur le Trône » (Apocalypse 5, 6-7)

C’est là, le grand bouleversement de cette vision de Jean ! Voici qu’un fragile petit agneau vient ouvrir les mystères de la gloire de Dieu !


L’Agneau

Nous n’avons pas besoin cette fois-ci d’un long détour par l’Ancien Testament pour savoir qui représente cet agneau ! C’est Jésus que Jean le baptiste avait désigné comme « l’agneau de Dieu » dans une image géniale exprimant à la fois toute l’innocence et la pureté mais aussi le sacrifice pour les péchés. En le représentant comme « égorgé », c’est-à-dire offert en sacrifice, et pourtant « débout », l’Apocalypse prolonge cette image en un superbe symbole de la résurrection : celui qui a donné sa vie par amour est vivant par-delà la mort !

Dieu partage avec le Christ

A peine cet agneau a-t-il touché le livre que le ciel explose de joie ! Et cela aussi c’est une révolution ! Car les louanges du ciel étaient jusque-là réservées à Dieu seul ! C’est un mouvement permanent dans l’Apocalypse : tout ce qui était réservé à Dieu seul dans les Écritures, est transféré au Christ.

La victoire du Christ, présente et future

Mais il y a plus ! En effet, le fait que la première grande vision de l’Apocalypse soit cette « intronisation » de l’Agneau, est lourd de conséquence ! D’habitude dans un livre, on attend les dernières pages pour nous offrir la révélation finale, nous raconter la victoire du héros ! Même dans l’Ancien Testament, le salut de Dieu était généralement promis par les prophètes au futur ! Ici dès le début du livre, on nous révèle d’ores et déjà que le Christ est vainqueur de la mort, qu’il est Dieu et qu’il est acclamé au ciel ! C’est encore un trait caractéristique de l’Apocalypse : elle n’annonce rien au futur qu’elle n’ait déjà dévoilé au présent ! Si elle déclare victorieux les martyrs et perdants les bourreaux, c’est parce que la victoire est déjà acquise dans le Christ ! Pas de consolation pour demain mais une joie à découvrir dès maintenant !



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Message par Lumen Jeu 28 Avr 2022 - 14:53

Les images de l’Apocalypse: ça sert à quoi ?




4. Pourquoi tant d’images dans l’Apocalypse ?

Le trône, l’agneau, les 24 anciens, les 4 vivants… C’est bien beau tout ça, mais concrètement est-ce que cela sert à quelque chose dans la vie ?

Blanc – Lorsqu’on est un spécialiste de la Bible, je comprends qu’il soit important de savoir interpréter les images mystérieuses de l’Apocalypse… Mais pour le commun des mortels, cela ne change pas grand-chose de savoir ce qu’elles représentent. L’Apocalypse vient rarement dans les lectures à l’église et personne ne fait de leçon de catéchisme sur le sujet…

Noir – T’es jamais rentré dans une église toi ?... Les images de l’Apocalypse sont partout ! L’agneau immolé avec son livre scellé, est sur presque tous les autels ! Il est presque impossible de trouver une église sans les 4 vivants : le lion, le bœuf, l’homme et l’aigle, représentés quelque part ! Je ne sais pas si tu as remarqué, mais presque une représentation de la Vierge Marie sur deux, a la lune sous ses pieds et une couronne de 12 étoiles sur la tête comme la femme qui apparaît dans le chapitre 12 de l’Apocalypse …

Blanc – Oui, bon ! Je t’accorde qu’on ne peut pas vraiment les éviter. Mais la question n’est pas réglée pour autant ! C’est vrai : a-t-on vraiment besoin de lire le texte de l’Apocalypse pour comprendre ces images ? Je m’explique : On n’a pas besoin de lire l’Apocalypse pour comprendre que l’agneau représente le Christ. Pour les 4 vivants, c’est encore pire. Ils sont représentés dans toutes les églises parce qu’ils sont censés représenter les 4 évangélistes. Mais cette interprétation ne vient pas vraiment du livre de l’Apocalypse où ils sont seulement 4 créatures célestes entourant le trône. Même l’identification entre la Vierge Marie et la femme d’Apocalypse 12 mériterait une discussion !

Noir – Tu as raison, lire le texte ne suffit pas. Car les images dans nos églises ne sont jamais de simples illustrations. Mais cela ne veut pas dire que cela ne sert à rien de lire le texte. Au contraire cela signifie qu’il faut s’intéresser non seulement au texte, mais encore à son interprétation, voire même aux différentes interprétations traditionnelles qui en ont été faites dans le passé (comme par exemple l’identification des 4 vivants aux 4 évangélistes). Cela peut paraître beaucoup demander pour le « commun des mortels » comme tu dis, mais l’enjeu est énorme. En effet, toutes ces images dans nos églises s’impriment en nous et forment notre imaginaire en matière religieuse. Mais notre foi ne doit pas d’abord reposer sur ces images, si belles soient elles.

Blanc – C’est vrai tu as raison. Et en plus nous n’avons parlé que des images dans nos églises, mais des personnes qui ne sont jamais entrées dans une église ont hérité, elles aussi, de pas mal de représentations de Dieu ; pense à toutes celles qui s’en sont « échappées » et qui continuent d’alimenter l’imaginaire collectif ! « Dieu comme un vieux barbu qui juge le monde depuis le ciel ». Il est vrai que nous devons beaucoup de ces images à l’Apocalypse. Mais justement l’Apocalypse ne donne jamais une seule image. Elle superpose les images et nous fait comprendre que Dieu reste au-delà de toute représentation.

Noir – Une petite leçon de caté sur le sujet ne serait peut-être pas une si mauvaise idée…




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Message par Lumen Ven 29 Avr 2022 - 15:36

Apocalypse - Catastrophes en cascades (Ap 6-11))




5. Apocalypse 6 à 11 : catastrophes en série

Nous allons enfin pouvoir ouvrir le livre scellé de 7 sceaux et savoir ce qu’il révèle !

Voix – off : Les 4 premiers sceaux sont ouverts ! Voici les 4 cavaliers de l’Apocalypse : la victoire, la guerre, la famine et la peste ! 5e sceau : les âmes des martyrs crient vengeance ! 6e sceau : la terre est ébranlée, les étoiles tombent, le ciel est replié comme un livre !

Euh… Vous êtes sûr de vouloir ouvrir le livre… ?

C’est bien beau de rappeler que « Apocalypse » ne signifie pas « fin du monde », mais « révélation », « dévoilement », pourtant il faut bien admettre que le livre de l’Apocalypse est plein de cataclysmes.


Un rythme à 7 temps

Avant de plonger dans le texte et voir ce que peuvent signifier ces cataclysmes, prenons le temps de regarder le plan. Si on survole le plan, on retrouve plusieurs fois dans le livre une sorte de compte à rebours. Dans un décompte à 7 numéros, les catastrophes s’enchaînent et s’amplifient, annonçant la fin. Il y a d’abord les 7 sceaux du livre qui sont ouverts, puis les 7 trompettes sonnées par des anges, enfin les 7 coupes déversées sur la terre.

Une première chose que nous pouvons remarquer, c’est le rythme de chacun de ces comptes à rebours. Les premiers éléments s’enchaînent très vite, puis le texte commence à traîner, s’attardant généralement sur l’avant-dernier élément. Ça fait : 1, 2, 3, 4, 5 …, 6 … … … et 7 ! Par exemple, entre la 6e et la 7e trompette, se déroulent plus de 2 chapitres ! Autant dire que lorsqu’on nous annonce la sonnerie de la 7e trompette, on avait même oublié qu’il en restait encore une qui devait sonner !

Ce rythme, faussement chronologique, crée un effet puissant d’attente et de suspens. On a toujours l’impression d’être à l’avant dernière étape, que le dernier saut est imminent et pourtant… il n’arrive jamais !


Un enchaînement sans pause

Un autre effet vient encore renforcer cette impression de fin qui n’en finit jamais : aussitôt une série finie, une autre recommence ! C’est particulièrement vrai avec l’enchaînement des sceaux et des trompettes au début du chapitre 8 :

« Quand il [l’agneau] ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d’environ une demi-heure. Et j’ai vu les sept anges qui se tiennent devant Dieu : il leur fut donné sept trompettes. » (Apocalypse 8, 1-2)

On est à peine remis de l’attente du 7e sceau que voici les 7 trompettes et c’est reparti ! C’est comme d’ouvrir des poupées russes, c’est sans fin ! C’est d’ailleurs probablement l’effet recherché par le livre : rendre compte en même temps du salut qui est sur le point d’arriver et pourtant de cette attente, qui dure douloureusement. D’un côté nous avons toujours l’impression que nous sommes à l’avant dernière heure, que le Seigneur tarde à venir, et d’un autre ces événements en cascades nous montrent que Dieu ne reste pas inactif, le salut est en cours !


Pourquoi des catastrophes ?

Mais vous allez me demander pourquoi faut-il que le salut en cours se manifeste par des catastrophes ? Pour répondre à cette question, il faut plonger dans le texte. Prenons par exemple l’ouverture du 6e sceau :

« Alors j’ai vu : quand il [l’agneau] ouvrit le sixième sceau, il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme une étoffe de crin, et la lune entière, comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre comme lorsqu’un figuier secoué par un grand vent jette ses fruits. Le ciel se retira comme un livre qu’on referme ; toutes les montagnes et les îles furent déplacées. Les rois de la terre et les grands, les chefs d’armée, les riches et les puissants, tous les esclaves et les hommes libres allèrent se cacher dans les cavernes et les rochers des montagnes. » (Apocalypse 6, 12-15)

Spontanément, face à une telle description, des images de catastrophes humanitaires nous viennent en tête et les habituelles questions « Comment Dieu peut-il permettre cela ? » nous assaillent. Mais ce n’est pas du tout la réaction des habitants de la terre que décrit l’Apocalypse, au contraire :

« Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : “Tombez sur nous, et cachez nous du regard de celui qui siège sur le Trône (…) ” »

Étonnamment, les habitants de la terre ne tremblent pas tant devant la nature déchaînée que devant Celui qui la met dans cet état !


La Création et son Créateur

Si nous ne comprenons pas, c’est parce que nous ne sommes pas assez familiers des Écritures ! Dans l’Ancien Testament, les cataclysmes naturels ne sont pas tant perçus comme des catastrophes humanitaires mais comme des signes que la création tremble devant son créateur. Comme le dit très bien un psaume :

« Les montagnes fondent comme cire devant le Seigneur, devant le Maître de toute la terre. » (Psaume 96-97, 5)

La plupart des bouleversements cosmiques décrits dans l’Apocalypse ne sont donc pas des punitions mais des signes « théophaniques », c’est-à-dire qu’ils ont pour but de manifester la présence du Dieu tout-puissant devant qui tremble la création tout entière ! « A quoi bon tant de terreur ? » me direz-vous ! Eh bien à rappeler aux hommes, particulièrement aux plus méchants qui se croient tout permis, cette présence divine, qu’ils ont terriblement tendance à oublier.

Ainsi les catastrophes en cascade du livre de l’Apocalypse, sous leur aspect terrible, sont autant d’appels à la conversion : le temps est proche, déjà la création montre des signes de sa fragilité, il est temps de revenir au Seigneur qui seul dure éternellement !




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Message par Lumen Sam 30 Avr 2022 - 17:13

Apocalypse - Est-ce qu'il n'y aura que 144000 sauvés ?




6. Seulement 144 000 sauvés ?

« J’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : ils étaient cent quarante-quatre mille » (Apocalypse 7, 4)

Blanc – 144 000 ça fait beaucoup de monde ! Euh… En fait… Vu qu’on est déjà 7 milliards en ce moment… donc sur plusieurs millénaires d’histoire humaine… Bon alors si je divise 144 000 par le nombre de génération depuis les origines de l’humanité…

Noir – Je peux savoir ce que tu fais ?

Blanc – Je calcule le nombre moyen de personnes qui seront sauvés par génération. 144 000 : ça ne fait pas beaucoup en fin de compte…

Noir – Mais, ce n’est pas vrai… Mon pauvre vieux ! 144 000 : c’est symbolique ! 144 c’est 12 x 12 or douze c’est le nombre qui dans la Bible symbolise la multitude. Comme les douze tribus d’Israël qui symbolisent cette descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel ou les grains de sables au bord de la mer que Dieu avait promis à Abraham ! Si 12 c’est déjà la multitude alors imagine 12 x 12 x encore 1000 !

Blanc – Merci je sais compter ! Mais le fait que cela soit symbolique n’empêche pas forcement que ce soit aussi exact. Regarde Jésus il a choisi 12 apôtres, c’était symbolique car ils allaient être le commencement d’un peuple nouveau, mais en même temps il était vraiment 12 ! Et lorsque Juda a disparu, ils ont même élu Matthias pour être de nouveau 12 exactement !

Noir – Oui mais justement le cas que tu cites est intéressant car on sait qu’il n’y avait pas seulement les 12 apôtres mais aussi une foule de disciples dont par exemple la mère de Jésus et bien d’autres femmes !

Blanc – Tu as raison d’ailleurs maintenant que je relis le texte il dit juste ensuite :

« Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. » (Apocalypse 7, 9)

Le texte précisait d’ailleurs que les 144 000 venaient « de toutes les tribus des fils d’Israël » dont en fait c’était seulement le nombre des juifs de l’ancienne alliance à être sauvé !

Noir – Tu tiens absolument à limiter la miséricorde de Dieu… Même pour les seuls descendant d’Abraham mort avant la venue du Christ, je ne pense pas qu’il faille prendre ce chiffre au pied de la lettre. Au contraire c’est pour moi un exemple de comment le texte de l’Apocalypse nous montre qu’il faut interpréter les images qu’il donne.

Blanc – Comment ça ?

Noir – Et bien, si tu regardes attentivement tu verras que le texte dit que Jean a entendu que les élus seraient 144 000 issu des tribus d’Israël, mais qu’ensuite il a vu une foule que nul ne pouvait dénombrer venant de toutes les nations de la terre. C’est bien la même foule dont il entend parler puis qu’il voit directement. Ainsi le nombre et l’origine donné était symbolique et ne devait pas être pris au pied de la lettre.

Blanc – Alors aussi nombreux qu’on soit on peut faire partie des 144 000 !

Noir – Oui, c’est comme ça que Dieu calcule.




frère Pierre de Marolles

Frère Pierre de Marolles est frère dominicain de la province de Suisse.
Après des études à Fribourg, En 2021, il poursuit un doctorat à Louvain-la-Neuve,
où il continue de travailler sur l'Apocalypse.




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Message par Lumen Dim 1 Mai 2022 - 16:07

Apocalypse - Monstres & Cie (Ap 12-16)




7. Apocalypse 12 à 16 : monstres et compagnie


Attention !!! Dans la catégorie monstre, j’appelle : le dragon !!!

« Rouge feu, avec sept têtes et dix cornes, et, sur chacune des sept têtes, un diadème. Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel, les précipita sur la terre. » (Apocalypse 12, 3-4)

Et vous n’avez encore rien vu ! Voici la bête de la mer :

« Une Bête ayant dix cornes et sept têtes, avec un diadème sur chacune des dix cornes et, sur les têtes, des noms blasphématoires. Et la Bête que j’ai vue ressemblait à une panthère ; ses pattes étaient comme celles d’un ours, et sa gueule, comme celle d’un lion. » (Apocalypse 13, 1-2)

Toujours livrées avec son comparse la bête de la terre :

« Elle avait deux cornes comme un agneau, et elle parlait comme un dragon. (…) Elle produit de grands signes, jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre » (Apocalypse 13, 11.13)

Impressionnant n’est-ce pas !!! … Un peu trop d’ailleurs… S’il y a de bonnes raisons de s’intéresser à l’Apocalypse, elle fascine malheureusement pour de mauvaises raisons. Elle attire par son ésotérisme et ses créatures terrifiantes. On pense y découvrir le secret du mal et de son pouvoir. Ce n’est peut-être pas complètement faux, mais il faut prendre garde de ne pas tomber dans le piège qu’elle dénonce : la fascination du mal ! Pour affronter cette question regardons les chapitres 12 à 15.


Le plan

Avant de regarder ce que le texte nous révèle sur le mystère du mal, regardons le plan. Nous voyons sur le plan un long développement entre les 7 trompettes et les 7 coupes. Trois monstres y apparaissent, un grand dragon chassé du ciel qui fait surgir une bête de la mer et une autre de la terre.

Arrêtons-nous à l’image terrible du dragon et de ces deux bêtes. Nous nous doutons qu’il ne s’agit pas de prendre ces descriptions au pied de la lettre. Mais comment les interpréter ? Comme toujours c’est l’Ancien Testament qui sera notre dictionnaire pour comprendre le langage symbolique de l’Apocalypse.


Le dragon

Le dragon n’est pas trop difficile à interpréter, surtout que le texte est assez explicite et correspond à notre imaginaire :

« Le grand Dragon, le Serpent des origines, celui qu’on nomme Diable et Satan, le séducteur du monde entier. » (Apocalypse 12, 9)

Notons cependant là encore comment l’Apocalypse essaye de synthétiser toutes les images présente dans les Ecritures pour parler du mal, depuis le serpent qui séduisit Eve au jardin de la Genèse, jusqu’au grand dragon appelé aussi Léviathan qui est un monstre marin, dont parlent les psaumes et les prophètes.!


Des symboles équivoques

Les deux bêtes nous sont plus difficiles à interpréter. Elles font référence à une vision du prophète Daniel où sont décrit 4 bêtes terrifiantes sortant successivement de la mer. Chez ce prophète, elles sont explicitement identifiées comme 4 royaumes (Daniel 7, 17). Au chapitre 17 de l’Apocalypse, alors que la première bête réapparait, tendrait à l’identifier à l’empire romain car il est précisé que les 7 têtes sont 7 collines (Apocalypse 17, 9) ce qui est une célèbre caractéristique de la ville de Rome. Mais il est aussi donné une autre interprétation à ces 7 têtes qui serait aussi « 7 rois ».

Les symboles de l’Apocalypse ne sont donc pas univoques : c’est justement là leur force et leur danger ! Le danger, c’est de se lancer dans un jeu d’identification pour trouver quel personnage historique ou un groupe humain pourrait avoir été symboliquement visé par les bêtes de l’Apocalypse. Et on ne manque pas de chef d’état ou de dictateur puissants et dangereux qui nous semblerait encore aujourd’hui constitué de bons candidats à une telle identification. Il faut cependant réaliser qu’il y en a toujours eu et qu’il y en aura toujours !

C’est justement la force du langage symbolique, quand bien même la bête a pu désigner à l’époque de Jean, l’empire romain en général ou un empereur comme Néron en particulier, elle continue de désigner à chaque époque toute puissance qui revendique le pouvoir suprême et use de violence pour l’obtenir ! Mais attention ! La tentation est forte d’utiliser un tel symbole pour diaboliser nos ennemis et ceux qui nous font peur ! Le texte de l’Apocalypse est plus subtil que cela !


Une théologie du pouvoir ?

Après ce survol, il nous faut donc plonger dans le texte. En effet, les habitants de la terre n’ont pas peur des deux bêtes : ils sont fascinés par elles ! Et cela d’autant plus qu’elles ne manquent pas de ressembler par certains aspects à l’Agneau. Il est précisé par exemple que la bête de la terre « a des cornes comme un agneau » (Apocalypse 13, 11). La bête de la mer a l’une de ses têtes qui « était comme blessée à mort, mais dont la plaie mortelle fut guérie. » Ce qui rappelle l’agneau immolé mais debout (Apocalypse 5, 6). Cela est riche d’enseignement : le mal ne peut attirer par lui-même, il faut qui prenne les traits du bien pour nous séduire. Dans cette horrible caricature l’Apocalypse nous avertit donc qu’il faut savoir voir au de-là des apparences. A ceux que le pouvoir fascine, elle offre donc un avertissement !

Mais elle dit également quelque chose à dire à ceux que le pouvoir oppresse !  En effet dès son apparition au chapitre 12, l’effrayant dragon est déclaré vaincu :

« Maintenant voici le salut (…) ! Car il est rejeté, l’accusateur de nos frères (…). Cieux, soyez donc dans la joie, et vous qui avez aux cieux votre demeure ! Mais malheur à la terre et à la mer : le diable est descendu vers vous, plein d’une grande fureur ; il sait qu’il lui reste peu de temps. » (Apocalypse 12, 10.12)

Si le mal se déchaîne ici-bas c’est donc parce qu’il sait que son temps est compté. Un temps est laissé pour que les hommes puissent librement choisir leur camp, mais le mal part perdant dès le départ !

S’il semble ici-bas avoir le dernier mot, ce n’est que parce que les apparences sont trompeuses : c’est pourquoi une révélation est nécessaire ! Et cette révélation a été apporté par Jésus Christ qui malgré l’échec apparent de la croix, a vaincu le mal par le bien ! C’est paradoxalement ce que les images de l’Apocalypse viennent dévoiler. Des images pour aller plus loin que les apparences !




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Message par Lumen Lun 2 Mai 2022 - 16:07

Apocalypse : qui se cache derrière le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ?




8. 666

« À tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, elle [la bête] impose une marque sur la main droite ou sur le front (…) : le nom de la Bête est le chiffre de son nom. C’est ici qu’on reconnaît la sagesse. Celui qui a l’intelligence, qu’il se mette à calculer le chiffre de la Bête, car c’est un chiffre d’homme, et ce chiffre est six cent soixante-six. » (Apocalypse 13, 16-18)

Waouh ! Ça fait plutôt peur ! Pas étonnant que ce nombre fascine autant de monde que cela ! Mais qui se cache derrière le chiffre de la bête ?...

Blanc– Je peux savoir ce que tu fais ?

Noir- Euh, je calcule le nom caché derrière le chiffre de la bête …

Blanc – Mais, ce n’est pas vrai… 666 : c’est symbolique ! 7 c’est le chiffre de la perfection, 6 ce n’est donc pas tout à fait 7, c’est donc l’imperfection et 666 c’est 3 fois l’imperfection !

Noir Intéressant sauf que nulle part dans la Bible le chiffre 6 n’est utilisé dans ce sens… Je ne suis pas contre ton interprétation mais je ne crois pas que ce soit le sens premier de ce nombre ! En plus d’habitude, le texte de l’Apocalypse lui-même nous encourage à prendre les choses de manière symbolique mais là tu l’as entendu, il dit qu’il faut « calculer le chiffre de la bête » parce que c’est un « chiffre d’homme » qui a à voir avec le « nom de la bête ». Or c’est exactement ce qu’on fait avec la gématrie.

Blanc – La quoi ?

Noir – La gématrie. Attends je t’explique. Tu sais que dans l’antiquité on n’écrivait pas les nombres comme nous avec les chiffres arabes mais on utilisait des lettres de l’alphabet.

Blanc– Comme les chiffres romains : le I pour 1, le V pour 5, le X pour dix etc.

Noir – Exactement ! Sauf qu’en grec et en hébreu c’était plus simple : on prenait les 9 premières lettres de l’alphabet pour les chiffres de 1 à 9, puis les 9 suivantes pour les dizaines de 10 à 90, puis les 9 suivantes pour les centaines de 100 à 900 (bon il fallait rajouter deux trois symboles mais à la fin ça marche). Du coup par exemple 144, tu écris ça en grec Rho-Mu-Delta.

Blanc –  d’accord ! Et alors ?

Noir Eh bien du coup, dans l’autre sens toutes les lettres de l’alphabet ont une valeur numérique. Et par conséquent, tout mot que tu écris équivaut à un nombre. Jésus par exemple, ça donne en grec 10 + 8 + 200 + 400 + 200 = 818. C’est ça la gématrie, c’était quelque chose de courant dans l’antiquité. On a par exemple retrouvé un graffiti grec à Pompéi qui dit « J'aime celle dont le nom est 545 »

Pour le chiffre de la bête, ça marche avec le nom de l’empereur « Néron » qui a persécuté les chrétiens : en grec : 50 + 5 + 100 + 800 + 50 ça fait 1005, ce n’est pas bon ! Mais si je mets Qesar Neron en hébreu, 100 + 60 + 200 + 50 + 200 + 6 + 50, c’est bon, ça fait 666 !

Blanc – D’accord mais si j’ai bien compris le système, cela veut aussi dire que si chaque mot ou nom correspond à un seul nombre, en revanche chaque nombre peut renvoyer à plusieurs noms…

Noir – Oui, c’est juste… Du coup, nous dire que calculer le chiffre de la bête, c’est un peu un piège quand même !

Blanc – Ou une manière de dire : « à chaque époque vous pourrez trouver des personnes ou des groupes qui correspondent au 666 et qu’il vous faudra démasquer ».




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Message par Lumen Mar 3 Mai 2022 - 14:42

Apocalypse - Happy end ? (Ap 17-22)




9. Apocalypse 17 à 21 : happy end !


Nous voilà enfin arrivés à la fin !

Voix off : le Jugement dernier ! L’humanité coupée en deux ! L’ange avec sa balance ! Les tourments de l’enfer…

Eh non ! Désolé de vous décevoir ! Toutes ces images ne doivent pas grand-chose à l’Apocalypse. Mais alors que raconte la fin de l’Apocalypse ?


Les deux cités

Comme au début du livre, quand Jean passe de l’île de Patmos au ciel, un changement de décor marque clairement le début d’une nouvelle et dernière section. En effet, au début du chapitre 17, un ange vient trouver Jean pour l’emmener voir la ville de Babylone et puis revient le chercher au chapitre 21 pour l’emmener voir cette fois-ci la Jérusalem. La section finale de l’Apocalypse est donc marquée par l’opposition entre ces deux cités, nous y reviendrons. Plongeons donc une dernière fois dans le plan.

Le combat final

Entre deux, la présentation des deux cités, le combat final et le jugement, sont réglés en deux chapitres seulement ! Eh oui ! Je dis seulement car quand on y pense, c’est court sur un livre de 22 chapitres, réputé raconter la fin du monde…

C’est même encore pire que ça puisqu’en fait le combat final est réglé en à peine 3 versets ! Nous retrouvons en effet les deux bêtes, qui ont rassemblé leurs armées, prêtes à affronter un mystérieux cavalier blanc qui n’est pas sans rappeler le Fils d’homme apparu au début du livre, accompagné de sa propre armée ! Un combat fantastique nous est promis mais qui tient en 3 phrases :

« Et j’ai vu la Bête, les rois de la terre, et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre au cavalier et à son armée. La Bête fut capturée, et avec elle le faux prophète (…). Ils furent jetés vivants, tous les deux, dans l’étang de feu embrasé de soufre. Les autres furent tués par le glaive du cavalier. » (Apocalypse 19, 19-21)

Il faut s’imaginer un film hollywoodien de 2 h où la bataille finale tant attendue serait finie en 2 min… On est presque tenté de dire « tout ça pour ça ! »


Le Jugement dernier

Et le jugement dernier n’a pas de quoi nous consoler : 5 versets en tout et pour tout… qui se concentrent surtout sur le fait que tous les morts ressuscitent et que la mort elle-même est vaincue. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les seuls, dont il soit vraiment précisé qu’ils seront « torturés jour et nuit pour les siècles des siècles » dans l’étang de feu, sont justement le dragon et les bêtes (Apocalypse 20, 10). Si le jugement dernier tient si peu de place, c’est que, pour l’Apocalypse, le jugement a déjà eu lieu, avant même la bataille finale, dans l’effondrement de Babylone !

La ruine de Babylone

Laissons donc là notre survol et plongeons dans le texte. En effet, la grande cité, Babylone, que Jean découvre au chapitre 17, n’est présentée dans sa puissance que pour nous annoncer aussitôt sa ruine ! C’est la grande révélation de l’Apocalypse : le mal s’effondre de lui-même car sa force n’est qu’illusion !

La fin de l’Apocalypse présente donc bien un jugement où le bien est définitivement séparé du mal. Elle le fait en présentant de façon tout à fait symétrique les deux cités qui sont, selon une image classique dans la Bible, présentées comme deux femmes.

A la Babylone, la grande prostituée enivrée du sang des martyrs, est opposée la Jérusalem, belle comme une épouse parée pour des noces. Elles sont toutes les deux présentées à Jean par un même ange qui le transporte et le guide dans sa visite. Les deux sont liées aux protagonistes du combat final puisque Babylone chevauche la bête, alors que Jérusalem est l’épouse de l’agneau.


Du jardin à la ville

Il convient toutefois de s’arrêter sur un fait qui peut paraît évident mais qui ne l’est pas : à savoir le fait qu’il s’agisse justement de deux villes ! La ville est en effet une réalité ambiguë dans la Bible : Depuis la première ville dont le bâtisseur n’est autre que Caïn, le premier meurtrier, jusqu’aux grandes villes-empires comme Babylone ou Rome, en passant par la célèbre tour de Babel, qui avant d’être une tour est une ville, ou par les grandes villes de l’esclavage en Égypte : les villes sont plutôt synonymes dans les Écritures de violence et d’oppression. Leur destruction est donc un symbole de libération et de paix ! Mais il y a Jérusalem, la ville conquise par David que Dieu a choisie « pour y faire reposer son nom », vers qui afflueront toutes les nations de la terre pour vivre enfin dans l’entente et la sécurité !

Dieu, au début de l’histoire des hommes leur avait offert un jardin pour y vivre avec lui. Mais les humains ont préféré construire des villes pour y habiter ! Ainsi à la fin de l’histoire, Dieu choisit donc de balayer ce que ces villes ont de violence et d’oppression mais il fait quand même descendre du ciel une ville pour vivre pour toujours avec les hommes !


La Jérusalem céleste

La Jérusalem céleste est donc en elle-même un symbole de cette rédemption, de ce rachat, puisqu’elle est en même temps la ville des hommes, œuvre de mains humaines, et un cadeau de Dieu venu du ciel ! On y retrouve d’ailleurs tout ce que l’homme avait perdu du jardin des origines, car au milieu de la ville coule le fleuve d’eau vive et l’arbre de vie y offre son fruit !

Voilà la grande vision finale sur laquelle se conclut l’Apocalypse :


« Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » (Apocalypse 21, 3-4)




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