Le Frechou pas reconnu par l'église
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Le Frechou pas reconnu par l'église
ANDIRAN-LE-FRECHOU
Mise en garde contre les prétendues "apparitions"
d'Andiran-le-Fréchou
LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE - n° 1925 du 5/10/1986 page 878
Andiran-le-Fréchou (Lot-et-Garonne) est le lieu de prétendues apparitions de la Vierge. C'est là que s'est également implanté un groupe qui se présente comme une "communauté religieuse", sous le nom de "Serviteurs de Notre-Dame" ou de "Fraternité Salve Regina".
Le groupe du Fréchou s'est d'abord mis dans la mouvance de l'ordre des Carmes de la Sainte-Face de Palmar de Troja (près de Séville en Espagne), dont le responsable et "voyant", Clément Dominguez, s'est fait ordonner prêtre illégitimement et s'est proclamé Pape, à la mort de Paul VI, sous le nom de Grégoire XVII.
C'est à Palmar de Troja que les deux responsables du Fréchou ont été "ordonnés évêques" une première fois ; puis, ils se sont séparés du groupe de Palmar de Troja ; ils se sont adressés à Mgr Ngo Dinh Thuc, ancien évêque vietnamien, pour se faire ordonner une deuxième fois.
Dans l'un et l'autre cas, la S. Congrégation pour la Doctrine de la foi, par mandat spécial du Pape, a déclaré que "l'Église ne reconnaît ni ne reconnaîtra l'ordination de ceux qui, déjà, ont ainsi été ordonnés illégitimement ou de ceux qui, éventuellement, seraient ordonnés par eux". (Cf. Déclaration du 12 mars 1983, dans la Documentation catholique n° 1854 du 19 juin 1983, p. 619 ; cf. Décret du 17 septembre 1976, dans la Documentation catholique n° 1706 du 17 octobre 1976, p. 857). Ceux qui ont ainsi été ordonnés ont été excommuniés. Quant à Mgr Ngo Dinh Thuc, il s'est rétracté publiquement une dernière fois le 11 juillet 1984 et les sanctions ecclésiales portées contre lui ont été levées par le Pape ; cette absolution des peines encourues ne concernait que Mgr Ngo Dinh Thuc lui-même. (Cf. la Documentation catholique n° 1889, du 3 février 1985, p.185).
Par rapport au groupe du Fréchou, l'attitude à tenir est simple : non seulement, il n'est pas possible d'accorder quelque crédit, que ce soit à cette communauté et aux idées sur la foi chrétienne qu'elle propage, mais ce serait, pour un catholique, se mettre en situation de grave désobéissance à l'Église que de participer de quelque manière aux réunions proposées par ce groupe. La S. Congrégation pour la Doctrine de la foi mettait clairement en garde les catholiques "afin qu'ils ne donnent en aucune manière leur participation et leur soutien aux activités liturgiques ou autres organisées par les personnes" qui avaient été ordonnées par Mgr Ngo Dinh Thuc ou ceux qu'ensuite les premiers auraient ordonnés. (Cf. la Documentation catholique n° 1854 du 19 juin 1983, p. 619).
Les positions de Mgr Johan, ancien évêque d'Agen, et de Mgr Saint-Gaudens, évêque d'Agen, "qui ont engagé pleinement leur responsabilité d'évêques en communion avec le Pape Jean-Paul II, successeur de Pierre", sont sans ambiguïté. Ils ont repris leurs interventions antérieures, le 18 février 1982, en déclarant notamment : "Notre-Dame ne peut pas approuver une si grave désobéissance, une telle rupture de communion. Marie, Mère du Christ et Mère de l'Église, ne saurait approuver une telle division dans l'Église, Corps du Christ. (...) Or, même s'ils affectent, en paroles, de respecter le Pape et de prier pour lui, les organisateurs des réunions du Fréchou lui ont désobéi et continuent de lui désobéir effrontément, posant ainsi des actes contre la communion en Eglise. (...) Tout chrétien qui veut demeurer dans la communion de l'Église catholique doit donc s'abstenir absolument de toute participation, même par une simple présence, aux réunions organisées par ce groupe."
(Église de Luçon, 24 juillet)
LES AMBIGUÏTÉS DE LA COMMUNAUTÉ DU FRÉCHOU
UNE PROCESSION CONTRE L'ÉVÊQUE D'AGEN
LA CROIX du 6/2/1990 - De notre envoyée spéciale
Ils avaient prévu une manifestation à Agen, ils ont fait une procession solennelle sur leur territoire.
Les Serviteurs et Servantes de Notre Dame avaient prévu - et l'avaient annoncée en fanfare - une manifestation en forme de procession (à moins que ce ne soit l'inverse) dans les rues d'Agen, le 3 février. Contre, disaient-ils, la "persécution" menée contre eux par l'évêque Mgr Sabin Saint-Gaudens. Finalement, ils se sont contentés d'une procession sur leur territoire, du petit hameau de Fréchou jusqu'au bois Notre-Dame, lieu où la Vierge apparaîtrait, depuis 1977, à l'un d'entre eux, Roger Kozik (Frère Jean-Marie). Revirement que Marie-Bernard et Marie-Marthe, au nom de leur communauté (9 prêtres, 7 séminaristes et 35 religieuses), expliquaient comme un geste de bonne volonté, en réponse à une lettre reçue la veille de la Congrégation romaine Ecclesia Dei.
Ce qu'ils ne disaient pas aux quelque 600 personnes venues les soutenir, c'est que la lettre du cardinal Mayer posait d'autres conditions que la renonciation à la manifestation, avant tout examen d'un possible chemin de réconciliation entre la communauté du Fréchou et l'Église catholique. Conditions d'ailleurs déjà exigées par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le 23 janvier 1989, et reprises par le cardinal Decourtray, le 8 décembre 1989.
L'Église ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas les ordinations sacerdotales et épiscopales de MM. Kozik et Fernandez, "évêques" du Fréchou, et donc de tous ceux qu'ils ont ordonnés eux-mêmes : ils ont été ordonnés en 1981 par Mgr Ngo Dinh Thuc à Palma de Troja (Espagne), or tous ceux qui ont été ordonnés par lui, depuis 1976, sont excommuniés. (1 - Ancien Archevêque de Hué, Mgr Ngo Dinh Thuc, à la suite de nombreuses épreuves, était affaibli dans ses facultés mentales et s'était fait abuser par Clemente Dominguez, de Palma de Troja, qui plus tard s'est proclamé Pape. Avant de mourir, Mgr Thuc a reconnu ses erreurs)
Voltaire, Jaurès ...
Deuxième condition : rétracter auprès de Mgr Saint-Gaudens d'abord, puis publiquement, les "propos injurieux" lancés contre lui et son clergé. Les Serviteurs et Servantes de Notre-Dame, en effet, avaient lancé leur appel à manifester en conclusion d'un manifeste extrêmement violent - "virulent", préfère-t-on dire à la communauté, et justifié par "tant d'années de souffrances" - rendu public le 1er janvier dernier, tout entier dirigé contre l' "ordinaire du lieu", selon eux responsable de tous leurs malheurs. Entre autres amabilités, ils l'accusaient d'"exercer une véritable tyrannie caractérielle", sans compter les allusions au concubinage des prêtres du diocèse ou à leur fréquentation de camps naturistes ! Pour réclamer la liberté religieuse, les auteurs du pamphlet se réclamaient de Voltaire, Jaurès, Pierre Mauroy et ... Jean-Paul II.
En effet, plus la communauté du Fréchou attaque l'évêque d'Agen, plus elle se dit proche du Pape et de l'enseignement de l'Église. Le choix d'un bouc émissaire leur permet ainsi d'éluder les questions gênantes : "Rome vous condamne", - "Oui, mais c'est l'évêque d'Agen qui l'informe" ; "La lettre du cardinal Mayer ? - Elle prouve que le dialogue est engagé" ... Dialectique habile qui rassure des fidèles, souvent très simples. "Si le Pape leur écrit, c'est qu'il les considère", entendait-on samedi à l'issue de la messe célébrée dans le bois des apparitions.
Peu de Lot-et-Garonnais parmi les fidèles du Fréchou, mais des Antillais, nombreux, des gens venus de la région parisienne, de l'ouest de la France : "Les chouans sont là !", plaisantait un pèlerin. Quelques-uns affirment y avoir reçu des signes particuliers, comme Dominique dont la petite fille était malade et à qui lR. Kozik a révélé des faits qu'il ne pouvait pas connaître, ou cette Libanaise convaincue d'être comblée de grâces pour elle et sa famille demeurée au Liban ; d'autres sont séduits par la liturgie selon saint Pie V, les chants en latin, les mantilles et les chapelets : "La religion, comme je l'ai apprise." D'autres y ont des enfants - trois filles pour l'un, un fils et une fille pour l'autre. Enfin, il y a les militants, telle cette dame qui allait à San Damiano, mais "puisque la Vierge a choisi un coin de France, je viens ici".
Beaucoup, en tout cas, concilient l'appartenance à une paroisse classique avec leur fréquentation du Fréchou. C'est précisément cette ambiguïté, entretenue par les responsables du Fréchou, qui inquiète l'évêque d'Agen. Comme l'inquiète l'ascendant exercé par R. Kozik sur les pèlerins, et son message qu'il dit recevoir de la Vierge, extrêmement pessimiste sur la France et l'Église : "Paris transformée en un fleuve de sang ! Mgr Saint-Gaudens se dit, pourtant, prêt une fois de plus à recevoir les Serviteurs et Servantes. R. Kozik, lui-même, avant d'ouvrir la procession, a lancé un appel : "Soyons un instrument de paix." L'ennui, c'est qu'il prêchait comme un évêque, pas comme un simple baptisé.
Re: Le Frechou pas reconnu par l'église
LE FRECHOU
Ces péripéties n'auraient pas grand intérêt si Roger Kozik, qui se fait appeler Père Jean-Marie, de son nom de religion, ne prétendait recevoir, le 14 de chaque mois, depuis 1977, des messages de la Sainte Vierge. Ces messages sont destinés à être connus des fidèles, ce qui n'a pas manqué pas d'attirer au Fréchou des fidèles nombreux. La communauté religieuse établie au Fréchou compte, outre les deux fondateurs devenus évêques, plusieurs prêtres, ordonnés par eux, des religieux et des frères.
L'évêque d'Agen a dû mettre en garde, à plusieurs reprises, contre cette communauté " sauvage " et les pseudo-apparitions qui continuent à avoir lieu au Fréchou. La justice s'en est mêlée et a condamné à des peines de prison avec sursis les dirigeants de la communauté pour abus de confiance.
Si, localement, la communauté religieuse est très largement discréditée, vivant repliée sur elle-même, elle s'attache, à l'extérieur, à diffuser une image trompeuse d'elle-même. Plusieurs de ses religieux et de ses religieuses ont fondé des missions au Cameroun, en Martinique et jusqu'à la lointaine Mongolie. A Paris et New-York des religieuses de la congrégation distribuent des repas gratuits et leur activisme les a fait reconnaître à l'ONU comme ONG et inviter, à ce titre, à des conférences internationales !
" L' Oeuvre de la Restauration ", à Derval, en Bretagne, a attiré, pendant longtemps, dess cars entiers venus de toute la France et de l'étranger.
A l'origine, il y a les supposées révélations reçues, à partir de 1975, par un agriculteur, Pierre Poulain. La Vierge lui serait apparue en lui révélant un important message : il était chargé de " Restaurer l'Eglise ". Plusieurs autres voyants ont commencé à graviter autour de lui et les révélations du Restaurateur ont commencé à être éditées, à partir de 1978, sous le titre : L'Avènement restaurateur (11 volumes parus). Une communauté de religieuses s'est établie autour de lui, l'Ordre des filles crucifères.
En 1980, une naissance non déclarée à l'état-civil (fruit d'une relation " mystique " entre le Restaurateur et une de ses disciples) a fait scandale et a éloigné nombre de fidèles. Mais la secte se survit.
L'" Oratoire du Précieux Sang " existe toujours à Derval, peuplé d'un nombre incalculable de statues, de reliques, authentiques ou supposées. Il est fréquenté par des fidèles irréductibles, qui parfois viennent de loin pour écouter le Restaurateur.
Aujourd'hui encore, les interminables messages supposés surnaturels de Pierre Poulain et de ses disciples sont diffusés dans toute la France par des feuilles ronéotypées.
On y trouve des nouvelles doctrines (la " divinité " de la Vierge Marie, quatrième personne de la Trinité !), la prescription de nouvelles fêtes liturgiques (le 5 avril, " Pâque nouvelle ").
Tout ce fatras à prétention mystique a produit une dérive sectaire indéniable. A contrario, les authentiques messages célestes reçus par Catherine Labouré, Bernadette de Lourdes ou Lucie de Fatima les ont conduites au couvent, dans l'humilité et la méditation des paroles reçues puis confiées à l'Eglise.
Yves Chiron
La Nef n°116 - Mai 2001
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: Le Frechou pas reconnu par l'église
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Andiran le Frechou (France, 1977-1991) - jugement négatif
La "vocation" d'un homme n'est pas reconnue là où il passe.
Roger K., d'ascendance polonaise, né le 22 avril 1945 dans la région de Cambrai, à Villers- Outreaux, est accueilli au noviciat de l'abbaye d'Ourscamp (Oise), le 22 février 1968.
Jugé inapte à la vie monastique, il est envoyé en 1969 au séminaire de Montmagny (Val d'Oise) pour discerner si sa vocation peut se réaliser dans le clergé séculier.
Jugé inapte le 20 mars 1970, il tente en vain de revenir à Ourscamp.
Il fonde une communauté laïque avec un ami.
Il trouve un travail à la RATP et y rencontre Michel F., d'ascendance espagnole ; il l'entraîne dans le Lot-et-Garonne pour fonder avec lui une communauté dans le diocèse d'Agen où il est accueilli par Mgr Johan, à l'heure où la réforme conciliaire encourage les communautés laïques.
Les deux amis se font ordonner prêtre et évêque, mais de manière illégitime.
En juin 1974, ils se sont fait ordonner prêtres, puis évêques, par des évêques illégitimes (par « Mgr » Laborie, puis par « Mgr » Enos, puis par Mgr Ngo Dinh Thuc, pseudo-évêque de Palmar de Troya).
Des liturgies fastueuses et de prétendues apparitions et stigmates attirent des foules.
Le 14 et 15 août 1977, les deux « évêques » organisent avec une propagande efficace un pèlerinage populaire au cours duquel ils ont « une apparition de la Vierge » qui sera suivie d'autres, avec messages célestes. Roger K. qui se fait donner alors le nom de « père Jean-Marie » se pense favorisé d'apparitions depuis le 11 février 1971, et les apparitions se produisent désormais le 14 de chaque mois dans un bois situé entre les deux villages du Fréchou et d'Andiran qui sera baptisé le « bois de Notre- Dame ». Ses messages annoncent des inondations, des sécheresses, et des maladies en chaîne. « Jésus pleure sur l'Eglise, sur la France et sur le monde. »
Le père Jean-Marie est honoré des soi-disant stigmates de la Passion du Christ. Son visage devient comme celui du Christ « couronné d'épines ». Le 14 août 1977 on l'a « vu en extase ». Le 26 juillet 1979, la Vierge lui a passé au doigt l'anneau d'un mariage mystique. Il est favorisé de bilocation, à Pâques 1983, à treize heures, puis de lévitation. Les fidèles affluent pour la prière comme pour les travaux gratuits. Le Fréchou érige une imprimerie, encourage les visites aux malades et les « bonnes œuvres ». Viennent ensuite des « religieuses » et des « séminaristes », des prêtres sont ordonnés (de manière illégitime là encore.
Un procès ecclésial puis un procès civil les condamnent.
En 1990, le nonce apostolique est soucieux que les catholiques soient ainsi trompés : la Vierge ne peut pas faire en sorte que le corps de l'Eglise soit divisé par des ordinations illégitimes. Il suggéra à l'abbé Laurentin de faire la lumière dans la presse. Il le fit aussitôt.
Les dérives sectaires sont aussi mises à la lumière et le 10 mai 1991, la cour d'appel d'Agen prononce la déchéance temporaire des droits civiques des deux fondateurs.
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Extrait de : René Laurentin et Patrick Sbalchiero, « Andiran le Frechou », dans : René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007, annexes.
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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