Canonisation : César de Bus, un catéchiste fils du concile de Trente

par Lumen Mar 10 Mai 2022 - 21:40

Canonisation : César de Bus, un catéchiste fils du concile de Trente

Le 15 mai 2022 à Rome, le pape François canonisera dix figures de l’Église. Parmi elles, le bienheureux César de Bus (1544-1607), fondateur de la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne.

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M.LALOR DE IMBIRIBA POUR FC

Publié le 10/05/2022 à 10:37

L’ocre des pierres de taille du couvent de Sainte-Praxède se détache dans le ciel de la cité papale d’Avignon. Derrière ses murs, le supérieur relit attentivement la prédication d’un prêtre de sa congrégation. Son maître-mot ? La simplicité.

Or, l’homme de Dieu tombe sur une formule un peu trop savante à son goût : du latin, du grec, ou bien une obscure référence scripturaire. Il attrape une plume, de l’encre, et raye la malheureuse expression. « Vous simpliﬁerez ! », ordonne-t-il à son auteur. En 1593, César de Bus a près de 50 ans. Ce ﬁls du concile de Trente vient de fonder la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne, qui a pour but de former des catéchistes. Ses méthodes d’enseignement de la catéchèse sont originales, parce qu’elles présentent les articles de foi à partir des centres d’intérêt des catéchisés, et qu’elles font appel à leurs sens et à leur imagination. Tel est le fruit d’une énergie consacrée « à porter les personnes à la rencontre avec Jésus, sachant que ce serait leur joie, et aussi le but de la vie humaine », souligne aujourd’hui le Père Gianmarco Redaelli, Père de la Doctrine chrétienne et actuel curé de la paroisse de Cavaillon (Vaucluse), où César de Bus est né et a été ordonné prêtre.

Considérer ceux que personne ne considère

D’après les récits hagiographiques dédiés au nouveau saint, ce catéchiste du XVIe siècle concevait l’annonce de l’Évangile comme allant de pair avec l’intégration des personnes marginalisées. Les paroles et les écrits de César de Bus portent la trace de cette conviction. « Dans l’Église, qu’ils soient bien considérés ceux qui sont pauvres et que méprisent les riches et les puissants car ils sont les frères de Jésus-Christ ! Lui n’a pas eu honte de nous appeler ses frères ! », peut-on ainsi lire dans une de ses homélies.

Et dans le discours de fondation de la congrégation : « Annonçons cette Parole, enseignons cette doctrine : consacrons-nous à cet exercice et nous serons des anges de lumière », suivi de cette précision : « Il est vrai que nous ne serons des anges de lumière qu’à demi, si, communiquant la lumière par nos paroles, nous répandions en même temps les ténèbres par nos actions. »

Il partageait avec les humbles son pain et son espérance

Ce souci de cohérence évangélique, on le retrouve aussi dans les actes du saint. « César de Bus, qui était issu de la noblesse, s’est tourné vers les plus démunis pour les aider, reconnaissant en eux la dignité des enfants de Dieu », remarque le Père Redaelli. Et de renvoyer à la plume d’un ancien vicaire général du diocèse d’Avignon, le Père Pierre Amourier : « Il s’en va jusque dans les campagnes pour consoler ceux qui sont isolés, ceux que personne ne voulait soigner et qui étaient abandonnés à leur souffrance et à leur désespoir… Il faisait des humbles ses compagnons de route et partageait avec eux son pain et son espérance. » Il reste qu’à une époque où les monastères réservaient leur éducation aux enfants de familles privilégiées, César de Bus voulut remédier à l’ignorance des enfants démunis en ouvrant une maison pour les instruire.

Guilhem Dargnies
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