Oui, le diable existe vraiment !
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Oui, le diable existe vraiment !
Oui, le diable existe vraiment !
Dans une vidéo sur TikTok qui a déchaîné les passions ces derniers jours, le père Matthieu assurait que le diable « ne faisait pas vraiment partie de notre foi ». L’abbé Guy-Emmanuel Cariot, exorciste, lui répond.
Dans une vidéo sur TikTok qui a déchaîné les passions ces derniers jours, le père Matthieu assurait que le diable « ne faisait pas vraiment partie de notre foi ». L’abbé Guy-Emmanuel Cariot, exorciste, lui répond.
On cite souvent la phrase de Baudelaire : « la plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas »… Si il y avait certainement des éléments à purifier dans l’imaginaire chrétien hérité des temps anciens, force est de constater que bien souvent, on a « jeté le bébé avec l’eau du bain »… Le problème, lorsque l’on n’en parle plus dans les églises, c’est que cette réalité resurgit, souvent teintée d’erreurs. Dans les librairies de supermarché, on ne compte plus les livres sur les anges, tous empreints d’ésotérisme et flirtant franchement avec le paganisme. Quand Dieu est rejeté de la culture et même de l’enseignement chrétien, surgissent tous les autres « dieux ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] affirme sur un réseau social largement fréquenté par les jeunes que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et que lorsque Jésus expulse les mauvais esprits, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Bref, cette pauvre exégèse héritée de Renan ne vaut pas grand-chose et montre un effleurement des évangiles et des textes bibliques davantage qu’une plongée dans la Parole de Dieu. Tout cela a été 1000 fois démontré et particulièrement par les papes depuis le Concile. Le Pape François, particulièrement, ne perd jamais une occasion de catéchèse sur le thème du Prince de ce monde.
Je ne vais pas ici reprendre ces arguments, largement repris dans de nombreux livres ou sur des sites internet de référence. Un simple coup d’œil au Catéchisme de l'Église catholique suffira. (n° 20850-20854 en particulier). Je voudrais affirmer ici quelques convictions fortes qui habitent la foi catholique et qu’il est bon ici de rappeler :
* Dieu est innocent du mal. Toute concession à cette affirmation nous éloigne de la révélation chrétienne. L’origine du mal, telle qu’elle est racontée par le récit de la chute originelle, exonère Dieu de tout mal. Qui pourrait dire que cette question n’est pas vitale ? Si Dieu a quelque complicité que ce soit avec le mal, alors cela change tout à son visage. Il se révèle à nous en Jésus-Christ comme « l’agneau innocent ».
* Le diable se révèle comme l’adversaire du plan divin qui est de faire des hommes ses enfants. Le diable est avant tout l’adversaire de Dieu. Il vient accuser l’homme de tous les maux pour faire échouer en lui le plan d’adoption divine. C’est ce qu’il fit pour Adam, c’est ce qu’il fit avec succès pour Judas. Toutes les souffrances de la Passion sont comme des souffrances de Jésus pour Judas. Oui le plan de Dieu peut être éteint et annihilé par la soumission du cœur humain aux suggestions diaboliques.
* Le Diable est une créature. Bien loin des récits mythologiques de l’Antiquité qui nous présentent toujours un principe du mal luttant contre un principe du bien, la révélation biblique nous présente le diable comme une créature angélique. Le manque de foi et de connaissance concernant le démon vient hélas d’un manque d’attention et d’enseignement concernant le monde angélique, ce « monde invisible » dont nous affirmons dans le credo que Dieu en est le créateur. Dieu ne crée pas un ange mauvais mais chaque ange engage l’entièreté de sa liberté une seule fois (nous qui sommes dans le temps, nous pouvons évoluer dans notre liberté, pas l’ange). Lucifer, jaloux du dessein d’adoption filiale des hommes, refuse alors de servir et est expulsé du ciel avec ses anges (on lira avec intérêt la 2nde épitre de St Pierre, l’épître à Jude et le livre de l’Apocalypse à ce sujet).
* Le diable est vaincu. J’ai bien conscience du paradoxe exprimé ici, tant le mal semble si souvent triompher dans notre monde. Jusqu’au moment où Jésus expire son dernier souffle sur la croix, le diable semble vainqueur. Enfin cet homme en qui le démon sent le divin est réduit à l’impuissance. Mais ce dernier souffle est la révélation d’un amour infini et si surprenant. Et le diable est nul en amour. Sa défaite est totale et la grâce va se répandre dans le monde entier. Alors pourquoi le mal semble régner avec tant de force ? Je prendrai l’image un peu triviale du canard à qui l’on coupe la tête et dont le système nerveux continue à faire bouger les ailes ou le bec. Le pouvoir de nuisance du diable n’est pas terminé certes. Mais la porte du ciel est ouverte et le Salut est possible en Jésus-Christ. Nul ne pourra plus fermer cette porte. C’est la base de l’Espérance chrétienne tant de fois incarnée par les saints au cours des âges. Dans des circonstances souvent infernales, ils ont su incarner la victoire. Pensons à St Maximilien Kolbe chantant les psaumes dans son affreux cachot d’Auschwitz et accompagnant ses codétenus avec une immense charité jusqu’à la rencontre avec leur Créateur. Que reste-t-il du nazisme aujourd’hui ? Rien. Que reste-t-il de la charité de Maximilien Kolbe ? Où est la victoire ? Là où l’amour de Jésus révélé sur la croix est incarné dans le monde.
* La liturgie nous apprend la juste attitude. Dès le baptême, qui est le commencement de la vie chrétienne, le catéchumène est invité à renoncer à Satan, non pas comme une abstraction représentant le mal moral, mais comme à un être angélique clairement identifié par le Christ de si nombreuses fois dans les évangiles. Renoncer à Satan pour dire oui à Dieu. La prière chrétienne par excellence qu’est le Notre Père nous invite aussi en sa dernière demande à être libéré du mal. Le pape François précise ce que cela signifie : « Quand Jésus nous a enseigné le Notre Père, il a demandé que nous terminions en demandant au Père de nous délivrer du Mal. Le terme utilisé ici ne se réfère pas au mal abstrait et sa traduction plus précise est “le Malin”. Il désigne un être personnel qui nous harcèle. Jésus nous a enseigné à demander tous les jours cette délivrance pour que son pouvoir ne nous domine pas. » (Gaude et exultate n°160).
* La liberté de l’homme est le lieu du combat. Il serait illusoire de ne voir le diable nulle part mais également très dangereux de le voir partout vainqueur. Il est clair que nulle part dans les Saintes Écritures, on ne voit le diable agir directement dans une décision humaine. C’est toujours par suggestion qu’il pousse l’homme à tomber mais lui ne peut rien faire sans nous. On comprend donc ici ce que St Paul nous affirme : « Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable. […] Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon. Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. » (Eph 6, 11-17)
Ainsi donc, loin des mythes anciens et des contes pour enfants, la réalité diabolique est bien attestée dans l’œuvre de Salut de Jésus Christ. Nous qui sommes ses disciples, nous connaissons aussi cette réalité à l’œuvre dans nos vies et si le combat peut être fort, l’assurance de la prière de Jésus marque une limite à l’action diabolique. C’est ce que Benoit XVI exprimait admirablement : « Dieu donne une certaine liberté à Satan en tout temps. Il nous semble souvent que Dieu laisse trop de liberté à Satan ; qu'il lui accorde la faculté de nous secouer de façon trop dure, et que cela dépasse nos forces et nous opprime trop. Nous crierons sans cesse vers Dieu : « Hélas, vois la misère de tes disciples, de grâce, protège-nous ! » En effet, Jésus poursuit : « Mais moi, j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22, 32). La prière de Jésus est la limite placée au pouvoir du malin. La prière de Jésus est la protection de l'Église. Nous pouvons nous réfugier sous cette protection, nous y agripper et placer notre certitude en elle. » (Homélie de la messe de saint Pierre et saint Paul du pape Benoît XVI du 29 juin 2006 )
Le père Guy-Emmanuel Cariot est l'auteur du livre « La citadelle imprenable, petite méthode pour résister à l’adversaire et obtenir la libération », Mame, 2020.
Père Guy-Emmanuel Cariot
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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