Nécessité du principe chrétien en politique
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Nécessité du principe chrétien en politique
Nécessité du principe chrétien en politique
Genève – Suisse - 1853
(Extraits)
On est contraint de recourir au christianisme ; il neutralise tous les dissolvants, et son alliance avec l'élément politique est déclarée de toute nécessité par les économistes et les philosophes profonds. En effet, le christianisme est quelque chose, au sens moral , ou il n'est rien . S'il n'est rien, suivant le second membre du dilemme, ou s'il n'est qu'un fait historique, sans valeur ni portée pour la conscience, nous nous effaçons du champ de la discussion , - bien que nous soyons persuadé, qu'un gouvernement, qu'il le veuille ou ne le veuille pas, tiendra toujours compte de ce christianisme. S'il est quelque chose, le christianisme doit s'implanter dans toutes les sphères de la société, pénétrer toutes les institutions, quand il ne les crée pas, présider à tous les actes, à toutes les conceptions, s'approprier les individus et les masses, les gouvernants et les gouvernés! Vous ne pouvez pas plus l'exclure de l'art que de la philosophie, de la philosophie que de la politique, sous peine de constituer un paganisme moderne dans tous les sens et toutes les régions.
Jésus-Christ seul a régné, mais par l'amour, mais sur les coeurs ; seul il n'est pas oublié. La mort traite les générations comme l'ouragan les feuilles ; elle engloutit l'infamie et la gloire des siècles ; et chaque génération salue le fils de Marie d'une bénédiction ou d'un blasphème, et chaque siècle lui répète : RESTE SUR LA CROIX , ou : DESCENDS DE LA CROIX . Maître de la nature , il l'est des âmes. C'est le type à la fois idéal et réel du beau et du SUBLIME , non parce qu'il a le plus souffert, mais qu'il a le plus aimé. C'est par ses armes seules que le monde sera de nouveau gagné à Dieu. L'humilité est plus admirable que l'orgueil ; le pardon , plus grand que la vengeance; la résignation , plus forte que le désespoir. Le besoin d'infini, ou notre triple aspiration vers le vrai, ce côté du bon , vers le beau , cette splendeur du vrai , vers l'amour , pôle des sentiments désintéressés, se trouve comblée et débordée par le drame de la Passion . La renonciation de soi même pour d'autres êtres brise l'ordre rationnel, le sacrifice dépasse nos conceptions les plus grandies. Plus j'approfondis l'humanité de Jésus Christ, plus je suis confondu devant sa divinité.
Le courage est respectable , surtout celui des convictions . D'ailleurs, exposer n'est pas imposer. C'est convier l'élite des intelligences à l'examen des grandes doctrines ; c'est poursuivre un rapprochement dans les hautes régions de la conscience et de l'entendement; c'est ne pas oublier Leibnitz et Bossuet. Dans le moins de mots le plus d'idées . La rédaction précipitée de cet opuscule n'a pas laissé à l'auteur le temps d'être court . Il ne se drape point dans son infaillibilité . Il s'est adressé à l'histoire, aux sommités de l'intelligence : c'est moins lui qui parle que la raison des siècles. Une réflexion . Le calme vous pénètre à lire les chefs-d’œuvre éclos sous Louis XIV, et maintes pages excellemment écrites et pensées de l'antiquité . Il semble que certains âges aient cueilli la fleur de la vérité ; et, de préférence, portent l'immortelle royauté du bon sens . La littérature contemporaine s'alimente au tumulte des passions, à la stérilité des vagues mélancolies ( de nos jours sur la violence et la sexualité) . Volonté détrônée , quand cesseras- tu d’abdiquer ? Sainte conquérante de la vertu, sans toi l'homme peut- il être homme ? Malheur à qui rencontre l'ignominie dans le succès !
Les institutions humaines qui n'ont pas été en harmonie avec les croyances religieuses , ont toujours porté un cachet d'impuissance et de faiblesse. Sans la religion , l'amour du bien public, cette passion forte et sublime, -source la plus féconde de la prospérité d'un peuple , n'a jamais été qu'un vain mot. Ouvrons les fastes historiques des anciennes nations qui sont parvenues au plus haut degré de gloire, de civilisation et de progrès. A quelles causes attribuer le comble de la supériorité de l’Égypte, de la Perse, de Sparte, d'Athènes, de Rome? Les beaux jours de la splendeur de ces peuples ne datent- ils pas des temps où ils avaient la piété envers leurs dieux, où ils écoutaient la voix de leurs sages ? N'est-ce pas à celle époque qu'on a vu éclater ces rares vertus de dévouement, de simplicité et de patriotisme qui font l'admiration des siècles ? Pour perdre un peuple, il faut le corrompre ; or, les voluptés qui énervent, le luxe qui effémine, le scepticisme qui ronge , n'ont- ils pas amené la chute de ces mêmes nations ? Les époques antireligieuses engendrent les doctrines antisociales, et comme toute idée tend à se réaliser dans un fait, il arrive alors de ces subversions immenses mais provoquées, et les sociétés succombent, n'en pouvant plus.
Les sociétés ont grandi en raison de leur observance des lois de liberté et de charité ; elles se sont désorganisées à proportion de la violation de ces mêmes lois , et les drames révolutionnaires trouvent là une explication . Les principes générateurs, régulateurs et conservateurs des sociétés gisent dans celle double loi , aussi essentielle au monde moral que l'attraction et le mouvement au physique . Les nations ont rencontré une prospérité calme à mesure qu'elles se sont incorporées au christianisme ; à l'inverse, elles ont incliné à une orageuse décadence, dès qu'elles l'ont abandonné ! Quand l'idée de Dieu s'efface, la société devient la proie de l'égoïsme .
L'absence du progrès moral , contraste avec le progrès matériel . Jamais les voiles couvrant les secrets de la nature n'avaient été soulevés si haut. Les superbes conquêtes de l'industrie moderne, en supprimant le temps et l'espace en quelque sorte, ont suscité une phénoménale spéculation , la concurrence et d'incroyables abus, -en compensation de l'honneur qu'en retire notre intelligence et de la pâture jetée à notre orgueil. L'idée catholique pourra seule pousser de front les deux progrès, -et subordonnant le matériel au moral , trouver le correctif du mal et payer de lourdes objections.
Ce sont les hauts enseignements de la philosophie du catholicisme qui font connaître la nature des droits de l'homme et lui en montrent les limites. Ils condamnent le despotisme, la violence, la tyrannie et tous les genres de mépris de l'homme par l'homme. Ses lois de la charité complètent l'ordre moral et perfectionnent toutes les autres lois . Son influence est celle de tout ce qui agit puissamment sur l'homme : la vérité, la justice, l'ordre et le bonheur. Ainsi le système social catholique fondé sur la nature de l'homme et des choses, s'adapte à tout ce qui est juste et régulier.
Genève – Suisse - 1853
(Extraits)
On est contraint de recourir au christianisme ; il neutralise tous les dissolvants, et son alliance avec l'élément politique est déclarée de toute nécessité par les économistes et les philosophes profonds. En effet, le christianisme est quelque chose, au sens moral , ou il n'est rien . S'il n'est rien, suivant le second membre du dilemme, ou s'il n'est qu'un fait historique, sans valeur ni portée pour la conscience, nous nous effaçons du champ de la discussion , - bien que nous soyons persuadé, qu'un gouvernement, qu'il le veuille ou ne le veuille pas, tiendra toujours compte de ce christianisme. S'il est quelque chose, le christianisme doit s'implanter dans toutes les sphères de la société, pénétrer toutes les institutions, quand il ne les crée pas, présider à tous les actes, à toutes les conceptions, s'approprier les individus et les masses, les gouvernants et les gouvernés! Vous ne pouvez pas plus l'exclure de l'art que de la philosophie, de la philosophie que de la politique, sous peine de constituer un paganisme moderne dans tous les sens et toutes les régions.
Jésus-Christ seul a régné, mais par l'amour, mais sur les coeurs ; seul il n'est pas oublié. La mort traite les générations comme l'ouragan les feuilles ; elle engloutit l'infamie et la gloire des siècles ; et chaque génération salue le fils de Marie d'une bénédiction ou d'un blasphème, et chaque siècle lui répète : RESTE SUR LA CROIX , ou : DESCENDS DE LA CROIX . Maître de la nature , il l'est des âmes. C'est le type à la fois idéal et réel du beau et du SUBLIME , non parce qu'il a le plus souffert, mais qu'il a le plus aimé. C'est par ses armes seules que le monde sera de nouveau gagné à Dieu. L'humilité est plus admirable que l'orgueil ; le pardon , plus grand que la vengeance; la résignation , plus forte que le désespoir. Le besoin d'infini, ou notre triple aspiration vers le vrai, ce côté du bon , vers le beau , cette splendeur du vrai , vers l'amour , pôle des sentiments désintéressés, se trouve comblée et débordée par le drame de la Passion . La renonciation de soi même pour d'autres êtres brise l'ordre rationnel, le sacrifice dépasse nos conceptions les plus grandies. Plus j'approfondis l'humanité de Jésus Christ, plus je suis confondu devant sa divinité.
Le courage est respectable , surtout celui des convictions . D'ailleurs, exposer n'est pas imposer. C'est convier l'élite des intelligences à l'examen des grandes doctrines ; c'est poursuivre un rapprochement dans les hautes régions de la conscience et de l'entendement; c'est ne pas oublier Leibnitz et Bossuet. Dans le moins de mots le plus d'idées . La rédaction précipitée de cet opuscule n'a pas laissé à l'auteur le temps d'être court . Il ne se drape point dans son infaillibilité . Il s'est adressé à l'histoire, aux sommités de l'intelligence : c'est moins lui qui parle que la raison des siècles. Une réflexion . Le calme vous pénètre à lire les chefs-d’œuvre éclos sous Louis XIV, et maintes pages excellemment écrites et pensées de l'antiquité . Il semble que certains âges aient cueilli la fleur de la vérité ; et, de préférence, portent l'immortelle royauté du bon sens . La littérature contemporaine s'alimente au tumulte des passions, à la stérilité des vagues mélancolies ( de nos jours sur la violence et la sexualité) . Volonté détrônée , quand cesseras- tu d’abdiquer ? Sainte conquérante de la vertu, sans toi l'homme peut- il être homme ? Malheur à qui rencontre l'ignominie dans le succès !
Les institutions humaines qui n'ont pas été en harmonie avec les croyances religieuses , ont toujours porté un cachet d'impuissance et de faiblesse. Sans la religion , l'amour du bien public, cette passion forte et sublime, -source la plus féconde de la prospérité d'un peuple , n'a jamais été qu'un vain mot. Ouvrons les fastes historiques des anciennes nations qui sont parvenues au plus haut degré de gloire, de civilisation et de progrès. A quelles causes attribuer le comble de la supériorité de l’Égypte, de la Perse, de Sparte, d'Athènes, de Rome? Les beaux jours de la splendeur de ces peuples ne datent- ils pas des temps où ils avaient la piété envers leurs dieux, où ils écoutaient la voix de leurs sages ? N'est-ce pas à celle époque qu'on a vu éclater ces rares vertus de dévouement, de simplicité et de patriotisme qui font l'admiration des siècles ? Pour perdre un peuple, il faut le corrompre ; or, les voluptés qui énervent, le luxe qui effémine, le scepticisme qui ronge , n'ont- ils pas amené la chute de ces mêmes nations ? Les époques antireligieuses engendrent les doctrines antisociales, et comme toute idée tend à se réaliser dans un fait, il arrive alors de ces subversions immenses mais provoquées, et les sociétés succombent, n'en pouvant plus.
Les sociétés ont grandi en raison de leur observance des lois de liberté et de charité ; elles se sont désorganisées à proportion de la violation de ces mêmes lois , et les drames révolutionnaires trouvent là une explication . Les principes générateurs, régulateurs et conservateurs des sociétés gisent dans celle double loi , aussi essentielle au monde moral que l'attraction et le mouvement au physique . Les nations ont rencontré une prospérité calme à mesure qu'elles se sont incorporées au christianisme ; à l'inverse, elles ont incliné à une orageuse décadence, dès qu'elles l'ont abandonné ! Quand l'idée de Dieu s'efface, la société devient la proie de l'égoïsme .
L'absence du progrès moral , contraste avec le progrès matériel . Jamais les voiles couvrant les secrets de la nature n'avaient été soulevés si haut. Les superbes conquêtes de l'industrie moderne, en supprimant le temps et l'espace en quelque sorte, ont suscité une phénoménale spéculation , la concurrence et d'incroyables abus, -en compensation de l'honneur qu'en retire notre intelligence et de la pâture jetée à notre orgueil. L'idée catholique pourra seule pousser de front les deux progrès, -et subordonnant le matériel au moral , trouver le correctif du mal et payer de lourdes objections.
Ce sont les hauts enseignements de la philosophie du catholicisme qui font connaître la nature des droits de l'homme et lui en montrent les limites. Ils condamnent le despotisme, la violence, la tyrannie et tous les genres de mépris de l'homme par l'homme. Ses lois de la charité complètent l'ordre moral et perfectionnent toutes les autres lois . Son influence est celle de tout ce qui agit puissamment sur l'homme : la vérité, la justice, l'ordre et le bonheur. Ainsi le système social catholique fondé sur la nature de l'homme et des choses, s'adapte à tout ce qui est juste et régulier.
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
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