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Quelle vie après la mort ?

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Quelle vie après la mort ? Empty Quelle vie après la mort ?

Message par Lumen Dim 14 Aoû 2022 - 22:00

Quelle vie après la mort ?



Cette semaine, la Foi prise au mot est en partenariat avec le magazine Le monde de la Bible des éditions Bayard et vous propose une émission sur une question qui nous a hantés depuis l'aube de l'humanité : qu'est-ce qui se passe après la mort ? Comme toujours avec le Monde de la Bible, nous adoptons un angle historique en nous demandant d'où vient le concept de résurrection que professent les chrétiens. Que croyons-nous de ce qui se passe après la mort et quelle distinction faisons nous entre survie de l'âme, résurrection des corps, voire réincarnation ? D'où vient l'idée chrétienne de résurrection ? Est-ce des Babyloniens ? Est-ce des Égyptiens ? Est-ce du judaïsme ? Et dans cette enquête, David Hamidovic, professeur d'histoire du judaïsme ancien à l'université de Lausanne, nous aidera. Mais en même temps, nous nous demanderons quelle perception les chrétiens ont de ces questions et comment parler de la vie après la mort aujourd'hui en compagnie du Père Jacques Vautherin, de la communauté Saint-Martin, recteur du Sanctuaire de Montligeon.
La Foi prise au Mot du 17/04/2016.



Pourquoi ne parle-t-on jamais dans l'Église de la vie après la mort : l'enfer, le purgatoire, le jugement dernier ? Si l'être humain est inséparablement corps et âme, une survie de l'âme séparée est-elle concevable ?


Moi aussi, je suis étonné de ce silence. Je n'irai pas jusqu'à dire que dans l’Église on ne parle plus de la mort ni de l'après-mort. Le Catéchisme de l’Église catholique consacre aux fins dernières, comme on dit, deux chapitres . De nombreux textes du Magistère en parlent, y compris le dernier concile, qui a de belles pages sur « le caractère eschatologique de l’Église en marche et son union avec l’Église du Ciel » . Mais il faut reconnaître que dans la catéchèse et la prédication courantes, ces questions ne sont pas de celles qu'on aborde habituellement et spontanément. Pourtant, comme on me l'écrit, « n'est-ce pas le but ultime de notre vie terrestre et ce pour quoi nous devrions œuvrer toute notre vie ? Comment bien s'y préparer si nous n'en savons rien, pas même ce que la Tradition de l'Eglise peut nous enseigner sur ce sujet ? »

Mourir, l'échec irréparable, impensable !

J'ajouterais que si nous annonçons trop timidement, voire pas du tout, la bonne nouvelle de la résurrection des morts et de la vie éternelle, qui sont les deux dernières affirmations de notre Credo, nous laissons nos contemporains dans les ténèbres de l'ignorance et de l'angoisse. Nous laissons également le champ libre aux croyances les plus invraisemblables, aux sectes qui promettent le paradis sur Terre ou dans des mondes extraterrestres, et surtout à la doctrine de la réincarnation, qui séduit beaucoup de gens, alors qu'elle est en contradiction totale avec le bon sens comme avec l’Évangile.

Si nous avons du mal à rendre compte de l'Espérance chrétienne, je pense que c'est pour deux raisons principales. La première, c'est que nous sommes bien de notre époque, dans une société qui ne veut pas voir la mort réelle en face, même si la télévision en donne quotidiennement l'image virtuelle. La mort, ou plus exactement le mort, est la contestation muette de notre culture occidentale, centrée sur l'actualité immédiate et le bien-être terrestre. Dans ce contexte, mourir est l'échec irréparable, impensable.

Par ailleurs, les maîtres du soupçon sont passés par là. Marx a accusé la religion d'être l'opium du peuple, qui détourne l'homme de ses responsabilités dans l'Histoire en le faisant rêver de l'au-delà. Freud l'a interprétée comme une névrose collective, qui projette dans un autre monde imaginaire des mouvements purement psychiques.

Nous avons un autre avenir que le néant

Nous nous sommes laissé intimider, au lieu de montrer combien ces thèses réductrices passent à côté d'une authentique expérience religieuse, et encore plus de l'expérience biblique. Il fallait contester en outre cette façon d'enfermer l'homme dans un déterminisme social ou psychique, et de ne lui laisser d'autre avenir que le néant. Un être-pour-la-mort, dit Heidegger.

Dans la pensée chrétienne elle-même, il y a aujourd'hui une hésitation. Certains intellectuels récusent l'anthropologie classique qui dit que l'être humain est composé d'un corps et d'une âme. Pour éviter le soi-disant dualisme (alors que « composé » dit bien autre chose que « juxtaposé »), on tombe dans le monisme. Ce serait tout l'être qui meurt (thèse soutenue par les Témoins de Jéhovah et certains groupes protestants) et tout l'être qui ressuscite immédiatement après la mort.

Sous une apparence moderne, cette thèse pèche plutôt par archaïsme. Elle s'appuie sur l'anthropologie des textes bibliques les plus anciens, et dénonce dans les livres plus tardifs (le livre de la Sagesse en particulier) une influence hellénistique – comme si Dieu n'avait pas le droit de parler aussi dans la culture grecque ! En tout cas, on trouve clairement dans les Évangiles cette distinction du corps et de l'âme, comme dans le passage où Jésus enseigne de ne pas craindre ceux qui ont le pouvoir de tuer le corps, mais ceux qui ont le pouvoir de tuer l'âme . Il est vrai que la séparation de l'âme et du corps lors de la mort est une sorte de violence. On peut même penser avec saint Paul qu'elle est une conséquence du péché . Cependant, l'union de l'âme à Dieu est une telle béatitude que la joie du Ciel est sans ombre, même dans l'attente de la Parousie et de la résurrection des corps.




Père Alain Bandelier
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Le temps de la Toussaint et du Jour des Morts est toujours l'occasion de nous interroger sur le rapport que nous entretenons avec notre propre mort et celle de nos proches, mais aussi de savoir ce qu'elle signifie. Y a-t-il une vie après la mort ? La mort est-elle un passage ? Que nous enseigne les Écritures sur les lieux de l'après : des Enfers au Paradis, du Purgatoire et des Limbes ? Quel est le rôle de la prière pour les défunts ? Le père Anne-Guillaume Vernaeckt, communauté Saint-Martin, chapelain de la basilique Notre-Dame de Montligeon et Guillaume Cuchet, historien et anthropologue à l'Université de Lille 3, répondent aux nombreuses questions qu'évoque la Vie après la Mort.
La Foi prise au Mot du 30/10/2011.


Lumen
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