Elizabeth II, une reine profondément chrétienne

par Lumen Ven 9 Sep 2022 - 11:08

Elizabeth II, une reine profondément chrétienne

La reine Elizabeth II est décédée jeudi 8 septembre à l'âge de 96 ans. Durant ses soixante-dix années de règne, la souveraine n’a jamais caché sa foi en Jésus-Christ. Bien au contraire, elle en a témoigné avec constance et fidélité.

Elizabeth II, une reine profondément chrétienne Elizabeth_ii

Elizabeth II, une reine profondément chrétienne Elizabeth_ii

La reine Elizabeth II, dont l'état de santé est jugé "préoccupant" par ses médecins jeudi 8 septembre,
avait placé son règne sous le regard de Dieu et du Christ. - Jane Barlow / POOL / AFP

« God save the Queen », et Elizabeth II le Lui a bien rendu. Durant ses soixante-dix années de règne, la souveraine britannique n’a jamais omis de témoigner publiquement de sa foi - personnelle et pas seulement institutionnelle - en Jésus-Christ. Ses discours de Noël adressés au Commonwealth étaient chaque année des condensés de catéchisme, simples et authentiques, où la Reine n’hésitait pas à citer les Evangiles ou à résumer certains passages de la Bible. Toujours, ses discours aux accents missionnaires se raccrochaient à l’actualité, parfois difficiles voire terribles, du monde.

Il est vrai que le monde a dû affronter des moments de ténèbres cette année, mais l'Évangile de Jean contient un verset de grande espérance, souvent lu lors des chants de Noël : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas vaincue », disait-elle en décembre 2015. « Pour Joseph et Marie, continuait-elle, les circonstances de la naissance de Jésus - dans une étable - étaient loin d'être idéales, mais le pire était à venir car la famille a été forcée de fuir le pays. Il n'est pas surprenant qu'une histoire aussi humaine capte encore notre imagination et continue d'inspirer tous ceux d'entre nous qui sommes chrétiens, dans le monde entier (…). Bien qu'il ait été déplacé et persécuté tout au long de sa courte vie, le message immuable du Christ n'en était pas un de vengeance ou de violence, mais simplement que nous devrions nous aimer les uns les autres. »

Jésus, « la lumière du monde »

Son message de Noël 2020, en pleine pandémie de Covid-19, restera certainement l’un des plus marquants de son règne à la tête de la monarchie britannique. « Pour les Chrétiens, Jésus est « la lumière du monde », mais nous ne pouvons pas célébrer sa naissance aujourd'hui de la manière habituelle (...). Pour beaucoup, cette période de l'année sera teintée de tristesse : certains pleurent la perte de ceux qui leur sont chers, et d'autres des amis et des membres de la famille disparus éloignés pour la sécurité, alors que tout ce qu'ils voudraient vraiment pour Noël est une simple étreinte ou une poignée de main. Si vous êtes parmi eux, vous n'êtes pas seuls, et laissez-moi vous assurer de mes pensées et prières. La Bible raconte comment une étoile est apparue dans le ciel, sa lumière guidant les bergers et les sages vers la scène de la naissance de Jésus. Laissez la lumière de Noël - l'esprit d'altruisme, d'amour et surtout d'espoir - nous guider dans les temps à venir ».

Même dans son rôle de Chef de l’Eglise anglicane, qui lui tient à cœur, Elizabeth II ne se contente pas de discours lisses et institutionnels, où elle pourrait mettre sous le boisseau sa foi personnelle par peur de commettre un impair religieux. En 2021, lors du synode général de l’Eglise d’Angleterre, elle n’a pas appelé les évêques anglicans à une meilleure organisation de l’institution ou à quelconque réforme : « La liste des tâches auxquelles ce premier Synode général est confronté peut sembler familière à beaucoup d'entre vous : l'éducation chrétienne ; unité chrétienne ; la meilleure répartition du ministère ordonné aux besoins de la population. Mais une s'impose en maître : « amener le peuple de ce pays à la connaissance et à l'amour de Dieu ».

Enracinée dans la confiance en Dieu

Son message, lu par son fils le prince Edward, était comme toujours teinté d’une touche très personnelle : « Il est difficile de croire que cela fait plus de 50 ans que le prince Philip et moi avons assisté à la toute première réunion du synode général. Aucun de nous ne peut ralentir le passage du temps ; et bien que nous nous concentrions souvent sur tout ce qui a changé dans les années qui ont suivi, beaucoup de choses restent inchangées, y compris l'Évangile du Christ et ses enseignements ».

Cette profonde piété d’Elizabeth II a touché les cœurs, bien au-delà des confessions chrétiennes. En avril dernier, à l’occasion du 70e anniversaire de l’accession au trône de la reine, le cardinal catholique britannique Vincent Nichols, avait ainsi résumé d’une phrase l’intériorité hors du commun de sa souveraine : « Le calme qu'elle porte toujours avec elle provient d'une âme en paix, enracinée dans une confiance en Dieu et inspirée par sa foi chrétienne, dont elle parle si éloquemment et qu'elle démontre si fidèlement ».

Testament spirituel

En 2002, à l’occasion du jubilé de ses 60 ans de règne, Elizabeth II avait fait de son traditionnel discours de Noël une sorte de testament spirituel, montrant une fois encore aux yeux du monde que sa vie, et sa mission de souveraine, reposaient sur sa foi chrétienne. « Je sais à quel point je compte sur ma foi pour me guider dans les bons et les mauvais moments, confiait-elle. Chaque jour est un nouveau départ. Je sais que la seule façon de vivre ma vie est d’essayer de faire ce qui est juste, d’avoir une vision à long terme, de donner le meilleur de moi-même dans tout ce que la journée apporte et de mettre ma confiance en Dieu… Je puise ma force dans le message d’espérance dans l’Evangile chrétien ».

Ce message de Noël n’était pas sans rappeler le tout premier qu’elle prononça en 1952, quelques mois avant son couronnement : « Je veux vous demander à tous, quelle que soit votre religion, de prier pour moi ce jour-là - de prier pour que Dieu me donne la sagesse et la force d'accomplir les promesses solennelles que je vais faire, et que je puisse le servir fidèlement tous les jours de ma vie ». Et jusqu’à sa mort.

Antoine Pasquier