Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
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Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Le mystère de Noël, c'est le mystère de Dieu qui se rend présent dans notre humanité, pour notre salut. Présent dans la Crèche de Bethléem il y a 2000 ans, le Christ Jésus est présent ici et maintenant, au milieu de nous et en chacun de nous. Pendant cette retraite de l'Avent, nous nous mettrons à l'école des saints du Carmel afin d'accueillir de façon renouvelée cette présence de Dieu dans nos vies. Marchons « sur cette route magnifique de la présence de Dieu » !
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Introduction - 1/4
« Marcher sur cette route magnifique de la présence de Dieu où l'âme chemine "seule avec le Seul" » (Dernière retraite[1] n. 23). Ces mots lumineux de sainte Élisabeth de la Trinité (1880-1906) constituent le porche d'entrée de notre retraite d'Avent. En effet, pendant ce temps préparatoire à la solennité de Noël, nous marchons vers Bethléem : c'est le lieu de la naissance du Sauveur dans notre chair, c'est le lieu où le Fils de Dieu s'est rendu présent à notre terre, dans notre humanité, afin que nous puissions l'y rencontrer. Mais cette présence de Dieu en notre monde n'a pas été effective seulement à une époque, il y a deux millénaires, ni seulement en un lieu, celui de la vie terrestre du Christ Jésus. Désormais, c'est en tout lieu et en tout temps, ici et maintenant, que Dieu nous appelle à le rencontrer, à découvrir qu'il est présent en nous et au milieu de nous. En marchant vers Bethléem, lieu de la présence du Fils de Dieu, Enfant nouveau-né dans la Crèche, nous découvrons que Dieu nous appelle à accueillir sa présence à chaque instant de notre vie.
Vivre dans la présence de Dieu, c'est le cœur ardent de la spiritualité du Carmel, c'est la grâce que ses membres s'efforcent d'accueillir de jour en jour, c'est l'appel dont ils désirent transmettre la flamme à tous. Lorsque saint Albert de Jérusalem (v. 1150-1214) donna une formule de vie à nos premiers frères, qui étaient des ermites vivant sur le Mont Carmel, en Terre sainte, il exprima ainsi ce qu'était leur vocation dans l'Église : « Méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière ». Ces paroles constituent aujourd'hui encore le précepte central de la Règle du Carmel [2].
[1] ÉLISABETH de la TRINITÉ, Œuvres complètes, Cerf, Paris, 1996.
[2] Martin BATTMAN (édit.), La Règle de l'Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel, DDB, Paris, 1982.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Introduction - 2/4
Déjà le patriarche du Carmel, le saint Prophète Élie, s'exclamait, dans l'Ancien Testament : « Il est vivant, le Seigneur, le Dieu d'Israël en présence de qui je me tiens » (1R 17, 1). Là est sa première parole, qu'il proclame comme une devise. La Bible ne nous dit pas grand-chose des origines d'Élie, mais sa conscience de vivre dans la présence de Dieu est en quelque sorte sa carte d'identité. Longtemps après Élie, à l'aube de la Nouvelle Alliance, c'est Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste, qui exulte de joie à l'approche de la venue du Messie en chantant : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui visite et rachète son peuple (…) afin que nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence tout au long de nos jours » (Lc 1, 68. 75). Ainsi, toute la révélation biblique constitue un grand appel à accueillir la présence de Dieu en notre humanité. Et, nous qui nous préparons à fêter Noël, à quoi nous servirait de faire mémoire de la venue du Fils de Dieu en notre chair il y a 2000 ans, si nous n'accueillions pas de façon renouvelée sa présence dans nos vies, aujourd'hui ? Comme l'a dit un mystique du XVIIe siècle, Angelus Silesius : « Le Christ serait-il né mille fois à Bethléem, s'il ne naît pas en toi, c'est en vain qu'il est né ».
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Introduction - 3/4
Pendant cette retraite de l'Avent, nous vous proposons de nous mettre ensemble à l'école de la spiritualité du Carmel pour accueillir la présence de Dieu dans nos vies. Chaque dimanche, nous recevrons une méditation basée sur les textes bibliques de la liturgie de la messe du dimanche de l'Avent qui suivra. Chacune de ces méditations sera éclairée par l'enseignement d'un saint du Carmel, et comportera des pistes de mise en pratique de cet enseignement pour la semaine qui suit. Voici l'itinéraire que nous allons parcourir :
- 1er dimanche de l'Avent : guidés par sainte Thérèse d'Avila, VEILLER dans l'attente de Celui qui vient.
- 2ème dimanche de l'Avent : stimulés par saint Jean de la Croix, nous laisser CONVERTIR pour accueillir Celui qui vient.
- 3ème dimanche de l'Avent : éclairés par sainte Thérèse de Lisieux, DISCERNER dans nos vies l'action de Celui qui vient.
- 4ème dimanche de l'Avent : enseignés par saint Joseph, ACCUEILLIR le don inouï de Celui qui vient.
- Noël : auprès de la Vierge Marie, VIVRE en la PRÉSENCE de Dieu, aujourd'hui et chaque jour de nos vies.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Introduction - 4/4
Dès maintenant, demandons à l'Esprit Saint de préparer notre cœur pour cette retraite : Viens Esprit Saint, souffle en nos cœurs pour nous disposer à rencontrer de façon renouvelée le Seigneur Jésus présent dans nos vies ! Laissons-nous aussi toucher par les paroles de sainte Élisabeth de la Trinité qui ouvraient cette méditation introductive : « Dieu nous a élus en Lui avant la création, afin que nous soyons immaculés et saints en sa présence dans l'amour (…) afin de marcher, sans jamais connaître les détours, sur cette route magnifique de la présence de Dieu où l'âme chemine "seule avec le Seul" » (Dernière retraite, n. 23).
Que cette « route magnifique » soit le chemin de notre retraite : bonne retraite de l'Avent !
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
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Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Semaine 1 : Veiller dans l'attente de Celui qui vient
• La menace d'un nouveau déluge ?
Tandis que nous nous préparons à la venue du Fils de Dieu dans notre humanité, dans la Crèche de Bethléem, la liturgie du premier dimanche de l'Avent oriente notre cœur vers sa venue à la fin des temps : telle est d'abord « la venue du Fils de l'homme » dont Jésus parle à ses disciples dans l'Évangile de ce jour. Prenons le temps de prêter attention aux sentiments qui habitent notre cœur lorsque nous recevons cette annonce :
« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l'homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu'à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l'homme. Alors deux hommes seront aux champs : l'un sera pris, l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l'une sera prise, l'autre laissée. » (Mt 24,37-44)
Peut-être sommes-nous d'abord un peu déroutés : le temps de l'Avent ne doit-il pas nous préparer à accueillir le mystère de l'enfance du Fils de Dieu qui naît en notre humanité ? Or, c'est comme si ce passage de l'Évangile nous arrachait au début de l'histoire – la naissance de Jésus en notre monde – pour nous expédier brutalement vers la fin de l'Histoire – la venue du Seigneur à la fin des temps !
De plus, ce déplacement vers l'avenir ultime de l'humanité n'a-t-il pas quelque chose d'inquiétant, puisqu'il est mis en relation avec le Déluge ? Il est en effet question de cet épisode relaté par le livre de la Genèse, qui vit la disparition de la quasi-totalité de l'humanité et des animaux, moyen radical pour faire advenir une création renouvelée : « La terre s'était corrompue devant la face de Dieu, la terre était remplie de violence. Dieu regarda la terre, et voici qu'elle était corrompue car, sur la terre, tout être de chair avait une conduite corrompue. Dieu dit à Noé : "Et voici que moi je fais venir le déluge". » (Gn 6, 11-12. 17).
Enfin, notre perplexité et notre trouble risquent d'atteindre leur comble en raison du caractère soudain de cette « venue du Fils de l'homme », face à laquelle on est pris au dépourvu : « Jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, les gens ne se sont doutés de rien, jusqu'à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis ».
Déroutés, inquiétés, perplexes… n'ayons ni peur ni honte d'éprouver ces sentiments, mais ne nous laissons pas paralyser par eux, n'en restons pas là ! En effet, soyons attentifs au fait que, dans ce discours adressé à ses disciples, Jésus emploie un genre littéraire bien connu de la Bible : celui des apocalypses. Cette manière « apocalyptique » de parler emploie souvent des images déroutantes, mais ce n'est pas dans le but d'écrire un scénario-catastrophe qui nous terroriserait. « Apocalypse » veut dire « révélation » : le style « apocalyptique » nous « révèle » ce qui va venir, afin de nourrir notre espérance. Et ce que nous espérons, c'est le salut offert par Dieu, lui qui « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité ; en effet, il n'y a qu'un seul Dieu ; il n'y a aussi qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus » (1 Tm 2, 4-5)
• Le choix de veiller
Mais tout de même, est-ce que le Déluge ne nous menace pas ? Définitivement : non ! Non, car le Déluge est déjà venu dans notre vie, il nous a déjà submergés et a déjà fait de nous une création nouvelle : le déluge qui nous a engloutis, c'est notre baptême, par lequel nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ Jésus ! Ce jour-là, comme à Noé, Dieu nous a dit : « Voici que moi, j'établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous. Oui, j'établis mon alliance avec vous : aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre » (Gn 9, 9. 11). Et même, lors de notre baptême, Dieu a fait alliance avec nous d'une manière infiniment plus grande, car il a fait alliance avec nous en son Fils, mort et ressuscité pour le salut de tous.
Alors, si nous sommes déjà passés par le déluge, c'est dans la paix que nous pouvons attendre la venue du Fils de l'homme : ce dimanche, pour nous préparer à sa venue, Jésus ne nous dit pas : « Craignez ! » Il nous dit plutôt : « Veillez ! » « Veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra ». Mais ne veillons pas avec crainte, veillons dans la joie de la venue d'un Ami. « Tenez-vous donc prêts, c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra ». Et cette surprise ne doit pas nous angoisser : c'est la délicatesse de l'amour et non pas la peur qui doit nous tenir en éveil. Dieu ne vient pas dans nos vies pour nous piéger, mais pour nous aimer : avec lui, les surprises sont toujours des bonnes surprises !
Puisqu'il en est ainsi, comment ne pas désirer que la venue du Fils de l'homme dans notre vie ne soit pas que pour la fin des temps, mais qu'elle advienne dès maintenant ? Justement, dans la deuxième lecture de la Messe de ce dimanche, saint Paul nous interpelle avec vigueur, il nous encourage à nous réveiller de notre torpeur, car la venue de Dieu dans nos vies se produit « maintenant » ! Dieu est là en ce moment :
Frères, vous le savez : c'est le moment, l'heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu'à l'époque où nous sommes devenus croyants. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. (Rm 13, 11-12)
• Découvrir la Présence avec sainte Thérèse d'Avila
Dans l'un des ouvrages où sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) nous livre sa pédagogie de la prière, le Chemin de perfection (écrit vers 1566), elle oriente notre cœur vers cette attention à la venue de Dieu, à la présence de Dieu en nous, ici et maintenant :
« Si on parle, tâcher de se rappeler qu'il y a en nous-même quelqu'un à qui parler ; si on écoute, se rappeler qu'on doit écouter Celui qui nous parle de plus près. Enfin, songer que nous pouvons, si nous le voulons, ne jamais nous éloigner d'une si bonne compagnie et regretter de laisser parfois longtemps seul notre Père, qui a besoin de nous ; si possible, souvent dans la journée; sinon, quelquefois. Quand cette habitude sera prise, vous y gagnerez tôt ou tard. Lorsque le Seigneur vous l'aura accordée, vous ne voudrez l'échanger contre aucun trésor. Puisqu'on n'apprend rien sans un peu de peine, pour l'amour de Dieu, estimez que le soin que vous consacrerez à cela est bien employé; je sais que si vous vous y appliquez, en une année, peut-être même en une demi-année, vous obtiendrez un résultat, avec la grâce de Dieu. C'est obtenir en bien peu de temps de bonnes bases au cas où le Seigneur voudrait vous élever à de grandes choses ; qu'il vous trouve prête alors, et près de lui. Plaise à Sa Majesté de ne pas nous permettre de nous éloigner de sa présence. Amen » (Chemin de perfection 29, 7-8).
Ainsi, au moment où nous nous mettons en route pour accueillir la venue de Celui qui vient, nous découvrons qu'il est mystérieusement déjà là, au plus profond de notre cœur. Sainte Thérèse nous enseigne que, veiller dans l'attente de Celui qui vient, c'est nous rendre attentifs à la présence de Celui qui est déjà là ! Nous pouvons passer le plus clair de notre temps, parfois même de longues années, dans l'oubli ou l'ignorance de cette vérité. Thérèse nous confie que ce fut son cas :
« Faisons attention : il y a en nous un palais d'une immense richesse, construit tout en or et en pierres précieuses, enfin, digne d'un tel Seigneur, et la beauté de cet édifice dépend de vous ; c'est vrai, car il n'est plus bel édifice qu'une âme pure et pleine de vertus ; plus elles sont grandes, plus les pierreries resplendissent ; dans ce palais habite ce grand Roi qui consent à être notre père ; il se tient sur un trône de très haut prix, qui est votre cœur (…) Cela fut obscur pour moi pendant un certain temps. Je comprenais bien que j'avais une âme, mais ce que méritait cette âme, qui l'habitait, je ne le comprenais point ; mes yeux, pour ne pas voir, étaient sans doute bouchés par les vanités de la vie. Il m'est avis que si j'avais compris, comme je le fais aujourd'hui, qu'en ce tout petit palais qu'est mon âme habite un si grand Roi, je ne l'aurais pas laissé seul si souvent, je me serais tenue de temps en temps auprès de Lui, et j'aurais fait le nécessaire pour que le palais soit moins sale » (Chemin de perfection 28, 9-11).
Alors, telle est la grâce que nous pouvons demander à Dieu au début de cette retraite : qu'il nous rende davantage attentifs à sa présence en nous. Pour désirer et accueillir cette grâce d'une attention plus grande à la présence de Dieu en nous, nous pouvons mettre en œuvre le conseil de sainte Thérèse :
Si on parle, tâcher de se rappeler qu'il y a en nous-même quelqu'un à qui parler ; si on écoute, se rappeler qu'on doit écouter Celui qui nous parle de plus près. Enfin, songer que nous pouvons, si nous le voulons, ne jamais nous éloigner d'une si bonne compagnie et regretter de laisser parfois longtemps seul notre Père, qui a besoin de nous ; si possible, souvent dans la journée ; sinon, quelquefois.
• Des moyens concrets au quotidien
Au milieu de nos activités quotidiennes, tout au long de notre journée, bien des moyens sont à notre disposition pour nous tourner régulièrement vers cette présence intérieure de Dieu en nous, pour lui parler dans le silence de notre cœur, pour écouter sa voix au plus profond de nous. Par exemple :
- choisir un verset de l'Écriture, de préférence un verset en « tu », que nous dirons à Dieu régulièrement au long de notre journée. Ce peut être, par exemple, un verset de psaume : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105) ; « Écoute, Seigneur, je t'appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! » (Ps 26, 7) ; « Tu es mon Dieu ! je n'ai pas d'autre bonheur que toi » (Ps 15, 2). Ce peut être encore toute autre prière adressée à Dieu ou à Jésus par un personnage de la Bible : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S 3, 9) ; « Augmente en nous la foi ! » (Lc 17, 5) ; « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t'aime » (Jn 21, 17) ; « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » (Lc 18, 13).
- faire sonner à intervalles de temps réguliers mon smartphone, ou mon ordinateur, ou une horloge, etc. pour me rappeler la présence de Dieu en moi : quand j'entends ce rappel sonore (trois fois par jour, toutes les heures, etc.), je peux en un instant « plonger dans mon cœur » à la rencontre de Dieu qui est là, et lui adresser, brièvement, dans le silence de mon cœur, une parole spontanée pour lui dire mon amour, ma joie, ma reconnaissance…
- avant une rencontre professionnelle ou amicale, prendre quelques instants de recueillement pour demander à Dieu la grâce d'être attentif à sa présence en moi et en la personne que je vais rencontrer. Bien sûr, il ne s'agit pas de « penser » à Dieu pendant tout l'entretien, mais plutôt de vivre ce rendez-vous en étant connecté à la présence de Celui qui ne nous quitte jamais.
Et n'hésitons pas à inventer aussi nous-mêmes les petits moyens qui raviveront et entretiendront la flamme de notre amour pour Dieu présent en nous ! Dans tous les cas, il ne s'agit pas de nous concentrer sur la présence de Dieu, mais d'ouvrir notre cœur à cette présence de Dieu, d'orienter notre être vers Dieu qui est présent, d'aimer Celui qui est déjà là. « Il ne s'agit pas de beaucoup penser, mais de beaucoup aimer ; donc, tout ce qui vous incitera à aimer davantage, faites-le », écrit sainte Thérèse (Château intérieur IV, 1, 7).
Veillons dans l'attente de Celui qui vient ! Soyons vigilants : Il est présent, ici et maintenant !
Bonne entrée en retraite ! bonne entrée en Avent !
fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Jour 2 : Seul face à Dieu
« Il me resta le désir de la solitude, le goût des entretiens où l'on parlait de Dieu ; lorsque quelqu'un s'y prêtait, j'y trouvais une plus grande joie qu'à toute la politesse des conversations mondaines. Mes communions et confessions étaient beaucoup plus fréquentes, je les désirais. » Livre de la Vie 6,4 - Thérèse d'Avila
« Je vais la séduire, je la conduirai au désert, et je parlerai à son cœur. » Osée 2,16
Comment vais-je entrer dans l'essentiel pendant cet Avent ?
Quels moyens vais-je prendre pour cela ?
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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le Seigneur est avec vous.
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Jour 3 : Agir par amour
‘‘Le Repos pendant la fuite en Égypte''- Le Caravage
« Ne cherchez pas à être utiles au monde entier, mais à celles qui vivent en votre compagnie… Le Seigneur regarde moins la grandeur de nos œuvres que l'amour avec lequel on les fait. » 7èmes Demeures 4,14-15 - Thérèse d'Avila
« Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle : ‘Le Royaume de Dieu est tout proche, convertissez-vous'. » Marc 1,15
Je réfléchis aujourd'hui à ce que je pourrais vivre par amour pendant l'Avent afin que ma vie soit plus évangélique.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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pleine de grâce,
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Jour 4 : A l'école de saint Joseph
Saint Joseph protecteur du Carmel'' - Joaquin Gutiérrez
« Je pris pour avocat et maître le glorieux saint Joseph et je me recommandai beaucoup à lui… Ce saint nous secourt en toutes circonstances ; le Seigneur veut ainsi nous faire comprendre que, de même qu'Il fut soumis sur terre à Joseph qu'on appelait son père, et qui à ce titre pouvait lui commander, le Seigneur fait encore au ciel tout ce que Joseph lui demande. » Vie 6,6 - Thérèse d'Avila
« Lui, de condition divine, s'anéantit lui-même, prenant la condition d'esclave et devenant semblable aux hommes, il se rendit obéissant. » Philippiens 2,6-7
Je demande à saint Joseph qu'il nous apprenne à vivre l'obéissance à la volonté de Dieu.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Jour 5 : Traverser les eaux troubles
« Je sais bien que sans le secours de Dieu il m'eût été impossible d'en finir si spontanément avec de si mauvaises habitudes et de renoncer à de si mauvaises actions. Que le Seigneur soit béni de m'avoir délivrée de moi-même ! » Vie 23,1 - Thérèse d'Avila
« Ainsi parle le Seigneur : Ne crains pas, je t'ai appelé par ton nom, tu es à Moi. Si tu traverses les eaux, je serai avec toi. » Isaïe 43,1-2
Je fais mémoire des grâces de libération vécues et je confie au Seigneur le salut de mes proches.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Jour 6 : Servir le coeur libre
« Nous devons rendre grâce au Seigneur qui nous permet de désirer Le contenter, même si nos œuvres sont minces. Cette manière de vivre en compagnie du Christ est profitable dans tous les états, c'est un moyen extrêmement sûr de progresser » Vie 12,3 - Thérèse d'Avila
« Lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles; nous avons fait ce que nous devions faire. » Luc 17,10
La bonté de nos actions dépend-t-elle de la bonté de l'autre envers nous ? Jusqu'où suis-je libre de pardonner à mon prochain ?
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 7 : Chercher Dieu même quand Il semble lointain
« Oh! Que de fois je me rappelle l'eau vive que le Seigneur donna à la Samaritaine !
… Je suppliais très souvent le Seigneur de me donner de cette eau » Vie 30, 19 - Thérèse d'Avila
« Celui qui boira l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle. » Jean 4,14
Dans notre prière, ne nous lassons jamais de Le chercher ardemment, même s'Il semble se faire absent.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
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Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
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Semaine 2 : Nous laisser convertir pour accueillir
Celui qui vient
Celui qui vient
• A l'écoute du Précurseur
Si le maître-mot de la liturgie du premier dimanche de l'Avent était : « Veillez ! », l'appel qui résonne à nos oreilles aujourd'hui, en ce deuxième dimanche de l'Avent, est : « Convertissez-vous ! » C'est Jean le Baptiste qui nous interpelle aujourd'hui avec ces mots : puisqu'il est le Précurseur du Messie, celui qui annonce et prépare sa venue, il est bien normal qu'il accompagne notre marche vers Bethléem. Écoutons-le !
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit :
« Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N'allez pas dire en vous-mêmes : "Nous avons Abraham pour père" ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s'éteint pas. » (Mt 3,1-12)
Il faut l'avouer, l'habillement et le menu adoptés par Jean le Baptiste sont impressionnants : vêtement de poils de chameau pour se couvrir, sauterelles et miel sauvage pour se nourrir ! En fait, ils doivent nous aider à reconnaître en lui un prophète, à la manière d'Élie, que Dieu a promis d'envoyer à son peuple à la veille de la venue du Messie, pour ramener « le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères » (Malachie 3, 24). Mais c'est comme si Jean le Baptiste se méfiait de ce qu'il pouvait lui-même susciter chez ceux qui l'écoutent, comme s'il voulait être sûr que ses auditeurs seront attentifs à son message plus qu'à son apparence. En effet, s'il invective aussi rudement les pharisiens et les sadducéens qui viennent à lui, c'est peut-être parce qu'il discerne que ces derniers viennent le voir pour s'acheter une conversion à bon marché. Or, me donner bonne conscience en ayant été en contact avec un phénomène religieux pittoresque – même s'il s'agit d'un authentique prophète, à la parole de feu et à l'ascèse radicale – cela ne me sert de rien, si cela ne me conduit pas à une conversion intérieure de mon propre cœur.
• La conversion authentique
L'enjeu est bien là, et Jean le Baptiste le crie à nos oreilles : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ». Or, la conversion, ce n'est pas seulement vivre des actes religieux, aussi saints soient-ils ; la conversion, c'est surtout rencontrer le Seigneur qui est tout proche, et le laisser transformer mon cœur. Les prophètes, comme Jean, sont là pour nous aider à prendre conscience de l'appel de Dieu, à nous rendre compte de la proximité du royaume des Cieux. Toutes nos pratiques religieuses, quelles qu'elles soient, n'ont leur raison d'être que dans cela : contribuer à nous faire grandir dans la communion avec Dieu. Le Précurseur donne le coup de grâce à ses interlocuteurs – et à nous ! – lorsqu'il affirme : « N'allez pas dire en vous-mêmes : "Nous avons Abraham pour père" ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham ». Autrement dit : même le fait d'être enfant d'Abraham, « notre père dans la foi », ne me sert de rien si la foi ne devient pas une réalité vivante dans mon cœur, une réalité qui me fait grandir dans l'intimité avec Dieu.
Et nous, cette semaine, recevons-nous la proclamation de Jean le Baptiste comme une bonne nouvelle ? Allez, posons-nous même cette question : n'aurions-nous pas presque préféré qu'il nous laisse poursuivre notre chemin d'Avent tranquillement, quitte à le vivre de façon un peu légère voire superficielle ? Peut-être, mais cela ne correspondrait pas, cela ne serait pas à la hauteur de ce qui nous a mis en route au début de notre retraite : un grand désir de rencontrer Dieu de façon renouvelée. Alors, malgré l'effet dérangeant que ses paroles peuvent avoir sur nous, remercions le Baptiste, et restons attentifs à ce qui est le cœur de sa prédication :
D'abord : notre conversion, notre rencontre renouvelée avec le Sauveur ne se fera pas sans nous. Elle ne se fera pas sans un engagement vigoureux de notre part pour repérer ce qui entrave notre marche à la suite du Christ. Elle ne se fera pas non plus « à bon marché », c'est-à-dire de façon superficielle, comme on repeint un mur sans avoir d'abord pris la peine de colmater les fissures qui le lézardent. Autrement dit : « Convertissez-vous ! »
Ensuite : s'il importe que nous nous engagions sans réserve sur le chemin de la conversion, nous n'obtiendrons pas cette conversion à la force du poignet : les mains ouvertes, nous la recevrons comme une grâce de Dieu qui est là, tout près de nous. Autrement dit : « Le royaume des Cieux est tout proche » … Comment en serons-nous davantage conscients ? comment l'accueillerons-nous un peu plus cette semaine ?
• Une prise de conscience salutaire avec saint Jean de la Croix
Dans son Cantique spirituel, saint Jean de la Croix (1542-1591) chante la quête amoureuse de l'âme (c'est-à-dire chacun de nous) à la recherche de son Bien-Aimé, qui est Dieu. Sa méditation a de quoi nous inspirer, car au début de notre retraite, c'est l'amour de Dieu qui nous a mis en marche vers Bethléem, le lieu de la naissance du Sauveur. Voici l'exclamation de l'âme qui décide de partir à la rencontre de Celui qu'elle aime :
L'âme, prenant conscience de ce qu'elle doit faire, voit que brève est la vie, étroit le sentier de la vie éternelle, que le juste a bien du mal à se sauver, que les choses du monde sont vaines et trompeuses, que tout a une fin et s'épuise comme l'eau qui court. Les temps sont incertains, les comptes à rendre rigoureux ; la perdition est très facile, le salut très difficile. Elle reconnaît, d'autre part, la grande dette qu'elle a envers Dieu qui l'a créée pour lui seul, ce pour quoi elle doit le servir sa vie entière. Au seul prix de lui-même, il l'a rachetée, pour cela elle lui doit tous ses efforts et la correspondance d'amour de sa volonté. Elle reconnaît mille autres bienfaits pour lesquels elle se sait l'obligée de Dieu dès avant sa naissance. Une grande partie de sa vie s'en est allée en fumée et de tout cela elle doit rendre compte et raison, du premier acte jusqu'au dernier, sans faire grâce d'un centime, quand Dieu scrutera Jérusalem avec des flambeaux allumés. Déjà il est tard et peut être est-ce la fin du jour. Pour porter remède à tant de maux et de dommages, et surtout parce qu'elle sent que Dieu s'irrite et se dérobe à elle qui, parmi les créatures, a tant voulu l'oublier, frappée jusqu'au cœur de douleur et d'effroi à la vue d'une telle ruine et d'un si grand péril, elle renonce à toute chose, laisse de côté toute autre affaire, sans tarder ni d'un jour, ni d'une heure. Avec un désir ardent et un gémissement jailli de son cœur déjà blessé d'amour de Dieu, elle se met à implorer son Bien-Aimé, en lui disant :
Où t'es-tu caché, Bien-Aimé ?
Tu m'as abandonnée dans les gémissements ;
comme le cerf tu as fui
m'ayant blessée.
Je sortis à ta poursuite en criant, et tu étais parti (Cantique spirituel B 1, 1).
Avec un style beaucoup plus lyrique que Jean le Baptiste, saint Jean de la Croix nous livre un enseignement spirituel très proche de celui du Précurseur. Notre conversion commence par une prise de conscience : Dieu est là. Dieu est là, et moi je suis ailleurs. Dieu est là et il m'attend, mais moi je me laisse attirer et polariser par d'autres réalités. Cette prise de conscience peut être douloureuse, comme lorsque l'on réalise qu'on s'est longtemps trompé sans même s'en rendre compte. Mais la douleur ne doit pas nous conduire au découragement, notre douleur ne peut pas avoir le dernier mot. Elle est comme un aiguillon qui nous met en marche. Et notre chemin de conversion se poursuit par un cri, un appel que nous adressons à Dieu : « Viens à mon aide ! »
Pour Jean de la Croix, cette prise de conscience de notre dispersion – Dieu est là, et moi je suis ailleurs – va de pair avec la prise de conscience de nos attachements désordonnés. Les attachements désordonnés, ce sont nos manières de nous rapporter aux personnes, aux choses, aux événements, aux idées, qui nous empêchent d'être libres. Toutes ces réalités peuvent être bonnes en elles-mêmes, mais je peux entretenir avec elles une relation qui m'empêche d'être libre. Pour illustrer cette difficulté et les conséquences néfastes qu'elle a sur la vie spirituelle, le mystique castillan prend l'image d'un oiseau qui aurait un fil à la patte : il ne pourra pas voler vers le Ciel de la présence de Dieu.
Ces imperfections habituelles sont par exemple : l'habitude de parler beaucoup, un petit attachement à une chose qu'on n'en finit jamais de vouloir supprimer, soit à une personne, à un vêtement, à un livre, à une cellule, à tel genre de nourriture, à certains petits bavardages, à certaines petites satisfactions qu'on éprouve à goûter les choses, à écouter et à savoir et autres choses semblables (…) En effet, tant que durera cet attachement, il est évident que l'âme ne pourra avancer en perfection, même si l'imperfection est minime. Peu importe qu'un oiseau soit attaché par un fil ténu ou par un gros fil parce que, même si le fil est mince, l'oiseau restera attaché par lui comme par le gros fil tant qu'il ne le rompra pas pour voler. Il est vrai que le fil mince est plus facile à rompre mais, pour facile que ce soit, si l'oiseau ne le rompt pas il ne volera pas. L'âme qui est attachée à quelque chose est dans le même cas et quoi qu'il en soit de sa vertu, elle ne parviendra pas à la liberté de l'union divine (Montée du Mont Carmel I, 11, 4).
• S'engager sur un chemin de liberté
Alors, en compagnie de Jean le Baptiste et de Jean de la Croix, en cette deuxième semaine de notre retraite, demandons à Dieu la grâce de voir ce qui nous entrave sur le chemin de la communion plus grande avec lui. En faisant cela, ce que nous recherchons, ce n'est pas d'être satisfaits de nous-mêmes, mais c'est d'être plus disponibles à la présence agissante de Dieu dans notre vie. Quelques pistes concrètes peuvent nous guider :
- Peu importe qu'un oiseau soit attaché par un fil ténu ou par un gros fil parce que, même si le fil est mince, l'oiseau restera attaché par lui comme par le gros fil tant qu'il ne le rompra pas pour voler : quelles sont dans ma vie, les réalités auxquelles je suis tellement attaché qu'elles peuvent m'empêcher d'être attentif à la présence de Dieu ou aux nécessités de mes frères et sœurs ?
- « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » : au début de la semaine, je prends un temps de recueillement pour demander au Seigneur la grâce de repérer un point de conversion qu'il m'appelle à vivre. Après avoir choisi ce point de conversion, je lui demande chaque jour la grâce de m'aider à progresser sur ce point, et je me détermine chaque jour à faire ce qui dépend de moi pour m'amender, sans me décourager si cela est difficile.
- comme la semaine dernière, je nourris mon attention à la présence de Dieu tout au long de la journée en me tournant intérieurement vers lui, par exemple en lui adressant, dans le silence de mon cœur, un verset de l'Écriture que j'ai préalablement choisi.
Bonne suite de retraite ! « Le royaume des Cieux est tout proche ! »
fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 9 : Aimer Dieu comme il veut l'être
« Au soir, c'est sur l'amour qu'on t'examinera. Apprends à aimer Dieu comme Dieu
veut être aimé et abandonne ta manière d'agir. » Parole de Lumière et d'Amour 59 - JDLC
« Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ? » Mt 25, 44
J'ouvre les yeux sur les occasions d'être attentif aux besoins auxquels
je peux répondre, ne serait-ce que par un sourire, une parole bienveillante.
Prière de la retraite
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Jour 10 : « Heureux les doux »
« Si toi, ô bon Jésus, tu n'adoucis pas l'âme dans ton amour, elle persévèrera toujours dans sa dureté naturelle. » PLA 30
« Est-ce donc la mort du méchant que je désire, déclare le Seigneur, n'est-ce pas plutôt qu'il se détourne de sa conduite et qu'il vive ? » Ez 18, 23
Est-ce que je demande à Dieu la grâce de la douceur (qui n'est pas de la mollesse) ?
Prière de la retraite
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Jour 11 : scruter les Écritures
« Cherchez en lisant et vous trouverez en méditant ; appelez en priant et on vous ouvrira par la contemplation. » PLA 157
« Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage. » Jn 5, 39
Quel temps est-ce que je consacre à la lecture et à la méditation de la Parole de Dieu ?
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Jour 12 : scruter les Écritures
‘‘Madonne'' - Albrecht Altdorfer
« Telles étaient les prières et les œuvres de la très Glorieuse Vierge, Notre Dame. Elevée dès le début de son existence à un état si haut, elle n'eût jamais imprimé dans son âme aucune forme créée qui la détournât de Dieu, et elle ne se portait d'elle-même à quoi que ce fût : toujours elle était mue par l'Esprit Saint. » Montée du Carmel III, 2,10
« Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » Lc 1, 28
Je fais mienne la parole de la Vierge : ‘Que tout se passe pour moi selon ta parole'.
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Jour 13 : Le souvenir de Dieu
‘‘Arc-en-ciel sur le Grand Canyon de Yellowstone'' - Thomas Moran
« Efforcez-vous d'avoir toujours Dieu présent et gardez en vous la pureté que Dieu vous enseigne. » PLA 141
« Garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu ; ne le laisse pas sortir de ton coeur un seul jour. » Dt 4,9
Comment est-ce que je veille sur mon cœur, sur les pensées qui l'habitent ? Je ravive en moi le souvenir de Dieu.
Prière de la retraite
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Jour 14 : De la bonne nourriture
« Efforcez-vous d'avoir toujours Dieu présent et gardez en vous la pureté que Dieu vous enseigne. » PLA 141
« Ma nourriture, c'est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre » Jn 4, 34
Quels sont les élans intérieurs qui me guident pour agir ? Mon plaisir ou le goût de faire plaisir à Dieu ?
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Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
Semaine 3 : Discerner dans nos vies l'action
de Celui qui vient
de Celui qui vient
• Se réjouir dans le Seigneur
Le troisième dimanche de l'Avent est appelé « dimanche de Gaudete ». Gaudete : ce mot latin, qui signifie « Réjouissez-vous ! », est le premier mot de l'antienne d'ouverture de la messe de ce dimanche, elle-même tirée de la Lettre de saint Paul aux Philippiens : Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete ! « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie ! » (Ph 4, 4). Telle est donc l'invitation que nous lance, ce dimanche, la liturgie de l'Avent : Réjouissez-vous ! Dans la première lecture de la messe dominicale, la prophétie d'Isaïe est à l'unisson, mais de quelle joie s'agit-il ?
Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse comme la rose, qu'il se couvre de fleurs des champs, qu'il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu.
Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s'affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »
Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s'ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Ceux qu'a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l'éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s'enfuient (Is 35, 1-6a.10). » (Is 35, 1-6a.10)
La joie dont nous parle le prophète Isaïe nous situe dans un entre-deux : l'appel à se réjouir est pour aujourd'hui, mais la cause de notre joie est encore à venir. Cet entre-deux, c'est le temps de l'espérance, qui nous invite à discerner dès maintenant la présence de Dieu dans nos vies : Dieu est peut-être caché, mais il est vraiment agissant. Bien sûr, Isaïe n'est pas un doux rêveur, il est tout à fait conscient de la présence de la souffrance dans nos vies et dans notre monde : qu'ils soient des personnes handicapées concrètes, ou bien qu'ils représentent ici, symboliquement, d'autres formes de souffrance – physiques, psychiques, spirituelles – les aveugles, les sourds, les boiteux, les muets sont nommés. Avec eux sont aussi discrètement évoqués les prisonniers : dans le contexte de l'Ancien Testament, il s'agit des membres du peuple élu, captifs et exilés loin de la Terre promise. Aujourd'hui, il s'agit également de tous ceux qui sont opprimés ou ne disposent pas de conditions de vie décentes. Bref, un large panorama de souffrances de toutes sortes est évoqué et à toutes ces personnes en détresse sont promises la joie et l'allégresse !
Malgré tout, l'allégresse et la joie ne sont pas encore venues, n'est-ce pas ? C'est exact, mais Isaïe exhorte ses interlocuteurs à mettre en œuvre deux attitudes spirituelles, qui sont valables aussi pour nous qui espérons la joie de Noël. La première, c'est de nous réjouir déjà, d'être dans la joie dès maintenant : Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse comme la rose, qu'il se couvre de fleurs des champs, qu'il exulte et crie de joie ! Il ne s'agit pas là d'autosuggestion ni d'illusions pour adoucir la vie par des moyens à bon marché. Être dans la joie dès maintenant, cela revient à manifester notre confiance en Dieu qui nous promet la joie de sa venue, cela revient à dire à Dieu : « Je crois en la vérité de ta promesse, parce que je crois que tu es fidèle ; ainsi, quand tu me promets quelque chose, je suis dans la joie comme si je l'avais déjà reçu, car la réalisation de ta promesse est tout à fait certaine ». Bien sûr, cette joie n'annule pas les souffrances et les angoisses de notre quotidien. Mais au fond de notre cœur, rien ne peut étouffer la source de la présence divine.
• Renouveler son engagement
Si nous croyons que Dieu est déjà mystérieusement présent et agissant dans notre vie, nous ne pouvons pas rester les bras croisés : l'expérience de la joie nous conduit à un engagement renouvelé. Telle est la seconde attitude spirituelle à laquelle nous invite Isaïe : Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s'affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » De quel engagement s'agit-il ? qui sont ces personnes dont les mains défaillent et dont les genoux fléchissent ? D'abord, c'est peut-être nous-mêmes, lorsque notre confiance en Dieu s'affaiblit et que nous sommes menacés par le découragement. Et puis, ce sont nos frères et sœurs en humanité, à commencer par ceux qui nous sont les plus proches par les liens amicaux ou familiaux, par les circonstances de la vie, du travail. Nous avons une mission vis-à-vis d'eux, nous avons tous une mission les uns vis-à-vis des autres : nous encourager les uns les autres, nous affermir mutuellement, afin que nous gardions vive notre foi en la venue de Dieu. Nous ne le ferons pas forcément toujours par des paroles, mais notre simple attitude paisible pourra rayonner sur les autres, et redire silencieusement : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Vengeance ? Revanche ? Au fait, est-ce que ces mots guerriers conviennent bien pour parler de la venue du Dieu de l'Évangile ? Oui, car, s'il est bien sûr qu'il n'y a nulle violence en Dieu, il est aussi vrai qu'il nous donne de prendre notre revanche sur tout ce qui nous détournait de lui et nous faisait marcher sur des chemins de mort. La revanche de Dieu, c'est de nous faire gagner la partie contre le péché et la mort !
• Discerner la présence de Dieu
Et Jean le Baptiste, aurait-il oublié sa lecture du prophète Isaïe ? En effet, dans l'Évangile que nous méditons ce dimanche, la joie semble être bien loin du cœur du Précurseur. Il semblerait même que le doute le taraude : ce Jésus qu'il a désigné comme l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, qu'il a annoncé comme le Messie attendu… est-ce vraiment lui ? ou bien faut-il en attendre un autre ?
En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » (Mt 11, 2-6).
Bien sûr, nous ne sommes pas scandalisés par la question que pose Jean le Baptiste, car elle peut aussi certains jours habiter notre propre cœur. En effet, nous aussi, nous pouvons parfois demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Et peut-être nous répond-il de la même manière qu'il répondit au Baptiste : Jésus ne cherche pas à se justifier lui-même, il ne nous communique pas des raisonnements au sujet de sa personne. Il nous invite plutôt à discerner les effets de sa présence : « Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle ». Il nous appelle à reconnaître, en nous et autour de nous, la vie qui grandit, qui se renouvelle, qui se transmet, spécialement dans la fragilité et la pauvreté. Une situation de fragilité où pourtant la vie est donnée : cela ressemble tellement, déjà, à la Crèche de Bethléem… alors, nous pouvons le croire : là, Jésus est bien présent et agissant ! Il est vrai que cela est souvent imperceptible, et que notre regard n'est pas immédiatement exercé à discerner ces surgissements de vie au sein de la fragilité. Il est vrai aussi que, sous le flot des soucis, des souffrances, des difficultés, il n'est pas aisé de repérer la vie qui surgit, aussi humblement et obstinément – quasi miraculeusement ! – que la végétation est capable de repousser, un jour, sur un terrain qui a été dévasté par les flammes.
• Le regard de foi de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus
Au Carmel de Lisieux, à la fin du XIXe siècle, une jeune moniale vit une expérience spirituelle paradoxale. Il s'agit de Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus, sainte Thérèse de Lisieux (1873-1897). Alors que la prière, en particulier l'oraison silencieuse, tient une place si importante au Carmel, ce que Thérèse en goûte est, pour l'essentiel, très aride. À l'aune de cette seule expérience, Thérèse aurait pu souvent demander à Jésus, comme le Baptiste : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ». Et pourtant, dans ses Manuscrits autobiographiques, elle nous fait part de la présence lumineuse de Jésus tout au long de ses jours :
Je comprends et je sais par expérience « Que le royaume de Dieu est au-dedans de nous. » Jésus n'a point besoin de livres ni de docteurs pour instruire les âmes, Lui le Docteur des docteurs, il enseigne sans bruit de paroles... Jamais je ne l'ai entendu parler, mais je sens qu'Il est en moi, à chaque instant, Il me guide, m'inspire ce que je dois dire ou faire. Je découvre juste au moment où j'en ai besoin des lumières que je n'avais pas encore vues, ce n'est pas le plus souvent pendant mes oraisons qu'elles sont le plus abondantes, c'est plutôt au milieu des occupations de ma journée... (Histoire d'une âme, Ms A 83 v°).
Rien de magique dans ce que Thérèse nous raconte. C'est son regard de foi qui lui permet de discerner à chaque instant la présence de Jésus dans sa vie, et de choisir d'agir en communion avec lui. Quand elle nous confie qu'elle « sent » que Jésus est en elle et la guide, elle ne nous parle pas d'un sentiment extérieur, mais d'une conviction intime, une conviction de foi qui l'anime, qui lui permet de discerner la présence de Jésus en elle, dans les personnes qui l'entourent et dans les événements qui se produisent. Sûre de cela, elle peut s'engager, pauvrement et véritablement, pas à pas, en s'unissant à Jésus qui est là, présent.
• Se réjouir dans le Seigneur
Éclairés par la Parole de Dieu et les témoins de cette semaine – Isaïe, Jean le Baptiste, Thérèse –, nous pouvons, nous aussi, nous exercer à discerner la présence de Dieu qui agit en nous, à travers nous et autour de nous. Par exemple, en prenant, chaque soir de cette semaine, un temps de recueillement pour regarder la journée écoulée, je peux me demander :
- « Réjouissez-vous ! » : aujourd'hui, qu'est-ce qui a été source de joie pour moi et pour ceux avec qui j'ai partagé des instants de vie ? Comment est-ce que je peux y reconnaître la présence de Dieu ?
- « Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s'affolent : "Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu !" » : au milieu des occupations, voire des difficultés, de cette journée, quels encouragements et quels soutiens ai-je pu recevoir ou donner ? Peut-être que je réalise qu'il y a des gestes ou des paroles d'aide que j'aurais pu donner et que je n'ai pas mis en œuvre : je m'efforcerai de les donner effectivement demain !
- « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue… » : de quelles transformations, de quels progrès – petits ou grands – ai-je été témoin aujourd'hui, en moi ou autour de moi ? Comment est-ce que je peux y reconnaître la présence agissante du Sauveur qui vient ?
Jésus…Jamais je ne l'ai entendu parler, mais je sens qu'Il est en moi, à chaque instant, Il me guide, m'inspire ce que je dois dire ou faire. Que telle soit la source de notre humble joie ! Réjouissons-nous ! Bonne suite de retraite !
fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes,
Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 16 : Larguer les amarres !
« [Ce père] me lança à pleine voile sur les flots de la confiance et de l'amour qui m'attiraient si fort, mais sur lesquels je n'osais avancer. » Ms. A 80v
« Crois-moi femme, l'heure vient – et maintenant elle est là - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » Jn 4, 23
Comment avancer vers Dieu dans la confiance absolue de son Amour pour moi ? Je peux méditer le « Je crois en Dieu ».
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 17 : Prendre le temps d'aimer
« Jésus veut nous donner gratuitement…ce qui lui plaît c'est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c'est l'espérance aveugle que j'ai en sa miséricorde. Voilà mon seul trésor » LT197
« Nous avons tout laissé pour saisir l'espérance proposée. Elle est comme une ancre de l'âme, bien fermement fixée, qui pénètre au-delà du voile… » He 6, 19
Aujourd'hui j'offre un peu de mon temps pour prier avec Jésus dans le silence.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 18 : Avec Jean de la Croix, s'appuyer sur Dieu seul
« Appuyée sans aucun appui / Sans lumière et dans les Ténèbres / Je vais me consumant d'Amour... » (Poésie 23 reprise de Jean de la Croix)
« Moi, je prends appui sur ton amour ; que mon cœur ait la joie de ton salut ! Je chanterai le Seigneur pour le bien qu'il m'a fait. » (Ps 13,6)
Quels moyens ai-je pris en cet Avent pour trouver mon appui en Dieu ?
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 19 : La charité dans nos actes
« La Foi bientôt déchirera son voile / Mon Espérance est de te voir un jour / La charité enfle et pousse ma voile / Je vis d'Amour » Poésie 17, 9
« La foi, l'espérance et la charité demeurent toutes les trois mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité. » 1 Co 13,13
A l'approche de Noël, je décide d'offrir gratuitement à mon prochain, un sourire, une écoute, un soutien …
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 20 : Invoquer l'Esprit-Saint
« Il faut consentir à rester pauvre et voilà le difficile » LT197
« Heureux les pauvres de coeur le royaume des cieux est à eux. » Mt 5, 3
Rester pauvre, c'est reconnaître que nous sommes incapables d'un acte bon sans l'action secrète de l'Esprit Saint en nous.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 21 : Aimer Jésus de tout son coeur
‘‘Jésus à Bethanie, Marie, Madeleine et Marthe'' - James Tissot
« J'ai senti que l'unique chose nécessaire était de m'unir de plus en plus à Jésus et le reste me serait donné par surcroît… jamais mon espérance n'a été trompée. » Ms C 22v
« Cherchez d'abord le Royaume et tout cela vous sera donné par surcroît. » Rm 11, 32
Bien que nous sommes imparfaits, nous pouvons Lui témoigner notre amour et notre désir de l'approcher un peu plus chaque jour.
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel
Pendant le temps de l'Avent, suivez une retraite éclairée par les saints du Carmel.
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Semaine 4 : Accueillir le don inouï de
Celui qui vient
Celui qui vient
• Sous le patronage de saint Joseph
Tandis que nous approchons de la nuit de Noël, la liturgie nous fait entendre les récits des événements qui ont immédiatement précédé la naissance du Sauveur. Ce dimanche, l'évangéliste Matthieu nous rapporte l'annonce reçue par saint Joseph. Cette « annonce à Joseph » nous est peut-être moins familière que celle reçue par la Vierge Marie, racontée par saint Luc, et commémorée lors de la solennité de l'Annonciation, ainsi que chaque jour, par la prière de l'Angelus. C'est pour nous l'occasion de nous laisser rejoindre, sur notre chemin d'Avent, par saint Joseph, lui que la tradition spirituelle du Carmel affectionne particulièrement.
À son sujet, sainte Thérèse d'Avila affirmait notamment : Je ne vois pas comment on peut penser à la Reine des anges et à tout ce qu'elle eut à souffrir en compagnie de l'Enfant-Jésus, sans remercier saint Joseph de les avoir si bien assistés l'un et l'autre. Ceux qui ne trouvent pas de maître pour leur enseigner l'oraison n'ont qu'à prendre ce saint pour guide et ils ne feront pas fausse route (Livre de la Vie 6, 8). C'est donc au nom du réalisme de l'incarnation – et d'un bon sens élémentaire ! – que sainte Thérèse nous encourage à nous tourner vers saint Joseph. À la suite de sainte Thérèse, à la fin du XVIIe siècle, les Carmes déchaux instaurèrent une fête du « patronage de saint Joseph », pour célébrer leur Protecteur. Ne pourrions-nous pas nous aussi vivre cette dernière semaine de l'Avent sous le patronage de saint Joseph, en le choisissant comme guide ? Pour ce faire, commençons par nous mettre à l'écoute du récit évangélique de « l'annonce à Joseph » :
Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.
Comme il avait formé ce projet, voici que l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 18-24).
• Face aux imprévus…
Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette annonce est déroutante pour Joseph. Accueillir la venue du Fils de Dieu dans sa vie, cela va le conduire à renoncer à son projet personnel, ou plutôt à renoncer à la forme qu'il avait légitimement envisagée pour la réalisation de son projet personnel. Certainement, il sent dans son cœur l'appel à être époux et père. Cependant, après la visite de l'ange du Seigneur, il va recevoir de Dieu lui-même la façon dont se réaliseront ses désirs : il sera époux et père, mais d'une manière bien différente de ce qu'il avait imaginé, d'une manière encore plus belle et féconde que ce qu'il avait imaginé.
Pour ce qui nous concerne, tout au long de notre retraite, notre désir de la venue du Fils de Dieu a grandi, notre confiance en sa venue certaine s'est affermie. Mais aussi, soyons bien sûr qu'il viendra à nous de la manière qu'il voudra et non pas forcément de la manière que nous imaginons. Alors, en cette dernière semaine, il nous est bon de nous laisser enseigner par saint Joseph : pour cela, voyons comment Joseph lui-même parvient à consentir à l'inouï qui est en train de se produire dans sa vie.
D'abord, comme l'ange l'y encourage, il fait confiance à Dieu : « Ne crains pas ». Peut-être nous demandons-nous quelle pourrait bien être la peur qui menace Joseph, lui dont l'évangéliste saint Matthieu nous dit qu'il est « un homme juste » ? Sans doute celle d'un fiancé amené à renoncer à ses projets les plus chers, et même à son projet de vie. En effet, l'irruption inouïe du Fils de Dieu dans la vie de sa fiancée amène Joseph à consentir à renoncer non pas à un élément de sa vie, mais de renoncer à sa vocation profonde, ou tout au moins à l'image qu'il en avait jusque-là. C'est une plongée dans l'inconnu qui peut susciter un véritable effroi : il lui est demandé d'accepter une paternité si différente de ce qu'il avait légitimement prévu.
Nous aussi, nous pouvons connaître des remises en cause, petites et grandes, de nos projets personnels. Évidemment, il importe que nous soyons des acteurs responsables de notre vie, que nous ne nous laissions pas ballotter au gré des événements. Mais quand l'inattendu surgit dans notre vie, Joseph nous invite à ne pas craindre, à faire confiance, afin de pouvoir accueillir, même dans ce que nous n'avions pas prévu, le dessein d'amour de Dieu.
Ensuite, le messager divin demande à Joseph : « Prends chez toi Marie ton épouse ». Rendu capable d'accueillir la nouveauté du projet du Seigneur, Joseph est appelé à collaborer à l'œuvre de Dieu. En effet, « prendre chez lui » son épouse, ce n'est pas seulement accueillir celle-ci dans une maison, c'est prendre soin d'elle, veiller sur elle et sur l'Enfant qu'elle porte : Joseph sera le responsable, le gardien de la Sainte Famille, le garant de l'accomplissement de la vocation divine de Marie et de son Fils.
Nous aussi, à travers les circonstances parfois déroutantes de nos vies, nous sommes appelés à découvrir comment nous allons participer à la croissance du Royaume de Dieu en notre monde, comment nous allons soutenir nos frères et sœurs afin qu'ils grandissent dans l'accomplissement de leur propre vocation. Joseph nous montre le chemin du véritable amour du prochain : avec discrétion et discernement, prendre dans notre cœur, dans notre prière, dans la sollicitude de notre action, ce soin de la relation d'autrui avec Dieu.
Enfin, saint Matthieu nous rapporte que, une fois réveillé, « Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit ». Tel est Joseph qui, sans bruit, agit selon la parole du Seigneur, dans l'humilité de celui qui ne cherche pas de bonnes raisons pour accomplir sa volonté propre à la place de celle du Seigneur mais trouve sa joie à agir, dans la silencieuse confiance, selon la Parole d'un autre. Très bien ! mais nous, comment ferons-nous ce que le Seigneur attend de nous ? dans quel songe entendrons-nous la voix d'un ange qui nous dira sur quels chemins marcher ? Allons, restons éveillés ! nous ne sommes pas moins bien lotis que saint Joseph : si nous ne portons pas dans nos bras l'Enfant-Jésus comme il l'a fait, nous recevons dans nos mains le Corps eucharistique du Christ; si nous n'entendons pas en rêve la voix des anges, nous écoutons la Parole de Dieu dans le silence de notre prière. Et cela suffit – ô combien ! – pour que nous nous levions et que nous fassions ce que le Seigneur attend de nous.
• Saint Joseph dans l'iconographie carmélitaine
Pour vivre cette semaine sous le patronage de saint Joseph, nous pouvons aussi nous laisser instruire par l'iconographie carmélitaine du « patronage de saint Joseph ». Nous en voyons un exemple au centre de la façade du carmel de Saint-Joseph d'Avila, le premier carmel fondé par sainte Thérèse : la statue de saint Joseph et l'Enfant-Jésus, de Giraldo de Merlo (1574-1629). En fait, au Carmel, dès la fin du XVIe siècle, le patronage de saint Joseph a été l'occasion du développement d'une iconographie spécifique, marquée par deux nouveautés importantes dans la façon de représenter saint Joseph avec l'Enfant-Jésus.
La première nouveauté tient dans le fait que Joseph est peint ou sculpté avec les traits d'un homme jeune, et non plus ceux d'un vieillard comme dans l'iconographie inspirée par les évangiles apocryphes. Sainte Thérèse elle-même, déjà, a aimé et promu ces représentations, encore au nom du réalisme de l'Incarnation : puisque sa mission est de prendre soin d'une épouse et d'un enfant, d'affronter des circonstances difficiles, il est clair que saint Joseph devait être dans la force de l'âge pour pouvoir assumer au mieux cette responsabilité.
Ensuite, dans ces représentations iconographiques, saint Joseph ne porte pas l'Enfant dans ses bras, mais ils marchent côte à côte, la main dans la main. Joseph est ainsi celui qui apprend à marcher à cet enfant, celui qui veille sur ses premiers pas et est prêt à le relever s'il tombe, celui qui s'émerveille et se réjouit de la croissance et de l'apprentissage de l'autonomie de ce fils, celui qui sera capable de le laisser aller sur son propre chemin. Mais bien sûr, par cette image, Joseph ne nous montre pas seulement qu'il prend soin de l'enfant, il nous montre comment il vit dans la présence de Jésus : en se mettant lui-même sous la conduite de Jésus. Ainsi, il nous enseigne que, pour chacun de nous, la vie spirituelle, la communion avec Dieu, consiste essentiellement à tenir la main de Jésus et à nous laisser guider par lui, pas à pas, à travers un chemin que nous ne connaissons jamais d'avance.
Vivre dans la présence de Jésus, marcher main dans la main avec Jésus, comme saint Joseph et à son exemple, sous son patronage, faire confiance au chemin sur lequel Jésus lui-même nous conduit, ce n'est évidemment pas une jolie image bucolique. C'est le chemin de la foi, et de la foi qui témoigne de son amour par ses œuvres plus que par des grands sentiments. Comme le souligne le Pape François, en saint Joseph, nous voyons le reflet, le modèle et le patron, de « tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en "deuxième ligne" [mais qui] jouent un rôle inégalé dans l'histoire du salut » car il est « l'homme qui passe inaperçu, l'homme de la présence quotidienne, discrète et cachée » (Lettre apostolique Patris corde).
À ce titre, saint Joseph nous rappelle de manière lumineuse, dans l'ombre, que la sainteté à laquelle nous sommes appelés, c'est d'abord la sainteté que le Pape François a appelée « la sainteté de la porte d'à-côté » (cf. Gaudete et exsultate n. 7), c'est-à-dire la sainteté de l'humble accomplissement de notre devoir d'état, de nos engagements petits et grands ; la sainteté de l'attention aux autres, spécialement les plus petits et les plus fragiles, dans le quotidien de la vie, là où nous sommes et pas là où nous rêverions d'être ; la sainteté du courage et de la persévérance, de la créativité en temps de crise. Telle est la sainteté de la vie dans la présence de Dieu, au moyen de l'écoute patiente, croyante, de la Parole de Dieu, et de la mise en œuvre humble et déterminée des appels reçus de Dieu, comme Joseph qui, quand il se réveilla, « fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit ».
• Marcher main dans la main avec Jésus
Maintenant, c'est à notre tour ! Pendant cette semaine, nous pouvons notamment suivre les pistes suivantes :
- je me rends attentif aux « petits services » que je peux rendre aux personnes que je rencontre –celles qui me sont les plus proches, ou bien celles que je croise « par hasard » : en faisant pour elles ces « petits riens », je sème et récolte déjà quelque chose de la joie de Noël.
- je cherche à reconnaître les attentions dont je suis le bénéficiaire : rien de banal, chacun de ces petits gestes est l'écho de la main de Dieu, qui vient prendre soin de moi.
- face à une situation déroutante ou inattendue, je demande la grâce de reconnaître à quelle ouverture cela m'appelle peut-être. Il ne s'agit pas d'accepter des choses inacceptables, mais d'être disponible pour modifier librement le regard que je porte sur les choses, les événements, les personnes, afin de voir plus large.
Ne le sentons-nous pas ? Déjà l'Enfant de la Crèche s'approche de nous et nous tend la main : « C'est lui qui nous donne la joie d'entrer déjà dans le mystère de Noël pour qu'il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d'allégresse » (Préface n°2 des messes du temps de l'Avent).
Bonne préparation à Noël !
fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)
Prière de la retraite
Je vous salue Marie
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 23 : Prier les mains vides
« Je voudrais persuader toutes les âmes qu'elles doivent porter de la dévotion à ce glorieux saint Joseph. Une longue expérience, en effet, m'a montré les grâces qu'il nous obtient de Dieu. » Sainte Thérèse d'Avila, Vie 6, 7
« Mets dans le Seigneur ta réjouissance : il t'accordera plus que les désirs de ton cœur. Remets ton sort au Seigneur, compte sur lui, il agira… » (Ps 37,4-5)
Comme un pauvre, je mendie aujourd'hui la grâce de la joie spirituelle.
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Je vous salue Marie
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 24 : Devenir serviteur
« La Sainte Famille » Henry Ossawa Tanner
« Saint Joseph va devenir un grand contemplatif du Verbe de Dieu, un contemplatif aussi de la Vierge Marie, son épouse. » Bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus, La Vierge Marie toute Mère.
« Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! » (Lc 1,38)
Je cherche aujourd'hui à rendre service à mon prochain et en remerciant le Seigneur.
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Re: Accueillir la Présence de Dieu à l'école des saints du Carmel du 23 nov. 2022 au 2 janv. 2023
Jour 25 : Choisir l'action de grâces
« Ma consolation fut grande. Aussi, je ne me lassais pas de rendre grâces à Dieu et à mon glorieux père saint Joseph. » Sainte Thérèse d'Ávila, Vie 30, 7
« Le juste aura sa joie dans le Seigneur et son refuge en lui ; ils s'en loueront, tous les coeurs droits. » (Ps 64, 11)
Que saint Joseph m'aide à devenir plus juste devant Dieu en apprenant à rendre grâces chaque jour pour tous les dons reçus.
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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