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Le Noël meurtri des chrétiens d’Arménie

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Message par Lumen Mar 27 Déc 2022 - 22:54

Le Noël meurtri des chrétiens d’Arménie

Entre les attaques de l’Azerbaïdjan en septembre sur le territoire de la République d’Arménie et le blocus au Haut-Karabagh, les chrétiens retiennent leur souffle à l’approche de Noël, fêté le 6 janvier par l'Église apostolique arménienne.

Le Noël meurtri des chrétiens d’Arménie Armenian-christmas
KAREN MINASYAN / AFP - Des chrétiens arméniens à Noël (2018)


C'est un Noël qui s’annonce, une fois de plus, difficile pour le peuple arménien. Ce pays du Caucase, dont la population est à 90% chrétienne, est encore la proie des intimidations azéries, manifestées par une nouvelle agression les 13 et 14 septembre 2022, cette fois-ci directement sur le territoire de la République d’Arménie. Si le climat général semblait s’être un peu apaisé après ces attaques, la République d’Azerbaïdjan a changé de méthode. Depuis une dizaine de jours, elle opère un blocus du corridor de Lachin, au Haut-Karabagh. Ses habitants sont donc coupés du reste du monde, puisque cette bande de terre est le seul moyen de relier cette enclave à la République d’Arménie. Ce sont en tout 120.000 personnes, dont 30.000 enfants et 20.000 personnes âgées, qui sont prises en otage et s’apprêtent à passer un Noël douloureux (les chrétiens d’Arménie fêtent généralement Noël le 6 janvier, ndlr).

« Ce qui se passe aujourd’hui au Haut-Karabagh est l’application dans toute sa splendeur d’une politique de pression et de harcèlement menée par la République d’Azerbaïdjan, aidée par la Turquie et le Pakistan, contre les Arméniens du Haut-Karabagh », explique à Aleteia Maxime Yevadian, historien et membre associé du laboratoire CNRS d’HiSoMA (Lyon). L’Arménie est le verrou qu’il faut écraser, le caillou dans la chaussure de la continuité du monde turcique rêvée par ses voisins turcs et azéris.

Une crise humanitaire volontairement déclenchée

Jeudi 22 décembre, cela fera dix jours que le blocus a débuté, fermant toutes les routes. Les stocks de nourriture s’épuisent progressivement. Les malades graves ne peuvent être transférés à Erevan, la capitale, et demeurent bloqués à l’hôpital de Stepanakert. Un patient est déjà mort, et quatre autres sont dans un état grave, selon le quotidien Nouvelles d’Arménie. 24 opérations chirurgicales sont en suspens, les accouchements sont compliqués voire dangereux pour certains. En dehors de l’agriculture, plus aucune activité économique ne permet à l’Artsakh de vivre correctement. « La population est emprisonnée, enfermée », poursuit Maxime Yevadian, l’Azerbaïdjan est en train de créer volontairement une grave crise humanitaire. »

Si le gaz a été rétabli assez rapidement avec la pression exercée par la Russie, la réaction internationale n’est pas suffisamment forte pour contraindre les Azéris à rouvrir le corridor et permettre le ravitaillement. Si aucune tentative de négociation n’est amorcée de la part de la communauté internationale, la situation risque fort de s’aggraver. « Si rien n’est fait d’ici-là, on peut le dire, Noël sera amer le 6 janvier pour l’Artsakh », estime Maxime Yevadian.

« La conjoncture actuelle est effectivement angoissante », reconnaît Mgr Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, auprès d’Aleteia. « Nous appelons les autorités françaises à prendre contact avec les autorités du Haut-Karabagh pour trouver une solution. Ceux qui encerclent le Haut-Karabagh sont les mêmes que ceux du génocide de 1915. Il faut réagir. »

En République d’Arménie, Noël comme refuge

[...]

Pays menacé d’effacement, « éclat de nous-mêmes fiché en Orient » selon l’expression de Sylvain Tesson, le martyre silencieux de l’Arménie semble ne pas vouloir trouver de fin. Plusieurs dizaines de milliers de familles déplacées depuis la guerre de 2020 continuent de vivre dans des conditions précaires. « Ces familles n’ont plus de perspectives de vie. Sans emploi, elles vivent dans des hébergements d’urgence », déclare Mgr Gollnisch. On célèbre Noël évidemment; mais Noël n’estompera pas la situation d’extrême difficulté dans laquelle se trouvent les chrétiens. »




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Cécile Séveirac - publié le 21/12/22

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