« À nos enfants » : de la pauvreté jaillit l’espérance
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« À nos enfants » : de la pauvreté jaillit l’espérance
« À nos enfants » : de la pauvreté jaillit l’espérance
Tourné sur les lieux de mission des volontaires Fidesco, le film « À nos enfants », réalisé par François Boueyrie, célèbre l’éducation comme voie de développement entre toutes. Renversant.
Tourné sur les lieux de mission des volontaires Fidesco, le film « À nos enfants », réalisé par François Boueyrie, célèbre l’éducation comme voie de développement entre toutes. Renversant.
Le tout premier film de l’ONG internationale Fidesco « À nos enfants », projeté pour la première fois le 9 mars 2023 au cinéma, suit l’itinéraire de vie de trois enfants des favelas brésiliennes à la brousse malgache en passant par les plaines zambiennes ; il est le fruit du réalisateur François Boueyrie qui a passé trois mois dans chaque pays.
Trois enfants, Valter, 11 ans, au Brésil ; Tina, 6 ans, à Madagascar et Cesilia, 10 ans, en Zambie, nous ouvrent face caméra les portes de leur quotidien, de leur famille, de leur milieu éducatif. Une plongée se fait au cœur de leurs réalités de vie par le rythme lent du long-métrage, expérience intime et vivante de découverte d'une culture, d'entrée dans une relation, une routine, où se construit, jour après jour, la fraternité.
Une histoire de transmission
« À nos enfants raconte une histoire profonde, celle des parents et des éducateurs : une génération qui se donne pour la génération qui suit », explique Emeric Clair, directeur de Fidesco. Le réalisateur en témoigne : son film à dimension contemplative porte « l’espérance de la famille pour leurs enfants ».
La joie et la détermination sont en effet au cœur du quotidien des enfants et de celles et ceux qui les aident à grandir en leur vouant un amour inconditionnel : Vania, éducatrice au centre de soutien scolaire à Salvador de Bahia (Brésil) célèbre avec ses élèves, pour certains orphelins, la fête de l’amitié ; elle les initie à la poésie tout en soignant les maux de leurs âmes. L’institutrice de la jeune Tina sourit fièrement de la motivation des enfants à apprendre : « Je leur donne la liberté et c’est merveilleux ! », se réjouit-elle, les yeux émus. Le père de Valter se fait affirmatif : « Je veux que mes enfants puissent faire leurs choix. »
Si le parti pris du film « À nos enfants » est de ne pas montrer les volontaires Fidesco, il choisit en somme de donner la parole aux plus pauvres à l'invitation du Pape dans son encyclique Fratelli Tutti à prendre en compte la profondeur de la parole des pauvres. Cette école de la pauvreté - celle de ce long-métrage - enseigne l’espérance qui s’insinue au cœur des situations les plus précaires.
Tournage en Zambie
Un long-métrage édifiant
Film sincère, documentaire superbe de beauté des paysages et des visages, dialogues tendres et bouleversants d'authenticité, « À nos enfants » est édifiant à plus d’un titre. Y infusent tantôt la ruralité aux senteurs maïs grillé et au vert profond, tantôt l’urbanité qui nous invite à voir le tout dans le rien. La puissance d’un éclat de rire, les cris excités des écoliers de Zambie qui apprennent à voler comme des aigles, la règle joyeuse qui frappe au tableau la dictée « Ki-ho », une danse improvisée en classe sur l’air de la comptine « Ce matin un lapin a mangé un petit poisson », tous ces éléments de légèreté teintent d’espérance la rudesse d’un quotidien.
Scène de ville au Brésil
Un quotidien où règne en Zambie l’illettrisme et l’analphabétisme ; où la nourriture est une rareté et la misère une réalité à Madagascar ; où l’éducation côtoie le nuisible et rivalise avec les réseaux de drogue dans les quartiers d’Amérique latine. Un quotidien hostile : l’aide aux champs et sa pénibilité, la vie d’agriculture et d’élevage où les enfants doivent abandonner l’école faute de moyens, le choix entre le trafic ou le collège catholique d’excellence de Salvador… que la caméra vient sans cesse sublimer par des scènes touchantes : la complicité père-fille des devoirs nocturnes à la lumière d’une lampe à huile, l’eau de la rivière rapportée par la petite fille à bout de bras. On s’amuse d’un babyfoot fait de carton et pinces à linge ou du lancer de pétards à la fête traditionnelle de la Saint Jean à Salvador.
Un support de réflexion
« Va, rends les autres heureux, et tu connaîtras la joie. » Voilà la devise de l’association Fidesco ainsi incarnée sur écran, simple et bousculante. Le Père Thomas, prêtre et ancien partenaire de Fidesco aux Alagados (Brésil), livre un enseignement du film, celui du mystère d’une pauvreté, qui, présentée à Dieu, peut être fécondée. « La pauvreté est ambivalente : elle demande à être éradiquée et dans le même temps, elle est positive : pas besoin d’attendre de sortir de la misère pour avancer. » Le réalisateur François Boueyrie retient quant à lui les valeurs des personnes interrogées qui gardent la tête haute et se concentrent sur ce qui ira mieux demain. « Si je ne crois pas en Dieu, en un lendemain meilleur, en quoi vais-je croire ? », s’interroge la maman de Valter dans le film.
L'écolière de Madagascar au regard d'espérance
Croire aux racines et aux signes du lendemain est une promesse solide pour l'avenir. Emeric Clair, directeur de Fidesco, abonde : « Le film capte une expérience sensible et touche au cœur universel partagé par chacun. On reconnaît nos enfants, nos parents, nos éducateurs, nos vies. Autour du monde, les enfants sont les mêmes. Les soucis, les préoccupations des parents et des éducateurs sont les mêmes. Nous portons tous un désir profond de vouloir faire grandir nos enfants, de leur donner les clés pour qu’ils s’instruisent et se construisent, pour qu’ils deviennent des personnes accomplies et heureuses. »
Et moi, à quel engagement puis-je réfléchir et mener au service des plus pauvres ? Voilà la moralité de ce documentaire. Ce que sont les plus pauvres dans leur être profond nous conforte dans ce que nous sommes nous autres appelés à être, une meilleure version de nous-mêmes.
Pour en savoir plus, découvrir le film et aider Fidesco à le diffuser : anosenfants.fidesco.fr
Pour soutenir l’action de Fidesco ou parrainer un volontaire : jesoutiens.fidesco.fr
Envie de partir en volontariat avec Fidesco ? Rendez-vous sur partir.fidesco.fr
Julie de Fontanges
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
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