Du nouveau sur medjugorje

4. Mirjana Dragicevic, Né à Sarajevo le 18 Mars 1965, a eu des « visions » depuis le 24 Juin 1981. Sa dernière rencontre régulière a eu lieu le jour de Noël 1982. Depuis lors, elle a reçu une « apparition » une fois par an - pour son anniversaire – le 18 Mars. Parallèlement à cela, à partir du 2 août 1987, à chaque 2nd jour du mois, elle entend la voix de la Madone et quelquefois elle la voit. Cela s’est produit 20 ans tous les 12 mois, soit qu’elle entende ou qu’elle voie la Madonne. Mirjana s’est mariée avec Marko Soldo en 1989 et elle a deux enfants. Elle vit présentement à Medjugorje.

Combien de « visions » Mirjana a-t-elle eues jusqu’à maintenant ? Au total : environ 810.

Marco Corvaglia

Medjugorje : Des voyants qui prennent la fuite
mardi 1er décembre 2009, par Blaise

Image tirée de A. Resch, G. Gagliardi, I veggenti di Medjugorje. Ricerca psicofisiologica (Les voyants de Medjugorje. Recherche Psychophysiologique), Resch Verlag, 2000, p. 212. La légende dit : « Dr. Gagliardi, Ivanka, Fr. Landeka et Fr. Resch. Ivanka explique l’inutilité des tests (selon elle), parce qu’elle n’a plus de visions permanentes ».

Une des diverses pages de l’histoire de Medjugorje qui sont aujourd’hui pratiquement inconnues de tout le monde est constituée par les nombreuses tentatives que les voyants ont déployées pour échapper aux tests instrumentaux.

La première équipe à conduire des tests de ce genre fut l’initiative du Dr Joyeux, qui alla de Montpellier à Medjugorje en 1984 aux dates suivantes : 9-10 Juin, 6-7 Octobre, 28-29 Décembre.

Le 9 Juin, les cinq voyants (Mirjana n’a plus d’apparitions quotidienne) refusent d’être soumis à des tests, alors que les médecins ont intentionnellement fait un voyage de 1800 kilomètres.

Cette opposition, au lieu d’être jugée négativement, est convenablement mise en valeur par Laurentin :

« Le refus était caractérisé par cette solidarité si remarquable au sein du groupe » [1].

Les médecins font remarquer aux voyants : « Il semble que vous ayez peur du résultat. » [2]

Aussi, le jour suivant certains voyants consentent, mais Vicka est encore absente et Jakov continue de s’opposer aux tests instrumentaux [3].

***

Passons à Octobre.

Le 6 et le 7 Jakov n’est pas présent car il a l’air d’être malade, et aussi le 7 Vicka n’est pas présente : elle dit qu’elle ne se sent pas bien [4].

Le 7, Ivanka et Marija refusent de subir le « test du toucher » parce que - disent-ils - « la Vierge s’y oppose » [5].

Cet examen devait déterminer si les voyants pouvaient réellement toucher la Vierge, comme ils ont dit l’avoir fait régulièrement (« PERE BUBALO : Notre-Dame vous a-t-elle jamais touchés voyants ? VICKA : C’est arrivé d’innombrables fois. Combien de fois elle nous a embrassés et baisés, et nous l’avons fait pour elle » [6] : quelques photos devaient montrer, dans l’ordre, la position de la main de l’un des visionnaires et des tests supplémentaires devaient évaluer les réactions provoquées par ce contact au niveau du système nerveux.

Les 28 et 29 Décembre, les deux derniers jours pendant lesquels le comité pouvait travailler, Vicka est absente [7]

***

Lorsque les examens sont effectués par l’Associazione Regina della Pace (Société Reine de la Paix) de M. Frigerio, les voyants théoriquement disponibles (c’est-à-dire, ceux qui affirment avoir des apparitions quotidiennes) sont devenus quatre, parce qu’entre-temps Ivanka a cessé également.

Les tests ont lieu le 7, 8 et 9 septembre 1985. Vicka y échappe :

« Elle a posé la question à Notre-Dame sur ce sujet, qui lui a dit que les expériences ne sont pas nécessaires et le lui a répété durant trois jours consécutifs » [8].

Par conséquent, les études ont été menées au cours des trois « extases » (les jours indiqués) de Yakov et Marija, pour un total de 171 secondes (Ivan a également été examiné mais les résultats le concernant ont été considérés comme partiellement inutilisables.)

***

Dans la première semaine de Janvier 1987, un neurologue de Milan, le Dr Giorgio Valli, s’est rendu à Medjugorje afin de procéder, durant les extases, à des études comparatives sur les visionnaires. Seule Marija a consenti, tous les autres ont refusé.

Le Père Laurentin, qui, dans les années quatre-vingt et les années quatre vingt dix a été l’historien officiel de Medjugorje, nous dit :

« Comme il était nécessaire d’avoir deux voyants pour cette étude synchronique, le Professeur Valli, qui avait apporté, à grands frais, une quantité considérable de matériel avec lui, a renoncé à son projet. » [9]

Quelques mois plus tard, quelque chose de semblable se produit :

« Le Professeur Joyeux, qui est revenue avec l’équipe le 4-5 Avril, a rencontré des difficultés similaires. Il attendit un après-midi entier à la maison de Vicka, qu’il espérait être en mesure d’observer et de filmer pendant son apparition ; mais elle a vécu l’apparition d’une manière purement privée. » [10]

Le Père Laurentin commente : « Nous admirons la patience, la compréhension spirituelle et la grandeur d’âme, l’espace étroit avec lequel plusieurs médecins ont accepté le “non” des voyants ». [11]

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Le Dr Joyeux essaie à nouveau en Janvier 1988 : il a l’intention de mener des études comparatives en laboratoire, non avec les équipements portatifs moins fiables.

Jakov refuse immédiatement. Les billets sont achetés pour les autres, mais la veille du départ, il y a deux surprises : Vicka dit que Notre Dame a réclamé une pause et puis durant quelque temps elle ne lui apparaîtra plus, et Marija prétend avoir la grippe [12].

L’étude comparative ne peut plus être faite : tout est arrêté.

***

En 1990 Laurentin demande à Jakov de se soumettre à un programme d’évaluation scientifique en France. Sa réponse est : « J’ai fait suffisamment de tests durant mon service militaire ! » [13].

Alors le Père Laurentin résume ainsi les causes de l’impossibilité de soumettre les voyants à de nouveaux tests :

« Le refus de certains, l’opposition des autres, l’existence trop occupée ou l’indifférence de certains autres. »

Mais Laurentin s’efforce lui-même de minimiser, par ce commentaire :

« Bien sûr, pour la Vierge ces études scientifiques sont des choses mineures. » [14]

***
Deux ans plus tard, l’abbé Laurentin doit admettre que le Dr Joyeux « a multiplié ses efforts pour réunir au moins 2 ou 3 voyants (puisque nous parlons d’études comparatives). Mais toutes les convocations ont échoué .... la dernière convocation avait été envoyée pour une séance prévue à partir du 30 Septembre jusqu’au 4-5 Octobre 1991 » [15]

***

Quatre autres années passent et le père Laurentin, commente :

« Le professeur [Joyeux] doit faire face à une indifférence manifeste, l’indifférence et même l’opposition des visionnaires, étrangers à ces aspects techniques et scientifiques de l’événement. Pour eux la situation est la suivante : Notre-Dame leur a dit, quand ils lui ont posé des questions sur l’opportunité de ces tests : “ce n’est pas nécessaire”.... Mais le professeur n’a pas abandonné. Il est revenu à Medjugorje le 15 Mai 1995 [16].

Mais ce fut un voyage inutile.

Selon Vicka, tout dépend de Notre-Dame : « Elle est la seule à décider ». [17]

***

L’année 1998 arrive et le curé de la paroisse de Medjugorje, le Père Ivan Landeka, prend l’initiative de former un nouveau comité, en donnant des instructions au Père Andreas Resch (Directeur de l’Institut des Domaines Limites de la Science, à Innsbruck, en Autriche).

Marija et Ivan, les 22 et 23 avril, acceptent l’invitation de leur curé (en fait les résultats obtenus sur Ivan demeurent en grande partie inutilisables à cause de son état élevé de tension lorsqu’il est connecté à l’équipement), mais Jakov refuse [18].

En outre Vicka, bien que présente (le lieu est situé en Italie, à Capiago Intimiano, près de Côme, à la Maison de Retraite des “Pères Dehoniens”), peut être uniquement soumise aux tests génériques : elle dit qu’elle n’a pas d’apparitions ces jours-ci parce que Notre Dame a demandé une pause du 20 avril au 4 Juin.

Ainsi les commentaires du Père Laurentin sur sa réaction à cette « requête » de la Vierge :

« Vicka, qui ne pouvait rien refuser à notre Dame, a accepté. C’était difficile pour elle » [19].

Notons que cette pause n’a pas eu lieu depuis plus de dix ans, et aussi que la dernière fois (Janvier 1988), comme nous l’avons vu, elle a coïncidé avec des tests médicaux.

Eh bien, quand la « pause » de Vicka prit fin, le 23, et le 24 Juillet, les médecins Gagliardi et Alberghina, en collaboration avec le professeur Resch, allèrent à Medjugorje convaincus de pouvoir effectuer des tests sur elle et sur Jakov, mais le voyage est fondamentalement inutile : Mirjana et Ivanka déclarent être prêts pour quelques examens, mais, comme nous le savons, ils n’ont plus les apparitions « quotidiennes », donc il est impossible d’étudier leur extase ; Jakov est encore réticent, sauf pour une simple examen de psycho -diagnostic [20], et, en ce qui concerne Vicka :

« La voyante Vicka Ivankovic se présenta pour la recherche prévue de l’extase quotidienne, nous apprenant que cette fois, elle a également entamé une pause dans les visions, et que, actuellement, elle n’en a pas. » [21]

Vicka, en effet, dans l’entretien enregistré du 24 Juillet avec le professeur Resch dit qu’elle a commencé une nouvelle période de pause de cinq jours, donc depuis le 20 Juillet ( « VICKA : J’ai maintenant une pause et je n’aurais pas d’apparitions pendant cinq jours ») [22].

Dans la pratique (détail très important !), Cette pause a commencé non pas quand l’équipe des médecins est effectivement venue (le 23), mais quand Fra Slavko Barbaric a dit à Vicka que l’équipe pouvait venir à tout moment :

« RESCH : Chaque fois que nous venons, c’est ça ou autre chose qui se passe.

VICKA : S’agissant de votre visite, Frère Slavko m’a demandé si je pouvais rester à la maison à partir du 20 Juillet à Saint-Jacques, mais je ne savais pas si vous viendriez. » [23]

Vicka dit qu’elle devrait commencer à avoir de nouveau les apparitions le 6 Septembre.

Le Père Resch essaie alors de trouver un nouvel accord :

« RESCH : Les coordonnateurs doivent trouver une équipe et n’ont aucun intérêt à ce que vous veniez en Italie si les apparitions cessent ... Pouvez-vous leur dire, que le 7 Septembre, vous aurez les apparitions et ensuite aller en Italie ?

VICKA : Le 7 ou le 8 Septembre, l’un de ces deux jours. » [24]

Eh bien, j’ai recherché, dans le dossier, des traces de ces tests auxquels Vicka aurait dû être finalement soumise en Septembre 1998, mais je ne les ai pas trouvés.

Le 7 Février 2007, donc, j’ai personnellement interrogé le prof. Resch, qui m’a répondu aimablement et rapidement par écrit :

« La rencontre en question n’a pas eu lieu parce que j’ai rencontré Vicka à Medjugorje ».

J’ai insisté et lui ai demandé par écrit : « A cette occasion, Vicka a-t-elle accepté sans réserve, d’être soumise à des examens instrumentaux au cours de l’extase ? ».

La réponse écrite du professeur Resch : « Vicka était toujours prête à subir des examens instrumentaux, mais elle n’avait pas l’extase au cours de notre rencontre ».

Tout commentaire paraît superflu.

***

Enfin, on doit encore ajouter que Ivan et Marija ont été soumis le 25 Juin 2005, à Medjugorje, par le Dr Philippe Loron, un collaborateur du Dr. Joyeux, à des tests (mais aucune publication scientifique liée à ces tests n’en est sortie ; à ce sujet, consultez la page Medjugorje : Science Mortified Part 1

Voir en ligne : Medjugorje senza maschera

P.-S.
Marco Corvaglia ne citant pas les éditions françaises des « Dernières nouvelles de Medjugorje » de R. Laurentin (N° 8, 9, 11, 15) dans leur langue originale, je les ai donc retraduites à partir de l’anglais.

Notes
[1] R. Laurentin, H. Joyeux, Scientific and Medical Studies On the Apparitions At Medjugorje, Veritas, Dublin, 1987, p. 19

[2] ibid.

[3] cf. R. Laurentin, H. Joyeux, Scientific and Medical, cit., p. 25

[4] Laurentin, Joyeux, Scientific and Medical, cit., p. 21 and 23

[5] Laurentin, Joyeux, Scientific and Medical, cit., p. 25

[6] Mille incontri con la Madonna (Mille rencontres avec la Bienheureuse Vierge Marie, livre d’entretiens avec le père Janko Bubalo), Edizioni Messaggero Padova, 1986, p. 152

[7] cf. Laurentin, Joyeux, Scientific and Medical, cit., p. 50

[8] L. Frigerio et al., Dossier scientifico su Medjugorje, (Dossier Scientifique sur Medjugorje) Associazione Regina della Pace, 1986, p. 83

[9] R. Laurentin, Latest News of Medjugorje No 6, The Rihele Foundation, Milford, 1987, p. 6

[10] ibid.

[11] Ibid, p. 7

[12] cf. R. Laurentin, Dernières nouvelles de Medjugorje n. 8, OEIL, Paris, 1989, p. 26

[13] R. Laurentin, Dernières Nouvelles de Medjugorje n. 9, OEIL, Paris, 1990, p. 19

[14] Ibid, p. 28

[15] R. Laurentin, Dernières Nouvelles de Medjugorje n. 11, OEIL, Paris, 1992, p. 56

[16] R. Laurentin, Dernières Nouvelles de Medjugorje n. 15, OEIL, Paris, 1996, pp. 37-38

[17] Ibid, p. 38

[18] voir le dossier, A. Resch, G. Gagliardi, I veggenti di Medjugorje. Ricerca psicofisiologica (Les voyants de Medjugorje. Recherche Psychophysiologique), Resch Verlag, Innsbruck, 2000, p. 18

[19] R. Laurentin, Latest News of Medjugorje No 17, Ave Maria Press, Toronto, 1998, p. 59

[20] Resch, Gagliardi, I veggenti di Medjugorje, cit., p. 171

[21] Resch, Gagliardi, I veggenti di Medjugorje, cit., p. 205

[22] ibid., p. 207

[23] ibid.

[24] ibid.