Fervents, « à contre courant », attachés à la liturgie… qui sont les jeunes inscrits aux JMJ ?
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Fervents, « à contre courant », attachés à la liturgie… qui sont les jeunes inscrits aux JMJ ?
Fervents, « à contre courant », attachés à la liturgie… qui sont
les jeunes inscrits aux JMJ ?
A quelques mois du départ pour les JMJ de Lisbonne, un sondage de La Croix révèle les profils des jeunes inscrits en France
Jean-Matthieu GAUTIER/CIRIC
les jeunes inscrits aux JMJ ?
A quelques mois du départ pour les JMJ de Lisbonne, un sondage de La Croix révèle les profils des jeunes inscrits en France
Jean-Matthieu GAUTIER/CIRIC
Plus de 30 000 jeunes Français sont déjà inscrits aux JMJ de Lisbonne pour cet été. Mais de qui s’agit-il vraiment ? La Croix s’est penchée sur leurs profils en contactant ceux qui s’étaient inscrits via la Conférence des évêques de France (CEF), la communauté de l’Emmanuel, du Chemin-Neuf et la communauté Saint-Martin, à travers un sondage réalisé entre le 7 et 11 mai.
Interrogés par leur vocation
Contrairement à grand nombre de leurs aînés, être catholiques est plutôt vécu comme une fierté par ces nouveaux JMJistes. Plus de la moitié (56%) estiment « valorisant d’être identifiés comme catholiques auprès des jeunes de leur génération ». Ces jeunes inscrits comptent par ailleurs sans surprise parmi les membres plutôt actifs de l’Église, du moins par leur pratique régulière. Ils sont plus de 80% à déclarer « prendre un moment pour prier ou méditer » (sans que la fréquence ne soit précisée), 75% à assister à la messe au moins une fois par semaine, dont 24% plusieurs fois dans la semaine.
Signe de la vivacité de leur foi, la moitié (51 %) de ces jeunes assume avoir déjà pensé à devenir prêtre ou religieux (se), et même « très sérieusement » pour un quart des jeunes hommes sondés. Une question existentielle qu’ils auront sans doute l’occasion de creuser pendant ces quelques jours de JMJ, la vocation étant souvent un sujet incontournable dans les temps d’enseignement ou d’échanges.
Un fort attrait pour la messe traditionnelle
Ces jeunes considèrent la messe comme un sacrement essentiel dans leur vie de foi. Interrogés sur ce qu’ils attendent de celle-ci, ils disent y rechercher avant tout un « un moment de rencontre intime avec Jésus et de ressourcement spirituel » (47 %) et « la célébration d’un mystère sacré » (24 %). Une soif plus axée sur la transcendance que sur la dimension collective et communautaire de la célébration, ce qui les distingue encore de leurs aînés, analyse pour La Croix le sociologue Yann Raison du Cleuziou.
Pas étonnant, en ce sens, que la messe traditionnelle présente un attrait pour la majorité de ces jeunes sondés. Ils sont 19 % à la trouver « ressourçante » de temps en temps, 11% à l’aimer autant que la messe en français et 8 % à la préférer. Contre 12 % seulement qui la considèrent comme « un retour en arrière inutile ». « Les jeunes ne se sentent pas concernés par les querelles conciliaires » qui ont tant marqué les générations précédentes, juge Yann Raison du Cleuziou auprès de La Croix. Ces chiffres peuvent être mis en parallèle avec l’impressionnante vitalité du pèlerinage de Pentecôte de Notre-Dame de Chrétienté vers Chartres, dont plus de la moitié des inscrits a moins de 21 ans et qui bat chaque année un nouveau record de participation (16 000 pèlerins pour cette année nécessitant la clôture anticipée des inscriptions).
A « contre-courant » de la société
Fervents, catholiques assumés, ces jeunes sont aussi souvent « à contre-courant de la société » sur le plan des idées, résume La Croix. Ils se situent politiquement plutôt à droite (52%) ou à l’ « extrême droite » (14%), pour 8% d’entre eux au centre, à gauche pour 7% et chez les écologistes pour seulement 5%. « Ce n’est pas le catholicisme qui bascule vers la droite mais le catholicisme de droite qui se perpétue mieux que le catholicisme de gauche », commente encore le sociologue interrogé par La Croix. Il faut aussi préciser que 14% ne revendiquent « aucune » appartenance politique, et 14% ne souhaitent pas se prononcer.
Leur regard sur l’Église elle-même est plutôt conservateur, à rebours des attentes de plus en plus réformistes qui semblent émaner de la société envers l’institution. Ces jeunes sondés considèrent pour 59% que l’Église doit être « un phare qui montre le chemin dans les ténèbres ». Ils sont 35% à dire que « les abus sont la conséquence de personnalités perverses qui ont trompé l’Église et trahi leur vocation ». Ils estiment pour 33% que « les femmes ont suffisamment de reconnaissance dans l’Église » et pour 31% qu’elles « devraient bénéficier de plus de reconnaissance (…) sans qu’il soit besoin de modifier l’accès au diaconat ou au sacerdoce ».
Les réponses sont un peu plus partagées concernant la place réservée aux personnes homosexuelles. Ils sont 28 % à penser « qu’elles ont toutes leur place dans l’Église », et 25 % à estimer que « les catholiques ne doivent pas être jugés ou identifiés en fonction de leur orientation sexuelle ». Néanmoins un tiers considère qu’elles ont « toute leur place dans l’Église dans la mesure où elles ne promeuvent pas l'’homosexualité comme égale à l’hétérosexualité » pendant que près de 20 % jugent plutôt « qu’on ne peut être catholique et pratiquer son homosexualité ».
Des catholiques de plus en plus aisés ?
Enfin d’un point de vue socioéconomique, les jeunes JMJistes sont essentiellement issus de milieux plutôt aisés, une tendance qui semble s’être accrue et correspondre à une gentrification générale du catholicisme. Ils appartiennent pour 87% d’entre eux à une catégorie socioprofessionnelle supérieure (CSP+), contre seulement 45% lors des JMJ de Madrid en 2011.
Si ce sondage ne concerne qu’une petite proportion de jeunes, ses résultats n’en sont pas moins instructifs dans la mesure où c’est dans ce vivier particulièrement fervent que se trouve l’avenir de l’Église.
Camille Lecuit
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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