La Vierge révèle un scapulaire à la bienheureuse Maria Pierina De Micheli (1880-1945)
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La Vierge révèle un scapulaire à la bienheureuse Maria Pierina De Micheli (1880-1945)
La Vierge révèle un scapulaire à la bienheureuse
Maria Pierina De Micheli (1880-1945)
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Le 31 mai 1938, Maria Pierina De Micheli est novice chez les Filles de l’Immaculée-Conception en Italie.
Tandis qu’elle prie dans la chapelle du noviciat, une « Belle Femme » se présenta à elle, tenant à la main un scapulaire formé de deux morceaux de flanelle blanche, unis par un cordon. L’un des morceaux porte l’image du visage de Jésus, l’autre une hostie entourée de rayons.
L’apparition lui dit : « Écoute bien et rapporte tout au père [son confesseur]. Ce scapulaire est bouclier de force, un gage d’amour et de miséricorde que Jésus donne au monde… Des filets diaboliques sont tendus pour arracher la foi des cœurs, les vrais apôtres sont rares, un remède divin est nécessaire et ce remède c’est le Saint Visage de Jésus. Tous ceux qui endosseront un scapulaire comme celui-ci et feront tous les mardis, une visite au Saint-Sacrement pour réparer les outrages qu’a reçus Son Saint Visage durant Sa Passion et qu’il reçoit tous les jours dans le sacrement eucharistique, seront fortifiés dans la foi et auront une mort sereine sous l’aimable regard de mon Divin Fils ».
La Mère devient ainsi une promotrice zélée de la dévotion au Visage de Jésus, laquelle se diffuse rapidement autour de l’Institut. Elle s’aperçoit malheureusement qu’il n’est pas aisé de diffuser des scapulaires. Elle a ainsi l’idée de graver sur les deux faces d’une médaille ce qui a été demandé par la Vierge. Une idée qui reçoit bientôt le soutien divin: dans une apparition suivante, la Belle Femme la rassure en lui disant que les médailles seront accompagnées des promesses liées au port du scapulaire.
Dans sa recherche d’une image pour la médaille, Mère Pierina tombe sur une photographie du Saint-Suaire – prise par Giovanni Bruner – qui reproduit le Visage de Jésus. Une image très célèbre à Milan, car le photographe l’avait offerte à l’archevêque de la ville, le bienheureux cardinal Ildefonso Schuster, lequel, à son tour, l’avait intronisée avec la plus grande dévotion dans une église dédiée justement au Saint Visage. Malheureusement, la réalisation des médailles se heurte à des difficultés d’ordre économique et bureaucratique qui, pour la pauvre Mère, semblent insurmontables. Elle cherche une aide auprès de son père spirituel, le père Rosi, un jésuite, qui lui conseille de s’en remettre à la Providence. Elle suit ce conseil mais ne se trouve pas réconfortée.
Dans l’entretemps, nous sommes en septembre 1939, elle est envoyée à Rome avec la charge de Supérieure régionale, dans la nouvelle maison que la Congrégation a réussi ouvrir dans la capitale, grâce, entre autres, au contrôle infatigable qu’elle exerce sur les opérations. C’est là qu’elle rencontre l’abbé Ildebrando Gregori (dont est en cours le procès de béatification), de la Congrégation des moines bénédictins Silvestrini, qui devient son nouveau père spirituel et qui sera pour elle un appui sûr toute sa vie. Et c’est là que, finalement, elle réussit à produire les médailles qui lui tiennent tant à cœur. Un petit prodige lui vient aussi en aide. Voici comment Mère Pierina raconte l’histoire dans la lettre au Pape dont nous avons déjà parlé :
« J’écrivis au photographe Bruner pour lui demander de m’autoriser à utiliser l’image du Saint Visage qu’il avait reproduite et j’obtins cette autorisation. Je présentai à la Curie de Milan la demande d’autorisation, laquelle me fut accordée le 9 août 1940.
Je chargeai la fabrique Johnson du travail, qui fut long parce que Bruner voulait vérifier tous les essais. Quelques jours avant qu’on me livre les médailles, je trouvai sur la table de ma chambre une enveloppe, je regarde et je vois 11 200 lires. C’était exactement la somme que je devais payer. Les médailles furent toutes distribuées gratuitement et la même Providence se répéta plusieurs fois pour d’autres commandes; et la médaille se diffusait opérant des grâces remarquables. […] C’est pourquoi l’ennemi est en colère et il a semé le désordre et le sème encore de nombreuses manières. Plusieurs fois, durant la nuit, il a jeté par terre les médailles dans les couloirs et les escaliers, il a déchiré les images, en proférant des menaces et en les foulant au pied ».
Dans cette dernière partie de la lettre, la Mère évoque les très dures épreuves que le démon lui a fait subir. Épreuves qu’elle ne laisse transparaître d’aucune façon mais qu’elle note avec soin dans son journal, en obéissant à une disposition précise de l’abbé Grégori. Peines accueillies avec joie pour le bien des âmes (« En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église », Col 1, 24). Une extraordinaire force de volonté ? Plus simplement et de façon plus réaliste, le témoignage d’une grâce singulière et d’un aussi singulier abandon à Dieu. Ce n’est pas elle qui combat et qui emporte la victoire : « Jésus a vaincu en moi » est l’expression qui revient le plus souvent dans les pages de son journal. Et c’est Jésus lui-même, note-t-elle encore sur son carnet en février 1942, qui lui explique : « Sois tranquille, ton cœur, c’est moi qui l’ai conservé pur, sans aucun mérite de ta part, pour en faire l’objet de mes complaisances ». Et dans cet abandon, accompagné et soutenu par des «délices de paradis », elle écrit : « Comme je sens ma nullité et ma misère face à tant de bonté! Il est si beau d’être petit, petit, incapable de tout… »
Un embrassement qui permettra à Mère Pierina de resplendir de foi, d’espérance et de charité dans les années de guerre aussi, années durant lesquelles elle s’ôte le pain de la bouche pour donner à manger à ceux qui ont faim et se prodigue pour diffuser les médailles représentant le Visage de Jésus. À ce propos, l’abbé Gregori, témoignant au procès de béatification, rappelle comment « on réussit à faire parvenir quelques-unes de celles-ci aux condamnés à mort et aux recherchés politiques et que, pour aucun de ces condamnés à mort, la sentence ne fut exécutée ».
La guerre à peine finie, la Mère décide d’aller dans le nord de l’Italie pour embrasser ses sœurs que le conflit avait isolées de Rome. Partie en juin 1945, après un bref séjour à Milan, elle se rend à la maison de Centonara d’Artò, où des novices l’attendent pour prononcer leurs vœux. Et c’est là qu’épuisée par la fatigue du voyage, elle tombe gravement malade. D’autres fois, dans le passé, elle avait miraculeusement guéri de graves maux, comme le rappelle l’abbé Gregori, entre autres après qu’on lui avait demandé de prier pour sa santé. C’est ce qui semble devoir encore se passer en cette occasion : l’abbé, informé de la situation, envoie un télégramme ainsi formulé : « En vertu d’une sainte obéissance, guérissez dans les trois jours ». Mais, malheureusement, à la suite d’une erreur de la poste, le message arrive le 27 juillet, à 11 heures. Trop tard. Mère Pierina est morte dans la nuit.
L’Église a décidé de rappeler la bienheureuse plus que dans le jour de sa mort, ou dies natalis selon la formule canonique, dans le jour de sa naissance (et de son baptême): le 11 septembre. Dans la pièce qui abrite ses affaires, les sœurs ont mis une plaque sur laquelle est inscrite une pensée de la bienheureuse. « C’est un tel soutien de répéter : je ne suis rien, Lui est tout; je ne peux rien, Lui peut tout ». C’est ainsi que l’abandon devient facile comme il l’est aux enfants de l’étage d’en-dessous qui, avec leurs jeux, participent à la joie du Paradis. « Si vous ne devenez pas comme des enfants… ».
Mariia Pierina a été béatifiée en mai 2010.
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Source : d’après Mère Pierina et le Visage de Jésus, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
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