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SAINTE-HILDEGARDE DE BINGEN – LA VISIONNAIRE ALLEMANDE DU 12 ÈME SIÈCLE

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SAINTE-HILDEGARDE DE BINGEN – LA VISIONNAIRE ALLEMANDE DU 12 ÈME SIÈCLE Empty SAINTE-HILDEGARDE DE BINGEN – LA VISIONNAIRE ALLEMANDE DU 12 ÈME SIÈCLE

Message par MichelT Lun 21 Aoû 2023 - 20:09

SAINTE-HILDEGARDE DE BINGEN – LA VISIONNAIRE ALLEMANDE DU 12 ÈME SIÈCLE


SAINTE-HILDEGARDE DE BINGEN – LA VISIONNAIRE ALLEMANDE DU 12 ÈME SIÈCLE Captura
Le village de naissance de St-Hildegarde de Bingen en Allemagne

SAINTE-HILDEGARDE DE BINGEN – LA VISIONNAIRE ALLEMANDE DU 12 ÈME SIÈCLE Hildegard


Hildegarde est née en 1098 dans une famille de la petite noblesse allemande du Palatinat qui avait 10 enfants. (À Bermersheim - Rhénanie-Palatinat)

Une petite fille comme les autres mais pas complètement. A l`âge de 5 ans elle dit à sa nourrice : « Vois donc le joli petit veau qui est dans cette vache. Il est blanc avec des taches au front, aux pieds et au dos.» Lorsque le veau naît, il est conforme à la description. Elle avait des visions intérieures et extérieures. Elle voyait des choses que personne d`autre ne voyait. Elle était prise de frayeur et décida de ne plus en parler à personne.

A l`âge de 8 ans on la confia au monastère de Disibodenberg pour son instruction comme celà était courant à cette époque. On lui apprit les psaumes et un instrument de musique pour accompagner. A l`époque toute l`instruction commence par le chant des psaumes et apprendre à lire se dit «apprendre le psautier». Elle apprit aussi les Évangiles et l`Ancien Testament.

La santé de Hildegarde était fragile. Elle s`était ouverte à Jutta au monastère de ses visions secrètes. Elle devient moniale bénédictine dans le couvent. En une semaine l`ensemble du Psautier ( 150 psaumes) est chanté dans le monastère. Prière, méditation, travail s`enchaîne tout au long de la journée avec des temps de pénitence comme le Carême et l`Avent, des fêtes comme Noël et Pâques, celles des saints. À l`age de 43 dans, le Seigneur parle directement à Hildegarde et lui commande d`écrire ses paroles et ses visions. « Aux jours d`Henri, archevêque de Mayence, et de Conrad, roi des Romains, et de Cunon, abbé de St-Disibod, au temps du Pape Eugène, ont été faites ces visions et ces paroles.» Les moines du couvent sont informés de l`activité nouvelle de l`abbesse. Celà ne peut manquer d`inquiéter les autorités de l`Église et l`abbé du monastère informe l`achevêque de Mayence qui est en charge du diocèse. A cette époque, Hildegarde écrit le Scivias. Deux prélats sont envoyés faire enquête sur la conduite, les habitudes de vie et le écrits de Hidegarde. L`enquête est satisfaisante et le Pape Eugène lira une partie de ses visions devant une assemblée à Trèves en Allemagne.

L`abbesse et d`autres religieuse iront s`établir bientôt dans un autre monastère à Bingerbruck vers l`an 1150, tout près du petit port de Bingen-sur-le-Rhin. Ce lieu est une région exceptionellement belle qui a inspiré le mouvement romantique allemand du 19 ème siècle. Hildegarde a été consultée par le Pape Eugène, par l`empereur d`Allemagne Conrad III de Hohenstaufen, par l`empereur d`Allemagne Frederic Barberousse, par Philippe d`Alsace, comte de Flandre. Elle correspond avec Saint-Bernard de Clairvaux. Elle écrit sur la nature et la musique. Des milliers de fidèles viennent écouter ses textes dans les cathédrales de Mayence, de Trèves, de Cologne.

Source: Livre - Hildegarde de Bingen - par Régine Pernoud

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Création par ordinateur du monastère de Disibodenberg

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Les ruines du monastère de Disibodenberg

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Le Scivias en allemand (le chemin) - livre des visions de Hildegarde de Bingen

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SAINTE-HILDEGARDE DE BINGEN – LA VISIONNAIRE ALLEMANDE DU 12 ÈME SIÈCLE Scivias

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Bingerbrück - Allemagne

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Le monastère actuel de Rupertsberg près de Bingen

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Le monastère actuel de Rupertsberg près de Bingen

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Le Rhin dans la région de Bingen


O Virtus Sapientiae - Hildegard Von Bingen - musique composée par Hildegarde de Bingen


Scivias quatrième vision - Hildegarde de Bingen

Extrait vision 4 - le corps et l`âme

Pour que, O homme, tu puisses mieux approfondir (ces choses) et en porter un jugement plus sûr : tu vois une splendeur plus imposante et plus sereine, qui rayonne comme de plusieurs yeux, et qui a quatre angles tournés vers les quatre parties du monde, ce qui signifie l'infinité et la pureté de la science de Dieu, dans ses mystères et dans ses manifestations, resplendissant d'une grande profondeur d'évidence, et étendant aux quatre parties du monde les flèches aigues de sa quadruple stabilité ; où elle-même prévoit d'une manière très claire, ceux qui doivent être rejetés, et ceux qui doivent être recueillis ; en montrant le mystère de la suprême majesté : ce qui est signifié, comme tu vois, par l'image de la hauteur et dé la  profondeur infinies. Dans cette forme, une autre splendeur semblable à l'aurore, qui apparaît, avec une clarté empourprée, signifie que la science de Dieu montre aussi que le Fils unique du Père, prenant la chair de la Vierge, daigna verser son sang, dans la simplicité de la foi, pour le salut des hommes. En vertu de cette science de Dieu, les bons et les méchants sont connus ; parce que cette science ne petit être obscurcie par les ténèbres d'aucune sorte.

Mais toi, o homme, tu dis : Que fait l'homme, puisque Dieu prévoit tout ce qu'il doit faire ? A quoi je réponds : Dans la méchanceté de ton coeur, tu imites celui qui le premier, refusant de suivre la voie de la vérité, opposa le mensonge à la vérité, lorsqu'il voulut se rendre : semblable à la souveraine bonté. Eh ! Qui peut savoir le commencement et la fin de tout ce qui est, fut et sera ? Mais toi qui es-tu ? Poudre de cendre ! Et que savais-tu ,quand tu n'étais pas ? Mais toi qui as un commencement lamentable et une fin misérable, tu contredis à ce que tu ignores, et ce que tu ne peux savoir ; c'est-à-dire l'incompréhensible beauté de la justice de Dieu, dans laquelle ne se trouve aucun soupçon d'injustice dans le passé, dans le présent et dans l'avenir. O insensé ! où penses-tu que se trouve le père de l'iniquité, que tu imites ? - Quand cela? - Lorsque l'orgueil t'élève au-dessus des astres, et sur les autres créatures ; et que tu veux monter audessus des anges qui accomplissent les préceptes divins, en toutes choses et par dessus tout. Mais toi aussi tu tomberas, comme est tombé celui qui opposa le mensonge à la vérité. Car il (Satan) aima le mensonge, et enveloppé dans la mort, il tomba dans l'abîme. C'est pourquoi, o homme, prends garde ! Lorsque tu ne considères, ni cette charité par laquelle Dieu t'a délivré, ni les bienfaits dont il t'a sans cesse comblé, ni la manière dont il veut te retirer de la mort : tu tombes fréquemment dans le péché, préférant la mort à la vie. Si enfin tu rappelles à ton esprit les écritures, et ces doctrines proposées par tes anciens pères dans la foi, à savoir que tu dois éviter le mal, et faire le bien si tu dis alors dans le fond du coeur : j'ai gravement péché ! c'est pourquoi il m'importe de revenir, par une digne pénitence, vers mon père qui m'a créé : alors, ton père te reçoit avec bonté ; et te reposant sur son sein, il te comble de ses douces caresses. Mais maintenant tu fais fi de cette béatitude qui t'est proposée, et tu refuses d'écouter et d'accomplir la justice de Dieu. Bien plus, s'il était possible, tu dirais du jugement de Dieu qu'il est plutôt injuste que juste.

C'est pourquoi, si tu n'étais pas racheté par le sang du Fils de Dieu, tu serais gisant dans la perdition. Mais le jugement de Dieu est juste et véritable ! C'est pourquoi, o homme, quel sera l'avantage que tu recueilleras de mon jugement ? Dans le choeur des anges et dans ma vigne choisie, on entend la louange de ceux qui chantent et disent : Gloire à vous Seigneur qui êtes juste et véritable ! et ils ne contrediront pas à mon jugement ; parce qu'eux-mêmes sont justes. Mais quel profit aura Satan de sa révolte contre moi ? - Celui-ci, lorsqu'il vit sa grande beauté, voulut s'exalter au-dessus de tous ; de telle sorte, qu'une foule innombrable d'esprits superbes le suivirent dans sa révolte ; et la puissance divine, dans le zèle de sa justice, les bannit (du ciel) avec lui. Ainsi seront bannis ceux qui, persévérant dans le mal, méprisent la justice de Dieu, parce qu'ils s'efforcent de changer le souverain bien en malice. Dieu n'est donc nullement la cause de l'injustice ; car il a ordonné, dans l'équité de sa bonté, tout ce qui est droit.

   Mais ces hommes, qui dans leur infidélité abandonnèrent Dieu, se faisant des idoles dans lesquelles le démon entra pour les tromper, se livrèrent à la folie de cette vanité, après cette génération d'hommes auxquels Adam et Eve avaient dit, comment ils avaient été créés par Dieu, et comment ils avaient été chassés du paradis. Les autres, les suivant dans cette même perversité, adorèrent la créature de Dieu, de préférence au créateur lui-même ; et ils pensèrent que les créatures sans vie, pouvaient disposer de leur vie. - Que ceux qui croupissent encore dans cette infidélité, se guérissent de leur folie, et reviennent fidèlement vers celui qui a brisé les chaînes de Satan ; se délivrant de ces vieilles erreurs de l'ignorance et embrassant une vie nouvelle ; comme les y exhorte mon serviteur Ezéchiel, lorsqu'il dit : Rejetez loin de vous toutes les prévarications dans lesquelles vous vous êtes souillés, et faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau (6). Ce qui signifie : O vous qui voulez persévérer dans la voie droite, sous les rayons du soleil de justice dont les brebis bienheureuses suivent les chemins, éloignez de la conscience de votre coeur la recherche des choses occultes, qui vous sont inutiles au point de vue de la doctrine nécessaire et salutaire, et par lesquelles vous voulez voler à des hauteurs inaccessibles, tandis que vous êtes plongés  dans ce gouffre affreux où, loin de l'ordre, n'habite que cette horrible confusion qui ignore Dieu. Et lorsque vous aurez fait cela, suivez toujours la voie de la vérité pour votre salut ; et vous découvrirez dans votre coeur, la nouveauté d'un ciel resplendissant ; et vous posséderez dans votre esprit, la nouveauté d'une inspiration vivifiante.

   Tu vois aussi sur la terre des hommes qui portent du lait dans des vases d'argile, et qui en font des fromages : ce sont, dans le monde, les hommes et les femmes qui ont dans leur corps la semence humaine, de laquelle proviennent les diverses espèces de peuples : une part de ce lait est épaisse et donne des fromages bien formés ; parce que cette semence dans sa vertu, étant utilement mûrie et tempérée, produit des hommes vigoureux, auxquels est attribuée une grande illustration des dons de l'esprit et du corps, par la vertu des père et mère qui les possèdent ; de telle sorte que, pour l'acquisition de la prudence, de la distinction et de la conduite de la vie, ils sont florissants dans leurs oeuvres, devant Dieu et devant les hommes ; parce que le démon ne trouve pas en eux de place. Une autre part du lait est plus faible ; et les fromages qu'on en fait, sont plus petits : parce que cette semence, dans sa légèreté, n'étant pas parfaitement mûrie et tempérée, produit des hommes débiles et souvent stupides, mous et inutiles, auprès de Dieu et dans le siècle, par l'accomplissement de leurs oeuvres ; car ces hommes ne cherchent pas Dieu avec courage. Mais une troisième partie (du lait) est mêlée de corruption, et l'on en fait des fromages d'un goût amer : parce que la semence (humaine) à cause de la faiblesse du mélange, extraite à contre temps et inutilement mêlée, procrée des hommes qui éprouvent souvent des amertumes, des embarras, et des oppressions ; c'est pourquoi ils ne peuvent élever leur coeur vers les choses supérieures. Cependant, grand nombre de ceux-là deviennent utiles, bien qu'ils aient à souffrir beaucoup de tempêtes et de troubles, dans leur caractère et dans leurs moeurs ; mais ils en sont victorieux, car s'ils se laissaient aller à leur tristesse, ils se rendraient lâches et inutiles.

   C'est pourquoi Dieu, pour les encourager, les aide et les conduit à la voie du salut, comme il est écrit : C'est moi qui ferai mourir, et c'est moi qui ferai vivre ; je blesserai et je guérirai, et nul ne peut éviter de tomber entre mes mains (7). Ce qui veut dire : Moi qui suis (Prêtre par excellence) (8) n'ayant ni commencement ni fin, je frappe de mort les hommes corrompus dans leurs actes, ceux qui, par les souillures du démon, s'amollissent dans le vice ; et qui, dans les enfantements provenant d'une source impure, sont trompés par les artifices du démon. Oh ! qu'elle est aiguisée la dent de la vipère, qui les remplit de son venin, pour que la mort pénètre en eux! C'est pourquoi, je ruine leur prospérité dans ce siècle ; et par de nombreuses afflictions, qu'ils ne peuvent surmonter, ils disparaissent, sans qu'ils puissent se plaindre de la justice du jugement qui les accable. Mais moi, qui ne suis vaincu par aucune malice, je les fais vivre souvent misérablement dans d'autres conditions : quand je retire des choses terrestres, vers les régions célestes, le souffle de vie, de peur qu'il ne périsse (9) Je terrasse aussi parfois par des afflictions, et par l'accablement du labeur de la vie, ceux qui, dans l'orgueil de leur esprit, désirent s'élever à des hauteurs dangereuses, dans la persuasion qu'ils ne peuvent être renversés par personne ; et je les élève parfois à la vraie santé (de l'âme), de peur qu'ils ne soient consumés par les fausses vanités, au milieu des périls qu'elles engendrent. Mais en toutes ces choses, ni l'homme ni les autres créatures, ne peuvent empêcher par leur ruse ou leur puissance, les effets de mon oeuvre ; parce qu'il n'y a personne qui puisse résister à ma volonté et à ma justice.

extrait

C'est pourquoi, ô mes très chers fils, ouvrez vos yeux et vos oreilles, et obéissez à mes préceptes. Et comment méprisez vous votre Père qui vous a délivrés de la mort ? Les choeurs des anges chantent : Tu es juste, ô Seigneur, parce que la justice de Dieu n'a aucune tache. Il n'a pas délivré l'homme en vertu de sa puissance, mais de sa compassion, lorsqu'il a envoyé dans le monde son Fils, pour la rédemption de l'homme. Aucune tache de boue ne peut souiller le soleil, aucune perversité, d'injustice ne peut atteindre Dieu. Mais toi, ô homme, dans la science contemplative, tu distingues le bien et le mal. Et qu'es-tu, toi dont l'âme est souillée d'une multitude de désirs charnels ? Et qu'es-tu lorsque les pierres précieuses des vertus resplendissent en toi ? Le premier ange méprisa le bien et désira le mal ; c'est pourquoi il reçut le mal,dans la mort de l'éternelle perdition ; et il fut enseveli dans la mort, parce qu'il répudia le bien. Mais les bons anges méprisèrent le mal et aimèrent le bien, en voyant la chute de Satan qui voulait opprimer la vérité et exalter le mensonge ; c'est pourquoi ils furent enflammés de l'amour divin, en possédant le fondement inébranlable de tout bien ; c'est pourquoi ils ne veulent que ce que Dieu veut, et ne cessent jamais de chanter ses louanges. Mais le premier homme aussi connut Dieu, et l'aima en toute simplicité ; et acceptant son précepte, il se soumit (d'abord) à l'obéissance ; après, il s'abaissa vers le mal et tomba dans la désobéissance. Car lorsque le démon lui eut suggéré le mal, il abandonna le bien pour accomplir le mal, et fut chassé du paradis.

C'est pourquoi il faut renoncer au mal, par crainte de la mort ; et embrasser le bien, par amour de la vie. Mais toi, ô homme, ayant le souvenir du bien et du mal, tu es placé sur un double chemin ; parce que, si tu détestes les ténèbres du mal, et si tu veux regarder vers celui de qui tu es la créature, et que tu as confessé dans le saint baptême, où la faute antique d'Adam a été rejetée, si tu veux fuir le démon et sa malice, pour suivre le Dieu véritable et ses préceptes : considère, comment tu as appris à te détourner du mal et à faire le bien ; et parce que le Père céleste n'a pas épargné son Fils unique, et l'a envoyé pour ta délivrance, prie Dieu pour qu'il vienne à ton secours ; et il t'exaucera, en disant : Ces yeux me plaisent. Et si tu repousses la tiédeur, pour courir dans la voie des commandements, il exaucera toujours la clameur de tes prières. Car tu dois dompter ta chair, et la soumettre à l'empire de l'âme. Mais tu dis : j'éprouve un tel accablement dans ma chair, que je ne puis me soulever ! Et, puisque Dieu est bon, que lui-même me rende bon ! - Comment puis-je dompter ma chair puisque je suis homme ? - Dieu est bon, qu'il accomplisse tout bien en moi ! - Lorsqu'il lui plaira, il pourra me rendre bon. - Mais je te réponds : Puisque Dieu est bon, pourquoi méprises-tu de connaître sa bonté ; lorsque lui-même a livré pour toi son Fils unique, qui t'a délivré de la mort dans les tourments et les labeurs de toutes sortes ?

Lorsque tu dis que tu ne peux opérer les bonnes oeuvres, tu le dis dans l'injustice de l'iniquité. Car tu as des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, un coeur pour penser, des mains pour agir, des pieds pour marcher ; de telle sorte que tu peux te lever ou te baisser, dormir ou veiller, manger ou jeûner, c'est ainsi que Dieu t'a créé. Résiste donc à la concupiscence de la chair et Dieu t'aidera. Car, lorsque tu t'opposes à Satan, comme un valeureux guerrier à son ennemi, alors Dieu se complaît dans ta résistance, et veut que tu l'invoques constamment, à toute heure, et dans toutes les embûches. Mais lorsque tu ne veux pas dompter ta chair, alors tu l'engraisses de vices et de péchés, et tu lui retires le frein de la crainte de Dieu, avec lequel tu devrais la retenir, pour qu'elle ne tombât pas dans la perdition. C'est pourquoi tu te retournes vers le démon, comme lui-même s'est retourné vers l'iniquité, lorsqu'il est tombé dans la mort. Et lui-même, se réjouissant de ta perte, dit : Voilà l'homme qui est semblable à nous ! Et alors, il se précipite sur toi, pour te faire rentrer, selon ton désir, dans ses voies et dans l'ombre de la mort. Mais Dieu connaît ce que tu peux faire de bien ; c'est pourquoi il t'a donné une loi, selon laquelle tu peux travailler. Dieu, dès le commencement du siècle jusqu'à sa consommation, veut se complaire dans ses élus ; afin qu'étant ornés de la splendeur des vertus, ils soient fidèlement couronnés. Comment ? Que l'homme résiste à la volupté de la chair, de peur qu'il ne se laisse entraîner par les délices de ce monde ; et qu'il ne vive pas avec tant d'assurance, comme s'il habitait sa propre demeure ; car il est pèlerin et son père l'attend, s'il veut revenir vers lui au ciel, où il sait qu'il est. C'est pourquoi, ô homme, si tu tournes ton regard vers les deux voies, c'est-à-dire, vers le bien et le mal ; alors tu t'instruis et tu comprends les petites et les grandes choses. Comment ? Par la foi, tu comprends un seul Dieu dans la divinité et l'humanité ; et tu vois aussi les oeuvres diaboliques dans le mal. Et, lorsque tu connais les voies de la justice et de l'iniquité ; alors je t'interroge : Quelle voie veux-tu suivre? Si tu veux entrer dans la bonne voie, et si tu écoutes fidèlement ma parole, prie Dieu en de sincères et constantes supplications, pour qu'il t'accorde son secours, et ne t'abandonne pas, parce que tu es débile dans ta chair ; incline ta tête en t'humiliant, ôte le mal de tes oeuvres, et rejette-le loin de toi rapidement ; c'est ce que Dieu demande de toi.  

Et, de même que, si quelqu'un te présentait de l'or et du plomb, en te disant : Mets la main sur ce que tu voudras... tu prendrais avidement l'or et tu laisserais le plomb ; parce que tu aimes davantage l'or que le plomb : Ainsi tu dois faire plus de cas de la céleste patrie, que de la bassesse du péché. Si tu es tombé dans le péché, relève-toi aussitôt, par la confession et la pénitence, avant que la mort surgisse devant toi. Ton père veut en effet que tu cries, que tu pleures, que tu demandes du secours ; pour que tu ne restes pas dans les souillures du péché. Mais, si tu as reçu une blessure, demande le médecin, de peur que tu ne meures. Est-ce que Dieu n'a pas envoyé souvent des calamités aux hommes, afin d'être invoqué plus attentivement par eux ? Mais toi, ô homme, tu dis Je ne puis accomplir les bonnes oeuvres. - Et moi je dis : Tu le peux. Tu demandes : Comment ? - Je réponds : Par l'intelligence et la raison. Tu dis : Je n'en ai pas le désir en moi. - Je réponds : Apprends à combattre contre toi. - Et tu dis : Je ne puis combattre contre moi, si Dieu ne m'aide pas ! - Ecoute donc comment tu combattras contre toi : Quand le mal surgit en toi, sans que tu saches comment te défaire de lui : touché par ma grâce (car dans les voies de ton regard intérieur ma grâce te touche), crie, prie, avoue et pleure ; afin que Dieu vienne à ton secours, qu'il  éloigne de toi le mal et te donne des forces pour le bien : Tu possèdes ce don, en vertu de la science qui te fait comprendre Dieu, par l'inspiration du Saint-Esprit. Si tu étais l'ouvrier de quelque homme, toutes les fois qu'il t'importerait de faire ce qui répugne à ton corps, est-ce que tu ne supporterais pas laborieusement bien des choses, pour une récompense terrestre ? Et pourquoi ne sers-tu pas Dieu, pour une récompense éternelle ? Dieu qui t'a donné le corps et l'âme !... Si tu voulais posséder un bien temporel, comme tu travaillerais pour l'avoir, au moins quelque temps ! Maintenant tu te dégoûtes de chercher celui qui n'a pas de fin. Comme le boeuf marche sous l'aiguillon, ainsi tu dois entraîner ton corps par la crainte du Seigneur, parce que si tu le fais, Dieu ne t'abandonnera pas. Si un tyran faisait peser sur toi son joug, tu te retournerais aussitôt vers celui qui pourrait te porter secours, tu le supplierais, tu l'invoquerais, et tu lui promettrais tes richesses, s'il voulait te secourir. Fais de même, ô homme, lorsque l'iniquité t'environne : te retournant vers Dieu, supplie-le, prie-le, et promets-lui ton amendement ; et Dieu t'aidera. Mais toi, ô homme, tu es aveugle pour voir, sourd pour entendre, insensé pour te défendre, puisque l'intelligence que Dieu t'a communiquée, et les cinq sens de ton corps qu'il t'a donnés, tu les considères comme vanité et néant. Est-ce que tu n'as ni intelligence, ni science? Le royaume de Dieu peut être acheté, non acquis en riant.

   Ecoutez donc, ô hommes, et ne perdez pas de vue l'entrée de la céleste Jérusalem ; ne touchez pas la mort ; ne niez pas Dieu, en confessant le démon ; n'augmentez pas le nombre de vos péchés ; ne diminuez pas le mérite de vos vertus. C'est Dieu que vous ne voulez pas écouter, lorsque vous refusez de marcher dans la voie des préceptes ; et vous courez après le démon, lorsque vous vous efforcez de satisfaire vos désirs charnels. Revenez donc à vous, et prenez des forces, parce que cela vous est nécessaire. Que l'homme fidèle examine son mal, et recherche le médecin, avant de tomber dans la mort.

MichelT

Date d'inscription : 06/02/2010

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