JEAN EUDES, époux du CŒUR IMMACULÉ DE MARIE
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JEAN EUDES, époux du CŒUR IMMACULÉ DE MARIE
JEAN EUDES, époux du CŒUR IMMACULÉ DE MARIE
En 1648, trente ans avant les apparitions de Paray-le-Monial, le père Eudes,
missionnaire normand qui parcourt les campagnes françaises déchristianisées, prêche une « dévotion
nouvelle » « au cœur admirable de la Très Sacrée Mère de Dieu » et « au Divin Cœur de son Fils ». De
toutes parts victime d’attaques, de diffamations, trahi par ses proches, rejeté par ses amis, frappé
d’interdit, ce qui l’empêche pendant deux années de célébrer la messe au séminaire qu’il a fondé à Caen,
menacé de prison par Louis XIV, qui le tient pour un opposant dangereux à sa politique, Jean Eudes ne se
plaint ni ne se défend, attendant du Ciel, et d’abord de la Vierge Marie, de voir sa réputation restaurée, ce
qui sera effectivement le cas. Jean Eudes est canonisé en 1925.
missionnaire normand qui parcourt les campagnes françaises déchristianisées, prêche une « dévotion
nouvelle » « au cœur admirable de la Très Sacrée Mère de Dieu » et « au Divin Cœur de son Fils ». De
toutes parts victime d’attaques, de diffamations, trahi par ses proches, rejeté par ses amis, frappé
d’interdit, ce qui l’empêche pendant deux années de célébrer la messe au séminaire qu’il a fondé à Caen,
menacé de prison par Louis XIV, qui le tient pour un opposant dangereux à sa politique, Jean Eudes ne se
plaint ni ne se défend, attendant du Ciel, et d’abord de la Vierge Marie, de voir sa réputation restaurée, ce
qui sera effectivement le cas. Jean Eudes est canonisé en 1925.
- En février 1601, désespérant d’avoir des enfants, le docteur Eudes, humble médecin de campagne près d’Argentan, en Normandie, et son épouse se rendent à pied en pèlerinage à Notre-Dame-de-la-Recouvrance,à six lieues de chez eux et promettent à la Vierge de lui consacrer le premier enfant qui leur naîtra. Jean, venu au monde le 14 novembre suivant, est donc le fruit de la demande exaucée de ses parents et de leur promesse.
- Dès l’enfance, Jean manifeste une très grande dévotion à Notre Dame. À douze ans, il prononce un vœu de chasteté auquel il ne manquera jamais, édifiant son entourage par sa pureté hors du commun, et se donne corps et âme à l’Immaculée en contractant avec Marie une forme de mariage mystique, symbolisé par l’anneau qu’il ose passer au doigt d’une statue de Notre Dame en signe de leur indéfectible alliance.
- Un autre aurait légitimement pu faire valoir n’être pas tenu par les choix de ses parents, et pas davantage par son vœu de chasteté, prononcé trop jeune pour être valide aux yeux de l’Église. Son union avec Marie, en plus d’être un choix personnel, est donc pour lui essentielle et indéfectible. Jean entre dans la congrégation de l’Oratoire, au sein de laquelle il est ordonné prêtre en 1625.
- Bien que Jean Eudes se montre toute sa vie très discret sur les grâces qu’il a reçues, il ne fait pas de doute qu’il bénéficie de locutions, révélations et visions de celle qu’il chérit. En atteste cette confidence qui lui échappe un jour devant des séminaristes : « Marie m’a dit d’être un lion en chaire et un agneau au confessionnal. »
- En 1627, son père l’informe que la Normandie est ravagée par la peste, que les malades meurent sans le secours de la religion, les prêtres redoutant de contracter la maladie à leur chevet. Alors qu’il sait mettre sa vie en danger, le jeune prêtre regagne Argentan et prend tous les risques afin d’assister les mourants. Cependant, il n’attrape pas la peste et l’épidémie cesse. Il attribue cela au conseil qu’il a donné aux autorités d’installer une statue de Notre Dame à chaque porte de la ville. Il faut une foi immense et un abandon hors du commun à la volonté de Dieu pour prendre de tels risques.
- Cet épisode lui révèle l’abandon moral et religieux des campagnes françaises, qui ont un besoin vital de prêtres bien formés et dévoués à une nouvelle évangélisation par le biais de missions rurales. Ayant la certitude que Dieu veut lui confier cette tâche, Jean Eudes décide de fonder en 1643 une congrégation de missionnaires voués à cette tâche, la Congrégation de Jésus et Marie, ou Eudistes. Quitter une vie bien établie, s’exposer aux critiques et au dénigrement pour se vouer à une fondation difficile et une besogne ingrate implique un parfait abandon à Dieu.
- Au cours de ses missions rurales, le père Eudes a l’audace de proposer une dévotion nouvelle, et publique, au Cœur immaculé de Marie et au Sacré Cœur de Jésus, afin de se placer sous leur conduite en parfaite obéissance et engagement envers eux. Ses prêches bouleversent les foules et provoquent de vastes mouvements de conversions durables.
- Entré en relation avec Marie des Vallées, mystique dont il perçoit la mission sacrificielle et expiatrice, Jean Eudes se voit conforter par ses révélations tant dans son œuvre missionnaire que dans son enseignement sur le Cœur immaculé et le Sacré Cœur.
- En butte aux attaques jansénistes et à celles de ses anciens amis de l’Oratoire, discrédité auprès de Louis XIV, il s’en remet à Notre Dame pour être réhabilité. Il ne se défend donc pas lui-même. À peine cet acte de foi est-il posé que ses ennuis cessent. Un an plus tard, le 19 août 1680, il meurt à Caen.
- Le rôle précurseur du père Eudes dans la dévotion au Sacré Cœur et au Cœur immaculé est confirmé par les apparitions de Paray-le-Monial quelques années plus tard.
Né à Ry, près d’Argentan, en 1601, à la suite d’un vœu de ses parents à Notre Dame, Jean Eudes se voue spontanément à elle dès son enfance, et prononce un vœu de chasteté auquel il demeurera toujours fidèle.
Alors qu’il est eune prêtre, un séjour en Normandie pour secourir les pestiférés lui révèle l’abandon des campagnes déchristianisées et la nécessité d’y œuvrer. Une fois supérieur de l’Oratoire de Caen, il essaie vainement d’en convaincre ses confrères, peu attirés par cet apostolat rural. Comme il hésite à quitter les Oratoriens, il reçoit un signe très net du Ciel.
Dans le Cotentin vit Marie des Vallées, une mystique née en 1590, femme simple dont les visions et révélations inquiètent les milieux ecclésiastiques, incertains à trancher si son cas relève de la maladie mentale, de la véritable communication avec le Ciel, ou de la possession démoniaque. Le père Eudes est envoyé la voir afin de tenter de trancher. Jean est très vite persuadé que Marie est inspirée de Dieu, mais qu’elle subit en même temps, ce qui peut en effet se produire, des attaques diaboliques allant jusqu’à la possession. Elle dit d’ailleurs avoir accepté d’endurer les tourments de l’enfer afin d’en préserver les pécheurs. Marie des Vallées le conforte dans sa certitude qu’il doit quitter les Oratoriens pour se donner à la tâche que Dieu lui réserve. Jean Eudes les quitte en 1643 pour fonder une congrégation vouée à la formation des séminaristes et des prêtres, la Congrégation de Jésus et Marie, ou Eudistes. Il ouvre un séminaire à Caen ; d’autres suivent à Coutances, Lisieux, Rouen, Évreux, Rennes. Lui-même prêche à travers la Normandie, la Bretagne et jusqu’en Bourgogne plus de cent dix missions, chacune durant six semaines. Avec l’aide de la Compagnie du Saint-Sacrement, il crée également un refuge, Notre-Dame-de-Charité, pour la réinsertion des filles perdues.
Dans le cours de ses missions, qui bouleversent les foules et provoquent de vastes mouvements de conversions durables, le père Eudes a l’audace de proposer une dévotion nouvelle, et publique, au Cœur immaculé de Marie et au Sacré Cœur de Jésus, afin de se placer sous leur conduite en parfaite obéissance et engagement envers eux. Cette dévotion s’adresse au Cœur charnel, au Cœur spirituel et au Cœur divin, au sein desquels Eudes invite les dévots à « se perdre saintement ». Il affirme « qu’honorer le cœur de Marie, c’est honorer le cœur de Jésus » et dit : « Heureux sont les cœurs qui se perdent dans ces divines flammes. » Il compose un office en l’honneur du Cœur de Marie, qu’il célèbre pour la première fois en 1648 alors qu’il prêche à Autun, en Bourgogne. Il en fixe la fête au 8 février. Jean Eudes a la certitude que le recours aux Cœurs unis de la Mère et du Fils est un remède au jansénisme. Il a raison et cela va déchaîner contre lui la fureur des jansénistes, alors puissants à la Cour.
Ses ennemis ne vont reculer devant rien pour le perdre, achetant son secrétaire, jeune oratorien qui l’avait suivi lors de son départ et lui semblait tout dévoué, qui vole ses notes et écrits, puis les falsifie pour faire condamner ses enseignements. Alors que ses proches l’adjurent de se défendre, Jean Eudes répond : « L’enfer est déchaîné contre nous, mais le moindre de mes péchés en demande mille fois davantage. » Il ne se défend donc pas, même quand l’évêque de Bayeux lui interdit de célébrer la messe dans son diocèse. C’est une très haute preuve de sainteté.
Il est conforté dans le bien-fondé de sa doctrine par Marie des Vallées, que ses ennemis appellent « sa béate, sa Messie femelle », le prétendant envoûté par cette « sorcière possédée ». Comme il demande à Marie des Vallées d’interroger le Ciel concernant son enseignement et la fête du Cœur immaculé, elle lui dit que le Christ a répondu : « C’est moi qui l’ai inspirée et je châtierai ceux qui s’y opposeront », puis elle ajoute de la part de Notre Dame : « Cette fête m’est agréable. J’enverrai des étincelles du feu sacré dont mon cœur est embrasé dans le cœur de ceux qui la célébreront afin de les échauffer à l’amour divin s’ils sont tièdes, les enflammer s’ils sont échauffés, les embraser s’ils sont enflammés. » Ces paroles ressemblent aux promesses que Jésus fera deux décennies plus tard à sainte Marguerite-Marie.
Spécialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de béatification, journaliste pour de nombreux médias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.
Après les apparitions de Paray-le-Monial, le rôle précurseur du père Eudes dans la dévotion au Sacré Cœur et au Cœur immaculé a été d’abord occulté. Mais justice lui sera rendue, au point qu’il est question de l’élever au rang de docteur de l’Église. Il est frappant de constater combien les prophéties de Marie des Vallées, dont Jean Eudes fut le protecteur, se rapprochent des révélations de saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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