DIEU promet en songe à MONIQUE la conversion de son fils
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DIEU promet en songe à MONIQUE la conversion de son fils
DIEU promet en songe à MONIQUE la conversion de son fils
En 374, à Thagaste (aujourd’hui Souk Ahras, près de l’actuelle frontière entre l’Algérie et la Tunisie), Monique, veuve de Patricius, est inconsolable. Ce n’est pas son mari qu’elle pleure mais leur fils cadet, Augustin, cause de soucis, chagrins et déceptions… Durant ses études, le jeune homme s’est éloigné de la foi catholique dans laquelle sa mère l’a élevé. Tombé sous l’influence de la secte manichéenne, le jeune homme en est devenu un chef de file et prêche cette hérésie. Lasse de l’entendre blasphémer, Monique l’a chassé de la maison familiale avec sa compagne et leur bébé. Depuis, elle vit dans l’angoisse qu’Augustin persévère dans l’erreur et se damne. Pour le sauver, elle multiplie les pénitences. Sans résultat. Pourtant, une nuit, un rêve lui promet le retour de son fils au catholicisme.
La Vision d'Ostie, par Ary Scheffer, 1854. / :copyright: CC0, wikimedia.
En 374, à Thagaste (aujourd’hui Souk Ahras, près de l’actuelle frontière entre l’Algérie et la Tunisie), Monique, veuve de Patricius, est inconsolable. Ce n’est pas son mari qu’elle pleure mais leur fils cadet, Augustin, cause de soucis, chagrins et déceptions… Durant ses études, le jeune homme s’est éloigné de la foi catholique dans laquelle sa mère l’a élevé. Tombé sous l’influence de la secte manichéenne, le jeune homme en est devenu un chef de file et prêche cette hérésie. Lasse de l’entendre blasphémer, Monique l’a chassé de la maison familiale avec sa compagne et leur bébé. Depuis, elle vit dans l’angoisse qu’Augustin persévère dans l’erreur et se damne. Pour le sauver, elle multiplie les pénitences. Sans résultat. Pourtant, une nuit, un rêve lui promet le retour de son fils au catholicisme.
La Vision d'Ostie, par Ary Scheffer, 1854. / :copyright: CC0, wikimedia.
- Nous disposons d’une source de première main et d’inestimable valeur concernant Monique : les Confessions, autobiographie spirituelle d’Augustin, dans lesquelles il évoque longuement ses relations avec sa mère. En dépit de l’immense amour et du respect qu’il lui porte, jamais Augustin ne l’idéalise, n’hésitant pas à révéler ses fautes, ses erreurs, ses côtés mesquins, tout comme sa foi immense et l’héroïsme de ses sacrifices pour ramener son fils à Dieu. Nous pouvons donc être confiants quant à la véracité de l’anecdote racontée au livre III, 19-20.
- Il n’y a dans ce passage aucune mise en scène, nulle dramatisation. C’est le récit d’un songe que Monique vient d’avoir, dépouillé, symbolique, qui la bouleverse assez pour qu’elle oublie sa brouille avec son fils et se précipite le lui raconter.
- « Elle se vit debout sur une règle de bois. Un jeune homme vint à elle, resplendissant, heureux, lui souriant alors qu’elle était triste d’une tristesse qui l’accablait. Il lui demanda les raisons de sa tristesse et de toutes ces larmes qu’elle versait chaque jour […]. Elle lui répondit qu’elle se lamentait sur la perdition de son fils. Alors, pour la tranquilliser, le jeune homme lui demande de mieux regarder car elle verrait que là où elle était, son fils était aussi. » Monique se rend alors compte qu’Augustin est debout à côté d’elle sur la règle.
- Monique donne à Augustin sa propre interprétation de son rêve : la règle de bois symbolise la foi catholique et sa rectitude. Le jeune homme, qu’elle identifie au Christ, lui a donc annoncé, pense-t-elle, que son fils va revenir à la foi maternelle. Augustin lui oppose son décryptage du songe : c’est Monique qui se convertira au manichéisme. Mais, osant lui tenir tête, elle rétorque : « Non ! Il ne m’a pas dit : "Où il est, tu es", mais "Où tu es, il est" ! »
- Le premier signe que ce rêve vient en effet de Dieu est que Monique parvient à prendre sur elle et à se réconcilier avec son fils, l’invitant à rentrer chez elle, ce qu’Augustin accepte, alors qu’il est bien mieux installé dans la somptueuse villa de son protecteur, homme riche et puissant, que dans la modeste demeure de ses parents.
- Une autre preuve que ce rêve est inspiré est qu’en dépit du temps qu’il met à s’accomplir (treize ans), il nourrit constamment la foi, l’espérance et la charité de Monique, l’aidant à surmonter les épreuves, lourdes et nombreuses, qui l’attendent encore avant la conversion définitive d’Augustin. Or, comme son fils le dira, en dépit de sa bonne volonté et de sa réelle piété, Monique vit encore tout ce temps-là « dans les faubourgs de Babylone », c’est-à-dire loin de la sainteté qui ouvre les portes de la Jérusalem céleste. Une pareille constance dans la foi, chez une femme encore très imparfaite, est un don divin.
- À cause de la fausse doctrine manichéenne qui travestit le Christ en niant sa divinité, Augustin est d’abord très loin du christianisme. Sa conversion aurait très bien pu n’avoir jamais lieu. Elle est déclenchée par la rencontre providentielle avec saint Ambroise et par un signe de Dieu qui pousse Augustin à ouvrir une bible. Lorsqu’il en lit quelques lignes au hasard, son âme est emplie de la présence de Dieu, et il devient chrétien. https://1000raisonsdecroire.com/la-conversion-de-saint-augustin-combien-de-temps-remettrai-je-a-demain
- On peut voir l’action de Dieu dans les différents événements qui mènent Augustin au baptême à Pâques 387. Sa conversion est incontestablement le fruit de la grâce divine et des prières de Monique. Le songe en a bien été le messager.
Née à Thagaste vers 330 dans une famille catholique, Monique épouse cependant un païen, Patricius, homme irascible et infidèle qui ne la rend pas heureuse mais lui donne trois enfants, dont le cadet, Augustin, incarne dès sa naissance, le 13 novembre 354, tous les espoirs de sa mère – espoirs malheureusement matériels de réussite, de succès, de fortune et de riche mariage. Parce que l’usage est de ne pas baptiser jeunes les garçons – car, faute de sacrement de pénitence, ils ne pourraient être lavés des péchés commis dans leur vie adulte –, Monique ne fait pas donner le baptême à Augustin, bien qu’il l’en supplie lorsque, à douze ans, il tombe malade. Elle paiera chèrement de l’avoir ainsi privé du secours de la grâce.
Consciente des dons exceptionnels de son fils, elle réussit à lui offrir des études universitaires à Carthage mais, si cette période démontre les rares talents du jeune homme, elle le met en contact avec les disciples de Mani, un Persan à l’origine d’une secte qui enseigne une vision hérétique et blasphématoire du Christ. Plus aisée à concilier avec les prétentions philosophiques d’Augustin et son goût du plaisir, la pensée manichéenne le séduira davantage que le dépouillement des exigences évangéliques.
Consciente d’avoir, par ambition, provoqué ce désastre et mis en danger le salut éternel de son enfant, Monique va consumer ses jours en prières, pénitences et sacrifices pour sa conversion, s’attirant cette promesse d’un évêque, converti du manichéisme, auquel elle a demandé conseil : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr. »
C’est finalement après être parti pour l’Italie en quête de réussite mondaine et d’un moyen d’échapper à cette mère aimante mais abusive qu’Augustin, nommé rhéteur à la cour impériale de Milan, y fait la connaissance de l’évêque Ambroise, qui le conduit au baptême en 387. Venue rejoindre son fils, toujours désireuse d’assurer sa fortune en ce monde autant que sa félicité dans l’autre, Monique, en quête d’une riche épouse pour Augustin, a la cruauté de renvoyer en Afrique la jeune femme qui partage sa vie depuis des années et lui a donné un fils, Adeodat. Augustin lui en voudra beaucoup, mais cette rupture forcée le libère de ses passions charnelles et le pousse à une conversion totale, absolue. Il se consacre désormais à Dieu seul.
Obligés de faire halte à Ostie dans l’attente d’un navire pour l’Afrique, à la fin de l’été 387, Augustin et Monique y connaissent une expérience mystique, « l’extase d’Ostie », qui les enlève ensemble sous l’impulsion du Saint-Esprit jusqu’à une vision intellectuelle qui leur donne à tous deux un semblable avant-goût de la béatitude en Dieu. Après cela, rien ne pouvant retenir Monique, exaucée au-delà de ses désirs les plus fous, en ce monde, elle s’éteint début novembre. Elle vient, en enfantant une seconde fois son fils à la vie de la grâce, de donner à l’Église l’une de ses plus éblouissantes lumières et de ses plus grands saints.
Spécialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de béatification, journaliste pour de nombreux médias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrés à la sainteté.
Le film de Christian Duguay, Saint Augustin, SAJE, 2021.
Saint Augustin
Un film de Christian Duguay
Sortie : 27/02/2021
Genre : Biographie, Drame, Historique
Classification : Tous publics
Versions : VF / VOSTFR
Durée : 3 h 20 min - 2x 100 min
Synopsis
Août 430 après JC., quelques années avant la chute de Rome, Hippone est assiégée par les barbares vandales du roi Genséric. Le peuple, terrifié, se laisse gagner par le désespoir. L’évêque d’Hippone, Augustin, âgé de soixante-dix ans, a la possibilité de quitter la ville sur un bateau envoyé par le Pape. Mais, il décide de rester et de mettre sa confiance en Dieu seul. Pourtant cet ancien orateur de la cour impériale n’a pas toujours eu la foi…
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Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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