Cet exorciste nous raconte comment il expulse les démons !
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Cet exorciste nous raconte comment il expulse les démons !
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Comment se déroule vraiment un rituel d’exorcisme ? Quels sont les signes d’une possession démoniaque ? Pour Famille Chrétienne, l’abbé Guy-Emmanuel Cariot, exorciste du diocèse de Pontoise, a accepté de démêler le vrai du faux de cette mission unique qui lui fait côtoyer le surnaturel quotidiennement.
Comment se déroule vraiment un rituel d’exorcisme ? Quels sont les signes d’une possession démoniaque ? Pour Famille Chrétienne, l’abbé Guy-Emmanuel Cariot, exorciste du diocèse de Pontoise, a accepté de démêler le vrai du faux de cette mission unique qui lui fait côtoyer le surnaturel quotidiennement.
Un prêtre exorciste a-t-il beaucoup de travail aujourd'hui ?
Oui, c'est un travail important, pas forcément pour la célébration même du rituel d'exorcisme, mais pour tout ce qui précède. C'est-à-dire l'accueil de toutes les personnes qui se sentent attaquées par le démon.
Vous recevez environ combien de personnes dans ce cadre ?
Environ cinq ou six personnes par semaine, soit quand même plusieurs centaines par an.
Et ces personnes se sentent toutes sous l'emprise d'esprits ou du démon ?
Certaines arrivent déjà avec le diagnostic fait par elles-mêmes en disant : « Je suis possédé » ou « je suis ceci ou cela ». D'autres viennent pour demander un conseil en disant : « je ne comprends pas, il se passe ça dans ma vie. Qu'est-ce que vous en pensez ? ». En tout état de cause, c'est moi qui fais le discernement et le diagnostic, même pour ceux qui pensent être sous l'emprise du démon.
Concrètement, comment se fait ce discernement ?
J'écoute longuement les personnes. 100 % d’entre elles souffrent de blocages, souvent d'isolement. Elles ressentent des problèmes dans leur vie. Je pose quelques questions, surtout sur ce qui n'a pas été dit, parce que c'est souvent là que se cache le problème. Je les écoute pendant plus d'une heure en général. Et puis je prends des notes et je les invite à revenir quelques semaines plus tard en leur donnant un peu du travail à faire, comme d'aller se confesser, de rendre un service à quelqu'un. Je les invite aussi à faire un pèlerinage, qui ce soit à la rue du Bac, à la Sainte Tunique d'Argenteuil ou à Lourdes. Trois semaines ou un mois après, je fais le bilan avec elles. Si rien n'a changé, si elles n'ont réussi à rien faire, ça peut être le signe qu'il y a quelque chose en eux qui lutte contre leur conversion.
Quels sont les signes qui montrent la nécessité de procéder à un exorcisme ?
J’aimerais qu'il existe une liste précise et infaillible de signes permettant d’identifier une possession. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Certains signes décrits par le rituel incluent une aversion marquée pour les objets sacrés, comme une croix ou une icône. Cependant, ces manifestations ne constituent pas à elles seules une preuve définitive de possession, et il est essentiel d’en constater plusieurs.
Le rituel mentionne également des phénomènes tels que la connaissance de langues inconnues ou étrangères, ou encore des informations cachées, parfois relatives à la vie de l'exorciste. Une force physique extraordinaire peut aussi être un indice : j’ai par exemple vu une petite grand-mère soulever mon bureau... Mais tous ces signes restent secondaires. Le véritable indicateur est une rupture totale avec Dieu. Cela peut se traduire par l’incapacité de la personne à entrer dans une église ou par des réactions hostiles, comme des grognements, lors d’une prière. Pourtant, même ces éléments n’apportent jamais une certitude absolue.
C’est souvent au cours de l’exorcisme que des manifestations plus évidentes se produisent, révélant la puissance de Jésus à l’œuvre. Dans les Évangiles, Jésus, en entrant à Capharnaüm, est confronté à un homme qui se jette sur Lui. Ce n'est pas Jésus qui appelle le démon, mais sa lumière divine qui expose et confronte l’ennemi. De la même manière, lors d’un exorcisme, une personne apparemment en pleine possession de ses moyens peut participer normalement aux prières, avant de basculer soudainement. Ce "switch", où le démon semble prendre le contrôle, est un moment troublant, même pour un exorciste expérimenté.
Face à cette confrontation, l’exorciste doit se rappeler qu’il n’agit pas en son propre nom, mais au nom de l’Église et de la mission confiée par l’Esprit Saint à travers son évêque. Cela s’inscrit dans l’héritage de Jésus lui-même, qui a chassé les démons et fait de cette mission une tâche essentielle de l’Église.
Il existe différents rites d'exorcisme. Est-ce que ça signifie qu'il y a différents degrés de possession ?
Le démon agit de deux manières principales. L’action ordinaire, tout d’abord, est celle de la tentation, que nous connaissons tous. Elle consiste à inciter à mal agir, à céder à des pensées telles que : « Fais-le, tu n’es pas obligé de respecter les règles, tout le monde agit ainsi. » Cette action est banale, bien qu’universelle. L’action extraordinaire, en revanche, est plus spécifique et relève du domaine de l’exorcisme. Elle se manifeste sous quatre formes distinctes.
La vexation : Cette forme affecte le corps. Certaines personnes rapportent ressentir des coups, des griffures ou d’autres phénomènes physiques inexpliqués. Dans ce cas, le démon semble agir de l’extérieur sur le corps de la victime.
L’obsession : Ici, c’est le psychisme qui est touché, avec des pensées envahissantes ou des tentations particulièrement intenses, comme des idées suicidaires. Le discernement dans ces cas est complexe, notamment en raison de troubles psychiatriques qui peuvent présenter des symptômes similaires.
La possession : C’est la forme la plus connue, où le démon semble agir de l’intérieur, utilisant le corps comme un pantin. Malgré cela, il est crucial de se souvenir qu’il s’agit toujours d’un enfant de Dieu, même dans ces situations. Si le démon peut donner l’impression de prendre le contrôle, c’est Dieu qui reste souverain.
L’infestation : Cette manifestation concerne les objets et les lieux. Théologiquement, elle est plus difficile à comprendre, car il n’y a pas de liberté propre à un lieu ou un objet. Pourtant, elle existe : certains endroits semblent être le théâtre d’une influence maléfique. Il m’arrive d’intervenir dans des maisons pour y prier.
Le mythe du manoir hanté n'en est donc pas un. Il y a des lieux qui sont habités, infestés ?
Il est vraisemblable que certaines maisons soient infestées, mais il est impossible d’en apporter une preuve irréfutable. En général, lorsque des personnes me font part de telles préoccupations, je les invite à venir me voir dans mon bureau. Là, elles me décrivent les phénomènes qu’elles observent, et je leur pose des questions pour mieux comprendre. Mon objectif est également d’identifier si elles ont, consciemment ou non, ouvert des "portes" à ces influences, par exemple à travers des pratiques de spiritisme, l’introduction d’objets associés à des divinités étrangères, ou certaines prières douteuses.
Ensuite, il est essentiel d’examiner l’histoire de la maison. Quelles ont été les activités qui s’y sont déroulées ? Y a-t-il eu des messes noires ou des événements criminels ? Cela dit, la simple présence d’un décès dans une maison n’est pas un signe suffisant pour conclure à une infestation. Après tout, dans presque toutes les habitations, quelqu’un est mort à un moment donné. La mort fait partie de la vie et n’entraîne pas nécessairement de conséquences spirituelles.
J’ai un jour été appelé à bénir un appartement dans une cité. L’habitante, une dame qui assistait régulièrement à la messe, souhaitait que je bénisse son logement. Lorsque je suis entré dans les différentes pièces, j’ai découvert de nombreux objets associés à des pratiques occultes : des rouleaux similaires à ceux utilisés dans le judaïsme, mais qui contenaient en réalité des formules magiques. J’ai décidé d’interrompre la bénédiction et d’expliquer à cette dame les problèmes que posaient ces objets. J’ai également insisté sur la nécessité pour elle de se confesser et de renforcer sa foi en Dieu. Je ne l’ai pas jugée, car sa démarche était visiblement motivée par la peur. Elle n’avait pas encore pleinement accepté le Christ comme libérateur, et ses attentes relevaient davantage d’un acte magique que d’une véritable démarche spirituelle. Or, l’exorcisme n’est pas une forme de magie. En tant qu’exorciste, je proclame que Jésus est le maître, mais encore faut-il que cette vérité soit accueillie dans le cœur de la personne concernée.
Deux mois plus tard, je suis retourné chez cette dame. Elle avait fait de réels progrès, tant dans sa foi que dans son quotidien. Sa peur avait disparu, et il était évident qu’elle avait trouvé une sérénité nouvelle. Ce jour-là, ma bénédiction n’avait pas été un exorcisme en soi, car sa libération intérieure était déjà accomplie.
Qui possède ces gens qui viennent vous voir ? Le démon ? Des esprits mauvais ?
Il est difficile d’identifier précisément les démons. Sur Internet, on trouve de nombreux sites qui s’emploient à les répertorier et à leur donner des noms, mais je reste très prudent face à ce genre d’approches. Derrière ces descriptions se cache toujours Satan, le véritable adversaire.
Il existe effectivement des esprits et des démons variés, représentant une multitude d’anges déchus. Chacun d’eux peut intervenir de différentes manières. Cependant, dans le cadre du rituel d’exorcisme, on s’adresse généralement directement à Satan, le chef des démons. Tout comme il est souvent plus efficace de prier Dieu directement plutôt que des intermédiaires, dans ce contexte, il s’agit de combattre le principal ennemi, Satan lui-même.
Et comment en vient-on à être possédé ?
Plusieurs facteurs peuvent conduire à une forme de possession spirituelle. Le plus courant est le contact avec la magie et la sorcellerie. D’après mon expérience, ces pratiques, qu’une personne en soit la victime ou l’auteur, plongent inévitablement dans le monde des ténèbres. La magie, la sorcellerie et la superstition ouvrent des "portes" spirituelles, parfois de manière inconsciente. Beaucoup ignorent les dangers inhérents à ces pratiques.
Sur le plan spirituel, la réalité est binaire : il n’y a que Dieu ou le diable. Dieu surpasse évidemment tout, mais il n’existe pas d’entre-deux. Il est donc crucial de veiller à invoquer uniquement Dieu, car autrement, même sans le vouloir, on risque d’appeler le diable. Bien sûr, cette ignorance peut atténuer la responsabilité de la personne, mais elle n’empêche pas l’ouverture de ces portes spirituelles.
Par exemple, j’ai récemment rencontré une femme qui pratiquait la lecture de tarot, un acte pour lequel elle était rémunérée. Elle m’a dit : « Je vais très mal, ma vie est bloquée. » Quand je lui ai demandé son métier, elle a répondu : « Je prédis l’avenir avec le tarot. » Cela semblait évident : sa pratique était à l’origine de ses troubles. Je lui ai conseillé d’arrêter immédiatement, mais elle m’a expliqué que c’était son gagne-pain, une activité qui lui rapportait 5 500 € par mois, un bon revenu. Je lui ai dit franchement : « Vous devez choisir. Cette pratique va vous mèner à la mort éternelle. Vous aliénez votre liberté, même si vous pensez faire le bien. »
En effet, outre les implications spirituelles, ces pratiques sont néfastes, même pour la santé mentale et émotionnelle. Le Catéchisme de l’Église catholique est clair : même des activités comme les horoscopes sont interdites, car elles éloignent de la confiance en Dieu. Croire que son avenir est écrit quelque part est une négation de la liberté humaine.
Or, cette liberté est précieuse : même si des éléments échappent à notre contrôle, comme une maladie ou les événements internationaux, nous avons un grand pouvoir sur notre vie. Nous pouvons faire des choix, renoncer à certains actes, et placer notre foi en Dieu. Nous avons en main de nombreuses clés pour façonner notre avenir. Cela représente une formidable nouvelle, un antidote à tous les déterminismes.
La sorcellerie peut être une des causes de possession. Il y en a d'autres ?
Certaines personnes viennent consulter après avoir été victimes de malédictions ou de sortilèges. Ces malédictions peuvent être exprimées par des objets étranges laissés sur leur paillasson, comme des plantes ou des restes d’animaux. Cela m’est d’ailleurs déjà arrivé personnellement. Ces pratiques génèrent un profond malaise, car elles traduisent la volonté de quelqu’un de vous nuire.
Bien que rares, il existe des personnes qui vouent un culte au diable. La plupart ne se rendent pas chez un exorciste, car leur mode de vie les conduit souvent à des comportements autodestructeurs, à des addictions graves, voire à la folie, qui finissent par les emporter. Il m’est arrivé de rencontrer une personne ouvertement sataniste, mais cela reste exceptionnel. Contrairement à ce que l’on pourrait croire ou à ce que les films suggèrent, les adorateurs de Satan sont peu nombreux. S’ils existent, ils représentent une infime minorité.
Ça doit être particulièrement costaud dans ces cas-là ?
Certaines personnes ont volontairement renoncé à leur liberté, notamment en faisant des pactes ou d'autres actes graves qui ouvrent des portes spirituelles jusqu'aux profondeurs de leur être. Bien qu’elles puissent être sauvées, car Dieu est infiniment plus grand que tout cela, les ramifications de ces choix sont souvent complexes à réparer.
Il existe également des cas plus rares où des personnes sont attaquées non pas en raison de leurs péchés ou de leurs fautes, mais à cause de leur sainteté. Cela est arrivé à de grands saints, comme le curé d’Ars, saint Antoine ou d’autres figures spirituelles, qui ont même parfois été temporairement possédés. Ces situations ne doivent pas être mal interprétées. Il serait erroné pour un exorciste ou un supérieur religieux, comme un père abbé ou une mère abbesse, de supposer qu’une possession indique forcément un comportement répréhensible. Au contraire, elle peut révéler une profonde sainteté qui attire la haine du démon. Dans ces cas, la libération repose sur la fidélité intérieure de la personne et son engagement dans un combat spirituel. C’est un chemin exigeant, mais qui témoigne de la victoire finale de Dieu sur toute forme de mal.
Comment, concrètement, se passe un exorcisme ?
L'exorcisme a lieu dans une chapelle. Le rituel exige qu'il soit privé, ce qui signifie qu'il ne peut être public ni filmé. De nombreux journalistes demandent à y assister, mais c'est impossible et on comprend très bien pourquoi. Cela pourrait être humiliant pour les personnes filmées qui pourraient adopter des positions ridicules.
Alors, comment cela se déroule-t-il concrètement ? Nous sommes dans un oratoire ou une chapelle, où des cierges sont allumés sur l'autel. L'exorciste et les personnes présentes ont prié avant, peut-être ont-elles célébré la messe ou se sont-elles confessées. Je suis également accompagné de moines et de moniales qui prient depuis leur monastère. Ensuite, nous suivons le rituel, ce qui est très important. Nous ne nous laissons pas guider par le démon, mais suivons le rituel. Nous commençons par le signe de la croix et l'aspersion d'eau bénite, qui rappelle le baptême et la puissance de Dieu sur les forces du mal. Nous invoquons ensuite les saints et les saintes, en récitant une longue litanie. Il est très important que l'Église du Ciel soit présente à ce moment-là. Une petite liturgie de la Parole a ensuite lieu, avec un psaume et l'Évangile. Nous lisons souvent le prologue de Saint Jean pendant l'exorcisme. Ensuite, le prêtre impose les mains sur la personne souffrante, en récitant une seconde litanie sur sa tête, après quoi nous procédons à la renonciation à Satan et à la profession de foi. Nous disons ensuite le Notre Père ensemble, dont la dernière demande est "Délivre-nous du mal".
Nous montrons ensuite le crucifix, puis nous commençons réellement l'exorcisme. Il existe deux types d'exorcisme : l'exorcisme déprécatoire et l'exorcisme imprécatoire. L'exorcisme déprécatoire est une prière à Dieu, telle que "Seigneur, libère ton serviteur ou ta servante des obstacles du diable". Dans l'exorcisme impératif, l'exorciste s'adresse directement au diable en disant "Je t'adjure, prince des ténèbres, sors de cet homme !".
Nous pouvons réutiliser plusieurs formules et recommencer à partir du début si nécessaire, en utilisant une seconde formule déprécatoire, puis une seconde formule imprécatoire. Nous avons trois formules dans le rituel, que nous pouvons répéter si nécessaire. La personne peut être consciente jusqu'à la fin, selon les cas. L'exorciste peut lui demander, après quelques jours, ce qu'elle a vécu et ce dont elle se souvient. Les gens ne se souviennent souvent de rien, ce qui est préférable. J'ai eu une fois une dame très bien qui m'a insulté pendant une heure. Je suis heureux qu'elle ne se souvienne pas de ce qu'elle a dit, et je me suis bien gardé de le lui rappeler, car cela n'a aucun intérêt.
Il peut arriver que la personne soit libérée dès la première prière. Sinon, il peut être nécessaire de répéter plusieurs exorcismes sur plusieurs mois. Cela dépend du degré de possession. Il est très important que la personne elle-même puisse apprendre à se positionner par rapport au diable, car même une personne possédée conserve une part de liberté. L'humanité, c'est la liberté. Les animaux comme les hamsters ou les poissons rouges n'ont pas cette liberté. L'être humain porte cette liberté. La foi ne peut exister sans cette liberté, même si elle est entravée.
Après dix ans d'expérience, je me rends compte que les signes extérieurs tels que les grimaces sont simplement des manifestations physiques sans importance. Cela ressemble aux gargouilles que l'on voit à l'extérieur des cathédrales, comme sur Notre-Dame de Paris. À l'intérieur de l'Eglise, nous entrons dans un monde de beauté, d'équilibre et d'ordre. À l'extérieur, ce sont des grimaces. Je regarde ces grimaces car elles peuvent me renseigner, mais je me concentre surtout sur mon rituel. Je suis là au nom de l'Église, au nom de Jésus-Christ.
Lors de ces rituels, vous vous adressez au diable avec certaines formules. Est ce qu'il vous répond ?
Il peut arriver que le diable parle ou pose des questions ou révèle soi-disant des choses. Par exemple dire : « tu ne peux rien. Elle est à moi, à moi ». Je ne le crois jamais par principe, il est menteur. Dans le rituel, d'ailleurs, on lui dit : « Tais-toi, père du mensonge, tais-toi ! ».
Est-ce qu’il vous arrive parfois d'avoir peur pendant des rituels d'exorcisme ?
Ça m'est arrivé et m'arrive un peu moins souvent avec l'expérience. Ce qui est toujours un peu surprenant, c'est le "switch" dont je vous ai parlé plus tôt, qui peut arriver très soudainement. Parfois, je ne m'y attends pas du tout et soudain, une explosion, un hurlement, un bruit violent. Il peut y avoir quelqu'un qui tombe par terre ou qui se frappe. Dans ces moments-là, on peut être surpris. J'essaie de me concentrer sur des images qui m'aident. Par exemple, je pense à une photo du Père Cariot avec son rituel, puis je vois mon évêque un peu plus grand que moi derrière, ensuite le Pape François avec un air menaçant et enfin, la coupole de la basilique Saint-Pierre à Rome. Je me dis alors que j'ai toute l'Église avec moi, que je ne suis pas seul dans ce combat.
C’est Jésus qui est détesté par le diable. Et en tant que prêtre de Jésus, je suis soutenu par Lui. J'ai cette image en tête, qui me prend une seconde et qui m'aide à repartir au combat. Il y a effectivement un côté combat qui n'est pas facile, mais je me dis que cela fait partie de notre mission.
Est-ce que vous avez des risques plus importants d'être possédé en pratiquant des exorcismes ?
Cela ne se passe pas par contact physique, ce n’est pas le Covid ! Mais on est plutôt touché sur le plan psychologique. En effet, on est confronté à 100% de personnes qui souffrent. Pour faire face à cela, j'aime bien avoir des moments de détente en allant prier ou en voyant mes amis. Il est important de ne pas se laisser enfermer dans la tristesse, car Dieu est joie et ces personnes en sont souvent dépourvues. Et quelle beauté de voir lorsqu'il y a une libération ! Une personne qui retrouve le sourire, la joie des petites choses, la joie de la nature, la joie du contact physique avec ses proches. C'est une grande joie pour moi.
Je peux vous raconter une histoire très belle à ce sujet. Trois jeunes filles sont venues me voir avec leur petite sœur de 16 ans, en me disant qu'elle avait de gros problèmes et qu'elles pensaient qu'elle était possédée. Elles m'ont parlé d'un oncle qui aurait pratiqué de la magie contre elle. J'ai écouté attentivement et j'ai interrogé la jeune fille. J'ai constaté qu'elle avait des problèmes psychiques évidents, mais j'ai également pris en compte les paroles de ses sœurs.
Elles m'ont parlé de leur oncle qui en voulait beaucoup à leur famille et qui pratiquait la sorcellerie contre elle. Dans ce cas, je n'ai pas effectué d'exorcisme, mais j'ai utilisé d'autres prières de libération. Il n'y avait pas de possession, donc cela ne relevait pas de l'exorcisme à proprement parler. Nous avons donc fait une belle prière tous les cinq pour la libération de cette jeune fille. Et, un mois et demi après, elles sont revenues me voir.
Quand j'ai vu cela sur mon agenda, je me suis dit qu'il allait sans doute falloir recommencer. Mais j'ai vu ces quatre filles arriver, toutes belles avec de belles robes, et elles m'ont dit que cela allait beaucoup mieux. Elles étaient venues pour chanter le Magnificat en malgache et elles ont chanté à plusieurs voix. C'était sublime. J'avais envie de pleurer tellement c'était beau et touchant. Elles étaient magnifiques, alors qu'elles étaient venues très sombre la première fois.
Est-ce que vous accepteriez de raconter votre exorcisme le plus marquant ?
Il s'agit d'une femme originaire d'Afrique qui a eu une vie terrible et difficile avec beaucoup de violence et de péchés. Elle a été forcée de se prostituer et de transporter de la drogue, et elle a également vécu dans le banditisme et le vaudou pour se protéger. Elle payait des prêtres vaudou pour effectuer des rituels et lui faire boire des potions. Lorsqu'elle est venue me voir, elle était déjà chrétienne, mais elle était habitée par plusieurs entités et souffrait physiquement. Elle avait un handicap et marchait avec des béquilles. Lors du premier exorcisme que j'ai pratiqué sur elle, elle s'est levée sans ses béquilles et a commencé à danser de manière lascive. Cela reflétait probablement son passé.
Puis, elle a commencé à courir à quatre pattes autour de la chapelle à grande vitesse. Au début, certaines personnes ont essayé de l'arrêter, mais je leur ai dit de la laisser faire. Nous nous sommes assis, avons fermé les yeux et avons commencé à prier en silence. Le diable n'aime pas le silence. Elle a fait un, trois, quatre tours, puis elle s'est effondrée devant l'autel. J'ai repris l'exorcisme à ce moment-là. C'était assez impressionnant. Cependant, cette femme a été libérée et j'ai pu la revoir plusieurs fois après cela. Elle témoigne d'un beau parcours de guérison.
Tout cela n'est pas très intéressant. La triste réalité du mal, c’est ce que le diable nous fait subir tous les jours. C'est triste. Pécher mortellement est plus grave que d'être possédé.
Est-ce qu'il existe des armes pour nous prémunir face au démon ?
Notre principale arme est la foi. Lorsque nous posons un acte de foi, nous exerçons notre liberté, qui est elle-même une grâce que nous recevons. Il est important de poser régulièrement des actes de foi envers Dieu, par exemple en se levant le matin et en disant "Mon Dieu, je t'adore de tout mon cœur". Cette prière peut être répétée plusieurs fois par jour. Pas comme un mantra magique, mais plutôt comme une expression sincère de notre foi.
En plus de la foi, nous devons également nous confesser régulièrement, car nos péchés peuvent devenir des vices qui offrent des occasions au diable d'interagir dans nos vies. Nous avons aussi comme alliée la Sainte Mère de Dieu, la Sainte Vierge, qui est toute lumière. Nous pouvons prier le chapelet, invoquer les saints, faire des pèlerinages et assister à la messe du dimanche. Ces pratiques peuvent nous aider à renforcer notre foi et à chasser les ténèbres.
Cyriac Zeller et Louis Jaboulay
Lumen- Date d'inscription : 09/11/2021
Localisation : France
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