La création – L’homme

La création – L’homme
jeudi 16 avril 2009

« Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image ( tselem), selon notre ressemblance ( demouth), et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles ( remes) qui rampent sur la terre. Dieu créa l’homme ( ‘adam) à son image, Il le créa à l’image de Dieu, il le créa homme ( zakar) et femme ( neqebah). » (Gn 1 : 26 et 27)

Nous voici à la dernière étape de la création. L’homme est le dernier être vivant à faire son apparition sur cette planète. Sa création est le vingt-troisième phénomène que mentionne le premier chapitre de la Genèse. Le récit débute avec le « commencement » de toutes choses, c’est-à-dire la création de l’étoffe du cosmos et se termine avec le chef-d’œuvre de cette planète qu’est l’homme.

Vingt-trois phénomènes scientifiques, tous exacts et tous rangés correctement dans l’ordre logique ! Et cela dans un document dont l’antiquité remonte aux origines de notre histoire humaine !

Le récit de la Genèse, si bref, si simple, si lucide, révèle une sagesse qui ne peut être attribuée à une autre inspiration que celle de l’Esprit de vérité lui-même ! N’est-ce pas la signature du Créateur sur sa révélation faite à l’esprit humain [1] ? Si, malgré son grand âge, la première page de la Bible est manifestement si vraie, n’est-ce pas alors une raison indiscutable d’examiner le reste de la Bible avec le plus grand sérieux ?

Levons immédiatement une incompréhension classique du texte biblique au sujet de l’appartenance sexuelle du premier être humain. Le fait qu’il soit crée « homme et femme » amène certains à avancer l’idée que le premier être humain était hermaphrodite [2] ; d’autres utilisent ce verset pour affirmer que « le récit biblique ne tient pas debout »… La réalité est tout autre : le texte biblique est d’une précision impressionnante ! Les termes, traduits par « homme et femme » sont zakar et neqebah, ne signifient pas « homme » et « femme » mais « mâle » et « femelle » décrivant ainsi la structure chromosomique de l’homme, porteur des chromosomes X et Y [3]…

Par ailleurs le récit de la Genèse fait une distinction très nette et très importante entre la formation des diverses catégories de vie animale d’une part et la création de l’homme d’autre part. En ce qui concerne la vie végétale et animale, Dieu dit : « Que la terre produise de la verdure » (Gn 1 : 11)... « Que les eaux produisent des animaux vivants [4] » (Gn 1 : 20)... « Que la terre produise des animaux [5] » (Gn 1 : 24)... Par contre, pour l’homme nous lisons : « Dieu créa ( bara) l’homme à Son image ». Il n’était pas question que la terre « produise » l’homme comme elle l’avait fait pour les autres formes de vie.

Le récit biblique présente l’homme, non pas comme un animal évolué ou qui évolue, mais comme la réalisation d’un acte spécifique du Créateur. Le texte emploie pour la troisième fois le verbe hébreu bara : il affirme que Dieu créa l’homme. Ce terme hébreu, dans le texte de la Bible, signifie toujours : créer et se réfère chaque fois à un acte de Dieu. Son emploi dans ce contexte indique l’introduction d’un principe nouveau.

Aux yeux de Dieu, I’humanité est une condition unique. Tout en participant « à la chair et au sang » (Hb 2 : 14), elle est néanmoins différente de toutes les autres formes de vie terrestre. L’homme connaît un niveau d’existence au-delà de l’expérience de tout animal. Dieu, en l’introduisant dans le cosmos, ajoute une dimension supplémentaire à la vie : une qualité qu’il appelle « Son image ».

Et pourtant ! Quelle aberration, quelle tragédie ! Le monde contemporain cherche à nous faire croire que l’homme n’est pas fait à l’image de Dieu mais au contraire à l’image de la bête. Et de cette idée dégradée que l’on se fait de l’humanité découle le malheur de notre génération : les gens perdent de plus en plus le respect du prochain. Dès que l’homme cesse de considérer ses semblables comme des êtres précieux, faits à l’image du Créateur, ils deviennent à ses yeux méprisables. De cette conception dévalorisante de l’humanité proviennent les idéologies qui menacent actuellement notre existence.

Dieu ne nous révèle pas comment Il a créé l’homme. Plus en avant dans le récit nous lisons : « L’Eternel Dieu forma ( yatsar) l’homme de la poussière ( ‘aphar) de la terre... » (Gn 2 : 7).

Le verbe hébreu yatsar, traduit par « former » dans ce passage, signifie entre autres : concevoir et façonner, comme le potier façonne l’argile. Dieu est l’architecte du corps humain : c’est Lui qui l’a conçu, c’est Lui qui l’a réalisé ; mais aucun de nous ne s’est trouvé là pour observer le miracle de sa création primitive ; Dieu en garde le secret (Jb 38 : 4). Nous savons seulement que notre physique humain, comme celui des autres formes de vie terrestre, est constitué des éléments de la terre, les atomes. Notre visage, notre cerveau, notre système nerveux ne sont finalement que « poussière ». Le mot ‘aphar, traduit par poussière, a le sens de matière ou matériaux de base pour une construction, tout comme les atomes [6] sont les « matériaux de base [7] » de toute structure matérielle.

Le texte continue : « Il souffla ( naphach) dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être ( nephech) vivant ( hay) » (Gn 2 : 7). Ainsi, le souffle de vie venant du Créateur insuffle la vie à l’organisme physique. L’expression hébraïque néphech hay [8], que Segond et d’autres traduisent dans ce passage « être vivant », est la même qu’ils traduisent ailleurs « animal vivant » et « âme vivante ». L’homme, comme les animaux, est une « âme vivante ». Le mot français « âme [9] » signifiait à l’origine « respiration ». Une « nephech hay » est essentiellement une créature qui vit en respirant de l’oxygène : cela est vrai pour tous les animaux de la terre.

Bien que le récit de la Genèse reconnaisse à l’homme une existence animale, il ne le place absolument pas au même rang que les animaux. L’homme est différent de l’animal ; il en est séparé par un gouffre infranchissable ; il connaît un niveau d’existence qu’aucune créature terrestre n’a connu avant lui. A la différence de la bête, l’homme est créé à l’image ( tselem), selon notre ressemblance ( demouth) [10].

tselem désigne ce qui constitue la substance de la chose, ce par quoi elle devient ce qu’elle est et qui forme sa réalité, c’est à dire l’intelligence [11] qui vient de Dieu lorsque l’esprit de l’homme retrouve sa totale liberté par l’œuvre expiatrice de Jésus-Christ [12] (Rm 12 : 2 ; Ex 28 : 3, 31 : 3 et 6, 35 : 31 ; Dt 4 : 6 ; 1 Rs 4 : 29 ; Jb 12 : 13 ; Ps 119 : 34 et 73…) [13].
demouth qui vient de damah signifie résoudre, penser, s’imaginer, comparer, juger, décider et ressembler [14].
En fait, ces deux mots expriment l’essence même de l’homme, sa caractéristique propre qui en fait un être à part dans le règne animal : il a une capacité d’analyse, d’imagination, de réflexion mais aussi un accès à la Vie [15] par l’œuvre de Jésus-Christ [16] (Ps 119 : 107, Jn 6 : 35 et 48, 11 : 25, 14 : 6, Ap 21 : 6).

L’homme a reçu dans son cœur de la part de son créateur ce que la Bible appelle « la pensée de l’éternité » (Ecc 3 : 11). Cette créature infiniment petite au sein de l’immensité inanimée du cosmos est pourtant consciente de son existence et de l’existence du cosmos ; elle possède un sens moral et esthétique qui la pousse à chercher la raison de son être ; c’est une parcelle infime de l’univers dans laquelle existe la possibilité d’une relation d’amour avec son Créateur [17]. La création de l’homme donne tout un sens à un monde qui serait absurde sans lui. Dieu, qui est la réalité éternelle [18] existant par Lui-même en dehors du temps et de l’espace, a ainsi implanté dans sa création, qui est par définition limitée dans le temps [19] et dans l’espace, un peu de son éternité puisque l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cette « image et ressemblance » consiste essentiellement en une personnalité douée de facultés spirituelles lui permettant de connaître Celui qui l’a créé et lui donnant accès à la vie éternelle avec Lui.

Hélas ! Cette faculté de perception spirituelle a été tristement atrophiée. L’homme s’est distancié, par son propre choix, de celui qui est la source de son être. Il ressemble à une rivière presque tarie, qui ne reçoit plus les eaux de sa source principale. Au lieu de se fier à l’amour de son Créateur, il se veut farouchement indépendant ; il rejette l’Esprit de Dieu afin de s’assurer une autonomie qui le plonge finalement dans l’esclavage de ses passions.

Quel espoir peut-il y avoir pour notre humanité si nous ne revenons pas consciemment à la source de notre existence, si nous ne retrouvons pas l’image de cette personnalité divine qui nous échappe ? Cette redécouverte est possible et accessible à ceux qui cherchent de tout leur cœur. Nous avons tout à espérer... à condition de le vouloir…

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]