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LE DÉFI DES INTERPRÉTATIONS CONTRADICTOIRES de VaticanII

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Message par Rémi Ven 14 Jan 2011 - 15:49

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LE DÉFI DES INTERPRÉTATIONS CONTRADICTOIRES

par Athanasius Schneider


[...] Pour interpréter correctement le concile Vatican II, il est nécessaire de tenir compte des intentions manifestées dans les documents conciliaires eux-mêmes et dans ce qu’en ont dit spécifiquement les papes qui l’ont convoqué et présidé, Jean XXIII et Paul VI.

Il est par ailleurs nécessaire de découvrir quel est le fil conducteur de toute l’œuvre du concile, c’est-à-dire son intention pastorale. Or celle-ci est "salus animarum", le salut des âmes. À son tour celui-ci est dépendant et subordonné à la promotion du culte divin et de la gloire de Dieu, c’est-à-dire qu’il dépend de la primauté de Dieu.

Cette primauté de Dieu dans la vie de l’Église et dans toute son activité se manifeste sans équivoque dans le fait que la constitution sur la liturgie occupe intentionnellement et chronologiquement la première place dans la vaste œuvre du concile. [...]

*

Le concept de rupture dans l’interprétation des textes conciliaires se manifeste de manière la plus stéréotypée et la plus répandue dans la thèse d’un virage anthropocentrique, sécularisant ou naturaliste du concile Vatican II par rapport à la tradition ecclésiale précédente.

L’une des manifestations les plus connues d’une telle interprétation erronée a été, par exemple, ce que l’on appelle la théologie de la libération et la pratique pastorale dévastatrice qui en découle. Le contraste entre d’une part cette théologie de la libération et sa pratique et d’autre part le concile, apparaît de manière évidente dans l’enseignement conciliaire suivant : “La mission propre que le Christ a confiée à son Église n’est ni d’ordre politique, ni d’ordre économique ou social : le but qu’il lui a fixé est d'ordre religieux” (cf. "Gaudium et Spes", 42). [...]

Une interprétation de rupture moins lourde au point de vue doctrinal s’est manifestée dans le domaine pastoral-liturgique. On peut mentionner, à ce sujet, la diminution du caractère sacré et sublime de la liturgie et l’introduction d’éléments gestuels plus anthropocentriques.

Ce phénomène apparaît clairement dans trois pratiques liturgiques très connues et que l’on rencontre dans la quasi-totalité des paroisses du monde catholique : la disparition presque totale de l’utilisation du latin ; le fait que l’on reçoit le corps eucharistique du Christ directement dans la main et debout ; et le fait que l’on célèbre le sacrifice eucharistique en formant un cercle fermé dans lequel le prêtre et l’assemblée ne cessent de se regarder mutuellement.

Se tourner tous dans la même direction pour prier est une façon corporelle et symbolique plus naturelle d’exprimer cette vérité : tous sont tournés spirituellement vers Dieu dans le culte public. Ne pas le faire contredit la pratique observée par Jésus lui-même et par ses apôtres dans la prière publique, que ce soit au temple ou à la synagogue. De plus cela contredit le témoignage unanime des Pères de l’Église et de toute la tradition postérieure de l’Église en Orient et en Occident.

Ces trois pratiques pastorales et liturgiques - qui constituent une rupture éclatante avec les normes en matière de prière conservées par les générations de fidèles catholiques pendant un millénaire au moins - ne trouvent aucun appui dans les textes conciliaires. Au contraire elles sont plutôt en contradiction avec un texte spécifique du concile (à propos du latin : cf. "Sacrosanctum Concilium", 36 et 54) et avec la "mens", la véritable intention des pères conciliaires, comme on peut le vérifier dans les actes du concile.

*

Dans le tapage herméneutique des interprétations contradictoires et dans la confusion des applications pastorales et liturgiques, c’est le concile lui-même, en accord avec le pape, qui apparaît comme le seul interprète authentique des textes conciliaires.

On pourrait établir une analogie avec le climat herméneutique confus qui régnait aux premiers siècles de l’Église en raison d’interprétations bibliques et doctrinales arbitraires provenant de groupes hétérodoxes. Dans son célèbre ouvrage "De præscriptione hæreticorum" Tertullien pouvait opposer aux hérétiques de diverses tendances le fait que seule l’Église possède la "præscriptio", c’est-à-dire que seule l’Église est la légitime propriétaire de la foi, de la parole de Dieu et de la tradition. Cela permet à l’Église, dans les controverses relatives à la véritable interprétation, de repousser les hérétiques. D’après Tertullien, seule l’Église peut dire : “Ego sum hæres Apostolorum”, je suis l’héritière des apôtres. Pour parler par analogie, seul le magistère suprême du pape ou d’un éventuel concile œcuménique à venir pourra dire : “Ego sum hæres Concilii Vaticani II”.

Au cours des dernières décennies il a existé - et il existe encore à l’heure actuelle - au sein de l’Église des groupes qui ont énormément abusé du caractère pastoral du concile et de ses textes, textes écrits en fonction de cette intention pastorale, puisque le concile ne voulait pas présenter ses enseignements comme définitifs ou irréformables. Du fait même de la nature pastorale des textes du concile, il est évident que ces textes sont par principe susceptibles de compléments et de nouvelles précisions doctrinales. Si l’on tient compte de l’existence désormais pluri-décennale d’interprétations erronées au point de vue doctrinal et pastoral et contraires à la continuité bimillénaire de la doctrine et de la prière de la foi, on comprend qu’une intervention du magistère pontifical, spécifique et faisant autorité, est nécessaire et urgente pour assurer une interprétation authentique des textes conciliaires, avec des compléments et des précisions doctrinales : une sorte de "Syllabus" des erreurs en matière d'interprétation du concile Vatican II.

Un nouveau Syllabus est nécessaire, dirigé cette fois non pas tellement contre les erreurs provenant de l’extérieur de l’Église, mais contre celles que répandent à l’intérieur de l’Église ceux qui soutiennent la thèse de la discontinuité et de la rupture, avec ses applications doctrinales, liturgiques et pastorales.

Un tel Syllabus devrait être composé de deux parties : une partie qui signalerait les erreurs et une partie positive contenant des propositions d’éclaircissements, de compléments et de précisions doctrinales.

*

On constate l’existence de deux groupes qui soutiennent la théorie de la rupture. L’un de ces groupes essaie de "protestantiser" doctrinalement, liturgiquement et pastoralement la vie de l’Église. Du côté opposé il y a ces mouvements traditionnalistes qui, au nom de la tradition, rejettent le concile et se soustraient à la soumission au magistère suprême et vivant de l’Église, au chef visible de l’Église, au vicaire du Christ sur terre, et ne se soumettent pour le moment qu’au chef invisible de l’Église, en attendant des jours meilleurs. [...]

Il y a eu, au fond, deux obstacles qui se sont opposés à ce que la véritable intention du concile et son magistère puissent porter des fruits abondants et durables.

Le premier se trouvait hors de l’Église, dans le violent processus de révolution culturelle et sociale des années 60 qui, comme tout phénomène social fort, s’est répandu dans l’Église en transmettant son esprit de rupture à de vastes ensembles de personnes et d’institutions.

L’autre obstacle consistait en un manque de pasteurs de l’Église à la fois savants et intrépides, prêts à défendre la pureté et l’intégrité de la foi et de la vie liturgique et pastorale, en ne se laissant influencer ni par les louanges ni par la crainte.

Déjà le concile de Trente affirmait dans l’un de ses derniers décrets portant sur la réforme générale de l’Église : “Le saint synode, préoccupé par les maux très graves qui tourmentent l’Église, ne peut pas ne pas rappeler que ce qui est le plus nécessaire à l’Église de Dieu, c’est de choisir des pasteurs excellents et capables ; et cela d’autant plus que Notre Seigneur Jésus-Christ demandera compte du sang des brebis qui auraient été amenées à mourir en raison du mauvais gouvernement de pasteurs négligents et oublieux de leur devoir” (Session XXIV, Décret "De reformatione", canon 1).

Le concile ajoutait : “Quant à tous ceux qui, pour quelque raison que ce soit, ont reçu du Saint-Siège un droit d’intervention dans la promotion des futurs prélats, ou à ceux qui y prendront part d’une autre manière, le saint concile les exhorte et les met en garde pour qu’ils se rappellent avant tout qu’ils ne peuvent rien faire de plus utile pour la gloire de Dieu et le salut des peuples que de s’employer à choisir des pasteurs bons et capables de gouverner l’Église”.

Un Syllabus conciliaire ayant valeur doctrinale est donc vraiment nécessaire ; d’autre part il faut qu’augmente le nombre de pasteurs saints, courageux et profondément enracinés dans la tradition de l’Église, dépourvus de toute espèce d’esprit de rupture, que ce soit dans le domaine doctrinal ou dans le domaine liturgique.

Ces deux éléments sont la condition indispensable pour que la confusion doctrinale, liturgique et pastorale diminue notablement et que l’œuvre pastorale du concile Vatican II puisse porter des fruits nombreux et durables dans l’esprit de la tradition, qui nous rattache à l’esprit qui a régné en tout temps, partout et chez tous les vrais fils de l’Église catholique, qui est la seule et la vraie Église de Dieu sur terre.

__________


Partie du texte intégral de la conférence de l’évêque Athanasius Schneider, donnée à Rome le 17 décembre 2010 :


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Message par Francesco Sam 15 Jan 2011 - 2:04

Texte tres intéressant et révélateur.


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