Le talmud sur la sainte-famille - témoin de l`hostilité du clergé juif de l`époque
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Le talmud sur la sainte-famille - témoin de l`hostilité du clergé juif de l`époque
Les sources juives : Le Talmud
Avertissement
Les extraits ci-dessous appartiennent à la polémique juive anti-chrétienne et sont cités sur cette page comme témoignages historiques de la vie du Christ, provenant d'une source à priori défavorable.
Dans le contexte actuel du dialogue entre les religions défendu par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI auquel adhère EBIOR, ces textes ne peuvent en aucun cas être utilisés dans le cadre d'une polémique anti-juive. Car le regard du judaïsme contemporain sur Jésus et sur le christianisme a également changé. Citons en autre l'engagement de Joshua Abraham HESCHEL (1907-1972) dans le dialogue judéo-chrétien qui influença le concile Vatican II.
Le Talmud
Le Talmud (en hébreu, "enseignement") constitue le fondement des traditions juives. Il est composé de
la Mishna, codification de la loi orale réalisée en Palestine vers 200-220 après Jésus-Christ par Rabbi Yehuda ha Nassi appelé simplement RABBI. Elle est presque entièrement consacrée aux discussions rabbiniques sur les obligations religieuses, appelée la Halakhah et contient les traditions des Tannaim (« ceux qui enseignent »), environ cent cinquante sages ayant vécu entre 300 avant Jésus-Christ et 200 après Jésus-Christ. Elle constitue le document religieux le plus important après la Bible et comporte six ordres, divisés en 63 traités, eux-mêmes divisés en chapitres, subdivisés en paragraphes. Voici un bref résumé du contenu, en insistant sur les textes cités ci-dessous :
ordre Zeraïm sur les bénédictions , les prières quotidiennes et l’agriculture : onze traités dont
Berakhot : premier traité en neuf chapitres sur les prières et les offices quotidiens
ordre Moed sur le shabbat, les fêtes et les jours de jeûne : douze traités dont
Shabbat : premier traité en 24 chapitres, consacrés aux travaux interdits ce jour-là
Taanith : neuvième traité en quatre chapitres, sur les jours de jeune réguliers et extraordinaires
Hagigah : douzième traité en trois chapitres sur les fêtes de pèlerinage
Ordre Nachim sur le mariage et le divorce : sept traités dont
Sotah : cinquième traité en neuf chapitres, sur l’infidélité conjugale
Gittin : sixième traité en onze chapitres, sur les lois relatives au divorce
Ordre Nezikin sur les lois civiles et criminelles : dix traités dont
Sanhedrin : quatrième traité en onze chapitres, sur la création et le fonctionnement des tribunaux
Avod Zarah : huitième traité en cinq chapitres, sur la conduite à l’égard de l’idolâtrie et des idolâtres
Ordre Kodachim sur les sacrifices, le Temple et l’abattage rituel
Ordre Tohorot sur les lois de pureté et d’impureté.
la Gemara, commentaires sur la Mishna écrits par les Amoraim, « les interprètes », près de deux mille sages palestiniens et babyloniens actifs jusque vers 500 après Jésus-Christ.. On y retrouve, en plus de parties halachiques, des anecdotes, des paroles de rabbins ou des récits, appelés l'Aggadah. En cas de divergence, la Mishnah l’emporte sur la Gemara
Il existe deux versions du Talmud contenant pratiquement la même Mishna mais présentant des Gemara différentes :
le Talmud de Palestine (improprement appelé Talmud de Jérusalem car il fut édité à Césarée, Sephoris et Tibériade), le plus court, composé en araméen occidental entre le IIIème et le Vème siècle. Il ne possède pas de Gemara pour les ordres Kodachim et Tohorot et développe surtout les parties halachiques.
le Talmud de Babylone, le plus long et faisant autorité, achevé au Vème siècle. Écrit en un mélange d’araméen oriental et d’hébreu, il développe surtout les parties haggadiques. C’est une œuvre gigantesque, comportant cinq mille neuf cents folios, imprimés recto-verso !
Parmi tous les commentaires du Talmud, celui de Rachi qui vécut à Troyes en Champagne de 1040 à 1105 est le plus important et reste un outil indispensable même à l'heure actuelle. Il suscita à son tour des commentaires ultérieurs appelés Tosafot. Dans les premières éditions imprimées datant du XVIème siècle, les passages faisant allusion à Jésus furent censurés. Ne figurant que dans des manuscrits (codex de Munich, de Vienne), ils sont connus sous le nom de Hesronoth Hashass et furent publiés au cours du XIXème siècle par G.DALMAN.
Les extraits, cités ci-dessous, sont tirés de Jean-Pierre OSIER, L'Évangile du Ghetto, Berg International, Paris, 1984.
Une vingtaine d'allusions possibles à Jésus sont présentes dans le Talmud mais toujours de manière anecdotique et parfois sous un autre nom. Elles nécessitent donc une interprétation préalable.
Témoignages directs
La mort de Jésus (Sanhédrin, 43a)
"La tradition rapporte : la veille de la Pâque, on a pendu Jésus. Un héraut marcha devant lui durant quarante jours disant : il sera lapidé parce qu’il a pratiqué la magie et trompé et égaré Israël. Que ceux qui connaissent le moyen de le défendre viennent et témoignent en sa faveur. Mais on ne trouva personne qui témoignât en sa faveur et donc on le pendit la veille de la Pâque. Ulla dit : — Croyez-vous que Jésus de Nazareth était de ceux dont on recherche ce qui peut leur être à décharge ? C'était un séducteur ! et la Torah dit : tu ne l'épargneras pas et tu ne l'excuseras pas (Deutéronome 13,9)... Une tradition rapporte : Jésus avait cinq disciples, Mattai, Naqi, Netser, Boni et Todah"
C'est l'extrait le plus clair et le plus intéressant qui nous rapporte l'origine (Nazareth) et la mort de Jésus-Christ. Celle-ci, non seulement est affirmée comme un fait mais est approuvée officiellement (présence d'un héraut) sous l'accusation de sorcellerie et de tromperie du peuple. Cependant il ne fut pas condamné à la lapidation mais à la pendaison (à la croix), châtiment réservé d'ordinaire aux criminels. Aucune explication n'est donnée à ce changement.
De plus la date indiquée (14 Nisan : veille de la Pâque) correspond aux indications chronologiques de l'évangile de saint Jean (19, 14.31.42: la Préparation [de la Päque])
Mais deux points restent à mentionner :
le nombre de disciples, cinq au lieu de douze (Mattai est-il Matthieu ?)
Les sources juives ne mentionnent jamais les Romains en relation avec Jésus. Or les autorités juives auraient pu rejeter sur eux la responsabilité de l'exécution du Christ et se disculper de cette manière. De plus les motifs invoqués - idolâtrie, magie, hérésie - sont uniquement d'ordre religieux, en accord avec la foi d'Israël.
Tout cela concorde avec le Nouveau Testament qui insiste également sur le rôle des autorités juives (les sadducéens, majoritaires au Sanhédrin et non les pharisiens, pourtant seul groupe juif survivant après la destruction du Temple) ainsi que sur les motifs religieux (Mt 26,62-66 ; Jn 8,52-53).
Il faut donc rejeter les théories modernes qui rendent les Romains seuls responsables ou qui évoquent uniquement des raisons socio-économiques liées à la gestion du Temple. Bien entendu il faut également rejeter les anciennes conceptions théologiques qui considérait le peuple juif comme "déicide", responsable à jamais car il n'y a pas eu d'intention coupable aux yeux de Dieu. (Lc 23,34 ; Ac 3,16-17)
Jésus, traité d'idolâtre
Sanhédrin 103 a
"... Car tu n'auras pas un fils ou un disciple qui gâte son plat publiquement en le relevant trop d'ingrédients étrangers, comme Jésus de Nazareth"
Berakhot 17a
"... puissions-nous n'avoir ni fils ni disciple qui gâte son plat publiquement en le relevant trop d'ingrédients étrangers comme le Nazaréen"
Jésus, traité de sorcier, de magicien et de séducteur du peuple
Sanhedrin 107 b et Sotah 47 a
« Les maîtres ont enseigné : Que ta gauche repousse sans cesse et que ta main droite rapproche non point comme Elishah qui repoussa Gehazi des deux mains ni comme Rabbi Yehoshuah ben Perahia qui repoussa Jésus des deux mains.. Quel est le problème avec Rabbi Yehoshuah ben Perahia ? Lorsque le roi Jannée tua les rabbins, Rabbi Yehoshuah ben Perahia et Jésus partirent à Alexandrie d'Egypte... Yehoshuah lui dit : Repens-toi ! Il lui répliqua : — Voici la tradition que j'ai reçue de toi : on ne donne pas les moyens de se repentir à quiconque pèche et entraîne maints autres à pécher ! Il a été dit : Jésus pratiquait la sorcellerie, il a séduit et égaré Israël".
Le roi Alexandre Jannée fit exécuter en effet de nombreux pharisiens mais il régna un siècle avant le Christ, à moins qu'il ne s'agisse d'une confusion avec le roi Hérode. Le séjour en Égypte, pays qui avait une réputation de magie, peut être une déformation de la fuite de la sainte Famille. En tout cas la tradition juive a toujours considéré Jésus comme un grand magicien, usant de ses pouvoirs pour tromper le peuple.
témoignages indirects
ben StadaSanhedrin 67a
Après une discussion sur la procédure à suivre pour obtenir des témoignages à charge : mettre des témoins à l'extérieur d'une maison et interroger le prévenu à l'intérieur.
"C'est ainsi que l'on procéda avec Ben Stada à Lod et ils le pendirent la veille de Pâque. Ben Stada était le fils de Pandera. Rabbi Hisda dit : — Le mari était Stada, l'amant, c'était Pandera. Le mari c'était Paphos ben Yehudah. Mais sa mère c'était Stada. Sa mère c'était Myriam, la coiffeuse pour dames : comme on dirait à Pumbaditha : infidèle fut-elle à son mari. "
Shabbat 104b
"Rabbi Eliezer demanda aux Sages : "Ben Stada n'a-t-il pas rapporté d'Egypte des sortilèges dans une incision de sa propre chair ? Il était fou, lui répondirent-ils, on ne saurait tirer des preuves d'un fou !
Ben Stada était le fils de Pandera. Rabbi Hisda dit : — Le mari était Stada, l'amant, c'était Pandéra. Le mari c'était Paphos ben Yehudah. Stada était sa mère. Sa mère c'était Myriam, la coiffeuse pour dames : comme on dirait à Pumbaditha : infidèle (stath) fut-elle (ha) à son mari."
Le Talmud appelle souvent Jésus du côté de sa mère, le fils de Myriam (Marie), la coiffeuse pour dame, femme de Paphos ben Yehudah, à qui elle fut infidèle d'où son surnom de Stada et l'expression ben Stada, soit le fils de l'infidèle, le bâtard.
du côté de son père, ben Pandera, le fils de Pandera, l'amant de Myriam.
La précision selon laquelle Jésus aurait développé des sortilèges en Egypte en les cousant sous sa propre peau sera développée ultérieurement dans les Toledoth Yeshuh mais d'une manière différente.
Cette légende d'un Jésus, enfant illégitime qui a tiré ses pouvoirs magiques d'un séjour en Égypte fut reprise par le philosophe grec anti-chrétien Celse, vers 180, ce qui prouve son ancienneté.
" La mère de Jésus a été chassée par le charpentier qui l'avait demandée en mariage, pour avoir été convaincue d'adultère et être devenue enceinte des œuvres d'un soldat romain nommé "Panthera". Séparée de son époux, elle donna naissance à Jésus, un bâtard. La famille étant pauvre, Jésus fut envoyé chercher du travail en Égypte ; et lorsqu'il y fut, il y acquit certains pouvoirs magiques que les Égyptiens se vantaient de posséder" (Contra Celsum, I 32 5).
Mais le Talmud parle d'un juif nommé Pandera et non d'un soldat romain surnommé Panthera.
la légende de Myriam, la coiffeuse pour dames Gittin 90 a
« On rapporte : Rabbi Meir disait : — De même qu'il y a diversité d'opinions en matière de nourriture, de même en matière de femmes. Il y a l'homme qui a un verre dans lequel une mouche est tombée : il l'ôte mais ne boit point : telle était la conduite de Paphos ben Yehudah qui fermait sa porte sur sa femme et sortait.
Commentaire de Rashi : — Paphos ben Yehudah était l'époux de Myriam, la coiffeuse pour dames. Lorsqu'il sortait de chez lui pour aller dans la rue, il fermait la porte à clef pour qu'elle ne parle à personne. Cette conduite inconvenante fut la source de la haine qui s'introduisit entre eux et qui l'amena à commettre l'adultère. »
L'adultère de Myriam est expliquée par le comportement excessif de son mari.
Hagigah 4b
... [Rabbi Joseph] dit : Y a-t-il quelqu'un qui soit parti sans que soit venu son temps ? Non, si ce n'est le cas de Rab Bibi bar Abbai. L'ange de la mort se trouva avec lui. L'ange dit à son messager : — Va me quérir Myriam, la coiffeuse pour dames ! Il alla et ramena Myriam l'enseignante des petits. L'ange lui dit : — J'avais dit Myriam, la coiffeuse pour dames. Le messager répondit : — S'il en est ainsi, je vais la ramener ! L'ange conclut : — Puisque tu l'as amenée qu'elle fasse partie du nombre des morts. »
Tossafot Hagigah 4 b.
« L'ange de la mort se trouva avec lui : il rapporta ce qui lui était arrivé déjà : car ce cas était celui de Myriam, coiffeuse pour dames à l'époque du second Temple, mère d' "un tel" (Yeshuh dans le manuscrit de Venise 1546) comme on le rapporte dans Shabbath ».
Tossafot Shabbath 104 b.
« Ben Stada : Rabbenu Tam dit : — Ce Ben Stada n'était pas Jésus de Nazareth, car nous disons ici que Ben Stada vivait à l'époque de Paphos ben Yehudah, lui-même vivant du temps de Rabbi Aqiba, comme on le prouve dans le dernier chapitre de Berakhoth (61 b) ; mais Jésus vivait à l'époque de Yehoshuah ben Perahia comme le montre le dernier chapitre de Sotah (47 a) : ni comme Rabbi Yehoshuah ben Perahia qui repoussa Jésus des deux mains et Rabbi Yehoshuah vivait longtemps avant Rabbi Aqiba. Sa mère était Myriam coiffeuse pour dames et ce qu'on dit dans le premier chapitre de Hagigah : Rab Bibi se trouva avec l'ange de la mort etc., il dit à son messager : — Va me quérir Myriam, la coiffeuse pour dames. Voilà qui signifie qu'à l'époque de Rab Bibi il y avait une Myriam, coiffeuse pour dames. C'était une autre Myriam ou l'ange de la mort rapportait à Rab Bibi une histoire qui s'était passée il y avait déjà longtemps. »
Ce commentaire ultérieur rejette l'assimilation traditionnelle Jésus = ben Stada en se basant sur la chronologie. Car Paphos ben Yehudah, le mari de Myriam la coiffeuse pour dames vivait à l'époque du rabbin Aqiba (45-135), mort martyr lors de la seconde révolte juive contre Rome, soit un siècle après le Christ.
autres témoignages indirects : Balaam
Talmud de Jérusalem Taanith 65 b.
« Rabbi Abahu dit : — Si un homme te dit : je suis Dieu, il ment, je suis le fils de l'homme, il le regrettera ; moi je monte au ciel, il le dit mais il n'y arrivera pas. »
La référence au fils de l'homme et à la montée au ciel ne peut désigner que Jésus qui n'est pas nommé explicitement.
Sanhedrin 106 b.
« Cet hérétique dit à Rabbi Hanania : — Sais-tu quel est l'âge de Balaam ? Il lui répondit : — Il n'y a rien d'écrit là-dessus, mais de ce qui est écrit : ces hommes de sang et de fraude, ils n'atteindront pas la moitié de leur jour (Psaumes 55,24) on tire qu'il avait trente-trois ou trente-quatre ans. L'hérétique lui dit : — Belle réponse ! j'ai vu un livre relatif à Balaam où il était écrit : Balaam l'infirme, avait trente-trois ans lorsque le bandit Pinhas le tua. ...
Hélas qui survivra au fait qu'il se fasse Dieu ? (Nombres 24,23). Resh Lakish dit : — Qui se ressuscitera en invoquant le Nom de Dieu ? »
Commentaire de Rashi : — Balaam qui se ressuscite en invoquant le Nom de Dieu se divinise. Ou encore : — Qui se ressuscite en invoquant le nom de Dieu, c'est-à-dire : malheur à ces hommes qui se ressuscitent et s'élèvent eux-mêmes en ce monde, ôtent le joug de la Torah de leur cou et se métamorphosent eux-mêmes.»
Les mentions de l'âge (33 ans) et surtout celle de la résurrection permettent d'assimiler Balaam à Jésus mais celui-ci n'est pas tué par un brigand dans les autres textes du Talmud !
Gittin 56 b-57 a.
« Onkelos bar Kalonykos, fils de la sœur de Titus, désirait se convertir au judaïsme.
... Il évoqua Balaam à l'aide d'un sortilège et lui demanda : — Qui est estimé en ce monde ? — Les Israélites ! lui répondit l'autre. — Eh quoi si je me lie à eux ? — Tu n 'auras cure de leur bien-être ni de leur bonheur au cours de ton existence ! (Deutéronome 23,7). Onkelos lui demanda : — En quoi consiste ta condamnation ? Balaam répondit : — A des éjaculats bouillants !
Onkelos évoqua Jésus à l'aide d'un sortilège : Qui est estimé en ce monde ? lui demanda-t-il. — Les Israélites ! répondit Jésus. — Eh quoi si je me lie à eux ?
Recherche leur bien non leur mal ; quiconque y touche c'est comme s'il touchait à la prunelle de son œil ! — Quel est ton châtiment ? demanda-t-il à Jésus. — La crotte bouillante, car on dit : qui tourne en dérision les paroles des Sages est condamné à la crotte bouillante. Considère la différence entre les pécheurs d'Israël et les prophètes des nations du monde !»
La condamnation des hérétiques à séjourner aux enfers dans des excréments est traditionnelle dans la littérature juive. Dans ce texte-ci, Balaam et Jésus sont deux personnages distincts.
autres témoignages indirects : les disciples de JésusTalmud Jérusalem Shabbath 14 d.
« Une fois Rabbi Eleazar ben Damah fut mordu par un serpent. Jacob, habitant de Kephar Sama, vint au nom de Jésus ben Pandera le soigner, mais Rabbi Ismael l'en empêcha. Eleazar objecta : — Moi je fournis une preuve qu'il pourra me guérir. Il n'eut pas le temps d'en fournir la preuve avant de mourir»
Talmud Jérusalem Zarah 40 d.
Son petit-fils avait avalé quelque chose. Un homme vint et se mit à murmurer au nom de Jésus ben Pandera et il guérit. Quand il fut sorti, Jehoshuah ben Levi lui dit : — Qu'as-tu dit sur lui ? — Un certain mot ! répondit-il. — Que lui serait-il arrivé s'il était mort sans avoir entendu ce mot ? — Il lui serait arrivé comme une erreur qui provient du Souverain ! (Ecclesiaste 10,5).
Lorsqu'il est question de ses disciples (des hommes !), Jésus est surnommé ben Pandera.
Conclusion
Malgré leur caractère anecdotique, hostile et contradictoire, les allusions du Talmud permettent d'affirmer que les rabbins des premiers siècles considéraient l'existence de Jésus, ses paroles et ses prodiges comme des faits avérés, aux conséquences funestes certes mais sans contestation aucune.
A la différence des passages de Flavius Josèphe, on ne peut pas les considérer comme des interpolations chrétiennes postérieures, bien du contraire, en raison de leur caractère violent et blasphématoire pour les premiers chrétiens justement.
Auteur : Fernand LEMOINE
© EBIOR [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Date : 26/12/05
Avertissement
Les extraits ci-dessous appartiennent à la polémique juive anti-chrétienne et sont cités sur cette page comme témoignages historiques de la vie du Christ, provenant d'une source à priori défavorable.
Dans le contexte actuel du dialogue entre les religions défendu par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI auquel adhère EBIOR, ces textes ne peuvent en aucun cas être utilisés dans le cadre d'une polémique anti-juive. Car le regard du judaïsme contemporain sur Jésus et sur le christianisme a également changé. Citons en autre l'engagement de Joshua Abraham HESCHEL (1907-1972) dans le dialogue judéo-chrétien qui influença le concile Vatican II.
Le Talmud
Le Talmud (en hébreu, "enseignement") constitue le fondement des traditions juives. Il est composé de
la Mishna, codification de la loi orale réalisée en Palestine vers 200-220 après Jésus-Christ par Rabbi Yehuda ha Nassi appelé simplement RABBI. Elle est presque entièrement consacrée aux discussions rabbiniques sur les obligations religieuses, appelée la Halakhah et contient les traditions des Tannaim (« ceux qui enseignent »), environ cent cinquante sages ayant vécu entre 300 avant Jésus-Christ et 200 après Jésus-Christ. Elle constitue le document religieux le plus important après la Bible et comporte six ordres, divisés en 63 traités, eux-mêmes divisés en chapitres, subdivisés en paragraphes. Voici un bref résumé du contenu, en insistant sur les textes cités ci-dessous :
ordre Zeraïm sur les bénédictions , les prières quotidiennes et l’agriculture : onze traités dont
Berakhot : premier traité en neuf chapitres sur les prières et les offices quotidiens
ordre Moed sur le shabbat, les fêtes et les jours de jeûne : douze traités dont
Shabbat : premier traité en 24 chapitres, consacrés aux travaux interdits ce jour-là
Taanith : neuvième traité en quatre chapitres, sur les jours de jeune réguliers et extraordinaires
Hagigah : douzième traité en trois chapitres sur les fêtes de pèlerinage
Ordre Nachim sur le mariage et le divorce : sept traités dont
Sotah : cinquième traité en neuf chapitres, sur l’infidélité conjugale
Gittin : sixième traité en onze chapitres, sur les lois relatives au divorce
Ordre Nezikin sur les lois civiles et criminelles : dix traités dont
Sanhedrin : quatrième traité en onze chapitres, sur la création et le fonctionnement des tribunaux
Avod Zarah : huitième traité en cinq chapitres, sur la conduite à l’égard de l’idolâtrie et des idolâtres
Ordre Kodachim sur les sacrifices, le Temple et l’abattage rituel
Ordre Tohorot sur les lois de pureté et d’impureté.
la Gemara, commentaires sur la Mishna écrits par les Amoraim, « les interprètes », près de deux mille sages palestiniens et babyloniens actifs jusque vers 500 après Jésus-Christ.. On y retrouve, en plus de parties halachiques, des anecdotes, des paroles de rabbins ou des récits, appelés l'Aggadah. En cas de divergence, la Mishnah l’emporte sur la Gemara
Il existe deux versions du Talmud contenant pratiquement la même Mishna mais présentant des Gemara différentes :
le Talmud de Palestine (improprement appelé Talmud de Jérusalem car il fut édité à Césarée, Sephoris et Tibériade), le plus court, composé en araméen occidental entre le IIIème et le Vème siècle. Il ne possède pas de Gemara pour les ordres Kodachim et Tohorot et développe surtout les parties halachiques.
le Talmud de Babylone, le plus long et faisant autorité, achevé au Vème siècle. Écrit en un mélange d’araméen oriental et d’hébreu, il développe surtout les parties haggadiques. C’est une œuvre gigantesque, comportant cinq mille neuf cents folios, imprimés recto-verso !
Parmi tous les commentaires du Talmud, celui de Rachi qui vécut à Troyes en Champagne de 1040 à 1105 est le plus important et reste un outil indispensable même à l'heure actuelle. Il suscita à son tour des commentaires ultérieurs appelés Tosafot. Dans les premières éditions imprimées datant du XVIème siècle, les passages faisant allusion à Jésus furent censurés. Ne figurant que dans des manuscrits (codex de Munich, de Vienne), ils sont connus sous le nom de Hesronoth Hashass et furent publiés au cours du XIXème siècle par G.DALMAN.
Les extraits, cités ci-dessous, sont tirés de Jean-Pierre OSIER, L'Évangile du Ghetto, Berg International, Paris, 1984.
Une vingtaine d'allusions possibles à Jésus sont présentes dans le Talmud mais toujours de manière anecdotique et parfois sous un autre nom. Elles nécessitent donc une interprétation préalable.
Témoignages directs
La mort de Jésus (Sanhédrin, 43a)
"La tradition rapporte : la veille de la Pâque, on a pendu Jésus. Un héraut marcha devant lui durant quarante jours disant : il sera lapidé parce qu’il a pratiqué la magie et trompé et égaré Israël. Que ceux qui connaissent le moyen de le défendre viennent et témoignent en sa faveur. Mais on ne trouva personne qui témoignât en sa faveur et donc on le pendit la veille de la Pâque. Ulla dit : — Croyez-vous que Jésus de Nazareth était de ceux dont on recherche ce qui peut leur être à décharge ? C'était un séducteur ! et la Torah dit : tu ne l'épargneras pas et tu ne l'excuseras pas (Deutéronome 13,9)... Une tradition rapporte : Jésus avait cinq disciples, Mattai, Naqi, Netser, Boni et Todah"
C'est l'extrait le plus clair et le plus intéressant qui nous rapporte l'origine (Nazareth) et la mort de Jésus-Christ. Celle-ci, non seulement est affirmée comme un fait mais est approuvée officiellement (présence d'un héraut) sous l'accusation de sorcellerie et de tromperie du peuple. Cependant il ne fut pas condamné à la lapidation mais à la pendaison (à la croix), châtiment réservé d'ordinaire aux criminels. Aucune explication n'est donnée à ce changement.
De plus la date indiquée (14 Nisan : veille de la Pâque) correspond aux indications chronologiques de l'évangile de saint Jean (19, 14.31.42: la Préparation [de la Päque])
Mais deux points restent à mentionner :
le nombre de disciples, cinq au lieu de douze (Mattai est-il Matthieu ?)
Les sources juives ne mentionnent jamais les Romains en relation avec Jésus. Or les autorités juives auraient pu rejeter sur eux la responsabilité de l'exécution du Christ et se disculper de cette manière. De plus les motifs invoqués - idolâtrie, magie, hérésie - sont uniquement d'ordre religieux, en accord avec la foi d'Israël.
Tout cela concorde avec le Nouveau Testament qui insiste également sur le rôle des autorités juives (les sadducéens, majoritaires au Sanhédrin et non les pharisiens, pourtant seul groupe juif survivant après la destruction du Temple) ainsi que sur les motifs religieux (Mt 26,62-66 ; Jn 8,52-53).
Il faut donc rejeter les théories modernes qui rendent les Romains seuls responsables ou qui évoquent uniquement des raisons socio-économiques liées à la gestion du Temple. Bien entendu il faut également rejeter les anciennes conceptions théologiques qui considérait le peuple juif comme "déicide", responsable à jamais car il n'y a pas eu d'intention coupable aux yeux de Dieu. (Lc 23,34 ; Ac 3,16-17)
Jésus, traité d'idolâtre
Sanhédrin 103 a
"... Car tu n'auras pas un fils ou un disciple qui gâte son plat publiquement en le relevant trop d'ingrédients étrangers, comme Jésus de Nazareth"
Berakhot 17a
"... puissions-nous n'avoir ni fils ni disciple qui gâte son plat publiquement en le relevant trop d'ingrédients étrangers comme le Nazaréen"
Jésus, traité de sorcier, de magicien et de séducteur du peuple
Sanhedrin 107 b et Sotah 47 a
« Les maîtres ont enseigné : Que ta gauche repousse sans cesse et que ta main droite rapproche non point comme Elishah qui repoussa Gehazi des deux mains ni comme Rabbi Yehoshuah ben Perahia qui repoussa Jésus des deux mains.. Quel est le problème avec Rabbi Yehoshuah ben Perahia ? Lorsque le roi Jannée tua les rabbins, Rabbi Yehoshuah ben Perahia et Jésus partirent à Alexandrie d'Egypte... Yehoshuah lui dit : Repens-toi ! Il lui répliqua : — Voici la tradition que j'ai reçue de toi : on ne donne pas les moyens de se repentir à quiconque pèche et entraîne maints autres à pécher ! Il a été dit : Jésus pratiquait la sorcellerie, il a séduit et égaré Israël".
Le roi Alexandre Jannée fit exécuter en effet de nombreux pharisiens mais il régna un siècle avant le Christ, à moins qu'il ne s'agisse d'une confusion avec le roi Hérode. Le séjour en Égypte, pays qui avait une réputation de magie, peut être une déformation de la fuite de la sainte Famille. En tout cas la tradition juive a toujours considéré Jésus comme un grand magicien, usant de ses pouvoirs pour tromper le peuple.
témoignages indirects
ben StadaSanhedrin 67a
Après une discussion sur la procédure à suivre pour obtenir des témoignages à charge : mettre des témoins à l'extérieur d'une maison et interroger le prévenu à l'intérieur.
"C'est ainsi que l'on procéda avec Ben Stada à Lod et ils le pendirent la veille de Pâque. Ben Stada était le fils de Pandera. Rabbi Hisda dit : — Le mari était Stada, l'amant, c'était Pandera. Le mari c'était Paphos ben Yehudah. Mais sa mère c'était Stada. Sa mère c'était Myriam, la coiffeuse pour dames : comme on dirait à Pumbaditha : infidèle fut-elle à son mari. "
Shabbat 104b
"Rabbi Eliezer demanda aux Sages : "Ben Stada n'a-t-il pas rapporté d'Egypte des sortilèges dans une incision de sa propre chair ? Il était fou, lui répondirent-ils, on ne saurait tirer des preuves d'un fou !
Ben Stada était le fils de Pandera. Rabbi Hisda dit : — Le mari était Stada, l'amant, c'était Pandéra. Le mari c'était Paphos ben Yehudah. Stada était sa mère. Sa mère c'était Myriam, la coiffeuse pour dames : comme on dirait à Pumbaditha : infidèle (stath) fut-elle (ha) à son mari."
Le Talmud appelle souvent Jésus du côté de sa mère, le fils de Myriam (Marie), la coiffeuse pour dame, femme de Paphos ben Yehudah, à qui elle fut infidèle d'où son surnom de Stada et l'expression ben Stada, soit le fils de l'infidèle, le bâtard.
du côté de son père, ben Pandera, le fils de Pandera, l'amant de Myriam.
La précision selon laquelle Jésus aurait développé des sortilèges en Egypte en les cousant sous sa propre peau sera développée ultérieurement dans les Toledoth Yeshuh mais d'une manière différente.
Cette légende d'un Jésus, enfant illégitime qui a tiré ses pouvoirs magiques d'un séjour en Égypte fut reprise par le philosophe grec anti-chrétien Celse, vers 180, ce qui prouve son ancienneté.
" La mère de Jésus a été chassée par le charpentier qui l'avait demandée en mariage, pour avoir été convaincue d'adultère et être devenue enceinte des œuvres d'un soldat romain nommé "Panthera". Séparée de son époux, elle donna naissance à Jésus, un bâtard. La famille étant pauvre, Jésus fut envoyé chercher du travail en Égypte ; et lorsqu'il y fut, il y acquit certains pouvoirs magiques que les Égyptiens se vantaient de posséder" (Contra Celsum, I 32 5).
Mais le Talmud parle d'un juif nommé Pandera et non d'un soldat romain surnommé Panthera.
la légende de Myriam, la coiffeuse pour dames Gittin 90 a
« On rapporte : Rabbi Meir disait : — De même qu'il y a diversité d'opinions en matière de nourriture, de même en matière de femmes. Il y a l'homme qui a un verre dans lequel une mouche est tombée : il l'ôte mais ne boit point : telle était la conduite de Paphos ben Yehudah qui fermait sa porte sur sa femme et sortait.
Commentaire de Rashi : — Paphos ben Yehudah était l'époux de Myriam, la coiffeuse pour dames. Lorsqu'il sortait de chez lui pour aller dans la rue, il fermait la porte à clef pour qu'elle ne parle à personne. Cette conduite inconvenante fut la source de la haine qui s'introduisit entre eux et qui l'amena à commettre l'adultère. »
L'adultère de Myriam est expliquée par le comportement excessif de son mari.
Hagigah 4b
... [Rabbi Joseph] dit : Y a-t-il quelqu'un qui soit parti sans que soit venu son temps ? Non, si ce n'est le cas de Rab Bibi bar Abbai. L'ange de la mort se trouva avec lui. L'ange dit à son messager : — Va me quérir Myriam, la coiffeuse pour dames ! Il alla et ramena Myriam l'enseignante des petits. L'ange lui dit : — J'avais dit Myriam, la coiffeuse pour dames. Le messager répondit : — S'il en est ainsi, je vais la ramener ! L'ange conclut : — Puisque tu l'as amenée qu'elle fasse partie du nombre des morts. »
Tossafot Hagigah 4 b.
« L'ange de la mort se trouva avec lui : il rapporta ce qui lui était arrivé déjà : car ce cas était celui de Myriam, coiffeuse pour dames à l'époque du second Temple, mère d' "un tel" (Yeshuh dans le manuscrit de Venise 1546) comme on le rapporte dans Shabbath ».
Tossafot Shabbath 104 b.
« Ben Stada : Rabbenu Tam dit : — Ce Ben Stada n'était pas Jésus de Nazareth, car nous disons ici que Ben Stada vivait à l'époque de Paphos ben Yehudah, lui-même vivant du temps de Rabbi Aqiba, comme on le prouve dans le dernier chapitre de Berakhoth (61 b) ; mais Jésus vivait à l'époque de Yehoshuah ben Perahia comme le montre le dernier chapitre de Sotah (47 a) : ni comme Rabbi Yehoshuah ben Perahia qui repoussa Jésus des deux mains et Rabbi Yehoshuah vivait longtemps avant Rabbi Aqiba. Sa mère était Myriam coiffeuse pour dames et ce qu'on dit dans le premier chapitre de Hagigah : Rab Bibi se trouva avec l'ange de la mort etc., il dit à son messager : — Va me quérir Myriam, la coiffeuse pour dames. Voilà qui signifie qu'à l'époque de Rab Bibi il y avait une Myriam, coiffeuse pour dames. C'était une autre Myriam ou l'ange de la mort rapportait à Rab Bibi une histoire qui s'était passée il y avait déjà longtemps. »
Ce commentaire ultérieur rejette l'assimilation traditionnelle Jésus = ben Stada en se basant sur la chronologie. Car Paphos ben Yehudah, le mari de Myriam la coiffeuse pour dames vivait à l'époque du rabbin Aqiba (45-135), mort martyr lors de la seconde révolte juive contre Rome, soit un siècle après le Christ.
autres témoignages indirects : Balaam
Talmud de Jérusalem Taanith 65 b.
« Rabbi Abahu dit : — Si un homme te dit : je suis Dieu, il ment, je suis le fils de l'homme, il le regrettera ; moi je monte au ciel, il le dit mais il n'y arrivera pas. »
La référence au fils de l'homme et à la montée au ciel ne peut désigner que Jésus qui n'est pas nommé explicitement.
Sanhedrin 106 b.
« Cet hérétique dit à Rabbi Hanania : — Sais-tu quel est l'âge de Balaam ? Il lui répondit : — Il n'y a rien d'écrit là-dessus, mais de ce qui est écrit : ces hommes de sang et de fraude, ils n'atteindront pas la moitié de leur jour (Psaumes 55,24) on tire qu'il avait trente-trois ou trente-quatre ans. L'hérétique lui dit : — Belle réponse ! j'ai vu un livre relatif à Balaam où il était écrit : Balaam l'infirme, avait trente-trois ans lorsque le bandit Pinhas le tua. ...
Hélas qui survivra au fait qu'il se fasse Dieu ? (Nombres 24,23). Resh Lakish dit : — Qui se ressuscitera en invoquant le Nom de Dieu ? »
Commentaire de Rashi : — Balaam qui se ressuscite en invoquant le Nom de Dieu se divinise. Ou encore : — Qui se ressuscite en invoquant le nom de Dieu, c'est-à-dire : malheur à ces hommes qui se ressuscitent et s'élèvent eux-mêmes en ce monde, ôtent le joug de la Torah de leur cou et se métamorphosent eux-mêmes.»
Les mentions de l'âge (33 ans) et surtout celle de la résurrection permettent d'assimiler Balaam à Jésus mais celui-ci n'est pas tué par un brigand dans les autres textes du Talmud !
Gittin 56 b-57 a.
« Onkelos bar Kalonykos, fils de la sœur de Titus, désirait se convertir au judaïsme.
... Il évoqua Balaam à l'aide d'un sortilège et lui demanda : — Qui est estimé en ce monde ? — Les Israélites ! lui répondit l'autre. — Eh quoi si je me lie à eux ? — Tu n 'auras cure de leur bien-être ni de leur bonheur au cours de ton existence ! (Deutéronome 23,7). Onkelos lui demanda : — En quoi consiste ta condamnation ? Balaam répondit : — A des éjaculats bouillants !
Onkelos évoqua Jésus à l'aide d'un sortilège : Qui est estimé en ce monde ? lui demanda-t-il. — Les Israélites ! répondit Jésus. — Eh quoi si je me lie à eux ?
Recherche leur bien non leur mal ; quiconque y touche c'est comme s'il touchait à la prunelle de son œil ! — Quel est ton châtiment ? demanda-t-il à Jésus. — La crotte bouillante, car on dit : qui tourne en dérision les paroles des Sages est condamné à la crotte bouillante. Considère la différence entre les pécheurs d'Israël et les prophètes des nations du monde !»
La condamnation des hérétiques à séjourner aux enfers dans des excréments est traditionnelle dans la littérature juive. Dans ce texte-ci, Balaam et Jésus sont deux personnages distincts.
autres témoignages indirects : les disciples de JésusTalmud Jérusalem Shabbath 14 d.
« Une fois Rabbi Eleazar ben Damah fut mordu par un serpent. Jacob, habitant de Kephar Sama, vint au nom de Jésus ben Pandera le soigner, mais Rabbi Ismael l'en empêcha. Eleazar objecta : — Moi je fournis une preuve qu'il pourra me guérir. Il n'eut pas le temps d'en fournir la preuve avant de mourir»
Talmud Jérusalem Zarah 40 d.
Son petit-fils avait avalé quelque chose. Un homme vint et se mit à murmurer au nom de Jésus ben Pandera et il guérit. Quand il fut sorti, Jehoshuah ben Levi lui dit : — Qu'as-tu dit sur lui ? — Un certain mot ! répondit-il. — Que lui serait-il arrivé s'il était mort sans avoir entendu ce mot ? — Il lui serait arrivé comme une erreur qui provient du Souverain ! (Ecclesiaste 10,5).
Lorsqu'il est question de ses disciples (des hommes !), Jésus est surnommé ben Pandera.
Conclusion
Malgré leur caractère anecdotique, hostile et contradictoire, les allusions du Talmud permettent d'affirmer que les rabbins des premiers siècles considéraient l'existence de Jésus, ses paroles et ses prodiges comme des faits avérés, aux conséquences funestes certes mais sans contestation aucune.
A la différence des passages de Flavius Josèphe, on ne peut pas les considérer comme des interpolations chrétiennes postérieures, bien du contraire, en raison de leur caractère violent et blasphématoire pour les premiers chrétiens justement.
Auteur : Fernand LEMOINE
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Date : 26/12/05
MichelT- Date d'inscription : 06/02/2010
Re: Le talmud sur la sainte-famille - témoin de l`hostilité du clergé juif de l`époque
En conclusion, toutes ces anecdotes blasphématoires au sujet de la Sainte Famille seraient une preuve que les hébreux de l'époque considéraient son existence comme absolument véridique et impossible à nier. Ne pouvant nier cette évidence, ils étaient réduits à la falsifier pour conserver des fidèles à leur religion. Excusez-moi, Je pense que ce genre d'écrits s'adressent à des personnes dont la foi est bien affermie car ils sont susceptibles de jeter le trouble dans l'esprit des personnes hésitantes. Il peut aussi y avoir des enfants qui parcourent notre forum.
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