"Père, entre tes mains, je remets mon esprit'

Les derniers mots prononcés par Jésus, il les puise dans le Psaume 3O. Il est inutile d'en dire plus, car c'est lui qui en est l'origine et qui a inspiré ces mots à David. Or, que dit encore ce psaume ? Il se poursuit ainsi:

06 En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
07 Je hais les adorateurs de faux dieux, et moi, je suis sûr du Seigneur.
08 Ton amour me fait danser de joie : tu vois ma misère et tu sais ma détresse.
09 Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi ; devant moi, tu as ouvert un passage.

Clairement, la mort au sens d'anéantissement n'existe pas : elle est seulement un passage. Quant aux mains de l'ennemi, selon ma compréhension, ce ne sont pas celles des Juifs qui l'ont livré, ni des Romains qui l'ont cloué sur le bois du supplice. L'ennemi, c'est l'Adversaire, c'est le diable, le semeur de désespoir, celui qui ment dans l'oreille de l'homme depuis le commencement.

Ces mots du Christ, je les ai reçus le jour de ma conversion et ils ont encore acquis, pour moi, un nouveau sens: celui de d'abandonner l'ancienne façon de penser, de considérer la réussite ou l'échec, ce qui faux et ce qui est vrai. Lorsque j'ai remis mon esprit, j'ai réalisé que, pour un homme malheureux, la vraie consolation ne vient pas d'être aimé, mais d'aimer.
Si le chagrin vous mine, essayez cette recette: allez vers plus malheureux que vous et faîtes votre possible pour le soulager, vous verrez dans l'après coup que c'est vous même qui vous trouverez consolé !

J'ai donc remis mon esprit, car j'avais vécu jusque-là de l'esprit du monde (celui qu'on nomme aujourd'hui "la modernité", alors que c'est le plus vieux mensonge dans toute l'histoire de l'humanité.) Le monde ment sur l'homme depuis que l'homme est homme. Mensonge subtil, puisqu'en niant Dieu, il oblige l'homme à s'aimer lui-même, à réussir par lui-même, à être heureux de bout en bout. Et lorsque la maladie apparaît, lorsque le malheur frappe, quiconque a cru le mensonge du monde... s'en retrouve écarté d'un seul coup. Restent le désespoir et le suicide. Car l'autre, le menteur, l'Adversaire, attend de l'autre côté l'âme qui s'est maudite... et c'est là que se trouve la mort ! Mais ceux qui ont cru ne meurent pas: ils trouvent le passage !