La condition du pécheur et l'oeuvre de la grâce
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La condition du pécheur et l'oeuvre de la grâce
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,27-32.
Jésus remarqua un publicain (collecteur d'impôts) du nom de Lévi assis à son bureau de publicain. Il lui dit : " Suis-moi."
Abandonnant tout, l'homme se leva et se mit à le suivre.
Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison ; il y avait une grande foule de publicains et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Je me suis dit qu'il est bien plus profitable pour moi de me savoir pécheur, de me reconnaître tel et d'avoir un effort à accomplir sur moi-même. Pourtant, cette notion de péché - qui avait suscité en moi une farouche répulsion, j'avais tenté, après ma conversion de l'éliminer en me projetant une image de sainteté, une image fausse mais tellement commode, tellement facile : puisque je m'étais converti, n'étais-je pas déjà sauvé ?
La vie m'a prouvé le contraire de nombreuses fois. Après une période de trois années, remplies de Joie et de force, je suis retombé d'aussi haut que j'avais cru monter. Et j'ai de nouveau éprouvé, à certains moments, cette morsure intime de la conscience qui se sent salie... il me semble que n'importe qui - croyant ou pas, sait ce que je veux dire par là. Il suffit d'avoir abusé d'un alcool une soirée et de se réveiller en se disant: tiens, qu'est-ce j'ai pu faire hier soir, je ne me souviens pas comment je suis rentré ! Et dans l'après-coup, la cuite passée, on se rend compte qu'on aurait bien pu se tuer ou renverser quelqu'un sur la route - pour donner l'exemple le plus courant.
Petit à petit, j'ai appris à considérer cette faille intérieure non comme un objet de condamnation, mais de manière moins négative, comme l'état de celui qui n'est pas en parfaite "santé spirituelle". C'est d'ailleurs ainsi que Jésus présente le problème aux scribes et aux pharisiens dans l'Évangile : ceux qui sont bien portants (et tous ceux qui se croient tels), n'éprouvent aucun besoin de la visite du médecin. Ils n'ont pas besoin de se convertir et ne se convertissent pas.
Si j'ai dit qu'il était profitable pour moi de me reconnaître pécheur, c'est bien sûr du fait des grâces obtenues. Après m'être cru très fort pour cesser de fumer, j'ai été délivré de cette addiction funeste le jour où j'ai prié pour en être délivré; lorsque ma 'chère et tendre' m'a plaqué, j'ai saisi la grâce de changer complètement ma vision du bonheur en ce monde; et le jour où j'ai faussement été accusé d'avoir vendu des marchandises dérobées, je m'en suis sorti blanchi deux fois; une par acquittement, l'autre par un détachement plus prononcé à l'égard des biens de ce monde... En outre, il y a ce don, tout à fait extraordinaire, d'écrire chaque jour quelques lignes et d'éprouver très souvent que sur ce quoi j'avais réfléchi, n'a pas été finalement ce que j'ai écrit. Il s'est passé quelque chose, un mouvement intérieur, et mes doigts ont été guidés sur le clavier. Jésus appelle les pécheurs et ce sont eux qu'il prend comme ouvriers de sa vigne, car en ce monde, ceux qui se croient justes, tous ceux qui s'imaginent n'avoir aucun besoin de secours spirituel, ne lui sont finalement d'aucune utilité. Seul le pécheur qui se repent finit par reconnaître que, véritablement, le joug du Seigneur est simple et son fardeau léger : il quitte véritablement le monde, car le monde ne le reconnaît pas (de la même manière que, selon un vieux proverbe espagnol : "Si tu veux devenir invisible, il te suffit de devenir pauvre"... c'est tellement vrai !
Jésus remarqua un publicain (collecteur d'impôts) du nom de Lévi assis à son bureau de publicain. Il lui dit : " Suis-moi."
Abandonnant tout, l'homme se leva et se mit à le suivre.
Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison ; il y avait une grande foule de publicains et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Je me suis dit qu'il est bien plus profitable pour moi de me savoir pécheur, de me reconnaître tel et d'avoir un effort à accomplir sur moi-même. Pourtant, cette notion de péché - qui avait suscité en moi une farouche répulsion, j'avais tenté, après ma conversion de l'éliminer en me projetant une image de sainteté, une image fausse mais tellement commode, tellement facile : puisque je m'étais converti, n'étais-je pas déjà sauvé ?
La vie m'a prouvé le contraire de nombreuses fois. Après une période de trois années, remplies de Joie et de force, je suis retombé d'aussi haut que j'avais cru monter. Et j'ai de nouveau éprouvé, à certains moments, cette morsure intime de la conscience qui se sent salie... il me semble que n'importe qui - croyant ou pas, sait ce que je veux dire par là. Il suffit d'avoir abusé d'un alcool une soirée et de se réveiller en se disant: tiens, qu'est-ce j'ai pu faire hier soir, je ne me souviens pas comment je suis rentré ! Et dans l'après-coup, la cuite passée, on se rend compte qu'on aurait bien pu se tuer ou renverser quelqu'un sur la route - pour donner l'exemple le plus courant.
Petit à petit, j'ai appris à considérer cette faille intérieure non comme un objet de condamnation, mais de manière moins négative, comme l'état de celui qui n'est pas en parfaite "santé spirituelle". C'est d'ailleurs ainsi que Jésus présente le problème aux scribes et aux pharisiens dans l'Évangile : ceux qui sont bien portants (et tous ceux qui se croient tels), n'éprouvent aucun besoin de la visite du médecin. Ils n'ont pas besoin de se convertir et ne se convertissent pas.
Si j'ai dit qu'il était profitable pour moi de me reconnaître pécheur, c'est bien sûr du fait des grâces obtenues. Après m'être cru très fort pour cesser de fumer, j'ai été délivré de cette addiction funeste le jour où j'ai prié pour en être délivré; lorsque ma 'chère et tendre' m'a plaqué, j'ai saisi la grâce de changer complètement ma vision du bonheur en ce monde; et le jour où j'ai faussement été accusé d'avoir vendu des marchandises dérobées, je m'en suis sorti blanchi deux fois; une par acquittement, l'autre par un détachement plus prononcé à l'égard des biens de ce monde... En outre, il y a ce don, tout à fait extraordinaire, d'écrire chaque jour quelques lignes et d'éprouver très souvent que sur ce quoi j'avais réfléchi, n'a pas été finalement ce que j'ai écrit. Il s'est passé quelque chose, un mouvement intérieur, et mes doigts ont été guidés sur le clavier. Jésus appelle les pécheurs et ce sont eux qu'il prend comme ouvriers de sa vigne, car en ce monde, ceux qui se croient justes, tous ceux qui s'imaginent n'avoir aucun besoin de secours spirituel, ne lui sont finalement d'aucune utilité. Seul le pécheur qui se repent finit par reconnaître que, véritablement, le joug du Seigneur est simple et son fardeau léger : il quitte véritablement le monde, car le monde ne le reconnaît pas (de la même manière que, selon un vieux proverbe espagnol : "Si tu veux devenir invisible, il te suffit de devenir pauvre"... c'est tellement vrai !
etienne lorant- Date d'inscription : 25/11/2010
Re: La condition du pécheur et l'oeuvre de la grâce
Bon texte Étienne.
En résumé quand l'orgueil grandit en nous, Dieu s'efforce avant que nous soyons perdu définitivement de nous ramener dans le droit chemin par une bonne dose d'humiliation, c'est l'un des meilleur remèdes qui soit pour nous guérir de la vaine gloire qui nous fait croire que nous sommes supérieur aux autres.
En résumé quand l'orgueil grandit en nous, Dieu s'efforce avant que nous soyons perdu définitivement de nous ramener dans le droit chemin par une bonne dose d'humiliation, c'est l'un des meilleur remèdes qui soit pour nous guérir de la vaine gloire qui nous fait croire que nous sommes supérieur aux autres.
Re: La condition du pécheur et l'oeuvre de la grâce
Personnelement,je pense que meme les grands saints(es) qui ont atteind une grande union avec Dieu demeure sujets au péché.....Ce n'est que ds l'autre vie que nous ne souffrirons plus de ce virus mortel....Petit à petit, j'ai appris à considérer cette faille intérieure non comme un objet de condamnation, mais de manière moins négative, comme l'état de celui qui n'est pas en parfaite "santé spirituelle".
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
Re: La condition du pécheur et l'oeuvre de la grâce
Francesco a écrit:Personnelement,je pense que meme les grands saints(es) qui ont atteind une grande union avec Dieu demeure sujets au péché.....Ce n'est que ds l'autre vie que nous ne souffrirons plus de ce virus mortel....Petit à petit, j'ai appris à considérer cette faille intérieure non comme un objet de condamnation, mais de manière moins négative, comme l'état de celui qui n'est pas en parfaite "santé spirituelle".
Oui, la sainteté n'est pas le total détachement de la condition du pécheur, car cette condition reste "chevillée" au corps, jusqu'à la fin. Du moins c'est ce que je crois.
En débutant ce carême, j'ai constaté encore ceci : mes péchés sont plus "devant mes yeux" qu'autrefois, mais au même moment, j'obtiens de nombreuses grâces. Et de ce fait, lors du prochain sacrement de réconciliation, j'ai résolu de dire au prêtre: "Cette fois, je commence par les grâces reçues, je dirais les fautes ensuite"... Plus j'avance, plus les risques de chute augmentent, et plus les grâces deviennent "visibles" - c'est-à-dire que le Seigneur semble avoir développé mon attention tant aux péchés qu'aux grâces. Mais en me confessant, je veux commencer par dire la gloire de Dieu !
etienne lorant- Date d'inscription : 25/11/2010
Re: La condition du pécheur et l'oeuvre de la grâce
Plus nous approchons de Dieu ds notre union avec lui,plus nos péchés nous paraitront laids et affreux.....En fait,plus nous les verrons pour ce qu'ils sont vraiment.....et plus nous l'éviterons.En débutant ce carême, j'ai constaté encore ceci : mes péchés sont plus "devant mes yeux" qu'autrefois,
Dieu seul suffit,l'aimer,le suivre et faire sa volonté.
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